TU ES CET HOMME

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« Et Nathan dit à David : Tu es cet homme-là ! » – (2 Samuel 12:7)

Lorsque Dieu rejeta Saül de sa place de roi d’Israël, Samuel le prophète eut une grande peine pour lui. Il l’avait tant aimé. Il se souvenait du jour où il avait fait connaître au jeune Saül que le Seigneur l’avait choisi pour devenir roi d’Israël. Saül avait répondu avec une profonde humilité et modestie : « Ne suis-je pas Benjamite, de l’une des plus petites tribus d’Israël ? Et ma famille n’est-elle pas la moindre de toutes les familles de la tribu des Benjamites ? » – (1 Samuel 9:21).

Saül en ce jour, s’était fait tout petit car sa famille était la moins importante de la plus petite des tribus d’Israël. C’est avec une plus grande humilité qu’il le fit et avec une complète sincérité. Nous savons que ceci est vrai, car, plus tard, lorsque Samuel voulut proclamer Saül roi, il ne put le trouver. Ils le cherchèrent, et le cherchèrent sans pouvoir le trouver. Il se cachait, ce qui était fort embarrassant. Tout le peuple d’Israël s’était assemblé devant Samuel pour voir celui sur qui le choix tomberait pour devenir leur premier roi. Ainsi, ce monde attendait.

Finalement, Samuel dut demander au Seigneur de le retrouver. Nous lisons en 1 Samuel 10:22-24 : « Et l’Eternel répondit : voici il est caché vers les bagages ». On se hâta de le sortir de là, et il se présenta au milieu du peuple. Grand, il les dépassait tous de la tête. Et Samuel dit à tout le peuple : « Voyez-vous celui que l’Eternel a choisi. Il n’y a personne dans tout le peuple qui soit semblable à lui. Et tout le peuple poussa les cris de : Vive le roi. »

Oui, Samuel se souvint de ce jour. Mais, après cela, il voyait la disposition de Saül, changeant graduellement, passant de l’attitude d’un esprit modeste, à l’orgueil, l’arrogance et la désobéissance. Cette attitude contradictoire conduisit Saül à négliger les directives de Dieu concernant la destruction complète des Amalécites et de leurs mœurs. Il désobéit à Dieu en épargnant le roi des Amalécites et le meilleur du butin, ainsi que le plus beau choix des brebis et des bœufs, soi-disant pour les offrir en sacrifice à Dieu. Ce fut son excuse, lorsque Samuel le confronta pour son péché.

Puis, nous lisons en 1 Samuel 15:22, 23 : « Samuel dit : L’Eternel trouve-t-Il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Eternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie et l’iniquité. Puisque tu as rejeté la Parole de l’Eternel, il te rejette aussi comme roi ». Ceci peina Samuel d’avoir eu à dire tout cela à Saül, mais il le lui dit néanmoins, cela faisait partie de sa mission de prophète.

Nous pouvons tirer une leçon de cet incident de désobéissance de Saül. Certains membres du peuple du Seigneur, oints pour être prêtres et rois, peuvent se laisser aller à un désir égoïste de garder les choses les meilleures, choses que le Seigneur a condamnées, avançant comme excuse qu’ils le faisaient pour la cause de l’Eternel. N’oublions pas que ceci fut la raison qui fit perdre la couronne à Saül. Nous lisons au verset 28 : « L’Eternel déchire aujourd’hui de dessus toi la royauté d’Israël et Il la donne à un autre qui est meilleur que toi ». Ceci nous rappelle l’exhortation d’Apocalypse 3:11 : « Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne ».

Samuel continua à ressentir un regret pour Saül, ce solide, grand et bel homme, tête et carrure surpassant tous les autres en Israël qui convoitaient tant la place de roi. Puis, nous lisons en 1 Samuel 16:1 : « Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül ? Je l’ai rejeté afin qu’il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d’huile et va. Je t’enverrai chez Isaïe, le Bethléhémite, car j’ai vu celui que je désire pour roi parmi ses fils ». L’Eternel était sur le point de révéler à Samuel l’identité de celui qui, selon son choix, devait remplacer Saül, et faire dire à celui-ci : « Ton voisin est meilleur que toi ».

L’arrivée de Samuel à Bethléem créa de grands remous et tremblements. Le fait est cité au chapitre 16. Samuel était hautement révéré en tant que porte-parole de Dieu, et les gens étaient surpris, se demandant que pouvait signifier sa venue. Etait-il porteur de mauvaises nouvelles ? Portait-il un message de condamnation, un sérieux avertissement de calamité à venir ? Nous lisons : « Les anciens de la ville accoururent effrayés et lui dirent : Ta venue annonce-t-elle quelque chose d’heureux ? Il répondit : Oui je viens pour offrir un sacrifice à l’Eternel ». Il ne révéla ni sa mission ni son but aux anciens du peuple pour qu’ils ne soient pas rapportés à Saül, et que celui-ci n’agisse de manière à entraver sa mission. Aussi invita-t-il Isaïe et ses fils à participer au sacrifice, puis, après cela, il révéla sa mission à eux seuls.

Comme Isaïe a du être fier ! Il avait huit splendides fils dont il était fier. Puis, il lui fut dit, par le prophète de Dieu, que l’Eternel avait porté son choix sur l’un d’eux pour être le roi d’Israël ! Les fils d’Isaïe furent présentés séparément à Samuel, de l’aîné jusqu’au plus jeune, afin que le Seigneur puisse accomplir son choix. Lorsqu’ils entrèrent, Samuel voyant Eliab se dit : « Sûrement le choix de l’Eternel est devant moi ». Eliab était certainement bel homme, fin, serein, d’un comportement royal, grand et important, exactement le type d’homme que Samuel aurait choisi sans les directives divines.

Mais le Seigneur Dieu déclara à Samuel : « Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté. L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur ». Puis Isaïe appela Abinadab et le présenta à Samuel, qui déclara : « L’Eternel n’a pas non plus choisi celui-là ».

L’un après l’autre, sept splendides hommes pleins de finesse, passèrent devant Samuel, et sept fois l’Eternel déclara : « Ce n’est pas celui-là ». Alors, Samuel demanda à Isaïe : « Sont-ce là tous tes fils ? », il lui répondit : « Il reste encore le plus jeune, mais il fait paître les brebis ».

Quelle merveilleuse description de Jésus Isaïe fit involontairement : « Voyez, il garde (paît) les brebis ! » N’est-ce pas ce que fait Jésus ? Il ne reste que mon fils cadet, déclara Isaïe. Le petit garçon, en fait n’a pas encore grandi. Je ne pensais pas que celui-ci t’intéresserait ; aussi, je l’ai envoyé avec le troupeau, quelqu’un doit prendre soin des brebis. « Alors Samuel dit à Isaïe : Envoie-le chercher, car nous ne nous placerons point qu’il ne soit venu ici. Isaïe l’envoya chercher. Il était blond avec de beaux yeux et une belle figure ».

David arriva en hâte des champs, tel qu’il était : il n’avait pas eu le temps de quitter ses vêtements de cuir de berger. Fortement bronzé, et tanné par le vent et le soleil, il montra une apparence saine et robuste. Puis « l’Eternel dit à Samuel : Lève-toi, oins-le, car c’est lui. Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères. L’Esprit de l’Eternel saisit David dès ce jour ». Là encore, le plus petit, le moindre, le plus insignifiant sur le plan humain fut l’élu. D’abord Saül, de la dernière famille, de la plus petite tribu, et maintenant David, le plus jeune de huit fils, et le plus petit et le plus insignifiant de la maison d’Isaïe ; à peine un jeune garçon, chargé de soigner d’humbles brebis inoffensives !

Il y a dans ce rapport une allusion intéressante. Chaque fils d’Isaïe avait des aspirations au plus haut degré, lors de son passage devant Samuel, mais hélas, pour les voir s’écrouler jusqu’à terre. Pourtant, on ne découvre aucun signe de jalousie ou de ressentiment de la part des frères de David quant à la préférence de l’Eternel pour celui-ci. Il semble même qu’ils se réjouirent avec leur jeune frère, lorsque celui-ci fut oint au milieu d’eux. Quelle différence avec l’esprit de Caïn, qui tua son frère parce que l’Eternel porta un regard favorable sur Abel et son offrande (Genèse 4:4), plutôt que sur lui. Quelle différence avec l’esprit haineux, meurtrier, des fils de Jacob contre leur frère Joseph, que leur père aimait par-dessus tout !

Quelle conclusion peut-on tirer de cela ? Sans doute que la lignée d’Isaïe fut une très bonne référence, et que David et ses frères se partageaient des caractéristiques naturellement nobles. David lui-même l’exprima dans son Psaume 16:6 déclarant : « … Un héritage délicieux m’est échu ». Après tout, ceci était la filière par laquelle Jésus entra dans l’existence terrestre. Un de ses titres est : « Le Fils de David ».

Mais, il y a également dans cette déclaration une leçon importante pour nous. Le Seigneur a choisi certains d’entre nous pour son service. Il les place comme bon Lui semble. Il place certains dans des positions plus favorables que d’autres, pour proclamer la Parole de la Vérité et Il les utilise comme témoins publics à travers le monde, au moyen de la radio, de la télévision, des films, etc. Ces frères sont choisis par le Seigneur. Si, parmi nous, il en est qui seraient enclins à penser que ces choix ne sont pas bons, que d’autres pourraient être meilleurs, qu’ils se rappellent les sept hommes qui semblaient plus importants mais sur lesquels l’Eternel passa outre, pour en arriver à élire David. Et n’oublions jamais que l’Eternel savait exactement ce qu’Il faisait.

Isaïe avait huit fils, tous d’excellents hommes. Eliab, l’aîné, avait un comportement si gracieux, si aimable, que Samuel s’exclama aussitôt qu’il le vit : Certainement celui-ci est l’oint de l’Eternel. Et pourtant l’Eternel passa outre, et choisit David. Pourquoi ? Etait-ce un choix capricieux, sans raison ? Etait-ce uniquement dû au jeune âge de David, et au fait qu’il était le moins considéré de la famille d’Isaïe ? Certainement pas ! Comment donc Dieu choisit-Il ceux qui seront à son service ? 2 Chroniques 16:9 nous explique la méthode dont Dieu se sert : « Car l’Eternel étend ses regards sur toute la terre pour soutenir ceux dont le cœur est entièrement à Lui ».

Voyons les implications étonnantes de cette déclaration. Par sa puissance, Dieu sait toujours tout sur ce qui se déroule. Il connaît les pensées les plus profondes de chaque être vivant à chaque instant du jour. Croyez-vous que ceci soit impossible ? Non seulement c’est possible, mais absolument nécessaire, car lors de la résurrection des morts, les hommes doivent revenir sur cette terre avec les mêmes personnalités, les mêmes dispositions qu’ils avaient au moment de mourir. Dieu se souviendra des hommes tels qu’ils étaient (la puissante mémoire de Dieu est immuable). Ce souvenir concerne toutes les expériences des hommes, toutes leurs pensées, toute leur vie. Ceci est encore spécifié en 1 Chroniques 28:9 : « …car l’Eternel sonde tous les cœurs et pénètre tous les desseins et toutes les pensées ». Ainsi, rien n’était fait au hasard ni tendancieux lors de la sélection de David. L’Eternel voulait un homme avec une certaine disposition de cœur, un homme dont le cœur était parfait à son égard ; et parmi les centaines de milliers d’Israélites, Il savait où le trouver. Il connaissait avec précision celui-ci. Nous lisons en Actes 13:22 : « Il leur suscita David pour roi, auquel il a rendu témoignage : J’ai trouvé quelqu’un dont le cœur était parfait à mon égard ». David avait un amour parfait pour Dieu. Son amour était complet, entier ; sa confiance en l’Eternel était absolue. Dieu était tout pour lui. Ainsi qu’il l’exprime dans le 18ème Psaume : « Je t’aime O Eternel, mon bouclier, ma force en qui j’ai mis ma confiance. Il est mon bouclier, la force qui me délivre et ma haute retraite. Je crierai à l’Eternel qui doit être loué, comme Il en est digne ».

Voilà des expressions sublimes, des sentiments particuliers, qui manifestent l’amour parfait et la dévotion que l’Eternel trouva dans le cœur de David, parmi les milliers d’hommes d’Israël. C’est pourquoi Il dit à Samuel : « Je veux t’envoyer vers Isaïe le Bethléhémite ; car je me suis trouvé un roi parmi ses fils ».

Tout comme Samuel qui oignit David pour devenir roi, ne tenant pas compte de ses apparences extérieures, le Seigneur nous a attirés pour partager une onction à la royauté. Ses yeux ont scruté la terre entière pour nous trouver, ne tenant pas compte des hommes plus sages selon la chair, ni plus puissants ni plus nobles que nous-mêmes (1 Corinthiens 1:26). Il nous choisit parce qu’Il voit dans nos cœurs nos sincères désirs de Le servir. Comme Il trouva dans le cœur de David un plus grand amour, une foi véritable, de la douceur, du courage, de l’énergie et de l’obéissance, ces mêmes qualités le Seigneur les recherche en nous.

Lorsque David fut oint, il était jeune et sans expérience, sans entraînement et sans adresse dans les devoirs de noblesse, pour lesquels il était appelé. Il en est de même pour nous lorsque Dieu nous conduit à Jésus. Notre condition qui, d’après les hommes, est une barrière insurmontable pour pouvoir participer à un haut appel, n’est pas un obstacle aux yeux de Dieu. Dieu est capable d’inspirer ses appelés par son Esprit, et de les armer de son pouvoir. Comme Il a agi ainsi avec David, Il agit de même avec nous. Le royaume de David ne fut pas immédiatement établi après son onction, il en est aussi ainsi avec nous. Nous sommes entourés de tous côtés d’ennemis, comme l’était David. Notre vie entière actuelle est un combat continuel, mais nous savons que c’est par notre fidélité que nous gagnerons la couronne.

David, étant jeune homme, s’est formé au métier de berger. Il fut un bon berger, il aimait ses brebis, et était prêt à sacrifier sa vie pour elles. Il le prouva lorsque des animaux menaçaient son troupeau, en tuant un lion et un ours. Il le raconta lui-même à Saül (1 Samuel 17:34-36). David dit à Saül : « Ton serviteur faisait paître les brebis de son père, quand vinrent un lion et un ours pour enlever un agneau du troupeau. Je courus après lui (le lion),le frappais et lui arrachais l’agneau de la gueule. Il se dressa contre moi, je le saisis par la gorge, je le frappais et le tuais ». Il lui fallut un énorme courage et de la dévotion pour faire cela. Il avait ni arme à feu, ni épée mais uniquement un bâton et une grande foi en Dieu, une foi aussi grande que le grand espace qu’il aimait tant, étant animé d’un amour intense pour le troupeau qui lui était confié.

David employait ses longues périodes de solitude de berger pour réfléchir et méditer sur Dieu et sa sollicitude. Il composa quelques-uns de ses Psaumes les plus touchants à la belle étoile, pendant les gardes silencieuses de la nuit. Son affection pour son métier de berger liait naturellement ses pensées à cette vocation et de nombreux vers ou expressions furent le résultat de ses expériences de berger.

La royauté sur Israël lui fut confiée, cela est décrit en des termes de berger dans le Psaume 78:70-72 : « Il choisit David son serviteur, et Il le tira des bergeries. Il le prit derrière les brebis qui allaitent pour lui faire paître Jacob, son peuple, et Israël son héritage. Et David les dirigea avec un cœur intègre, et les conduisit avec des mains intelligentes ».

La fonction de roi d’Israël est comparée ici à celle d’un berger qui conduit et nourrit fidèlement son troupeau. Pour être un bon roi, il fallait conduire Israël dans les sentiers de la justice, dans l’adoration du vrai Dieu, et le nourrir de tous ses justes préceptes. La phrase : « Il le tira des bergeries » nous donne le sens du contraste entre l’humble berger et le monarque exalté, cela nous rappelle les paroles de Jésus, en Luc 16:10 : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses, l’est aussi dans les grandes ».

Les yeux de l’Eternel scrutèrent toute la terre, et ils trouvèrent David, l’humble garçon berger, voué à ses moutons, prêt à donner sa vie pour eux, osant attaquer un lion ou un ours pour les protéger. Or, Dieu savait que David manifesterait le même amour, le même zèle, la même intégrité en tant que roi sur Israël, comme il le fit en tant que berger sur ses brebis.

Il y a là une leçon pour nous. Nous aussi, nous sommes choisis pour cette œuvre et le Seigneur aussi a les yeux fixés sur nous pour mesurer l’amour que nous manifestons envers ses brebis, pour nos frères, et notre sympathie pour la pauvre brebis dans le monde. Que verra-t-Il ? Que trouvera-t-Il dans nos cœurs ? Conclura-t-Il que, comme avec David, nous serons fidèles « aussi dans les grandes choses » ?

De plus, à part sa royauté sur Israël, David fut un des premiers grands prophètes. Il était aussi un talentueux musicien, poète et compositeur de psaumes. Ainsi, ses prophéties sont sous la forme de chants. Par exemple, le Psaume 101:1 déclare : « C’est à toi Eternel que je chanterai la bonté et la justice, O Dieu ». Ce Psaume contient une prophétie sur l’immense grâce de l’Eternel qui pourvoit une rançon pour la race humaine, et pour avoir fixé un jour dans lequel Il jugera le monde selon la justice (Actes 17:31).

Le cœur de David était rempli de chants, il débordait de chants. Il ne pouvait se retenir de chanter les louanges de Dieu comme dans le Psaume 104:33 : « Je chanterai à l’Eternel tant que je vivrai. Je célébrerai mon Dieu tant que j’existerai ». Ceci dénote une exaltation, un cœur plein de louanges et aucune parole ordinaire ne peut exprimer entièrement ce que le cœur ressent pour l’Eternel.

L’apôtre Paul possède le même esprit dans son exhortation donnée en Ephésiens 5:18, 19 : « Soyez remplis de l’Esprit, entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ». Un autre chant de louanges et d’allégresse de David, est inscrit dans le Psaume 105:1, 2 : « Louez l’Eternel, invoquez son nom ! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits. Chantez, chantez en son honneur. Parlez de toutes ses merveilles ». Les psaumes prophétiques de David, exprimés en termes de berger, sont superbes et impressionnants. L’Eglise, qui accepte de suivre les pas de Jésus sur le chemin du sacrifice, est décrite par des paroles de berger, au Psaume 44:23 : « Mais c’est à cause de toi que nous sommes mis à mort, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie ».

David aimait ses brebis, il était intimement lié avec chaque agneau. Parfois, en dépit de tous ses efforts pour la protection du troupeau, un agneau mourait, son cœur était alors rempli de peine. D’autres bergers auraient simplement laissé dévorer par les bêtes sauvages ce cadavre qui n’avait plus de valeur. Or, David avait une telle affection pour chacune des brebis, qu’en tel cas, rempli de peine pour la pauvre créature tombée dans la mort, il creusait un trou et, tendrement y déposait le cadavre. Ainsi, plus tard, lorsque l’Esprit Saint agit sur lui pour lui faire exprimer une prophétie concernant toute la peine que cause la mort, la prison de la mort, et la joie de la résurrection au matin de l’Age Messianique sous la domination de Christ et de l’Eglise, il écrivit avec son expérience de berger, au Psaume 49:15 : « Comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour des morts. La mort en fait sa pâture, et bientôt les hommes droits les foulent aux pieds, au matin ». Cela pouvait-il être exprimé en une forme plus tendre et aimante ?

Dans quelques psaumes, David cite Israël comme des brebis dans le pâturage de Dieu (Psaumes 74:1 ; 79:13). Il cite la libération des enfants d’Israël d’Egypte, en Psaume 78:52 : « Il fit partir son peuple comme des brebis. Il les conduisit comme un troupeau dans le désert ». Et au Psaume 77:21 : « Tu as conduit ton peuple comme un troupeau par la main de Moïse et d’Aaron ».

Puis, lorsque David est tombé dans des péchés insupportables, oppressants, ressentant que le Seigneur lui avait retiré ses faveurs et qu’un nuage s’était placé entre lui et son Dieu, il pensait à la pénible condition dans laquelle se trouvait une brebis perdue, impuissante au milieu de lieux désertiques, et dont le seul espoir était d’être retrouvée par le berger, languissant d’entendre à nouveau la voix de celui-ci. Ainsi écrit-il en Psaume 119:176, alors qu’il se trouvait dans un état de forte repentance : « Je me suis égaré comme une brebis perdue : cherche ton serviteur, car je n’oublie point tes commandements ».

Aussi lorsque Nathan lui fut envoyé, et qu’il fut retrouvé par le Seigneur, puis rétabli dans sa faveur, il exprima son adoration reconnaissante et les termes de berger lui revinrent aux lèvres en Psaume 95:6, 7 : « Venez, prosternons-nous et humilions-nous, fléchissons le genou devant notre créateur, l’Eternel, car Il est notre Dieu, et nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau que sa main conduit ! »

Maintenant, par opposition, notons l’histoire d’Achab, roi d’Israël. Le rapport se trouve en 1 Rois, chapitre 21. Le roi Achab possédait un vaste palais entouré de splendides jardins. Un jour, il décida d’avoir un potager, mais pour cela, il ne voulait pas creuser dans les jardins du palais. Il regarda, par-dessus les barrières entourant ses terres, la vigne du voisin, et songea que cela conviendrait bien pour un potager. Il se rendit chez le propriétaire de la vigne, un nommé Naboth, lui offrit d’acheter ou d’échanger cette propriété. A sa surprise et son désappointement, Naboth refusa de vendre. Ce fut un choc à l’orgueil d’Achab. Après tout, n’était-il pas le roi ? Il devait être à même d’obtenir ce qu’il voulait. Il retourna en son palais, murmurant tout comme un enfant gâté. L’histoire poursuit : « … Puis il se coucha sur son lit, cacha son visage et ne voulut rien manger ». N’est-ce pas là un tableau typique de l’enfant gâté ? Ne voulant rien manger, Jézabel, son épouse, s’en soucia, et lui en demanda la raison ; il le lui dit, sur quoi elle répondit : Ils ne peuvent pas te faire cela, tu es roi ; je verrai à ce que tu aies la vigne. Puis, elle écrivit une lettre au nom d’Achab, accusant faussement Naboth, celui-ci fut condamné à être lapidé à mort. Jusqu’ici, Achab était techniquement innocent. Jézabel s’était servie du nom d’Achab à son insu. Jézabel était la meurtrière, non pas Achab. Qu’arriva-t-il ? Le rapport nous dit : « Et il arriva qu’Achab apprit la mort de Naboth, et il se leva pour prendre possession de la vigne ». Aussitôt qu’il eut fait cela, il devint un meurtrier aussi coupable que Jézabel. S’il avait refusé de prendre cette vigne, il serait resté innocent. Mais son acte, celui d’en prendre possession, c’est-à-dire d’accepter le fruit du crime, fit de lui un complice avec Jézabel. Aussi, nous lisons : « Et la parole du Seigneur vint à Elie, le Tischbite ». Le prophète Elie reçut l’ordre d’aller confronter Achab et son crime, alors que celui-ci se trouvait être en train de prendre possession de la vigne de Naboth. Elie obéit. Or, voici le point de l’histoire : Achab fut pris sur le fait au moment où il s’attribuait la vigne. Quelle fut sa réaction face à l’accusation d’Elie ? Nous lisons en 1 Rois 21:20 : « Et Achab dit à Elie : M’as-tu trouvé mon ennemi ? »

Retournons maintenant au péché de David. Lui aussi était un roi en Israël, et son péché était presque identique à celui d’Achab. Sous ses ordres, un arrangement fut établi pour qu’Urie, le Hittite, soit tué, afin que David puisse posséder, non pas une vigne, mais l’épouse d’Urie – Bath-Shéba. Voyez-vous la similitude ? Puis, l’histoire nous dit : « Alors le Seigneur envoya Nathan vers David ». Nathan était le prophète de Dieu à cette époque. Or, comme Elie avait confronté Achab, ainsi Nathan confronta David face à son péché. Quelle fut la réaction de David devant l’accusation de Nathan ? Nous lisons en 2 Samuel 12:13 : « David dit à Nathan : J’ai péché contre l’Eternel ». Voyez-vous le contraste entre les deux cas ? La différence de réaction ? Cette différence qui révèle la condition de cœur que Dieu regarde ?

Achab, s’adressant au prophète de Dieu, lui dit avec arrogance : « M’as-tu trouvé, mon ennemi ? » Alors que David, humblement, déclara : « J’ai péché contre le Seigneur ». Et que fut la réponse du prophète de l’Eternel à chacun d’eux ? Elie dit à Achab l’arrogant : « Au lieu même où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang ». Mais Nathan dit à David, l’humble repentant : « L’Eternel est miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté. Il ne nous punit pas selon nos iniquités. Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent. Autant l’orient est éloigné de l’occident, autant Il éloigne de nous nos transgressions. Comme un père a compassion de ses enfants, ainsi l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent. Car Il sait de quoi nous sommes formés. Il se souvient que nous sommes poussière ». Or, ces deux incidents font ressortir la grande différence aux yeux de Dieu, entre le péché commis sans préméditation, dû à la faiblesse de la chair, et le péché délibéré, volontaire, commis avec malice, prémédité, et sans repentance.

David, le roi, le fort et vaillant homme de guerre, montra l’humilité, qualité de brebis lorsqu’il fut confronté à son péché par Nathan. « J’ai péché contre l’Eternel », dit-il. Il aurait pu répondre : Comment te permets-tu d’accuser le roi ? Le roi ne se trompe nullement ! J’ai un pouvoir absolu sur mes sujets. Puis renvoyer Nathan. Mais non, dans son cœur, il était demeuré le même humble enfant berger qu’il fut le jour où il fut oint, lui le moindre de la maison d’Isaïe. Il reconnut promptement sa faute, et l’Eternel fut prompt à pardonner.

A cause de son péché, David avait été éloigné de Dieu. Un nuage était venu se placer entre le Seigneur et lui, lui cachant la face du Seigneur. Ses prières ne semblaient plus monter comme autrefois. Son empressement pour la vie était terni. Vous pouvez être certains qu’il ne composa aucun de ses superbes psaumes, si émouvants, pendant cette période. Sa faute lui pesait lourdement, jour et nuit. Il savait qu’il avait déplu au Seigneur. Il ressentait ce déplaisir si mordant, et littéralement, comme si une pierre meulière lui était liée autour du cou. Et cette séparation d’avec Dieu était un véritable tourment pour David, lui qui était si accoutumé à cette relation intime avec son Créateur.

Dans cet état, il se sentait détérioré physiquement. Il sentait l’approche de la mort et de la tombe. Il exprima quelques-uns de ses sentiments d’anxiété au 6ème Psaume : « O Eternel, ne me punis pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur. Eternel, aie pitié de moi, car je suis sans aucune force, guéris-moi, Eternel, car mes os sont épouvantés. Même mon âme est fort troublée, et toi Eternel, jusqu’à quand ? … Reviens, Eternel, délivre mon âme, sauve-moi, pour l’amour de ta miséricorde. Car on ne se souvient plus de toi dans la mort. Qui te célébrera dans le sépulcre. Je suis las de mon gémissement, chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes » (Psaume 6:1-7). En quatre versets, il implore cinq fois la miséricorde du Seigneur.

Voilà le triste état dans lequel était David, lorsque Nathan lui fut envoyé. Ici, le fait important fut que Nathan fut envoyé à David. Aussi cruel, douloureux, que fut le péché de David, le Seigneur ne l’abandonna pas. Il ne le laissa pas aller si facilement au désespoir. Non ! Il lui montra l’issue, Il lui ouvrit la voie, Il lui tendit la main pour le relever et le ramener ! Avec quelle tendresse et quel égard le Seigneur Eternel agit avec son serviteur errant, David. Nathan était instruit sur la façon d’approcher le roi, au moment où il siégerait pour entendre les plaintes du peuple. L’explication nous est donnée en 2 Samuel chapitre12. Nathan parla comme s’il avait un cas à présenter à David, pour obtenir un jugement. Il parla de deux hommes dans une ville, l’un riche, l’autre pauvre. Le riche possédait de grands troupeaux et de tout en abondance pour satisfaire ses désirs. Ainsi, nous lisons : « Le pauvre n’avait rien du tout qu’une petite brebis qu’il avait achetée. Il la nourrissait et elle grandissait chez lui avec ses enfants. Elle mangeait de son pain et buvait à sa propre coupe, dormait sur son sein, et il la regardait comme sa fille ». Lorsque David entendit cela, il écouta immédiatement Nathan avec attention. Il avait écouté toutes les fatigantes querelles et disputes du peuple, au long de la journée, mais voilà quelque chose qui toucha son cœur de berger. Il savait ce qu’était aimer un petit agneau abandonné, loin de sa mère, l’entourer de ses propres hardes, le nourrir à sa propre table, faire partager à la petite créature un coin de sa couche pour la nuit. Toutes ces choses lui étaient compréhensibles, pour les avoir mises lui-même en pratique. Cela le remplit de nostalgie, rappelant ses jours heureux de berger.

Nathan poursuivit son récit. Il raconta comment, un jour, un voyageur arriva chez l’homme riche, celui-ci ne voulant pas toucher à son troupeau pour le repas, pour ne se causer aucune perte, alla prendre l’agneau du pauvre, le tua et l’apprêta pour le servir à son visiteur. Or, n’oublions pas que David pensa que le récit de Nathan était authentique, nécessitant seulement qu’un jugement fut prononcé.

Alors, à ce moment du récit, David dut s’être levé de son trône, rempli de colère devant la cruauté, la dureté et le manque de cœur de l’homme riche. Nous lisons : « La colère de David s’enflamma violemment contre cet homme, et il dit à Nathan : L’Eternel est vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort, et il rendra quatre brebis pour avoir commis cette action et pour avoir été sans pitié ».

Nathan leva la main, et David s’arrêta net. Soudainement, il réalisa que le récit de Nathan était un rapport allégorique, une allusion à son propre péché, et cela éveilla sa conscience sur le jugement qu’il venait, à l’instant, de prononcer sur le cas – la sentence qu’il venait de prononcer – la sentence de mort. Il baissa la tête de honte et de remords puis Nathan lui dit calmement : « Oui, tu es cet homme-là ! ». Vous voyez comment le Seigneur toucha le cœur de David, pour le faire revenir. Dans cette circonstance, une accusation brutale et directe, de la part de Nathan, aurait sans doute endurci le cœur de David, produisant une réaction inconsidérée, qui l’aurait poussé plus loin du Seigneur. Ainsi le Seigneur, par ce moyen, retrouva sa brebis perdue, par un moyen doux et aimable, qui réveilla toute la bonté de cœur de David, conduisant au pardon et au retour à la faveur. C’est peut-être avec des larmes sur son visage, que David dit à Nathan : « J’ai péché contre le Seigneur ». Et Nathan de lui répondre : « Le Seigneur aussi a effacé ton péché. Tu ne mourras point ». Pouvez-vous imaginer le soulagement que David ressentit à être, pour le moins, pardonné ? De sentir le lourd poids, qu’il traînait depuis si longtemps, disparaître de dessus ses épaules ? De sentir à nouveau que ses prières atteignaient le Seigneur ? De réaliser que le Seigneur l’aimait ? De retrouver à nouveau le véritable bonheur ?

Certainement, un jour, nous avons fait l’expérience de ressentir un éloignement du Seigneur. Lorsque cela se produisit, ce ne fut pas l’acte du Seigneur, Lui qui avait déclaré : « Jamais je ne te quitterai, ni ne t’abandonnerai ». Si nous ressentons la perte de sa faveur, cela est dû à notre infidélité, ou à un manque de notre part. Mais l’illustration, que donne David, montre que le Seigneur ne nous abandonne pas dans pareille situation. Au contraire, Il prend l’initiative. Il nous recherche, et, si nous répondons, comme le fit David, Il nous accorde à nouveau ses faveurs.

Jésus nous donna une splendide parabole en enseignant ce fait, en Matthieu 18:12-14. Il venait de dire à ses disciples combien précieux étaient les petits (les moindres) pour Lui ; disant que leurs anges dans les cieux voyaient constamment la face du Père, et comment le Père avait envoyé le Fils – c’est-à-dire Lui-même – pour sauver ce qui était perdu. Puis Il dit : « Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis et que l’une d’elle s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ? Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne sont pas égarées. De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits ».

Cela ne touche-t-il pas le cœur ? Il va et recherche ce qui était égaré, et lorsqu’Il a trouvé la brebis perdue, Il se réjouit. Et je vous dis que lorsque le Seigneur se réjouit à notre sujet, nous pouvons le ressentir. Nous ressentons un bien-être. Nous savons que tout est bien de nouveau.

Si quelqu’un est éloigné de Dieu, comment de nos jours, le Seigneur le retrouve-t-Il et le rappelle-t-Il ? Par quel moyen et quel intermédiaire ? A David, Il envoya Nathan ; Il nous enverra Nathan aussi. Non pas littéralement, bien sûr. Le Seigneur ne communique pas avec nous par une voix audible ou perceptible à nos oreilles, ou par des visions nocturnes, ou par la réincarnation d’un prophète chargé de nous visiter. Il nous parle par sa Parole, par les Ecritures. Nathan dit à David : « Tu es cet homme ! »

Dans les moments de détresse, lorsque nous cherchons à renouer notre proche communion avec le Seigneur, allons vers les Ecritures, avec ces mots dans l’esprit, les appliquant à nous-mêmes : « Tu es cet homme ! » Les Ecritures abondent en exemples, tableaux, paraboles et illustrations se rapportant à tous les problèmes humains et à toutes les situations. Lorsque nous lisons ces faits, et trouvons ceux qui nous concernent particulièrement, disons-nous : « Tu es cet homme ». Tout ceci fut écrit pour nous, pour notre avertissement ; ceci parle de nous. Si un passage convient à notre cas, et répond à notre besoin, alors « Tu es cet homme ». Comme ces mots donnèrent à David un esprit de contrition et de pénitence, ils auront le même impact sur nous. Et, comme lors du rétablissement complet de David dans les faveurs de Dieu, il en sera de même pour nous.

Les événements mondiaux indiquent que le temps est court, très court. Ne perdons pas une minute à rester éloigné des faveurs de Dieu, de toutes ses faveurs. Ne gaspillons pas notre temps. David inspiré déclara en Psaume 37:4 : « Fais de l’Eternel tes délices et Il te donnera ce que ton cœur désire ». Et Il exprima exactement notre sentiment, lorsqu’Il déclara en Psaume 27:4 : « Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l’Eternel pour contempler la magnificence de l’Eternel, et pour admirer son temple ».

Fr. B.

Proverbes 18:10

Le nom de l’Eternel est une tour forte. Le juste s’y réfugie et se trouve en sûreté.