QUI EST-CE QUI COMMET LE PECHE CONDUISANT A LA MORT? PREMIERE PARTIE

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PREMIERE PARTIE

Quiconque est né de Dieu ne pratique pas te péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu—        I Jean 3:9.

Privilèges, responsabilités et dangers de la nouvelle créature

TOUT ce qui a trait au changement de l’Eglise, de la nature humaine à la nature spirituelle, est d’une nature quelque peu complexe. Pour comprendre clairement la manière dont s’opère au début ce changement, c’est à dire l’engendrement de l’esprit, nous devons nous rendre compte distinctement de ce qui constitue la volonté humaine, car c’est elle qui est changée.

Il n’y a pas de meilleure illustration de ce fait qu’une assemblée législative, un congrès ou un parlement. Dans ces assemblées siègent un grand nombre de membres; ils sont divisés en groupes ou partis. Certains membres appartiennent à un parti, d’autres à un autre; mais le parti ayant la majorité exerce le pouvoir.

Il en est de même avec le cerveau humain; il renferme de nombreux organes affectés : les uns aux sentiments religieux, les autres aux facultés intellectuelles et au sens moral, d’autres aux sentiments du cœur, etc. Certains organes dirigent l’énergie, d’autres la faculté d’acquérir des richesses, d’autres le sens de la combativité. Toutes ces facultés entrent en jeu dès qu’il faut examiner une question; elles diffèrent d’opinion, forment des groupe­ments dont les plus forts sont à même de gouverner les autres.

Si, par exemple, une question d’intérêt personnel surgit, le talent d’acquérir, qui est très fort, entraîne le sens combatif à lutter pour se rendre maître de l’objet convoité; le sens de destruction peut même être entraîné à prendre part à la lutte; il peut, jusqu’à un certain point, étouffer la voix de la justice, de la conscience et contrebalancer l’amour, car l’avidité peut se servir de procédés opposés à l’action de l’amour.

Dans leur ensemble, les organes qui dirigent le monde sont ceux qui président à la défense des intérêts et jouissances personnels, etc., c’est à dire à toutes les facultés qui ont trait au moi égoïste. Même si les organes présidant aux sentiments religieux, à la véné­ration, à l’espérance, à la bonté, au sens spirituel sont fortement développés, les tendances égoïstes les surmon­tent généralement et les amènent à coopérer avec l’égoïsme. La bonté dirigée par l’égoïsme dira, par exemple : je vais consacrer quelque argent à cette oeuvre avec l’espérance d’en retirer un grand profit, mais je ne le donnerai pas si je ne puis compter sur ce gain. C’est ainsi que la faculté d’acquérir des richesses et d’autres facultés relatives au moi égoïste s’associent avec la bonté en la faisant servir à l’intérêt personnel.

C’est ce que l’on voit généralement aujourd’hui dans le monde; il y a des personnes généreuses qui aiment à donner libre cours aux mobiles généreux qui les animent, mais l’intérêt personnel est devenu l’élément principal dans tout ce qu’elles font. Le moi égoïste se loge toujours quelque part sous forme de satisfaction personnelle, d’intérêt personnel, etc. Ces associations, de tendances naturelles, produisent l’homme égoïste qui, malgré une grande bonté, une grande vénération, dirige ses sentiments généreux d’après ses penchants égoïstes.

Le premier pas vers la véritable conversion

L’Evangile vient apporter à l’homme égoïste des pro­messes uniques d’une nature spéciale ; il fait appel en lui à une nouvelle série d’organes ; il lui fait voir que Dieu vient en premier lieu et non le moi; il lui fait comprendre que les organes du cerveau dirigeant les aspirations les plus élevées et les plus nobles, sont ceux qui reconnaissent le Créateur et la responsabilité de l’homme, qui est sa créature. L’Evangile fait voir à cet homme que ses aspirations tendent au développement de son égoïsme, à la recherche des distinctions honori­fiques et de tous ses intérêts personnels.

Un tel homme, qui a entendu les offres de l’Evangile, peut être amené à se décider dans un sens ou dans l’autre ; il peut dire je n’aime pas cette conception; l’intérêt personnel peut lui faire voir que, s’il accepte les propositions de l’Evangile, il doit mettre fin à certains procédés douteux dans ses affaires; il conclut alors qu’il est préférable pour lui de ne pas franchir ce pas, car cela exigerait de lui plus qu’il n’est disposé à donner, et sa conscience, éveillée, pourrait lui susciter des désa­gréments. Dans la suite, des revers ou des malheurs peuvent réveiller cet homme et changer sa manière de voir; il verra toutes choses sous un autre aspect et sera heureux d’accomplir la volonté de Dieu; dans ce cas, il dira je comprends que ma vie doit être changée, car je suis une créature de Dieu, et il est juste que je me con­sacre entièrement à lui ; je vois que cette consécration va opérer une grande transformation dans ma vie, je dois changer ma manière de vivre, je dois me défaire de certaines habitudes.

C’est la première étape de la vraie conversion, c’est se détourner du péché pour se diriger vers ce qui est juste. Il ne s’ensuit pas cependant que la personne qui fait ce premier pas ira jusqu’à se conformer aux exigences requises pour être disciple de Christ. Le jeune homme riche demanda à Jésus ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle. Jésus lui répondit qu’il devait observer les commandements de Dieu ; il déclara alors qu’il s’y était conforme toute sa vie, Jésus l’aima, car le jeune homme s’efforçait de faire ce qui est bien de tout son coeur. Est-ce qu’il n’était donc pas sans reproches

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à tous égards? Non, car Jésus lui dit “il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis moi.”

Le jeune homme trouva ce conseil étrange, car il avait toujours eu une conduite exemplaire; il ne se vantait pas dans ce qu’il disait de lui-même. Il n’accomplissait cependant que son devoir en vivant de cette manière. Personne n’a le droit de mener une mauvaise vie, per­sonne n’a le droit de faire ce qui est mal. Ce que Jésus répondit à ce jeune homme, c’était qu’en somme il accomplissait son devoir et rien de plus.

Dans la suite de la conversation, le Maître lui dit: J’ai une seule offre à te faire, mais c’est une offre d’une nature très élevée; je t’offre une part dans mon héritage du Royaume messianique. La vie à laquelle tu peux avoir accès en devenant mon disciple est une vie de gloire, d’honneur et d’immortalité, c’est la nature divine. Si tu désires parvenir à cette haute position, tu dois faire plus que d’éviter le péché. Dieu appelle maintenant des sacrificateurs. Si tu ne te sacrifies toi-même, tu ne peux devenir mon disciple, car ceux-là seuls qui accom­plissent ce sacrifice sont acceptés par le Père, engendrés du St. Esprit et peuvent avoir part à ma gloire; c’est à ceux-là seuls qu’il sera accordé d’avoir part à la pre­mière résurrection. Le jeune homme riche s’en alla tout triste, car il avait de grands biens ». Hélas! combien sont animés de sentiments analogues!

Se détourner du péché n’est qu’un premier pas dans la voie de la conversion; c’est un premier mouvement véritable dans la direction du tabernacle. « Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous.” Voici ce que le Père céleste propose : la Parole de Dieu fait voir à celui qui la sonde que c’est seulement par Christ, qui se donna en rançon pour nous, que l’on peut venir au Père.

Le chercheur studieux est aussi averti que, s’il veut conserver les faveurs de Dieu, il doit devenir un disciple de Christ en mettant sa vie au service du Seigneur et des frères, faisant du bien à tous lorsque l’occasion s’en présente. C’est de cette manière qu’il deviendra un membre du Corps de Christ, puis ensuite, s’il est fidèle jusqu’à la mort, il aura part à la gloire et à l’honneur que le Père a donnés à notre Seigneur, et il héritera avec Christ du Royaume.

Ce qui constitue la nouvelle créature

Cette personne est ainsi devenue une nouvelle créature, lorsqu’elle a accepté de faire la volonté de Dieu dans le sacrifice ou encore quand elle a fait une pleine consé­cration à la mort, selon les indications des Ecritures.

Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice.” (Ps. 50: 5.) Ceux qui acceptent cet appel au sacrifice sont acceptés par le Père, ils sont alors engendrés du St. Esprit et, dès lors, sont de nou­velles créatures ; pour eux, “les choses anciennes sont passées… ; toutes choses sont devenues nouvelles “ —2 Cor. 5: 17.

Une question peut se poser: Quel est l’élément de l’individu qui forme la nouvelle créature? C’est la volonté qui est devenue nouvelle. La volonté est la réso­lution ou décision prise par la majorité des organes du cerveau qui forment la mentalité. La volonté examine la question suivante : Dois-je continuer à pécher? Non, je veux m’abstenir du péché. Dois-je aller plus loin et me consacrer entièrement à Dieu? Oui, je dois accom­plir cette consécration.

Quand ceci est réalisé, Dieu accepte l’individu, l’engendre du St. Esprit, faisant de lui une nouvelle créature ; l’individu prend une décision, il tranche la question, il change la direction de sa volonté. A un moment donné, sa volonté était dirigée vers le péché, ce qui était mauvais, puis sa volonté tendit vers la justice, ce qui était bien aussi longtemps que cela durait, mais ceci ne faisait pas de lui une nouvelle créature; vint ensuite le moment où il dit ces paroles : Seigneur, je te consacre ma vie, ma personne, mes projets, mes espé­rances et mes ambitions. Dès lors, l’individu est consi­déré comme mort au monde et comme vivant pour Dieu, étant un être spirituel. Cette nouvelle volonté, ce nouvel esprit dont les espérances et les aspirations sont de nature céleste, forme la nouvelle créature.

La responsabilité de la nouvelle créature

Etre engendré de quelqu’un, c’est être le fils de cette personne. L’unique engendré du Père céleste, celui qui seul fut engendré directement fut notre Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. Tous les membres de l’Eglise sont aussi reconnus comme des enfants de Dieu; et, s’ils sont des “enfants”, ils sont aussi «héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ ». Le premier de la classe des engendrés de l’Esprit fut notre Seigneur Jésus. Lorsqu’il reçut le St. Esprit sur les bords du Jourdain, ce fut l’engendrement, il ne fut plus considéré par Dieu comme Jésus-Christ homme, il posséda le trésor de la nouvelle nature dans un corps charnel, dans un vase de terre jusqu’au moment où son sacrifice fut achevé sur le Calvaire. A la résurrection, Dieu lui donna un corps spirituel parfait de nature divine.

Ainsi en est-il pour tous les disciples de Jésus ; ils sont invités à faire abandon d’eux-mêmes à Dieu, en consacrant tous leurs intérêts terrestres pour devenir des disciples du Maître. Jésus pose les conditions: d’abord, la foi en lui comme Messie, comme Rédempteur, puis le renoncement à soi-même pour prendre sa croix et le suivre. Les nouvelles créatures sont toutes des enfants de Dieu, bien que le monde ne perçoive aucune diffé­rence entre elles et les autres humains dans leur com­munion avec Dieu. « Le monde ne nous connaît pas parce qu’il ne l’a [le Maître] pas connu. « (1 jean 3:1.) Le nouvel esprit doit croître, la nouvelle créature doit croître en connaissance et en capacité.

Tout cela rend l’individu très différent de ce qu’était le vieil homme. S’il était dépravé par nature, s’il était dominé par de violentes passions dans sa chair, il aura dès maintenant un meilleur esprit, il sera guidé selon les voies du Seigneur et deviendra graduellement une image du Fils bien-aimé de Dieu. Cette image a trait, au début, aux sentiments du coeur, bien que le changement influe peu à peu sur sa vie, rendant son corps de plus en plus conforme au nouvel esprit.

La nouvelle créature mise a l’épreuve

Le nouvel esprit, la nouvelle volonté, la nouvelle créature engendrée de l’esprit séjourne actuellement dans le vieux corps, qui est le seul instrument dont dispose la nouvelle créature pour se manifester ; comme ce corps conserve tous ses vieux penchants au péché, ses fai­blesses, ses goûts dépravés, il y a une lutte continuelle entre la nouvelle créature et le vieil homme ; c’est un combat journalier, et l’un ou l’autre doit périr. Si la nou­velle créature n’est pas sur ses gardes, si elle ne déploie pas une activité incessante, si elle n’est pas entièrement fidèle à Dieu, les faiblesses de la chair reprendront peu à peu leur empire sur l’individu, et la nouvelle créature sera en danger de mort.

Si, au contraire, la nouvelle créature reste fidèle à Dieu, c’est le vieil homme qui périra; l’un ou l’autre doit mourir pour que le combat soit terminé; c’est une lutte à mort, et c’est ce qui constitue la mise à l’épreuve de la nouvelle créature et non du vieil homme. La nouvelle créature a reçu un appel pour la gloire, l’honneur et l’immortalité; pour parvenir à ce résultat, elle doit faire preuve envers Dieu d’une fidélité inébranlable. Plus le nouvel esprit acquiert d’autorité, plus nous aimons la justice et haïssons l’iniquité, plus nous aurons de force pour lutter contre les influences extérieures, contre l’état

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de choses actuel en plus nous aurons des succès dans la lutte contre notre propre chair.

Dans cette guerre, nous aurons parfois plus ou moins de succès, mais ce n’est que lorsque la victoire sera rem­portée que Dieu accordera sa récompense. « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône.

Une chose doit triompher dans cette épreuve, c’est notre fidélité à Dieu, notre fidélité à ses principes de justice et à notre pacte d’alliance. Ceux qui seront les plus fidèles et les plus consacrés à Dieu sortiront “plus que vainqueurs », obtiendront la plus haute récompense et s’assiéront avec Jésus sur son trône.

Quelques-uns sortiront victorieux, mais pas au même degré ; il leur sera nécessaire de passer par des épreuves spéciales, car, bien qu’ils n’aient pu atteindre à l’idéal le plus élevé, ils sortiront néanmoins vainqueurs; autre­ment, ils n’obtiendraient jamais une part aux récom­penses célestes, ils perdraient même tout droit à la vie. Cette dernière classe de personnes forme la grande multitude qui sort « de la grande tribulation” ; ceux qui la composent « ont lavé leurs robes, et ils les ont blan­chies dans le sang de l’Agneau « (Apoc. 7 : 14) ; ils obtiendront la grande faveur d’être les serviteurs honorés de ceux qui forment l’Epouse glorifiée et qui sont les plus que vainqueurs

Tentation n’est pas péché

Pendant toute la durée de la lutte entre la nouvelle créature et les imperfections charnelles du corps dans lequel la nouvelle créature habite; le nouvel esprit doit se développer et croître en force graduellement. La vo­lonté du corps (de la chair), fut considérée comme entiè­rement morte avant que l’individu pût être regardé comme une nouvelle créature. Mais le corps contient le cerveau primitif qui a conservé les mêmes penchants qu’autrefois. L’œuvre du nouvel esprit est d’amener ce corps à une entière soumission à la volonté de Christ. L’enfant de Dieu peut néanmoins subir les attractions des affaires ou des plaisirs, ce qui peut produire en lui, un certain engourdissement spirituel de la nouvelle créa­ture ; dans de telles conditions, la chair toujours en éveil peut l’emporter, non parce que l’enfant de Dieu a péché volontairement ou parce qu’il a été intentionnelle­ment négligent, mais parce qu’il a cédé plus ou moins à la tentation. Céder à la tentation est une chose, mais pécher volontairement est une tout autre chose, qui­conque pèche volontairement est considéré comme un enfant de Satan, parce qu’il est animé par l’esprit de Satan et non par celui de Dieu.

Si la disposition d’esprit de quelques-uns de ceux qui furent à un moment donné, engendrés de Dieu produi­sait en eux le désir de commettre des péchés volon­taires ce serait l’indice qu’ils ne sont plus enfants de Dieu, mais enfants de Bélial. Cela signifierait que l’étin­celle de la nouvelle vie à laquelle ils avaient été engen­drés s’est éteinte. “ Celui qui est engendré de Dieu ne pèche plus ». Dès l’instant où il pèche volontairement, en toute conscience, il cesse d’être un enfant de Dieu. Les enfants de Dieu n’aiment pas le péché, c’est pour­quoi tout individu qui, le sachant et le voulant, commet un péché, donne la preuve que son nouvel esprit a entièrement disparu et qu’il est mort à l’égard de Dieu, de même que précédemment, par sa consécration, il était devenu mort quant à la chair.

Nous croyons qu’il n’y a que peu de personnes qui se sont mises en opposition complète avec Dieu, volon­tairement et en toute conscience. Nous espérons qu’il n’y aura que peu d’individus qui iront à la seconde mort. Il est du devoir des enfants de Dieu de s’éloigner autant que possible d’un état spirituel aussi effrayant. Une telle condition n’est réalisée que par une action graduelle et par étapes successives. Quand nous venons à Dieu, notre premier devoir est de rejeter le péché.

Plus tard, après avoir progressé, nous présentons notre corps en sacrifice vivant qui est accepté. Il en est de même dans la voie opposée; ceux qui rejettent la justice reculent généralement pas à pas ; le penchant au péché éloigne graduellement de Dieu jusqu’au moment où la nouvelle créature cesse d’exister.

La nouvelle créature entravée par la chair

Lorsque, dans notre texte, l’apôtre Jean nous dit que ceux qui sont engendrés de Dieu ne pêchent plus, il veut dire que, s’ils pêchent, c’est involontairement. Y a-t-il un autre péché que le péché volontaire? Nous disons oui, il y en a un autre. Quant au péché volontaire c’est celui qui conduit à la mort. Les Ecritures nous disent que tous « n’atteignent pas à la gloire de Dieu », aucun n’est parfait, « il n’y a pas de juste, non, pas même un seul ‘. La justice qui est imputée aux mem­bres de l’Eglise est imputée à leur chair. La nouvelle créature elle-même est parfaite. En tant que nouvelle créature, le disciple de Christ n’a qu’un désir, celui d’éloigner de sa chair toutes les choses antérieures rela­tives au péché et à la mort et de se conformer entière­ment à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ce disciple est plus ou moins entravé, non seulement par les faiblesses de son corps charnel, mais aussi par les imperfections d’autrui; il doit lutter avec les penchants au mal de sa nature déchue et avec ceux de son entou­rage.

Le même apôtre dit que si quelqu’un prétend n’avoir « pas de péché « la vérité n’est point en lui et il fait de Dieu un menteur (1 Jean 1 : 8-10). Ces deux déclara­tions du même auteur sont en harmonie. Le contenu de notre texte s’applique à la nouvelle créature elle-même et le second passage a trait à son corps charnel. La nouvelle créature ne peut éviter entièrement le péché dans sa chair qui est faible ; en outre dans le milieu où elle vit les conditions sont très défavorables et exercent un attrait séducteur sur elle.

Les nouvelles créatures peuvent cependant conserver l’amour de Dieu et rester des enfants de Dieu. « Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste «(1 jean 2: 1). Dieu connaît nos faiblesses et a pourvu à cette dispensation pour nous. L’apôtre dit que nous pouvons conserver l’amour de Dieu en restant purs. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité« (1 jean 1 :9). Nous devons confesser nos fautes quotidiennes au Seigneur, lui demander pardon et il nous l’accorde. C’est pourquoi nous prions chaque jour « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

Les péchés partiellement volontaires sont punis par des coups

Si ces fautes sont simplement dues à la faiblesse de la chair, à notre ignorance ou à notre stupidité, le Sei­gneur nous les pardonnera lorsque nous le lui deman­derons. Si ce sont des péchés à l’égard desquels le nouvel esprit s’est montré faible, plus ou moins coupable par manque de fermeté, la nouvelle créature en est rendue entièrement responsable. Pour toute faute de cette nature qui provient de la nouvelle créature elle-même, il y aura des coups ou des châtiments. La nouvelle créature est responsable pour tout ce qui, dans le péché est volon­taire, car ceci n’a plus rien à voir avec le péché originel et les imperfections qui l’accompagnent.

Un chrétien peut avoir une disposition naturelle à la colère et il lui est peut-être impossible de se maîtriser entièrement. Avant qu’il soit capable, comme nouvelle créature, de comprendre cette situation, son penchant naturel à perdre tout empire sur lui-même lui procurera de sérieux désagréments. Dans de tels cas la nouvelle créature doit faire tout son possible pour surmonter cet

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état de choses par la prière, par des efforts continuels, en s’imposant même, si c’est nécessaire, un châtiment pour chaque défaillance dans cette voie, quelques sacri­fices personnels, peut-être. Si, par contre, la nouvelle créature dit: C’est la faute de ma chair, je n’y puis rien; elle recevra des coups et un nuage de provenance charnelle peut s’interposer entre elle et le Seigneur; cette personne deviendra spirituellement malade jusqu’au mo­ment où elle retournera au Père pour lui demander un pardon complet et rentrer dans sa faveur. Si son attitude précédente continuait, selon toute apparence, elle ne de­viendrait jamais un membre du petit troupeau; elle devra donc prendre une décision définitive pour ou contre ce qui est bien.

Ainsi donc, il y a des péchés qui ne sont pas pardon­nables, mais pour lesquels il y a un châtiment. Si la transgression devient un péché entièrement volontaire, c’est alors un péché punissable de mort, car il indique que la nouvelle créature a cessé d’exister; en effet, l’es­prit de Dieu qui agit sur les enfants de Dieu produit toujours l’amour de la justice et la haine du péché. Qui­conque aime Dieu « se garde lui-même et le malin ne le touche pas.” — 1 jean 5:18.

Les épreuves concourent au but proposé

Selon l’apôtre, le trésor de notre nouvel esprit est renfermé dans un vase de terre. Nous sommes formés d’un assemblage céleste et terrestre, une volonté céleste et un corps terrestre. Parfois la chair met à l’épreuve la nouvelle créature en l’adjurant d’abandonner ses voeux de consécration. Ainsi donc, les difficultés s’élèvent; car le corps terrestre est simplement considéré comme mort. Mais Dieu, conformément à ses promesses, ignore l’an­cienne nature, l’être charnel, et ne connaît que la nature céleste aussi longtemps que la nouvelle volonté reste fidèle; il a promis que sa grâce suffirait dans toutes nos épreuves. Comme nous l’avons indiqué précédemment, la nouvelle volonté peut s’engourdir, s’endormir parfois, c’est alors un cas très sérieux, car la nouvelle créature court un grave danger. Il faut qu’une volonté ferme et positive tende à se rapprocher de Dieu, en regrettant sincèrement tout égarement temporaire, sinon la nou­velle créature est morte. Au fur et à mesure que la lutte continue entre la nouvelle volonté et le vieux corps charnel, la nouvelle volonté se fortifie de plus en plus, si elle reste vigilante en toute occurrence. Dieu peut néanmoins permettre que la chair subisse des tentations de plus en plus fortes; il permet au monde et à la chair d’exercer une influence croissante sur la chair pour éprouver et vérifier la fidélité de la nouvelle créa­ture. C’est parce que notre Seigneur fut reconnu fidèle jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix, qu’il fut jugé digne d’obtenir la nature divine; il doit en être de même pour ceux qui suivent ses traces. Le Père sait exactement ce que nous pouvons supporter; il ne permettra jamais que nous soyons tentés au delà de nos forces et il nous accorde le moyen de pouvoir supporter toutes les tentations. — 1 Cor. 10 :13.

Pourquoi quelques-uns ne peuvent vaincre

C’est ainsi que les expériences continuent sur notre route. Selon les paroles de l’apôtre, nous sommes ressus­cités pour que nous marchions en nouveauté de vie notre résurrection est déjà commencée (Rom. 6 : 4; Col. 3:1). Cette nouvelle manière de marcher s’affermira de plus en plus et le succès répondra de plus en plus à nos efforts, si nous obéissons toujours davantage aux indications du Seigneur, c’est-à-dire aux expériences de discipline qu’il nous impose. Si nous nous laissons mo­deler par le Seigneur, selon sa volonté, nous arriverons au terme de notre course et nous atteindrons à la pleine résurrection passant de la nature terrestre et humaine à la nature céleste et divine. La nouvelle volonté qui a suivi une marche constamment progressive dans le corps charnel atteindra alors la perfection dans un corps spiri­tuel; elle revêtira un corps semblable à celui de Jésus ressuscité et glorifié. — 1 Jean 3 :1, 2.

En ce qui concerne ceux qui ne peuvent vaincre com­plètement la chair, nous voyons ce qui se produit : ils cèdent de plus en plus aux tentations de l’adversaire et s’efforcent d’éviter de passer pour des excentriques, d’éviter d’offenser leurs amis; ils se laissent plus ou moins accaparer par les soucis de la vie ou par les séductions des richesses et des plaisirs. L’apôtre les adjure de mettre de côté toutes ces entraves et de courir avec patience la course qui leur est proposée. Cette classe de personnes ne songent pas un instant à aban­donner la course, mais, au temps marqué, elles devront passer par d’ardentes épreuves qui détruiront leur chair; elles n’obtiendront pas, néanmoins, la récompense du haut appel qui ne sera dévolue qu’aux plus fidèles.

(La fin au prochain numéro).

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