SIGNES DES TEMPS (1967)

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Jérusalem n’est plus foulée aux pieds par les païens

C’est avec une émotion mêlée de joie que les enfants de Dieu ont appris, ces derniers temps, l’accomplissement littéral d’une remarquable prophétie. Jérusalem, cette ville mémorable, au sujet de laquelle les Prophètes ont tant parlé, n’est plus foulée aux pieds par les païens. Elle est redevenue la propriété du peuple d’Israël. Elle était, au jour où éclata le conflit entre ce peuple et les nations arabes, et ce depuis 1948, une ville divisée, appartenant en partie à Israël et en partie à la Jordanie. Aujourd’hui, elle appartient tout entière au peuple juif, et cela pour la première fois depuis près de deux mille ans.

Bien que la partie de la ville reprise aux Jordaniens soit considérée généralement dans les sphères politiques comme territoire occupé, mais non acquis, du point de vue de Dieu, cependant, la chose se présente différemment. Jérusalem a appartenu aux Israélites dans le passé, et Dieu a promis d’y faire habiter de nouveau les enfants d’Israël, après qu’Il les aurait ramenés de l’exil. (Zach. 8: 7‑8). Dieu a d’ailleurs promis de donner pour toujours à leurs pères et à eux‑mêmes, non seulement la ville de Jérusalem, mais tout le pays environnant. (Genèse 13 : 14, 15 ; Ezéchiel 47 : 13, 14). C’est pourquoi, de ce point de vue, la prise de la vieille ville de Jérusalem peut être appelée une libération. Et il y a tout lieu de croire que la ville ancienne, qui n’est plus qu’une partie de la Jérusalem actuelle, restera effectivement acquise aux Israélites.

Cette libération de la ville sainte revêt une grande importance pour les Chrétiens fidèles qui prêtent attention à la sûre parole prophétique comme à une lampe brillant dans un lieu obscur (2 Pierre 1 : 19), car notre Seigneur avait déclaré que Jérusalem serait foulée aux pieds par les païens, jusqu’à ce que les temps des nations païennes soient accomplis. (Luc. 21 : 24).

Dans le langage de notre Seigneur, Jérusalem représente en particulier la nation juive en tant que société organisée, mais ce mot a aussi une signification littérale. La délivrance de Jérusalem, en tant que ville, nous confirme donc l’accomplissement d’un trait particulier du Plan Divin. Elle nous prouve que les temps des nations sont bien accomplis, que le bail autorisant les nations païennes à dominer sur la terre a pris fin, et elle implique que le renversement total des gouvernements et des institutions de ces nations ne saurait tarder.

Dans le verset 24 du chapitre 21 de l’Evangile de Luc, le mot Jérusalem a donc principalement une signification symbolique. Il représente la nation d’Israël. Lorsque notre Seigneur prononça les paroles contenues dans ce verset, le Peuple juif était déjà « foulé aux pieds » par les païens depuis plus de 600 ans ou, plus précisément, depuis l’an 606 avant J.‑C., date à laquelle Nébucadnetsar, roi de Babylone, détruisit Jérusalem et emmena le Peuple juif en captivité. Bien que 70 années plus tard les Israélites fussent autorisés à retourner dans leur pays et à reconstruire la ville, ils ne recouvrèrent pas leur indépendance nationale.

La Babylonie fut vaincue par l’empire Médo-Perse qui succomba plus tard devant les armées grecques. Puis la Grèce fut vaincue par les Romains, et l’empire de Rome se classa quatrième dans cette série de puissances universelles païennes. Les Israélites furent assujettis successivement à chacune de ces puissances, et au temps de Jésus ils étaient « foulés aux pieds » par l’empire romain. Notre Seigneur déclara alors qu’ils continueraient à être foulés aux pieds jusqu’à ce que « les temps des nations païennes soient accomplis ». (Luc 21 : 24).

L’expression « temps des nations païennes » ne s’applique pas au nombre total des années durant lesquelles les nations païennes existeraient sur la terre, mais à la période pendant laquelle «Jérusalem» serait foulée aux pieds par les païens. En fàit, c’est une disgrâce de la part de Dieu que les, Israélites durent encourir pendant cette période décrite dans la Bible comme étant « sept temps »,. La mesure de ce temps nous est donnée par Moïse dans un avertissement qu’il adressa à Israël sur ce qui lui arriverait dans le cas d’une désobéissance constante à la Loi divine. Moïse fait tout d’abord mention de châtiments de moindre importance, mais après il ajoute : « Si, malgré cela, vous ne m’écoutez point, je vous châtierai sept fois [ou sept temps] plus pour vos péchés» (Lév. 26 . 18). Cet avertissement est répété quatre fois.

Les Ecritures indiquent qu’un «temps» symbolique est une période de 360 années; sept de ces, temps donnent donc un total de 2520 années. La clé nous permettant d’effectuer ce calcul nous est donnée en Ezéchiel 4 : 4‑6. Nous croyons, en nous appuyant sur la Bible, que c’est cette période de 2520 années qui commença en 606 avant J.‑C., lorsqu’Israël perdit son indépendance nationale. Ayant commencé à cette date, cette période de domination des nations païennes devait prendre fin en 1914 après J.‑C., et être suivie de la destitution progressive de ces dernières. C’est cc qui arriva.

Chacun sait qu’en l’année 1914, un conflit mondial d’une grande violence éclata entre les principales puissances de la terre et fit tomber de nombreuses royautés. Et depuis, nous vivons dans une période de remous constants, dans une période d’agitation et d’instabilité, où différents régimes succédant aux royautés, sont essayés, mais sans succès réel ou durable, et où les efforts faits pour établir une paix universelle et permanente échouent le plus souvent lamentablement. Ainsi, l’année 1914 a bien été le commencement de la destitution des nations païennes.

Avec la fin du bail permettant aux nations païennes de régner sur la terre, le foulage aux pieds de Jérusalem par les païens devait cesser, nous dit l’Ecriture. C’est ce qui se produisit également. La première guerre mondiale ne se termina pas que les Turcs, durent se retirer de Jérusalem et de la Palestine, étant vaincus par l’armée britannique que dirigeait le général Allenby. La Palestine connut dès lors un sort meilleur. Elle cessa d’être dominée par les Turcs et fut placée quelques temps après sous mandat britannique. Un Israélite, Sir Herbert Samuel, prenait alors ses fonctions de premier Haut Commissaire de la Palestine.

Entre‑temps, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Arthur J. Balfour, faisait approuver par le Cabinet anglais la déclaration suivante : «Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer National pour le Peuple juif et fera tous ses efforts pour faciliter cet objectif, étant bien entendu que rien ne viendra porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non‑juives existant en Palestine, ou aux droits et à la situation politique dont les Juifs jouissent dans tous les autres pays ». C’était le 2 Novembre 1917. Par la suite, cette déclaration, appelée Déclaration Balfour, fut approuvée par les principales puissances alliées dans leur conférence de San ‑Rémo, par la Société des Nations, dans les termes du mandat qu’elle confiait à la Grande‑Bretagne sur la Palestine (16 Septembre 1922) et par la convention anglo‑-américaine sur la Palestine (1924). Suivant les termes du mandat, la Grande‑Bretagne s’engageait à assumer « la responsabilité d’instituer dans le pays un état de choses politique, administratif et économique de nature à assurer l’établissement du Foyer National pour le Peuple Juif…. et à assurer également le développement d’institutions de libre gouvernement, ainsi que la sauvegarde des droits civils et religieux de tous les habitants de la Palestine, à quelque race ou religion qu’ils appartiennent. »

Les Juifs étaient sur le chemin de l’indépendance ; ils cessaient d’être foulés aux pieds par les païens. Puis vint la naissance de leur Etat. Le 14 Mai 1948., David Ben Gourion proclamait la création. de l’Etat d’Israël, laquelle devenait effective le lendemain, soit le 15 Mai 1948.

Ainsi, c’est en 1914, après 2520 années d’assujettissement à d’autres nations, que commença à se dérouler la chaîne des événements qui conduisirent à l’indépendance nationale du Peuple juif, prouvant que les « temps des nations » avaient été accomplis.

Ces différents événements, auxquels s’ajoutent les victoires des Israélites sur leurs adversaires, remportées en 1948, en 1956 et en Juin 1967, avec surtout la récente libération de la vieille ville de Jérusalem, constituent des succès auxquels la Providence Divine n’est certainement pas étrangère. Ils informent le Chrétien averti que le foulage aux pieds de Jérusalem par les nations païennes a bien cessé, que les temps des nations sont véritablement accomplis et que l’éviction complète des gouvernements de ces nations païennes est maintenant très proche.

On peut s’attendre à de fortes pressions de la part, de nombreuses puissances contre Israël pour que la vieille ville de Jérusalem soit rendue aux Arabes, mais les dirigeants Juifs, sans doute encouragés par Dieu Lui‑même, sont bien déterminés à ne pas leur faire cette concession.

Il est même permis de croire qu’Israël ne restituera pas à ses adversaires tout le territoire dont il s’est emparé, car si, comme nous le pensons, Dieu a combattu pour lui et lui a permis de remporter une victoire éclatante et foudroyante sur ses ennemis supérieurs en nombre, il est raisonnable de penser que cette guerre n’aura pas été sans résultats positifs pour Israël. Cet agrandissement d’Israël avait d’ailleurs été prédit par la Bible (Esaïe 11 : 11‑14), et sa réalisation stimule notre foi quant à l’accomplissement d’autres prophéties.

L’anarchie commence à se manifester

Depuis de nombreuses années, les Etudiants de la Bible avaient annoncé que la société actuelle, faute de se conformer à la juste et bonne Loi divine, sombrerait un jour dans l’anarchie. Ils avaient déclaré qu’un tel état de choses serait l’aboutissement inévitable de la conduite actuelle des hommes qui, plutôt que de retourner à Dieu et de mettre en pratique Ses commandements, ont préféré mettre leur confiance dans des philosophies humaines, dans des partis politiques divers, dans différents systèmes sociaux qui, tous, aujourd’hui se révèlent inefficaces et incapables de leur assurer le vrai bonheur. La connaissance actuelle donnée par le Seigneur, à mesure qu’elle grandit, fait voir aux hommes les imperfections et les lacunes de ces systèmes, et un mécontentement grandissant s’ensuit. Ce mécontentement, qui augmentera au fur et à mesure que le progrès s’intensifiera, aboutira forcément à l’anarchie. L’Apôtre Paul, parlant des humains en général, s’exprima de la manière suivante : « Aussi, sont‑ils inexcusables, parce que, tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qui lui appartient, et ils ne lui ont pas rendu grâces, mais ils se sont égarés dans leurs vains raisonnements » (Rom. 1 : 21).

Déjà en l’année 1883, les Etudiants de la Bible avaient prévu les crises sociales et les troubles sévissant de nos jours, et ils avaient franchement affirmé, en s’appuyant sur les prophéties, que la situation présente, décrite par la Bible comme étant un temps de détresse, aboutirait à l’anarchie. Nous relevons, par exemple, sous la plume du Pasteur Russell, un Etudiant de la Bible zélé, entièrement consacré à Dieu, le passage suivant d’un article qui parut dans le Journal « Zion’s watch Tower » en 1883 : « Si, d’une part, les royaumes (montagnes) de la terre feront place n’avaient pas revêtu un aspect vraiment anarchique, à des républiques (îles), les îles, d’autre part, s’enfuiront au temps marqué, c’est ce qui est écrit en Apoc. 16 : 20. Cela veut dire que l’esprit de liberté franchira tous les obstacles dressés devant lui, ne fera aucun cas de l’ordre et aboutira à l’anarchie ». (W.T. 509 ‑ 1883).

Les récents événements, survenus en France, ont montré que les Etudiants de la Bible avaient vu juste et avaient dit vrai. Des éléments anarchistes, jusqu’alors inconnus de l’ensemble des Français, firent soudain irruption sur la scène politique et organisèrent d’importantes manifestations tournant parfois en émeutes, en brandissant des drapeaux rouges et aussi, chose tout à fait nouvelle, des drapeaux noirs. La grande majorité d’entre eux était composée d’étudiants. Chacun croyait, tout d’abord, qu’il s’agissait de manifestations estudiantines inoffensives, n’ayant qu’un caractère revendicatif, bien que cela fût vrai pour une bonne part, mais il se révéla par la suite que bon nombre de ces manifestants réclamaient, non seulement la réforme de l’Université, mais celle de la société elle‑même. Certains d’entre eux s’emparèrent même d’un théâtre, sous prétexte qu’il était trop bourgeois, et y arborèrent un drapeau rouge et un drapeau noir.

Ces mouvements révolutionnaires estudiantins ont fait tache d’huile. Ils ont débordé du territoire français. On a remarqué, en effet, des occupations d’Universités dans de nombreux pays, même très éloignés. On a signalé de tels phénomènes en Afrique, en Amérique du Sud et aussi en Amérique du Nord. Il est vrai que des étudiants d’autres pays, comme ceux de l’Europe de l’Est, par exemple, manifestèrent bien avant les étudiants français.

On peut ainsi s’attendre à ce que ces idées révolutionnaires, émanant d’extrémistes partisans de la violence, gagnent peu à peu du terrain, deviennent de plus en plus anarchiques, et plongent un jour l’humanité dans une détresse sans précédent ‑ dans la phase la plus terrible de la détresse actuelle. (Matthieu 24 : 21, 22).

C’est ainsi en effet que doit se terminer le présent siècle mauvais. L’anarchie sera l’aboutissement du mécontentement qui croît en même que la connaissance. Le prophète Daniel avait annoncé qu’au temps où se lèverait (reviendrait comme Etre spirituel et invisible) Micaël (Christ), la connaissance (le savoir, le progrès) augmenterait, mais la détresse aussi. Celle‑ci sera telle qu’il n’y en aura pas eu de semblable depuis que les nations existent (Daniel 12 : 4, 1). Parlant de cette même détresse, le Seigneur Jésus déclare que si ces jours n’étaient pas abrégés, nulle chair ne serait sauvée (Matthieu 24 : 22). De par leurs actions, les humains se trouveront dans une situation sans issue, et ils seront incapables de mettre fin au désordre qui régnera partout et aux terribles luttes qui ensanglanteront la terre habitée tout entière.

C’est alors que Dieu interviendra dans les affaires des hommes, et qu’Il fera « cesser les combats jusqu’aux extrémités du monde », en disant aux nations : « Arrêtez, et sachez que c’est moi qui suis Dieu » (Psaume 46 : 10, 11). La Puissance divine se manifestera ouvertement aux hommes, et le calme s’ensuivra aussitôt. Le mal sera contenu, Satan sera lié complètement et le Royaume de Dieu s’instaurera sur la terre entière pour le plus grand bien de tous. Les hommes, fatigués de leurs luttes sanglantes, humiliés devant l’échec de leurs efforts pour édifier une société qui leur apporterait le bonheur véritable, et pleinement convaincus dès lors de l’inefficacité de tous les systèmes qu’ils avaient institués, expérimentés puis renversés, se soumettront avec joie au nouvel ordre de choses et au nouveau Roi dé la terre, Jésus‑Christ. Le Royaume, sur lequel Christ et Son Eglise régneront, deviendra alors, ainsi que l’a prédit le Prophète, « l’objet du désir de toutes les nations » (Aggée 2 : 7 Darby).

Ainsi, les événements survenus récemment en France, et qui ont causé de l’angoisse à une grande partie de la population, n’ont été qu’une poussée du temps de détresse actuel, et sont le prélude d’événements plus tragiques qui doivent se produire, mais dont l’issue sera salutaire. Ils nous permettent de mesurer approximativement la distance qui sépare encore les humains du Royaume, et de nous rendre compte de l’imminence de notre propre délivrance.

« Lorsque tout cela commencera d’arriver, redressez‑vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance est proche » (Luc 21 : 28).

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