PROCHAIN ACCOMPLISSEMENT D’UNE PROPHÉTIE

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« Alors le figuier ne fleurira pas, et il n’y aura rien à récolter dans les vignes. Le fruit de l’olivier manquera, et les champs rie donneront point de nourriture ; plus de brebis dans la bergerie, et plus de boeufs dans les étables » !.

« Néanmoins, je veux me réjouir en l’Eternel, et tressaillir de joie dans le Dieu qui me délivrera ». (Hab. 3 : 17, 18). (Syn.).

La prière tout entière d’Habakuk, rapportée dans ce chapitre de sa prophétie, est si symbolique qu’on risquerait fort de n’être plus dans le ton en donnant aux paroles de notre texte l’interprétation simple et littérale qu’on serait enclin à leur donner, s’il en était autrement. La simple interprétation serait que, quand même les conditions seraient telles que la famine sévirait partout et qu’il n’y aurait aucune espérance terrestre, néanmoins le peuple de Dieu en tout temps et en tous lieux se réjouirait en Dieu et Lui rendrait gloire.

Il semblerait étrange, cependant, que le Prophète terminât tout un chapitre d’un symbolisme aussi marqué par une affirmation aussi simple et littérale que celle que nous avons suggérée. Avec un style aussi imagé dans la forme, il semble logique de n’interpréter les mots qu’en tenant compte du contexte, et de les considérer comme exprimant dans la bouche du Prophète quelques vérités profondes. Le langage figuré dans la Bible est très fréquent et nous en usons souvent aussi dans la conversation courante. Par exemple, dans les Ecritures, une vigne est une figure employée pour l’Eglise, comme l’a dit notre Seigneur : « Je suis le cep vous êtes les sarments. » (Jean 15 : 5.)

Le troupeau de Dieu, les brebis, sont des expressions figurées très communément employées pour désigner la même classe de personnes. Notre Seigneur parle du petit troupeau. Nous sommes Ses brebis. Il est également fait mention des Juifs comme des brebis de Dieu, par le psalmiste David. (Ps. 74 : 1 ; 79 : 13, etc.).

Il en est de même du mot olivier. Saint Paul fait mention de l’olivier en visant le peuple spécial de Dieu, Son peuple particulier, ceux qui sont de la famille de Dieu. Il parle de l’Olivier naturel, montrant que la promesse, à l’origine, s’appliquait à la nation juive : « En toi (Abraham) et en ta semence, toutes les familles de la terre seront bénies. » Il dit que, pour cause d’incrédulité, les « branches » naturelles « ont été arrachées ». (Rom. 11 : 19- 20). Ainsi nous pouvons situer les deux, vigne et olivier, comme représentant l’Eglise de Christ à des points de vue différents.

Le petit troupeau étant passé au‑delà du voile, il restera ici encore, d’entre le peuple du Seigneur, la grande multitude. Beaucoup d’entre elle continueront manifestement à demeurer en Babylone jusqu’au temps où la tribulation amènera la chute de Babylone et c’est par la chute de Babylone qu’ils seront libérés. Tant qu’ils n’auront pas compris tout cela, il sera possible qu’ils s’expriment selon le langage de notre texte, et n’arrivent que plus tard à voir clair. Dans le chap. 19 de l’Apocalypse, cette foule est représentée comme se réjouissant de la chute de Babylone, en disant : « Réjouissons-nous et tressaillons de joie et donnons‑lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues et son épouse s’est préparée. » (Vers. 7.) Tout leur avait semblé manquer, faire faillite, et voici maintenant, ils voient que le plan de Dieu n’a pas failli, mais s’est accompli.

Les gouvernements terrestres, un insuccès.

L’Eglise n’a pas encore commencé son travail de bénédiction du monde. Le fruit de la vigne nourrira le monde dans l’âge à venir. Ni l’olivier ni la vigne ne donneront la vie au monde dans le temps présent. Cela arrivera sous la nouvelle dispensation, durant le Règne Messianique.

Le Seigneur a employé le mot champ pour représenter le monde : « Le champ, c’est le monde. » (Matth. 13 : 38.) Le monde a espéré améliorer ses affaires ; les gens ont cru diriger les choses avec succès. Et ainsi surgirent les différents empires universels. D’abord ce furent les Babyloniens qui voulurent donner au monde un gouvernement meilleur, mais leurs efforts n’aboutirent pas. Les Mèdes et les Perses essayèrent ensuite et échouèrent également. Puis les Grecs, et après eux les Romains prirent les rênes du gouvernement universel et faillirent de même. Finalement, surgit la papauté prétendant être le royaume de Christ qui devait gouverner le monde. Nouvel échec. Ces dernières années, le socialisme s’est mis en avant, disant qu’il peut améliorer le monde, mais les perspectives de progrès social ne sont pas meilleures.

« Pas de boeufs dans les étables»

L’expression « pas de boeufs dans les étables » semble un peu plus obscure. Les Ecritures comparent le Seigneur Jésus à un taureau ‑ et dans l’âge à venir l’humanité, atteignant la perfection, sera représentée symboliquement par un taureau. L’idée exprimée par le prophète David est que l’humanité offrira alors des taureaux sur l’autel de Dieu (Ps. 51 : 19). Il ne peut s’agir de l’Eglise dans le temps présent, parce que, dans le type du jour des propitiations, l’Eglise est représentée par un bouc, tandis que notre Seigneur ‑ homme parfait au moment de faire Son sacrifice ‑ est représenté par un taureau. Mais à la fin de l’âge à venir, quand le monde aura été amené à la perfection, on offrira des taureaux sur l’autel, ce qui veut dire que l’humanité fera une pleine consécration d’elle‑même, de toutes ses facultés parfaites.

Il n’y a pas, à notre connaissance, de meilleure application du type du taureau que celle suggérée par le Psalmiste. A la clôture de cet âge de l’Evangile, lorsque toute l’Eglise sera passée au‑delà du voile, il n’y aura pas d’hommes ayant la perfection ; autrement dit, il y aura un moment où l’Eglise sera glorifiée et où les anciens dignitaires ne seront pas encore apparus. Les gens seront stupéfaits, ne voyant aucun moyen de sortir de leurs tribulations. Seuls ceux qui ont la lumière de la Parole du Seigneur seront en mesure de se rendre un compte exact de la situation.

Ceux qui, à ce moment‑là, comprendront, « la grande foule », (Apoc. 7 : 9 ; 19 : 1‑9) ‑ se réjouiront dans le Seigneur. Ils auront la possibilité de se confier en Dieu, même quand le monde sera en pleine détresse et que les anciens dignitaires ne seront pas encore là pour prendre les rênes en mains. Ils verront que les conditions, telles qu’elles sont, doivent effectivement aboutir aux grandes bénédictions, que le grand temps de troubles est la préparation nécessaire pour la bénédiction et ils diront : « Réjouissons‑nous et donnons gloire au Seigneur, parce que Son Epouse s’est préparée ! Nous voyons en cette glorification de l’Eglise le commencement de la grande bénédiction. Bientôt nous pouvons nous attendre à voir les anciens dignitaires; et alors viendra l’accomplissement de toutes les gracieuses promesses de Dieu. Ainsi nous ne voulons pas perdre courage, mais nous voulons avoir confiance dans le Seigneur. »

Notre Seigneur Jésus a parlé de la grande multitude, ‑ la classe des vierges folles ‑ dans Son sermon sur la montagne (Matth. 7 : 21‑23). Après que le dernier membre du petit troupeau sera passé de l’autre côté du voile, la grande multitude sera tout à fait réveillée et dira : « Seigneur, Seigneur, ne pouvons‑nous pas entrer ? Nous sommes prêts maintenant, cher Seigneur, nous voyons où nous avons fait erreur. Nous voyons les choses autrement ; nous comprenons quels sont les privilèges et les occasions, pour le sacrifice, que nous avons eues autrefois et que nous avons laissé se perdre Ne pouvons‑nous pas entrer maintenant ? » Mais le Seigneur répondra : « Retirez‑vous de moi, je ne vous connais pas. » Le mot retirez‑vous ne veut pas dire qu’ils se retireront dans les tourments éternels, comme nous l’avions cru autrefois. Le Seigneur ne dit pas : « Retirez‑vous, maudits », parce que maudits signifie être mis à part pour être punis. Il dit simplement « Retirez‑vous de moi. »

Le Royaume des Cieux est ailleurs (Matth. 25) fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l’Epoux. Cinq d’entre elles étaient sages, prudentes, et prirent de l’huile dans leurs vases avec leurs lampes; mais les cinq autres étaient des vierges folles et ne prirent pas d’huile avec elles. Lorsque l’Epoux vint, les vierges folles dirent aux sages : « Donnez‑nous de votre huile car nos lampes s’éteignent ». Mais celles‑ci ne pouvaient accéder à leur désir, en ayant juste suffisamment pour leurs propres lampes ; et après que les vierges sages furent entrées avec l’Epoux, la porte fut fermée. Alors les, autres vierges vinrent, disant : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » Mais Il répondit : « En vérité, je vous dis, je ne vous connais pas. »

En disant : « Je ne vous connais pas ! » le Seigneur n’entendait pas dire qu’elles n’étaient pas vierges. Que veut‑Il dire, alors ? Il veut dire qu’ayant maintenant reconnu Son Epouse, Il ne connaît plus d’autre femme. Elles désiraient être reconnues comme faisant partie de l’Epouse, mais le Seigneur leur dit, « je ne vous reconnais pas : Mon Epouse est au complet ». Ainsi la classe des vierges folles est rejetée comme n’ayant pas place parmi ceux qui constituent l’Epouse, mais ses membres sont reçus comme associés et assistants. Leur rejet leur causera du chagrin. En s’apercevant que la porte (de l’opportunité) est fermée pour eux, ils s’écrieront : «Oh, nous avons perdu le grand prix!» Vont‑ils se décourager ? Nous ne le savons pas !

La douleur transformée en joie.

Mais peu après, cette grande multitude est représentée disant : « Réjouissons‑nous ! et tressaillons de joie ! et donnons gloire à Dieu, car l’Epouse s’est préparée. » Va‑t‑on leur dire : « Mais vous ne faites pas partie de cette classe de l’Epouse. » Ils peuvent répliquer : « Qu’importe ! les bénédictions vont se répandre sur tous, même sur nous ! Les membres de l’Epouse sont les prémices du peuple de Dieu. C’est par notre faute que nous n’avons pas réussi à faire partie de cette classe de l’Epouse.

Si nous avions vu il y a quelque temps comme nous voyons maintenant, nous aurions fait plus d’efforts et nous n’aurions pas échoué. Nous n’aurions pas dû écouter ce que disait Babylone. Nous aurions dû « courir avec patience la course placée devant nous ». (Héb. 12 : 1). Nous étions abrutis par les « doctrines des démons ». (1 Tim. 4 : 1). Mais nous sommes heureux maintenant d’être réveillés, et nous nous, réjouissons de voir l’oeuvre du plan de Dieu s’exécuter si glorieusement. Nos lampes sont allumées maintenant. Nous sommes bénis comme nous ne l’avons jamais été auparavant. Réjouissons-nous et tressaillons de joie parce que l’Epouse est glorifiée. »

«Plus de Brebis dans la Bergerie ! »

« Plus de brebis dans la bergerie ! » Appliquées à l’Eglise élue, ces paroles sont à examiner du point de vue terrestre. Il y a une bergerie terrestre ; il y a une bergerie céleste. Nous sommes maintenant dans la bergerie sur terre. Nous devons passer par la mort pour pouvoir entrer dans la gloire qui nous est promise ‑ pour entrer dans la bergerie céleste.

Notre Seigneur Jésus fut retranché de la bergerie terrestre lorsqu’Il mourut. Et comme il en a été de notre Seigneur, il en est de même pour nous. Il faut que nous soyons retranchés de la bergerie d’ici‑bas, avant de pouvoir entrer dans la bergerie d’en‑haut. Il pourra sembler à la grande multitude, pour un moment, que tout a échoué, et que les choses annoncées n’arrivent pas; mais, vus au point de vue de Dieu, le figuier sera bourgeonnant et l’olivier portera ses fruits. Il n’y aura pas d’erreur dans l’exécution des desseins de Dieu. L’Eglise ayant atteint sa pleine glorification, la vigne portera des fruits mûrs, des fruits glorieux pour toute l’humanité.

W. T. 5.383 ‑ C.T.R. 1914