UN AMI DANS LE BESOIN – UN AMI VERITABLE

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1 Samuel 20

L’amour de Jonathan pour David – Un modèle d’amitié – Son épreuve – Son endurance – Son fondement – L’amitié perdue – L’égoïsme, un danger menaçant – « La main de l’homme contre son prochain » – Le modèle céleste.

« L’ami aime en tout temps » – Proverbes 17 : 17.

L’histoire rapporte de nobles exemples d’amitié ; mais suprême parmi ceux-ci, est l’histoire faisant l’objet de notre leçon et ayant trait à l’amitié, à l’amour de Jonathan, fils de Saül et héritier en perspective du trône d’Israël, pour David, son rival dans le cœur du peuple et dans le programme divin. Son amitié, pure et désintéressée, nous démontre une noblesse que certains possédaient en ces jours-là, que nous ne pouvions soupçonner et qui est en contradiction complète avec la théorie de l’Evolution.

L’esprit d’amour de Jonathan ressort d’autant plus, quand on le met en contraste avec l’esprit de jalousie de son père, le Roi Saül. La première rencontre avec David eut apparemment lieu après la dernière victoire de celui-ci, celle remportée sur Goliath. Plutôt que de considérer David comme rival, qu’il y aurait lieu d’écraser, le noble Jonathan ôta son manteau princier et le lui donna, tout comme son épée et son arc célèbre.

Le Révérend Alex Whyte remarque : « Jonathan était le plus âgé des fils de Saül ; il était ainsi l’héritier présomptif du trône d’Israël. Gracieux et plein de fougue, débordant de vigueur et de cœur, il était la fierté de l’armée et le favori du commun peuple. Ses compagnons avaient l’habitude de l’appeler la Gazelle, pour sa prestance et la rapidité de ses jambes. Mais à cause des franches et désastreuses transgressions de son père, Jonathan aurait bientôt pu être le second roi d’Israël, second en succédant à Saül, mais second d’aucun roi qui se soit jamais assis sur un trône, avec ces grandes qualités d’esprit, de cœur et de caractère, qui donnent de la stabilité à un trône et du lustre à une couronne.

C’est bien à propos qu’un des anciens a écrit : « La vie n’apporte pas autant de bénédictions qu’un ami sérieux », et un poète s’exprima comme suit :

« La vie n’offre pas de joie pareille à celle d’un ami ;

Il promet, il accomplit.

Son cœur au nôtre s’unit…

Cœur que nous connaissons,

Et par lequel nous sommes connus. »

Un ami dans le besoin, un véritable ami.

L’amitié de Jonathan, son amour n’était pas du genre bouillonnant. Il était sincère. Il aimait non seulement en paroles, mais aussi en actions et en vérité – non pas seulement quand son père favorisait son ami David et que le public l’acclamait et qu’ainsi il était le favori des autres ; mais il l’aimait de la même façon quand le roi devint son ennemi et en voulait à sa vie. En effet, nous pouvons dire que l’on ne peut compter sérieusement sur une amitié avant qu’elle n’ait été éprouvée. L’amitié qui ne supportera pas l’épreuve, le test, l’amitié qui ne fera pas de sacrifices n’est pas du genre à être imité.

Jonathan possédait le genre d’amour recommandé par le Seigneur à ses disciples – l’amour qui, quant à l’honneur, est le premier à le rendre aux autres. Bien que d’autres amours soient forts, celui-ci était sans aucun doute prééminent, s’élevant au-dessus de l’amour terrestre, surtout parce qu’il était fondé sur une base religieuse. C’était parce que David aimait le Seigneur et cherchait à être guidé par sa volonté, telle qu’elle se manifestait à ce moment-là, qu’il attendit – qu’il se conduisit avec sagesse, comme le déclare le récit. Et c’était parce que Jonathan discerna cet esprit de sagesse, parce qu’il réalisa que David était guidé par l’esprit de droiture, qu’il l’aima.

En vérité, nous pouvons être sûrs que, dans la mesure où nous comprenons la Bible et recevons l’esprit de la Vérité, nous serons capables, dans cette même mesure, d’apprécier, de copier et de démontrer le meilleur du principe – que ce soit de l’amitié ou du devoir envers un monarque, du devoir envers notre famille ou du devoir envers Dieu. Beaucoup d’influences œuvrent en vue du développement d’un esprit d’égoïsme, d’avarice, de jalousie ; par contre, les influences dirigeant vers la véritable amitié, le véritable amour, vers toutes les meilleures qualités du cœur et de la tête, proviennent du Seigneur.

Nous avons déjà remarqué, dans une étude précédente, que Jonathan a agi comme conciliateur entre son père, le roi, et David. La leçon d’aujourd’hui attire notre attention sur une autre occasion où Jonathan a accompli le rôle d’un véritable ami. David réalisait que sa vie était en danger et il fit part de ses craintes à Jonathan. Ce dernier avait de la peine à croire que son père manquerait à sa parole ; il fut cependant impressionné par l’attitude de David. La fête de la nouvelle lune approchait, et David était attendu pour s’asseoir à la table royale : le roi Saül en tête, le prince Jonathan à sa droite, le chef des armées à sa gauche et David occupant la quatrième place, en face du roi. En accord avec un arrangement entre amis, Jonathan devait s’assurer des intentions précises de son père et les communiquer à David.

Le premier jour de la fête, le roi ne dit rien, bien que Jonathan, afin d’attirer l’attention sur le sujet et ainsi faire parler son père, choisit un moment opportun pour prendre le siège de David. Le roi s’enquit finalement du « fils d’Isaï », comme s’il haïssait le prénom même de « David ». Jonathan lui répondit que David était parti participer avec sa permission à la fête à Bethléem.

Le roi avait manifestement échoué dans son intention de tuer David à ce moment-là, et fit éclater sa colère sur son fils qu’il aimait réellement de toutes ses forces. Il s’adressa à lui comme à un fils rebelle, indigne de sa mère, manifestant de cette manière qu’il le rejetait en tant que propre fils. Dans sa colère, il dirigea un javelot vers Jonathan, non pas, probablement, dans l’intention de le frapper, mais seulement pour donner libre cours à sa jalousie féroce. En réponse à cela, les paroles de Jonathan montrent qu’il pensait moins à ce qu’il risquait lui-même pour son ami, qu’à l’injustice faite à cet ami. « Jonathan se leva de table dans une ardente colère et ne participa pas au repas le second jour de la nouvelle lune, car il était affligé à cause de David, parce que son père l’avait outragé. »

C’est là une belle amitié où, sous l’effet du stress, on s’oublie soi-même et on ne pense qu’aux intérêts de l’ami. Ce cas, à l’opposé de toutes les amours et amitiés terrestres, est bien exprimé dans ces paroles de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Cependant, dans le cas de Jésus, cela signifiait plus qu’un amour ou une amitié terrestre ; car, « lorsque nous étions encore des cheurs, Christ est mort pour nous ». L’apôtre déclare qu’ainsi le Seigneur donna un exemple pour tous les Chrétiens, selon lequel ils doivent « donner leur vie pour les frères », être prêts à mourir l’un pour l’autre. Ceci est l’amitié divine, l’amour céleste, duquel l’amour de Jonathan peut être pris comme exemple, étant le plus proche de l’exemple de notre Seigneur et des Apôtres.

« N’est-elle pas plus loin que toi ? »

Le lendemain matin David, étant revenu de chez lui, voulut connaître l’avis de Jonathan concernant les sentiments du roi. Le signal convenu était que Jonathan serait dans les champs, près d’un gros rocher, avec son arc et ses flèches et, en rapport avec son tir, il devrait crier : « N’est-elle pas plus loin que toi ? Hâte-toi ! », si le message signifiait que David devait prendre la fuite. Il fut ainsi fait. Mais les deux amis ne pouvaient penser à se séparer, peut-être pour toujours, sans avoir un contact personnel. Jonathan dirigea ses pas vers le rocher derrière lequel se cachait David. Les deux amis s’étreignirent, selon la coutume en Orient, s’embrassant pour l’au revoir, comme de véritables amis qui s’aiment d’un amour viril, d’un amour noble.

C’est ici que Jonathan montra sa foi dans la providence divine, à l’égard de David, et lui demanda de faire une alliance avec lui afin que, quoiqu’il puisse arriver, il agisse avec bienveillance envers lui et sa famille. « Et Jonathan dit à David : Va en paix, maintenant que nous avons juré l’un et l’autre, au nom de l’Eternel en disant : Que l’Eternel soit à jamais entre moi et toi, entre ma postérité et ta postérité ! Et David se leva et s’en alla, et Jonathan rentra dans la ville. »

L’histoire biblique nous montre que David n’oublia jamais l’engagement, dont il se chargea, d’être un ami pour la famille de Saül. La coutume de l’Orient à cette époque était de détruire en totalité les mâles de la dynastie qui avait été renversée lorsqu’une nouvelle dynastie venait au pouvoir. Mais il n’en fut pas ainsi dans le cas de David.

Ce fut peu de temps après, à l’occasion de la mort de Jonathan et de son père sur le champ de bataille, lors d’un conflit avec les Philistins, que David exprima ces merveilleuses paroles :

« Comment Jonathan a-t-il succombé sur tes collines ?

Je suis dans la douleur à cause de toi, Jonathan, mon frère !

Tu faisais tout mon plaisir ;

Ton amour pour moi était admirable, au-dessus de l’amour des femmes. »

Nous espérons qu’aucun d’entre nous ne lira cette histoire sans être favorablement influencé par ce sujet de l’amitié, et qu’il deviendra un ami plus sincère, plus noble, plus fidèle qu’il ne l’aurait été autrement ; mais ce sont les Chrétiens, plus particulièrement, qui devraient être bénis par ce récit de l’amour de Jonathan ; cet amour devrait les conduire, comme il le fait, vers l’amour de Christ et leur rappeler l’injonction selon laquelle ils doivent devenir des copies du cher Fils de Dieu, et démontrer une amitié loyale, véritable, longanime, surtout l’un envers l’autre, ce à quoi exhorte l’apôtre : « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. » – Galates 6 : 10.

WT 1915 p5664

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