RÉFLEXION D’UN SAGE DE LA BIBLE

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Dans le Livre de l’Ecclésiaste nous lisons dès le 2ème verset du 1er chapitre les paroles suivantes : « Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste ; tout est va­nité. »

Ces paroles ont été prononcées par celui qui est considéré avoir été l’homme le plus sage de tous les temps. Parlant de lui-même, il dit dans les versets 16 et 17 : « Je me suis dit en moi-même : Me voilà grand ! J’ai surpassé en sagesse tous ceux qui ont régné avant moi à Jérusalem ; mon cœur a possédé sans mesure sagesse et science ! Oui, j’ai pris à cœur d’acquérir la connaissance de la sagesse, de discerner la sottise et la folie ; mais j’ai reconnu que cela aussi, c’est vaine poursuite du vent. »

Dans le 2ème chapitre, versets 1 à 11, l’Ecclésiaste dit encore : « J’ai dit, en mon cœur : Allons essayons de la joie et goûtons le plaisir. Mais j’ai vu que cela aussi est une vanité. J’ai dit du rire : C’est une folie. Et de la joie : A quoi sert-elle ? Je résolus en mon cœur de livrer mon corps à l’attrait du vin, et tout en appliquant mon cœur aux leçons de la sagesse – je résolus d’agir comme les fous, pour voir si ce parti est le meilleur que les hommes puissent prendre sous le ciel, pendant les jours qu’ils ont à vivre. J’exécutai de grands travaux ; je bâtis des palais ; je plantai des vignes ; je fis des jardins et des parcs, et j’y plantai des arbres fruitiers de toute espèce ; je fis creuser des réservoirs, pour arroser et faire croître des forêts. J’achetai des serviteurs et des servantes, et j’eus des esclaves nés dans ma maison. J’eus plus de troupeaux de bœufs et de brebis que tous ceux qui m’ont précédé à Jérusalem. J’entassai dans mes trésors l’argent, l’or et les richesses des rois et des provinces. Je me procurai des chanteurs, des chanteuses et ce qui fait les délices des fils des hommes, un grand nombre de femmes. Je devins grand, plus grand que tous ceux qui m’avaient précédé à Jérusalem, sans renoncer aux leçons de la sagesse. Enfin, je n’ai rien refusé à mes yeux de ce qu’ils ont désiré, et je n’ai privé mon cœur d’aucune joie. – Mon cœur, en effet, jouissait des fruits de mon travail, et c’est la récompense que j’en retirais. Puis, après avoir considéré toutes les œuvres accomplies par mes mains, et toute la peine que je m’étais donnée pour les exécuter, je reconnus que tout cela n’était que vanité, poursuite du vent, et qu’on n’en retire aucun profit sous le soleil. »

Tout le Livre de l’Ecclésiaste est un sermon, une méditation sur le sens de la vie, une réflexion sur le comportement des hommes. II est bon de le lire en entier, de réfléchir sur les divers aspects de l’existence de chaque être humain, mais plus particulièrement d’en faire un motif de réflexion pour chacun d’entre nous. En conclusion, l’Ecclésiaste dit au chapitre 12, verset 15 : « Écoutons la conclusion de tout ce dis­cours : Crains Dieu et garde ses commandements ; c’est le devoir qui s’impose à tout homme. »

Quelle leçon pouvons-nous tirer raisonnablement de cette pensée : « Vanité des vanités, tout est va­nité » ?

Le mot vanité a plusieurs sens. La vanité peut tra­duire un esprit d’orgueil, un esprit hautain, mais aussi un esprit vide de sens ou de valeur. Ainsi toute l’huma­nité a perdu le véritable sens de la création ainsi que le procédé utilisé par Dieu – le Créateur de toute chose – d’amener l’homme aux félicités éternelles, aux béné­dictions de toutes les nations selon les promesses di­vines faites à Abraham (Genèse 22 : 8). L’Apôtre Paul s’adressant aux Romains, chapitre 8, verset 20 dit : « Car la création tout entière a été assujettie à la va­nité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l’y a assujettie. »

Nous pouvons lire dans le Volume 5, page 215 la pensée suivante – Je cite :

« Vendus au péché par notre premier père, Adam, les membres de sa famille devinrent des « esclaves du péché » en raison de « la vanité », causée par la fai­blesse de l’hérédité (Romains 5 : 12, 21 ; 6 : 16-23 ; 7 : 14 ; 8 : 20, 21). Dans cette condition de captivité, ils ont été aveuglés par le dieu (maître) du présent monde (ou état social) mauvais, qui présente à leur esprit le mal comme étant le bien, et les ténèbres comme étant la lumière (2 Corinthiens 4 : 4 ; Éphésiens 6 : 12 ; Esaïe 5 : 20) ; Satan a ainsi perverti la grande majorité des humains, ayant rendu le mal facile à exécuter, et le bien difficile à faire ; il a disposé et rangé tous les avantages du temps présent du côté du mal et il a créé un état de choses tel, qu’il est impossible d’obtenir ces avantages sans se conformer à son esprit impie, à « l’esprit du monde » ; Satan détient la direction géné­rale, d’abord des masses par l’ignorance, ensuite des plus intelligents par l’orgueil, l’égoïsme, etc… » – fin de citation.

C’est dans cette situation dégradée que les hommes cherchent à construire de leurs propres mains une société plus juste, disons plus humaine, se heurtant chaque jour à de nouvelles difficultés, à de nouveaux imprévus et défis, évitant soigneusement de se tourner vers Dieu, vers son Plan de Rédemption. Leurs efforts sont couronnés d’échecs. Ils essayent de construire une paix, mais la paix ne vient pas. Ils ou­blient les paroles citées par l’Ecclésiaste : Tout est Va­nité. Nous lisons dans le Psaume 2 du 1er au 6ème ver­set les paroles suivantes : « Pourquoi les nations s’agitent-elles ? Pourquoi les peuples forment-ils de vains projets ? Les rois de la terre se sont soulevés, et les princes conspirent ensemble contre l’Eternel et contre son Oint. Rompons leurs liens, disent-ils, et jetons loin de nous leurs chaînes ! Celui qui habite dans les cieux en rira ; le Seigneur se moquera d’eux. Alors il leur parlera dans sa colère ; Il les épouvantera par son courroux. Et moi, dira-t-il, j’ai sacré mon roi sur Sion, ma montagne sainte. »

Oui, mes biens aimés ! Dans leur aveuglement, les nations s’agitent par peur du lendemain étant impuis­santes face aux menaces de toutes sortes : guerres et bruits de guerres, dégradations écologiques, graves problèmes économiques, maladies et autres calami­tés. Il est écrit dans l’Évangile de St Luc, chapitre 21, verset 26 : « Les hommes rendront l’âme de frayeur dans l’attente des maux qui viendront sur le monde ; car les puissances des cieux seront ébranlées. »

Par puissances des cieux, nous entendons : toutes les autorités civiles et religieuses actuelles. Ayant mis de côté toute notion biblique, toute souveraineté divine, l’homme face à tous ces problèmes ne peut que constater son inefficacité, son action dérisoire, parfois égoïste et surtout extrêmement provisoire.

Le mot ‘provisoire’ peut être utilisé dans diverses situations de la vie. D’un point de vue du Plan de Dieu, sur terre et en ce qui concerne l’homme, tout ce qui n’est pas éternel est provisoire. Les synonymes qui conviennent le mieux à cette pensée seraient : éphé­mère, passager, transitoire. La vanité illustre la notion du provisoire, de l’éphémère, car toute entreprise de l’homme, aussi noble soit-elle est limitée dans sa por­tée et dans le temps. Le Psalmiste en parlant des hommes dit dans le Psaume 49, versets 11 à 13 : « Les sages meurent ; Le fou et l’insensé périssent également, et ils laissent leurs biens à d’autres. Ils pensent que leurs maisons dureront éternellement. Que leurs demeures subsisteront d’âge en âge : et ils donnent leurs noms à leurs terres. Mais l’homme, même le plus opulent, n’a point de durée ; Il est sem­blable aux bêtes vouées à la destruction. »

Cette notion du provisoire, chers Frères et Sœurs, ne doit en aucun cas devenir un prétexte à penser. Puisque tout est vanité et donc provisoire, cesser toute action, toute œuvre, toute activité serait une grave er­reur. Tout travail utile, toute bonne action sont toujours des vertus. En plus, nous avons des obligations envers nos familles, nos frères et sœurs, nos assemblées. La notion du provisoire ne doit à aucun moment devenir un motif à la paresse sous toutes ses formes. A un autre moment l’Ecclésiaste dit au chapitre 9, verset 10 : « Tout travail que tes mains trouvent à accomplir, fais-le selon ton pouvoir ; car on ne peut plus agir ni penser ; il n’y a ni science, ni sagesse dans le Séjour des morts où tu vas descendre. »

Quelqu’un a dit : Travaillons, agissons, faisons comme si notre œuvre était éternelle, tout en sachant que notre action et toute notre existence ici-bas est provisoire c’est-à-dire limitée dans le temps et dans sa portée.

Chers Frères et Sœurs ! Puisse la lecture et la mé­ditation du Livre de l’Ecclésiaste être pour nous une exhortation pour notre conduite qui s’inscrit dans le cadre de notre consécration, de notre Alliance avec le Très-Haut, par les liens du sacrifice. En tant que chré­tien, nous avons une double responsabilité. Vivant au milieu des hommes, nous avons des obligations comme tout être humain. Même si nous savons que l’organisation actuelle de la vie terrestre est provisoire, nous avons des devoirs envers la société. Nous de­vons obéir à ses lois si elles ne sont pas en opposition aux lois divines. Nous avons des devoirs envers nos familles, à notre travail, dans le cadre de l’éducation des enfants. En somme nous devons assurer l’exis­tence matérielle et morale des nôtres, tout en remer­ciant quotidiennement notre Père Céleste pour ses grâces et bénédictions journalières. En deuxième lieu nous avons la responsabilité devant l’Eternel.

Concluant son Livre, l’Ecclésiaste dit (12 : 15) : « Écoutons la conclusion de tout ce discours : Crains Dieu et garde ses commandements ; c’est le devoir qui s’impose à tout homme. »

Crains Dieu dit-il. En effet dans les Proverbes, cha­pitre 1, verset 7 il est écrit : « La crainte de l’Eternel est le commencement de la connaissance. » L’Apôtre Paul s’adressant à Timothée, dit : « Les exercices physiques sont utiles, mais à peu de chose. La piété, elle, est utile à tous égards : elle a la promesse de la vie présente et de la vie à venir. » – 1 Timothée 4 : 8.

Ici, l’Apôtre Paul résume à merveille quel doit être notre comportement. Son conseil nous incite à nous éloigner d’une situation d’un point de vue charnel où tout est vanité, où tout est éphémère et aller vers ce qui est véritable et éternel. Il dit que les exercices phy­siques ne sont pas mauvais, mais ils ne sont utiles qu’à peu de chose et surtout que le bénéfice qu’on en tire est très limité dans le temps s’il ne raccourcit pas la vie parfois. L’Apôtre nous dit : « La piété, elle, est utile à tous égards : elle a la promesse de la vie présente et de la vie à venir. »

Qu’est-ce que la piété ? C’est une dévotion, un res­pect, une haute considération envers Dieu. C’est rendre continuellement hommage et honneur à Dieu pour toute son Œuvre de la création de la terre et de tout l’univers. C’est Lui témoigner notre profonde reconnaissance pour le don de la vie, pour le don de sa Parole qui est la Vérité et qui nous dévoile un Plan su­blime conçu avant la création du monde comme le précise l’Apôtre dans son Épitre aux Éphésiens 1er Chapitre, verset 4 : « C’est en lui [c’est-à-dire : notre Seigneur] que Dieu nous a élus, avant la création du monde. »

A ce propos nous pouvons lire dans le Volume 1, page 227 :

« L’Église chrétienne, le Corps de Christ, forme une exception dans ce plan général pour l’humanité ; cela ressort avec évidence du fait que son élection fut dé­terminée dans le plan divin, avant la fondation du monde (Éphésiens 1 : 4, 5). Dieu prévit à ce moment-là non seulement la chute de l’homme dans le péché, mais aussi la justification, la sanctification et la glorifi­cation de l’Église. Il appela donc cette classe hors du monde durant l’âge de l’Évangile, afin qu’elle devienne « conforme à l’image de son Fils », pour qu’elle parti­cipe à la nature divine et hérite, avec Christ Jésus, du royaume millénaire pour l’établissement de la paix et de la justice universelles. » – Romains 8 : 21-31.

Oh, mes bien-aimés ! Combien ce Plan est mer­veilleux et combien chacun de ses détails dévoile la sagesse extraordinaire de notre Père Céleste. Nous savons que la réalisation de cette œuvre magistrale est entre les mains de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est écrit dans l’Épître aux Colossiens 1er chapitre, ver­sets 15 à 17 : « Il est, lui, l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car c’est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l’invisible, les trônes, les dominations, les autorités, les puissances : tout a été créé par lui et pour lui. »

Oui, cette œuvre est menée à bien et la pièce maî­tresse de ce Plan qui apportera la Bénédiction à toute l’humanité est la formation de l’Église dans des condi­tions particulières. Les membres de ce corps sont ap­pelés et formés non pas dans des conditions favo­rables, mais au contraire, la préparation en vue de leur élection à cette noble formation que sera l’Église com­plète est basée sur des conditions d’épreuves sé­rieuses touchant la foi, l’obéissance et le renoncement aux privilèges terrestres jusqu’à la mort. Oui, c’est par ce chemin – tracé d’abord par notre Seigneur – que Dieu conditionne le choix des membres de cette noble Assemblée ou Église complète. Les conditions de choix, certes dures, traduisent en vérité une sagesse divine qui surpasse tout entendement.

Bien-aimés ! C’est en considérant ces richesses spirituelles qui ont une portée éternelle, que nous pou­vons nous éloigner totalement de l’éphémère, du pro­visoire, de ce qui est qualifié par les Écritures – ainsi que nous venons de le voir – de vanité. Tournons-nous résolument vers ce qui est éternel, car cela est déjà profitable actuellement dans notre vie de tous les jours. L’Apôtre Paul a bien dit en 1 Timothée 4 : 8 – texte que nous avons déjà cité – « La piété [ou la haute considé­ration de Dieu] est utile à tous égards, elle a aussi la promesse de la vie présente. »

En effet, les bénéfices pour les croyants sont nom­breux. Aujourd’hui et malgré toutes les incertitudes qui sont génératrices d’angoisse se traduisant par de vé­ritables drames parmi les hommes, nous pouvons, si nous sommes confiants, acquérir la paix qui a sa source dans les cieux. Il est écrit dans l’Épître aux Romains, chapitre 8, verset 28 : « Or nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés, selon le dessein qu’il en avait formé. »

Seule la foi en un Dieu puissant, sage, charitable et juste peut procurer cette paix, cette sérénité. Dans les conditions actuelles de notre vie, ayons toujours en mémoire les paroles de notre Seigneur selon l’Évangile de St Matthieu, chapitre 10, verset 30 : « Et pour vous, les cheveux même de votre tête sont tous comptés. » Et Dieu s’adressant à Israël qui représente ici les membres de la véritable Église dit en Zacharie, cha­pitre 2, verset 8 : « Ainsi parle l’Eternel des armées, qui m’a envoyé pour sa gloire vers les nations qui vous ont pillés : Celui qui vous touche, touche à la prunelle de mon œil. » Et nous savons que la Parole de Dieu est immuable et qu’il n’y pas de variation ou d’ombre de changement. – Jacques 1 : 17.

Un autre bénéfice pour le véritable croyant est la joie, une joie intérieure qui amplifie au cours de la vie par une meilleure compréhension du Plan de Dieu, compréhension qui grandit en connaissance et en grâce. A ce propos, rappelons-nous la manne du 18 Juin et son commentaire : « Il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. » (Psaume 16, verset 11). Le commentaire dit ceci :

Où que nous soyons, dans la présence du Sei­gneur, il y a un rassasiement de joie. Cultivons davan­tage la connaissance du Seigneur, nous approchant de Lui par la prière, par l’étude de sa précieuse Parole, en méditant sur tous ses bienfaits, ses soins providentiels, les manifestations remarquables de sa grâce dans nos expériences personnelles et sur ses précieuses pro­messes qui sont toutes oui et amen en Jésus-Christ. Ainsi « Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. » (Jacques 4 : 8). Il se manifestera Lui-même à vous, Il fera sa demeure en vous. La volonté de Dieu est que tous ses enfants soient heureux en Lui, qu’ils soient toujours joyeux. Si quelqu’un se prive de cette bénédiction, il vit en dessous de ses privilèges.

Ce texte est une véritable invitation à la joie, une joie qui émerveille notre cœur et notre esprit et qui peut aller en s’amplifiant jusqu’au-delà de notre pèleri­nage terrestre. Cette joie a en elle les gènes de l’éter­nité. Puissions-nous en être conscients tous les jours de notre vie. Une autre manne, celle du 28 Octobre, nous rappelle un autre privilège encore. Le texte bi­blique choisi pour ce jour du 28 Octobre, est aussi le texte que notre Seigneur a cité quand Il s’est rendu à la synagogue à Nazareth. Il s’agit de la prophétie d’Esaïe, chapitre 61, à partir du 1er verset : « L’esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, car l’Eternel m’a oint … pour consoler tous les affligés … pour leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil. »

Le commentaire dit : « Nous avons pour mission de rechercher les humbles, les affligés qui ont apprécié leurs propres fautes et faiblesses, qui cherchent un refuge et la délivrance. C’est une partie de notre mis­sion de leur montrer l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, la magnificence de la résurrection au lieu des cendres de la mort, les gloires que le Seigneur a promis de donner bientôt pour remplacer l’esprit d’ac­cablement, de désappointement, de tristesse et d’af­fliction de ce temps présent. Nous sommes chargés de dire à ceux-là que « la joie viendra le matin », de les aider à se relever, à revêtir immédiatement le vête­ment de louange et à commencer à marcher en nou­veauté de vie, avec un « cantique nouveau dans leur bouche », la bonté de notre Dieu. »

La piété ou l’adoration de notre Père Céleste et de notre Seigneur Jésus-Christ est en effet utile à tous égards comme le souligne l’Apôtre Paul. Comme nous venons de le voir, nous bénéficions d’ores et déjà d’abondantes bénédictions divines qui se traduisent par une paix intérieure constante, d’une joie que nous pouvons partager avec nos frères et sœurs et par là multiplier cette grâce qui n’est que l’avant-goût des grâces futures. Nous avons encore un autre privilège : celui de diffuser la Vérité partout où se trouve une oreille prête à entendre ce merveilleux message. Le prophète Jérémie avait pour devoir d’annoncer cer­taines prophéties aux Israélites et malgré ses réti­cences d’ordre humain n’a pu se taire et nous lisons dans le chapitre 20, verset 9 : « Si je dis : Je ne ferai plus mention de Lui [Dieu], je ne parlerai plus en son nom … il y a en moi comme un feu brûlant qui me consume les os. Je m’efforce de le maîtriser, mais je ne le puis. »

Il en est de même pour nous. Nous ressentons un besoin, une nécessité de partager l’Évangile, ce mer­veilleux message, porteur de vie. C’est aussi notre de­voir et notre privilège de porter la bonne nouvelle aux humbles, pour encourager ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer la libération de tous de la prison des morts et proclamer le futur Royaume de Dieu sur terre, mais maintenant très proche, conformément à l’esprit des premiers versets du prophète Esaïe au chapitre 61 et commentés dans la manne du 28 Octobre, et le texte de la manne du 31 Octobre est extrait du Psaume 64, verset 4 : « Car ta bonté [faveur] est meil­leure que la vie ; c’est pourquoi mes lèvres te loue­ront. » Permettez-moi encore de citer le commentaire de cette manne :

« Ceux qui ont goûté à la grâce du Seigneur, qui ont compris que sa faveur est meilleure que la vie, qui ont joyeusement placé sur son autel, tous biens, espé­rances et ambitions terrestres, se réjouissent d’annon­cer la bonne nouvelle aux autres et de proclamer les vertus de Celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Le message est trop bon pour le garder. Non seulement ils n’ont pas besoin d’être payés pour le publier, mais ils veulent que la procla­mation de ce message et la jouissance de la faveur de Dieu qui en résulte pour eux leur coûtent quelque chose : de l’affliction, de l’argent, la perte des amitiés terrestres, la tension sinon la rupture de quelques liens de famille, la disgrâce du monde et des gens d’église. »

Oui, mes bien-aimés ! Nous ne pouvons pas garder ces richesses jalousement en nous, mais elles sont comme un feu dévorant dans notre cœur et nous ne pouvons les retenir. Une des richesses nous est rap­pelée par ce même prophète Esaïe dans le chapitre 52, verset 7 : « Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, de celui qui proclame la paix, qui annonce le bonheur, qui publie le salut, qui dit à Sion : Ton Dieu règne ! »

Chers Frères et Sœurs ! Quel honneur nous avons d’annoncer parmi le peuple de Dieu cette merveilleuse vérité, nous qui vivons en cette période particulière où s’achève l’Age de l’Évangile, et où pointe à l’horizon la clarté du nouveau jour, où s’installe avec force la sou­veraineté de notre Seigneur dans sa seconde Pré­sence. La seconde Présence est non seulement l’ac­complissement de la promesse de notre Seigneur lorsqu’Il a dit, selon l’Évangile de St Jean, chapitre 14, verset 3 : « Et quand je m’en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous pren­drai avec moi, afin que, là où je suis, vous y soyez aussi », mais c’est également l’accomplissement de la prophétie annoncée en Ézéchiel, chapitre 21, versets 30 à 32 (dans certaines Bibles ce sont les versets 25 à 27) : « Pour toi, impie que l’épée va frapper, prince d’Israël, toi dont le jour arrive dans le temps où l’ini­quité est parvenue à son terme, ainsi parle le Seigneur l’Eternel : Ôte cette tiare ; enlève cette couronne ; tout va changer ! Ce qui est abaissé sera élevé, ce qui est élevé sera abaissé. Je mettrai la royauté en ruines, en ruines, en ruines ! Elle sera abolie jusqu’à ce que vienne celui à qui appartient le jugement et auquel je le remettrai. »

Ces versets sont largement commentés dans le volume 1 à partir de la page 298 et les suivantes où le frère Russell nous explique que cette prophétie s’adressait en premier lieu dans les versets 30 et 31 et au début du verset 32 à Sédécias, dernier roi d’Israël, lui prédisant sa chute et la fin de son règne et dans la fin du verset 32 l’élévation ou le rétablissement de la souveraineté royale du Christ, l’héritier légitime du monde dans la phase de sa Seconde Présence. C’est une joie, c’est un grand privilège d’annoncer, de dire, de redire que nous vivons une époque, un temps ex­ceptionnel où sous l’action de notre Seigneur présent un nouvel ordre de choses se mettra et se met déjà en place. Toutes les espérances promises depuis des siècles s’accompliront bientôt, et certaines s’accom­plissent déjà. Ne nous décourageons pas s’il nous semble que les changements tant attendus ne se réa­lisent pas assez vite selon nous ou ne se déroulent pas selon nos propres attentes. N’oublions pas que pour nous le temps actuel est un temps où notre foi est encore éprouvée. Faisons confiance à Celui, c’est-à-dire à notre Père Céleste qui a conçu un Plan avant la fondation du monde, un Plan qui apportera à toute l’humanité un bonheur qu’il est difficile aujourd’hui de décrire ou d’imaginer. Et c’est ce Plan que notre Sei­gneur présent met en œuvre avec force et sagesse. Soyons patients et confiants, comme notre Seigneur est patient avec nous. L’Apôtre Pierre dans sa 2ème Épître, chapitre 3, verset 9 dit : « Le Seigneur ne re­tarde point l’exécution de sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas que quelques-uns péris­sent. » Et l’Apôtre Paul parlant de la confiance d’Abra­ham en la promesse qui lui a été faite dit dans l’Épître aux Romains, chapitre 4, versets 20 et 21 : « Il n’eut ni hésitation, ni défiance à l’égard de la promesse de Dieu, mais il fut fortifié dans sa foi, et il donna gloire à Dieu, étant pleinement persuadé que ce que Dieu a promis, il a aussi la puissance de l’accomplir. »

Pour notre encouragement lisons le merveilleux Psaume 121, ce Psaume intitulé « Prière du pèlerin » à son départ pour Jérusalem. Mes bien-aimés ! Ne sommes-nous pas ces pèlerins en partance pour Jéru­salem, pour la Jérusalem céleste. Lisons ces paroles du Psalmiste : « Je lève mes yeux vers les montagnes : d’où me viendra le secours ? Mon secours vient de l’Eternel, qui a fait les cieux et la terre. Il ne permettra pas que ton pied chancelle ; Celui qui te garde ne sommeillera point. Non, celui qui garde Israël ne sommeillera pas ; il ne s’endormira point. L’Eternel est celui qui te garde. L’Eternel est ton ombre ; il se tient à ta droite. Le soleil ne te frappera point pendant le jour, ni la lune pendant la nuit. L’Eternel te gardera de tout mal ; Il gardera ton âme. L’Eternel veillera sur ton départ comme sur ton arrivée, dès maintenant et à toujours. »

Presque chaque parole de ce psaume mérite une attention particulière. Chaque phrase traduit une pré­occupation extrêmement sensible de notre Père Cé­leste envers son peuple. Combien cela est apaisant pour nous tous de savoir que nous avons une protec­tion assurée par Dieu Lui-même. Puissent ces pro­messes, ces espérances en conformité aux réflexions de l’Ecclésiaste être un encouragement et une motiva­tion de s’élever en permanence au-delà des vanités de l’existence actuelle de l’humanité. Tous les projets hu­mains qui ne sont pas en accord avec les desseins divins sont voués à l’échec car ils ont tous en eux les caractéristiques du provisoire. Ainsi que nous soyons riche ou pauvre, petit ou grand, malade ou bien por­tant, quelle que soit notre condition de vie, tout a une fin, tout est provisoire, tout est vanité. Alors tournons-nous vers ce qui est éternel. Faisons tout ce qui est en notre pouvoir et avec l’aide de notre Seigneur pour af­fermir notre alliance avec Dieu conclue par la voie du sacrifice dans le cadre du Haut-Appel. Faisons nôtre l’exhortation de l’Apôtre Paul aux Romains 12 versets 1 et 2 : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre culte raisonnable. Ne vous conformez pas au présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, qui est bonne, agréable et parfaite. »

S’il y a une cause qui mérite notre engagement total et complet, notre implication sans réserve, c’est bien cette course vers la victoire, c’est-à-dire la vie dans l’immortalité auprès de notre Seigneur en ayant d’ores et déjà les yeux de l’esprit fixés sur notre Maître qui est aussi pour nous un exemple parfait. Il est écrit dans l’Épître aux Hébreux, chapitre 12, verset 2 : « … Cou­rons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. »

Il nous est précisé qu’à cause de la joie qui était devant Lui, notre Seigneur a enduré la croix. La croix résume bien toutes les épreuves que notre Seigneur a endurées. Dans le Volume 5 dans les pages 130 à 132, cette notion de joie est largement illustrée. En résumé, la joie qui animait notre Seigneur était :

1 – La joie de rendre un service agréable au Père.

2 – La joie de racheter l’humanité.

3 – La joie à la pensée que par l’accomplissement de cette rédemption Il serait estimé par le Père digne d’être le puissant gouverneur et bienfaiteur.

4 – La joie que le Père Lui avait promise : non seulement un retour à la gloire de l’être-esprit qu’Il avait été auprès du Père avant que le monde fût, mais une gloire plus excellente, celle d’être élevé bien au-dessus des anges, principautés, puissances et de tout nom qui se nomme, et d’être fait associé dans le Royaume de l’Univers, auprès du Père – à la droite de la majesté dans les cieux, et participant de la nature divine avec sa vie inhérente ou immortelle.

Puisse cette pensée nous encourager à affronter nos épreuves qui ont pour but notre qualification d’être associés à l’œuvre de notre Seigneur, œuvre de rédemption et de bénédictions pour toutes les fa­milles de la terre.

Faisant ainsi, travaillant ainsi, notre vie sera orientée vers ce qui est véritablement durable, vers ce qui est éternel. Ainsi rien ni personne ne saura détourner notre attention, nos motivations, nos choix de vie : surtout pas les choses éphémères qui nous entourent et qui ne sont certes pas toutes inutiles, mais tellement provisoires, vanité des vanités dit le prédicateur, tout est vanité ! – Ecclésiaste 12 : 8.

Chers Frères et Sœurs ! Que ces quelques ré­flexions tirées des Écritures nous permettent de mieux analyser l’importance des choses et surtout nous permettent de faire la part de ce qui a une por­tée éternelle et de ce qui est éphémère. Que ces ré­flexions soient aussi pour chacun d’entre nous une source de bénédictions et de joie sur ce chemin de la consécration. Amen.

Fr. Joseph Skarbek

Vigy, conférence Pentecôte 2010