– Psaume 65 : 12 –
Quelle leçon plus appropriée pourrait avoir été choisie pour la fin de l’année ! Il est juste que ceux du peuple du Seigneur gardent continuellement la trace des grâces et des bénédictions dont ils jouissent ; autrement, la pression des occupations de cette vie et la tromperie des richesses envahiraient à tel point nos esprits et nos cœurs que cela nous empêcherait de bien observer et, finalement, fermerait complètement les sources de la grâce divine, lesquelles, lorsqu’elles sont maintenues ouvertes, œuvrent continuellement pour notre joie et notre rafraîchissement dans le Saint Esprit.
À cet effet, il est approprié que nous fassions un examen quotidien des bénédictions dont nous jouissons – que, chaque soir, nous nous rappelions les privilèges dont nous avons profité, les soins providentiels qui ont guidé nos pas et les bénédictions, temporelles et spirituelles, qui sont venues à nous : certaines d’entre elles étant communes avec celles du monde en général et, d’autres, étant d’une sorte spéciale, connues et appréciées seulement de ceux qui connaissent le Berger et sont connus de Lui ; ce sont ceux qui entendent sa voix et pour qui la houlette et le bâton, ses châtiments et ses conseils, sont continuellement un réconfort et une joie.
Il est aussi approprié que nous fassions une analyse à l’échelle de la semaine, considérant les mêmes grâces et bénédictions d’un point de vue plus large encore, nous rappelant le repos dans lequel nous sommes entrés par la foi dans le sang précieux, et aussi le repos qui demeure pour les membres du peuple de Dieu, ce en quoi Dieu nous a donné l’assurance, lors du premier jour de la semaine, quand Il ressuscita Jésus d’entre les morts. – Hébreux 4 : 3, 9.
Mais il est spécialement approprié qu’à l’issue du cycle encore plus grand d’une année, nous passions en revue d’une manière encore plus large, et plus complète, nos expériences, en examinant avec circonspection le chemin que nous avons parcouru et en considérant bien quelles ont été les étapes qui nous ont empêché de progresser, et quelles ont été celles qui nous ont vu marcher dans les empreintes des pas de Jésus, nous amenant plus près du but – de la « marque », que nous devons sûrement atteindre, si nous voulons être estimés dignes de participer au Royaume promis.
Une année peut sembler être une longue ou une courte période, selon les circonstances. Pour l’esprit d’un enfant, c’est une période très longue, tandis que pour des esprits plus développés, occupés aux activités de la vie, elle semble beaucoup plus courte – passant beaucoup trop rapidement pour permettre la réalisation de toutes les choses que l’on désirerait voir réalisées. D’un autre côté, l’année semblera proportionnellement longue, si elle a contenu des périodes d’amères expériences ou des souffrances, mentales ou physiques, ou proportionnellement courte, si elle a contenu des joies et des plaisirs qui semblent tous fuir trop rapidement. Dans une certaine mesure, de telles expériences sont communes à toute l’humanité ; cependant, le chrétien, particulièrement s’il est depuis un certain temps à l’école de Christ, et s’il est tant soit peu développé dans la connaissance et dans la grâce, a une plus grande capacité que les autres pour saisir et apprécier la vie ; cela est dû au fait que, peu importe combien son esprit naturel a pu avoir été défaillant, il possède maintenant « l’esprit de Christ », « l’esprit de sobre bon sens », qui est bien plus capable que l’esprit naturel d’estimer les faits à leur vraie valeur.
Un tel chrétien avancé considère l’année écoulée et se souvient des orages de la vie aussi bien que de ses périodes de soleil, de ses douleurs aussi bien que de ses joies, de ses larmes aussi bien que de ses sourires et de ses peines, non pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance (qui, au contraire, sont plus ou moins hantés par une vague crainte concernant le futur, tant de la vie actuelle que de ce qui doit advenir). Ses afflictions sont dépouillées de leurs aspects inquiétants, et minimisées par l’esprit de sobre bon sens et par les instructions de la Parole de Dieu, qui nous assure que les épreuves, les difficultés et les adversités de la vie, correctement acceptées comme leçons, sont des bénédictions cachées qui produisent « pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire », pour la vie à venir. – 2 Corinthiens 4 : 17, 18.
Il s’apercevra aussi que ses joies sont d’une sorte plus pure et plus solide que n’importe quelles joies connues avant qu’il ait été engendré de l’Esprit Saint. Elles n’ont pas eu à se mélanger avec l’amertume de l’envie, de la méchanceté et de la haine, mais ont été sans nuage ; parce qu’elles n’ont pas été des réjouissances dans l’iniquité, mais des réjouissances dans la vérité. De plus, elles ont été beaucoup plus nombreuses que jamais auparavant ; parce qu’il (le chrétien, trad.) est non seulement capable de se réjouir dans le Seigneur, dans sa Parole, dans le Saint Esprit, dans la communion avec les frères de la même précieuse foi, mais par la grâce de Dieu il est en plus capable de se réjouir dans les tribulations aussi ; – non parce qu’il a aimé les tribulations, mais parce qu’il a aimé la patience, l’expérience, le caractère, dont Dieu nous assure qu’ils sont les fruits que toutes les tribulations doivent nous apporter sous sa providence, si nous sommes correctement exercés par elles. – Jacques 1 : 3, 4 ; Romains 5 : 3.
De qui toutes ces choses sont-elles vraies ? Hélas, sûrement pas de chaque homme ! Nous en connaissons beaucoup qui n’ont pas de telles expériences – le monde qui gît dans l’obscurité ne connaît pas Dieu. Ces expériences ne sont pas vraies de toutes les personnes intelligentes, des Chrétiens nominaux. Comparativement, peu de ceux qui professent le nom de Christ jouissent de ces expériences précieuses, ou sont capables de regarder en arrière sur l’année écoulée avec cette sorte de satisfaction, et de se rendre compte que Dieu a couronné l’année de ses bienfaits. Beaucoup de ceux qui ne peuvent pas se réjouir des bienfaits que nous avons énumérés précédemment, adresseront néanmoins des remerciements pour les bonnes choses et les miséricordes temporelles reçues ; et ils s’efforceront de percer l’obscurité au moyen de laquelle une connaissance et une foi insuffisantes recouvrent les épreuves et les difficultés de la vie, leur semblant incompréhensibles et dépourvues de joie, et généralement de peu d’avantage. La raison en est qu’ils n’ont pas accompli le pas nécessaire d’une pleine consécration au Seigneur, qui les aurait amenés sous son soin protecteur et sous l’influence éclairante de sa Parole, au travers de son esprit : ou bien, après avoir fait le pas de la consécration, ils n’accomplissent pas leurs vœux, mais cherchent à servir à la fois Dieu et Mammon, sans satisfaire ni l’un ni l’autre, et sans recevoir des bénédictions satisfaisantes de l’un ou de l’autre.
La catégorie capable de regarder l’année écoulée du point de vue que nous avons décrit, et qui le fait – la catégorie qui, regardant en arrière, voit que la bonté de Dieu couronna chaque aspect de la vie tout au long de l’année, est le « Petit Troupeau », les membres de la véritable Eglise, dont les noms sont inscrits dans le ciel ; il s’agit du Corps de Christ, de la classe de l’Epouse. Ces membres sont décrits par le Prophète dans les versets précédents de ce Psaume. Ils constituent la véritable Sion, seront sous peu installés, remplis de la gloire divine, joie de la terre entière et canal divin utilisé en vue de la bénédiction de toutes les familles humaines ; « Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Eternel. » Ecoutons le Prophète :
« Avec confiance, ô Dieu ! On te louera dans Sion.
Et l’on accomplira les vœux qu’on t’a faits.
O toi, qui écoutes la prière !
Tous les hommes viendront à toi.
Les iniquités m’accablent ;
Tu pardonnes nos transgressions.
Heureux celui que tu choisis et que tu admets en ta présence,
Pour qu’il habite dans tes parvis !
Nous nous rassasierons du bonheur de ta maison,
De la sainteté de ton temple. »
Ici, nous avons une description de l’Eglise élue, dont Christ est le Chef, une description de tous les fidèles sacrificateurs royaux qui, accomplissant maintenant leurs vœux de sacrifice, sont des coparticipants dans les souffrances de Christ, afin qu’ils puissent être aussi ses coparticipants dans la gloire qui sera révélée (Romains 8 : 17, 18). Ils sont le choix de Dieu, autrement dit ses « élus », car, comme nous l’indique l’Apôtre, Dieu a prédestiné que cette classe qu’Il choisira ne se composera que de copies de son Fils. (Romains 8 : 29). Ils demeureront dans sa maison ; ce seront des membres du grand Temple que le Seigneur Dieu est en train d’édifier avec des pierres spirituelles, dans lequel et au travers duquel Il bénira le monde, au moyen de la connaissance de Lui-même et de sa grâce. – 1 Pierre 2 : 4-8.
Est-il étonnant que ceux-ci puissent se réjouir en esprit, disant, « Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu. » Est-il étonnant que ceux-ci, regardant en arrière, puissent voir dans l’année écoulée que ce qui les a bénis et réjouis dans tous les sens du terme a été la bonté divine, et que Dieu a ainsi couronné toute l’année au moyen de sa faveur envers eux ? Ceux-ci peuvent dire avec le fidèle Josué, « … aucune de toutes les bonnes paroles prononcées sur vous par l’Eternel, votre Dieu, n’est restée sans effet… » – Josué 23 : 14.
Ceux-ci sont assurés par leur Seigneur que, dans la maison du Père, il y a beaucoup de demeures, beaucoup de conditions appropriées aux nombreuses variétés que forment ses créatures intelligentes ; néanmoins, il n’y avait aucune demeure pour eux, parce qu’ils devaient être de nouvelles créatures, des « participants de la nature divine, » et par conséquent, il serait nécessaire pour Lui de s’en aller et de « préparer une place pour eux » – une condition céleste. Sachant qu’ils doivent être préparés pour cette place, et qu’une place doit leur être préparée, ils sont capables de se réjouir sous chaque coup du marteau de la discipline, parce qu’ils se rendent compte que c’est une partie du travail du Maître de les façonner pour occuper la place à laquelle ils ont été appelés dans la maison du Père – laquelle sera la place du Temple de Dieu, dans lequel ils doivent être des pierres vivantes. – Ephésiens 2 : 10.
Et si les expériences et les sentiments de ce « petit troupeau » dépassent les capacités d’entendement de l’homme naturel, de ses voisins et amis, est-ce que cela est étonnant ? Méprisés et rejetés des hommes, ils sont néanmoins la sacrificature royale de Dieu ; « étant regardés comme imposteurs quoique véridiques ; comme inconnus quoique bien connus ; comme mourants et voici nous vivons… » – d’une vie plus abondante – (2 Corinthiens 6 : 8). Dans toutes ces choses ils ont une raison de se réjouir, se rendant compte que le chemin dans lequel ils marchent a gardé les empreintes des pas de Celui qui les a rachetés et est devenu le Chef et précurseur de ce sacerdoce. Le monde ne nous connaît pas, comme il ne L’a pas connu.
Alors que nous passons ainsi en revue les directions de la providence divine pendant l’année écoulée, laissons la bonté et la miséricorde de Dieu stimuler notre foi et notre confiance en Lui, en ce qui concerne la nouvelle année qui commence. Une analyse rétrospective appropriée de la part d’un véritable enfant de Dieu lui permettra non seulement de rendre grâce pour le passé, mais de regarder et relever la tête, se rendant compte que notre délivrance est plus proche que lorsque nous avons cru ; et que Celui qui a commencé une bonne œuvre en nous est capable et désireux de l’achever, si nous voulons continuer à soumettre nos volontés, nos vies, notre tout, à sa sagesse et à ses soins affectueux. – Romains 13 : 11 ; Philippiens 1 : 6 ; 1 Pierre 5 : 6, 7.
WT1900 p2737