SUIS-JE LE GARDIEN DE MON FRERE ?

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Combien de temps Caïn médita-t-il sur le rejet de son offrande par Dieu contrairement à l’acceptation de celle d’Abel ? Combien de temps sa jalousie dura-t-elle ? Et combien de temps s’est écoulé entre l’élaboration de son projet meurtrier et le meurtre lui-même ? Nous n’avons aucune réponse à ces questions. Nous savons seulement que son acte a été provoqué par l’amertume. Dieu ne s’est pas opposé au meurtre. Il s’est même comporté avec magnanimité envers le meurtrier en attirant son attention par la question suivante : « Où est ton frère Abel ? » – Genèse 4 : 9.

Ce type de question permettait de supposer que Dieu ne savait pas tout. Caïn était donc en droit de se demander si Dieu était réellement omniscient et s’Il voyait vraiment tout. C’est pourquoi il répondit : « Je ne sais pas, suis-je le gardien de mon frère ? »

Cette question se repose souvent, non seulement parmi les membres de la famille naturelle d’Adam mais aussi parmi les frères de la Famille Divine, parmi ceux qui sont sanctifiés et consacrés à Dieu comme disciples de Christ. Jusqu’à quel point sommes-nous gardiens les uns des autres ? Jusqu’où s’étend notre responsabilité ?

Observons d’abord la Famille Divine, la famille de notre Seigneur Jésus et nous saurons à quoi cela doit ressembler. Les membres de la famille Divine sont unis entre eux par des liens d’amour, si bien que si un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui, si un membre est honoré tous les membres se réjouissent avec lui (2 Corinthiens 5 : 14). Lorsque l’Apôtre Paul considère l’importance des différents membres du Corps de Christ, il déclare que même les membres les plus petits sont nécessaires (1 Corinthiens 12 : 12-27). Un frère ne doit pas être apprécié en fonction de ses richesses terrestres, de ses titres, ou des positions acquises dans ce monde.

Dieu remarque l’homme modeste qui Lui manifeste son premier amour ainsi qu’au Seigneur Jésus et à tous les frères qui sont les oints du Seigneur. L’Apôtre Paul voyait déjà à cette époque se profiler des divisions. Il voulait s’y opposer, c’est pourquoi il dit avec raison : « L’œil ne peut pas dire à la main ; je n’ai pas besoin de toi. »

Il expliqua comment nous portons plus d’intérêt à certains membres de notre corps, en essayant de masquer leurs défauts qui les rendent moins honorables et moins agréables. De la même manière, nous devons aussi avoir le même comportement dans la Famille Divine. Les membres qui sont moins attirants et moins agréables ont besoin de plus d’attention et de sympathie que les autres. Il est nécessaire de les couvrir d’une robe de miséricorde. Leurs mauvais penchants prouvent qu’ils ont encore beaucoup de travail sur eux-mêmes et sur leur caractère.

Le nouveau commandement donné par notre Seigneur à ses disciples se résume ainsi : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jean 15 : 12). Nous ne pouvons aimer le monde du même amour profond et chaleureux dont nous aimons les frères. Nous ne sommes pas obligés de consacrer nos intérêts personnels pour le monde. Nous avons par contre le devoir de manifester l’Esprit de Christ à l’égard de tous les membres de la Maison de la foi, afin que comme Christ, nous puissions nous réjouir en donnant notre vie pour les frères, en étant à leur service à tout moment et à toute heure, au prix de notre propre confort et de notre tranquillité. – 1 Jean 3 : 16.

Les conditions pour être membres de la Famille Divine.

Selon le principe énoncé ci-dessus, pour appartenir à la Famille de Dieu, il faut que chaque fidèle ou consacré satisfasse une grande exigence: il doit être le gardien de son frère. Etre responsable de son compagnon ne signifie pas être importun ou s’ingérer dans les affaires qui ne nous concernent pas (1 Pierre 4 : 15), mais cela signifie veiller à ses intérêts spirituels, à sa réussite (1 Corinthiens 10 : 24) et faire tout ce que nous souhaiterions que notre frère fasse pour nous. De plus, chacun devrait volontairement donner sa vie pour son frère, comme Christ a aimé l’Eglise et s’est livré Lui-même pour elle. – Ephésiens 5 : 25.

Si tous les frères consacrés au Seigneur pouvaient comprendre l’importance de cette loi divine et s’ils pouvaient saisir que ceux qui ne se conforment pas à celle-ci, ne peuvent affermir leur vocation et leur élection, comme le zèle entre frères dans le service mutuel augmenterait et quelles bénédictions retomberaient sur le Troupeau du Seigneur ! Efforçons-nous donc de posséder l’esprit du Seigneur envers nos frères pour être reconnus dignes de participer au Royaume. En ce qui concerne le monde, nous devons nous souvenir que si nous le considérons dans sa globalité, il existe un large précipice entre le genre humain se trouvant dans l’inimitié avec Dieu (Colossiens 1 : 21 ; 1 Jean 5 : 19) et les enfants de Dieu, les frères de Christ. Toutefois selon la chair, tous sont frères comme membres du genre humain, de la descendance d’Adam. Nous ne pouvons donc ni mépriser ni ignorer qui que ce soit.

La voix du sang d’Abel.

Dieu informa Caïn que le sang d’Abel crie à Lui de la terre (Genèse 4 : 10). De cette façon Il voulut lui faire comprendre que Lui, le Dieu omniscient voit tout ce qui arrive, qu’Il sait également qu’Abel a perdu la vie par la main de son frère. Dans cette image transposée, il apparaît que tout péché appelle une punition pour celui qui pratique l’iniquité, c’est la voix de la justice Divine.

Notre Seigneur est également mort par la main de ses frères. Son sang comme nous pourrions nous y attendre, devrait crier contre eux et contre tout le genre humain. L’Apôtre Paul souligne à ce sujet que le Sang de Christ, versé pour nous en sacrifice, crie non pas à la vengeance mais à la miséricorde et à la paix. Quelle bienveillance que celle de notre cher Rédempteur qui n’a pas prié pour que le péché qu’ont commis ceux qui L’ont crucifié, qui L’ont maltraité, persécuté et tué retombe sur eux. Mais par sa générosité, Il veut appliquer le mérite de son Sang précieux aux pécheurs, pour les réconcilier avec Dieu par son Sang et donc par sa mort au Golgotha. – Colossiens 1 : 20.

Selon les paroles de l’Apôtre Paul, le Sang de Notre Seigneur Jésus parle mieux que celui d’Abel (Hébreux 12 : 24). Rappelons-nous que le Sang signifie quelque chose de plus que le simple liquide qui nourrit notre corps. Lorsque nous parlons du Sang de Christ, nous n’avons pas uniquement en pensée le sang qui coulait dans ses veines et ses artères et qui a coulé de son côté percé. Nous avons également en pensée la vie dont le sang est le symbole, car Dieu a dit « le sang c’est la vie. » (Deutéronome 12 : 23 ; Genèse 9 : 4 ; Lévitique 17 : 13, 14). Jésus a dit : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle. » – Jean 6 : 54.

Traduit de “NA STRAZY” 6 / 97 pages 225 et 226.

Fr. A. A.

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