Prédestination divine.

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(Suite et fin du Phare 1 de Janvier 1908.) (Suite et fin du Phare 1 de Janvier 1908.)

La méthode divine de l’élection.

Comment Dieu s’y prend-il pour faire cette élection ou cette sélection, qu’il prédestina?

L’apôtre explique minutieusement Sa manière de procéder. Il nous dit que les prédestinés furent tous appelés et qu’avant leur appel ils furent justifiés, qu’a­vant leur justification ils furent honorés — honorés, bénis du privilège d’entendre le message de Dieu, la bonne nouvelle de grande joie, tandis que la majorité du monde n’est pas ainsi honorée actuellement, elle est dans l’ignorance, dans l’aveuglement et sourde à la parole de Dieu.

Disons aussi que les traducteurs bibliques ont égale­ment aidé à rendre le sujet plus obscur; car le mot grec “doxazo” (Rom. 8 : 30) signifie plutôt honorés que glorifiés.

Dieu a prédestiné un petit troupeau d’élus qui com­poseront la sacrificature royale sous le Grand Prêtre, Jésus, lequel, uni avec eux, doit bénir toute l’humanité. Pour trouver ces élus, les choisir d’entre les hommes, il en honore et bénit quelques-uns par la lumière de la connaissance de sa grâce — la connaissance de l’œuvre rédemptrice accomplie par Notre Seigneur; la connais­sance du fait qu’en allant au Père par lui, ils peuvent obtenir le pardon de leurs péchés et la réconciliation.

Tous ceux qui font ce pas deviennent ceux qui sont reconnus dans les Ecritures comme justifiés, c’est à dire pardonnés. Ils ne sont plus comptés comme morts par les offenses et par les péchés (Eph. 2: 1), mais comme rétablis dans la faveur divine. Alors le Seigneur envoie l’appel à ces justifiés, l’invitation à former l’épouse de Christ, à marcher sur les traces du Chef, pour achever ce qui reste des souffrances du Christ et pour être morts avec lui dans le présent, afin de vivre avec lui dans l’avenir.

Tous les justifiés n’ont pas répondu à l’appel de l’âge de l’Evangile. La plupart d’entre eux se sont contentés d’une réconciliation partielle et ont ignoré l’exhortation de St. Paul: “ Je vous exhorte, frères, [par la grâce de Dieu qui vous a justifiés de vos péchés] de présenter vos corps en sacrifice vivant, etc. ” (Rom. 12: 1). Mais ceux qui acceptent l’appel sont reconnus comme coureurs en vue du prix de cohérédité dans le Royaume; et l’apôtre les exhorte à courir de manière à l’obtenir, à combattre le bon combat de la foi et à saisir les bénédictions promises. Ceux-ci sont reconnus comme les appelés, les coureurs, depuis le moment où ils ont accepté l’invitation divine ou l’appel et partent dans le champ de course pour gagner le prix. Les uns courent fidèlement, avec zèle, les autres, mollement; les fidèles, les zélés, ceux qui se sacrifient, prouvent qu’ils cherchent à acquérir la ressemblance du caractère de leur Rédempteur.

Les Vierges, ses compagnes.

Celles-ci sont la classe que Dieu prédestina à parti­ciper au Règne glorieux d’Emmanuel. Ce sont les traînards parmi ces appelés, les moins zélés; ils n’ar­rivent pas à la ressemblance du grand Vainqueur et Rédempteur et c’est pourquoi ils ne feront pas partie du petit troupeau, son épouse. Cependant comme ils ont embrassé la cause de la justice, ils ne seront pas condamnés avec le monde; mais ils seront éprouvés et si au plus fort des épreuves et des difficultés ils ne renient pas le Seigneur, ils pourront faire partie de la grande multitude qui vient de la grande tribulation. Ils ne seront pas sur, mais devant, le trône; ils ne constitueront pas les pierres vivantes du temple, mais ser­viront Dieu dans son temple; ils ne formeront pas l’Epouse, la femme de l’Agneau, mais les serviteurs, les vierges, ses compagnes qui la suivent, qui auront une part des bénédictions, mais pas la suprême bénédiction des élus. Voilà donc deux classes parmi les appelés— le petit troupeau et une grande foule — toutes deux particulièrement mentionnées par Jésus et différenciées l’une de l’autre. — Ps. 45: 15; Apoc. 7: 13—15.

Ainsi nous voyons qu’il y aura finalement deux classes acceptées parmi ceux qui ont été appelés; mais que le petit troupeau, les élus, les prédestinés seulement constitueront les vainqueurs. Cependant ces deux classes, favorisées, développées, ciselées et polies durant l’âge de l’Evangile, serviront l’une sur un plan supérieur, et l’autre sur un plan inférieur. Ainsi s’accomplira le dessein divin, en rapport avec le règne du Millénium qui va bientôt être établi pour la bénédiction de toutes les familles de la terre.

St. Paul nous fait entrevoir l’église glorifiée de l’avenir, “changée:”, possédant la gloire, l’honneur et l’immortalité comme Epouse de Christ. Il nous assure que la classe prédestinée à la gloire, à l’honneur et à l’immor­talité doit d’abord y être appelée ou invitée. Il dit: —   “nul ne s’attribue cet honneur s’il n’est appelé de Dieu:” (Hébr. 5 : 3—4). Plus loin il nous dit que tout homme appelé à cette position glorieuse doit

122 Février 1908

d’abord être justifié. Pourquoi? Parce qu’aucun pé­cheur n’est digne d’être Invité à faire partie de l’é­pouse de Christ. Il faut que nous soyons justifiés de nos péchés, réconciliés et en harmonie avec Dieu avant que nous puissions être éligibles à une invitation comme cohéritiers de Christ. Bien plus, chaque homme ainsi pardonné, justifié, doit premièrement avoir entendu parler de la miséricorde de Dieu et y avoir cru. En­tendre cela dans les conditions actuelles au milieu des séductions de l’erreur et du péché, est en vérité un honneur tout spécial de Dieu: un honneur qui ne par­vient pas à un bien grand nombre, car il y en a beaucoup qui ont des oreilles pour ne pas entendre et des yeux pour ne pas voir, qui ne comprennent pas même lorsque l’Evangile leur est prêché dans leur propre langue. Il faut être attiré dans la miséricorde du Père, être honoré et béni de Dieu pour faire même le pre­mier pas dans la foi qui conduit à la glorieuse position que doit occuper l’Eglise élue et prédestinée!