« POUR DIRE AUX CAPTIFS : SORTEZ ! »

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Esaïe 49 : 9

LORSQUE la mort vient jeter son ombre sur les familles, que les liens d’amour sont brisés par ce grand ennemi qui n’épargne personne, combien est grande la douleur de ceux qui sont ainsi éprouvés.

La guerre est un autre fléau, qui apporte encore un cortège de souffrance, d’inquiétude et de tourments. Les grands conflits de 1914 et de 1939 sont encore présents à notre mémoire, et de nombreuses autres guerres depuis jusqu’à nos jours jettent à leur tour un linceul d’angoisse sur ceux qui y sont directement intéressés et qui ont un des leurs parmi les combattants. Nous pouvons comprendre les émouvantes réactions des familles qui attendent des nouvelles ; des milliers de gens réunis autour de leur poste de radio ou de télévision espèrent entendre énoncer le nom de celui qui touche aux fibres de leur cœur. L’attente dure parfois des heures, mais les intéressés ne peuvent s’éloigner, l’anxiété ou l’espoir les tenant figés devant leur radio. Voici un exemple : Une récente dépêche parle d’une famille qui était réunie autour de son poste de télévision pour épier tous les noms qui passaient. Quelques mois auparavant ils avaient reçu un télégramme les informant que leur fils était porté disparu. Cette nuit-là, son nom apparut soudain sur l’écran, ce qui fit retentir un cri de surprise. Puis, tous éclatèrent en larmes.

Un autre cas saisissant, celui d’une mère et d’un père assis en silence et priant devant leur poste de radio. Ils évitaient de parler de peur de ne pas entendre au cas où le nom de leur fils serait prononcé. Tout à coup, le nom de leur garçon retentit, ce qui les jeta dans les bras l’un de l’autre.

L’œil de notre esprit peut concevoir la joie des familles auxquelles il a été communiqué que leur prisonnier de guerre est vivant. Sans aucun doute ces personnes, qui n’avaient peut-être pas l’habitude de prier, éprouvèrent-elles le besoin de rendre grâce à Dieu. Nos cœurs sympathisent avec ceux qui ont attendu en vain le nom de l’un des leurs. Au début de l’émission ils écoutaient avec espoir, mais, à mesure que le temps passait, leurs cœurs se chargeaient d’appréhension qui devint bientôt de la douleur.

Cette nuit, où furent prononcés bien des noms, se versèrent plus de larmes de chagrin que de joie, des larmes au sujet d’un fils dont on n’avait pas entendu le nom. Ceux qui avaient reçu des nouvelles réconfortantes ignoraient pourtant la condition de leur être cher, si ce n’est qu’il était vivant. Il se peut qu’il soit estropié, ou touché mentalement, qu’importe, ils ont appris que celui qu’ils croyaient mort était sur la liste des vivants. La joie de ces gens donne un aperçu de la joie qu’apportera la résurrection, quand commencera ce jour brillant, ce matin de bonheur qui se lèvera pour l’humanité. On n’attendra pas en vain le retour d’un être cher, « car tous ceux qui sont dans les sépu1cres entendront la voix du fils de l’homme et en sortiront » (Jean 5 : 28-29).

Il est important de remarquer que la Bible parle des morts comme dormant dans la grande prison, le sépulcre, le tombeau. Nous lisons, dans Job 3 :11, 17, 18 : « Pourquoi ne suis-je pas mort au sortir des entrailles de ma mère ?… Là ne s’agitent p1us les méchants, et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force, les captifs sont tous en paix, ils n’entendent pas la voix de l’oppresseur. » Ainsi, le retour des morts sera aussi la délivrance des prisonniers.

A cause de la désobéissance volontaire d’Adam, le monde entier fut condamné à mort et va dans cette grande prison du tombeau. Quand Adam eut désobéi et que la sentence eut été prononcée contre lui, la mort commença son œuvre et s’acheva 930 ans plus tard. Dieu avait dit « Tu mourras. »

C’est comme condamnés à mort que nos premiers parents furent contraints de quitter les conditions idéales du jardin d’Eden. C’est sous cette condamnation à mort que furent engendrés leurs enfants, ainsi tous les descendants ont souffert et ont été affligés à cause de la sentence et nous avons tous réalisé que nous prenons inévitablement le chemin de la grande prison de la mort. L’apôtre Paul le précise en disant : « Car comme tous meurent en Adam. » (1 Cor. 15 : 22). Avant qu’Adam et ses descendants puissent être délivrés de cette captivité, il était nécessaire qu’un autre prenne leur place. Aucun de ses enfants ne pouvait le remplacer, car tous étaient sous la même condamnation. C’est ainsi que Jésus, le grand logos qui a été l’agent créateur de Dieu (Col. 1 : 16-17), de­vint un homme. C’est dans cette condition qu’il put payer le prix de la rançon (le prix correspondant). Il a donné volontairement sa vie pour racheter tous les prisonniers de la mort.  « Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme que vient la résurrection des morts. Et, comme tous meurent en Adam, de même ainsi tous revivront par Christ. » (1 Cor. 15 : 21-22).

Remarquez combien dramatique est l’illustration de cette prison dans la Bible. Dans Apocalypse 1 : 18 nous lisons de Jésus : « Je suis vivant, et j’étais mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Amen ! Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts. » Nous savons qu’il ne s’agit pas de clés littérales, mais la mort et la résurrection de Jésus lui ont conféré le pouvoir de faire sortir tous les captifs de cette prison. Nous trouvons une pensée similaire dans Ephésiens 4 : 8: « Etant monté en haut il a emmené des captifs et a fait des dons aux hommes. »

Cette illustration représente le tombeau retenant tous les prisonniers de la mort mais Jésus a vaincu cette forteresse pour leur apporter la délivrance. C’est bien de cette manière que les armées alliées délivrèrent les prisonniers de la dernière grande guerre qui remplissaient les camps de concentration. Ils vainquirent ceux qui les retenaient captifs et la délivrance commença. Ils firent sortir les prisonniers de ces lieux abominables, telle sera aussi l’œuvre du Royaume.

Au chapitre 42, Esaïe parle de Jésus. Il décrit son pèlerinage terrestre, puis il voit le triomphe de son royaume de justice. Aux versets 6 et 7, le Père dit : « Moi, l’Eternel, je t’ai appelé pour le salut et je te prendrai par la main. Je te garderai et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir les captifs de prison, et ceux qui habitent dans les ténèbres de leur cachot. » Ouvrir les « yeux des aveugles » et faire sortir « les captifs de prison », cela suggère un programme de réhabilitation. Cela suppose aussi une période de lumière telle que les ténèbres de superstitions, de peur, de haine et de mal, soient dissipées par la lumière du « soleil de justice ».

« Faire sortir les captifs », cela nous rappelle la délivrance des infâmes camps de concentration ;  les prisonniers étaient si maigres et déficients moralement, que les soins les plus attentifs leur étaient nécessaires. De grands talents médicaux furent nécessaires pour ranimer chez certains la faible étincelle de vie qui leur restait. Il fallait beaucoup de sympathie et de paroles réconfortantes pour effacer la terreur que les traitements inhumains avaient imprégnée dans leur esprit tourmenté. C’est ce même esprit diabolique, sous l’influence duquel agissaient les tortionnaires de ces camps, qui a été à l’origine de tous les maux qui ont tourmenté l’humanité.

Dans le royaume, personne ne sortira de la prison de la mort à l’état de ruine physique, mais il faudra beaucoup d’aide pour ramener les ressuscités à la santé morale et mentale. Il ne s’est pas opéré de changement dans le tombeau. Le caractère que l’on possédait à la mort sera le même au réveil et il faudra aider les humains à effacer le mal de leur esprit.

Quand on commença à vider ces affreux camps de concentration on se rendit immédiatement compte qu’il faudrait beaucoup de soins pour aider ces gens qui avaient été si malheureux. De même, il faudra beaucoup de soins pour guérir et rendre à la santé morale le monde qui doit être délivré de « la grande prison » de la mort. Dieu a préparé un « corps médical » pour collaborer avec le « Grand Libérateur » à leur rétablissement. La préparation de ces « aides » a nécessité le temps qui s’est écoulé, depuis la mort de Jésus, jusqu’au moment où la délivrance par la résurrection commencera. 1 Timothée 2 : 5-6 donne une idée de ce que doit être cet âge transitoire : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul Média­teur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous (prix correspondant). C’est là le témoignage rendu en son propre temps. » Cette dernière expression indique d’abord qu’il s’écoulerait une certaine période avant que cela soit témoigné ou généralement reconnu et apprécié. De plus, l’expression « en son propre temps » suggère que l’intérim serait assuré en accord avec un plan préalablement établi et d’une durée précise.

La période de l’âge de l’Evangile dont on parle généralement étant la période allant de la mort de notre Seigneur jus­qu’au début de la « délivrance des prisonniers » au moyen de la résurrection. Cette période fut réservée pour appeler, préparer et choisir le « petit troupeau » ou groupe d’« aides » qui accompliront avec le Seigneur l’œuvre de « Libération »

On n’a généralement pas compris le but de l’âge de l’Evangile, et l’apôtre Paul en parle comme « du mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints » (Col. 1 : 26). Discerner cette vérité rend la Bible harmonieuse. Certains ont cru à tort que Dieu cherche actuellement avec frénésie à sauver autant d’êtres humains que possible, car tous ceux qui ne seront pas de ce nombre seraient à jamais condamnés. Les auteurs de cette erreur rejettent vigoureusement l’idée qu’une occasion de vivre soit offerte au monde dans un âge prochain. Leur argument saillant est le verset de 2 Corinthiens 6 : 2 : « Voici maintenant le jour du salut. » Si c’est le jour du salut, disent-ils, comment pouvons-nous dire que quelqu’un puisse espérer obtenir la vie dans l’âge prochain ? Leur question et le texte qui est à sa base nous montrent le chemin du véritable enseignement des Ecritures à savoir que l’Eglise, choisie pendant cet âge, participera avec Jésus à l’œuvre millénaire qui sera de libérer les prisonniers et les aider à recouvrer une vie parfaite. Lisons toute la citation : « Au temps favorable, je t’ai exaucé ; au jour du salut, je t’ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. » A première vue, voilà qui semble limiter toute opportunité de vie à cet âge. Cependant, quand nous examinons le texte dans sa composition originelle, tout devient clair. Paul exhorte la classe des appelés de cet âge à considérer l’importance de l’invitation. Il cherche à imprimer en eux la pensée qu’une telle perspective de vivre et de régner avec Christ ne se présente qu’une fois, qu’une telle offre n’est faite qu’au cours de cet âge de l’Evangile. C’est pourquoi il nous exhorte à ne pas « recevoir en vain la grâce de Dieu ». Quand nous lisons cet exposé, comme il a été écrit dans Esaïe 49 : 8, nous reconnaissons que telle était bien l’intention de Paul.

La citation de Paul n’exprime qu’une partie de la pensée d’Esaïe qui concerne non seulement l’appel de l’âge de l’Evangile, mais aussi l’œuvre sublime qu’accompliront les élus. Nous lisons : « Ainsi parle l’Eternel Au temps de la grâce, je t’exaucerai et au jour du salut, je te secourrai. Je te garderai et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour relever le pays et pour distribuer les héritages désolés pour dire aux captifs : Sortez et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez. » L’apôtre Paul nous autorise à affirmer que le texte entier s’applique aux saints de notre âge. « Au temps convenable, je t’exaucerai et au jour du salut, je te secourrai. » Cela ne rend pas impossible une offre de salut ultérieure, mais montre simplement que le temps mentionné est la période spéciale pendant laquelle le grand salut de Dieu est offert. « Je te garderai » s’applique particulièrement à la classe de fidèles de cet âge. C’est à eux seuls qu’est promise l’immortalité ; « à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité » (Romains 2 : 7).

« Je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple. » C’est par leur participation au sacrifice de Christ et à la mort de Jésus qu’ils sont préparés à devenir médiateurs de la nouvelle alliance et c’est grâce à cette médiation que les humains seront réhabilités, ceux qui seront pleins de bonne volonté et obéissants pendant le règne millénaire de Christ. « Voici l’alliance que je ferai… Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur, et je serai leur Dieu et ils seront mon peu­ple. » (Hébreux 8 : 10).

« Pour relever le pays et pour distribuer les héritages désolés. » Unie à son Seigneur, l’Eglise établira le royaume appelé dans le langage imagé de la Bible la « Nouvelle terre ».

Pierre, parlant d’un temps de détresse qui amènera la fin de ce présent monde mauvais, dit plein d’espoir : « Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux (la phase spirituelle du royaume de Christ avec son Eglise), et une nouvelle terre (une société parfaite parmi les hommes qui sera inaugurée par Christ) où régnera la justice. » (2 Pierre 3 : 13).

 « Pour dire aux captifs : Sortez ! et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez » Cette œuvre de libération de la prison de la mort et leur rétablissement, intéresseront toutes les familles qui ont existé. Quand Jésus et son Eglise entreprendront cette grande œuvre, il n’y aura pas que quelques familles qui entendront de bonnes nouvelles, non ! Tous sortiront du tombeau, et dans quel monde reviendront-ils ? « Sur cette montagne (royaume), l’Eternel des armées prépare, à tous les peuples, un festin de mets succulents… et, sur cette montagne, il anéantit le voile qui couvre tous les peuples…, il anéantit la mort pour toujours, le Seigneur l’Eternel essuie les larmes de tous les visages… Car l’Eternel a parlé. En ce jour l’on dira : Voici c’est notre Dieu que nous attendions. » (Esaïe 25 : 6-9).

COMMENT CELA SE RÉALISERA-T-IL ?

Il a été répandu tant de confusion au sujet de la résurrection, qu’il devient difficile de concevoir ce qu’elle signifie réellement pour l’humanité. Pourtant, Jésus donna beaucoup de lumière et d’illustrations, puis le cas de Lazare est riche en enseignements. Après que le Maître eût expliqué à Marthe les grandes leçons de la résurrection générale « au dernier jour », où ceux qui croiront en lui ne mourront jamais, il demanda : « Où l’avez-vous mis ? », et il se rendit au tombeau.

Jésus appela Lazare en disant : « Sors !», et « le mort sortit » (Jean 11 : 43-44). Après quoi, Jésus ordonna qu’on le débarrassât de ses langes, pour le laisser libre de retourner dans sa famille. Comme avant sa mort, Lazare était le même, ce n’était ni un fantôme, ni un revenant, sa présence n’avait rien de surnaturel ou de mystérieux. Lazare était mort et maintenant il était revenu à la vie, et ses sœurs et ses amis s’en réjouissaient.

L’illustration pratique que nous donne ce grand événement définit ce que sera pour tout le genre humain, qui est maintenant encore dans le sépulcre, le réveil du sommeil de la mort. Multipliez des millions de fois l’acte que Jésus a accompli à Béthanie pour Lazare et vous comprendrez cette scène de bonheur et de joie, lorsque Dieu accomplira sa promesse de bénir toutes les familles de la terre. C’est cela que les anges annoncèrent à la naissance de Jésus : « Une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie, c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur, vous est né. » (Luc 2 : 10).

Si grande que soit l’affliction d’avoir perdu un de vos bien-aimés, arraché par la mort, l’expérience vous est certainement très dure, parce qu’elle laisse un grand vide, mais courage, la séparation n’est que pour un temps. Dieu a prévu, dans son plan, un jour qui est maintenant près de sa réalisation. Bientôt, ceux qui ont été séparés se retrouveront.