SAUVEUR DU MONDE

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« Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette ma­nière. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconci­liation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant pas aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconcilia­tion. Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconci­liés avec Dieu ! Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » – 2 Corinthiens 5 : 14-21.

« Loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » – Galates 6 : 14.

L’étude de la Bible d’aujourd’hui nous rappelle que Jésus est non seulement le Sauveur de l’Eglise, mais également Celui du monde. Par le passé, les étudiants de la Bible ne prêtèrent pas attention à cette impor­tante vérité, ce qui les conduisit à la confusion. A pré­sent, nous comprenons que Dieu pourvut à deux saluts bien différents : l’un pour l’Eglise, durant l’Age de l’Evangile, et l’autre pour le monde, dans l’Age qui suit, c’est-à-dire durant la période du règne Messianique.

Non seulement nous voyons qu’il existe deux saluts différents, mais nous comprenons aussi qu’ils sont complètement différents, qu’ils diffèrent totalement en genre. Ils se ressemblent cependant sur certains points. Ils constituent tous deux une délivrance du pé­ché, de sa puissance et de la pénalité qui suivit : la malédiction, qui entraîna les afflictions, la douleur, la détresse, le désespoir et la mort. Ces deux saluts of­frent un bonheur éternel. Mais ici s’achève la simili­tude, car l’Eglise doit être sauvée par un changement de nature, tandis que le monde le sera sans change­ment de nature, par une résurrection à la nature hu­maine parfaite.

Le salut de l’Eglise, actuellement en cours, com­mence par « l’écoute » de la foi. Le Message de la grâce de Dieu est proclamé, ici et là, par des lèvres balbutiantes qui n’attirent que peu de grands de ce monde, de sages ou d’instruits, mais principalement les pauvres ici-bas, qui sont riches en foi. Ceux d’entre ces derniers, qui possèdent un cœur humble, brisé et contrit sont charmés par le message du pardon des péchés et de la réconciliation avec Dieu, par le moyen du Rédempteur. A mesure qu’ils avancent et cherchent à se rapprocher de Dieu, par sa providence l’Eternel se rapproche d’eux. S’ils continuent à avoir faim et soif du Seigneur et de son message, Il les satisfera. Il leur montrera quelle est son alliance et leur permettra de comprendre les termes et les conditions à remplir pour revenir à la communion avec Dieu, en tant qu’enfants bien-aimés, qui ne seront plus des étrangers condam­nés à mort, mais au contraire, des justifiés à la vie.

Ensuite, se présente à eux une autre épreuve, quant à leur amour pour la justice et leur soif de com­munion avec Dieu ; dans un premier temps, en effet, ce qui est exigé d’eux semble contraignant. Le Maître indique ce que sont ces exigences par ces paroles : « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même (qu’il renonce à sa volonté propre), qu’il se charge de sa croix (qu’il commence à vivre à l’encontre de ses préférences, afin d’accomplir la volonté de Dieu lorsque sa volonté se croise avec la volonté divine), et qu’il me suive. » Ensuite, il lui faudra continuer à mar­cher sur les traces du Maître, fidèlement, jusqu’à la mort.

Certains, après avoir appris ce qu’étaient les condi­tions rigoureuses imposées aux disciples, font demi-tour et cessent d’œuvrer en vue de la faveur du Sei­gneur, de son pardon, de la réconciliation, de sa béné­diction et de l’engendrement du Saint Esprit. C’est leur choix, et leur parcours décidera s’ils sont dignes ou non d’être comptés dans cette classe spéciale que le Seigneur choisit du monde pour être l’Eglise, « l’Epouse de l’Agneau ».

LES BÉNÉDICTIONS DÉCOULANT DE LA FOI

Nous n’avons pas le droit de penser que ceux qui rejettent la croix de Christ et refusent de consacrer pleinement leur vie, sont en conséquence condamnés, soit aux tourments éternels ou à quoi que ce soit d’autre. L’appel de l’Age de l’Evangile est une grâce et un privilège. Ceux qui répondent à cet appel reçoivent une bénédiction spéciale, tandis que ceux qui le rejet­tent en sont privés. Ils ne sont, en aucun sens du mot,  condamnés (maudits), du fait d’avoir rejeté le privilège de marcher sur les traces du Maître. Au contraire, comme le déclarent les Ecritures, ils étaient déjà condamnés ; ils l’étaient en Adam, comme membres de sa famille, participant à ses faiblesses et ne méri­tant pas de vivre, ayant part à la sentence de mort dont il était frappé. Ils ne sont pas parvenus à échapper à cette condamnation et continuent, ainsi, à la subir.

C’est à la classe de l’Église que l’Apôtre écrit uni­quement : « Fuyant la corruption qui existe [toujours] dans le monde » (2 Pierre 1 : 4), et Paul écrit : « Nous étions par nature des enfants de la colère, comme les autres [le sont toujours] » (Ephésiens 2 : 3). Croyant en Christ, acceptant ses conditions, devenus ses dis­ciples par une pleine consécration, nous nous assu­rons le pardon des péchés passés et, de plus, nous parvenons à la communion avec le Père Céleste, grâce au Rédempteur, notre Avocat. Maintenant, Il nous accepte par et au travers de l’engendrement du Saint Esprit, et cela n’est accordé à personne d’autre qu’à ceux qui viennent à Lui par le chemin qu’Il a indi­qué.

Ceux qui sont engendrés du Saint Esprit sont ap­pelés dans les Écritures « Nouvelles Créatures en Christ ». Pour eux, « Les choses anciennes sont pas­sées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles ». Ils ont de nouveaux buts, de nouveaux objectifs, de nouvelles espérances dans la vie. Pour eux, les cho­ses terrestres n’ont pas de valeur, à moins de pouvoir être utilisées d’une certaine manière pour glorifier le Seigneur et Le servir. Les connaissances humaines, la réputation, l’honneur, les distinctions n’ont de valeur que s’ils peuvent être utilisés pour la gloire de Dieu, au service de sa cause ou pour le bien de notre prochain, en particulier pour ceux de la Maison de la Foi. Pour ceux-ci, les perspectives terrestres, les espoirs politi­ques et les ambitions, etc. ne sont rien, car ils gardent à l’esprit les perspectives célestes, qui incluent le co­héritage avec Christ dans son Royaume Messianique de mille ans et, pour la suite, une gloire et un honneur supplémentaires dans les âges à venir.

Mais toutes ces bénédictions, vous le remarquerez, ne peuvent être entendues que par l’oreille de la foi ; elles ne peuvent être vues que par l’œil de la foi. Ainsi, le Seigneur ne choisit et n’attire que ceux qui sont ca­pables d’exercer la foi, et qui l’exercent, car « sans la foi il est impossible de plaire à Dieu ».

Ceux qui n’ont jamais entendu cet appel ou qui, l’ayant entendu, ne sont pas parvenus à y répondre, ou qui, ayant répondu, ont marché un certain temps et se sont arrêtés, après avoir été confrontés au test crucial du renoncement à soi, ceux-là perdent toutes les bé­nédictions spirituelles que d’autres, s’ils demeurent fidèles, obtiendront : l’honneur céleste, la gloire céleste et l’immortalité ; cette immortalité, ils l’obtiendront par le changement de nature qui a commencé au jour de leur engendrement et qui trouvera son accomplisse­ment par leur changement complet dans la Première Résurrection. Ceux-ci, l’Apôtre les décrit comme : « Semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel ; semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ».

Mais, même ceux qui perdent les plus grandes bé­nédictions et récompenses de Dieu, ceux-là auront toujours accès aux grandes et merveilleuses faveurs de Dieu, qui furent toutes rachetées par le sang pré­cieux du Rédempteur, par son sacrifice pour nos pé­chés, par le don de sa vie pour la vie perdue d’Adam, afin de libérer Adam et toute sa race de la sentence, ou malédiction de la mort. Cependant, ces bénédic­tions pour le monde ne sont pas encore clairement perçues ni appréciées, si ce n’est par ceux qui sont enseignés de Dieu d’une manière spéciale, ceux qui ont été engendrés du Saint Esprit et rendus ainsi ca­pables de comprendre « les choses profondes de Dieu. » – 1 Corinthiens 2 : 10.

LE SALUT COMMUN

Ce que nous nous efforçons de démontrer spécia­lement ici, c’est que Dieu a pourvu à un salut pour le monde, aussi bien que pour l’Eglise. La Bible nous donne les grandes lignes de ces saluts. Elle nous as­sure que « Dieu a tant aimé le monde (ainsi que l’Eglise) qu’Il a donné son Fils unique, afin que qui­conque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 : 16). Nous remarquons, en pre­mier lieu, que la pénalité qui repose sur le monde n’est pas une pénalité de tourments éternels, mais de des­truction. Christ est mort afin que la race humaine ne périsse point, mais qu’elle puisse, au temps voulu, être libérée de la sentence de mort par la foi et l’obéissance envers Lui.

Seul un petit nombre est capable d’exercer cette grande foi nécessaire pour mériter, comme membre de la classe de l’Epouse, une place qui sera attribuée lors de la récompense céleste. Bientôt, lorsque la connais­sance de Dieu remplira toute la terre comme les eaux recouvrent le fond des océans, tous comprendront, écouteront et seront en mesure de croire en la bonté de Dieu et en ses merveilleux arrangements prévus pour l’homme. Ceux qui croiront et accepteront alors la faveur de Dieu, sur la base de la fidélité et de l’obéissance au mieux de leur capacité, ceux-là seront bénis par le Royaume Messianique.

La bénédiction, comme la Bible l’indique, sera le retrait de la malédiction et, en lieu et place, le déploie­ment de « la bénédiction de l’Eternel qui enrichit, et Il ne la fait suivre d’aucun chagrin ». Ce travail d’abolissement de la malédiction, et d’attribution des bé-nédictions, est réservé au Royaume du Messie et s’effectuera au cours d’une période de mille ans.

Nous avons l’assurance qu’à la fin de son Royaume, lorsqu’Il remettra toutes choses au Père, notre Seigneur aura pleinement réalisé l’œuvre grandiose entière, qui Lui aura été confiée par le Père ; Il démontra qu’Il en était digne, en coopérant avec le Plan du Père jusqu’au point de mourir pour l’humanité. Et ce Roi de Gloire, le Messie, aura pour associés ceux qui, comme Lui, se plaisent à accomplir la volonté du Père, marchant avec joie sur ses traces. Sa perfec­tion, son sacrifice, suppléant aux défauts hérités de la chute, leur permettent de devenir co-sacrificateurs avec Lui. L’Apôtre écrit à leur sujet : « Si nous souf­frons avec Lui, nous règnerons avec Lui ; et si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui. »

NOUVELLES CRÉATURES EN CHRIST

Dans cette présente étude, l’Apôtre Paul traite par­ticulièrement de la classe de l’Eglise. Il nous explique que c’est l’amour de Christ qui exerça sur nos cœurs un pouvoir contraignant ou attractif. L’amour de Christ, c’est tout simplement l’amour du Père, mais, en tant qu’hommes, nous ne serions pas capables de com­prendre l’amour du Père. Nous sommes en mesure de comprendre cet amour, parce qu’il a été manifesté par notre Rédempteur, et c’est ainsi que, par Lui, nous le­vons les regards vers le Père et pouvons apprécier, dans une certaine mesure, l’amour qui dépasse tout entendement humain. Comme l’Apôtre Paul l’indique, l’amour de Christ fut manifesté en ce qu’Il est mort pour tous. Lorsque nous disons « pour tous », cela si­gnifie que toute la race humaine était morte, que per­sonne n’avait droit à la vie éternelle, et que personne ne pouvait se recommander à Dieu, comme étant di­gne de la vie éternelle.

L’Apôtre explique que tous ceux qui comprennent entièrement et clairement ce sujet devraient le mani­fester par la consécration de leur vie à Dieu, pour vivre pour Lui, pour connaître sa volonté, pour déposer leur vie au service de Celui qui mourut pour eux et qui est ressuscité. Ceux-ci ont un amour particulier pour le Seigneur et, à proprement parler, ils possèdent un amour particulier les uns pour les autres. Ils cherchent à vivre, non selon la chair, mais selon l’Esprit, en har­monie avec l’engendrement du Saint Esprit qu’ils ont reçu.

De là, ils pensent de plus en plus à Christ, non pas tant à l’Homme Jésus, qu’au Seigneur glorifié. De plus, ils apprennent à se considérer les uns les autres, non selon la chair, mais selon le cœur, car « Si un homme est en Christ, il est une Nouvelle Créature ». Pour ceux-ci, les choses terrestres – les espérances, les buts et les perspectives terrestres sont passés, et toutes choses sont devenues nouvelles. Ils ont de nouvelles espérances, de nouvelles ambitions et de nouvelles relations. S’ils demeurent fidèles, ils rece­vront les choses glorieuses que Dieu a en réserve pour ceux qui L’aiment.

Ces choses sont de Dieu. Elles n’ont pas été fabri­quées par l’Apôtre, ni n’ont Jésus pour origine. Le Père Lui-même est à l’origine de tout ce Plan et de ces ar­rangements. Il nous a déjà réconciliés avec Lui par Jésus-Christ. Nous Lui sommes pleinement consacrés, nous ne nourrissons pas de rébellion dans notre cœur. Il nous a réconciliés avec Lui-même grâce à son Fils, et Dieu n’a rien contre nous. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » Leurs péchés sont pardonnés et au lieu de les condamner, Dieu les justifie. Comme l’Apôtre Paul le dit : « C’est Dieu qui justifie ; qui est celui qui condamne ? Ce fut Christ qui mourut », accomplissant une satisfaction complète pour nos péchés.

LE SERVICE DE LA RÉCONCILIATION

Ces Nouvelles Créatures, engendrées du Saint Es­prit, ont un travail à effectuer. Elles n’auront pas de tâche à réaliser à l’avenir seulement, en tant que rois et sacrificateurs, cohéritiers de Christ, pour la bénédic­tion du monde, mais elles ont à accomplir un travail au temps présent déjà, un travail pour Dieu. Elles doivent être des ambassadrices de Dieu. Elles doivent Le re­présenter parmi les hommes. Elles doivent s’efforcer de transmettre le message de l’amour de Dieu à ceux qui ne le comprennent pas. Elles doivent indiquer le moyen de revenir à Dieu, à tous ceux qui n’en connaissent pas le chemin et qui manifestent le désir d’être réconciliés. Elles sont donc ministres ou servi­teurs de la voie de la réconciliation, même actuelle­ment. Tous ceux qui sont réconciliés au temps présent, par la foi et l’obéissance, ont ainsi le privilège de deve­nir membres de la classe de l’Epouse, cohéritiers avec Christ dans son Royaume.

En 2 Corinthiens 5 : 20, il est à noter que le mot « vous » est en italique (dans la bible anglaise du roi Jacques, trad.), ce qui indique que ce mot ne figure pas dans le texte original. Ce passage ne se lit pas correctement avec le « vous », qui devrait être omis. Dieu n’exhorte pas l’Eglise par l’Eglise, ou les uns par les autres, à être réconciliés, puisque tous les mem­bres de l’Eglise sont réconciliés.

L’Apôtre nous dit que Dieu, par notre intermédiaire, exhorte les hommes, qu’Il insiste auprès d’eux, de ceux qui ont une oreille pour entendre, pour qu’ils soient réconciliés avec Lui ; Il leur dit qu’Il est prêt à être réconcilié avec eux et Il explique quelle est la base servant à cette réconciliation, à savoir : Christ prit la place du pécheur ; Il ne connaissait pas le péché Lui, personnellement, mais ll était saint, innocent, séparé des pécheurs et ceux qui acceptent ce Message peu­vent obtenir le privilège de parvenir à la juste condition (la consécration, trad.) qui convient à Dieu, et être ainsi introduits dans la classe de l’Epouse qui complètera la Sacrificature Royale au-delà du voile et qui, pendant mille ans, aura la tâche glorieuse de bénir toutes les familles de la terre.

WT 1914 p5596

Si des luttes divisent la terre,

Et si des factions rivales cachent la Vérité,

Regarde ! A la porte se tient

le Seigneur du ciel et de la terre !

Il appelle son Epouse !