POUR LA DÉFENSE DE LA VÉRITÉ

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Depuis plusieurs années, des frères se sont mis à propager, parmi le Peuple de Dieu de langue française notamment, des doctrines erronées qu’ils désavouaient autrefois. Omettant de considérer les événements et les nombreux signes actuels qui témoignent que nous entrons dans une ère nouvelle, que nous vivons aux Jours du Fils de l’Homme, au temps de Sa Présence ‑ Parousie ‑ (Matth. 24 : 3), dans le temps de la préparation du Royaume, ils en sont venus à s’exprimer de la façon prédite par St. Pierre : « Où est la promesse de Sa Présence ? Car depuis que nos pères sont morts, tout demeure dans le même état que depuis le commencement du monde » (Il Pierre 3 : 3, 4). Certains d’entre eux, ne croyant pas en une Présence du Seigneur comme Etre spirituel et invisible, s’attendent, à l’instar de la Chrétienté nominale, à voir de leurs yeux naturels le Seigneur revenir, au milieu de nuées littérales, exercer le jugement sur la terre. Ceux‑là oublient que le Seigneur est maintenant un Etre spirituel, revêtu de la Nature divine, que nul homme ne peut voir et s’en trouver bien physiquement (1 Timothée 6: 16; Actes 9: 3‑9), et qu’il peut seulement être vu avec les yeux de la foi et du coeur (de l’entendement), selon ce qui est écrit : « Comme voyant Celui qui est invisible» (Hébreux 11 : 27) « Et qu’Il illumine les yeux de votre coeur, pour que vous sachiez qu’elle est l’espérance qui s’attache à Son appel» (Eph. 1: 18).

En vue d’arrêter la progression de ces doctrines fallacieuses parmi le Peuple de Dieu, les frères anciens et diacres, de la région du Nord en particulier, car c’est là qu’ils sont les plus nombreux, ont décidé de tenir plusieurs réunions. Ils ont projeté d’examiner plus attentivement les points de doctrine combattus, et de les fixer d’une manière plus claire encore, si possible, en se référant aux Saintes Ecritures, aux écrits et commentaires bibliques du «Serviteur fidèle et prudent », le Pasteur C.‑T. Russell, et en tenant compte des événements prophétiques qui se sont accomplis depuis la mort de ce dernier. Chaque ancien se sentirait alors mieux armé pour combattre l’erreur, et plus apte à protéger les brebis du Seigneur comme à les affermir dans la foi.

Jusqu’à ce jour, deux réunions de ce genre se sont tenues. Nous nous proposons donc de donner un compte‑rendu succinct de chacune d’elles.

La première fut surtout une réunion préliminaire qui donna lieu d’abord à un échange de vues général entre les frères sur les signes de la seconde Présence du Seigneur, puis à une discussion pour déterminer le signe principal de cette seconde Présence, et enfin à l’établissement d’un programme de travail.

Nous n’allons pas relater ici les différentes pensées exprimées par les frères au cours de leur échange de vues, puisqu’elles seront reprises par la suite dans le rapport que nous ferons des discussions ayant porté sur chaque point du programme. Nous nous bornerons à présenter les points de vue qui ont été donnés sur ce qui pourrait être considéré comme le signe principal de la seconde Présence du Seigneur Jésus. Mais les signes étant si nombreux et l’importance de chacun d’eux étant si grande qu’il fallut encore distinguer le signal qui pourrait être le plus probant pour le monde de celui qui devrait l’être pour le Peuple de Dieu. C’est donc celui qui est le plus évident aux yeux des enfants de Dieu qui fut recherché. Il fut rapidement trouvé. Chacun s’accorda à dire que la «nourriture au temps convenable» que le Seigneur avait promis de donner à Ses domestiques à Son retour, et qui fut dispensée à la Maison de la Foi par le Pasteur C.‑T. Russell, est la preuve la meilleure de la Présence actuelle du Seigneur. Quiconque a lu les 6 volumes des Etudes des Ecritures écrits par le frère. Russell, ses sermons imprimés, les brochures qu’il édita, les innombrables articles qu’il écrivit sur des thèmes bibliques et qui parurent dans le journal «The Watch Tower » de l’année 1879 à l’année 1916, peut reconnaÎtre et affirmer que cet homme a été conduit par l’Esprit de Dieu dans une grande mesure, qu’une grande sagesse lui a été donnée et qu’il a été, sans nul doute, « le serviteur fidèle et prudent » que le Maître devait établir sur Ses domestiques pour leur donner la nourriture au temps convenable (Matth. 24 : 45‑47). Jamais dans l’histoire de l’Eglise, depuis la mort des Apôtres, il ne s’est trouvé quelqu’un qui ait accompli une oeuvre comme celle qui a été réalisée par le Pasteur C.‑T. Russell. La somme de travail qu’il produisit est phénoménale. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire la biographie que nous avons faite de lui dans le Journal de Sion de Septembre‑Octobre 1966. Mais cela ne serait encore que peu de chose si l’on ne remarquait dans ses écrits une telle logique, un tel don d’harmoniser les Saintes Ecritures, qu’il n’existe dans le monde aucune religion, ni aucune philosophie qui puissent expliquer la Bible ou les problèmes humains d’une manière aussi rationnelle.

Le passage de l’Ecriture, annonçant qu’un tel serviteur serait établi pour dispenser la nourriture au temps convenable aux fidèles du Seigneur, démontre bien que le Seigneur, à Son arrivée, ne prendra pas à Lui, sur‑le‑champ Ses disciples fidèles, mais qu’Il se ceindra, les fera mettre à Sa table et s’approchera pour les servir. (Luc 12: 37). Cette nourriture spirituelle représente les vérités spéciales propres au temps de la fin et dont la prophétie de Daniel fait mention en ces termes : « Va, Daniel ; car ces paroles sont cachées et scellées jusqu’au temps de la fin. Plusieurs seront purifiées et blanchis et affinés ; et les méchants agiront méchamment, et aucun des méchants ne comprendra; mais les sages comprendront » (12 : 9, 10).

Certains adversaires des vérités du temps présent prétendent que cette nourriture sera servie par le Seigneur à Ses disciples dans le ciel, après qu’ils auront été changés par la première résurrection, et non sur la terre. Or ce n’est pas du tout ce que suggère le passage de l’Ecriture dont nous avons déjà parlé. Nous le citons : « Quel est le serviteur fidèle et prudent que le Maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner la nourriture au temps convenable ? Heureux sera le serviteur que le Maître, à son arrivée, trouvera agissant ainsi ! En vérité, je vous le déclare, il l’établira sur tous ses biens». (Matth. 24: 45‑47. Version Synodale.). La Bible indique clairement que la résurrection de l’Eglise a lieu à la seconde venue du Seigneur et non avant cette venue. (Jean 14 : 3) Et le texte précité spécifie que cette nourriture sera déjà en train d’être dispensée au moment où le Seigneur reviendra, et qu’alors le Maître établira sur tous Ses biens, le serviteur qui sera en train de la distribuer, qui sera trouvé agissant ainsi. Il est donc clair que cette nourriture est servie sur la terre, et non dans le ciel.

Mais le Pasteur Russell était‑il ce «serviteur» ? L’oeuvre qu’il accomplit le prouve. Etait‑il en train de dispenser la nourriture spirituelle avant la venue du Seigneur que nous reconnaissons avoir eu lieu, d’après l’enseignement de la Bible, à la fin de l’année 1874 ? Nous répondons que de 1870 à 1872, frère Russell fit un grand progrès dans la grâce et dans la connaissance de la Parole de Dieu. Il commençait à avoir des clartés sur le Plan d’amour de Dieu, et à comprendre l’oeuvre rédemptrice que notre Seigneur Jésus vint accomplir en faveur de tous les humains pour les faire sortir du tombeau, afin de les discipliner et de les remettre en pleine harmonie avec le Créateur. Il voyait déjà dans cette oeuvre le Rétablissement de toutes choses, dont il est parlé en Actes 3 : 21. En 1872, il se réunissait à Allegheny avec des amis, consacrés à Dieu comme lui, et il leur exposait la Parole de Dieu. C’est en cette même année, en 1872, que frère Russell comprit clairement l’oeuvre de notre Seigneur comme prix de notre Rançon, et du même coup il découvrit que la force et le fondement de tout espoir de rétablissement sont basés sur cette doctrine. Certes, ce n’était qu’un début, mais il ne fallait pas s’attendre à quoi que ce fût de plus ; car c’est seulement lorsque le Seigneur l’établit sur tous Ses biens, que le frère Russell put accomplir l’oeuvre pour laquelle il fut choisi.

Pour confirmer la pensée d’après laquelle le Seigneur, une fois revenu, devait accomplir une oeuvre particulière au sein de Son Peuple, les frères évoquèrent la prophétie suivante de Malachie : « Alors entrera soudain dans son temple le Seigneur que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez. Le voici, il vient, déclare l’Eternel des armées. Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui pourra subsister quand il paraîtra ? Car il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des blanchisseurs. Il sera assis, fondant et purifiant l’argent ; il purifiera les fils de Lévi (la Maison de la Foi), et les affinera comme on affine l’or et l’argent : ils seront à l’Eternel et ils lui présenteront des offrandes, fruits de la justice » (3: 1‑3). Cette citation révèle qu’une oeuvre de purification et d’affinage devait être effectuée parmi les fils de Lévi, les consacrés à l’Eternel, après le retour du Seigneur.

Il est aussi écrit que la fin de l’Age de l’Evangile devait être caractérisée par une moisson (Matthieu 13: 36‑43), par une séparation du blé (les vrais Chrétiens) et de l’ivraie (une imitation de Chrétiens, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force). En outre, l’Apocalypse nous apprend que c’est notre Seigneur qui dirigera cette moisson, en tant que Moissonneur couronné. Voici ce qu’il y est écrit : «Je regardai encore et je vis une nuée blanche, et sur cette nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme : il avait sur la tête une couronne d’or, et à la main une faucille tranchante. Un autre ange sortit du temple, criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : « Lance ta faucille et moissonne; car le temps de moissonner est venu, la moisson de la terre est mûre ». Alors celui qui était assis sur la nuée lança sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée » (14 : 14-16). On ne saurait prétendre qu’une moisson peut s’effectuer sans la présence d’un moissonneur. Cette moisson prophétique a déjà eu lieu dans sa plus grande partie, et elle est actuellement sur le point de s’achever. Il est donc raisonnable d’en conclure que le MaÎtre est présent.

Cette ceuvre de moisson, qui a commencé en 1874, selon la chronologie de la Bible, ne s’accomplit pas subitement. Elle nécessitait, au contraire, une assez longue période de temps. Elle prit progressivement de l’extension, parvint à son point culminant vers les années 1914‑1918, se mit ensuite à diminuer graduellement, comme nous en avons été témoins, et actuellement elle touche à sa fin. La période précédant l’année 1914 a surtout été une période de séparation du blé et de l’ivraie, durant laquelle des milliers de vrais enfants de Dieu, obéissant à la voix du Seigneur qui leur disait, par Son Esprit, de sortir de Babylone, se dissociaient de la Chrétienté nominale. Celle qui suit l’année 1914 est en particulier une période de vannage et de criblage du blé. La Parole de Dieu nous donne à entendre qu’avant que le froment soit entièrement amassé dans le grenier (céleste), l’ivraie doit être liée. Nous vivons dans ce temps. L’ivraie est actuellement en train d’être liée de plus en plus activement. Le Conseil Mondial des Eglises groupe à présent plus de deux cents mouvements religieux, protestants pour la plupart, et il est plus disposé que jamais à se rapprocher de l’Eglise catholique romaine, dont le dernier Concile mit fin à la politique de la Contre‑Réforme et lui a substitué une politique de dialogue ouvert avec les «frères séparés» (les Protestants) sur la base du Baptême, de la charité, de la recherche de la Vérité et même de la coopération dans le service.

Ce liement de l’ivraie est comparé dans l’Apocalypse à une vendange (Apoc. 14 : 17‑19). Nous apprenons dans ce livre symbolique qu’un ange lança sa faucille sur la terre et vendangea la vigne de la terre (la Chrétienté nominale). Cette ange jeta ensuite la vendange dans la grande cuve du courroux de Dieu (la phase finale de la grande détresse), ce qui correspond naturellement au brûlement de l’ivraie annoncé dans la parabole de Matthieu 13 : 24‑30, 36‑43.

Le foulage au pressoir de la colère de Dieu, dans lequel « la vigne de la terre » (la fausse vigne qui s’appropria à tort les noms de Chrétien et de Royaume de Christ) est jetée, lorsque ses grappes iniques sont entièrement mûres, représente la dernière oeuvre de la période de la « moisson ». Ainsi, tandis qu’un grand travail de moisson s’est poursuivi depuis 1874, lorsque eut lieu la présence du Moissonneur couronné, nous nous approchons maintenant rapidement de l’extrême fin de la période de la moisson, où le brûlement de l’ivraie et le foulage des grappes entièrement mûres de la « vigne de la terre» doivent s’accomplir.

La discussion s’engagea ensuite sur la parabole des talents, dans laquelle ceux qui nient la Présence actuelle du Seigneur prétendent trouver un argument favorable à leurs thèses. Ces frères, pour soutenir leur conception selon laquelle le Seigneur n’accomplirait aucune oeuvre parmi Son peuple à Son retour, déclarent que, d’après la parabole, l’homme, qui était parti en voyage, ne confia aucun bien à des serviteurs lorsqu’il revint et que, par conséquent, le haut appel ne peut plus être adressé à qui que ce soit et la consécration dans la mort de Christ n’est plus possible au retour du Seigneur. Cet argument, logique en apparence, est en fait captieux. Nous allons le démontrer.

Il est dit dans la parabole que l’homme sur le point de partir en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l’un il donna cinq talents, à l’autre deux, et à l’autre un : à chacun selon sa capacité ; puis il partit (Matth. 25 : 14, 15). La signification qu’on peut donner à ce passage est la suivante. Notre Seigneur Jésus (l’homme), avant de monter au ciel (de partir en voyage), confia à Ses serviteurs (Ses Apôtres et ses disciples vivant en ce temps‑là) Ses biens (tout ce qu’ils avaient consacré à Son service et dont l’administration leur a été confiée en tant que Nouvelles Créatures ‑ 1 Pierre 4 : 10). Mais la parabole ne mentionne pas qu’une fois parti, l’homme ait confié des biens à d’autres serviteurs. Il faudrait donc conclure, comme l’on fait les négateurs de la Présence du Seigneur à propos des versets de la parabole parlant du retour de l’homme, que le haut appel n’a pas eu lieu durant tout l’Age de l’Evangile, depuis que Jésus est monté au ciel, et qu’aucune consécration dans la mort de Christ ne fut possible pendant toute cette période. Une telle interprétation serait‑elle conforme à la vérité ? Certes non ! Alors nous voyons combien apparaissent insidieux les arguments de ceux qui, séduits par l’adversaire, croient être dans la vérité et sont en réalité dans l’erreur ! La parabole ne s’applique pas à chacun des enfants de Dieu en particulier, pris individuellement, mais au peuple de l’Eternel dans son ensemble, pris collectivement. Ainsi, les serviteurs, à qui l’homme avait confié ses biens, ne représentent pas seulement les Apôtres et les disciples ayant vécu avant l’ascension du Seigneur, mais tous les consacrés à Dieu de tout l’Age de l’Evangile, y compris ceux qui vivent au temps de la seconde Présence du Maître.

Ce sont là les principales pensées émises par les frères anciens et diacres lors de leur première réunion.

Avant que la seconde réunion ait eu heu, une séance ordinaire des frères anciens et diacres se tint à Arenberg (Nord), au cours de laquelle le programme des réunions pour la discussion des vérités relatives à la Seconde Présence, établi précédemment, fut sensiblement modifié. Les frères décidèrent même d’adopter celui qui leur avait été communiqué par les frères de Pologne et qui avait déjà fait l’objet d’une discussion à Varsovie entre bon nombre de frères anciens polonais. Ils y ajoutèrent un point précis soulevé par un frère à propos du texte de 1 Cor. 11 : 26 et promirent d’en discuter en priorité.

La seconde réunion eut donc lieu, et le premier point soumis à l’examen des frères fut, comme convenu, l’expression suivante de l’Apôtre contenue en 1 Cor. 11 : 26 : « Vous rappelez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne». Il s’agissait en effet de savoir si ces paroles ne signifieraient pas qu’au temps où le Seigneur serait de retour, il n’y aurait plus lieu de rappeler Sa mort, c’est‑à‑dire de célébrer la sainte Cène. Des pensées diverses, mais convergentes, furent émises par les frères à ce sujet, et nous en faisons ci‑dessous la synthèse.

Il est bon de faire observer tout d’abord qu’au moment où l’Apôtre dictait son épître, le Seigneur n’était pas encore présent. D’autre part, si l’on devait prendre le verset 26 rigoureusement à la lettre, il nous faudrait admettre qu’il s’appliquait uniquement aux Chrétiens de Corinthe, et que ceux‑ci avaient le droit de s’attendre à ce que le Seigneur revînt encore de leur vivant. Or, ce n’est pas du tout la signification de ce verset. Il faut lui attribuer, au contraire, un sens très large et qui soit en harmonie avec les passages des Ecritures démontrant, comme nous l’avons déjà vu et comme nous le verrons encore plus loin, que le Seigneur accomplit une oeuvre parmi Son Peuple à Son retour, car la Parole de Dieu ne se contredit pas.

Frère Russell a commenté ce verset à plusieurs reprises dans ses écrits. En W.T. 346 ‑ 1882, il déclare qu’il est raisonnable de célébrer le Souper du Seigneur, même lors de la seconde Présence, car le pain et le vin symbolisent, non seulement la mort de Jésus, mais aussi celle de Son Eglise, qui est Son Corps, et que le Souper doit être célébré aussi longtemps que l’Eglise n’est pas complète. Mais voici quelques extraits de ses écrits : « Parlant de la seconde venue du Seigneur, l’Apôtre inclut dans l’expression « jusqu’à ce qu’il vienne » le rassemblement auprès de Lui et la glorification de Son Eglise ou Royaume, en vue de gouverner et de bénir le monde… Le Christ (Tête et Corps) est en train de venir pour gouverner le monde ; Il est en train de venir en puissance et en grande gloire. La Présence du Seigneur ou Chef (Tête) est d’abord nécessaire; puis commencent le changement des membres de Son Corps le passage au crible des membres vivants [à Son retour] et leur rassemblement graduel auprès de Lui… Le Royaume ne sera établi dans le plein sens du mot que lorsque le dernier membre du Royaume sera changé ou glorifié. (W.T. 1290 ‑ 1891). « Jusqu’à ce qu’il vienne ‑ jusqu’à ce que, Son Royaume étant venu, nous soyons autorisés à boire avec Lui le vin nouveau (la vie et la joie nouvelles) dans le Royaume (Matth. 26 : 29) » (W.T. 2436 ‑ 1899).

« L’expression « jusqu’à ce qu’il vienne », donc, n’indique pas un moment particulier, une heure spéciale ou un jour spécial, mais la période de Sa Présence (Parousia), le temps de la Moisson, durant lequel les saints seront rassemblés et glorifiés et le Royaume promis sera établi». (W. T. 3652 ‑ 1905).

De ces extraits, nous pouvons conclure que le Christ, en tant que Tête, est déjà présent, mais le Corps n’est pas encore venu entièrement. Celui‑ci vient progressivement, au fur et à mesure que les membres sont glorifiés un par un. Quand l’Eglise sera glorifiée, Christ sera entièrement venu, c’est-à-‑dire qu’Il se révélera au monde. Alors Son Royaume s’établira et la prière « que Ton Règne vienne » se trouvera réalisée. Cette venue progressive est d’ailleurs mentionnée en Apocalypse 21 : 2. Dans un langage symbolique, Jean déclare dans ce verset qu’il vit la Nouvelle Jérusalem descendre du ciel, d’auprès de Dieu, et devenir le Tabernacle de Dieu au milieu des hommes. A mesure que l’Eglise se complète, le Royaume spirituel descend sur la terre, et lorsqu’il y sera descendu entièrement, il dominera sur elle d’une extrémité à l’autre.

Pour le monde, en effet, le Seigneur n’est pas encore venu, car il ne reconnaît pas Sa Présence qui est tout d’abord secrète (Luc 17 : 26 ; Jean 1 : 26 ; 1 Thess. 5 : 2). Le monde ne reconnaîtra que la venue en puissance et en gloire de notre Seigneur, celle précisément dont fait mention l’Apôtre en 1 Cor. 11 : 26, et notre Seigneur Jésus lui‑même en Matth. 25 : 31, 32.

A la fin de cette discussion, un frère posa une question pour savoir s’il y avait lieu de considérer la seconde Présence du Seigneur comme une vérité fondamentale. Les frères, unanimement, reconnurent qu’elle était une vérité au temps convenable et qu’il y avait lieu de la regarder aussi comme une vérité fondamentale. En effet, toute vérité fondamentale a des preuves bibliques, et c’est le cas de la seconde Présence. (Voyez Tome 2, pages 10 et 173 ; Tome 6, pages 246, 247, 354 à 358).

Puis les frères se mirent à débattre les questions formant le programme qu’ils reçurent des frères de Pologne et qu’ils adoptèrent. Ces questions sont au nombre de six; trois d’entre elles ont été examinées et discutées au cours de cette seconde réunion. Les autres le seront ultérieurement, bien qu’elles aient déjà fait l’objet de quelques commentaires.

La première question est la suivante : « Qui est le Serviteur fidèle et prudent ? Est‑ce une classe de personnes ou une seule personne ? Quelles en sont les preuves bibliques ? » En fait, la réponse à cette question en trois points se retrouve dans le compte rendu que nous avons rédigé de la première réunion. Nous invitons les lecteurs à s’y reporter. Nous ne donnerons ici que quelques pensées complémentaires.

Le Serviteur fidèle et prudent fut, sans qu’il soit permis d’en douter, le Pasteur américain C.T Russell. Il ne pouvait être une classe de personnes, car le Seigneur avait déclaré qu’Il l’établirait sur Ses domestiques (Ses fidèles disciples) pour leur donner la nourriture au temps convenable. (Matth. 24 : 45‑47). Rien dans les paroles du Seigneur n’autorise à penser que le Serviteur prédit devait être une classe de fidèles. Il est bien fait mention dans le passage biblique précité d’un serviteur. Pourquoi devrait‑on croire qu’il ne s’agit pas d’un serviteur ? Il n’y a aucune raison à cela. Le Pasteur Russell a également admis que notre Seigneur, en Matth. 24 : 45‑47, faisait allusion à un seul serviteur. (Tome 4, pages 327, 328 en français, et 757, 758 en polonais). On invoquera peut‑être le passage scriptural de Luc 12 : 35‑37 pour soutenir la thèse selon laquelle le Serviteur serait une classe. Mais ce passage de l’Ecriture ne cite pas le Serviteur fidèle et prudent; il fait simplement allusion aux domestiques qui doivent recevoir la nourriture au temps convenable. Nous lisons en effet au verset 37 : « En vérité, je vous le dis, il se ceindra, il les fera mettre à sa table et s’approchera pour les servir ». Le serviteur fidèle et prudent est cité distinctement plus loin, au verset 42, comme un économe établi sur les serviteurs du Seigneur.

La seconde question est celle‑ci : « Est‑ce qu’un tel serviteur était nécessaire, de même que la nourriture dispensée par ce Serviteur ? Quelles preuves bibliques en témoignent ? » A cette question, les frères n’ont pas donné de réponse. Ils jugèrent qu’elle ressemblait à la première et que la réponse était la même pour les deux questions.

Ils passèrent donc à la troisième question que voici : « Est‑ce qu’une certaine oeuvre devait être accomplie pendant la seconde Présence du Seigneur, car ceux qui ne croient pas à la seconde Présence prétendent qu’à Son retour, le Seigneur n’accomplira plus aucune oeuvre, sinon celle consistant à prendre à Lui les justes et à punir les injustes ? » Cette question a été largement débattue, et les frères citèrent un grand nombre de textes bibliques prouvant que le Seigneur, lors de Sa seconde Présence, accomplit une oeuvre très importante, tant au sein de Son Peuple, que dans le monde. Nous allons mentionner les principaux de ces textes, en les faisant suivre d’un bref commentaire.

‑ Matthieu 24 : 44, 45‑47. Nous l’avons déjà vu, notre Seigneur devait donner à Son Peuple, par l’entremise d’un Serviteur fidèle, la nourriture spirituelle au temps convenable.

‑ Matthieu 13 : 30, 39. L’oeuvre de la Moisson. Notre Seigneur devait la diriger en tant que Moissonneur en chef (Apoc. 14 : 14‑16).

‑ Matthieu 24 : 30, 31. Le rassemblement des élus, c’est‑à‑dire l’oeuvre de la Moisson, s’effectue bien après le retour de Christ, au son de la septième Trompette.

‑ Matthieu 25 : 6‑9. Le milieu de la nuit désigne l’année 1874, date à laquelle 6.000 ans se sont écoulés depuis la chute de nos premiers parents. Comme après minuit, commence un jour nouveau, ainsi après 1874, commence le Jour du Seigneur, le septième jour de mille ans (2 Pierre 3 : 8). Après le cri annonçant l’arrivée de l’Epoux, les vierges se levèrent et préparèrent (sondèrent) leurs lampes (les Ecritures). (Apoc. 3 : 20).

‑ Actes 15 : 16‑17. Après Son retour, le Seigneur devait réparer les ruines de la maison d’Israël et la redresser. Qui peut douter que l’accomplissement de cette prophétie ne soit commencé ?

‑ Apocalypse il : 15. Les grandes voix sont celles des vrais Chrétiens qui proclament dans le ciel symbolique de la Chrétienté que le Seigneur est présent et que l’empire du monde Lui appartient désormais.

‑ Daniel 12 : 1‑4. Après que Micaël (Christ) se serait levé, une grande détresse devait survenir et la connaissance devait être augmentée. Nous sommes témoins de la réalisation progressive de cette prédiction.

‑ 1 Corinthiens 4 : 5. « Attendez que le Seigneur vienne. C’est lui qui mettra en lumière tout ce que cachent les ténèbres ». La lumière qu’Il projette découvre toutes les profondeurs du péché et provoque des troubles sans cesse croissants dans le monde. (Voyez Psaume 97 : 1‑5).

‑ Hébreux 12 : 18‑27 : Moïse monta sur la montagne du Sinaï après qu’il y eut des coups de tonnerre, des éclairs et une épaisse nuée sur la montagne, et un son éclatant de trompette. Ces faits sont le symbole d’événements qui doivent se produire à la fin de l’Age actuel, avant que le Médiateur antitypique assume Ses fonctions et que la nouvelle Alliance entre en vigueur.

‑ Esaïe 52 : 7, 8. Cette prophétie montre qu’au temps où Jésus‑Christ, comme Représentant du Père Céleste, prendra en main Son grand pouvoir, les fidèles enfants de Dieu auront pour mission de rendre témoignage à la vérité, annonçant la bonne nouvelle du Royaume. « Qu’ils sont beaux, sur les montagnes [les royaumes], les pas de celui qui apporte de bonnes nouvelles, de celui qui proclame la paix, qui annonce le bonheur, qui publie le salut [la délivrance], qui dit à Sion « ton Dieu règne ».

‑ Daniel 2 : 44, 45 : Le Royaume de Dieu doit commencer à s’établir au temps où règneront encore des rois, c’est‑à‑dire au temps où les royaumes de ce monde seront encore sur place. Christ. pour établir Son royaume sur toute la terre, doit d’abord anéantir tous les autres royaumes. C’est ce qu’Il est en train de faire progressivement. (Jér. 1 : 10).

‑ Luc 18 : 8 : L’incrédulité devait être presque générale dans le monde lors de la seconde Présence du Seigneur. Elle l’est en effet. Il n’est pas difficile de s’en rendre compte. (Voyez Matth. 24 : 37‑39).

Nous pourrions continuer à citer des textes bibliques montrant que le Seigneur effectue encore une oeuvre parmi Son Peuple et dans le monde à Son retour, mais ceux que nous venons de mentionner nous paraissent suffisants pour prouver qu’il en est ainsi.

Voilà, pour l’essentiel, ce qui a été dit au cours de ces deux réunions qui se sont révélées fructueuses, et dont le présent compte‑rendu, nous l’espérons, non seulement contribuera à fortifier la foi du Peuple de Dieu, mais aidera ceux qui ont lâché l’ancre de la foi, relative, à la‑ seconde Présence du Seigneur, à la ressaisir.

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