RACHETEZ LE TEMPS,

Listen to this article

CAR LES JOURS SONT MAUVAIS »

Ephésiens 5 : 16.

L’exhortation du grand Apôtre soulève deux points importants : 1) « Rachetez le temps ». 2) « Car les jours sont mauvais ». Posons-nous la question suivante : De quel jour mauvais voulait ici parler l’Apôtre Paul ? Les jours de son époque étaient-ils particulièrement mauvais au point d’en avertir ses contemporains, les frères et sœurs d’Ephèse ? Où faisait-il allusion aux jours mauvais d’une manière prophétique voulant parler des jours de la fin de l’Age de l’Evangile, c’est-à-dire de notre époque ? En quoi ces jours sont-ils si mauvais ? Même si nous ne connaissons pas tous les détails de la vie de l’Apôtre Paul, nous savons grâce aux Ecritures qu’il n’avait pas une existence facile. Ce travailleur exceptionnel a traversé de nombreuses épreuves, souffrant beaucoup sous les coups et la prison, mais également les troubles, les travaux, les veilles, les peines, etc…

En 2 Corinthiens 4 : 17, mais tout spécialement dans le chapitre 6, au verset 2, il qualifie le temps de favorable. Pour ce qui concerne les jours de notre temps, du moins pour ceux qui habitent sous nos latitudes, jamais l’homme n’a bénéficié de tant de progrès dans tous les domaines : confort, technologie de pointe, à la maison, au travail, moyens de déplacement rapides et variés, transmission du savoir et de l’information à des vitesses inimaginables, possibilité de s’instruire, de s’enrichir, sont toutes des données qui caractérisent notre époque et qui très souvent améliorent la vie de tous les jours de nos contemporains.

Il est vrai que de nombreuses nations ne bénéficient pas de ces avancées technologiques, mais souffrent la faim, la répression, la peur, la guerre qui sont le lot quotidien de ces peuples. En fait, et d’après un point de vue strictement biblique, les jours de l’homme sont mauvais depuis la chute d’Adam, c’est-à-dire depuis que le péché est entré dans la vie de l’homme.

Ainsi de dégradation en dégradation, toutes sortes d’afflictions se sont multipliées et pèsent de tout leur poids sur l’homme. La vie est devenue un long cortège de maladie, de drames de toutes sortes et de mort. Ce sont là des afflictions collectives, et nous ne parlerons pas de drames individuels tels que les vivent certains. Il n’est pas rare d’entendre dire que la vie est dure, sous-entendant que les jours sont mauvais et difficiles à vivre.

Mais rien d’étonnant à cela, car le salaire du péché c’est la mort (Romains 6 : 23). Conformément aux paroles de l’Eternel, Adam fut averti que le jour où il mangerait du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il mourrait. Cela signifie que transgressant cette prescription, désobéissant à Dieu (Genèse 2 : 17), il retournerait à la terre d’où il fut pris, après avoir vécu des jours mauvais. – Genèse 3 : 19.

Cependant, l’apôtre Paul veut donner un sens particulier à cette expression : « Les jours sont mauvais ». Par ces paroles, il s’adresse non seulement aux frères d’Ephèse, mais avertit tous les chrétiens, tous ceux qui voudront suivre et servir le Maître sur le chemin de la consécration à quelque moment de l’histoire que ce soit.

Parlant des jours mauvais, l’apôtre Paul ne désigne pas une époque précise, la sienne ou la nôtre, mais décrit un temps, plus exactement un climat, un environnement ou des circonstances peu favorables au développement spirituel du chrétien consacré. Nous sommes appelés à sortir du monde et à nous séparer de son esprit hostile et opposé à l’Esprit d’En-Haut. Le monde n’est pas un milieu propice pour l’épanouissement spirituel de ceux qui ont fait alliance avec l’Eternel notre Dieu par le sacrifice. – Psaume 50 : 5.

Les jours sont mauvais, car toutes les forces du mal semblent se liguer pour nous décourager à soutenir et à continuer le bon combat de la foi que nous avons engagé, en s’efforçant de mettre en évidence nos fautes et nos faiblesses, nous rappelant sans cesse notre origine misérable, parce que nous sommes nés dans un monde de péché. Mais il a plu à l’Eternel et selon son arrangement de créer une classe, un petit troupeau qui sera, pour l’éternité, dans les cieux, un admirable joyau. Ce joyau se compose de 144 000 membres, tous prélevés du fond de la boue dans la vallée du péché et de la mort.

Lisons plutôt ces merveilleuses paroles dans le Psaume 40 : 3 et 4 : « Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue ; et il a dressé mes pieds sur le roc. Il a affermi mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu ». Ces paroles sont très encourageantes : Dieu nous ayant sorti de la boue, c’est-à-dire du péché et de la mort, a posé nos pieds sur un Roc qui est notre Seigneur, pour que nous soyons lavés et nettoyés par l’eau de la vérité, et ainsi rendus aptes à subir d’autres transformations entre les mains de notre Seigneur, ce grand Joaillier.

Pour devenir cette pierre précieuse qui à son tour ornera le joyau final qu’est l’Eglise, chaque membre doit en effet subir des opérations de ciselage, de polissage et de finition qui représentent les diverses épreuves que nous avons le privilège de supporter. Tout ce travail ne s’accomplit pas seul, d’autant plus que le monde qui nous entoure est hostile et peu favorable à tout progrès spirituel. L’apôtre Paul qualifie cet environnement, de jours mauvais.

« Rachetez le temps, car les jours sont mauvais ». Quelle relation existe-il entre le fait que les jours soient mauvais et racheter le temps ? Le temps, notre temps, le reste du temps dont nous pouvons encore disposer, est un facteur déterminant dans la course pour la vie éternelle. Nous devons bien comprendre que nous sommes gestionnaires de notre temps et donc responsables de la façon dont nous utilisons notre temps libre devant Dieu et devant notre Seigneur.

Racheter le temps suggère l’idée d’un prix à payer, d’un sacrifice à supporter. Il évoque aussi l’idée de se prémunir ou se préserver d’une perte. Entre le temps que nous consacrons pour notre existence charnelle, c’est-à-dire le travail, les occupations diverses plus ou moins justifiées et le repos bien naturel et nécessaire, le temps dont nous disposons pour être mis au service de notre maître, et utilisé pour notre enrichissement spirituel, est très court.

Racheter le temps, c’est mettre à profit au maximum chaque instant pour le bien-être spirituel, pour nous ou pour les autres. C’est réduire le temps consacré à des occupations matérielles et cela est souvent possible dans bien des cas. C’est surtout combattre les pertes de temps occasionnées par une multitude d’activités appelées joliment socioculturelles, éducatrices et autres, que le malin nous soumet de différentes façons, de manière à nous engloutir en absorbant tout notre temps, notre énergie, nos facultés et nos talents.

Quelqu’un a dit un jour : « le malin ne dit jamais : n’étudie pas la Bible. Il dit : ne l’étudie pas aujourd’hui ». Cela est vrai. Il sait qu’en nous décourageant d’étudier les Ecritures jour après jour, il arrivera à ses fins, et nous écartera de la victoire et donc de la récompense.

Conscients de cela, n’est-il pas raisonnable et urgent de sacrifier certains de nos privilèges d’êtres humains, au bénéfice de la Nouvelle Créature, de nos frères et sœurs, et finalement de nous-mêmes. Le temps dont nous disposons est relativement court, pour opérer en nous les transformations nécessaires à l’image et à la ressemblance de notre Seigneur et Maître Jésus-Christ.

Lorsque l’apôtre Paul rendit grâce à Dieu, il dit en Ephésiens 1 : 6 : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne, en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour de Christ-Jésus ». Ce sont des paroles d’encouragement, certes, mais cette œuvre ne se fera pas d’une manière automatique, elle nécessitera au contraire notre collaboration, toute notre énergie, toutes nos facultés, tout notre cœur et tout notre temps disponible.

Nous pouvons dire que l’usage de notre temps, la manière de s’en servir sera pour nous un signe révélateur du degré de notre consécration pour Dieu. Il nous permet de mesurer combien nous L’aimons ainsi que son plan sublime. Il nous révèle la force de notre détermination à accomplir davantage la volonté du Très-Haut plutôt que la nôtre.

Le temps, son usage, la façon de l’occuper est un facteur important dans notre course vers la victoire. C’est pour cela que l’apôtre Paul nous donne cet avertissement, cette prière : « Rachetez le temps, car les jours sont mauvais ». Ce sont des paroles de bon conseil.

Déjà dans les temps anciens, Moïse, dans sa prière consignée dans le Psaume 90, s’exprime au verset 12 : « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse ». Autrement dit le bon usage de notre temps est une preuve de sagesse. C’est un gain pour notre élévation spirituelle, un enrichissement intérieur, c’est un placement sûr, un investissement sur l’avenir, et c’est aussi une séparation d’avec les valeurs que le monde estime, valeurs qui s’effritent de jour en jour et qui de ce fait plongent les bien-pensants de ce monde dans le doute, si ce n’est dans le désespoir.

L’Ecclésiaste souligne encore que dès la jeunesse il est juste et sage de se souvenir du Créateur, d’offrir son temps à la recherche de la vérité, de l’approfondir, de réfléchir sur Dieu, sa création, son plan d’amour révélé dans les Ecritures. Nous lisons en Ecclésiaste 12 : 1 – 3 : « Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours du malheur viennent et que tu diras : Je n’y trouve point de plaisir ».

Tout semble beau et attrayant dans la jeunesse. Aussi les jours dits mauvais sont-ils moins perceptibles. Le piège du malin n’est pas tellement visible, mais reste dangereux. Le monde offre toutes les possibilités pour combler le temps libre et les activités qualifiées d’utiles et bien entendu inoffensives.

Un extrait du commentaire de la manne du 18 Janvier est éloquent à ce sujet. Il commente Romains 12 : 11 comme suit : « Si nous enterrons nos talents plus ou moins nombreux sous un poids de soucis et d’embarras mondains qui pourraient être évités ou mis de côté, si nous les enterrons sous les ambitions mondaines pour notre propre satisfaction ou pour celle de la famille, soit en gaspillant le temps consacré au Seigneur, à la science, à la philosophie, à la musique, à l’art, aux affaires, à la politique, aux plaisirs ou à caresser l’orgueil et l’appétit, alors, comme des serviteurs inutiles, nous serons en fin de compte, plongés dans les ténèbres du dehors » (fin de citation).

Toutes ces activités ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, certaines sont fort utiles, mais si elles prennent tout notre temps, si elles créent un but en soi à atteindre, alors elles peuvent s’avérer mauvaises et dangereuses pour la Nouvelle Créature qui, pour vivre, pour s’épanouir, a besoin de nourriture spirituelle, de la Parole de Dieu.

A ce propos notre Seigneur précise bien en Matthieu 4 : 4 : « Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Grâce à l’Eternel, grâce aussi aux jours de la “Parousia” de notre Seigneur, nous disposons aujourd’hui d’une nourriture spirituelle abondante, réconfortante et inépuisable.

De nombreuses traductions et présentations de la Bible, les volumes du serviteur fidèle et prudent et des centaines de périodiques nous expliquent et éclairent nos vues sur différents sujets des Ecritures. Tout cela constitue un impressionnant volume de savoir qui ne demande qu’à se révéler à notre esprit, à être étudié et partagé entre nous pour la plus grande satisfaction de chacun.

Aussi secouons-nous et ne laissons pas dormir ces richesses merveilleuses sur les rayons de nos bibliothèques, mais au contraire profitons de notre temps libre et dans la mesure où nous en disposons, profitons de ce trésor. Cette nouvelle mentalité, ou nouvelle nature, que nous portons dans des vases de terre, dans un corps charnel imparfait (2 Corinthiens 4 : 7), par nature, n’est pas apte à retenir ces richesses.

C’est pour cela que nous devons veiller à bien utiliser tous les moments libres pour cette activité. Notre nourriture spirituelle est riche et abondante, mais il n’en fut pas toujours ainsi. Jadis la lecture de la Bible était interdite et les réunions se faisaient en cachette. Aujourd’hui, remercions l’Eternel, d’avoir la liberté de nous réunir et d’étudier tout particulièrement dans les assemblées. Utilisons donc ces possibilités dans la bonne direction, en profitant de ce temps qui passe si vite, en multipliant dans notre cœur les grâces que Dieu ne tardera pas à nous envoyer et qu’à notre tour nous partagions ce bonheur avec nos frères et nos sœurs avec un cœur débordant d’enthousiasme.

Le fait qu’il m’ait semblé bon et utile d’aborder aujourd’hui ce sujet découlant de l’avertissement de l’apôtre Paul n’implique pas de vouloir donner des leçons à qui que ce soit, mais c’est en remarquant mes propres manquements et l’importance de la manière d’utiliser notre temps que j’ai souhaité partager ces quelques réflexions sur l’usage des moments qui nous sont donnés, dont nous sommes responsables, et qui rentrent pleinement dans le cadre de notre consécration. Tôt ou tard, nous serons amenés à rendre compte de la gestion de notre temps devant Dieu et notre Seigneur.

Il est vrai que nous sommes sollicités de toutes parts pour diverses raisons. Du point de vue humain tout n’est pas mauvais, mais il nous appartient à faire la part des choses et le bon choix. Il est préférable de rejeter tout ce qui n’est pas vraiment important, nous libérant ainsi de contraintes qui entravent et encombrent notre chemin de la consécration sur lequel nous sommes engagés à offrir sur l’autel du sacrifice toutes nos facultés, tous nos privilèges, notre argent et notre temps.

Moïse, conscient de la brièveté de la vie et de l’importance de sa mission, face aux difficultés à conduire le peuple d’Israël, supplia l’Eternel (Psaume 90 : 12) de l’instruire à bien compter ses jours, à bien les utiliser ainsi que son temps, afin qu’il puisse se conduire avec sagesse.

Combien cette prière devrait nous inspirer et devenir la nôtre chaque jour. La prière, qui est une communion privilégiée avec notre Père Céleste devrait occuper tous nos instants de liberté. Les prières vite dites dans la journée ne suffisent pas à maintenir ce contact permanent tant souhaité. Notre cœur doit rechercher et ressentir en permanence la face de l’Eternel et sa grâce. Ceci constitue le plus sûr moyen de vaincre les tentations et les pièges de l’adversaire.

En mesurant l’importance de la vertu et la sagesse de la prière, Moïse savait que son peuple en manquait. Nous savons que très souvent l’homme charnel manque de sagesse, ne se plaisant que dans l’excès ou le spectaculaire. Nous constatons souvent, hélas ! que les responsables des nations manquent de sagesse étant trop confiants dans leur savoir et leur discernement. Si nous laissons l’esprit ou la sagesse de l’homme charnel envahir notre cœur, nous manquerons également de sagesse d’En-Haut, perdant ce faisant l’équilibre du jugement des choses et des choix que nous sommes amenés à faire, ainsi que la paix du cœur fondée sur la sagesse du Plan de l’Eternel.

La sagesse, objet de la prière de Moïse, celle que nous désirons acquérir, se manifeste d’abord par la crainte de l’Eternel. Cette crainte nous permet de nous contrôler pour ne pas outrager le Saint Nom de l’Eternel et de ne pas enfreindre ses commandements et sa volonté.

La sagesse s’exprime souvent par la retenue, la modération dans les propos ; c’est l’humilité et la discrétion, c’est l’admiration de l’œuvre de l’Eternel, de son plan de Rédemption réalisé en Jésus-Christ. C’est également rechercher par divers moyens, la lecture notamment, puis l’écoute, à acquérir quelques connaissances, quelques compréhensions des vérités profondes cachées dans les prophéties, les figures, les paraboles.

La sagesse nous conduit à tout cela pour notre plus grand bien spirituel et notre édification dans la foi. L’apôtre Paul s’adressant à Timothée, qu’il considérait comme son fils légitime dans la foi, lui recommanda notamment (1 Timothée 4 : 13) : « Applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement ». Il ajoute au verset 16 : « Veille sur toi-même et sur ton enseignement, persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent ». Ces recommandations sont également valables pour nous qui avons compris l’importance de la gestion de notre temps, non seulement pour l’occuper, mais surtout pour l’utiliser à préparer notre salut, à consolider notre élection au sein de l’Eglise de notre Seigneur.

Lorsque l’apôtre suggère à Timothée de « s’appliquer à la lecture », il ne fait pas allusion à n’importe quelle lecture, à des illustrations quelconques qui paraissent surtout massivement de nos jours, ou encore à des ouvrages qui présentent même quelque intérêt pour tous les hommes de culture.

En nous encourageant à la lecture, il veut dire que nous devons nous appliquer à l’Ecriture inspirée par Dieu et son Esprit, véritable manne quotidienne pour la Nouvelle Créature qui demeure dans notre corps. L’apôtre le précise en 2 Timothée 3 : 16, 17 : « Toute écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ».

L’Ecriture inspirée est bien entendu la Bible, dont l’auteur est Dieu Lui-même, même si les écrivains de ce livre saint n’étaient que des hommes. Ce fut l’Esprit de l’Eternel qui dirigeait leurs mains et leurs plumes. L’Ecriture inspirée c’est aussi toute l’œuvre puisée dans le Livre des livres. Cette œuvre est très importante de notre temps.

A ce titre nous pouvons rendre hommage à Dieu d’avoir suscité un serviteur fidèle et prudent qui a consacré tous ses talents et tout son temps à une œuvre qui constitue pour nous une richesse, une mine inépuisable que nous pouvons à loisir explorer pour étancher notre soif de connaissance et de compréhension des vérités profondes consignées dans la Parole de Dieu.

En évoquant l’œuvre considérable du frère Russell, il nous est toujours fort agréable de citer ce verset qui décrit si bien et d’une manière prophétique ce grand travailleur et écrivain en Ezéchiel 9 : 3 : « Et il appela l’homme vêtu de lin et portant une écritoire à la ceinture ». Si cet homme était pour nous un exemple à bien des égards, il l’était aussi et surtout sur ce qui constitue le thème de notre méditation du moment. Il savait racheter le temps. Son immense œuvre en est le témoignage. Par la lecture des Ecritures inspirées, nous comprenons aussi son étude dans laquelle nous pouvons puiser les notions approfondies du plan que l’Eternel met en œuvre par notre Seigneur Jésus-Christ.

Par l’étude nous pouvons acquérir les notions de temps et discerner l’époque dans laquelle nous vivons par rapport à ce plan, compte tenu de la gravité de l’heure où de grandes transformations se préparent, alors que le vieux monde passe, et que ses valeurs et ses priorités s’écroulent, alors que pointe à l’horizon un nouvel ordre des choses d’origine céleste.

Accordons-nous le temps de la réflexion conformément à l’exhortation décrite en 2 Pierre 3 : 11 : « Puisque toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété » et au verset 14 : « C’est pourquoi bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tâche et irrépréhensibles dans la paix ».

Tous ces devoirs concernent d’abord notre conduite qui doit être sainte, pieuse, juste et sans souillure. Ensuite le devoir d’étudier la vérité du Plan de Dieu nous conduit à diffuser cet Evangile partout où se trouvent des oreilles pour entendre et écouter les merveilles que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Nous avons également le devoir de veiller sur le bien-être spirituel de nos frères, de nos sœurs, des assemblées.

Chacun des membres des assemblées a le devoir de rendre agréables ces lieux de réunion, afin qu’ils soient des havres de paix pour chacun d’entre-nous. Ajoutons à cela nos devoirs envers nos familles, nos occupations matérielles indispensables liées à notre existence humaine, charnelle ; devoirs d’hospitalité envers nos frères en mission, devoir de visite de ceux qui, pour maladie ou autres épreuves, sont éloignés de la communion fraternelle de nos réunions.

Pour accomplir ces obligations, dans une certaine mesure du moins, nous n’avons pas de temps à perdre par ailleurs. Ne négligeons pas un instant ce temps si précieux, mais au contraire appliquons-nous sérieusement à suivre le conseil de l’apôtre Paul : « rachetez le temps », et donnons la priorité à l’activité spirituelle dans chacun de nos instants libres que nous avons pu libérer au prix d’activités de seconde importance, il se peut qu’en nous privant de certains loisirs, nous les remplacerons par des occupations plus enrichissantes pour notre cœur et notre esprit.

Cette abnégation de nos penchants naturels peut parfois nous paraître coûteuse, difficile à assumer. Mais notre privilège est de combattre ces sentiments, cela s’appelle aussi « le bon combat de la foi ». Ces petits combats-là, menés à bien, nous donnent de petites victoires qui engendrent la grande victoire qui sera récompensée au-delà de toute espérance. Alors, si nous avons des réformes à faire dans ce domaine, ne tardons pas à les entreprendre au plus vite. Ne remettons pas à plus tard les changements dans nos habitudes, car hélas, plus tard, tout peut devenir « TROP TARD ».

Donnons-nous la peine, habituons-nous à ce que l’étude de la Bible devienne pour nous une réelle habitude, même si cela nous coûte quelques sacrifices. Faisons de sorte que la parole de Jérémie 15 : 16, soit nôtre : « J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ; tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon cœur ».

Pour le véritable chrétien, la vie n’est pas facile. S’il veut garder sa particularité, il se rendra vite compte combien le monde est hostile et peu favorable à son épanouissement. Mais s’il acquiert suffisamment de sagesse, il comprendra que bien que l’apôtre qualifie ces jours de « mauvais », il explique ensuite en 2 Corinthiens 6 : 2, que le fait que le temps où les jours sont mauvais, est aussi un temps favorable : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut ».

Ce temps peut être favorable pour nous si nous le voulons. Non pas que toutes nos difficultés disparaîtront, mais que ce temps est pour nous une occasion ou un privilège unique et limité, celui d’offrir nos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, admirablement typifié dans les Figures du Tabernacle par le sacrifice du « bouc pour l’Eternel », pendant le grand « Jour de Réconciliation ».

Puissions-nous saisir toute la portée de ce privilège exceptionnel, de cette opportunité en ce temps favorable, d’être représentés dans le sacrifice dont le « bouc pour l’Eternel » est le type, l’image de tous ceux qui se sont librement consacrés et qui abandonnent volontairement leur nature humaine avec tous leurs privilèges présents et futurs, afin d’affermir leur vocation et leur élection selon 2 Pierre 1 : 10, quel qu’en soit le prix à payer, ou le sacrifice à supporter. Tous ceux-ci représentent la classe des vainqueurs, des élus, l’Epouse ou le Corps de Christ. A ce titre ils constituent une part de l’offrande pour le péché du monde.

En comparaison à cette espérance sûre et véritable, aucun effort de notre part ne saurait être trop grand, au contraire tous les privilèges en tant qu’être humain, aussi avantageux soient-ils, sont dérisoires. Rien d’étonnant alors que l’apôtre Paul ait déclaré dans son épître aux Philippiens 3 : 8 : « Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ notre Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ ».

Puissions-nous avoir également cette conviction et cette détermination dans le choix de nos activités, profitant encore du temps favorable où il est encore possible d’oeuvrer pour la victoire finale en se conformant aux paroles de l’apôtre Paul : « Rachetez le temps, car les jours sont mauvais », pour entendre, et c’est là le vœu le plus cher que je formule pour chacun d’entre nous, les paroles de notre Seigneur selon Matthieu 25 : 21 : « C’est bien bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je te confierai beaucoup, entre dans la joie de ton maître ».

Fr. J. S.