« La nuit est avancée, le jour approche dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons-nous des armes de la lumière ». —Romains 13 12.
D’une étude soigneuse de la chronologie de la Bible, il apparaît très évident que chacun des six grands Jours, au cours desquels Jéhovah prépara la terre pour l’homme, et qui se terminèrent avec la création de l’homme, était une période de sept mille ans. Après avoir créé l’homme, « Dieu se reposa de toute son œuvre » — se rapportant à la terre. Sa période de repos commença en même temps que le grand septième Jour, et continue depuis lors. Ce septième jour doit être aussi une période de sept mille ans, introduisant à sa clôture le glorieux Jubilé de la terre, 49.000 ans après le commencement de la mise en ordre de la terre.
Ce grand jour de repos de Jéhovah est pour l’homme une semaine de travail, dont chaque jour a une durée de mille ans. Quand l’Apôtre Paul écrivit les paroles contenues dans notre texte, plus de quatre de ces journées de mille ans étaient passés ; il était alors dans le cinquième jour. Pratiquement, durant tout ce temps-là, le péché, les ténèbres et la mort ont régné, par suite de la chute de l’homme. Ainsi St. Paul pouvait vraiment dire, lorsqu’il portait ses regards en arrière, que cette grande nuit de ténèbres était avancée et que le jour était proche. Par les prophéties de l’Ancien Testament et par les magnifiques révélations qu’il reçut lui-même du Seigneur, l’Apôtre était assuré que, grâce au sacrifice accompli pour l’homme par le Seigneur Jésus-Christ, un glorieux jour d’affranchissement de l’esclavage du péché et de la mort devait venir — le septième jour de la grande semaine de l’homme. C’est de ce glorieux jour de Sabbat, que l’Apôtre parle ici.
Pendant la première moitié de cette longue période qui commença à la chute de nos premiers parents, il n’existait qu’une faible lumière faisant prévoir une délivrance des hommes de la malédiction de mort prononcée contre le père de la race humaine pour sa désobéissance. Il n’y avait qu’une simple lueur d’une promesse faisant espérer que Dieu ferait quelque chose en faveur du genre humain en un temps futur. Une déclaration avait d’abord été faite au serpent, qui avait occasionné la chute de l’homme, que la postérité de la femme briserait ou écraserait sa tête, tandis qu’il lui briserait seulement le talon. Puis les vêtements de peaux d’animaux que fit l’Eternel pour couvrir la nudité d’Adam et d’Eve, suggéraient l’idée de futurs vêtements fournis par la mort d’un Rédempteur — de la postérité de la femme. Plus tard, Dieu manifesta Son acceptation du sacrifice de l’animal offert par Abel. Un peu plus tard, Il fit allusion par Enoch à un salut (Jude 16), et plus tard encore, Il fit une promesse à Abraham, lui déclarant que, par sa postérité, Il bénirait à l’avenir toutes les familles de la terre.
Puis vint l’élaboration graduelle d’un trait distinctif de cette Promesse faite à Abraham, au moyen du peuple hébreu, pour faire de lui, s’il s’en montrait digne, une nation qui serait un instrument portant la lumière à tous les autres peuples et nations. ‘Cependant, malgré toutes les épreuves disciplinaires qu’ils subirent, et malgré l’instruction spéciale qu’ils recevaient de l’Eternel, les Israélites, en tant que nation, ne furent pas du tout préparés à recevoir notre Seigneur Jésus comme le Messie de Dieu lorsqu’Il vint. Et même ils Le crucifièrent. Ils étaient pourtant plus avancés que les autres nations. Dieu n’avait pas donné d’instructions aux autres nations, mais au peuple d’Israël. Il avait envoyé des Prophètes, donné des lois, etc. (Amos 3 :; 2). Mais si cette nation spécialement favorisée n’était pas prête, dans son ensemble, à recevoir la lumière représentée dans le Seigneur Jésus et dans Ses enseignements, il y en avait parmi elle qui étaient prêts à recevoir Jésus comme l’Envoyé de Dieu, comme le Messie longtemps attendu par Israël. C’étaient les véritables Israélites.
L’APPEL DE LA CLASSE DE L’« EPOUSE »
« Il vint chez soi [chez sa nation], et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1 : 11, D.) Au temps de la crucifixion de Christ, après que Jean-Baptiste eut accompli son œuvre et que le ministère exercé par le Seigneur pendant trois ans et demi parmi les siens eut été achevé, il n’y avait qu’un peu plus de cinq cents Israélites qui, étant devenus disciples de Jésus, Lui étaient restés fidèles. Cependant, à la Pentecôte et par la suite, un nombre considérable de Juifs furent réveillés; ils vinrent à la lumière de la Vérité, acceptèrent le Message de l’Evangile et reçurent le Saint Esprit. Autant que nous puissions en estimer le nombre, environ vingt-cinq mille Israélites eurent ainsi le cœur transformé. C’est vraiment merveilleux que l’on ait trouvé tant de personnes, dans cette petite nation, pour accepter le Messie
Aucune autre nation n’aurait fait une si bonne figure. Comme l’histoire le prouve, plus de 1.900 années sont requises pour choisir, d’entre les Gentils, le reste des 144.000 élus.
En ce temps-là, l’appel de l’Evangile fut adressé sous forme de Message, et il avait pour but de choisir une classe de personnes, la classe de l’« Epouse », devant être associée au Messie dans Son glorieux Royaume. Il n’était pas destiné à tous, mais seulement à ceux qui avaient des oreilles pour l’entendre et un cœur disposé à lui répondre. Si nous nous placions aux jours des Apôtres, nous pourrions penser à leur sujet qu’ils s’apprêtaient à recevoir la gloire à venir, et qu’ils s’imaginaient que le nombre fixé d’avance de ceux qui doivent constituer l’assemblée honorée serait bientôt atteint. Ils croyaient probablement que ces milliers de gens, rassemblés d’entre tous les Juifs de Palestine et d’autres pays, composeraient entièrement le « Petit troupeau » qui devait être l’« Epouse » de Christ. Ils le croyaient d’autant plus, quand ils virent des Gentils venir augmenter leur nombre et qu’ils se rendirent compte qu’il en viendrait encore plus tard. C’est pourquoi, les Apôtres parlaient continuellement du Royaume comme s’il était proche. Ils le croyaient imminent ; ils l’attendaient chaque jour.
LA CHRONOLOGIE N’EST CLAIRE QUE DE NOS JOURS
Mais l’Apôtre Paul fit remarquer que certaines Ecritures n’avaient pas encore été accomplies, et qu’une grande apostasie devait avoir lieu dans l’Eglise, avant la venue du grand jour du Seigneur. Les premiers Chrétiens ne possédaient probablement pas de méthode particulière leur permettant de compter d’une manière précise le nombre d’années écoulées depuis Adam. Cette possibilité de compter les années, telle que nous l’avons, est relativement récente et date des temps modernes. Dans le vieux temps, chaque nation avait sa propre chronologie. Les gens comptaient simplement combien d’années s’étaient écoulées depuis que telle ou telle dynastie commença ; combien d’années avaient passé depuis, par exemple, quelque événement remarquable jusqu’à la première année du règne de Nébucadnetsar, de Cyrus, etc.
Et ainsi en a-t-il été des Israélites. Ils disaient : En telle année du règne de David, ou d’Ezéchias, etc., tel et tel événement eut lieu. Mais il n’était pas facile de réunir ces périodes de façon à obtenir quelque chaîne exacte de chronologie. Il y manquait certains maillons, auxquels notre Seigneur pourvut pour nous depuis lors dans le Nouveau Testament, et qui devaient être remarqués et rattachés « au temps marqué ». Aujourd’hui, nous sommes plus avantagés qu’eux sur tous les points. Les Ecritures hébraïques étaient consignées sur des parchemins et gardées dans certains endroits. Il était difficile de les manipuler, car elles étaient transcrites sur de grands rouleaux. Il fallait dérouler le parchemin d’un côté et l’enrouler de l’autre pour trouver l’endroit où étaient certaines prophéties, etc., qu’on désirait lire. Aujourd’hui, les Bibles que nous avons, non seulement sont imprimées avec netteté, mais comportent, pour la plupart, des textes parallèles commodes qui renvoient à d’autres pages. Nous y trouvons aussi des indications sur la chronologie, lesquelles nous rendent capables d’obtenir une chaîne claire et continue allant de la création d’Adam jusqu’à nos jours.
Il est vrai que les Juifs ont aussi une chronologie appelée Anno Mundi — l’année du monde. Mais elle ne fut mise au point que bien longtemps après les jours des Apôtres. Les Juifs pensaient, selon cette chronologie, qu’une longue, très longue période de temps s’était écoulée depuis Adam. L’Apôtre Pierre déclare que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Les Juifs ne possédaient aucun moyen qu’il leur permît de compter avec exactitude les années écoulées depuis le commencement, aucun moyen qu’il leur permît de profiter de la connaissance sur ce sujet. Il n’est donc pas étonnant qu’ils n’étaient pas clairement renseignés sur ce point. L’Eternel laissa sans doute volontairement ces choses dans une condition incertaine, jusqu’à ce que vînt le « temps marqué » par Lui où Il ferait la lumière sur elles.
LE JOUR DE CHRIST EST MAINTENANT EN COURS
Les Apôtres, de leur temps, déclaraient avec raison que le Jour du Seigneur était « proche ». Ils remarquèrent qu’une grande Lumière était venue dans le monde, et qu’un moment critique dans l’histoire de l’humanité était arrivé. Mais cette Lumière ne devait pas briller comme le ferait celle du Soleil dans le grand Jour Millénaire. St. Paul déclara que les ténèbres couvraient encore la terre, et l’obscurité les peuples. Le Seigneur Jésus Lui-même expliqua que la lumière qui brillait alors de Lui n’était pas celle du grand « Soleil de Justice », qui brillerait plus tard sur le monde entier. Les disciples de Christ ne répandaient pas non plus une lumière semblable à ce le que le Soleil déversera sur le genre humain. Notre Seigneur dit à Ses disciples de mettre leur lampe sur un support, afin qu’elle éclairât tous ceux qui sont dans la maison. — Matthieu 5 : 14-16.
Mais ce sera la lumière du « Soleil de Justice » — de Christ et de Son Eglise glorifiés —qui sera requise pour illuminer le monde entier. Notre Seigneur indiqua que cette lumière viendrait à la fin de l’Age qui venait alors de commencer, de l’Age de l’Evangile ou, comme on l’appelle généralement, de la Dispensation chrétienne. Au commencement de cet Age, Il sema la semence qui devait produire la classe de l’« Epouse », la classe qui devait régner avec Lui sur le monde dans l’Age prochain. Mais Il prévint Ses disciples que l’ennemi, Satan, sèmerait des semences d’erreur dans Son champ de blé et qu’il réussirait à produire une grande récolte d’ivraie. Notre Seigneur déclara aussi qu’à la fin de cet Age de l’Evangile, Il serait présent personnellement et en tant que grand Moissonneur en chef, Il lierait l’ivraie en gerbes pour la brûler et rassemblerait le blé dans Son grenier. Parlant de ce temps-là le Maître dît « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père ». Matthieu 13 : 43.
Ce temps-là n’est pas encore entièrement venu. Mais ce glorieux jour est maintenant en train de poindre. La majorité des membres de Christ sont maintenant avec leur Seigneur de l’autre côté du voile ; la lumière de l’aurore est en train de croître, et le jour se présentera bientôt dans toute sa glorieuse splendeur. Cette lumière de l’aurore attire plus particulièrement notre attention sur la chronologie, et elle nous aide à voir les erreurs faites dans le passé par ceux qui essayaient de mettre au point une chronologie avant que le temps soit venu pour celle-ci d’être clairement comprise. Elle nous montre qu’une erreur de cent vingt ans a été commise, et que d’autres erreurs plus petites ont aussi été commises plus tard.
En suivant la chronologie biblique jusqu’à notre temps, nous constatons que nous vivons actuellement à l’aube même du grand septième jour de la grande semaine de l’homme. Cela est abondamment confirmé par les événements qui ont lieu maintenant partout autour de nous. L’Age Millénaire est déjà commencé, le jour du Seigneur est maintenant en cours — maintenant présent. Aussi, nous ne devrions pas dormir, mais être tout à fait éveillés. De terribles choses devaient se produire à mesure que le Jour de Christ avancerait, avant que le Soleil ne brillât pleinement. Par exemple, cette grande guerre actuelle [écrit en 1915 – Trad.], qui est vraiment une terrible chose, a été prédite il y a longtemps (Jérémie 25 :15-38 ; Joël 3 : 2, 9-16). Journellement elle prend de l’ampleur et croît en intensité ; elle fondra dans la révolution qui sera suivie par le chaos de l’anarchie. Le grand adversaire est capable de présenter les ténèbres pour la lumière, et ces nations en guerre pensent vraiment qu’elles servent Dieu en s’entretuant.
Maintenant la question se pose les Etats-Unis seront-ils entrainés dans cette guerre ? Cela se peut, sinon ils peuvent recevoir leur part de châtiment dans la révolution et dans l’anarchie à venir. Nous attribuons toute cette terrible condition des nations aux ténèbres qui recouvrent le monde et qui sont nées des illusions aveuglantes de l’adversaire. Mais Dieu fera concourir les affaires des hommes à Sa propre gloire et au bien final de l’homme, en renversant le gouvernement de l’égoïsme et en établissant Son glorieux Royaume de justice et d’amour.
« Dépouillons-nous des œuvres des ténèbres », nous dit l’Apôtre avec insistance. Cette injonction était appropriée au jour de St. Paul. Ceux qui virent en Jésus la Lumière du monde, ceux qui furent illuminés par Sa lumière et qui devinrent eux-mêmes d’éclatantes et de brillantes lumières, étaient capables de se rendre compte que les grandes ténèbres qui régnaient généralement autour d’eux étaient, dans une grande mesure, le résultat de l’ignorance, de la superstition et de la méprise. Le monde païen tout entier était dans d’épaisses ténèbres. Ceux de la nation juive étaient dans les ténèbres, excepté une minorité d’entre eux qui reçurent la lumière. Dans quelles ténèbres les Juifs étaient-ils ? Ils étaient dans les ténèbres pour ce qui regardait le Plan de Dieu et la signification de la promesse faite à Abraham et à sa postérité à propos de la bénédiction du monde.
«LE MONDE ENTIER EST SOUS LA PUISSANCE DU MALIN »
Tous ceux qui devinrent enfants de la lumière, qui reçurent la lumière des enseignements du Maître ou de Ses Apôtres choisis et qui entrèrent en parenté d’alliance avec Dieu par l’engendrement du Saint Esprit, devinrent membres de la postérité spéciale d’Abraham, qui doit bénir le monde pendant l’Age à venir. Mais la nation d’Israël fut rejetée, en ce sens que la principale faveur lui fut enlevée. En l’année 70 de notre ère, sa constitution politique nationale fut entièrement détruite et les Juifs furent dispersés de tous côtés. Quelle était la condition des autres nations en ce temps-là ? Nous remarquons que si Israël était dans les ténèbres, les autres nations étaient dans des ténèbres encore plus profondes, quoique beaucoup d’entre elles « cherchassent le Seigneur et s’efforçassent de le trouver en tâtonnant » (Actes 17 : 27). Le dieu de ce monde a aveuglé l’esprit de ceux qui ne voient pas. Il a, par conséquent, aveuglé l’esprit de la majorité des nations au moyen de l’ignorance, de la superstition et des « doctrines de démons ».
Le malin tient les hommes dans une telle condition qu’ils ne peuvent pas penser que Dieu soit bon. « Le monde entier est sous la puissance du malin ». Les seuls qui ne sont pas sous la puissance du malin sont les membres de la véritable Eglise de Dieu, de l’Eglise de Christ. Les enfants de la lumière sont les seules exceptions. C’est de la Parole de Dieu que ceux du peuple du Seigneur obtiennent leur lumière. Ils doivent avoir de l’huile en eux-mêmes, l’huile du Saint Esprit. Mais beaucoup d’entre eux n’ont pas été fidèles à la lumière et sont dans la confusion ; certains sont de simples nourrissons en Christ ; d’autres sont faibles à divers égards pour être privés de la nourriture spirituelle à laquelle le Seigneur a pourvu.
C’est au Peuple de Dieu que les Ecritures se sont adressées tout au long de ces dix-neuf siècles passés. Nous avons atteint notre jour, et nous voyons que la lumière de la Parole est pleinement confirmée par l’œuvre de la nouvelle Dispensation qui commence maintenant. La lumière de l’aurore corrobore pleinement la Bible. Saint Paul dit que nous devrions nous dépouiller des œuvres des ténèbres et revêtir les armes de la lumière. Les œuvres des ténèbres sont celles qui se font dans l’obscurité. Les œuvres des ténèbres sont les œuvres du péché. Ces œuvres ne se pratiquent pas au grand jour, en règle générale. Elles se font généralement en cachette, pour que la lumière grandissante ne les révèle point. Elles se font au grand jour, quand elles se font passer pour des œuvres de lumière. Partout où la vraie lumière de Jésus-Christ pénètre, elle réprouve ces œuvres des ténèbres.
Les scribes et les Pharisiens du temps de Jésus aimaient l’argent. Jésus condamna leurs œuvres, parce qu’elles étaient une simple simulation. Ils priaient aux coins des rues, etc., mais en privé ils dévoraient les maisons des veuves ils abusaient de la crédulité des veuves et engloutissaient leurs biens. Mais cela était vrai du public en général, aussi bien des Gentils que des Juifs. Les Apôtres énumérèrent un certain nombre des péchés qui étaient généralement pratiqués de leur temps l’adultère, la lasciveté, la cupidité, la magie, la haine, la colère, les querelles, les hérésies, la médisance, l’idolâtrie, etc. Toute ces choses sont des œuvres des ténèbres, des œuvres de la chair et du diable, et elles sont encore pratiquées partout aujourd’hui.
L’ARMURE SUR LA ROBE
Nous devons revêtir des « armes de la lumière ». Considérez la lumière que vous avez maintenant reçue — la lumière de la connaissance de Dieu, de Sa volonté, de la manière dont nous devons vivre pour Lui, et du genre de caractère que doivent posséder ceux à qui l’Eternel accordera avec plaisir la récompense de la vie éternelle, et même de la plus haute forme de vie. Possédant toute cette connaissance, revêtez-vous-en comme d’une armure pour vous protéger. Ayant connaissance des exigences de Dieu, revêtez-vous en, non comme d’une robe, mais comme d’une armure sur la robe. Revêtez la cuirasse de justice pour couvrir le cœur. Comprenez que rien, si ce n’est la pureté de cœur et une absolue loyauté à Dieu, ne peut être considéré en pensée. Souvenez-vous que Dieu est pour nous. Prenez l’épée de l’Esprit, la Parole de Dieu, et toutes les diverses armes énumérées par l’Apôtre. Elles constituent les « armes de la lumière », et elles sont appelées ainsi parce qu’elles s’obtiennent de la lumière de la Vérité.
En ce jour, il est certainement aussi important pour nous que pour l’Eglise du temps de l’Apôtre de revêtir ces armes et de nous dépouiller des œuvres des ténèbres. S’il fut un temps où toute l’armure était nécessaire, c’est bien maintenant. L’Eternel agit avec chacun de nous individuellement, aussi bien dans le dépouillement des œuvres des ténèbres, que dans le revêtement des armes de la lumière. Tous ceux qui revêtent ces armes se trouveront en accord avec l’Eternel et avec ceux qui sont vraiment siens. A mesure que les fidèles enfants de Dieu s’avanceront dans ce jour du Seigneur, ils verront de plus en plus « face à face » (Esaïe 52 : 8, D.) — [littéralement « œil à œil — trad.]. Nous croyons qu’il n’y eut jamais un temps comme le nôtre où tant de membres du Peuple de l’Eternel voient face à face les choses dont ils doivent se dépouiller et celles dont ils doivent se revêtir. Nous croyons qu’il n’y eut jamais un temps comme celui-ci où tant d’enfants de lumière arborent toutes les armes de la lumière. Par conséquent, nous avons d’autant plus de responsabilité à marcher comme enfants de la lumière, et non comme enfants de la nuit.
MEME CEUX QUI SONT PLEINEMENT CONSACRES SONT EN DANGER
Il est possible que des enfants de Dieu, même parmi ceux qui sont pleinement consacrés, assiégés par les soucis de cette vie, las de combattre contre le péché et le mal, ou quelque peu séduits par les choses présentes du monde peuvent s’être plus ou moins assoupis et, de ce fait, se trouver dans une situation telle qu’ils ont besoin d’être spécialement secoués par l’exhortation que donne l’Apôtre sous ce rapport à l’Eglise, et qui est particulièrement appropriée aujourd’hui « L’heure est venue de vous réveiller de votre sommeil ». L’heure est venue de nous examiner rigoureusement et sérieusement, de veiller avec plus de soin à ne pas laisser les choses de ce « présent monde mauvais » absorber nos pensées et notre énergie et mettre en danger nos espérances célestes qui se réaliseront bientôt, si nous demeurons entièrement fidèles jusqu’à la fin. Il est extrêmement important que nous cherchions à marcher avec plus d’attention avec Dieu, à être dans une communion plus intime avec Lui, à renoncer à nous-mêmes d’une manière plus absolue, à porter notre croix avec plus de zèle, à nous conformer plus fidèlement sous tous les rapports à toute la volonté de Dieu nous concernant. Cette volonté de l’Eternel, nous le savons, n’est pas déraisonnable, et Sa grâce qui nous suffit nous est promise pour chaque jour, pour chaque heure et pour chaque moment
Un examen méticuleux et pieux de notre cœur nous fera voir facilement où nous manquons d’être en conformité avec la parfaite volonté de Dieu. Si nous découvrons en nous quelque mauvaise habitude, nous la corrigerons. C’est ainsi que, de plus en plus, nous nous revêtirons du Seigneur Jésus-Christ (Rom. 13 : 14) — nous acquerrons la pensée ou disposition d’esprit de Christ, l’esprit d’amour et de loyauté qui Le caractérisait. Combien il importe, compte-tenu du temps très court qui nous reste encore dans cette vie, que nous nous réveillions tout à fait, et nous appliquions avec plus de zèle à cultiver la disposition d’esprit affectueuse qui est en Dieu et en Christ, l’amour qui recherche la gloire venant de Dieu plus que toute autre chose, qui est plein de tendre affection pour les frères, qui se repose sur les précieuses promesses, qui a pleinement confiance aussi bien dans les moments sombres que dans les jours favorables et pour qui il n’y a pas l’ombre d’un doute que toutes les bonnes choses promises dans la Parole de Dieu s’accompliront.
MARCHONS COMME IL CONVIENT A DES SAINTS
Dans le contexte, St. Paul donne cette exhortation : « Marchons honnêtement, comme en plein jour ». Il parlait des pratiques abjectes alors communes l’ivrognerie, les excès de table, la conduite dissolue, le libertinage. Nous ne devons pas nécessairement supposer qu’il voulait par là faire un reproche aux croyants chrétiens de Rome, mais leur adresser une exhortation pastorale pour les mettre en garde contre ces péchés, et leur rappeler que, comme Chrétiens, ils avaient adopté des principes qui étaient directement opposés à ceux qui prévalaient généralement. Des niveaux de moralité très différents étaient admis parmi les païens. Un très grand nombre des croyants de Rome étaient d’origine païenne et avaient été habitués à ces immoralités. C’est pourquoi, les paroles de l’Apôtre étaient des paroles d’avertissement, car nous ne pourrions supposer que les saints se rendraient coupables de telles choses.
Par ces paroles : « Marchons honnêtement comme en plein jour », l’Apôtre donne un clair avertissement. La plupart de ceux qui font des excès et qui s’enivrent le font la nuit ; c’est encore la coutume de nos jours. Les œuvres des ténèbres et le péché s’accommodent mieux de la nuit, pour une certaine raison. Les gens ont à s’occuper d’autres choses pendant le jour. Les méchants profitent de la nuit pour se livrer à la frivolité, à l’orgie et pour commettre leur crime. Le vice alors n’a plus de retenue. Les ténèbres semblent favoriser de telles œuvres, en les cachant plus ou moins. L’Apôtre indique que tout cela se fait dans cette grande nuit des ténèbres et du péché, mais que ceux qui sont en Christ ne sont pas dans les ténèbres, car ils ont été amenés à la lumière de Dieu.
Nous attendons le lever total de l’aurore du Matin de la nouvelle Dispensation ; nous nous efforçons de vivre en harmonie avec cette dernière. Ainsi l’Apôtre nous dit ici de marcher honnêtement, ouvertement, de manière que tous voient et connaissent notre vie, d’être sincères en tout point, de ne pas prêcher une chose et d’en pratiquer une autre.
Comprenant que le jour mentionné par l’Apôtre est le Jour millénaire, nous pouvons bien dire que rien, ayant la nature du péché, n’y sera permis. « C’est de Sion que viendra la loi ; c’est de Jérusalem que sortira la Parole de l’Eternel » (Michée 4 : 2). « Je prendrai le droit pour règle et la justice pour niveau ; la grêle emportera le refuge du mensonge et les eaux submergeront votre abri » (Esaïe 28 : 17). En ce jour-là, quiconque tentera de vivre dans l’orgie, dans l’ivrognerie ou dans n’importe quel péché, sera promptement puni. L’exhortation de l’Apôtre donne à entendre que nous, en tant que saints de l’Eternel, devrions vivre nomme ceux qui vivront quand ce Jour sera entièrement venu, quand le Soleil de Justice dardera ses rayons sur toute la terre.
C’est une partie de la victoire à remporter que vivre comme si ce Jour était pleinement introduit, comme si tout avait été pleinement révélé. Quiconque suivra ce conseil de l’Apôtre sur ce point obtiendra certainement une riche bénédiction. D’ailleurs, toute autre ligne de conduite se révélerait sûrement désastreuse pour nous comme Nouvelles Créatures en Christ.
W.T. 5768 – 1915