Qu’est-ce l’âme?

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L’homme est-il immortel? D’aucuns nous diront: « Certes non! Son corps meurt, il a besoin d’être nourri et entretenu. Mais il a une âme immortelle. »

L’Ecriture sainte soutient-elle cette thèse? Affirme-t­-elle que l’homme a une âme que Dieu a créée, mais qu’il ne peut pas détruire?

Le simple bon sens nous dit que l’existence la vie de toute créature dépend de la volonté de son Créateur, et le contraire de cet axiome n’a pas été prouvé jusqu ici. Nous ne nous étonnons donc point que l’Ecriture sainte ne parle nullement d’immortalité de l’âme, ni dans les textes originaux, ni mène dans les traductions. Les personnes qui pense que la Bible enseigne l’immortalité de l’âme n’ont qu’à consulter une concordance: l’ex­pression «âme immortelle » ne s’y trouvera pas. Bien au contraire l’Ecriture déclare que Dieu est capable de détruire le corps et l’âme également et que «l’âme qui péchera, celle-là mourra», or ce qui peut être détruit, anéanti, ce qui peut mourir, n’est pas immortel. Donc les deux passages cités tout à l’heure prouvent que ni corps ni «âmes » ne sont immortels.

Alors qu’est-ce que l’«âme »?

Généralement on pense que l’ « âme » est quelque chose d’inexplicable, d’indéfinissable en nous, mais il n’y a pas moyen de nous dire, où. Quelques-uns ont toutefois essayé de nous dire qu’elle réside dans le cerveau, mais le grand nombre ne tente aucune explication; c’est en­core le parti le plus sage. Néanmoins l’on se représente cette grande inconnue comme réelle. Dans l’imagination de beaucoup de gens le corps n’en est que la cage, ce qui n’empêche pas plusieurs d’affirmer que cette âme est infiniment petite. Un évêque méthodiste disait que vous pouviez en loger un million dans une coquille de noix.

La science sérieuse a en effet, prouvé qu’il y a en

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nous les germes des générations à venir et que ces ger­mes ont a peu près ou pas même les dimensions attri­buées à l’« âme» supposée par l’évêque méthodiste. Ce germe est un produit de notre organisme, il en fait donc partie et par conséquence il n’est pas l’âme puisque l’Ecriture déclare Dieu capable d’anéantir l’âme aussi bien que le corps.

Voyons un peu en quel lieu l’Ecriture parle de l’âme. La mentionne-t-elle dans le récit qu’elle fait de la cré­ation? Sans doute. Consultons donc nos bibles tout au commencement et lisons Genèse 2 7: «Et l’Eternel Dieu forma l’homme, poussière du sol et souffla dans ses na­rines une respiration de vie, et (ainsi) l’homme devint une âme vivante.»

Le corps donc fut formé le premier, mais ce corps n’était pas animé. Il avait des yeux, mais ne voyait pas, des oreilles, mais n’entendait pas, une bouche, mais ne parlait pas, une langue qui ne distinguait pas le goût des choses, un nez sans odorat, un coeur qui ne battait pas, du sang qui ne coulait pas, des poumons qui ne fonctionnaient pas. Ce n’était pas un homme, mais un corps inanimé.

Tout cela changea dès que la respiration de vie lui fut insufflée. Lorsqu’une personne bien portante est tombée à l’eau et en est retirée apparemment inanimée, on lui appliquera la respiration artificielle qui peu à peu lui rendra la connaissance. Dans le cas d’Adam, il n’en fallait pas autant: au simple contact avec l’oxygène dans l’air, les poumons se mirent à fonctionner, le sang à couler, ce qui transporta la vie dans tous les organes de l’homme. Le cerveau vitalisé permit à l’homme de voir, entendre, toucher, goûter et sentir, de percevoir en un mot, et ce qui plus est de penser, de réfléchir. Grâce au souffle de vie l’organisme inanimé était devenu une «âme vivante ». Donc «âme » veut dire «un être vivant et conscient ».

Mais quoique parfait, Adam dut entretenir en lui la vie que lui avait insufflée le Créateur. Il dut pour cela se nourrir des fruits de l’arbre de vie dans le jardin que Dieu avait préparé pour lui. Après la chute, Dieu chassa l’homme du jardin afin qu’il n’avançât pas sa main et ne prit (le fruit) de l’arbre de vie et ne vécût pas à toujours en continuant à manger de ce fruit. — Genèse 3 :22.

Comme la lumière jaillissant de la Parole de Dieu dis­perse aisément toute obscurité et mystère. Dès lors, nous ne nous étonnons plus d’entendre l’Ecri­ture qualifier d’«âmes» des animaux. Ceux-là aussi sont des êtres vivants, différents de l’homme surtout au point de vue de l’intelligence. Ils en ont les cinq sens et même, quoique limitée à leurs besoins, la faculté de réfléchir. Mais la faculté de l’homme de réfléchir d’une façon beau­coup plus complète que l’animal n’est pas le fait d’une vie provenant d’une autre source que celle des animaux. Comme ceux-ci l’homme est obligé d’entretenir sa vie par le moyen de la nourriture et du sommeil; comme eux il transmet la vie, dont Dieu est la source unique à sa postérité. Ce qui distingue l’homme c’est l’étendue du domaine de sa pensée. Il ne nous appartient pas non plus de contester aux animaux la qualification d’ « âmes » que nous trouvons dans l’Ecriture. Réfléchissons un instant. Supposons que la Bible parle de la même façon de la création d’un chien parfait comme elle le fait de la création d’Adam, qu’elle raconte que Dieu prit de la poussière de la terre et forma un chien: cette créature ne sera un chien que du moment ou elle respire; c’est dès lors qu’elle aura toutes les facultés qui distingue la race canine, le flair, l’agilité, l’ouïe fine. Ainsi de même Adam devint une âme, un être vivant que lorsque la respiration eut fait fonctionner tous ses organes, eut mis en mouvement l’admirable organisme du corps humain.

Mais il y a autre chose encore que la supériorité de l’organisme qui distingue l’homme: c’est la promesse qui lui est faite de vivre éternellement, ce sont les mesures que Dieu a prises pour réaliser cette promesse malgré la chute qui — pour un temps — a valu à l’homme le sort des bêtes qui, elles, ne ressuscitent pas.

La supériorité de l’organisme humain réside tout entière dans son cerveau. Nul animal ne possède un cerveau du volume et du poids du cerveau humain, comparé au poids et au volume de son corps tout enfler. Le cerveau de l’animal d’ailleurs n’est capable d’autres pensées que celles relatives à son entretien; sa loi morale est la vo­lonté de son maître; son Créateur ne l’a pas doué de capacité mentale allant au delà.

Les capacités mentales de l’homme ont été très griève­ment endommagées par la chute. Dés lors le péché a troublé son jugement, la mort a diminué la puissance de la pensée. En cultivant plutôt les instincts et en négligeant les sentiments élevés l’homme se rapproche de l’animal. Cela n’empêche que les facultés supérieures de l’homme demeurent et n’attendent qu’une occasion favorable pour se développer alors que cela n’arrive point chez les bêtes même les mieux douées.

C’est donc l’organisme admirablement outillé qui dis­tingue l’homme. Quant au reste il est semblable à la bête, il est chair et os comme elle, il respire le même air, il boit la même eau, il mange comme elle des pro­duits de la terre; mais dans son cerveau, dans son corps l’homme renferme une supériorité intellectuelle consi­dérable. Aussi le Créateur le traite-il sur un pied sen­siblement différent. S’il ne sait pas s’y maintenir, s’il permet au péché de le dominer, d’étouffer en lui les sentiments nobles et les pensées élevées, alors, en effet, il devient tel que l’on le qualifie de «brute ». Dans cet état il est le plus éloigné de la ressemblance avec Dieu.

Retournons, pour y trouver la confirmation de la si­militude des corps humain et animal, à l’Ecriture sainte. Nous lisons sur sa première page qui répond d’un façon aussi simple que satisfaisante à notre question « D’ou venons-nous? » dans les 29 et 30ème verset du 1er chapitre de la Genèse: «Voici à vous . . . et à tout animal de la terre et à tout oiseau des cieux, et à tout ce qui rampe sur la terre qui en soi a une âme vivante (c’est à dire une respiration de vie) toute plante verte pour nourriture. »

Au 20ème verset déjà nous lisions: « Que les eaux four­millent d’une pullulation d’êtres vivants (hébr.: d’âmes).

Nous trouvons d’autres témoignages suivant lesquels la Bible met sur la même ligne la vie de l’homme et celle de l’animal dans le récit du Déluge (Gen. 6 : 17; 7: 15, 22) et dans l’Ecclésiaste attribué au roi, sage entre tous, qui succéda à David sur le trône d’Israël

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(Eccl. 3 :19). Lorsque, dans le verset 21, il pose la question: « Que est-ce qui connaît le souffle des fils des hommes? Celui-ci monte-t-il en-haut et le souffle de la bête descend-il en bas dans la terre’?» — c’est pour délier les partisans de la doctrine égyptienne de l’âme immortelle de l’homme d’apporter aucune preuve à l’appui de leur croyance combattue par les affirmations des deux versets précédents (19 et 20).

Puisque, donc, la vie de l’homme est identique à celle de la bête, l’homme doit sa chance de ressusciter et de vivre éternellement non à une partie de son organisme, mais à des mesures prises en dehors de lui par son Créateur. Au centre de ces mesures se trouve l’oeuvre rédemptrice de Jésus. C’est lui qui paya la rançon pour chaque homme afin que tout homme puisse sortir de la prison, où la mort l’enferme, qu’il puisse prendre connaissance des conditions de la Nouvelle Al­liance, si conformer et par ce moyen parvenir à vivre éternellement.

Notre rédempteur livra son «âme » (être) à la mort; il livra son «âme » (être) en sacrifice pour le péché (Es. 53: 12, 10). Il racheta de la sorte l’âme (être) d’Adam et sa postérité au prix de son sang précieux, en offrant son « âme » (être) en propitiation pour le péché. Ce sont donc des âmes qui sont rachetées: ce sont donc des âmes qui doivent ressusciter.

D’aucuns pensent que les corps semés seront recon­stitués exactement. Mais l’apôtre déclare au contraire: «Ce que tu sèmes, n’est pas le corps qui sera. » Dans la résurrection Dieu donnera à chacun un corps suivant sa sagesse infini. A l’Eglise, à l’Epouse, il donnera un corps spirituel semblable à celui de l’Epoux ( Jean 3 : 21); aux autres des corps comme celui d’Adam avant la chute. — 1 Cor. 15 : 37, 38.

Mourir est la conséquence du phénomène opposé à celui qui produit la vie dans l’organisme. Le souffle de vie ayant fait du corps d’Adam une âme, une personne, l’interruption du souffle fit d’Adam et fait de ses des­cendants des choses, des corps inanimés. Dès que la respiration a pris fin, c’en est fait des sentiments et des pensées. Le souffle de vie retourne à Dieu d’où il est sorti et nous est parvenu par l’entremise d’Adam et de nos autres ancêtres, le corps par contre retourne à la poussière dont il est composé. — Eccl. 12: 7.

Le souffle de vie retournant à Dieu n’est plus à la disposition des hommes; il ne peut être attribué à qui que ce soit par un autre moyen que celui de la résur­rection. C’est en celle-ci qu’est ancré l’espoir de ceux qui sont instruits de Dieu (Luc 23 : 46: Actes 7 : 59). Sans résurrection il n’y a pas d’espoir pour les morts; ils restent morts, anéantis. — 1 Cor. 15: 14—18.

Mais, Dieu soit loué, il a fait le nécessaire pour que nous puissions recouvrer la vie. Dès lors la mort est devenu pour ceux qui connaissent les intentions divines, pour ceux qui parlent et écrivent conformément au bon sens, entre autres pour les auteurs du Livre sacré, —la mort est devenue un sommeil. La métaphore est des plus justes. Les morts en se réveillant, ne sauront combien longtemps ils auront dormi. Ils auront l’im­pression de s’être endormis un instant auparavant.

Le Seigneur lui-même d’ailleurs se sert de la dite métaphore. Pour lui la fille de Jairus et le frère de Marthe et Marie dormaient (Marc 5 : 39; Jean 11: 11). Et par rapport à Lazare Jésus ne changea de langage que lorsqu’il s’aperçut que les disciples ne le compren­aient pas comme il l’eût voulu. Pour lui la mort était donc un sommeil, un état inconscient.

Si, par contre, les trépassés n’étaient pas sans connais­sance, comme se fait-il que Lazare ne donna aucun récit de ce qu’il aurait vu pendant ces quatre jours? Etait-il allé en enfer’? Alors comment Jésus pouvait-il le nom­mer «son ami»? Etait-il allé au ciel? Alors comment le Seigneur aurait-il pu le priver du bonheur dont il devait y jouir?

Nous échappons à toutes ces difficultés en acceptant purement et simplement la déclaration de Jésus, suivant laquelle Lazare dormait. Ainsi l’acte de Jésus devient un bienfait pour le défunt et les siens: il rend à l’un la respiration de vie, aux autres un être chéri.

Au dire de l’Ecriture nous sommes maintenant en­tourés des ténèbres de la mort, mais nous allons au devant du matin du réveil de la résurrection, «la nuit (selon la traduction anglaise) les pleurs viennent loger (avec nous, mais (traduction anglais) le matin il y a un chant de joie ». — Ps. 30 : 5.

Les apôtres, plus tard, s’approprièrent la manière de parler de leur maître. Paul, en parlant à Antioche dit que David «s’est endormi» (Actes 13 : 30), et dans ses lettres il se sert constamment de cette expression. Voyez un peu: «Si le mari s’est endormi» — 1 Cor. 7:39 (D). — Quelques-uns aussi se «sont endormis».

— Ceux qui se « sont endormis» en Christ ont péri. —Prémices de ceux qui «sont endormis». — «Nous ne nous endormirons pas tous — 1 Cor. 15: 6, 18. 20. 51 (D). — A l’égard de ceux qui «dorment» — ceux qui «dorment» en Jésus — nous ne devancerons au­cunement ceux qui se «sont endormis». 1 Thess. 4:13, 14, 15 (D.).

Pierre de même dit des pères qu’ils se «sont endor­mis» (2 Pierre 3 : 4) et Luc, dans les Actes qu’Etienne, le premier des martyrs, s’endormit (Act. 7 : 60).

Les morts donc attendent dans un sommeil profond, dans un état inconscient, le jour du Seigneur, le royaume millénaire du Christ, le jour où tous ceux qui sont dans les sépulcres, entendront la voix du Fils de l’Homme et revivront. Les morts en Christ en particulier se sont endormis en paix; car ils savent que Jésus «a la puis­sance de garder ce qu’il lui ont confié » (2 Tim. 1 : 12).

Même langage dans tout l’Ancien Testament. Combien de fois n’y lisons nous pas les mots: «il s’endormit avec ses pères.» Mais, au surplus, écoutons le témoignage de Job: «Oh si tu voulais me cacher dans la tombe (Darby: shéol), me tenir caché jusqu’à ce que ta colère se détourne » (Job 14: 13). — C’est la colère de Dieu qui fait que la mort domine, que nous sommes consu­més (Ps. 90: 7), la mort ayant passé à tous les hommes en suite de la transgression d’un seul (Rom. 5: 12). Mais, en revanche, il y a la promesse que la malédiction prendra fin un jour, que le Sauveur, un jour, bénira toutes les générations sur la terre. C’est grâce à cette promesse que Job peut continuer (14: 14, 15): «Tous les jours de ma détresse j’attendrai jusqu’à ce que mon état vient à changer. Tu appelleras (Jean 5 : 25) et moi je te

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répondrai; ton désir sera tourné vers l’oeuvre de tes mains. » (D.. modifié d’après la trad. anglaise.)

Ecoutons encore le témoignage rendu par notre Sei­gneur: «Les morts qui sont dans les sépulcres enten­dront la voix du Fils de Dieu » (Jean 5 : 25, 293, les réveillant, les encourageant à connaître Dieu, à se réconcilier avec lui, afin de pouvoir vivre éternellement.

Permettez nous de comparer l’homme et la bête à une bougie. Non allumée, elle représente le corps inanimé, ne respirant pas: brûlant elle représente l’être vivant. Comme nous allumons une bougie, Dieu, en son temps, a animé les corps inanimés. Le même oxygène entre­tient la flamme de la bougie et la vie des êtres qui res­pirent. Détruisez la bougie et la flamme disparaîtra. De mène en détruisant l’organisme humain ou animal, la vie qui l’animait prendra lin. Plongez la bougie dans l’eau ou couvrez la afin que l’air ne puisse plus y par­venir, la flamme s’éteindra quoique la bougie soit restée intacte. De même la vie humaine ou animale prend fin si vous privez l’organisme d’air respirable; mais l’organisme reste à peu prés intact. Avec une bougie brûlante vous pouvez allumer d’autres bougies. De même les diverses espèces humaine et animales transmettent la vie dont elles jouissent à leurs descendants. Mais comme une bougie éteinte ne peu pas allumer d’autres bougies, ainsi l’être inanimé ne peut plus transmettre la vie à des descendants. Les âmes, suivant l’Ecriture, sont is­sues des reins (Exode 1 : 5: Hebr. 7 : 10 »: Dieu y a déposé l’énergie vitale qui passe ainsi de génération en génération.

Il y a cependant une différence à noter. Vous pouvez rallumer une bougie après l’avoir éteinte. Mais le corps humain, conformément à la malédiction, redevient pous­sière, retourne à la poussière (Gen. 3: 19) et ne peut être ranimé à moins que Dieu lui-même n’intervienne. C’est ce qu’il s’est proposé en promettant la résurrection. Cette promesse signifie que les hommes revivront et comme il n’y a pas de vie à moins qu’il y ait un organisme la promesse de la résurrection contient la pro­messe de la création de corps nouveaux (1 Cor. 15 : 37 —40) différents plus ou moins de ceux qui furent jadis ensevelis dans le sépulcre.

L’apôtre affirme en parlant de la résurrection qu’une classe spéciale recevra à cette occasion non seulement un corps nouveau, mais aussi une nature nouvelle. Ceux qui y appartiendront, ne ressusciteront donc pas chair, mais esprit, tel que le Seigneur en sortant du sépulcre de Joseph d’Arimathée, n’était plus chair, mais esprit, allant et venant sans avoir égard aux distances, aux portes fermées etc., créant pour l’occasion un corps matériel afin d’apparaître à des yeux humains, le dissolvant dès qu’il voulait mettre fin aux entretiens avec les siens, car ceux-là seuls le virent après sa résurrection et une seule fois avec les traces de son martyre (Jean 20: 29).

Pour reprendre la similitude qui nous a servi plus haut, nous pourrions comparer le nouveau corps organe de cette nouvelle nature à une bougie ou à une poire électrique remplaçant une chandelle. Ce sera toujours une flamme ou ce qui y correspond exactement, l’incan­descence d’un fil traversé par un courant électrique qui éclairera; seulement il n’y aura plus que peu ou pas de déchets du tout et la lumière sera infiniment plus puissante, étant purifiée le plus possible. De même, ce sera toujours la vie, le principe vital, l’ « âme» qui animera ce corps glorieux, en fera un organisme souple, se prê­tant à toutes les exigences d’une mentalité, d’un esprit divins.

Mais voici une grande question qui surgit. Puisque la résurrection procurera un corps nouveau à chacun, comment les ressuscités sauront-ils qu’ils sont les mêmes personnes (âmes) qu’auparavant? Comment ceux en particulier qui auront reçu une nature différente, feront-ils pour se reconnaître, pour s’identifier avec les pauvres pécheurs, faibles et méprisés par le monde qu’ils avaient été? Il est évident que si notre Créateur était moins intelligent et moins puissant que nous le pensons, il ne s’en tirerait pas. S’il était, suivant les idées de certains, qu’une force impersonnelle, aveugle, ce serait purement et simplement une affaire de hasard que le ressuscité soit le même individu qu’auparavant. Mais le Fils nous ayant fait connaître le Père dans toute sa gloire, nous pouvons avoir toute confiance en Lui, il connaît nos pensées, nos sentiments les plus secrets: la mentalité dont nous aurons fait preuve dans notre chair est comme un capital spirituel, resté sans dispositaire durant notre sommeil dans le sépulcre, mais qui nous sera remis lorsque nous en sortirons. Cette mentalité animera notre cerveau (charnel ou «spirituel » — qu’on nous pardonne cette métaphore: Dieu l’y déposera avec le souvenir de toutes nos expériences afin que l’effet de celles-ci ne soit point perdu ni effacé. Dieu est trop sage pour commettre une erreur; il voit trop clair pour se tromper; il est trop juste pour manquer de bonté. Ce qu’il a promis, sa «main » (sa Puissance) l’accomplira et cela d’une façon si étonnante que tout ce que nous pourrions supposer ou demander sera dépassé de beaucoup.

       *          *

Il nous reste à examiner deux passages bibliques qui paraissent contredire notre manière de voir développée dans ce qui précède.

L’apôtre Paul, en écrivant aux Thessaloniciens, leur souhaite, que le Dieu de paix les sanctifie lui-même, et que leur esprit, leur âme et leur corps tout entiers soient conservés sans reproche en (anglais: pour le moment de) la venue de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Thess. 5:23).

Quelle que soit la diversité des opinions au sujet de la survivance de l’ « âme » ou de l’esprit, personne ne soutiendra que les corps des Thessaloniciens auxquels Paul adressa sa lettre aient été conservés jusqu’à nos jours. Force nous est en conséquence de trouver une application de ce passage conforme à la réalité. C’est assez aisé si nous tenons compte du fait que le N. T. traite l’assemblée des croyants de «corps». Elle est le corps de Christ, elle est un corps comme l’est un parle­ment, une corporation comme l’est un syndicat. C’est ce corps-là que St. Paul demande à Dieu de conserver sans reproches; et dans 1 Cor. 5 et 6 entre autres il montre comment cette conservation doit avoir lieu. La mentalité (l’esprit) de l’Eglise primitive a été conservée dans le petit troupeau. Ce petit troupeau existe toujours, aussi bien que les 7000 contemporains du prophète Elie qui n’avaient pas adoré Baal; mais la grande masse des chrétiens nominaux, l’ivraie, fait son possible pour l’écra­ser

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ou le retenir dans l’ombre. «L’âme». c. à d. la vie de ce petit troupeau se manifeste en tout temps et par­tout, où la doctrine de la rançon, de la vertu expiatrice du supplice de notre Seigneur est proclamée, ou la foi est suffisamment vivante pour ne point rester muette, sans rendre témoignage, donc sans oeuvres.

Remarquez encore que dans notre passage les mots «esprit, âme et corps » sont au singulier. Ils devraient être au pluriel, s’ils s’appliquaient aux Thessaloniciens individuellement. Ils s’appliquent donc bien à l’assemblée corps de Christ.

Un autre passage auquel nous devons consacrer quel­ques lignes afin de démontrer la parfaite harmonie de nos vues avec la parole divine, se trouve dans le 2ème chapitre de Luc. L’évangéliste raconte en ce lieu l’en­tretien de notre Seigneur Jésus avec les Sadducéens qui, eux, niaient la résurrection, la vie future. Pour leur prouver qu’ils étaient dans l’erreur, Jésus cite les paroles adressées par Dieu à Moïse devant le buisson ar­dent. «Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Selon Jésus cette parole prouve que les morts doivent ressusciter, car Dieu ne se nommerait pas le Dieu de personnes à tout jamais disparues et péries. L’intention de Dieu est de réveiller les morts; pour lui, donc, les morts sont des dormeurs. La punition du pécheur était bien la mort, la destruction, l’anéantissement; mais de­puis que le Seigneur Jésus a payé la rançon, cette pu­nition d’éternelle qu’elle était, est devenue temporaire. Dès lors les morts sont, pour Dieu, des dormeurs. C’est ainsi que Moïse peut dire (Ps. 90 : 3): «Tu fais retourner l’homme à la poussière et tu dis: Retournez (revenez) fils des hommes» (D.). — Et le Ps. 103 affirme (verset 4) que Dieu rachète la vie des hommes de la fosse.

En se nommant «Dieu d’Abraham », Dieu parle sim­plement de choses futures comme si elles étaient choses présentes ou passées. — Rom. 4: 17.