Rome et la Bible.

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Sous ce titre, la revue hebdomadaire «The Truth» (La Vérité), paraissant à Jérusalem; donne à la date du 3 novembre 1911, un article qui cite un document conservé à la Bibliothèque Nationale à Paris, lequel contient des conseils que les cardinaux don­nèrent au pape Jules III lors de son élection au Saint-Siège on l’an 1550.

Ce document renferme les passages suivants:

« De tous les conseils que nous pouvons avoir à présenter à votre Sainteté, nous gardons le plus important pour la fin.

«Nous devons conserver nos yeux grands ouverts et in­tervenir avec toute notre puissance dans l’affaire que nous avons à considérer, car il s’agit de ce qui suit: la lecture

211 Juin 1912

de l’Evangile ne doit être permise que le moins possible, sur­tout en langues modernes et dans les pays soumis à votre autorité »

« Le très peu qui est généralement lu à la messe devrait suffire et il ne devrait être permis à personne d’en lire d’avan­tage. »

«Aussi longtemps que le peuple se contentera de ce peu, Vos intérêts prospéreront; mais dés qu’il en voudra lire da­vantage, Vos intérêts commenceront à on souffrir. »

«C’est là le livre qui, plus qu’aucun autre, a provoqué contre nous les soulèvements et les tempêtes qui ont failli nous perdre. »

«En vérité, si quelqu’un examine soigneusement l’enseigne­ment de la Bible et le compare à ce qui se passe dans nos églises, il trouvera bientôt la contradiction et verra que notre enseignement s’écarte très souvent de celui de la Bible et que plus souvent encore il est en opposition avec lui. »

« ,Si le peuple se rend compte de cela, il nous provoquera sans relâche jusqu’à ce que tout soit dévoilé; et alors nous deviendrons l’objet d’une dérision et d’une haine univer­selles. »

« C’est pourquoi il est nécessaire que la Bible soit retirée au peuple, avec grande prudence toutefois, afin de ne pas provoquer de tumulte.»

[Nous ne croyons pas devoir cacher ces aveux à nos amis catholiques et protestants. Les premiers verront ainsi que la parole de Dieu et la tradition humaine du sombre moyen âge ne peuvent habiter sous un même toit; de même qu’autrefois Il en coûta la tête et les mains au dieu Dagon lorsque l’arche de l’alliance fut portée dans sa maison et déposée à côté de lui. — 1 Sam. 5 : 1—5.

Mais à nos amis protestants, et notamment à ceux qui sous l’influence de la « haute critique», de la théorie de l’évolution et d’une «science faussement ainsi nommée» se glorifient des progrès que leur a apportés la «pensée moderne», nous voudrions bien faire remarquer que même Rome pa­raît, mieux qu’eux, avoir compris que dans la Bible, cette parole inspirée de Dieu, sont «cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance» et que «la Parole de Dieu est vivante, efficace et plus acérée qu’aucune épée à deux tranchants.» — Héb. 4: 12.

Mais si Rome opprime la parole de Dieu, parce qu’elle a reconnu la force que celle-ci contient, on peut lui appli­quer cette sentence: « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres (Es. 5 : 20). « Car quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées.» — Jean S : 20. Réd.]