Question : Que pensez-vous de la fête de Noël ? Le 25 décembre est-il vraiment l’anniversaire de la naissance de Jésus-Christ ?
Réponse : S’il est certain que le 25 décembre n’est pas le jour anniversaire de la naissance de notre Sauveur mais plutôt le début du mois d’octobre, et puisqu’il n’a pas demandé qu’on se souvienne de sa naissance mais plutôt de sa mort, il devient sans importance d’accepter un jour plutôt qu’un autre. Cependant il n’est pas déplacé de se joindre à ceux dont les cœurs se tournent vers Dieu et vers notre Sauveur en ce jour-là, pas plus qu’on ne peut trouver à redire à la charmante habitude de se faire mutuellement de petits présents et cadeaux en se rappelant que notre Père Céleste est l’auteur de tout don parfait, y compris celui de Son Fils unique.
Il était naturel que le monde dit chrétien observât le souvenir de la naissance de Celui qui est venu dire aux hommes comment il fallait vivre pour plaire à Dieu et vivre toujours. Cependant l’usage de célébrer cette fête ne s’établit qu’assez tard et ce n’est que vers la fin du quatrième siècle qu’on fut d’accord sur la date du 25 décembre. En tous cas, l’hypothèse qui en fait remonter l’origine aux temps apostoliques est dénuée de tout fondement. En Orient, la fête de la naissance de Jésus-Christ fut d’abord célébrée le 6 janvier sous le nom d’EPIPHANIE : c’est le terme consacré pour désigner une apparition divine. Les Evangiles ne donnant aucun renseignement sur l’époque précise de la naissance de Jésus, on était arrivé à cette date par des procédés très familiers à cette époque. On partait de l’idée que l’ancienne alliance n’étant que l’ombre dont la nouvelle est la réalité, il devait y avoir entre elles un parallélisme complet. Comme Adam était né le 6ème jour de la création du monde, on arriva naturellement à fixer au sixième jour de l’année, l’anniversaire de la naissance de Christ, le second Adam.
Cette explication n’était pourtant pas généralement acceptée. On attachait plus d’importance au commencement du ministère de Jésus qu’à sa naissance. Clément d’Alexandrie blâme ceux qui se préoccupaient surtout de rechercher exactement le jour et l’année de la naissance de Christ. Origène voit dans cette date de l’Epiphanie (6 janvier), non la fête de la naissance de Jésus, mais celle de son baptême. Il justifiait sa manière de voir en rapprochant le passage d’Ezéchiel 1 : 1 avec celui de Matthieu 3 : 16 – “les cieux s’ouvrirent”. La véritable Epiphanie avait eu lieu lorsque les cieux s’étaient ouverts et que l’Esprit de Dieu était descendu sur Jésus, révélant ainsi sa grandeur et son importance à Jean Baptiste. C’était aussi l’avis de Jérôme. D’autres, comme Epiphanie, persistaient à penser que la fête du 6 janvier était bien la fête de la naissance de Christ. On ne parvint pas à s’entendre sur cette question et pendant un certain temps la fête de l’Epiphanie fut célébrée avec ce double caractère, les uns y voyant l’anniversaire de la naissance de Jésus et d’autres le souvenir de son baptême.
Cette dernière idée ne tarda pas à l’emporter et la date du 25 décembre fut généralement adoptée, pour la fête de la naissance de Jésus.
A la fin du quatrième siècle, on est à peu près d’accord pour fêter l’anniversaire de la naissance de Jésus le 25 décembre et celui de son baptême le 6 janvier.
On a voulu voir dans la fête de Noël, soit la fête juive de la purification du Temple qui se célébrait à la même époque, soit une fête païenne indiquée dans un calendrier romain du quatrième siècle, au huitième jour avant les calendes de janvier et qu’on considérait comme une fête du soleil.
La première hypothèse a eu peu de partisans.
La seconde est également peu probable parce qu’il n’existait pas de fête du soleil à cette époque, ni en Orient ni en Occident. Il est vrai que la date du 25 décembre est à peu près celle du solstice d’hiver et que plusieurs Pères de l’église ont mis à profit cette coïncidence et représenté allégoriquement le Christ comme le soleil de justice qui éclaire l’humanité. Mais les Pères ont toujours protesté contre cette identification des deux fêtes. Léon le Grand y voit un artifice de Satan. Plusieurs conciles défendent aux chrétiens de prendre part aux fêtes païennes qui avaient lieu en même temps que la fête de Noël. La fête de Noël a toujours été magnifiquement fêtée tant en Orient qu’en Occident. Elle commençait la veille au soir et était célébrée toute la nuit par le chant des Psaumes. On ne pratiquait aucun jeûne et aucune abstinence. Les prêtres portaient leurs vêtements sacerdotaux les plus magnifiques, les cierges brûlaient toute la nuit, les églises étaient ornées de tapis ! Dans l’église catholique la fête donnait lieu à trois messes : une au milieu de la nuit (minuit), la seconde au point du jour, la troisième à l’heure habituelle. A Rome le pape officie en personne.
De bonne heure on a représenté dans les églises les principaux événements de la nuit de Noël : on mettait un enfant dans une crèche, entouré des animaux que la tradition place dans l’étable où naquit Jésus. Au Moyen-Age on installait une étable dans les églises ; en Orient on faisait une grotte. De jeunes garçons jouaient le rôle des anges, les bergers chantaient, l’enfant était bercé au chant des cantiques. Chaque maison faisait sa crèche avec le bœuf et l’âne traditionnels autour de laquelle on chantait.
D’autres coutumes semblent être un souvenir à demi effacé de l’ancien culte du feu, celle par exemple, de la bûche de Noël qu’on brûlait à l’âtre dans chaque famille surtout dans l’Est et le Midi de la France. Dans le midi on arrosait la bûche d’huile et de vin pour rendre la flamme plus brillante. Mais cette coutume disparaît peu à peu pour être remplacée dans les pays protestants par l’arbre de Noël. Très répandu en Allemagne, cet usage est passé de là aux autres pays protestants. Mais il n’est pas comme on l’a cru, exclusivement protestant, tandis que la crèche serait plus particulièrement catholique. Il en est déjà question dans les légendes allemandes du Moyen-Age, longtemps avant la Réformation du 16ème siècle.
Sur l’origine et la signification de l’arbre de Noël, on a formulé bien des conjectures. On y a vu un symbole de l’arbre du paradis portant cette fois la lumière et dont les pommes ne sont plus des fruits de mort comme au temps d’Adam et d’Eve. En tous cas, on peut le considérer comme un symbole de lumière, de vie et de joie qui peut exprimer les sentiments provoqués dans les cœurs chrétiens par le souvenir de la naissance de Jésus.
Il n’est pas inutile de signaler ici l’étude très intéressante et documentée de Morton Edgar sur “La Mythologie et la Bible”, il y découvre des correspondances frappantes entre nos traditions et les anciens cultes rendus aux dieux vénérés dans l’Antiquité.
A la fête de Noël se sont rattachées celle du martyre d’Etienne (26 décembre), celle de l’évangéliste Saint Jean (27 décembre) et celle des Saints Innocents du massacre d’Hérode (28 décembre).
Ainsi se forma une sorte de cycle aboutissant à la fête de l’Epiphanie et dont tous les jours étaient considérés anciennement comme des jours de fête.
Il est possible d’établir, grâce aux données des Ecritures que Jésus est né en automne de l’an 2 avant notre ère, qu’il fut baptisé par Jean Baptiste en automne de l’an 29 de notre ère, qu’il fut crucifié au printemps de l’an 33 de notre ère (au milieu de la 70ème semaine du prophète Daniel).
Avant de revenir comme Juge, il fallait qu’il vienne comme Serviteur, Messie, incompris, humble et souffrant, méprisé, pierre d’achoppement et rocher de scandale pour Satan et son empire.
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« Tu lui donneras le nom de JESUS ; car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés. » – Matth. 1 : 21.
L’observation de ces petits incidents par lesquels la providence divine prépara la naissance de notre Sauveur et la proclamation du Message de l’Évangile, fortifie la foi du peuple du Seigneur.
Remarquer le soin que Dieu prit, même des petites choses, dans le passé, donne un fondement à la confiance en sa sagesse et en son arrangement pour les détails encore futurs de son plan, l’accomplissement des grandes et précieuses promesses centralisées en Celui qui naquit à Bethléhem. Remarquer la providence divine dans les plus grandes affaires du divin plan stimule aussi la foi dans les providences du Seigneur à l’égard des affaires personnelles et plus intimes de son Peu p le. (Manne du 24 décembre)
Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Luc 2 :10,11.
Quoique nous ne puissions convenir que cette date soit la bonne pour célébrer la naissance de notre cher Rédempteur et que nous affirmions que c’est vers le premier octobre que cette naissance eut lieu (Etudes dans les Ecritures Vol. 2, p. 49), néanmoins, puisque le Seigneur ne manifeste nullement son désir de nous en voir commémorer l’anniversaire, il est absolument inutile de nous arrêter sur le jour où est célébré cet événement d’une si grande importance pour tous. En ce jour, si généralement fêté, il est assez convenable que nous nous unissions à tous ceux qui, dans leur cœur aiment et apprécient Dieu et le Sauveur. La coutume d’échanger de petits souvenirs à cette époque de l’année, nous semble spécialement appropriée. Dieu est le donateur de toute grâce et de tout don parfait. Il donne continuellement et nous recevons continuellement de Lui, mais parmi tous ses dons, celui qui a la plus grande importance pour nous, c’est le don de Son Fils comme notre Rédempteur.
(Manne du 25 décembre)