« L’âme de l’homme moderne est dans l’angoisse. Les haines politiques, l’intolérance religieuse, les distinctions entre les races et les préjugés nationaux la minent par le malaise spirituel qu’ils créent. » (The Christian Century.
L’énoncé précédent est en fait une constatation sincère d’une affliction qui devient universelle et à laquelle le monde actuel ne peut plus rester longtemps indifférent.
Ce malaise moral du genre humain a pour cause principale les lacunes gouvernementales d’aujourd’hui. Aucune question concernant le monde d’à présent n’est plus importante que sa forme de gouvernement. Il y a une forte impulsion de liberté d’une part et de dictature totalitaire de l’autre, et, entre les deux, tous les génies de gouvernements, aussi variés que contradictoires, opposant les idéologies, les fronts populaires, les forces réactionnaires, et les clans politiques et religieux — à noter une minorité — et tout ce que nous avons retiré de ce tumulte de voix et d’efforts inspirés par elles, produisent le chaos et la crainte. ” Voici votre Roi ” a pour but de définir par les prophéties la signification de ces événements, lesquels, vus à travers le faisceau lumineux delà Parole de Dieu, pourraient indiquer que l’homme moderne est uniquement capable de se créer de la misère pour lui-même aujourd’hui, et d’anticiper sur demain par ses angoisses.
L’auteur de « Voici votre Roi » ne suggère pas une idée pouvant résoudre les problèmes du monde, mais attire simplement l’attention, sans témérité ni crainte, sur ce que dit la Bible au sujet de la solution promise par le Grand Créateur. La race humaine ne doit pas être anéantie par les bombes atomiques ni par les guerres. La Chrétienté ne doit pas être détruite. Les forces de l’athéisme ne seront point triomphantes. Mais tous les méchants du monde présent seront condamnés, certains que beaucoup considéraient comme bons et non méchants seront jugés. Cependant, chaque personne intelligente, chaque sage, doit se placer en face des faits, c’est le but de ‘• Voici votre Roi “. Présentant la vérité sans torsion théologique et sans aucun malentendu traditionnel, son but n’est pas de détruire mais de construire, de bâtir la foi dans la Parole de Dieu en attirant l’attention sur la précision avec laquelle nos jours sont annoncés dans les prophéties et sur les bases de cette foi, permettre au lecteur de prendre courage et patience en vue des promesses se rapportant à demain.
Beaucoup de villes considérées jusqu’ici comme chrétiennes ont été entièrement détruites par des bombes et nombreux sont les humains dont la ration alimentaire suffît juste pour ne pas mourir de faim, des nations entières vivent dans des camps de concentrations et une moitié de la race humaine regarde l’autre comme criminelle. En face de toute cette misère, après les années de chaos qui ont succédé à une guerre dont on a supposé qu’elle devait apporter la liberté de conscience et d’action à chacun, n’est-il pas grand temps de chercher dans l’Evangile, source de la doctrine chrétienne, pour savoir pourquoi existe le mal, et ce que le Créateur prépare en notre faveur. C’est à cette fin que ” Voici votre Roi ” est publié. Et l’espoir fervent des éditeurs est que le lecteur relire de ce message encouragement et profit.
I
PORTRAIT DU ROI
Le temps des rois est révolu, dit-on, pourtant il est un Roi dont le jour se lève, alors que le monde entier décline et vit une situation des plus angoissantes. Bien des philosophes la considèrent comme insoluble, n’entrevoyant aucune issue nous permettant de sortir de ce chaos qui est manifeste partout. Un grand nombre de nations conclurent que le fait d’avoir à leur tête un roi était une entrave et les supprimèrent. Mais malgré que la plupart des rois s’en soient allés, les peuples ne sont guère plus satisfaits des gouvernements qui leur ont succédé. Alors que le monde épuisé souffre encore des conséquences de la deuxième guerre, des idéologies continuent à s’opposer les unes aux autres. Un tel monde est-il prêt à accepter un nouveau roi ? Admettons que les rois détrônés aient échoué dans leur mission, les gouvernements qui les ont remplacés ne donnent pas davantage satisfaction, et les peuples semblent être dans l’attente de ce qui pourrait arriver. N’est-ce pas justement dans une telle situation qu’un tout nouveau roi est souhaitable et même nécessaire.
L’opinion souvent émise est que pour sauver le monde de la ruine, et la race elle-même de la destruction, il faudrait à sa tête un surhomme assez sage et avisé pour dicter un nouveau plan de vie pour tous, avec le pouvoir de mettre à exécution ses projets et sauver la race de la destruction. Si le monde était persuadé qu’un roi aussi capable que sage puisse se charger d’exécuter de tels plans il l’acclamerait universellement.
Mais ce roi devrait nécessairement rompre avec toutes les traditions. Ce roi devrait être capable d’établir son autorité sans pour cela sacrifier la jeunesse du monde en faisant la guerre, sinon il ne serait en rien différent de ses prédécesseurs qui ont échoué, il ne ferait pas exécuter ses ordres sous la menace de la bombe atomique. Ce serait un roi qui porterait intérêt aux pauvres aussi bien qu’aux riches et respecterait les droits de l’homme noir aussi bien que ceux du blanc.
Un roi capable de se charger du monde chaotique d’aujourd’hui ne pourrait être que l’avocat d’une race supérieure, il aurait pour mission de s’intéresser à une seule race qui est la race humaine puisque tous les peuples sont membres de cette race unique. Il porterait autant d’intérêt aux Hottentots de la jungle, aux misérables, qu’à l’élite d’un peuple choisi.
Ce roi devrait posséder une très grande sagesse afin que personne ne puisse faire valoir des intérêts cachés donnant accroire à des prétentions justifiées dont la non exécution serait une entrave au bien-être général si son égoïsme reste insatisfait. Ce roi devrait posséder toutes les qualités qu’un des prophètes de la Bible attribue au roi dont l’Eternel a annoncé qu’il exercerait la royauté sur toutes les nations. A son sujet, nous lisons ce qui suit : L’esprit de l’Eternel reposera sur lui, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel. Il prendra son plaisir dans la crainte de l’Eternel, il ne jugera pas sur des apparences et ne rendra point d’arrêt sur un simple ouï-dire. Mais, il jugera avec justice les petits, il fera droit aux humbles de la terre. Il frappera la terre du sceptre de sa parole, et, du souffle de ses lèvres, il fera périr le méchant. La justice sera la ceinture de ses flancs (Es. 11 : 2-5).
Aucun des rois qui ont eu leur jour n’a possédé toutes ces qualités.
D’autre part, aucun roi ou gouverneur ou aucune puissance possédant moins de science, de sagesse, de justice et de pouvoir ne pourrait prétendre être capable de gouverner le monde d’aujourd’hui en apportant paix et satisfaction à tous les peuples. Un roi capable d’être le maître du monde devrait aussi être l’exécuteur de la prophétie donnée par le roi David (Ps. 72 : 1-8).
« 0 Dieu, confie au roi le soin d’exercer en ton nom la justice et donne au fils du roi ton esprit d’équité ! Qu’il juge ton peuple avec justice et tes humbles serviteurs avec droiture ! Que les montagnes et les coteaux procurent au peuple les fruits de la paix. Sous le règne de la justice, il fera droit aux opprimés de son peuple, il portera secours aux enfants du pauvre et il écrasera l’oppresseur. On te craindra tant que durera le soleil, tant que luira la lune, d’âge en âge. Le roi sera semblable à la pluie qui tombe sur la prairie fraîchement coupée, semblable à une ondée qui arrose la terre. Sous son règne, le juste prospérera au sein d’une paix profonde tant que la lune répandra sa clarté. Il dominera d’une mer à l’autre, depuis l’Euphrate jusqu’aux extrémités de la terre. »
Voici bientôt deux mille ans qu’un homme parcourait la Judée, ses disciples voyaient en lui celui que les prophètes avaient annoncé comme devant être le Souverain de la terre et qui aurait l’autorité. Il n’avait pas d’armée. Il ne cherchait pas à s’élever au détriment des autres. Il était réputé pour sa bonté. Il aimait tous les humains, était miséricordieux envers les insensés. Une des remarques les plus frappantes à son sujet dit : « Qu’il allait de lieu en lieu faisant le bien. » Ses contemporains n’étaient toutefois pas en mesure d’apprécier un si noble caractère, les chefs du peuple le haïssaient et par leurs accusations ils cherchaient à attenter à sa vie. L’une des accusations avait pour objet le fait qu’il se disait roi, amené devant le gouverneur romain pour être jugé, celui-ci lui demanda : « Tu es donc roi ? » A quoi Jésus répondit : « Je suis né et c’est pour cela que je suis venu dans le monde. » (Jean 18 : 37). Par ces paroles il prononça lui-même sa sentence de mort n’ignorant pas qu’un tel langage serait qualifié de trahison envers César.
Ce serviteur du peuple si bon, si sympathique, compréhensif et prêt au sacrifice était juif, l’apprenant, le gouverneur ne trouvant rien à faire pour le libérer permit à ses soldats de placer sur sa tête une couronne d’épines et le présenta au peuple en disant : « Voici votre roi. » Mais tous vocifèrent criant : « Crucifie-le, crucifie-le ! »
Bien que ce futur roi de la terre se livra volontairement à ses ennemis, sa vie et sa mort ont cependant apporté un changement dans le monde. Alors que ce roi fut crucifié par sa propre nation, la religion qui porta son nom devint la religion d’état de toute l’Europe, mais en contradiction avec ce que lui-même enseigna. En son nom, eurent lieu les guerres les plus sanglantes. Pacifiste il enseigna à ses disciples à aimer leurs ennemis et à faire du bien à ceux qui les haïssent, les avertissant que celui qui tirerait l’épée périrait par 1’épée (Matt. 26 : 52).
Il en fut ainsi. Les rois dont les temps sont échus établissaient leur puissance et cherchaient à la maintenir par 1’épée, pourtant ils ont tous péri et l’emploi généralisé de 1’épée n’a résolu aucun problème. Et la guerre mondiale n’a non plus résolu aucun problème. Malgré cela, la principale occupation des nations pour établir la paix et la bonne volonté sur la terre consiste à préparer une nouvelle guerre universelle.
C’est précisément pour cela que le monde a besoin d’un nouveau roi qui éliminera les principes et les méthodes qui n’ont conduit qu’à des échecs. Un roi dont l’idéologie serait la pratique de la bonne volonté parmi et envers tous les hommes. Un roi qui établirait son pouvoir sans l’aide de 1’épée, mais aurait le pouvoir du Créateur même, un roi qui manifeste un intérêt si plein d’amour envers ses sujets qu il donna sa vie pour eux, même jusqu’à mourir sur la croix, celui-là est le nouveau Prince de la terre, c’est Jésus de Nazareth.
Jésus fut crucifié, mais il donna à ses disciples l’assurance qu il reviendrait et il leur apprit à prier pour le royaume qu’il établirait alors sur la terre. Aujourd’hui que le monde va à sa ruine, victime de son égarement et de son égoïsme, le seul espoir de délivrance qui lui reste est la réalisation des promesses de son roi Jésus, qu’il reviendra et fera pour le monde ce qu’il est incapable de faire lui-même. La joie et l’espoir que nous procure cette promesse ont augmenté par l’assurance que ce jour où Jésus sera roi est près de paraître. Son aurore est sombre et orageuse, mais la lumière de sa présence et la puissance de son royaume se manifesteront sous peu. L’obscurité matinale fera bientôt place à un jour nouveau, lumineux de joie, de paix et de vie dont jouira l’humanité entière.
II
UN PEU INFÉRIEUR AUX ANGES
Je dis : Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’Homme, pour que tu prennes garde à lui ? (Psaume 8:5).
Que va devenir le monde ? Si les conditions actuelles de chaos et de détresse avaient eu lieu une génération plus vite, beaucoup en auraient tiré la conclusion que le retour de Christ devait être imminent et que le monde allait à sa fin. Mais, aujourd’hui, sous l’influence du modernisme, de la frivolité et de l’athéisme, qui s’étendent partout, les sentiments religieux ont presque complètement disparu. Si bien que, malgré la frayeur de la bombe atomique ou de la guerre bactériologique qui risquent de détruire l’humanité, on ne prend pas la peine de faire un rapprochement entre les conditions de détresse et de frayeur actuelles et ce que les prophètes ont annoncé dans la Bible.
Certainement beaucoup savent que la Bible nous annonce que Jésus reviendra. Cependant, l’interprétation erronée de cet enseignement biblique, comme elle nous est venue de l’âge des ténèbres, a fait que la question du retour de Christ est souvent considérée comme une sornette indigne de l’attention d’esprits sérieux et éclairés.
Parce qu’il est arrivé dans des temps assez éloignés que des personnes honnêtes, mais évidemment induites en erreur, sont montées sur le toit de leur maison vêtues de robes blanches pour attendre la venue de Jésus, descendant soudainement du ciel pour les emporter avec lui dans les nuages et laisser derrière eux une terre qui va être consumée par le feu. Pour de telles raisons le retour de Christ n’est pas considéré comme pouvant être une solution favorable aux problèmes de l’heure présente.
Ceux qu’une théorie si grotesque conduit à l’incrédulité ne peut encourir notre blâme. D’autre part, la sagesse humaine n’offre aucun espoir de sortir de la situation confuse dans laquelle l’égoïsme et la folie ont plongé l’humanité. Devant la question : N’y a-t-il donc aucune solution possible ? Nous répondons : La Bible elle-même donne la solution si nous cherchons sa propre réponse en harmonie avec elle-même. Elle nous dit que le Créateur de l’univers va intervenir lui-même dans ce temps de détresse et d’obscurité en envoyant sur la terre son divin représentant pour apporter la délivrance, et ce représentant c’est Jésus-Christ.
A la lumière de tant de phénomènes scientifiques de notre temps, le déplacement sur la terre d’un être dont la cité est d’ordinaire fixé en un tout autre lieu de l’univers, n’est certainement plus imaginaire. Nos hommes de science considèrent déjà comme possible d’envoyer une fusée volante à la lune. En considérant ces choses, nous devons nous rappeler que Dieu a ordonné tous ces mouvements, comme il a aussi fixé la marche d’innombrables autres corps célestes qu’il tient sous son autorité dans une étendue de millions d’années-lumière plus éloignées que la lune. Si l’homme avec ses possibilités limitées envisage un voyage jusqu’à la lune, rien n’empêche de croire que le Créateur de l’univers peut facilement envoyer un représentant à la terre s’il le juge à propos. La pensée que le Créateur de l’univers pourrait envoyer quelqu’un à notre planète ne devrait nous causer aucune difficulté. Mais une question se pose : Sommes-nous autorisés à croire que le Créateur ait des raisons d’attacher de l’importance à une si infime partie de son univers qu’est notre terre ? Cette question a été posée par les plus savants philosophes de la terre. David, le subtil chantre d’Israël, médita aussi ce sujet et trouva une réponse. Il écrit dans le Psaume 8 : 4-5 : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées : Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme pour que tu prennes garde à lui ? »
Sans télescope, David réalisa combien insignifiante était notre terre comparée à l’oeuvre de Dieu qui s’étendait si loin et si haut devant lui, nuit après nuit, dans toute sa splendeur et sa gloire. Esaïe, le prophète, comparait les nations de la terre à une goutte d’un seau comme la poussière sur une balance (Esaïe 40 : 15). Nous ne sommes pas surpris quand David se pose la question pourquoi Dieu, par les prophètes, a porté tant d’intérêt aux humains, promettant de leur envoyer celui qui délivrerait l’humanité du péché et de la mort, celui qui deviendrait un grand roi qui gouvernerait et bénirait les nations.
David nous donne la réponse à sa propre question en disant de l’homme que Dieu l’a créé un peu inférieur aux anges, l’a couronné de gloire et d’honneur, lui a donné la domination sur la terre et sur toutes choses qui s’y trouvent. Le Créateur a donc fait de l’homme un roi pour gouverner cette partie de l’univers. Ce roi de la terre est entré en conflit avec son Créateur en enfreignant ses lois et de ce fait il a été détrôné, mais Dieu a donné la promesse qu’il prendrait des dispositions qui permettront à ce roi déchu d’être réhabilité et de retrouver la domination perdue sur la terre avec tous les privilèges, s’y rapportant.
L’homme fut créé un peu inférieur aux anges, nous ne savons pas grand-chose des anges si ce n’est que la Bible nous dit qu’ils existent, qu’ils ont des facultés d’intelligence et de puissance de toute façon supérieure à l’homme.
Bien des personnes n’admettent pas l’existence des anges parce que, disent-ils, on ne peut croire à une chose qu’on ne peut pas voir. Ce que sont les anges, comment ils sont, quelle est leur manière de vivre, quel est leur rôle dans les desseins de Dieu ? Toutes ces questions sont de moindre importance devant les questions qui nous préoccupent. Il est simplement important d’admettre que de tels êtres existent, car leur activité est en relation étroite ave les dispensations de Dieu envers le genre humain et son intention de nous envoyer du ciel son royal représentant.
Il est donc raisonnable d’admettre que l’homme n’est pas la créature la plus glorieuse de l’univers. Celui qui serait trop imbu de son importance pourrait trouver puéril de présenter un tel sujet. Pouvez-vous vous imaginer un être humain, si savant soit-il, regarder le vaste univers qu’une puissante lentille de télescope déploierait à ses yeux et s’imaginer être la créature la plus intelligente, la plus puissante et la plus importante de l’univers !
Combien déraisonnable serait l’attitude d’une telle personne qui, malgré tout, ignore comment l’univers a été créé et les lois qui régissent la marche des innombrables corps célestes vus à l’aide d’un télescope et qui, jamais, ne se heurtent. Et qui peut mesurer l’étendue infinie qui dépasse ce que peut révéler un de nos récents télescopes ? Tout ce que nous savons c’est que l’homme est parvenu à combiner avec des matières tirées de la terre un télescope lui permettant d’étudier la marche de certains mondes et savoir, selon sa vitesse, où ce monde se trouvera dans quelques centaines d’années, mais il ne peut concevoir pourquoi cette vitesse ne change pas.
Les savants ont découvert que chaque matière est composée d’atomes, ils peuvent même diviser les atomes, mais ils sont incapables d’en créer un.
Mais, malgré les millions de choses qui se déploient devant eux et qu’ils seraient incapables de créer, malgré les forces et les lois qui leur sont inexplicables, le savant incroyant, ainsi que le non-savant, continuent à dire qu’ils ne peuvent croire ce qu’ils ne peuvent pas voir, dans la naïve pensée d’être eux-mêmes des êtres importants dans l’univers. Le pathétique d’un tel état d’esprit est saisissant bien qu’un petit nombre le reconnaisse.
Il existe tant de choses auxquelles notre science d’écolier ne comprend rien, ni le but pour lequel ces choses furent créées, ni quelle est la loi qui les régit, ce qui prouve abondamment qu’il existe, quelque part dans l’univers, une intelligence et un pouvoir de beaucoup supérieurs au nôtre.
N’avons-nous donc pas lieu d’admettre que le Créateur de ce grand univers, s’il jugeait la chose opportune, pourrait envoyer sur notre terre un être d’un ordre et d’une intelligence supérieure venant d’une sphère plus élevée, qui aurait une influence puissante sur les affaires des hommes ? La Bible nous assure que telle est justement l’intention de Dieu. David fait allusion, en parlant de l’homme, qu’aux yeux de Dieu il a assez d’importance pour qu’il lui soit envoyé un visiteur venant du ciel.
Mais dans quel but Dieu enverrait-il ce visiteur à la terre ? Toutes les prophéties de l’Ancien Testament concernant les dispositions de Dieu et les enseignements du Nouveau Testament précisent que l’humanité s’est rebellée contre Dieu et contre ses lois et, qu’à cause du péché et de son égoïsme, le genre humain irait finalement à la ruine si le Créateur ne prenait pas des dispositions qui lui soient favorables. Précisément, ces dispositions ont été prises par Dieu en faveur des hommes ; ne lisons-nous pas que Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3 : 16). Jésus fut le messager venu du ciel pour sauver l’humanité rebelle. Il nous a donné une parabole merveilleuse pour illustrer notre condition, dans cette figure, un troupeau de cent brebis représente l’univers. Une de ces brebis s’est égarée, alors le berger est parti à sa recherche et l’a trouvée. Cette brebis représente le genre humain. Jésus est le bon berger, qui vint sur la terre pour ramener l’humanité de son égarement et de la mort.
Oui, hélas ! La race humaine est perdue. David nous dit que l’homme a été créé un peu inférieur aux anges, couronné de gloire et d’honneur et reçut tout pouvoir sur les créatures inférieures de la terre. Cette assertion de David est relevée dans le Nouveau Testament et complétée par ces mots : « Tu as mis toutes choses sous ses pieds, mais nous voyons couronné de gloire et d’honneur ce Jésus qui a été fait pour un temps inférieur aux anges, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrit la mort pour tous. » (Hébreux 2 : 8-9).
Nous devons reconnaître que toutes choses ne sont pas encore au pouvoir de l’homme, il a démontré depuis longtemps qu’il est incapable de se gouverner lui-même et encore moins capable de gouverner le monde entier. Le Créateur donna l’ordre à l’homme de croître, de multiplier, de remplir la terre et de la dominer. Mais il perdit tout pouvoir de domination, ainsi que son droit à la vie éternelle, lorsqu’il transgressa la loi divine. L’homme fut chassé du jardin d’Eden alors que fut prononcée contre lui la sentence : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (Gen. 3 : 19).
Nous ne devons pas oublier que la sentence prononcée condamnait l’homme à la mort et non à des tourments éternels comme l’enseigna la théologie du Moyen Age. De même, il n’est pas exact que, puisque Dieu mettait fin à la vie de l’homme sur la terre, il deviendrait après sa mort un être spirituel qui vivrait dans une sphère plus élevée. L’homme a été créé pour vivre sur la terre, un peu inférieur aux anges et rien nous dit, dans la Bible, qu’il est dans l’intention de Dieu de transformer l’homme en ange après sa mort.
L’homme a été créé, « un être humain parfait » à l’image de Dieu, c’est-à-dire pourvu de raison et capable de discerner le bien du mal, il y a de cela 6.000 ans. Au long de toutes ces années, l’homme a dégénéré et de nos jours nous ne sommes plus à même de nous représenter ce qu’est un homme parfait. Tous nous sommes imparfaits et mortels, déformés d’esprit et de corps, nos facultés dégénèrent et nos corps dépérissent. La perfection originelle du corps et de l’esprit a disparu, pour faire place à l’égoïsme qui mène la race humaine à la destruction.
Pourtant, le Créateur n’a pas cessé de porter un intérêt bienveillant à sa créature récalcitrante, il fit la promesse qu’il enverrait aux humains un visiteur venant du ciel, un tel visiteur qui pourrait leur venir en aide et les arracher du péché et de la mort. Ce visiteur fut Jésus et, à sa naissance, un ange proclama : « Ne craignez point, car aujourd’hui vous est né, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2 : 10-11).
Un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Combien profond est le sens de ces paroles. Le monde avait véritablement un urgent besoin d’être sauvé, et le monde attend encore ce salut, une délivrance qui, selon les promesses de Dieu, devait lui parvenir par Christ, qui naîtrait dans le monde comme « une semence », et, en germant, apporterait à toutes les familles de la terre la bénédiction. Il devait être le grand dispensateur de vie et le médiateur entre Dieu et les hommes, « le Prince de la paix ». Son règne devait s’étendre à toutes les nations (Esaïe 9 : 6-7 ; Zach. 14 : 9). Assurément, il devait être un puissant Sauveur et ce fut le grand privilège des anges d’annoncer aux bergers sur les monts de Judée, dans cette sainte nuit, la naissance de ce Prince si longtemps attendu.
Mais d’où venait cet enfant merveilleux ? La parole de Dieu est précise à ce sujet. Dans Jean 1 nous apprenons que Jésus, dans son existence pré-humaine, était le Logos, c’est-à-dire le porte-parole de Dieu, qu’il participa à toute l’œuvre créatrice. Ce puissant, nous dit l’apôtre, fut fait chair et habita parmi nous. C’est donc ici la première phase de la réalisation d’une promesse d’envoyer un messager à la terre, et c’est le porte-parole du Créateur lui-même qui vint faire connaître son amour pour ses créatures déchues.
Mais pourquoi ce messager de haute naissance vint-il visiter la terre dans des conditions si modestes, si dépourvues de gloire et de splendeur ? L’apôtre nous répond que : « Jésus fut fait chair, afin de souffrir la mort pour tous. ». (Héb. 2:9). L’homme ayant été créé un peu inférieur aux anges, Jésus fut abaissé à sa nature, afin d’être le prix correspondant à la nature parfaite d’Adam. Oui, Jésus fut fait chair pour souffrir la mort pour tous et non pour devenir un gouverneur humain. Le but principal de sa venue fut atteint lorsqu’il souffrit la mort pour tous. Jésus dit à ses disciples : « Je donne ma chair pour la vie du monde », et il accomplit ce sacrifice volontairement et libéralement sur la croix à Golgotha (Jean 6:51).
C’est la mort de l’homme Christ-Jésus qui ouvrit à l’humanité le chemin du rétablissement et du retour à la vie et c’est ce que l’apôtre fait ressortir dans Hébreux 2 : 8-9. « Cependant nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient soumises, mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges…, afin que par la grâce de Dieu il souffrît la mort pour tous, » Nous pouvons donc discerner qu’un acte important a été accompli dans cette œuvre de délivrance du genre humain. Pourtant, l’humanité est toujours dans sa déchéance, elle meurt toujours, elle est toujours dominée par le péché et l’égoïsme et déclare toujours la guerre à ses semblables. Aujourd’hui, les découvertes les plus géniales faites par les savants sont des instruments de destruction tels qu’ils mettent en question l’existence des humains sur la terre.
Néanmoins, la première phase, par laquelle Dieu a manifesté sa bonne volonté envers les hommes en vue de la délivrance des humains pour les arracher à la mort, est un fait accompli. Nous voyons que les humains meurent toujours, mais nous savons aussi que Jésus est venu et qu’il est mort pour eux, et, de ce fait, nous savons que l’achèvement du plan de Dieu pour la délivrance de l’humanité, pour la sauver de la mort, la rétablir à une vie heureuse, lui rendant sa royauté sur les créatures inférieures et la couronnant de gloire, se réalisera, nous savons que cette œuvre est en voie de réalisation.
III
UN TEMPS INTERMÉDIAIRE
« Allez, faites des disciples de toutes les nations. » (Matt. 28 : 19). L’apôtre nous dit que Jésus est mort quant à la chair, mais rendu vivant Esprit (1 Pierre 3: 18). Ayant donné sa chair pour la vie des hommes, il fut élevé à nouveau au-dessus de la condition terrestre. Comme homme, Jésus fut abaissé un peu au-dessous des anges, mais à sa résurrection il est devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur (Héb. 1 : 4). Il est encore écrit de Jésus qu’il a été élevé beaucoup au-dessus des anges, au-dessus de toute principauté et puissance et tout nom qui se peut nommer, il est assis maintenant à la droite de la Majesté Divine qui gouverne le monde entier. » (Eph. 1 : 20-23 ; Phil. 2 : 5-11 ; Héb. 10 : 12).
Nous honorons nos héros et récompensons ceux qui risquent leur vie pour sauver celle des autres, par-là, nous faisons acte de justice, cet acte est une imitation de ce que fit le Créateur qui honora Jésus pour sa fidélité en lui donnant une position de gloire et d’immortalité. Jésus fut élevé au-dessus des anges et reçut un nom au-dessus de tout autre nom qui se peut nommer Jéhovah, dont la puissance et la sagesse créèrent l’univers, ressuscita Jésus d’entre les morts et lui donna une nature qui est au-dessus des hommes et des anges, la nature divine elle-même.
En divisant les atomes, l’homme parvient à libérer une énergie qui jusqu’ici lui était tenue cachée, mais il le fait au risque de détruire la race humaine tout entière. Dieu, qui a créé cette énergie, lui est de beaucoup supérieur. C’est donc lui qui saisit Christ mort, lui rendit la vie et, l’élevant à sa droite, lui remit tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Matt. 28 : 18).
A cette pensée, nous sommes remplis d’une crainte révérencielle. Est il surprenant qu’une telle intervention divine en faveur de celui qui, tout en mourant pour nos péchés, fut injustement condamné à mort eut un tel effet sur la marche du monde. Si la découverte de l’énergie atomique introduit le monde dans une ère nouvelle, est-il étonnant que l’intervention du pouvoir de celui qui créa l’atome marque aussi l’introduction à un âge nouveau, c’est-à-dire l’ère chrétienne, autrement dit la période intermédiaire entre la première et la seconde venue de Christ.
Mais ne nous faisons pas de fausses idées de la signification d’ère chrétienne. Beaucoup de choses se sont passées au nom du christianisme qui ne furent rien moins que chrétiennes. Ainsi, ce ne fut certainement pas chrétien qu’une nation chrétienne fasse la guerre à une autre nation chrétienne, et cela au nom de Christ. Les guerres des croisades n’eurent rien de chrétien. La soi-disant sainte inquisition, pratique d’une religion inhumaine, faite de haine et d’intolérance, pratique la plus anti-chrétienne, la plus diabolique de l’âge des ténèbres, la persécution des juifs n’eut non plus rien de chrétien.
La doctrine des tourments éternels réservés aux méchants n’a rien de chrétien non plus. La messe dite pour les morts avec la prétention qu’elle facilite la sortie, et diminue les souffrances de ceux qui sont au purgatoire, cette pratique n’est autorisée, ni par les enseignements de Christ, ni par ses apôtres. La vente des indulgences, des images bénies remises contre argent sonnant, toutes ces pratiques n’ont rien de chrétien et sont des coutumes impies. Elles n’ont rien à voir avec l’œuvre de Dieu pendant l’âge de l’Evangile.
Ce qui a été nommé du nom désuet de chrétienté n’avait rien de chrétien. Les Etats d’Europe associés avec l’Eglise se sont arrogé ce droit d’états chrétiens ou représentants du Royaume de Christ, cela bien à tort. L’union qui se fit entre l’Eglise apostolique et les gouvernements civils est annoncée dans la Bible et qualifiée de prostitution.
Ce que dit la Bible au sujet de cette union illicite entre l’Eglise et l’Etat est définie par l’image d’une femme dissolue assise sur une bête écarlate, elle enivre toutes les nations avec le vin de sa fornication (Apo. 17 : 2). Rien d’étonnant à ce que les nations d’Europe fussent continuellement engagées dans une ronde de guerres, d’effusion de sang, de haine pendant les plus beaux jours du pouvoir ecclésiastique de l’Eglise romaine. Une telle débauche n’avait rien de chrétien et n’avait rien à voir dans les plans de Dieu pour l’ère chrétienne.
Toutes ces méchancetés ne sont que l’oeuvre d’humains égoïstes, pratiquées au nom de Christ, elles ont semé la confusion dans des millions d’esprits, faussant le but et les principes de l’Evangile, si bien que beaucoup ont perdu la foi en la Bible. De nos jours, les esprits bien pensants plus éclairés réalisent qu’une religion qui favorise le mal est une bien mauvaise religion, et que le monde se trouverait mieux sans elle. Nous sommes du même avis, mais cependant nous engageons les esprits soucieux de vérité à ne pas s’arrêter là, à chercher plus profond, tout en rejetant les superstitions, s’efforcer de découvrir la lumière et les trésors de vérité cachés dans la Bible. A la clarté des événements actuels, ces vérités déploient une lumière céleste qui pénètre l’obscurité et permet de discerner quel est encore le chemin à franchir pour atteindre la paix et la vie éternelle que Dieu nous promet dans sa parole.
Quelle a donc été l’oeuvre de Dieu envers notre terre depuis que Jésus l’a quittée ? Dans la faible mesure où les enseignements de Jésus ont trouvé un écho, là le monde a bénéficié d’une heureuse influence améliorant sa condition, nous n’en pouvons douter. D’autre part. Le fait que bien des nations n’ont pas toujours mis en pratique les principes chrétiens dans leurs relations entre elles n’implique pas que le christianisme ait été en lui-même un échec. Aussi étrange que cela puisse paraître, Jésus n’a pas donné pour mission à ses disciples de convertir le monde pendant cet âge. Il chargea ses disciples d’aller prêcher l’Evangile aux nations et de faire parmi elles des disciples. Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations (Matt. 24 : 14). Les Ecritures ne disent pas que toutes les nations seront gagnées à la cause de Christ, mais bien plutôt qu’il est dans les desseins de Dieu de choisir parmi les nations un peuple qui soit consacré à son nom (Actes 15 : 14).
Le Nouveau Testament parle beaucoup du choix de cette classe d’élus, il leur fait la promesse que, s’ils ont part aux souffrances de Christ et meurent avec lui, ils régneront aussi avec lui, ils partageront sa gloire et s’assiéront avec lui sur son trône. Jésus a promis à ses disciples d’aller leur préparer une place et de revenir pour les prendre avec lui (Jean 14 : 1-3 ; Rom. 8 : 17 ; Apo. 3 : 21). Toutes ces étonnantes promesses se complètent dans ce sens que les disciples de Christ obtiennent la justification par Christ dans cet âge de l’Evangile et ont l’espoir, en marchant fidèlement sur ses traces, d’être aussi élevés au-dessus des anges et de recevoir avec Christ la nature divine que le père céleste donna à son fils comme récompense à sa fidélité. L’apôtre appelle cette vocation « une vocation céleste » (II Pierre 1 : 4 ; Héb. 3:1).
L’appel et le choix de ces cohéritiers de Christ sont basés sur leur acceptation de l’Evangile et leur obéissance à ses principes en restant fidèles à leur maître, c’est là ce qui fut le programme de Dieu pour cet âge de l’Evangile.
La mise en action de ce plan a débuté à Pentecôte, c’est alors que la puissance invisible de Dieu, le St-Esprit, est descendue sur ses disciples réunis, il a illuminé leur esprit et leur a donné le pouvoir d’enseigner et de proclamer les oracles de Dieu. L’effet de la proclamation de l’Evangile fut surprenant à ce jour de Pentecôte, mais, à l’enthousiasme des croyants, succéda la persécution, conséquence de la prévention et de l’intolérance. Le combat entre les ténèbres et la lumière se renouvela alors et il a persisté jusqu’à nos jours. La vérité et ses défenseurs ont toujours paru être du mauvais côté.
Il en fut ainsi pour Jésus, qui, malgré qu’il « était la lumière du monde », fut crucifié. Jésus dit aussi à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde. » Mais bien qu’ils aient laissé briller la lumière de tout leur pouvoir, ce ne fut qu’une faible lueur dans ce monde de ténèbres et de péché. Les porteurs de lumière ont été frappés d’ostracisme, persécutés et mis à mort.
Jésus a prédit ces choses par ces paroles : « Vous aurez des tribulations dans le monde mais prenez courage j’ai vaincu le monde. » (Jean 16 : 33). Les disciples de Jésus ont aussi vaincu le monde, non en le dominant ou en ayant une autorité sur lui, mais en triomphant dans leur cœur, de son esprit d’égoïsme, donnant comme Jésus leur vie en sacrifice, afin que d’autres soient bénis.
Nous ne prétendons pas que la vérité et ses adeptes ont toujours fini sur l’échafaud, mais ce n’était pas un échafaud, c’était un autel, un sacrifice agréable à Dieu. Son peuple a comme Jésus prouvé son amour pour ses ordonnances, il a marché dans ses voies avec fidélité dans le sacrifice. Il a fait preuve de désintéressement, aimant la justice en harmonie avec la loi divine d’amour.
Ils ont appris à aimer leurs ennemis comme Dieu aime les siens. C’est de cette manière qu’ils se sont préparés à participer avec Christ dans l’œuvre de bénédiction et de rétablissement de l’humanité sur cette terre.
Voilà en quoi consiste l’œuvre de Dieu pendant 1 ère chrétienne, révélation d’une sagesse et miséricorde infinie de Dieu. Paul parle des chrétiens comme étant ouvriers avec Dieu (1 Cor. 3:9).
Le Créateur avec toute sa sagesse et sa puissance pourrait certainement se passer d’aides tels que peuvent l’être des humains faibles et mortels. Mais puisqu’il en a décidé ainsi, il doit certainement avoir ses raisons. Un des qualificatifs attribués à Jésus est celui de médiateur, c’est-à-dire celui qui est placé entre deux parties adverses cherchant à les réconcilier (II Cor. 5 : 18), nomme aussi les disciples ministres de la réconciliation. Ils sont donc préparés pour former un comité de réconciliation comme représentants du genre humain ; unis à Jésus, ils auront part à l’œuvre de réconciliation entre Dieu et l’humanité égarée. Quelle grâce merveilleuse !
Les promesses relatives à la vocation des disciples ont été bien mal interprétées. Les conceptions religieuses disent que c’est la volonté de Dieu de transférer le plus d’humains possible dans le ciel, que Dieu n’aurait nullement l’intention de conserver la race humaine comme telle, que l’existence humaine n’est qu’une première phase et que la mort l’introduit dans une existence supérieure spirituelle et céleste.
Cet enseignement prétend que tous ceux qui ont accepté Christ comme leur Sauveur avant de mourir vont au ciel et que tous les autres vont en enfer, où les attendent les tourments sans fin. Il a aussi été admis que l’œuvre des chrétiens dans cet âge est de sauver autant d’humains que possible, afin de leur épargner un avenir dans les tourments éternels qui attendraient sûrement après leur mort.
Les conséquences de tous ces malentendus sont que la vraie destinée de l’homme a été bien mal comprise. Peu nombreux sont ceux qui ont pris garde aux promesses de Dieu, qui parlent d’un « Rétablissement », d’une résurrection des morts pour leur permettre de vivre pour toujours sur la terre. Les promesses de Dieu, concernant une future vie spirituelle et céleste couronnée de gloire et d’honneur et d’immortalité, ne sont offertes qu’à une classe de disciples de Christ qui les obtiendront au prix du sacrifice de leur vie comme le fît Jésus.
Le lecteur purement occasionnel de la Bible n’a pas saisi que, selon le programme divin, s’accomplit dans l’âge actuel une œuvre de sélection de l’Eglise de Christ. Cette Eglise-là sera glorifiée, élevée bien au-dessus des anges, des principautés et des puissances, réunie avec Christ, elle deviendra la source de vie et de bénédiction pour toute l’humanité.
L’œuvre que Dieu accomplit pendant l’âge actuel a débuté à Pentecôte et se poursuit sans se faire remarquer, à l’insu du monde. Son action est si étendue et sa signification si grande qu’il n’est pas surprenant qu’elle n’ait pas été saisie et qu’elle soit, de ce fait, mal interprétés. Les conséquences de cette fausse conception furent de faux enseignements et l’établissement d’une contrefaçon du règne de Christ. Ainsi, toute créature humaine gémit, se trouve dans les douleurs de l’enfantement pendant la durée du péché et de la souffrance, attendant la manifestation des fils de Dieu, attendant et soupirant sans le savoir que l’œuvre de cet âge soit accomplie et que tous ceux qui ont été choisis pour devenir des fils de Dieu et des cohéritiers de Christ soient élevés au-dessus des anges et participent avec lui au royaume de bénédictions qui est près d’être révélé (Rom. 8 : 22-19).
IV
DE LA MÊME MANIÈRE
« Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé d’avec vous dans le ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter. » (Actes 1 : 11).
Plus de 33 ans s’étaient passés depuis qu’un ange avait annoncé aux bergers de Judée la naissance de Jésus leur disant qu’il serait le Sauveur du monde. Sa naissance avait été prédite par les prophètes, qui définirent sa mission comme étant celle d’un roi sur les nations auxquelles il apporterait la paix, mais il fut reconnu par un bien petit nombre pour être celui dont l’es prophètes avaient parlé. Cependant, ses disciples connurent que Dieu était avec Lui, car n’avaient-ils pas été témoins de ses œuvres merveilleuses ? Il guérit des malades, ressuscita des morts, mais, après une courte période de son ministère, prêchant la vérité se rapportant au royaume de Dieu, représentant les bienfaits du royaume, accomplissant des miracles, les ennemis de Jésus se saisirent de lui et le mirent à port.
Un nombre incalculable d’erreurs judiciaires se sont produites dans l’histoire, dues à l’ignorance ou à la prévention de ceux qui étaient chargés de faire respecter les lois. Ces erreurs sont rarement publiées et bientôt oubliées par tous, excepté par ceux qui en sont victimes. Dans le cas de l’homme de Galilée, il en fut autrement. Il fut cloué à la croix, y demeura jusqu’à ce que mort s’ensuive et cela non parce qu’il aurait violé une quelconque loi de son temps, mais victime des préjugés et de l’intolérance religieuse de ses adversaires. Cet acte fut une grossière erreur judiciaire et une parodie de justice, mais elle fut le tournant d’une histoire et marqua l’entrée à une ère où les notions de religion s’élevèrent et formèrent une civilisation nouvelle plus digne que jusqu’ici. Ce fut la naissance de l’ère chrétienne. Ce ne fut qu’un petit nombre de ses disciples qui ne perdit pas la foi en Jésus lorsque la foule cria : « Crucifie-le, crucifie-le. » Dans ce petit nombre se trouvait Marie-Madeleine ; tôt le matin qui suivit le Sabbat, elle se rendit au tombeau de son bien-aimé Seigneur et « le trouva vide ». Elle communiqua la chose à deux de ses disciples qui s’y rendirent aussi et constatèrent qu’il en était ainsi. Ils reprirent le chemin die la ville, tandis que Marie demeura près du tombeau demandant si ses siens l’avaient peut-être trompée, que personne n’avait enlevé le corps de Jésus, elle entra à nouveau dans le tombeau, espérant après tout que son Seigneur y serait encore. A ce moment, elle se trouva en face de deux anges qui avaient pris une forme humaine. L’un était à la tête et l’autre au bas de la pierre sur laquelle le corps avait été déposé. Marie pleurait amèrement et, en réponse aux questions des deux étrangers, elle expliqua que le corps de son maître devait avoir été emporté et qu’elle ignorait où on l’avait mis. Sortant du tombeau, elle crut rencontrer le jardinier qui lui demanda pourquoi elle était si triste ? Persuadée que c’était le jardinier et supposant qu’il n’avait pas quitté les lieux depuis que Jésus avait été déposé au tombeau, elle lui demanda qui avait enlevé le corps et où on l’avait mis. Son interlocuteur savait certainement ce qu’était devenu Jésus, car il était Jésus lui-même, « Jésus ressuscité ». Et la voix qui lui était familière et qui avait si souvent touché son cœur se fit entendre lui disant : « Marie ». Il ne ressemblait pas à Jésus et n’était pas vêtu comme Jésus l’était habituellement. Marie reconnut la voix et sut qu’il était vivant, elle sut qu’elle avait vu Jésus, mais elle se rendit compte qu’il était maintenant différent. Soudain, il disparut de devant elle, elle ne le vit plus.
Plus tard, Jésus se joignit à deux de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs et s’entretint avec eux. Ils ne le reconnurent qu’au moment où Il rendit grâce avant le repas du soir. Ils ne l’identifièrent pas d’après sa physionomie, mais à son expression, à sa manière de rendre grâce avant le repas.
Une autre fois, Jésus apparut dans une chambre haute où les onze apôtres étaient réunis. La porte était fermée, mais Jésus entra sans l’ouvrir. Cette fois, Jésus se fit connaître à son apparence extérieure.
Marie avait vu un étranger. Deux des disciples avaient également vu un étranger et s’étaient entretenus avec lui. Les onze dans la Chambre haute virent leur maître comme ils l’avaient toujours connu. Plus tard, un groupe de disciples vire Jésus sur les rives du lac et le prirent pour un pêcheur. Jésus resta avec ses disciples pendant quarante jours après sa résurrection, mais ils ne le virent qu’en quelques brèves occasions. Oui, il était différent, si différent qu’ils étaient confondus par sa présence et se demandaient s’ils pouvaient continuer à être ses disciples.
Après que Jésus par la puissance du Créateur fut réveillé des morts, il dit à ses disciples : « Toute puissance m’a été donnée dams le ciel et sur la terre. » Si notre foi peut accepter cette déclaration, alors nous n’aurons aucune peine de croire qu’un être aussi puissant ait la faculté d’apparaître et de disparaître, aller et venir comme un souffle et se manifester comme un jardinier, un étranger, paraître dans une chambre fermée ou sur les rives d’un lac. Il pouvait se tenir auprès de ses disciples sans qu’ils s’en rendent compte. Jésus qui s’était abaissé un peu au-dessous des anges, en venant sur la terre donner sa vie pour l’humanité pécheresse, reçoit maintenant la récompense pour sa fidélité. Ses ennemis le mirent à mort quant à la chair, mais Dieu l’a ressuscité « Esprit ». Maintenant, il n’est plus chair puisqu’il a donné sa nature humaine pour les péchés du monde.
Jésus a été ressuscité et il est demeuré pendant quarante jours encore près de ses disciples bien qu’ils ne le virent que très rarement. Ses rencontres avec eux furent toujours brèves et chaque entrevue différait de l’autre si bien que les disciples durent faire la conclusion que quelque chose était changé et que Jésus possédait des qualités et un pouvoir qu’ils ne pouvaient saisir. Enfin, Jésus se trouva pour une dernière fois parmi eux. Ses disciples étaient maintenant fermement convaincus que leur maître était ressuscité et qu’ils n’avaient pas été victimes d’hallucinations provoquées par la surexcitation de leur esprit.
Avant sa crucifixion, Jésus avait fait comprendre à ses disciples que le royaume qu’ils attendaient et que Jésus devait établir ne le serait pas immédiatement. Il les avait prévenus qu’il partirait, mais qu’il reviendrait et qu’à son retour se réaliseraient les promesses de Dieu pour l’établissement de son royaume. L’esprit des disciples n’était pas encore éclairé, et ils comprirent, à ce moment, difficilement les exposés de Jésus. Cependant, une certaine notion de ses exposés leur était pourtant restée et, peu avant sa mise à mort, dans un entretien avec Jésus, ils lui avaient posé la question : « Quel sera le signe de ta venue et de la fin de l’âge ? » (Matt. 24 : 3).
Après cela, Jésus fut séparé d’eux par la mort et malgré que cette séparation ne dura que trois jours lorsqu’il leur apparut, il n’était plus le même ; Au cours des quarante jours qui suivirent sa résurrection, Jésus apparut plusieurs fois à ses disciples qui devaient certainement se demander ce que tout cela voulait dire. Lorsque Jésus leur apparut pour la dernière fois, ils le questionnèrent à nouveau sur le sujet qui leur tenait tant à cœur, c’est-à-dire « Le royaume ». « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » (Actes 1:6). Pensaient-ils que ce que Jésus leur avait dit de son départ et de son retour était sur le point de se réaliser et que le moment de l’accomplissement des prophéties concernant ce royaume était arrivé
Mais ils furent désappointés ! La réponse de Jésus leur montra que ce n’était pas à eux de connaître le temps de l’établissement de ce royaume sur la terre. Mais pour eux, leur fit-il comprendre, ils auraient entre temps une œuvre à accomplir. Jésus leur dit de rester à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils aient reçu le Saint-Esprit qui leur donnerait pouvoir et autorité pour publier le message de l’Evangile sur toute la terre. Puis, à leur grand étonnement, ils virent Jésus disparaître dans une nuée qui le déroba à leurs regards stupéfaits.
Pendant qu’ils étaient là consternés, essayant de comprendre un événement qui dépassait leur entendement, deux anges leur apparurent les assurant que ce même Jésus, dont le pouvoir dépassait leur compréhension, reviendrait du ciel de la même manière qu’ils l’y avaient vu monter (Actes 1 : 10-11). Ils eurent alors la réponse à la dernière question posée à Jésus. Une seconde venue de Jésus était encore future. Ils venaient d’être témoins du départ dont Jésus leur avait parlé. Maintenant, ils savaient que toutes les merveilleuses promesses de Dieu concernant son royaume et les bénédictions qui en découleraient auraient leur accomplissement pour eux et pour toute la race humaine quand il reviendrait, lorsque Jésus reviendrait de la même manière qu’il s’en était allé.
Jésus a quitté ses disciples ! Dès ce moment, et jusqu’à la fin de l’âge, chaque vrai chrétien aspire à son retour, attendant la réalisation de toutes les glorieuses promesses qui sont restées non accomplies à son départ. Il vint sur la terre comme Roi, mais il mourut comme un malfaiteur. II vint pour délivrer Israël de la domination des gentils, mais les chefs religieux d’Israël crièrent : « Crucifie-le, crucifie-le. » Les prophètes de Dieu avaient annoncé que Jésus aurait les nations» pour héritage et les extrémités de la terre pour possession (Ps. 2:8). Mais il fut mis à mort par un gouverneur romain. Il était venu pour guérir les malades et réveiller les morts. Il, soulagea effectivement quelques souffrants de son temps et réveilla quelques morts, mais son œuvre fut tôt interrompue par ses ennemis, et ses adversaires firent la conclusion que celui qui avait aidé aux autres était incapable de se délivrer lui-même.
En fait, beaucoup de choses que les prophètes avaient annoncées au sujet du Messie sont restées non accomplies. Bien des promesses de bénédiction sont restées en suspens. Il est donc justifié que ses disciples soupirent dans l’attente de son retour. C’est pourquoi le retour de Christ est un des principaux enseignements de la Bible.
Les Eglises modernes ignorent totalement cet important enseignement de la parole de Dieu qui est en réalité l’espoir de la vraie Eglise et aussi celui du monde. Elles ne croient pas que le Dieu des deux, le Créateur de l’univers, interviendra un jour dans les affaires des hommes pour parer aux erreurs de l’humanité. Ils admettent plutôt que tous les biens dont les humains pourraient bénéficier doivent provenir de leurs propres efforts.
Quant aux fondamentalistes, ils croient bien encore a un retour de Christ, mais ce que l’humanité devrait tirer de ce retour n’est rien moins que réjouissant. Le point de vue orthodoxe est que le retour de Christ doit amener le bouleversement de la terre par le feu, et l’anéantissement de tout espoir à la vie, à l’exception des croyants. D’autres prétendent que son retour apportera des bénédictions pour mille ans à ceux qui vivront alors, mais qu’au bout des mille ans toutes choses terrestres iront au néant.
Tout en maintenant leurs différentes vues sur ce qui arrivera après la venue de Christ, les fondamentalistes admettent généralement qu’il apparaîtra dans un corps de chair avec des blessures dans les mains, les pieds et le côté et sera en suspens dans le ciel, de telle sorte que tous les êtres humains présents sur la terre le verront.
Nous mentionnons ces diverses croyances et ces différents credos uniquement pour insister sur le fait que la seconde venue de Christ comme elle nous est présentée dans la Bible est, non seulement différente, mais beaucoup plus raisonnable et compréhensible. Nous ne saurions tenir rigueur à personne, qui, au Moyen Age, aurait émis sur le retour de Christ des hypothèses reconnues fausses aujourd’hui, grâce à la lumière sans cesse grandissante que nous donne la Bible.
Mais le plan de Dieu évoque le retour de Christ. Jésus lui-même « l’a promis » de même les prophètes et les apôtres. Cette partie du plan divin est si importante qu’à moins qu’elle ne se réalise, lia création de la race humaine serait un échec. Pour cette raison, d’anciennes conceptions et théories concernant ce grand événement ne nous empêcheront pas de constater avec quelle simplicité ce sujet est présenté dans la Parole de Dieu.
En abordant ce sujet si important, nous devons noter que Celui qui reviendra sur la terre pour y établir le royaume promis depuis longtemps ne sera pas un être humain et nous ne devons pas nous attendre à le voir comme tel. Ce sera le Jésus qui, lors de sa résurrection, fut revêtu d’une nature glorieuse bien au-dessus de celle des anges, des principautés et des puissances, die quelque nom qu’elles se nomment. C’est celui qui est l’image exacte de la personne du père qui demeure dans la lumière et qu’aucun homme ne peut approcher, qu’aucun homme n’a jamais vu, ni ne verra jamais (Héb. 1 : 3 ; 1 Tim. 6 : 16). Ceci s’accorde avec ce que Jésus disait à ses disciples avant d’être crucifié : « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus. » (Jean 14 : 19). Ce sera alors le Christ glorifié qui reviendra. Ce fait ne doit pas être perdu de vue lorsque nous examinons les prophéties concernant ce point capital du plan de Dieu qui est le salut de l’homme et sa restauration.
Notre langage limité, à l’usage des êtres humains, est incapable de décrire la personnalité et les desseins de Dieu. Il en est de même lorsqu’il s’agit du Christ qui, lors de sa résurrection, fut élevé à la droite de Dieu, le Créateur. Le balbutiement de notre langage est limité à la signification des objets matériels dont nous sommes entourés et que nos sens peuvent voir, toucher, sentir, goûter et entendre. Mais lorsque ces mots s’appliquent à des choses spirituelles et invisibles, il n’est pas étonnant que les hommes soient arrivés à se heurter en émettant leurs pensées.
Dieu dit que ses pensées sont aussi éloignées des nôtres que le ciel est éloigné de la terre (Esaïe 55 : 9). Comme cela est vrai ! Et comme il est nécessaire que Dieu use de choses matérielles auxquelles nous sommes habitués pour illustrer ses pensées et ainsi nous aider à les comprendre. Jésus employa une de ces pensées imagées lorsqu’il, dit à Nicodème que ceux qui sont nés de l’esprit vont et viennent comme le vent (Jean 3 : 8).
Les Ecritures nous disent que Jésus lui-même est né de l’esprit, au moment de sa résurrection, mais cela ne veut pas dire que son comportement ait été respectueusement parlant, celui du vent. C’est une image qui donne à notre esprit une idée du pouvoir que possèdent ceux qui font partie d’un monde spirituel. Le vent est en même temps puissant et invisible. On ne peut dire d’où il vient ni où il va et Jésus, depuis, sa résurrection est, sous ce rapport, comme le vent. Il possède maintenant tout pouvoir dans le ciel et sur la terre jusqu’à ce que vienne le moment de se manifester à nos yeux. Il est à la fois puissant et invisible, sa présence a des résultats merveilleux quoique nous ne puissions le voir.
Tel est l’enseignement concernant Jésus depuis qu’il naquit de nouveau à sa résurrection. Ce n’est ici qu’une des images que les, Ecritures nous donnent pour nous aider à comprendre comment il reviendra parmi nous et quel sera le résultat de sa venue.
Quand les anges dirent aux disciples étonnés d’avoir vu disparaître leur Maître dans la nuée: « II reviendra de la même manière qu’ils l’avaient vu partir », cette parole leur dépeignait et leur aidait à saisir ce qui est bien difficile, pour nous, pauvres humains. Que veut dire : II doit revenir de la même façon ? Sa manière de partir fut silencieuse et observée seulement par quelques disciples et une nuée l’intercepta à leurs yeux.
L’apôtre Paul nous informe que Jésus viendra « comme un voleur dans la nuit » (1 Thess. 5:2). Il dit aussi que le Maître reviendra à un signal donné, à la voix d’un archange et au son de la trompette de Dieu (1 Thess. 4 : 16).
Pourtant, les voleurs ne sonnent pas de la trompette et ne poussent pas des cris et Jésus ne le fit certainement pas non plus lorsqu’il quitta les disciples. Il n’y a là aucune contradiction ; ce sont simplement des images qui nous font comprendre plus clairement quelques-uns des principaux facteurs inclus dans le second avènement de Christ et ce qu’ils représentent pour le genre humain.
Que signifie : II viendra comme un voleur ? Pourquoi sonne-t-on de la trompette ? Nous connaissons le caractère des nuages, ils nous sont familiers, mais que signifient ces choses ?
Si nous assemblons toutes ces petites indications et leur ajoutons Iles nombreuses images que nous donne la Bible parlant de la seconde venue de Christ, nous commençons à comprendre que ce que nous devons attendre, ce n’est pas une créature humaine sortant des nuages, mettant le feu à la terre et dominant du haut des montagnes, mais une transformation de la société, changeant la haine et l’égoïsme en amour et sympathie, la guerre et la destruction en paix et reconstruction, la maladie et la mort en santé et vie, les processions funèbres en un retour merveilleux de nos morts ressuscités.
Les peuples d’une nation sont conscients des changements apportés dans leurs gouvernements. Même s’ils ne voient pas face à face leurs nouveaux dirigeants, ils se rendent compte de ce renouvellement dans leur administration qui est différente. C’est ainsi que l’humanité ne verra pas Jésus au sens propre, mais sa présence se fera sentir par son autorité toute de justice et d’amour. Les prophètes désignent Jésus à sa seconde venue comme étant l’instrument à l’aide duquel s’accompliront les glorieux desseins de Jéhovah à l’égard de l’humanité, et nous disent que « son bras » sera révélé à toutes les nations et que « tous les bouts de la terre verront le salut de notre Dieu » (Esaïe 52 :. 10).
« Je vois » exprime souvent la compréhension. Les Ecritures emploient souvent le mot « voir » exactement de la même manière. Il faut en tenir compte si nous voulons trouver un accord’ dans les prophéties nous parlant de la seconde venue de Christ. Le bras de l’Eternel « Jésus » sera révélé aux « yeux des nations ». Là le mot « yeux » est symbole de discernement. Ainsi, lorsque l’ange dit aux disciples qu’ils « verraient » revenir leur Maître, de la même manière, nous devons comprendre qu’ils le discerneront. Il s’éleva dans une nuée et l’Apocalypse dit : « Le voici qui vient sur les nuées et tout œil le verra. » Ainsi, la nuée qui l’a caché aux yeux des disciples était une illustration de la nuée symbolique qui révélera sa présence à son retour.
Quant à la vue, Jésus dit à ses disciples : « Encore un peu de temps elle monde ne me verra plus. » (Jean 14 : 19). C’est pourquoi lorsque nous lisons que tout œil le verra, nous devons comprendre ceci dans le sens de discernement. Les nuées sont souvent employées dans les Ecritures pour symboliser les assauts des passions humaines et le monde discernera finalement le fait du retour de Christ non en le voyant comme on verrait un homme suspendu dans le ciel, mais en reconnaissant son action dans les « nuées » de troubles qui détruiront le monde présent voué au mal et qui prépareront l’établissement de son royaume (Gal. 1:4). Ceci s’accomplira de la « même manière » annoncée par les anges aux disciples lors de l’ascension de Jésus. Les disciples d’aujourd’hui seront les premiers à reconnaître son retour, de même que les disciples d’alors furent les seuls à le voir partir.
Dans la lumière grandissante de ces temps, un important facteur, en relation avec le retour de Christ, a été mis en lumière en nous donnant la vraie signification du mot grec « parousia » si souvent employé dans le Nouveau Testament en parlant die son retour. « Parousia » veut dire « présence » et non-venuee ou avènement. C’est ce mot qui fut employé par les disciples lorsqu’ils lui demandèrent : « Quel sera le signe» de ta présence ? » (Matthieu 24 : 3). Il faut comprendre la réponse de Jésus car elle signifie que les signes sont indiqués pour faire connaître le jour où sa présence se réalisera. Jésus ne décrit pas seulement les signes nombreux de sa « parousia » ou présence, mais il explique de quelle manière celle-ci sera révélée et quelle sera alors l’attitude de son peuple. Il exhorte, par exemple, ses disciples à veiller leur disant que, s’ils veillent, ils sauront ou connaîtront son retour. Ceci implique que ceux qui ne veilleront pas sont exposés à ne pas être instruits du retour du Maître, car il sera présent sans qu’ils le sachent. Jésus explique ainsi qu’il serait possible qu’un serviteur infidèle prétende qu’il tarde à venir, qu’il diffère son retour. Ceci nous montre que la seconde venue de Jésus pourrait être un sujet de controverse parmi ses disciples. Cela veut dire que, suivant de quelle manière les chrétiens attendent Jésus à son second avènement, il est possible qu’ils ne discernent pas les signes des temps et ne s’aperçoivent pas de sa présence. Si, avec les yeux de la chair, ils pouvaient le voir dans le ciel, personne ne pourrait nier le fait de son retour.
Parmi les signes que mentionne Jésus et qui marqueront sa présence, il en est un qu’il nomme : « la détresse des nations », lès hommes tremblant en voyant ce qui arrive sur la terre (Luc 21 : 25-26). Décrivant ce signe, Jésus dit que la détresse des nations sera telle que si ces jours n’étaient abrégés, personne n’échapperait (Matthieu 24 : 21-22). Bref, les principaux signes sont : la détresse des nations, la peur, la menace de l’anéantissement de la race. Ceci est une description réaliste des événements que vit la génération présente aussi bien qu’un présage impressionnant pour les peuples qui entrevoient les horreurs qu’ils pourraient subir par l’emploi abusif de l’énergie atomique, ce dont on ne peut douter.
En esquissant le signe particulier de sa présence, Jésus se rapporte à la prophétie de Daniel. Ce sera un « temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il existe des nations » (Daniel 12 : 1). Jésus explique que c’est ce temps de trouble qui constitue « la détresse des nations », marquant la fin de l’âge et le temps de sa seconde présence. Il parle de certaines formes de cette période de détresse comme « du commencement des douleurs » (Matthieu 24 : 8 ; Marc 13 : 8). Le texte grec définit ces douleurs par travail spasmodique comme les douleurs de la femme enceinte (1 Thés. 5:3).
Esaïe et l’apôtre Paul se réfèrent tous deux à ce texte-là lorsque Paul explique que la destruction des institutions humaines dans les jours du Seigneur sera comme le travail d’une femme qui enfante. Les douleurs de ce travail sont spasmodiques avec intervalles1 calmes. (Esaïe 42 :13-14 ; 1 Thes. 5:3). C’est exactement de cette manière que nous voyons se développer le temps de grande détresse qui frappe notre génération. Le premier spasme commença en 1914, puis la guerre mondiale de 1939-1945 en fut un autre beaucoup plus douloureux. Seul un homme inspiré de Dieu pouvait prédire 19 siècles à l’avance ce qui est devenu une si tragique réalité.
Les railleurs ne peuvent plus dire que les événements d’aujourd’hui ne sont qu’une répétition de l’histoire, car jusqu’ici le monde n’a jamais connu une telle destruction et si on en venait à une guerre bacillaire et atomique ? L’humanité est sous de nouvelles menaces. L’étendue des horreurs que pourrait amener une nouvelle guerre défie toute imagination. Quelle perspective ! Rien d’étonnant à ce que les cœurs soient remplis d’épouvanté. La sagesse humaine seule ne peut sûrement pas prédire de telles choses des siècles à l’avance.
Une si grande peur a été inconnue jusqu’à présent. Jamais la race humaine n’a été ainsi menacée. Jésus cependant prédit que ces événements marqueraient le jour de sa présence. Nous pouvons en tirer deux importantes leçons :
1° Nous devons avoir une confiance illimitée dans l’inspiration de la Bible qui est vraiment la Parole de Dieu.
2° Bien que le monde souffre maintenant mille calamités réjouissons-nous, l’intervention divine se produira bientôt et la paix sur la terre deviendra une réalité grâce au Prince de la Paix.
Lorsque les disciples demandèrent à Jésus : « Sera-ce dans ce temps-là que tu restaureras le royaume d’Israël ? », il leur répondit : « Ce n’est pas à vous de connaître le temps et les saisons. » Cette réponse était en accord avec sa recommandation antérieure : ses disciples devaient veiller afin qu’ils puissent discerner lorsque le temps serait venu. Quelques instants après, II disparut à leurs yeux dans une nuée et l’ange leur dit qu’il reviendrait de la même manière.
Nous pouvons voir maintenant les sombres nuages qui annoncent l’orage et qui apportent la frayeur et l’angoisse au monde exactement comme le prophète l’a annoncé. Ceux qui veillent comprennent le sens de cette prophétie. Pour eux c’est une source de joie, non de voir la souffrance, mais de savoir que la fin de toute douleur est proche.
Jésus dit à ses disciples : « Lors donc que ces choses commenceront à arriver, regardez en haut, et levez la tête parce que votre délivrance approche. » (Luc 21 :28). La délivrance des fidèles disciples du Maître signifie qu’ils participeront à la première résurrection. Ils vivront et régneront avec lui pendant les mille ans de son règne (Apo. 20 : 4-6). Ils deviendront semblables à Lui, le verront et partageront Sa gloire. Leur délivrance sera le signal de l’arrivée imminente des bénédictions pour toute l’humanité, c’est-à-dire la joie de vivre sur une terre qui sera un paradis.
Le monde soupire et attend cette aurore de paix, de joie et de vie, mais cependant il a peu d’espoir de la voir se lever. Ainsi que l’aurore apparaît à ceux qui veillent, de même ceux qui l’attendent voient sa réalisation, mais ils sont peu nombreux. Cependant le retour des bienfaits de Dieu aux hommes est certain et ses bénédictions sûres.
LE VIEUX MONDE POURSUIT SA COURSE
Le vieux monde poursuit sans trêve,
Sa course dans l’immensité 1
Le passé s’éteint comme un rêve,
L’avenir est plein de clarté.
L’âge d’airain glisse dans l’ombre,
Comme un fantôme, il passe, il fuit,
Et l’homme voit dans la pénombre
L’aube de l’âge d’or qui luit.
Fleurs, parfumez ! brillez étoiles,
Vibrez en chœur chantres des bois !
Jésus vient soulever les voiles,
II avance le Roi des Rois.
C’est la lumière éblouissante,
Divine et parfaite beauté,
Esprit pur, âme rayonnante
D’amour, justice et vérité.
Marchons vers la sublime aurore,
Allons vers l’horizon vermeil.
Croyants, pourquoi douter encore,
Aux premiers rayons du soleil ?
Levez-vous, mettons-nous en marche !
Ouvrez vos yeux et votre cœur.
Réunis ton clan, patriarche,
Avertis ton troupeau, pasteur.
Toi, moissonneur, prends ta faucille !
Les épis, vois les tous mûrir,
Dans l’azur bleu la flamme brille,
C’est Jésus l’espoir, l’avenir.
Au loin l’horizon se colore
Et montre la lueur du jour,
Elle luit la brillante aurore,
L’aube de tendresse et d’amour.
V
TEMPS DE RAFRAICHISSEMENT
« Repentez-vous donc et convertissez-vous afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. » (Actes 3 : 19-21).
Dix jours après que ce petit groupe de disciples zélés élevaient les yeux vers le ciel s’étonnant encore de ce qui était arrivé à leur Maître disparaissant dans une nuée, une autre manifestation miraculeuse devait se produire. C’était le jour de Pentecôte. Les disciples attendaient et priaient dans la Chambre haute à Jérusalem lorsque l’esprit de Dieu se manifesta lui-même à leur esprit. Ce fut l’accomplissement de la promesse de Jésus à ses disciples. Leur esprit fut illuminé et ils comprirent toutes les choses à venir concernant le plan divin et son but. Ils avaient l’assurance que leur Maître reviendrait même avant Pentecôte. L’ange avait dit que « ce même Jésus reviendrait de la même manière dont ils l’avaient vu partir ». Mais ce n’est qu’après avoir reçu le Saint-Esprit qu’ils comprirent entièrement le but de son retour. Ils avaient été ébranlés par la fin si trafique de son ministère qui ne lui avait pas laissé le temps d’accomplir certaines promesses de Dieu concernant l’oeuvre du Messie.
A partir de Pentecôte ils n’eurent plus aucun doute, car ils savaient alors que le Messie reviendrait. Les cieux l’avaient accueilli et les cieux le garderaient, non pour toujours, mais seulement jusqu’au jour de la restauration de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses prophètes dès le commencement du monde. Or, ce que les prophètes ont prédit concernant l’oeuvre du Messie est en voie d’accomplissement. Pierre nous déclare que c’est de « la présence du Sauveur » que nous viendra ce temps de restauration (rafraîchissement). Le texte grec dit : « sort du visage du Seigneur ». Dans le langage figuré des Orientaux, la face d’un homme représente l’amitié, les promesses, la faveur, tandis que le dos est un symbole d’inimitié et de défaveur. Ce symbole est employé dans beaucoup d’exemples des Ecritures. L’ancien législateur d’Israël écrivait : « La face du Seigneur resplendira sur toi… le Seigneur fera luire sa face sur toi et te donnera la paix. » (Nombres 6 : 25-26).
Lorsque Pierre dit que les jours de rétablissement sortiraient « de la face du Seigneur », cela signifiait que Dieu ferait luire sa face sur les peuples, qu’il tournerait sa face vers eux et leur donnerait sa paix. C’est ce qui arrivera et l’apôtre l’explique par l’envoi de Jésus-Christ (allusion à son second avènement).
Ces indications données pour le second avènement englobent tous les desseins de Dieu, depuis la création de l’homme, – un plan qui depuis 6.000 ans se poursuit pour arriver à son but au jour où Jésus sera le roi de la terre ; comme Dieu l’a voulu primitivement.
En appliquant le symbole employé par l’apôtre, nous voyons que Dieu tourne le dos à l’homme parce qu’il transgresse la loi divine. Le prophète David dit, parlant de Dieu : « Sa colère ne dure qu’un instant, mais sa faveur toute une vie. Le soir amène les pleurs et le matin c’est un chant de joie. » (Psaume 30 : 6). Si la vie est dans la faveur de Dieu, le contraire aussi est vrai. C’est dans sa défaveur qu’est la mort. Il en fut ainsi lorsque Dieu ne fit plus luire sa face sur le monde mais lui tourna le dos et la mort s’ensuivit. Avec la mort, apparurent la maladie, la douleur, le deuil et les pleurs. Comme le dit le prophète, les pleurs continuèrent durant toute cette longue nuit de péché et de mort. Et que cette nuit fut sombre ! La lumière et la chaleur que Dieu envoie à ceux sur lesquels il fait luire sa face n’ont été ressenties à travers les âges que par un nombre d’hommes relativement minime qui par leur fidélité ont cherché le Seigneur. Dieu leur a témoigné sa confiance et dévoilé ses plans.
Oui, ce fut une nuit sombre, sans joie, lugubre, assombrie par le péché et l’égoïsme des hommes et par les gémissements et les lamentations des malades et des mourants. Les brefs instants vécus par chaque individu sont généralement assombris par de nombreux cauchemars auxquels s’ajouteront les calamités de demain. Job l’exprime bien lorsqu’il dit : « L’homme, né de la femme a la vie courte et il est rassasié de troubles. » (Job 14 : 1).
Mais l’amertume persistant du péché ne dure pas éternellement. « Le matin, c’est un chant de joie », écrit David. Evidemment si le retrait de la faveur divine étend sur le monde ce nuage d’obscurité, le privant de paix et de joie, la venue du matin signifie le retour de la faveur. C’est exactement ce que Pierre veut dire par : « Les temps de rétablissement viendront de la face du Seigneur. » Dieu fera luire sa face sur tout le monde et cette lueur dissipera la nuit de détresse et la lumière die sa face soulagera et bénira tous ceux qui en ce jour-là accepteront la multitude des grâces de Dieu et obéiront aux lois du Royaume de Christ qui alors s’établira sur la terre.
Les temps de rétablissement ! Combien ces mots sont pleins de sens ? Le désert du péché et de la mort était aussi aride que la nuit était sombre. David l’appelle « la vallée de l’ombre de la mort ». La famine régnait sur une grande étendue, non une famine de pain, mais de ces éléments qui procurent la paix, la joie, la santé, la vie. Le prophète parle d’une famine d’entendre les paroles de l’Eternel (Amos 8 : 11). Comme cela a été vrai et comme les peuples ont souffert de ne pas connaître Dieu ! Créée à l’image de Dieu, la vraie nature de l’homme l’a obligé à crier vers Dieu, lui demandant quelques éclaircissements sur son existence et sa destinée finale.
En tâtonnant dans l’obscurité et en s’efforçant de trouver quelques mots de réconfort, quelque assurance, que, hors de cette fange d’insécurité et d’affliction, il vivra un jour, quelque part un heureux lendemain, l’homme surnage, désemparé, les eaux empoisonnées de l’erreur et de la superstition. Il boit ces eaux et elles remplissent l’esprit du peuple d’hallucinations qui le tourmentent chaque jour de sa vie malheureuse au lieu de rafraîchir son âme.
Satan, le grand séducteur, dans le but d’empoisonner l’esprit des humains, a toujours su leur présenter l’un ou l’autre de ses breuvages empoisonnés, afin de les amener à douter du Dieu d’amour.
Ceux qui sont touchés par ce poison n’ont plus la faculté de raisonner. Ils deviennent aveugles à la logique et sourds aux enseignements éclatants de la Bible, qui proclame que Dieu est amour. Par exemple, la Bible nous dit que le salaire du péché est la mort, mais, par les mensonges empoisonnés de Satan, beaucoup continuent à enseigner que les tourments éternels, et non la mort, sont le salaire du péché.
Considérons les peuples tant chrétiens que païens et nous reconnaîtrons que partout les efforts sont faits dans le but d’un rapprochement avec Dieu, mais le désir de comprendre ses voies est entravé par des notions erronées et des théories qui ont engendré la frayeur dans le cœur des peuples troublant leur conception au sujet du Dieu unique, Créateur du ciel et de la terre.
Au point de vue matériel, les conditions qui devaient rendre la vie digne d’être vécue sont les mêmes, un nombre infiniment petit d’humains a toujours eu une nourriture suffisante, un abri convenable et des vêtements décents pour se couvrir ! Les conditions de famine ont aussi souvent prévalu à côté d’autres privations. Même aux Etats-Unis, où le standard de vie est le plus élevé de la terre, le nombre des pauvres et des déshérités est impressionnant. Des millions d’humains dans de nombreux pays doivent vivre une existence privée des biens les plus élémentaires.
De même, dans tous les pays, de tout temps, a existé un manque de confort, non pas peut-être en ce qui concerne les biens matériels mais en choses essentielles au bien-être et au bonheur de l’humanité. Combien peu existent la paix et la bonne volonté réciproque et combien l’absence de ces biens a rendu l’humanité malheureuse ! Dans l’histoire de l’humanité, bien peu d’années ont été exemptes de troubles, de guerres et d’autres maux encore qui ont empoisonné la vie entre communautés, communes et familles. Et plus grave encore est le manque de paix dans le cœur des hommes, lacune qui ne pourra être comblée tant que les humains sont éloignés si de Dieu.
De n’importe quel côté que nous jetions nos regards, nous constaterons que l’expérience de l’humanité au cours des siècles n’a été que soupirs, disettes et détresses. Chassé du jardin d’Eden, dépouillé de sa souveraineté, l’homme est devenu un voyageur errant dans une terre sèche et aride. En considération de toutes ces choses, combien est réjouissante la promesse que le désert et le lieu aride se réjouiront et fleuriront comme la rose.
Mais comment un tel changement pourra-t-il se réaliser ? L’apôtre répond que « des temps de rafraîchissement viendront de la part du Seigneur ». Et quel’ rafraîchissement sera-ce lorsque après 6.000 ans de vie dans un lieu aride, privé des faveurs de Dieu, l’humanité fera dans sa plénitude l’expérience de la vie dans la joie, découlant des faveurs pleines de la miséricorde de Dieu.
« Temps de rafraîchissement », combien réconfortantes sont ces paroles. Sans ce rafraîchissement, l’humanité irait finalement à sa destruction, car la condition de famine, découlant de la défaveur de Dieu, étendrait toujours plus ce souffle d’anéantissement. La famine physique et morale continuerait d’étendre ses griffes sur l’humanité languissante et mourante. Soyons reconnaissants envers Dieu, qui nous donne l’assurance qu’il tournera sa face vers l’humanité et lui sera favorable, qu’alors elle sera rafraîchie et bénie.
Son rafraîchissement découlera d’une connaissance véritable de Dieu et de son plan qui prévoit, pour l’humanité, le bonheur et la vie éternelle dans la sécurité et la prospérité économique et par la santé physique et morale, santé si totale et solide que les maladies de toutes sortes, de même la décrépitude et Ta vieillesse, ne seront plus qu’un souvenir des sombres jours du passé, car « la mort ne sera plus ». (Apo. 21 : 4).
Il n’est pas de langage qui puisse dépeindre les deux opposés : les conditions de vie de l’humanité, au temps pendant lequel elle était privée des faveurs de Dieu et les jours futurs — pourtant proches — où Dieu tournera sa face vers l’humanité tombée afin de la rafraîchir. La différence sera aussi grande que celle du jour et de la nuit. Même si nous voulons présenter aux caricatures des temps ténébreux les visions de bonheur qui nous permettent d’entrevoir l’aurore, nous n’aurons qu’une faible idée de la pleine signification des « temps de rafraîchissement » que le Seigneur réserve à notre pauvre monde plongé dans l’obscurité.
Afin que nous puissions saisir un peu mieux l’étendue de bonheur qui deviendra la part die l’humanité par son retour aux faveurs de Dieu, les Ecritures nous parlent en images : à l’opposé du désert et de la famine spirituelle et matérielle existant dans le monde actuel, l’abondance, la connaissance de la grâce divine, la santé et la vie se répandront sur l’humanité, comme un large fleuve sortant du trône de Dieu et de l’Agneau (Apo. 22 :4). Mais, quoique saisissantes, de telles images ne peuvent rendre toute la signification du « Temps de rafraîchissement » annoncé par Pierre. II nous est impossible de saisir complètement l’étendue de cette vérité et de la décrire, cependant, elle n’a rien de mystérieux, de vague ou de chimérique, elle annonce simplement l’accomplissement des promesses divines concernant la restauration des humains à la vie et à la perfection originelle sur cette terre. Nos esprits imparfaits ne sont pas aptes à concevoir pleinement ce que sera une humanité parfaite, rentrée en harmonie avec Dieu.
Le retour des faveurs de Dieu à l’humanité amènera le « rétablissement de toutes choses », selon l’apôtre Pierre. Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Son premier avènement sur la terre a préparé la voie pour un retour de l’homme à Dieu et son second avènement aura pour conséquence ce retour, le rétablissement de toutes choses prédites par les prophètes.
Tous ces sons glorieux forment une mélodie d’espérance qui s’élève dans le cœur die ceux qui ont connaissance des intentions de Dieu à l’égard des humains et y croient.
Moïse relève la promesse de Dieu faite à Abraham : « Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité » (celle d’Abraham). Il dit aussi que Dieu susciterait un prophète tel que lui, mais plus grand, et que ce prophète apporterait la vie; à son peuple. Pierre cite cette prophétie et l’applique à l’oeuvre du rétablissement qui s’accomplira à la seconde venue de Christ.
David annonce la venue d’un royaume de justice et décrit l’étendue de ses bénédictions.
Esaïe parle d’un temps où la mort ne sera plus, et où Dieu essuiera les larmes de tous les visages. Il dépeint aussi les temps de rafraîchissement pendant lesquels les humains bâtiront des maisons et les habiteront, planteront des vignes et en mangeront les fruits.
Jérémie décrit le grand changement qui se produira dans la vie des hommes, et nous dit, que les malheureux ne mourront plus à cause du péché héréditaire. Alors on ne dira plus : « Les parents ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées. » (Jér. 31 :29).
Ezéchiel nous assure que les Gentils, aussi bien que les Juifs, seront restaurés à la vie et ramenés à leur premier état (Ez. 16 : 53-63).
Daniel précise que le royaume du Messie durera éternellement et que ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront (Dan. 12 : 2).
Osée nous dit aussi dans le chapitre 13 : 14 : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts. Je les délivrerai de la mort. »
Dans Abdias, il est dit que les libérateurs monteront sur la montagne de Sion. (Abd. 21). Jésus est le grand libérateur et tous ceux qui ont souffert et qui sont morts avec lui pendant l’âge de l’Evangile lui seront associés.
Job était un des prophètes de Dieu. Toutes les expériences de sa vie furent l’image de la manière d’agir de Dieu à l’égard de la race humaine. Job était un fidèle serviteur de Dieu, mais la sagesse divine permit qu’il soit affligé à l’extrême limite, comme Dieu permit au mal d’affliger la race humaine. Finalement, Dieu intervint, restaura sa santé et le combla de biens de tout genre. C’est à la suite de ces choses, que Job se tourna vers l’Eternel et dit : « Mes oreilles avaient entendu parler de toi, mais maintenant mes yeux t’ont vu. » (Job 42 :5).
Voir Dieu dans ses œuvres sera l’expérience la plus merveilleuse que fera l’humanité lorsque la bonté ‘die Dieu comblera l’humanité aux jours du règne de Christ. Son nom a été sur les lèvres de beaucoup, mais dans le cœur d’un petit nombre seulement. Ils ne verront Dieu que lorsqu’il leur dispensera ses faveurs. Ils apprécieront alors les biens dont ils jouiront, les comparant aux maux qui les ont tourmentés jusqu’à la mort. Job aussi verra alors Dieu beaucoup plus distinctement qu’au temps où la mort régnait sur la terre.
Au temps où le fardeau de l’épreuve pesait encore lourdement sur lui, Job demanda à Dieu de le laisser tomber dans le sommeil de la mort jusqu’à ce que le temps de la disgrâce soit passé. Job serait volontiers mort, car il avait confiance qu’un temps viendrait où Dieu tournerait son regard favorable vers les humains et les ramènerait à la vie. Alors « tu appellerais et je répondrais » dit le prophète. « Tu désirerais revoir l’ouvrage de tes mains. » (Job 14 : 15). L’homme n’a-t-il pas été créé par Dieu ? Il est l’œuvre de ses mains. L’homme est déchu de sa perfection première, mais l’œuvre de Dieu en le créant n’a pas été vaine. Il vivra de nouveau, la destinée de l’homme est une vie éternelle parfaite sur le plan humain.
Une des plus belles images que donne la Bible, concernant le rétablissement, nous est léguée par le prophète Malachie. Il compare l’établissement du règne de Christ au Soleil de la Justice : « Le Soleil se lèvera et la santé sera dans ses rayons. » (Mal. 4 : 2). C’est le lever de ce « Soleil » qui éloignera le brouillard et les ténèbres de la longue nuit de péché et de gémissement pendant laquelle la race humaine a trébuché sur la voie large qui la mène à la perdition.
Malachie explique que : «; Pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de la justice », et ceci s’accorde avec les paroles de Pierre qui dit : « Repentez-vous donc et vous convertissez afin que vos péchés soient effacés et que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur. » (Actes 3 : 19). Ces paroles ne peuvent être interprétées comme limitant la grâce de Dieu à ceux qui l’obtiennent dans cette vie déjà par la repentance et l’acceptation de Christ. Pourtant, ceux qui ont connaissance de Dieu et de ses plans et acceptent ses principes de justice soupirent après le royaume de Christ et seront les premiers à recevoir ses bénédictions. Les bontés de Dieu mènent à la repentance, déclare l’apôtre, et si nos cœurs de pierre fondent à la chaleur de son amour, notre désir sera d’être en harmonie avec Lui et nous mettrons tous nos soins à faire sa volonté. Nos facultés limitées et imparfaites ne nous permettent pas de saisir sous tous ses aspects l’étendue de l’œuvre du rétablissement. Un facteur important qui est à considérer est « le temps ». Notre courte existence nous porte à conclure que ce que Dieu nous a promis doit s’accomplir immédiatement. En réalité et en conformité avec le plan divin, mille ans seront nécessaires pour mener à bien l’oeuvre de rafraîchissement et de rétablissement de la race humaine par son retour aux faveurs divines.
Lorsque les bienfaisants rayons du Soleil de Justice commenceront à faire sentir leur chaleur, alors ceux qui s’en laisseront réchauffer obtiendront la bénédiction et ne devront plus mourir. De plus, au temps favorable, les morts seront réveillés. L’œuvre du Royaume se poursuivra pendant mille ans. A la fin de cette période, où rayonnera le Soleil de Justice, tous les lambeaux de ténèbres seront dissipés et les lieux arides transformés en contrées fertiles.
Cette œuvre nécessitera tout un jour de mille ans de la présence et du règne de Christ, jusqu’à ce que les extrémités les plus sombres de l’esprit et du cœur de tout être humain soient éclairées et de ce fait bénies et renouvelées (rafraîchis). Mais, même alors, seuls ceux qui répondront avec amour et foi à l’influence des doux rayons du « Soleil de Justice », dispensateur de vie, recevront une bénédiction éternelle. Ceux qui fermeront leur esprit et endurciront leur cœur en s’opposant à la volonté divine dont ils auront alors eu connaissance seront, selon qu’il est écrit, « exterminés du milieu du peuple » (Actes 3 : 23). Mais pour les obéissants ce seront des « temps de rafraîchissement » de la part du Seigneur.
VI
LE SIGNE DANS LE CIEL
« Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, alors aussi toutes les tribus de la terre se lamenteront. » (Matt. 24 :30)
Cinq jours avant sa crucifixion Jésus entra dans la ville de Jérusalem assis sur un âne et fut acclamé par une multitude qui criait : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts ! » (Matt. 21 : 9). Après son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus entra dans le temple et, avec autorité, il chassa les vendeurs et renversa les tables des changeurs. Ce fut certainement pour les disciples un jour de grandes émotions, les inclinant à, tirer de ces événements la conclusion que celui qu’ils avaient suivi, en qui ils avaient cru comme devant être le roi d’Israël s’apprêtait à prendre possession de son pouvoir. La chose avait pour eux une importance capitale, car ne leur avait-il pas promis que, s’ils lui restaient fidèles, ils auraient le privilège de régner avec Lui.
Ce jour-là Jésus resta dans le temple enseignant au peuple de nombreuses vérités concernant son royaume. Il prévint Israël de son effondrement comme nation et le rejet des docteurs de la loi et des pharisiens comme porte-parole de Dieu. Bien qu’il venait d’être acclamé Roi par une grande foule, il n’ignorait pas que le grand nombre des Israélites, à cause de l’influence des conducteurs hypocrites, lui étaient hostiles et complotaient pour lui ôter la vie, pour préciser, il cita alors une prophétie de l’Ancien Testament dons laquelle il est parlé d’une pierre angulaire que ceux qui bâtissaient avaient rejeté, mais cette pierre est devenue la principale de If angle, cette « pierre angulaire était Jésus » (Matt. 21 : 42-44 ; Ps. 118 : 22).
Le privilège d’être associé à Jésus pour l’administration du royaume de Dieu fut offert en premier à Israël, mais cette nation s’en montra indigne, c’est pourquoi il leur fut annoncé que le royaume leur serait enlevé et donné à une nation qui en porterait les fruits. « Votre maison vous sera laissée déserte », prononça-t-il dans sa sentence finale, car je vous le dis : « Vous ne me verrez plus désormais- jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » (Matt. 23 : 38-39).
Quelle révélation sont ces paroles ! Seulement quelques heures auparavant une foule s’était servie de ces paroles pour acclamer Jésus comme leur Roi, bien que Jésus sache que cette manifestation était la réalisation d’une prophétie de l’Ancien Testament (Ps. 118:26; Zach. 9 : 9-11). Il savait aussi que cet acte ne signifiait pas que la nation dans son ensemble l’avait accepté, donc cette acceptation devait être encore future. La nation di’ Israël ne fut, dès lors, plus la nation choisie qui devait apporter les bénédictions au monde et les siècles qui suivirent devaient leur apporter de grandes tribulations. Mais finalement leurs yeux s’ouvriront aussi, leur permettant de reconnaître Jésus comme leur Messie et Roi, alors Israël acclamera et dira : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »
Les disciples entendirent certainement cette prophétie, comme ils entendirent aussi les condamnations prononcées contre les scribes et les pharisiens qui étaient assis, comme le dit Jésus dans la chaire de Moïse. Jésus quitta le temple et prononça encore une sentence contre ce lieu disant qu’il ne restera ici pierre sur pierre qui ne soit renversée (Matt. 24 : 2).
Lorsqu’il entra triomphalement dans la ville acclamée comme Roi par une foule amie, les disciples conclurent que son royaume était sur le point d’être instauré, mais Jésus leur donna à entendre tout autre chose. Ils devaient comprendre que sa venue comme Roi d’Israël et du monde était encore futur, qu’il devait les quitter mais qu’il reviendrait et que ce ne serait qu’alors que le peuple dans son ensemble l’acclamerait et dirait : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »
Même si la pensée d’une attente prolongée de ce royaume devait décevoir, elle ne les fit pourtant pas trébucher, ils se préoccupèrent de savoir si cette période d’attente serait encore longue et à quoi ils pourraient reconnaître qu’elle toucherait à sa fin. Nous les retrouvons le lendemain matin posant à leur Maître des questions sur ce sujet. Il nous est rapporté trois des principales questions, sur le sujet de leur investigation : « Dis-nous quand cela arrivera-t-il ? Quel sera le signe de ta présence? Quel, sera le signe de la fin de l’âge? » (Matt. 24 : 3).
La première de ces questions concernant la destruction de Jérusalem et du temple ne provoqua aucune réponse directe de la part de Jésus. Mais il répondit aux deux autres questions concernant son retour et la fini de l’âge. Pour saisir clairement la réponse, il est important de savoir que le texte grec emploie le mot « parousia » traduit par avènement, venue, mais qui signifie présence ; de même le mot « Aion » est souvent traduit par monde, mais signifie âge, il n’est donc pas question ici d’une fin du monde, de notre planète, mais simplement de la fin d’un âge ou d’une époque. Les disciples posèrent donc bien la question : « Quel sera le signe de ta présence et de la fin de l’âge ? »
Pourquoi les disciples demandèrent-ils quel serait le ou les signes qui accompagneraient la seconde présence de Jésus sur la terre ? Simplement parce que ce fut grâce aux signes qui accompagnèrent son ministère qu’ils furent convaincus que Jésus était réellement le Messie. Mais ils n’avaient aucun moyen de savoir comment il se présenterait comme Messie, le Roi d’Israël. Jean-Baptiste et les disciples avaient dû s’en rapporter à des signes. Maintenant Jésus allait les quitter et un mystère s’attachait à son départ. A une occasion, il avait dit aux Juifs : « Vous ne pouvez venir où je vais. » (Jean 8 :21). Les disciples pouvaient comprendre d’une manière incertaine que la mort pourrait les séparer.
Jésus leur avait donné des indications nettes sur son départ disant : « Le pain que je donnerai c’est ma chair que je donne pour la vie du monde », et : «Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut que le fils de l’homme soit élevé. Et moi quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. » (Jean 6 : 51 ; 3 : 14 ; 12 : 32). Mais pour eux Jésus était le Messie, le Roi d’Israël, alors à moins de rester vivant, il ne pourrait exercer son sacerdoce. Ses disciples ne pouvaient concevoir que ses ennemis auraient le dessus et le mettraient à mort. Ils en étaient bouleversés.
Mais s’ils ne pouvaient comprendre certaines choses qui le concernaient, il en est d’autres qu’ils réalisaient pleinement. Jésus avait fait comprendre clairement qu’un temps viendrait où la nation d’Israël le reconnaîtrait pour son roi et comme étant venu au nom du Seigneur. Pour eux cela signifiait qu’ils seraient pour un temps séparé de lui ; c’est pourquoi ils désiraient avoir des précisions, afin d’être renseignés quand il serait de retour, comme ils avaient eu le privilège de connaître sa première présence sur la base de certains signes. Pour cette raison, ils posèrent à Jésus la question : « Quel sera le signe de ta présence et de la fin de l’âge ? »
Quelques jours après que les disciples eurent posé ces questions à Jésus, il se trouva accusé devant Pilate de se prétendre Roi. S’il en était ainsi, Jésus devait être considéré par Pilate comme un traître à l’empire romain. Jésus confirma qu’il était destiné à être Roi, « c’est pour cela que je suis venu dans le monde », il ajouta cependant : « Mon royaume n’est pas de ce monde. » (Grec Kosmos), ordre de choses actuelles (Jean 18 : 36-37). En d’autres termes, cela signifie qu’un nouvel ordre de choses ou un temps nouveau viendrait pour l’établissement de son royaume. Les disciples avaient donc raison, s’ils liaient le retour de leur Maître à une fin de l’âge. Ainsi les signes indiqueraient tout à la fois la présence de Christ, car, comme nous allons le voir par les Ecritures, c’est le fait du retour de Christ qui met fin au royaume de Satan.
Depuis Pentecôte ses disciples comprirent mieux ce que signifiait son départ, parce que l’Esprit Saint fut répandu sur l’Eglise de Christ. Ils furent plus aptes à comprendre de quelle manière doit se faire son retour et quelles sont les caractéristiques indiquant sa seconde présence. Dans une étude précédente, nous avons appris que Jésus est mort pour sauver l’humanité de la mort et qu’il n’est pas ressuscité être humain, mais être spirituel glorieux de l’ordre le plus élevé, la nature divine, le reflet de sa gloire, l’empreinte de sa personne (Héb. 1:3).
Nous lisons dans 1 Tim. 1:17 que Dieu est invisible et Paul écrit encore à Timothée « de garder le commandement et de vivre sans tache et sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ qui manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain, le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartient l’honneur et la puissance éternelle » (1 Tim. 6 : 14-16).
Nous avons donc ici une importante indication, que pour connaître la seconde venue du Seigneur, des signes nous sont indispensables. La chose est nécessaire pour la bonne raison que Jésus possède maintenant la même nature que le Père, il n’est plus un être humain. Il habite une lumière inaccessible que nul œil humain ne peut voir.
Jésus est donc un Roi invisible dont la présence doit être révélée par des signes, en vue de l’établissement de son royaume. A ses disciples qui lui demandaient quels seraient les signes, le Maître insista sur la nécessité non seulement de connaître les signes, mais de veiller et d’observer, afin de reconnaître les signes de sa présence. Il précise qu’il reviendrait comme un voleur dans la nuit, qu’il serait là par conséquent inaperçu de tous, excepté de ceux qui veillent fidèlement, aptes à discerner les signes correctement (Matt. 24 : 43 ; 1 Thés. 5 : 2 ; 2 Pierre 3 : 10).
Lorsque les disciples posèrent des questions à Jésus concernant son retour, ils utilisaient le mot grec semcion, ce mot a la forme du singulier et se traduit exactement par signe également au singulier. Mais Jésus, répondant à leur question, précisa qu’il y aurait plus d’un signe :
Luc donne une partie de la réponse de Jésus par ces paroles : « II y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles et sur la terre de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre, car les puissances des cieux seront ébranlées. » (Luc 21 : 25-26).
Jésus mentionne encore d’autres signes que ceux de la présente étude, mais nous nous en tiendrons à ceux cités considérant qu’ils sont suffisants pour démontrer que nous vivons maintenant dans les jours de la présence du Fils de l’Homme, le nouveau roi de la terre. Alors que Luc nous cite les paroles de Jésus quant aux signes dans le soleil, la lune et les étoiles, nous trouvons dans les citations de Matthieu une seule allusion au signe dans le ciel, mais la pensée est la même, le soleil, la lune et les étoiles ne constituent-ils pas ce que nous appelons le ciel.
Le récit de Matthieu nous dit que lorsque le signe du Fils de l’Homme paraîtra dans le ciel, « toutes les nations de la terre se lamenteront », tandis que Luc déclare que « lorsque les signes dans le soleil, la lune et les étoiles paraîtront, les nations seront dans l’angoisse et les flots feront un grand bruit ». Luc précise que la consternation des nations sera due au fait que les puissances des deux seront ébranlées. Les signes dans le ciel démontrent donc que les puissances qui dirigent les affaires du monde se désorganisent, ce qui a pour conséquence une angoisse générale et une appréhension d’événements encore plus tragiques.
Qu’est-ce que cela veut dire que « la puissance des cieux est ébranlée » ? L’apôtre Pierre fut un témoin oculaire des paroles de Jésus, lorsqu’il prononça la prophétie concernant notre temps. Pierre écrivit plus tard une épître, dans laquelle il parle du jour du Seigneur et il dit qu’alors! : « Les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » (2 Pierre 3 : 10). Ce que Jésus désigne comme un ébranlement des puissances des cieux, Pierre le décrit comme une disparition des cieux et une dissolution des éléments embrasés, et la terre avec les œuvres qu’elle contient sera consumée. Ce que Jésus nomme la détresse des nations angoissées et effrayées par le fracas des vagues, Pierre le rend par « la terre avec les œuvres qu’elle contient sera consumée ».
Tout ceci est, il ne faut pas l’oublier, un langage symbolique. La terre littérale subsiste toujours (Eccles. 1 : 4). Il faut noter que Pierre met en rapport un ciel et une terre qui disparurent au temps du déluge alors que le soleil, la lune et les étoiles, ainsi que la terre, au sens littéral, subsistèrent tels qu’ils étaient. Pierre appelle les cieux et la terre d’avant le déluge, « le monde d’alors » (2 Pierre 3 : 5-6). Le mot grec kosmos, traduit par monde, signifie l’ordre des choses, la civilisation d’alors, c’est elle qui fut détruite par les eaux du déluge. Si nous nous laissons guider par cette analogie prophétique, nous viendrons facilement à la conclusion que c’est l’ordre de choses actuels, notre civilisation, qui doit céder la place au nouveau Roi, Christ à sa seconde venue.
Mais qu’est-ce qui est figuré par l’ébranlement des cieux et de la terre lors de la présence du Seigneur ? Il existe des indications dans les Ecritures qui donnent une solution à ces questions. Citons l’exemple de Jésus, lorsqu’il paria des éléments de la terre symbolique et de la nier et des flots faisant un grand bruit. En Esaïe 17 : 12-13, nous lisons : « Oh ! Quelle rumeur de peuples nombreux ! Ils mugissent comme mugit la mer. Quel tumulte de nations, elles grondent comme grondent les eaux puissantes, les nations grondent comme grondent les grandes eaux. » Si nous comparons les paroles de Jésus parlant du monde dans l’angoisse, aux paroles ci-dessus, nous comprenons que l’image du bruit de la mer et des flots est une illustration du monde déconcerté par les événements qui surviennent à l’époque de la présence de Christ. Ce langage, adapté aux conditions de notre temps, décrit d’une manière frappante le chaos international qui augmente impitoyablement de jour en jour. Nous vivons un temps d’angoisse et d’affliction; et, dans le texte grec, le mot que nous traduisons par « angoisse » signifie réellement « sans issue ». N’est-il pas vrai que les nations ne trouvent aucune issue à leur détresse actuelle ? Tous les remèdes auxquels on accorde quelque espoir échouent et se révèlent inefficaces, alors que la détresse continue à augmenter.
Il devient clair que la terre avec les éléments divers symbolise les gouvernements et organisations sous l’autorité desquels les peuples de la terre ont vécu dans des conditions plus ou moins ordonnées pendant les siècles écoulés. Mais, maintenant, l’ordre cède la place au désordre, la civilisation se mue rapidement en chaos. Les découvertes scientifiques ou techniques sont principalement utilisées pour la destruction des nations et souvent au sein même d’une nation.
Les anciennes lois et institutions cèdent la place à des théories anarchiques qui veulent qu’une personne ait le droit aussi bien qu’une autre à déterminer ce qui est bien et ce qui est mal. A la détresse universelle vient s’ajouter l’anarchie morale qui se propage de jour en jour. Combien frappante est l’image de l’agitation die la mer devant cet effondrement. David prophétise en employant le même langage symbolique et il parle des royaumes de ce monde : « Nous sommes sans crainte quand les montagnes chancellent au cœur des mers. » (Ps. 46 : 2-3).
Que représentent alors les deux qui jusqu’au temps prévu de la présence du Seigneur exercent leur autorité sur la terre symbolique ? Un très grand facteur, qui a concouru au maintien die la civilisation aujourd’hui défaillante est la contrainte du pouvoir religieux. Ceci est vrai aussi bien pour les peuples païens que pour les peuples chrétiens. Les enseignements et les manières de l’imposer ont différé suivant les pays et les lois régissant l’obéissance due à un dieu ou aux dieux particuliers dont la volonté était imposée au peuple. La réalité est que partout les gouvernements se sont imposés aux peuples en s’arrogeant l’autorité et édictaient des lois par droit divin, que ce droit était suprême et leur donnait le pouvoir de punir les transgresseurs, et cela dura de nombreux siècles.
De nos jours précisément cette forme de puissance perd rapidement son pouvoir de contrôle sur les humains. C’est actuellement un des sujets d’inquiétude pour ceux qui s’efforcent de maintenir en vie un monde agonisant, que de voir l’athéisme soutenu par des puissances anti-religieuses détruire complètement l’influence de la religion dans le monde.
Nous pensons voir dans ces choses l’ébranlement des cieux dont parle le Seigneur. Nous savons que de réelles puissances célestes exercent sur la terre un pouvoir infini, c’est pourquoi les cieux symboliques illustrent l’autorité ecclésiastique et son influence sur les humains. Le prophète nous dit : « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes pensées sont élevées au-dessus de vos pensées. » (Es. 55 : 9). La pensée contenue dans cette expression « cieux » est bien celle qu’ils sont plus élevés que la terre, et ainsi les humains ont été amenés à admettre que les ordres et commandements des institutions religieuses de la terre étaient au-dessus des commandements» d’hommes, et qu’il leur était dû soumission comme s’ils venaient de Dieu.
Nous admettons naturellement que les voies de Dieu sont plus élevées que les nôtres, mais nous devrions songer qu’un faux Dieu s’est établi « Prince du monde », comme Paul le précise (2 Cor. 4 : 4 ; Jean 12 : 31). Celui-là est Satan, le diable, l’ennemi déclaré de Dieu et des hommes, le séducteur de toutes les nations (Apo. 20 : 1-3). Invisible, il est le prince de la puissance de l’air (Eph. 2 : 2), il a dans une très grande mesure dominée le monde par le moyen de faux systèmes religieux. Il fut l’inspirateur du shintoïsme japonais qui maintenant a perdu beaucoup de son pouvoir sur cette nation. Si d’autres systèmes de superstition ne se sont pas effondrés d’une manière aussi dramatique qu’au Japon, cependant la tendance se manifeste partout dans cette même direction.
L’Apocalypse parle d’une « femme » qui règne sur les rois de la terre (Apo. 17 ; 18). Cette femme est aussi décrite comme une cité, une cité impudique (Apo. 18 : 2-4, 10. Il est aussi dit que cette femme est la mère des prostituées et que les nations de la terre ont été enivrées» du vin de son impudicité (Apo. 17 : 2). En contraste avec cette image, l’Apocalypse parle d’une autre femme, d’une vierge chaste qui devient l’épouse de Christ et régnera avec lui sur la terre pendant mille ans. Elle aussi est désignée comme une cité, « la sainte cité », « la Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de Dieu » (2 Cor. 11 : 2 ; Apo. 19 : 7 ; 20 : 4, 6 ; 21 : 2, 10). Il doit devenir évident que la femme prostituée qui commet adultère avec les rois de la terre est une contrefaçon du royaume de Christ et doit donc être ce que nous appelons « la chrétienté », mais que Dieu nomme « Babylone ».
Ce qui paraît le mieux identifier les caractéristiques de cette prostituée est que les nations ont été enivrées du vin de sa fornication. C’est une image frappante d’une Eglise infidèle qui s’est unie aux puissances civiles d’Europe. Christ est le chef et l’époux du royaume qu’il établira à sa seconde présence. L’Eglise fidèle sera glorifiée et unie à son époux à la « première résurrection » (Apo. 19 : 7 ; 20 : 6). Elle a démontré sa loyauté à son fiancé céleste par l’attente de son retour ; pendant cette attente, elle a donné sa vie au service de sa cause, supporté l’opposition du monde, elle s’est préparée à l’union avec Christ dans son royaume.
L’Eglise infidèle, au contraire, n’était pas disposée à attendre son Seigneur. Elle jugea préférable de s’unir aux puissances de ce monde en prétendant finalement que cette union constituait le royaume de Dieu sur la terre. C’est ainsi qu’elle enivra du vin de sa fornication, ou de ses fausses doctrines, les nations les entraînant dans des guerres continuelles, et le pire blasphème est qu’elles le firent au nom de Dieu. Une partie de la chrétienté se dressait contre l’autre suivant les convenances de cette maîtresse impudique, l’Eglise apostate.
Ceci ne veut pas dire qu’il n’y eut rien de bon dans les lois sanctionnées par cette alliance Eglise-Etat, puisque dans une certaine mesure, les lois sont éditées sur le principe de la Bible. Le meurtre commis sur un individu est chose interdite, mais le meurtre collectif appelé la guerre est sanctionnée. Il était interdit de voler, alors qu’au nom de Dieu le peuple était exploité de mille manières par les puissances civiles et ecclésiastiques. L’institution de la famille était maintenue et, dans certains cas, les lois du vrai Dieu étaient copiées. Bonnes ou mauvaises, souvent les deux à la fois, les influences opprimantes de ces pouvoirs suprêmes qui s’imposaient au peuple par le moyen des autorités civiles du moment, contribuaient à maintenir l’ordre.
Loin d’être une condition idéale, un semblant d’ordre était cependant établi, bien qu’il fût maintenu pour une grande part à cause de l’ignorance et de la superstition qui ont été entretenues pendant des centaines d’années par cette impudique. L’enseignement admis spécifiait que la moindre velléité de désobéissance aux pouvoirs existants amènerait les pires châtiments, si ce n’était de leur vivant du moins après leur mort.
La crainte des tortures éternelles dont ils étaient menacés les maintenait esclaves d’un système qui procurait l’opulence aux nobles et la richesse aux prêtres par l’exploitation du peuple. Peu leur souciait que leurs esclaves soient ignorants, pourvu qu’ils restent soumis à leurs exigences sans revendication.
Avons-nous brossé un tableau trop sombre ? Pourtant telle était bien la situation pendant l’âge des ténèbres (le moyen âge), époque assombrie par la domination de gouvernements tyranniques, elle ne devait pas durer. C’était une contrefaçon du règne de Christ. Mais la lumière d’un âge nouveau commença à poindre. Napoléon, malgré les erreurs qu’il a pu commettre, porta un coup fatal à ce système qui a dominé le monde pendant si longtemps ; il emmena le pape en captivité. La découverte de l’Amérique et le développement de la démocratie ont aidé à rompre les liens qui tenaient l’Europe en esclavage. La rapide diffusion de la science, résultant de l’invention de l’imprimerie, contribua fortement à orienter les peuples vers la liberté.
Alors même que fut brisée la domination presque universelle du pouvoir siégeant à Rome, l’idéologie de ce système fut adoptée par la plupart des souverains d’Europe. Ils formèrent des Eglises d’Etat, contractant avec elles des alliances pareilles à ce qui avait été fait avec l’Eglise romaine. Ainsi, bien que divisées les puissances des cieux gouvernaient encore et tenaient toujours les peuples dans la crainte (Matt. 24 : 29, Luc 21 : 26). Cette situation demeura sans grand changement jusqu’à la première guerre mondiale en 1914. Alors les forces mondiales entrèrent en action, ce qui eut pour effet d’ébranler les puissances des cieux, c’est-à-dire les pouvoirs ecclésiastiques Au cours de cette guerre, le vin de la fornication de Babylone coula librement comme par le passé. En Allemagne, comme chez les alliés, le clergé stimula les soldats en leur promettant que Jour mort sur le champ de bataille leur assurait une libre entrée au ciel ; Puisqu’ils se battaient pour leur gouvernement, ils se battaient pour Dieu. Les mêmes garanties furent données aux soldats alliés qui combattaient contre les Allemands, à la honte du clergé américain qui s’ingénia lui aussi à verser ce vin qui avait été originairement préparé par l’Eglise apostate de Rome.
Ce « vin de fornication » produisit un effet momentané pendant la première guerre mondiale, mais les effets ultérieurs furent tout autres que ce que les nations en attendaient. L’échange de pensées et d’opinions qui se fit entre jeunes hommes réfléchis, dans les tranchées, dans les prisons ou ailleurs, produisit des effets inattendus. Le doute s’infiltra dans l’esprit de beaucoup d’entre eux qui se demandèrent si eux seuls se trouvaient du côté où l’on se battait pour Dieu. Les buts de la guerre, qui ne furent atteints ni dans l’un ni dans l’autre clan amenèrent d’autres désillusions, renforcées par les difficultés) des années qui suivirent.
Sous l’effet des, désillusions on se tourna vers les jouissances légitimes ou non. Les peuples qui, pendant les années de guerre, avaient cru lutter pour Dieu réalisèrent alors ce qui est dit dans II Tim. 3 : 1, 4; : « Aimant le plaisir plus que Dieu ». Ce qui est plus frappant encore, c’est qu’on oublia non seulement Dieu, mais la généralité devint athée. Pour s’en rendre compte, il suffit de considérer que, dans les deux pays les plus religieux du monde, une personne sur dix fréquente encore les services religieux.
Mais ce n’est pas tout. De cette guerre mondiale est issue le premier gouvernement communiste en Russie. Dès le début, ce gouvernement fut caractérisé par son opposition aux institutions religieuses. L’Eglise catholique grecque, qui était la maîtresse inséparable du gouvernement tsariste, fut impitoyablement bannie et ses pratiques frauduleuses exposées et portées à la connaissance du peuple de diverses manières. L’athéisme fut encouragé et stimulé par le gouvernement.
Depuis lors, et pour des raisons d’opportunité, le gouvernement de Moscou s’est dit plus tolérant en accordant une liberté des cultes qui existe apparemment plus en paroles qu’en réalité. Légalement l’Eglise catholique grecque peut continuer son service qui donne satisfaction à une minorité de personnes de l’ancienne génération qui ne peut s’adapter à la mentalité athée dans laquelle est formée la jeunesse actuelle.
Maintenant ce gouvernement, profitant de l’affaiblissement du monde, étend son influence hors de son territoire. L’ombre s’étend sur tous les autres pays ouverts a l’influence croissante d’une idéologie qui rejette tes lois et pratiques promulguées par une puissance spirituelle.
Cet état de choses, qui existe dans le monde entier, cause du trouble à ceux qui s’efforcent de rétablir les conditions de civilisation existant avant 1914. Ce souci est particulièrement grand parmi les hommes d’Etat d’Amérique. La preuve est qu’aussi bien le président Roosevelt que le président Truman ont envoyé un représentant personnel au Vatican pour envisager avec lui les remèdes à appliquer. Il fut un temps où une sanction du Vatican pouvait rétablir, en Europe du moins, un ordre apparent, peut-être que ces messieurs de Washington pensent qu’il pourrait encore en être ainsi. Mais ils se trompent. La puissance des cieux s’ébranle toujours plus et leur pouvoir pour maintenir l’ordre s’évanouit.
C’est là le signe, qui doit paraître dans les cieux symboliques, le signe de la présence de Christ, le nouveau Roi de la terre. A une certaine occasion, Jésus posa cette question : « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18:8). Aujourd’hui, nous reconnaissons combien cette question était justifiée, et comment en sera-t-il demain ? Des millions sont dans l’angoisse à cause de la détresse qui les a frappés, eux et leurs familles, alors que pour d’autres leur frayeur vient de l’effondrement de la civilisation qui leur donnait pouvoir et prospérité.
Une description très réaliste de la situation nous est donnée dans Apo. 18. L’introduction de ce chapitre dépeint le retour de Christ. Jean le décrit comme un ange qui avait une grande autorité, et la terre fut éclairée de sa gloire. Alors il prononce un jugement contre Babylone, la contrefaçon de son royaume, et il invite ceux qui lui obéissent à sortir du milieu d’elle afin qu ils n’aient pas part à ses fléaux. Ce message a déjà atteint le peuple du Seigneur et nombreux sont ceux qui ont répondu. Le travail de destruction est déjà bien avancé et nous assistons aussi à la détresse de ceux qui eurent tant de prospérité sous son système.
« Et les Rois de la terre qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe pleureront et se lamenteront à cause d’elle 1orsqu’ils verront la fumée de son embrasement. » Les termes « feu » et « bouleversements » sont des symboles employés pour designer l’effondrement de différents éléments du présent monde mauvais (Gal. 1 : 4). C’est pour cette raison que le « feu » est associé aux manifestations de la présence de Christ.
L’apôtre Paul écrivant à l’Eglise dit :
« Que Dieu vous donne, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque Christ venant du ciel paraîtra avec les anges de sa puissance, exerçant la vengeance avec des flammes de feu contre ceux qui ne connaissent point Dieu et qui n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ. » (2 Thess. 1 : 7-8).
Le terme « Ange » (en grec angelos) signifie « messager » et les membres de son Eglise seront les messagers, qui dispenseront avec Jésus les bénédictions du nouveau royaume. Mais, auparavant, tout vestige de l’empire de Satan doit disparaître et toute opposition aux lois de Dieu doit être brisée. La réunion avec Jésus de ceux qui participeront à son règne est une partie de l’œuvre qu’il accomplit dans les premières années de sa seconde présence. Ceci doit se réaliser entièrement avant que l’ordre mauvais actuel ne soit irrémédiablement détruit.
Pour cette raison, l’allusion de Paul aux flammes de feu qui révéleront la présence de Christ entouré de son Eglise, est étroitement liée au « feu » qui détruira la Babylone mystique. Déjà aujourd’hui nous pouvons discerner les flammes, mais, quoique agonisante, Babylone existe encore. Les chrétiens, fidèles à leur Sauveur, lui seront réunis avant la phase finale de la destruction de Babylone.
Il est à remarquer que la présence de Christ nous est révélée autant par l’ébranlement des cieux que par les flammes de feu. Sur ce point, Matthieu, dans l’exposé prophétique du Seigneur, dit que lorsque le signe du Fils de l’Homme apparaîtra dans le ciel (c’est-à-dire lorsque l’ébranlement des puissances des cieux empêcheront l’Eglise nominale de garder le contrôle sur les multitudes inquiètes ainsi qu’elle l’avait fait auparavant), toutes les tribus de la terre se lamenteront, elles verront le Fils de l’Homme venant sur les nuées du ciel (Temps de détresse). Le texte annonce que les peuples se lamenteront avant qu’ils ne se rendent compte de la cause réelle de leur détresse, mais pour le peuple de Dieu, fidèle et vigilant, l’ébranlement des cieux symboliques et la période de détresse des nations telle que le monde n’en a jamais vu de pareille depuis qu’il existe, sont les signes de la présence du Fils de l’Homme et de la fin de l’âge. Il est, par conséquent, important de faire une distinction entre l’apparition des signes et le développement de leur accomplissement qui aura pour effet d’ouvrir les yeux de l’humanité entière qui discernera alors ces signes révélateurs de la présence de Christ, « le Roi des Rois, le Seigneur ides Seigneurs ». Elle comprendra que c’est dans le but d’établir son royaume qu’il revient et que, le vieil ordre de choses ou civilisation doit lui céder la place (Apo. 19 : 16).
Dans cet ordre d’idées, nous devons essayer de comprendre de quelle manière les peuples de toutes les nations « verront » le Seigneur. Nous avons déjà expliqué que les Ecritures parlent de Christ ressuscité, comme d’un être qui ne peut être vu par des yeux humains, car Christ et le Père Céleste « habitent une lumière inaccessible que nul homme n’a vu, ni ne peut voir » (1 Tim. 6 : 16).
Comme les cieux dans lesquels apparaîtront les signes du Fils de l’Homme sont symboliques, symboliques aussi seront les signes qui révéleront sa présence. La désignation des yeux comme symbole du discernement est courante dans les Ecritures.
Quand Jésus parle de la faculté des disciples de comprendre certaines vérités concernant les plans divins, il dit : « Heureux sont vos yeux, car ils voient et vos oreilles, car elles entendent. » (Mat. 13 : 16). Plus tard, l’apôtre Paul déclare, parlant de l’Eglise qui a reconnu Jésus lors de sa première venue, alors qu’il vint comme homme parmi les hommes afin de sauver ces derniers :
« Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que par la grâce de Dieu il souffrît la mort pour tous. »
Esaïe, parlant de Christ, le nomme « le bras de l’Eternel » et nous dit que «l’Eternel découvre le bras de sa sainteté, aux yeux de toutes les nations et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu » (Esaïe 52 : 10 ; 53 : 1). Job exprime ainsi sa confiance en son créateur : « Et lorsque mon corps sera détruit, et hors de ma chair, je verrai Dieu. » Et pourtant les Ecritures disent qu’aucun homme ne pourra littéralement voir Dieu et vivre. (Job 19 : 26 ; Exode 33 : 20).
Ce ne sont ici que quelques exemples tirés des nombreux passages dans lesquels les mots « voir et ouïr », ainsi que le mot « œil » lui-même sont employés dans le sens de discernement. C’est dans ce sens que chaque œil verra venir Jésus sur les nuées du ciel. Cela veut dire qu’ils discerneront la présence à l’aide des signes dans les cieux, c’est-à-dire lorsque la puissance du pouvoir ecclésiastique sera brisée, ce qui aura pour conséquence le chaos universel.
N’oublions pas cependant que, dans notre étude du développement du plan de Dieu, nous ne comptons pas avec les minutes, les heures ou les jours, mais avec les années et les âges. Un événement qui ne demande que quelques mots d’explications aux Ecritures et quelques secondes au lecteur nécessite généralement des années pour atteindre son plein développement. Il en est ainsi des signes du Fils de l’Homme qui apparaissent dans les cieux symboliques, ils sont déjà visibles ; ceux qui veillent les ont discernés et comprennent leur signification. Le monde les voit aussi et la frayeur remplit leur cœur, mais ils ne comprennent pas encore la vraie signification de toutes ces choses, ils ne « croient » pas que cela indique la présence du nouveau roi de la terre, d’un nouveau pouvoir spirituel, le commencement des « nouveaux cieux » qui, ensemble avec la nouvelle terre symbolique formeront le nouveau monde de demain.
Plus tard, quand les événements mondiaux démontreront aux peuples la complète vanité de leurs efforts à vouloir faire sortir du chaos de la guerre et de la famine la paix et la prospérité, les hommes réaliseront, en considérant les voies de l’Eternel, qu’un nouveau roi a pris le gouvernement. Son premier soin a été d’écarter le vieil ordre de choses basé sur l’égoïsme, afin que les hommes puissent aspirer pleinement au règne de Christ.
Ils réaliseront alors que ce qu’ils tenaient pour une terrible calamité, ce qui les faisait répéter « hélas ! hélas ! », n’était que le témoignage de la venue du roi du monde nouveau prenant possession de sa grande puissance :
« Nous te rendons grâces. Seigneur Dieu tout-puissant…, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne. Les nations se sont irritées et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs, les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom. » (Apocalypse 11 :17-18).
VII
L’ÉCLAT DE SA PRÉSENCE
« Car, comme un éclair part de l’Orient et se fait voir jusqu’à l’Occident, il en sera de même lors de la présence du Fils de l’Homme. » (Matt 24 : 27).
Jamais la présence d’un roi ou d’un dictateur n’a été si glorieuse ou si puissante qu’elle puisse être comparée à une lumière capable d’illuminer le monde entier de l’Est à l’Ouest. Cependant, il en sera ainsi de la présence du nouveau roi de la terre, Jésus, et c’est ce qu’il déclare à ses disciples lorsqu’il répond à leur question : « Quel sera le signe de sa présence et de la fin de l’âge ? » Ce qui nous frappe, au premier abord, lorsque nous réfléchissons à ces paroles, c’est qu’elles ne peuvent s’appliquer à une présence humaine ou à un roi terrestre, mais se rapportent seulement à un être divin, qui, comme le Créateur lui-même, demeure invisible aux yeux humains.
Le Maître, parlant de son second avènement, met en garde ses disciples contre ceux qui prétendront l’avoir vu dans un quelconque endroit caché, car ce n’est pas ainsi qu’il sera présent sur la terre : « II ne surgira pas ici ou là comme un être humain quelconque. » Jésus a d’avance expliqué que sa présence (parousia, en grec) sera comme celle d’un « voleur dans la nuit », c’est-à-dire ignorée de tous sauf de ceux qui l’attendront. Mais il ne voulait pas dire qu’il serait caché quelque part comme une créature humaine et qu’en le cherchant ses disciples arriveront à le trouver.
En comparant sa présence à la clarté d’un éclair, Jésus ne leur désigne pas seulement des signes révélateurs, mais leur explique comment sa présence sera connue, d’abord de son propre peuple, puis du monde entier. Que suggère alors Jésus lorsqu’il dit que sa présence sera comme l’éclair illuminant la terre de l’Est à l’Ouest ? Jésus répond à cette question qui lui est posée en disant : « Car comme l’éclair brille et se fait voir d’un côté du ciel jusqu’à l’autre, il en sera ainsi du Fils de l’Homme dans son jour. » (Luc 17 : 24). La signification de ces paroles est claire : la présence de Jésus éclairera le monde. L’expression « lumière » est usitée dans l’Ecriture pour symboliser la connaissance, la connaissance de Dieu dans son plan pour le salut du monde. Le Maître voulait dire à ses disciples, en langage symbolique, que son second avènement sur la terre, comme roi du monde nouveau, se manifesterait par une croissance extraordinaire de la connaissance qui finalement se répandrait partout, de telle sorte que « la connaissance de la gloire de l’Eternel remplira toute la terre comme les eaux remplissent le fond de la mer » (Esaïe 11 : 9 ; Hab. 2 : 14).
Le but du retour ide Christ est d’établir un royaume de justice sur la terre, « le royaume de Dieu ». L’Eternel accomplira dans son royaume les merveilleuses promesses de l’Ancien Testament. Une de ces promesses mentionnées par David dit : « L’Eternel règne ; que la terre tressaille de joie, que les îles nombreuses se réjouissent ! La nuée et l’obscurité l’environnent ; la justice et le droit sont les bases de son trône. Le feu marche devant lui et embrase de tous côtés ses ennemis. Ses éclairs illuminent le monde ; la terre le voit et elle tremble. Les montagnes se fondent comme la cire devant l’Eternel, devant le Seigneur de toute la terre. » (Psaume 97 : 1-5).
Toutes les paroles prophétiques du Maître sont basées sur les prophéties de l’Ancien Testament, et doivent servir à éclairer ce qui avait été écrit. Les disciples croyaient que Jésus était venu sur la terre pour être le grand roi prédit par les prophètes, et il est clair que Jésus, en leur expliquant de quelle manière sa présence affecterait le monde, pensait à la prophétie révélatrice par laquelle David prédit que « l’éclair » du nouveau roi « illuminerait la terre » et que les peuples, en l’apercevant, trembleraient.
Il est à observer que cette prophétie, relative au temps du règne du Seigneur, démontre nettement que les événements terrestres ne seront pas immédiatement des plus heureux et des plus paisibles du fait de son gouvernement.
Les nuages et l’obscurité l’entourent. Le feu le précède et embrase ses ennemis, dit le prophète. Les hommes tremblent quand les éclairs révèlent la présence du nouveau roi, et les montagnes se fondent comme la cire devant sa présence. Ces paroles sont significatives et il est de la plus haute importance de s’en souvenir si nous voulons comprendre tout ce qui se rapporte au retour de Christ et au temps de son règne. Il revient pour régner. Paul dit : « Jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds et que l’ennemi qui sera détruit le dernier, c’est la mort. » (1 Cor. 15 : 25-26). Comme nous sommes heureux de savoir que la mort, le grand ennemi des hommes, doit être détruite. Mais il y a encore d’autres ennemis qui doivent être anéantis par le royaume de Christ, et parmi ceux-ci sont « les royaumes de ce monde » c’est de ces derniers que parle le prophète, quand il dit « que les montagnes se fondent comme de la cire devant l’Eternel ».
La prophétie du second Psaume est plus spécifique encore, elle dit : «Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession. Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les mettras en pièces comme un vase d’argile. » (Ps. 2 : 8-9). D’après ce passage et d’autres prophéties, nous voyons que le début du règne de Christ sur la terre est marqué par un bouleversement de la civilisation dans le monde, par suite duquel les royaumes et les gouvernements de ce monde disparaîtront les uns après les autres. Evidemment de tels événements feront « trembler » les hommes sans qu’ils en saisissent la cause réelle. Ils ne réaliseront d’abord la présence du nouveau roi que par des nuages et des ténèbres. Ils ne savent pas que l’effondrement du monde actuel est dû au fait que le nouveau roi, Christ, « a saisi Sa grande puissance et pris possession de son règne » (Apo. 11 ; 15, 17, 18).
Les éclairs qui accompagnent la présence du Seigneur font éclater en premier lieu une tempête de passions humaines qui détruisent l’ancien ordre du monde, mais ces éclairs donnent aussi l’idée de lumière, comme les Ecritures le font ressortir clairement. En fait, c’est bien parce que les hommes sont éclaires que le monde actuel sombrera. Cette augmentation de lumière prophétique des «derniers jours », du monde de Satan est décrite par Daniel, comme une « augmentation de la connaissance », facilitée par de multiples et rapides voyages sur la terre. « Les hommes courront ça et là. » (Daniel 12 :4). Et le prophète associe cette augmentation de connaissances à un grand « temps de détresse tel qu’il n’y en aura point eu depuis qu’il existe des nations » (Daniel 12 : 1). Ainsi Daniel, sans parler de la même sérié d’événements que le psalmiste qui décrit les éclairs qui illuminent le monde faisant trembler les peuples et « fondre » les montagnes (les royaumes) comme de la cire.
Jésus, parlant des « éclairs de feu » qui révèlent sa présence, dit qu’ils se lèvent à l’Est pour briller jusqu’à l’Ouest. II n’existe qu’une seule grande lumière qui, régulièrement, accomplit sa course de l’Est à l’Ouest en éclairant la terre, et cette lumière est le soleil. Cependant, les effets de la présence du Maître sur la terre ne sont pas sous tous les rapports semblables à ceux du soleil, c’est pourquoi Jésus ne se sert pas du mot grec qui, désigne le soleil. Le mot qu’il emploie pour illustrer la manière dont sa présence nous sera révélée est astrape. C’est, dans le Nouveau Testament, le seul mot traduit par « éclair », mais il est aussi employé pour désigner d’autres lumières, entre autres la lumière de la chandelle (Luc 11 : 36), de même pour désigner l’es vêtements étincelants, comme ceux dont les anges étaient vêtus qui se tenaient près de la tombe de Jésus après sa résurrection (Luc 24 : 4). Il est aussi exactement traduit par éclairs accompagnés de tonnerre, le sens de ce mot est si vaste qu’il peut désigner une illumination de quelque nature qu’elle soit.
C’est de ce mot que Jésus se sert lorsqu’il dit que sa présence (parousia) sera comme l’éclat de l’éclair traçant son chemin lumineux de l’Est aux confins de l’Ouest ; En d’autres mots, illuminant toute la terre, ainsi pendant les mille ans de son règne. Il sera la véritable lumière qui éclairera tout homme venant dans le monde (Jean 1:9). L’éclair de la présence du Maître nous fait penser au lever du soleil, et il est certain que ceux qui sont veillant et attendant l’aurore sont les premiers à savoir qu’un jour nouveau se lève, ils sont les seuils à voir à l’Est les lueurs grises de l’aurore, qui sont les précurseurs du lever du soleil. De nos jours, c’est là le privilège béni dont jouissent les sentinelles de l’Eternel sur les murs de Sion.
Comme nous l’avons déjà dit, la lumière est, dans les Ecritures, un symbole de connaissance et les disciples du Maître seront les premiers bénis par la connaissance de sa présence. La connaissance de la vérité, se rapportant au plan de Dieu, est figurée par la nourriture ; Jésus promet que lorsqu’il reviendra II fera « mettre son peuple à table et le servira » (Luc 12 : 37 et Matt. 24 : 45). Ceci est une autre promesse qui indique que le peuple de Dieu sera éclairé le premier par la lumière éclatante de sa présence, promesse qui a été déjà entièrement accomplie.
Les Ecritures indiquent qu’après la mort des apôtres le vrai esprit de l’Evangile faillirait et que la connaissance de la vérité concernant le plan divin serait corrompue, ce qui arriva sous tous les rapports pour chaque enseignement de la doctrine divine. U apostasie se développa de telle façon que l’Eglise actuelle est devenue, en s’unissant aux gouvernements civils, une contrefaçon du royaume de Christ. Les peuples alors perdirent l’espoir en un réel royaume de Christ et en ses bénédictions.
La Bible dit clairement que Dieu créa l’homme pour vivre à toujours sur la terre en la dominant. Mais, par sa désobéissance, il perdit le droit à la vie et fut condamné à mourir. Une des vérités les plus clairement exprimées dans la Bible est que « le salaire du péché, c’est la mort » (Rom. 6 : 23).
Pendant l’âge des ténèbres, le sens de « mort » fut rendu synonyme de tortures éternelles dans un feu d’enfer et l’on arriva à prétendre que Jésus es>t venu pour sauver les pécheurs du terrible cauchemar que l’avenir leur réservait, alors qu’un petit nombre qui croirait en lui serait élevé au ciel. La vérité de la Bible était ainsi enterrée sous les ordures des théories humaines.
L’Ecriture nous dit, au contraire, que Jésus est venu pour mourir pour Adam afin que sa descendance ait la possibilité de revivre sur la terre, car : « Comme tous meurent par Adam, tous revivront par Christ. » (1 Corinth. 15 : 22). Le temps du règne de Christ par lequel l’humanité sera rétablie sur la terre est décrit par Pierre comme étant « le temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes dès le commencement » (Actes 3 : 19-21). La grande espérance du monde, qui fut perdue de vue au cours de l’âge des ténèbres, a été maintenant rétablie par les fidèles veilleurs de Sion, cette espérance a illumine le cœur de ceux qui, les premiers, ont aperçu les rayons lumineux de la présence du Maître.
Plusieurs des fausses doctrines de l’âge des ténèbres paraissaient être appuyées par les Ecritures, ainsi cette conviction des croyants affirmant, qu’après leur mort, ils iraient au ciel. En effet les Ecritures parlent aux disciples du Maître d’une espérance céleste, mais cette haute position est offerte en vertu du plan divin, et pour un but spécial, et non pour être arrachés aux tortures éternelles, mais plutôt comme représentants de la race humaine, ils pourront avoir le privilège de régner avec Christ et participer avec lui à la future bénédiction de toutes les familles de la terre. La lumière, que fait jaillir la présence du Maître, a mis à jour cette grande vérité pour les veilleurs de Sion. Il devint donc clair qu’il existe une relation entre l’appel que Dieu adresse à l’Eglise et l’espoir d’un rétablissement pour le reste de l’humanité. Le jour de l’Eternel, dans lequel nous vivons, est une période transitoire qui mène au « temps de rétablissement » de l’humanité, et la volonté de Dieu est que les derniers membres de l’Eglise présents ici-bas annoncent cette bonne nouvelle à tous les hommes. Depuis plusieurs années, ce travail s’accomplit à travers le monde. Jésus parle avec à propos de « la nourriture au temps convenable ». Car la grande vérité du rétablissement a été rendue à l’Eglise au temps convenable, parce que le monde entre maintenant dans l’époque pendant laquelle le droit de vivre éternellement sur la terre s’étendra à toute l’humanité. Il est de toute évidence que la connaissance augmente dans le monde, ceci encore est l’effet de la lumière qui émane de la présence de Christ. Cette augmentation de connaissance a particulièrement trait aux choses matérielles, car elle est destinée à préparer pour l’humanité les bénédictions du royaume de Christ et ces bénédictions seront matérielles et terrestres.
Quand on considère les merveilleuses découvertes scientifiques faites par la génération actuelle, on réalise que notre temps n’est comparable à aucune autre époque dans l’histoire. N’oublions pas que les merveilleuses connaissances d’aujourd’hui ont été acquises presque subitement en une très courte période comparée aux siècles passés au cours desquels la science n’a fait que très peu de progrès. L’homme a acquis infiniment plus pendant ces derniers cent ans, aussi bien en ce qui concerne l’éducation générale des peuples qu’en découvertes scientifiques de tous genres. Pendant les siècles passés le progrès n’a pas été continu. Ce n’est qu’à partir du XVème siècle, lorsque fut inventée l’imprimerie, que les connaissances scientifiques purent prendre leur essor.
Il est toutefois impossible d’attribuer les bénédictions de notre temps à l’intelligence croissante de l’homme ce dont voudraient nous persuader les évolutionnistes. Il n’existe qu’une explication raisonnable à ce que l’humanité ait vécu dans l’ignorance pendant des milliers d’années, pour passer soudainement à une époque dans laquelle des enfants de dix ans en savent plus que les seigneurs et barons du passé. Le salarié moyen jouit actuellement de certains avantages méconnus des plus fortunés de nos ancêtres. L’explication nous en est donnée par les Ecritures qui nous disent que cette situation est le résultat de l’éclat lumineux de la présence de Christ, nous apportant ce surcroît de connaissances qui, comme l’annonce Daniel, caractériseront le « temps de la fin » de l’ordre de choses du présent monde mauvais (Daniel 12 : 4).
L’imprimerie fut découverte, selon les vues de la divine providence, en prévision des progrès surprenants que devait réaliser la science dans les derniers jours. L’invention de l’imprimerie fut un point de départ, mais ce n’est que bien des années plus tard que cet art fut suffisamment divulgué pour apporter une vague d’instruction qui puisse donner au monde une orientation nouvelle. Les feuilles imprimées mirent la science à la portée de l’humanité entière et les ténèbres du passé ne purent résister plus longtemps à la clarté des brillants rayons de la science qui de plus en plus inondent la terre.
Un fait très significatif est que le premier livre qui sortit des presses fut la Bible. Au commencement du XIXe siècle, de nombreuses sociétés bibliques se formèrent et la Bible, « flambeau de la civilisation », se répandit dans le monde entier. Les écoles publiques et l’instruction obligatoire sont à l’ordre du jour grâce à l’imprimerie. Les journaux, les magazines, les bibliothèques et librairies deviennent nécessaires à tous, les différentes formes d’éducation et de propagation de la science furent bientôt appuyées par le télégraphe, le téléphone, la radio et, actuellement, par la télévision. Ainsi le monde entra soudainement dans une époque dont les événements d’une partie du globe peuvent, au bout de quelques heures ou même de quelques minutes, être connus et publiés dans le monde entier.
En même temps que progressait la science, des moyens de communication rapide se développèrent de telle sorte que dans l’espace d’un siècle, alors qu’aucun progrès n’avait été réalisé depuis des millénaires, il y eut soudain possibilité pour tous les peuples de parcourir le monde entier, soit en bateau, en train ou en avion. Tandis que nos aïeux, il y a guère plus d’un siècle, ne parcouraient pas plus de dix à 12 km à l’heure et cela sur des espaces restreints, il nous est possible d’atteindre des continents et traverser des océans par air à raison de 300 km à l’heure. Par exemple, cet article a été écrit pendant un voyage en avion à la vitesse de 225 km, ce qui est considéré aujourd’hui comme un minimum.
Toutes ces choses : la vulgarisation de la lecture, les avions, la radio et bien d’autres inventions et découvertes de notre époque, ne seraient pas des preuves infaillibles de la présence du Seigneur, si on ne tenait pas compte de leur influence sur l’esprit de l’homme. Par cette augmentation de la connaissance, le monde a été transformé. Nous pouvons même aller plus loin et dire que, par son moyen, le monde va bientôt s’effondrer parce que les vieilles conceptions et traditions qui le maintenaient sont rejetées et leur pouvoir sur les hommes disparaît. Ceci est un préliminaire nécessaire en vue des bénédictions du royaume de Christ qui succéderont à la disparition complète de l’ancien ordre de choses.
La civilisation, qui sous les effets d’un accroissement de connaissances s’effrite progressivement, se nommait christianisme. Il est exact que certaines lois des gouvernements d’avant 1914 étaient basées sur le code moral de la Bible, mais de grossières superstitions et de fausses conceptions vulgarisées mêlaient aux Lois les plus justes et aux principes du vrai christianisme de vrai blasphème contre le Dieu d’amour. Prenons, par exemple, la doctrine des tortures éternelles et celles, un peu moins affreuses, du purgatoire. Elles furent longtemps pour les peuples un épouvantail dont se servaient les puissances afin de les dominer. Un clergé corrompu vivait de la frayeur qu’engendraient ces superstitions et, pour exploiter et voler le peuple, surtout en Europe, on le maintenait dans un abject assujettissement.
Mais, par l’accroissement de la connaissance, ces frayeurs superstitieuses disparaissent graduellement. Dans les parties de l’Europe où le peuple était le plus assujetti, le clergé a perdu son emprise sur les masses. En se libérant de ces doctrines diaboliques, le monde a la tendance de jeter tout par-dessus bord et de s’abandonner à l’athéisme. On voit disparaître les contraintes morales et religieuses de toutes sortes et les masses ne toléreront plus pour longtemps des dictatures avilissantes, nous ne sommes pas loin du moment où chacun se fera sa propre loi.
La lumière éblouissante révélant la présence du Maître a comme premier et immédiat résultat les progrès incessants de la connaissance. Ce résultat est essentiel, afin que les hommes soient préparés à comprendre, à adorer et à servir le vrai Dieu, ils doivent avant tout, abandonner les faux dieux qu’ils ont servis et honoré jusqu’à présent. Quoiqu’un certain nombre de lois morales de la chrétienté aient été tirées de la Bible, tous les enseignements de l’Eglise primitive ont été dénaturés à un tel point par les traditions humaines qu’ils n’ont pas appris aux masses à connaître le vrai Dieu de l’Ecriture. C’est pourquoi l’humanité, se détournant des faux dieux en qui elle n’a plus confiance, n’est pas amenée à Dieu qui, en réalité, lui est inconnu. C’est ainsi que la science débarrassant les hommes des superstitions des temps passés leur enlève leur respect pour les institutions et les gouvernements basés sur ces principes et prétend même, en bien des cas, les renverser. L’éclat de la présence du Maître amène ainsi indirectement la destruction du vieux monde préparant l’établissement du monde nouveau qui est celui de Dieu.
De même que les rayons du soleil se levant sur la terre humide et froide produisent souvent un brouillard épais qui obscurcit les vallées, de même les rayons lumineux de la présence du Maître en tombant sur les marais de superstitions et d’erreurs provoquent un « temps de détresse tel qu’il n’y en a jamais eu depuis que le monde existe ». Une des prophéties qui nous rend attentifs au pouvoir destructif qu’a la connaissance sur les superstitions de jadis est contenue dans la deuxième épître aux Thessaloniciens 2 : 8 dans laquelle Paul dit que la destruction de l’antéchrist aura lieu à la seconde présence de Christ sur la terre. Il faut considérer les circonstances dans lesquelles cette prophétie fut écrite pour en comprendre la profondeur. Dans la première épître aux Thessaloniciens, Paul nous explique que le jour du Seigneur (le jour du second avènement de Christ) est comparable à « un voleur dans la nuit ». Il assure cependant les frères en Christ qu’il ne Les surprendrait pas comme un voleur (1 Thess. 5 : 1-5).
Paul, en annonçant cette importante vérité, répétait uniquement ce que Jésus avait enseigné à ses disciples lorsqu’il répondait à leur question : « Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » Jésus leur dit : « Veillez donc, car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur doit venir. » (Matt. 24:42). Evidemment, le terme « veillez » sous-entend que ceux qui attendraient fidèlement l’accomplissement des prophéties reconnaîtraient la présence du Maître alors que ceux qui ne veilleraient pas l’ignoreraient. Et Paul poursuit : «Mais, vous, mes frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. » Dans la même prophétie, Paul nous explique encore que les destructions qui entraîneront la dissolution du vieux monde surviendront par « spasmes », tout comme les douleurs surprennent la femme enceinte.
L’apôtre ayant ainsi affirmé aux frères qu’ils pourraient discerner la présence de Christ, alors que le monde serait encore dans les ténèbres et l’ignorerait, quelques-uns des frères de Thessalonique en conclurent que Christ était déjà revenu sur la terre et prêchaient dans ce sens. C’est en partie afin de rectifier cette interprétation erronée que Paul écrivit sa deuxième épître à cette assemblée. Et c’est en réponse à l’affirmation de certains frères disant que Christ serait déjà revenu, que l’apôtre fait l’importante déclaration concernant la destruction de l’antéchrist à laquelle nous avons fait allusion.
Il ne contredit pas les frères quant à leur manière de concevoir le second avènement de Christ, c’est-à-dire que celui-ci sera présent quoique invisible aux yeux de la chair et que le monde, en général, n’en aura aucune connaissance. Paul lui-même enseignait cela, ainsi que l’avait fait Jésus et les autres apôtres. Ce qu’il expliqua aux Thessaloniciens, c’est qu’avant le retour de Christ, on assisterait à un immense recul de la foi et à une véritable apostasie rendant possible le développement du puissant système de l’antéchrist que Paul décrit comme « l’homme du péché ». C’est alors que la présence de Christ devenant une réalité « à la fin de l’âge » détruira l’antéchrist. Nous lisons (2 Thess. 2 : 8) : « Et alors paraîtra cet impie que le Seigneur détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il abolira par l’éclat de son avènement. » (Présence).
Remarquons qu’en premier lieu l’apôtre parle d’une destruction par « le souffle de sa bouche ». Le souffle de la bouche du Seigneur est la parole de Dieu, ce fut l’imprimerie qui inonda le monde de Bibles et mina le pouvoir qu’exerça sur les peuples ce lamentable système d’Eglise-Etat, une contre-façon du royaume de Christ. Mais la destruction de tout le système se réalise, comme dit Paul, par l’éclat de la présence de Christ.
Ce système de l’antéchrist dont la destruction est prédite est non seulement une Eglise infidèle, mais surtout l’union de cette Eglise au gouvernement civil. Il a même été prétendu que cette union représentait le royaume de Christ sur la terre. Il reste encore quelques vestiges de cette alliance impie mais pratiquement, elle n’existe plus. L’idée d’une alliance d’Eglise-Etat en tant que système de gouvernement est rejeté aujourd’hui par tous les politiciens et hommes d’Etat. Il est vrai qu’en Angleterre, il existe toujours nominalement un gouvernement Eglise-Etat, mais ce n’est pas là le vrai gouvernement du peuple britannique et cela depuis longtemps déjà.
L’idéologie de l’Eglise-Etat, comme forme de gouvernement ne survécut pas à l’accroissement de la connaissance. Elle n’a pu résister à la lumière d’une nouvelle ère. L’Eglise catholique romaine existe encore et fait tout son possible pour s’immiscer dans les affaires politiques des nations, particulièrement aux Etats-Unis, mais ses conquêtes ne seront que passagères, car l’opinion éclairée ne supportera plus longtemps la menace d’encerclement d’un système qui a ruiné l’Europe.
Nous ne voulons pas insinuer que les motifs qui ont amené la destruction d’une civilisation basée sur l’idéologie romaine ont toujours été justes. Bien souvent ceux qui veulent remplacer une forme de gouvernement par une autre n’ont pas grand chose de meilleur à offrir mais nous voulons dire par-là que c’est la science qui a préparé la voie aux hommes égoïstes et les aide à détruire le système. La sagesse humaine est tout à fait incapable de trouver une solution aux problèmes du monde qui s’insurge contre les viles exploitations dont il a été 1’objet dans le passé. Le royaume de Christ seul peut les résoudre. Mais cependant, ce sont les connaissances acquises au temps de la présence de Christ qui préparent l’introduction de son royaume.
Les prophéties de la Bible, surtout celles concernant le retour de Christ, le Roi de la terre, contiennent des symboles très significatifs. L’apôtre Paul prédisant le second avènement de Christ nous en donne un exemple frappant, lorsqu’il dit : «Car le Seigneur lui-même descendra du ciel dès qu’il aura donné le signal, par la voix d’un archange, et par la trompette de Dieu. » (1 Thess. 4 : 16). Les trois termes employés dans cette prophétie, « le signal », « la voix » et la «trompette», symbolisent l’effet produit sur la terre par l’apport de nouvelles connaissances et sont tout à fait en harmonie avec les enseignements de la Bible indiquant que le Maître reviendra et sera présent sur la terre pour un temps « comme un voleur dans la nuit ».
Il est certain qu’un voleur ne s’annonce pas en criant lorsqu’il entre dans une maison, qu’il ne parle pas d’une voix retentissante et qu’il ne souffle pas dans une trompette ainsi que beaucoup se sont représenté à tort Jésus descendant du ciel comme une créature humaine visible à tous. Mais lorsque nous interprétons symboliquement ces exposés tout devient clair. Le mot grec traduit par cri (shout, Bible anglaise) ferait penser à un commandement, à un encouragement à l’action. Un encouragement lancé à tous les peuples asservis jusqu’ici à affirmer, à faire valoir leurs droits d’êtres humains, à se libérer de la tyrannie de certains dirigeants qui les maintiennent esclaves les privant de leurs droits et de leurs libertés.
Ceci est une des conséquences de l’accroissement de la connaissance annoncée, l’effet de la lumière éclatante de la présence de Christ. Parmi toutes les nations ce cri se fait entendre, même chez les peuples si longtemps opprimés et exploités par ceux qui prétendaient leur vouloir du bien. Les revendications des travailleurs, les cris du socialisme ne sont qu’un écho du « signal » prophétique accompagnant le retour de notre Seigneur.
Les concessions obtenues des gouvernements et résultant de ce « signal » ne satisferont pas les masses éclairées, seul, le royaume de Dieu accomplira cette œuvre, mais dans tout ceci nous pouvons entrevoir une préparation en vue des bénédictions du royaume.
Les petites nations même, dont les contributions servaient à enrichir les grandes par la participation à leurs ressources alors qu’elles-mêmes végétaient dans la pauvreté, se réclament de leur droit à la liberté et demandent à gérer elles-mêmes leurs biens. Cette liberté ne leur amènera pas toutes les bénédictions qu’elles en espèrent, mais leur « cri » a été entendu ; au temps prévu, Christ, le nouveau Roi de la terre, les bénira et leur apportera paix et sécurité, car il a été promis que « les désirs de toutes les nations seront comblés» (Aggée 2 : 7).
La voix de l’archange symbolise, d’autre part, l’action de l’éclat lumineux qui vient de l’Est et se répand jusqu’à l’Ouest. La Bible ne parle que d’un archange qui se nomme Mikaël (Jude 9). Ce nom est aussi donné à Jésus par rapport à sa position parmi les nations pendant les premiers temps de sa présence sur la terre. Daniel 12 : 1 nous en parle en ces termes : « En ces jours-là se lèvera Mikaël le grand chef. Ce sera un temps de détresse tel qu’il n’y en aura point eu depuis qu’il existe des nations. »
Mikaël signifie celui qui parle pour Dieu, ou qui le représente. Ainsi lorsque le prophète dit : « Mikaël se lèvera », cela implique que Dieu lui confie le pouvoir et l’autorité dans le but de renverser toute domination humaine sur la terre et il en résulte un temps de grande détresse (Apo. 11 : 15), d’un temps où tous les royaumes de la terre seront soumis à notre « Seigneur et à son Christ ». Le verset 18 du même chapitre dit que les nations se sont irritées et que la colère de Dieu s’est manifestée à leur égard. La suite du verset nous donne un bref aperçu des mille ans du règne de Christ et des bénédictions qui en résulteront pour les peuples de toute la terre. Mais auparavant les nations irritées devront être «brisées comme les vases d’un potier » (Apo. 2 : 27).
Les prophéties associent l’expression « voix » à la chute des nations et royaumes de ce monde, se rapportant à ce que nous lisons au Psaume 46 : 7 : «Les nations s’agitent, les royaumes s’ébranlent, il fait entendre sa voix et la terre se fondent d’épouvanté », puis plus loin au verset 9 : « Venez contempler les œuvres de l’Eternel, les ravages qu’il a faits sur la terre. » Ces ravages servent à préparer la voie aux bénédictions du royaume de Christ, ainsi qu’il est écrit dans les deux versets suivants : « II fait cesser les combats jusqu’au bout de la terre ; il rompt les arcs et brise les lances, il brûle les chars de guerre. » (Ps. 46 : 10, 11).
Des choses terribles succéderont donc à la Voix du Seigneur, la voix de l’archange, mais toutefois, ces choses prépareront le chemin du Seigneur.
Il ne s’agit naturellement pas ici d’une voix au sens littéral, pas plus qu’il ne s’agit d’extraordinaires phénomènes de la nature pour détruire les royaumes du monde. Les prophéties nous indiquent que ce travail s’accomplira par les nations elles-mêmes, dans un grand combat final visant à la suprématie du monde. La Bible dit que l’épée de chaque homme se dirigera contre son frère. « Une nation se lèvera contre une autre nation et un royaume contre un autre royaume. » (Matt. 24 : 7).
Une autre prophétie nous dépeint le Seigneur commandant une grande «armée» devant laquelle « la terre et les cieux trembleront ». Ceci arrivera, dit le prophète au jour du Seigneur, c’est-à-dire quand les royaumes de ce monde seront bouleversés par l’établissement du royaume de Christ sur la terre. «L’Eternel fait entendre sa voix devant son armée car son camp est fort nombreux », déclare le prophète Joël 2 : 1-11. Il n’est pas difficile en rapprochant le symbole de la réalité de se rendre compte de l’accomplissement des prophéties dans les clameurs que font entendre les peuples de la terre réclamant leurs droits jusqu’à ce que la civilisation elle-même ait sombré. La grande armée du Seigneur englobe vraisemblablement tous les insatisfaits, tous les mécontents de la terre stimulés par l’augmentation de la connaissance à marcher à la conquête de la liberté. Les cieux, ainsi que la terre, tombent en poussière devant eux. Les puissances tant civiles que religieuses d’avant 1914 seront anéanties, car c’est là la puissance de « la voix de l’archange ».
Une autre manifestation du retour de Christ est annoncée par Paul. « La trompette de Dieu ». Dans la prophétie, la trompette est l’emblème d’une proclamation, d’un message concernant des événements immédiats ou futurs. Dans l’Ancien Testament, nous voyons que la trompette était utilisée pour annoncer le grand jubilé. Une ordonnance de Dieu prescrivait a Israël une répartition des biens et propriétés de la nation tous les cinquante ans. L’année du jubilé était l’année du rétablissement de tous les, droits, l’entrée en possession de tous les biens perdus au cours des 49 années écoulées par suite de circonstances malheureuses ou mauvaise administration de leurs possédants (Lév. 25 : 10).
L’apôtre Paul nous dit que les dispositions de Dieu prises envers Israël sous l’alliance de la loi étaient « une ombre des biens à venir » et que nous pouvons voir dans les ordonnances du jubilé, l’illustration de son intention de vouloir rendre à la race humaine sa patrie perdue, c’est-à-dire la domination sur toute la terre dont elle est privée par suite du péché de nos premiers parents qui transgressèrent la loi divine dans le jardin d’Eden (Hébreux 10 : 1). C’est sous le nom de « rétablissement » que Pierre désigne ce grand plan de rénovation et il déclare que cette œuvre glorieuse a été annoncée par tous les saints prophètes depuis le commencement du monde et quel sera le résultat de la seconde présence de Christ et de 1’instauration de son royaume sur la terre (Actes 3 : 19-21).
Comme le symbole « trompette de Dieu », employé par Paul pour décrire les effets de la seconde venue de Christ est judicieusement approprié ! Dans l’Apocalypse il est question de sept trompettes, six d’entre elles se rapportent à des événements antérieurs au temps du règne de Christ, mais le son de la septième trompette symbolique est en relation directe avec 1’établissement du royaume de Christ : « Les royaumes du monde sont soumis à notre Seigneur et à son Christ et il régnera au siècle des siècles. » (Apo. 11 : 15).
La première venue de Jésus sur la terre avait pour but de racheter Adam et sa race, puis il reviendra en grand libérateur et restaurateur de la race humaine.
C’est pourquoi il est opportun et nécessaire que le monde soit renseigné sur les dispositions prises pour son rétablissement, « l’augmentation de la connaissance», symbolisée par les sept trompettes, produit un effet graduel jusqu’à la présence du Seigneur.
Depuis des années, un message de cette nature a été proclamé dans le monde. Par des millions de livres, de brochures, de sermons publiés dans des milliers de journaux, par le cinéma et la radio, il a été annoncé aux hommes que le royaume de Christ était à la porte et que ce royaume amènerait la restauration de l’homme, de sa condition perdue à la vie éternelle sur la terre. La chrétienté a dédaigné ce message, elle a continué à collaborer avec les puissances de ce monde pour essayer d’établir une ère de paix et de justice par des moyens humains. Néanmoins, la trompette a résonné.
C’est encore dans un autre domaine que le monde a été mis en action sous l’effet de la campagne mondiale pour la liberté, les masses revendiquent des droits réels ou imaginaires, particulièrement des avantages matériels ou politiques. Mais, avant que les humains aient été mis au bénéfice des, bienveillants desseins de Dieu à leur égard sous l’autorité du règne de Christ, il n’y a à leur portée que désir et espoir à la liberté et aux biens de la vie, c’est tout ce qu’un monde incroyant peut leur offrir.
Mais, cette immense clameur universelle pour le droit, résultant de l’accroissement de la connaissance, atteint le but voulu par Dieu, : « Il amène la chute de l’ordre de choses actuels dans un monde dominé par Satan. » (Gal. 1:4). C’est bien l’image de ce qui se passait au temps d’Israël lorsque retentissait la trompette du jubilé annonçant que le temps était venu pour la distribution des biens de la nation et la libération de ceux qui s’étaient eux-mêmes rendus esclaves de leur prochain. Quel branle-bas de telles transactions ne devaient-elles pas amener en Israël ! Ceux qui avaient bénéficié d’un accroissement de biens matériels et sociaux ne devaient guère accepter de bon gré l’obligation de s’en séparer, tandis que les moins privilégiés devaient au contraire voir de bon œil venir le moment de rentrer en possession de leurs biens perdus et ne rien négliger pour le réaliser. C’est là l’effet que doit avoir produit la trompette du jubilé.
C’est ce qui se passe maintenant en grand dans le monde, provoquée par l’augmentation de la connaissance, elle est la cause de ce que les déshérités de ce monde ne sont plus guère disposés à être les serviteurs et les subordonnés des possédants. Le cas s’applique aussi bien aux individus qu’aux nations. Cette situation provoque de l’agitation, des révolutions, des soulèvements et des guerres qui sont à l’ordre du jour.
Considérons les événements du point de vue du moment, toute cette agitation des hommes et des nations n’apporte que détresse. Le prophète l’a décrit comme étant « un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent » (Daniel 12 : 1). Mais tout ceci n’est qu’un prélude nécessaire aux bénédictions du royaume qui doit succéder. Christ, le nouveau roi de la terre, n’aura pas recours aux organisations et gouvernements imparfaits de l’heure actuelle pour apporter aux humains les bénédictions et le bonheur qu’il leur dispensera. C’est pourquoi ces institutions, doivent disparaître afin de laisser la place au royaume de Christ.
En ce qui concerne les desseins de Dieu de rétablir l’humanité, le jubilé en est une belle image, elle englobe aussi ce que les Ecritures appellent « la résurrection des morts ».
Le miracle de la résurrection de Jésus nous atteste que la puissance divine est capable de ramener les morts à la vie afin que les promesses faites en leur faveur puissent être accomplies (Actes 17 : 31). Les premiers qui seront réveillés du sommeil de la mort sont ceux qui par leur fidélité à suivre le Maître, son exemple de sacrifice au service de Dieu et des hommes, seront reconnus dignes d’être élevés à sa nature spirituelle et de régner avec Lui pendant mille ans. Leur résurrection et leur élévation à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité sont décrites dans les Ecritures comme étant la « première résurrection » (Apo. 20 : 4).
Paul associe, dans sa prophétie concernant le retour du Seigneur, la première résurrection à la trompette de Dieu ! (1 Thess. 4 ; 16-17). II y fait à nouveau allusion dans 1 Cor. 15 : 51-53 où il parle de la trompette de Dieu comme de la « dernière trompette ». C’est la dernière des sept trompettes symboliques dont parle l’Apocalypse et l’apôtre Jean nous dit aussi que, c’est pendant que sonnerait cette trompette que les morts en Christ doivent ressusciter. Jean résume l’œuvre entière des mille ans du règne de Christ dès que sonne la septième trompette, nous lisons :
« Les nations se sont irritées, sa colère est venue et le temps est arrivé où tu dois juger les morts et rendre la récompense à tes serviteurs, les prophètes et aux saints, et à ceux qui craignent ton nom, petits et grands, et détruire ceux qui ont corrompu la terre. » (Apo. 11 :18).
La résurrection des fidèles disciples de Christ a lieu aux premiers sons de la septième trompette, ou trompette du jubilé, elle précède la résurrection de tous ceux qui sont morts, car, comme le déclarent les Ecritures, il y aura une «résurrection des justes et des injustes » (Actes 24 : 15). L’apôtre déclare que la volonté de Dieu est que tous soient sauvés « de la mort » afin qu’ils «parviennent» à la connaissance de la vérité, de ses bienveillants desseins à leur égard (1 Tim. 2 : 4-6). Ceci doit s’accomplir grâce à l’œuvre rédemptrice de Christ pendant les mille ans du règne de Christ.
La vraie Eglise qui a marché sur les traces du Maître, qui s’est montrée digne de la haute vocation à laquelle elle a été appelée (Héb. 3 : 1), sera élevée spirituellement, glorifiée avec Christ, mais la race humaine dans son ensemble sera rendue à la vie dans un corps humain. Par son obéissance et par les connaissances qui lui seront accordées, elle sera amenée à la perfection de l’esprit et du corps et aura la possibilité de vivre éternellement.
Ainsi l’éclat de la présence du Maître continuera et augmentera sans cesse a travers le millénium, étouffant tout vestige de superstition, de toutes confessions de foi et des faux dieux du paganisme. Il éclairera tous les humains en ce qui concerne le vrai Dieu d’amour. Ainsi s’accomplira la parole disant que Christ est la « véritable lumière, qui éclaire tous les hommes venant dans le monde » (Jean 1 : 9). L’éclat de cette lumière ne garantit pas la vie éternelle, car ceux-là seuls qui accepteront la lumière et s’y conformeront vivront éternellement « afin que quiconque croit en lui, ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).
Cette vie sera terrestre pour tous, à l’exception de ceux qui auront part au domaine céleste du royaume. Puisque c’est une vie humaine terrestre qu’Adam a perdu, c’est également a une vie humaine terrestre qu’il sera rétabli, lui et ses enfants. C’est pourquoi l’apôtre Pierre parle avec tant d’opportunité des bénédictions dont jouiront les peuples au temps du rétablissement de toutes choses (Actes 3 : 19-21).
Pierre précise que les bénédictions du millénium seront réservées à ceux qui écoutent et obéissent. Il adviendra dit-il que : « Quiconque n’écoutera pas ce prophète sera « exterminé » du milieu du peuple. » (Actes 3 : 23). Il est encourageant de savoir que tous seront éclairés par l’éclat de la présence du Maître et que tous auront l’occasion d’obéir, et, par l’obéissance, de vivre. L’apôtre, parlant du temps glorieux de la faveur divine, déclare : Alors sera accomplie cette parole de l’Ecriture : « La mort a été engloutie par la victoire ! 0 mort ! Où est ton aiguillon ? 0 sépulcre ! Où est ta victoire ? » (1 Cor 15 : 54-55).
VIII
« PAR MA MAIN PUISSANTE »
« Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Eternel ; par ma main puissante et mon bras étendu, et avec effusion de colère, je régnerai sur vous ! Je vous ferai sortir d’entre les peuples ; je vous rassemblerai des pays dans lesquels vous avez été dispersés, par ma main puissante et mon bras étendu, et avec effusion de colère. » (Ezéchiel 20 : 33-34.
Lorsque nous pensons à ce que sera un peuple gouverné par Dieu, nous avons devant les yeux une vision de paix et de tranquillité, mais dans cette prophétie d’Ezéchiel on nous parle du temps où il gouvernera, ce sera avec effusion de colère, qu’il rassemblera les descendants d’Abraham qui ont été dispersés parmi les nations et qui retourneront dans leur propre pays, la Palestine. Puisque cette prophétie s’est accomplie nous avons une preuve irréfutable que la puissance du royaume de Dieu agit déjà sur les affaires des hommes et particulièrement en ce qui concerne son peuple « Israël ». La présence du Roi des rois est donc un fait accompli, car il est à remarquer que le rassemblement d’Israël de tous les pays parmi lesquels ils avaient été dispersés est liés au règne de Dieu sur eux, règne qui s’exerce « pour commencer avec effusion de colère ».
Le temps de la restauration d’Israël au pays de la promesse est-il venu ? Y a-t-il une preuve quelconque que les desseins de Dieu à son égard s’accomplissent ? Une prophétie se rapportant à cette partie du plan de Dieu est citée par Jésus dans sa grande prophétie de la fin. Il dit : « Jérusalem sera foulée par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. » (Luc 21 : 24). Le mot Jérusalem est employé ici par Jésus dans le sens où nous parlons aujourd’hui de Moscou, de Londres, ou de Washington, c’est-à-dire comme représentant la nation. Les Israélites étaient les principaux habitants de Jérusalem et de toute la Judée, lorsque cette prophétie fut énoncée et l’expression « foulée aux pieds » indique bien que le peuple n’était pas libre. En ce temps-là les juifs avaient encore la permission d’habiter Jérusalem et la Judée, mais en tant que sujets, Romains, ils n’avaient aucune autorité dans le pays.
Tous les enseignements du Maître étaient basés sur l’Ancien Testament, de là ses allusions « aux temps des nations », ce qui indique que ces temps sont mentionnés également dans l’Ancien Testament. Nous avons toute latitude de croire que Jésus, ce disant, pensait à une prophétie du 26e chapitre du Lévitique. Où il est question, vers. 18, 21, 24 et 28, de certains châtiments qui ne manqueraient pas de frapper les Israélites comme conséquence de leur désobéissance envers les lois de Dieu. Si, malgré cela vous ne m’écoutez point, « je vous châtierai sept fois plus, dit le Seigneur ». Ce châtiment que doit subir Israël se rapporte évidemment à ses périodes de captivité chez les Assyriens, les Moabites, les Madianites et chez les Philistins, car le mot hébreu traduit par « sept » est ici shibah, ce qui, pris dans le sens adverbial, serait équivalent, d’après la concordance Strong, à l’expression « sept fois ». Or, ces périodes de captivité d’Israël, tout en n’étant pas très longues, ont duré plus de sept ans et c’est ainsi que nous pouvons dire que cette punition a duré pendant sept temps, soit sept années symboliques, c’est-à-dire 7 fois 360 == 2.520 années. Pour les prophéties, l’Ecriture utilise la mesure divine, c’est-à-dire qu’un an représente un jour. L’année israélite comptait 360 jours. Partant de ce point de vue, l’année prophétique équivaut à une période de 360 années réelles.
Dans un chapitre précédent nous avons vu qu’Israël comme nation avait perdu son indépendance nationale et souveraine dans le pays de Judée en l’an 606 avant Jésus-Christ. Ceci se passa lorsque Leur dernier roi fut détrôné et le peuple envoyé en captivité à Babylone. Nous n’avons qu’à déduire de 2.520 les 606 années avant Jésus-Christ pour trouver que le temps des nations est arrivé à sa fin en 1914. Ces faits historiques en connexion avec les événements vont nous permettre de conclure que l’année 1914 fut une date importante dans l’accomplissement du plan divin. Il est clair qu’à la fin du « temps des nations » une certaine agitation devait se produire dans le peuple juif, le temps étant venu pour eux d’envisager le rétablissement de leur nation. Même avant 1914, et comme si le Seigneur avait voulu les préparer pour cette heure si importante, le sionisme était né, mais il ne fit que très peu de progrès dans la voie du rétablissement de l’Etat juif au pays de la promesse. La plupart des juifs restaient sourds à l’appel du sionisme et à l’idée d’un retour en Palestine. Mais combien différente est la voie dans laquelle ils sont entrés depuis lors.
Ce fut en 1918 que la première grande occasion fut donnée au sionisme de se manifester lorsque la « terre sainte » fut libérée des mains des Turcs. Alors la Société des Nations prit intérêt à la cause des juifs apatrides. La déclaration Balfour donnait en principe aux juifs un droit sur la Palestine et de constituer une nation indépendante et, ainsi, pour la première fois depuis 606 avant Jésus-Christ, les nations cessaient de fouler aux pieds Israël.
Le chemin à parcourir fut bien long depuis le moment où la Société des Nations reconnut aux juifs un droit de posséder le pays jusqu’au moment où la nation d’Israël fut proclamée indépendante et souveraine dans la terre promise à leurs pères. Cette reconnaissance de La nation juive fut un tournant dans leur histoire et la manière d’agir de Dieu envers Israël. Un événement si marquant ne permet pas d’esquiver la conclusion qui s’impose: « le temps des nations » est échu. En réalité bien des années avant 1914 le sionisme avait fait augurer que les faveurs de Dieu revenaient à Israël. Certains argumenteront que le « temps des nations » n’est pas arrivé à sa fin en 1914 puisque les juifs ont été depuis lors persécutés bien plus terriblement qu’ils ne l’avaient jamais été jusqu’alors. Mais cette conclusion omet de considérer un grand nombre de prophéties ayant trait à la fin de leur captivité parmi les nations et au temps de leur retour en Palestine disant que ce serait un temps de grande détresse. Ces prophéties déclarent que ces dernières persécutions les atteindraient dans le but de les faire retourner dans leur propre pays, qu’elles seraient la caractéristique du temps où le Seigneur les libérerait de leur captivité (Jérémie 30 : 3, 11).
Le prophète Jérémie nous dit encore que le Seigneur enverra des pêcheurs et des chasseurs contre son peuple pour les pousser à regagner la terre promise (Jér. 16 : 14-18). Il ressort nettement de ces prophéties que lors même que la captivité de la nation d’Israël se changera en délivrance du joug des nations, cela ne mettra pas spontanément fin à la détresse des juifs.
Quelqu’un pourrait prétendre que si le temps opportun était venu pour le retour d’Israël en Palestine, il devrait leur être donné la possibilité d’y rentrer sans restrictions. Mais Joël (3 : 1-2) indique à ce sujet qu’au temps du retour de captivité d’Israël se fera un rassemblement des nations pareil à un rassemblement guerrier et que l’Eternel entrera en jugement avec ces nations au sujet de son peuple et du pays qui leur a été promis. Les événements de ces dernières années nous prouvent l’accomplissement de cette prophétie, car ils nous démontrent que nous vivons actuellement cette période transitoire où Dieu délivre de la « captivité » son peuple de « l’ancienne alliance ».
Une des prophéties les plus significatives se rapportant à ce sujet est celle d’Ezéchiel 20 : 32-38. Le texte de cette prophétie nous dit : Je vous ferai sortir du milieu des peuples. A main forte et à bras étendu et en répandant ma fureur, le verset 32 précise : on ne verra pas s’accomplir ce que vous imaginez quand vous dites : Nous voulons être comme les nations, comme les familles des autres pays, nous voulons servir le bois et la pierre. Le désir des juifs d’être assimilé aux autres nations parmi lesquelles ils vivaient est décrit ici. Ce fut l’attitude de la grande majorité des juifs (particulièrement en Europe) avant 1914 et même jusqu’au moment de l’arrivée au pouvoir du régime terroriste nazi qui fit d’eux des parias repoussés et méprisés.
« Rien n’arrivera de ce que vous pensez », ce qui veut dire : « Je ne vous permettrai pas de devenir comme les nations parmi lesquelles vous vivez », car, je suis vivant dit l’Eternel. « Je régnerai sur vous à main puissante et à bras étendus et avec effusion de colère, je vous amènerai dans le désert des peuples et là, j’entrerai en jugement avec vous, face à face. » (verset, 32, 35). Quelle description exacte de la situation des juifs alors que différents débats et controverses s’élèvent encore au sujet de leur droit de possession en Palestine !
L’Europe tout entière est un « désert des peuples » et, plus que n’importe qui, les juifs sont sans patrie et errants dans ce désert. Ils ont été chassés de leurs foyers, et leur ardent désir est maintenant de retourner en Palestine, mais ils seront laissés dans le désert tout comme leurs aïeux lorsqu’ils sortirent d’Egypte, et pour la même raison. Le verset 34 annonce qu’ils devront sortir des pays où ils vécurent, mais ne pourront pas entrer dans la terre promise car les rebelles et les révoltés devront auparavant être éliminés (v. 38).
Les juifs font maintenant leur traversée du désert, Dieu les ramène « à bras étendus », d’entre les nations parmi lesquelles ils étaient dispersés. Mais il ne domine pas encore sur eux, seulement du moment où ils vivront en paix dans leur pays. Ce bras de l’Eternel, c’est Jésus, le Roi. Esaïe 52 : 10, écrit : «L’Eternel a découvert le bras de sa sainteté, aux yeux de toutes les nations ; toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu ! » Le bras de Jéhovah n’est pas encore visible et les nations ne peuvent encore reconnaître la signification des événements concernant le peuple juif, mais les sentinelles en Sion peuvent s’en rendre compte. Elles reconnaissent dans les événements concernant la Palestine et le peuple juif que le Roi de gloire est entré dans son règne.
L’acte final de la grande délivrance d’Israël n’aura pas lieu avant la fin d’Armaguédon. Nous trouvons des prophéties s’y rapportant dans Ezéchiel 38 et 39, et Zacharie 14 : 2, 3, 16, 21. Ezéchiel dit que de puissantes armées marcheraient sur Jérusalem couvrant le pays telle une nuée et que l’Eternel les détruirait. A la vue de cette victoire sur les ennemis d’Israël, les yeux des nations s’ouvriront et elles contempleront la gloire du Seigneur. Alors seulement le bras de l’Eternel leur sera révélé. Selon Apo. 1 : 7 : « Tout œil le verra dans les nuées, c’est-à-dire qu’ils le reconnaîtront lorsqu’il abattra victorieusement les ennemis d’Israël qui couvraient le pays comme une nuée. » (Ezéchiel 38 : 15, 16, 18, 21, 23).
Dans l’ancienne alliance, Jéhovah était le Souverain d’Israël représenté par des rois tels que Saul, David, Salomon, et d’autres au nombre desquels Sédécias fut le dernier. Lorsque Sédécias fut rejeté par Dieu, son prophète déclara en Ezéch. 21 : 30, 32 : « Enlève la tiare, ôte la couronne, les choses vont changer, ce qui est ne sera plus jusqu’à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai. » Celui qui y a droit c’est Jésus, le Roi, et si maintenant Dieu règne à nouveau sur Israël cela signifie que son représentant légitime, son « bras » est venu. Un des titres donnés à Jésus afin de définir ses relations avec le Créateur est celui de Mikaël, c’est-à-dire qui est semblable à Dieu ou qui règne à la place de Dieu.
Ce titre est employé dans Daniel 12 : 1 où nous lisons que lorsque Mikaël se lèvera pour prendre en mains son règne, ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent. Ceci s’accorde pleinement avec la déclaration que le Seigneur régnera avec effusion de colère. Il est à remarquer cependant que la colère n’est pas répandue uniquement afin de ramener Israël dans la terre promise et l’y préparer à recevoir les bénédictions du royaume, mais qu’elle a aussi pour but la destruction des gouvernements des nations.
Ces nations auxquelles il fut permis de gouverner la terre, pendant la longue période appelée le « temps des nations », 1914 marqua un grand changement pour la condition d’Israël et de même ce fut aussi le cas pour les nations d’Europe qui furent les nations païennes du grand Empire romain ; comme déjà remarqué, le « temps des nations » doit durer jusqu’à la venue de « Celui » à qui appartient le « royaume », entre temps il n’y eut donc pas de royaume de Dieu sur la terre. Depuis que le dernier roi d’Israël fut détrôné les nations reçurent un certain droit à exercer leur domination « jusqu’à la venue de Celui à qui appartient l’autorité ».
Ce droit fut conféré à Nébucadnetzar, roi de Babylone, par l’intermédiaire de Daniel lorsqu’il lui dit : « Car Dieu a remis entre tes mains, en quelque lieu qu’ils habitent, les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel et il t’a fait dominer sur eux tous. » (Daniel 2 : 38). Par ces paroles, Daniel ne dit pas que Nébucadnetzar serait le représentant de Dieu dans son royaume comme le furent les rois d’Israël et de Juda. Cet Empire païen n’était ni sous l’égide, ni sous la direction divine, mais simplement autorisé par Dieu. Ce fut un gouvernement humain basé uniquement sur la sagesse d’hommes déchus et égoïstes.
La statue que Nébucadnetzar vit en songe fut le symbole de cette domination, sa tête était d’or et représentait selon Daniel (2 : 38) l’empire de Babylone. Mais la statue représenta également les empires qui ont succédé à Babylone, soit les empires médo-perse, grec et romain. Ce qui fut valable pour Babylone le fut aussi pour les puissances qui lui succédèrent, savoir que le Dieu des cieux leur avait concédé le pouvoir. L’apôtre Paul vivait sous la domination romaine lorsqu’il écrivit en Rom 13 : 1 : Il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu Israël perdit sa liberté et devint une nation vassale de Babylone, et cet esclavage continua sous les Médo-Perse, les Grecs et les Romains. Israël ne pouvait espérer aucune indépendance jusqu’à ce que vînt « Celui à qui appartient le droit ».
Daniel, il est important de le noter, limite l’application de la prophétie aux quatre empires susmentionnés, elle touche d’autres nations en tant que celles-ci étaient sous l’influence de ces quatre. La phase romaine du « temps des Gentils » était représentée par les jambes de fer et dans ses derniers jours par les pieds et les orteils de la statue. Ainsi, le symbole continue à être vrai, car Rome n’eut pas de successeur, comme les trois empires précédents, mais l’empire romain se partagea en plusieurs Etats européens. Ceux-ci continuèrent à exister et furent gouvernés par des maisons royales héréditaires qui prétendirent gouverner par droit divin jusqu’à ce qu’ils fussent ébranlés par suite de la première guerre mondiale.
La prophétie parle d’une pierre se détachant « sans le secours d’aucune main », et qui, frappant les pieds de la statue, entraîna sa chute. Nous lisons : « Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or furent brisés tout ensemble et furent comme la balle qui s’envole de l’aire au temps de la moisson, et le vent les emporta, et il ne s’en trouva plus de trace, mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre. » (Dan. 2 : 35).
Nous constatons, et ceci est important, que dans cette prophétie les choses représentées par l’or, l’argent, l’airain et le fer sont brisées d’un seul coup. Chacun des trois premiers empires figurés par cette statue disparut en tant que puissance mondiale et fut remplacée par son successeur. Mais il y eut quelque chose de commun à tous ces empires. Qu’était-ce donc ? Nous trouvons la réponse au verset 38 : « Et partout où habitent des enfants, des hommes, des animaux, des champs et des oiseaux du ciel, il t’a fait dominer sur eux tous, c’est toi qui es la tête d’or », voilà le point commun à toutes ces puissances : Dieu leur avait donné le pouvoir.
Babylone existait déjà en tant que nation avant que l’image de la domination en fût donnée et commençât à se réaliser dans l’histoire, mais elle ne fut la tête d’or que lorsque Dieu lui accorda la domination. Il en fut de même pour les nations représentées par l’argent, l’airain et le fer de la statue. Cette grande statue illustre, donc que Dieu a accordé pour un temps déterminé à ces puissances la domination sur la terre. Mais tout à coup, à la fin du temps des nations les gouvernements de beaucoup de nations ont été renversés. L’époque révolutionnaire est venue depuis 1914. La chute de la statue ne représente pas la destruction de ces nations, mais signifie que depuis 1914 elles ne sont plus autorisées par Dieu à gouverner, mais elles sont entrées dans une époque de bouleversements qui continuera jusqu’à ce que le dernier vestige de l’autorité des nations ait disparu de la terre.
Dans les prophéties de Daniel 7 : 12 les mêmes quatre empires sont représentés par quatre animaux, au sujet des trois premiers, nous lisons : « La puissance leur fut enlevée, mais une prolongation de vie leur fut accordée jusqu’à un temps déterminé. » Ceci prouve que le fait de leur retirer le pouvoir n’implique pas nécessairement la destruction immédiate de ces nations. L’autorité accordée par Dieu et qui fut exercée par Babylone, les Médo-Perse et la Grèce fut ôtée tour à tour à chacun d’entre eux et octroyée au successeur. Ce fut Rome finalement qui détint cette puissance. Mais quand, vint le moment où Rome dut la céder, cela signifia que le temps était venu pour le vrai roi de la terre de prendre en mains le pouvoir. Ainsi le droit de régner ne fut pas seulement enlevé à Rome, mais il fut du même coup supprimé et l’empire divisé qui le détenait voué à la destruction.
Il est certain que depuis 1914 la décadence des nations ne fait que s’accentuer. Si nous considérons que la statue de Nébucadnetzar représente surtout la domination que Dieu avait accordée aux nations, on réalise que le « droit divin des rois » est maintenant lettre morte, et que ce point de vue a cessé d’être efficace parmi le peuple. Comme nous l’avons vu, les gouvernements issus de l’empire romain divisé ont été presque tous» bouleversés et à leur place se sont installés, soit par la force, soit par suite du vote des peuples, des gouvernements socialistes ou communistes. L’alliance Eglise-Etat a fini d’exercer sa souveraineté. Le droit divin et héréditaire des maisons régnantes est chose du passé, et actuellement les puissances des nations se livrent une guerre qui transformera la terre entière en champs de bataille et laissera les hommes dans une complète anarchie.
Ainsi, soit que nous considérions les expériences que font les juifs depuis 1914 et le déchaînement de colère qui les forcent à rentrer en Palestine, soit que nous prenions garde aux changements indéniables qui ont eu lieu dans les gouvernements des nations depuis cette date, nous ne pouvons mettre en doute que « le temps des Gentils » est échu. On ne peut écarter la réalité de ces deux faits.
Il est certain que les bénédictions de paix, de joie et de vie du royaume n’ont pas encore atteint les peuples, mais il serait bon de se rapporter à la prophétie d’après laquelle le premier travail du nouveau roi de la terre est de faire disparaître les « royaumes de ce monde ». Dans la prophétie de Daniel (2 :34-35), le nouveau royaume, représenté par la pierre se détachant de la montagne sans le secours d’aucune main, frappe et détruit la statue. Et c’est dans le « temps de ces rois », non après leur destruction, que le royaume divin posera ses bases. Ce n’est qu’après que la pierre a détruit la statue qu’elle devient une grande montagne qui remplit toute la terre (Daniel 2 : 44). Nous sommes maintenant dans la période pendant laquelle la pierre frappe et détruit.
Les Ecritures décrivent le commencement du règne du nouveau roi de la terre dans Apo. 11 : 17 disant : « Tu as fait éclater ta grande puissance et tu es entré dans ton règne. » Le verset suivant décrit l’effet que produit ce changement de souveraineté : « Les nations s’étaient irritées, mais ta colère est venue. » Dans les plans stratégiques divins il est permis aux royaumes déchus de ce monde de se détruire les uns les autres, ils « s’irritent ». Ce processus s’accomplit sans discontinuer depuis 1914. Les peuples reconnaissent maintenant que la seule solution au chaos universel actuel serait d’instituer un « gouvernement mondial», mais ils ne savent pas encore que ce gouvernement sera celui de Christ. Tout ce qu’ils discernent jusqu’ici, c’est la « violence » provoquant le renversement du présent ordre de choses.
Personne ne peut se réjouir de la détresse provoquée par la chute de l’ordre mondial actuel, mais nous pouvons nous réjouir de ce que les bénédictions du royaume de Dieu soient si proches. C’est avec sympathie que nous suivons les expériences des juifs concernant leur rétablissement en Terre Sainte et nous pouvons être assurés qu’un dessein divin présidé à ce retour. Ils seront les premiers à recevoir les bénédictions du nouveau royaume. Réjouissons-nous à l’idée que ces bénédictions, qui commencent par la restauration d’Israël, s’étendront à toutes les nations. « Pour accroître l’empire et la paix dès maintenant et à toujours. » (Esaïe 9:6).
IX
DE NOUVEAUX CIEUX ET UNE NOUVELLE TERRE
« Or, nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. » (2 Pierre 3 : 13.
Il y a une profondeur de pensée dans l’emploi que fait Pierre du mot « or» et dans l’assurance que s’établiront bientôt « de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. Dans le chapitre précédent, l’apôtre a expliqué, d’une manière positive que la dissolution et la disparition du vieil ordre de choses décrit symboliquement par « les cieux et la terre d’à présent », compteraient parmi les premiers signes de la présence de Christ comme roi de la terre (2 Pierre 3:7). Il affirme que ces cieux passeront avec fracas et que les «éléments embrasés seront dissous » (2 Pierre 3 : 10).
C’est une image bien noire des troubles et de la détresse que devront traverser les humains et il n’est pas étonnant que quelques-uns soient enclins au doute et ne peuvent associer de tels événements à la présence du Roi de justice. Pierre, pressentant ces objections, nous dit que dans les « derniers jours » quelques-uns diront : « Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères sont morts, toutes choses demeurent dans le même état qu’au commencement du monde. » (2 Pierre 3:4).
La vraie pensée de Pierre a été toutefois déformée ici par suite d’une erreur de traduction. D’après le texte grec, elle devrait être traduite ainsi : « Où est la preuve de sa présence, car depuis que les pères se sont endormis, toutes choses continuent de la même manière qu’auparavant. » Par ses saints prophètes, Dieu a fait aux pères d’Israël de merveilleuses promesses relatives aux bénédictions qu’apporterait au monde le Roi et Messie lorsqu’il « viendrait ». Pierre lui-même résumant les glorieux témoignages des prophètes dit, qu’après le retour de Christ et durant toute l’époque de sa seconde présence, serait un temps de rafraîchissement et de rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes dès le commencement du monde (Actes 3 : 19-21).
Oui, depuis que le monde existe, dès son début, il a été communiqué aux «pères » que la venue du Messie, apporterait, avec l’établissement de son autorité, joie et santé avec la vie éternelle. Donner à l’empire de l’accroissement et une paix sans fin au trône de David et à son royaume dès maintenant et à toujours, écrivit le prophète (Esaïe 9:6). Et plus loin : « II détruira la mort pour jamais, il essuiera les larmes de tous les visages. » (Esaïe 25 : 8). Dans ce nouveau royaume Esaïe aussi bien que Michée prédisent que les nations forgeront « de leurs épées des boyaux et de leurs lances, des serpes », qu’une «nation ne lèvera plus l’épée contre l’autre et qu’on n’apprendra plus la guerre » (Esaïe 2 : 4 et Michée 4:1-4).
Sous les faces diverses chaque prophète parle des bénédictions qui seront répandues sur les peuples lorsque Christ, le juste Roi de la terre, reviendra et « dominera d’une mer à l’autre, depuis l’Euphrate jusqu’aux extrémités de la terre » (Psaumes 72 : 8). Pierre, qui avait eu le privilège de s’asseoir aux pieds de Jésus et d’être enseigné par Lui, et qui était en outre inspiré par le Saint-Esprit pour énoncer ces grandes vérités dans leur ordre de succession reconnut que les bénédictions du nouveau royaume ne pouvaient être répandues sur les peuples avant que les « royaumes de ce monde » ne soient détruits » (Apo. 11 : 15).
Dans ce sens, et en réponse à la question : « Où est la preuve de sa présence, puisque les bénédictions ne sont pas encore visibles ? », L’apôtre nous rappelle, en premier lieu, une image qu’employa Jésus pour répondre à ses disciples qui lui posaient cette question : « Quel sera le signe de ta présence et de la fin de l’âge ? » Jésus compare donc la fin de l’âge aux jours de Noé (Matt. 24 : 37-39). Dans les jours de Noé, les hommes ne se doutèrent pas que la terrible catastrophe du déluge les menaçait, mais son arrivée provoqua la destruction de la terre et des cieux symboliques (ordre et civilisation) de ce temps-là. C’est ainsi que le monde ou kosmos d’alors cessa d’exister.
De même aujourd’hui et d’une manière analogue, ainsi que le déclarait Jésus et Pierre, le présent monde mauvais va vers sa fin au jour du Seigneur. De même qu’aux jours de Noé pendant qu’il se préparait avant le déluge à la catastrophe imminente, de même, au jour du Seigneur pendant les premières années de la présence de Christ se réalise la destruction des cieux et de la terre actuelle (2 Pierre 3:7). C’est durant les jours du Seigneur, non auparavant, que la détresse prédite aux nations les atteindra et les amènera à leur complète destruction. Aux jours du Seigneur, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés seront dissous et la terre sera consumée avec les œuvres qu’elle contient (2 Pierre 3 : 10). Lorsque les institutions égoïstes du présent monde mauvais auront été écartées, le nouveau royaume se manifestera par ses bénédictions qui éclaireront et guériront l’humanité.
Si le royaume de Christ doit être une bénédiction pour le genre humain, il est indispensable que soit écarté tout ce qui lui est contraire. Le « dernier ennemi qui sera détruit », dit l’apôtre, c’est la mort, et, selon les constatations que nous pouvons faire, les premiers à être écartés sont les royaumes de ce monde (1 Cor. 15 : 25-26 et Ps. 2 : 8-9). A cause de cela les signes de sa présence seront un sujet de lamentations pour toutes les tribus de la terre, bien plutôt qu’un sujet de joie (Matt. 24 : 30). Ainsi Pierre confirme l’ordre de succession des événements se rapportant à la présence de Christ, il démontre qu’ils amèneront en premier lieu la dissolution des « cieux et de la terre d’à présent ».
Pierre, après avoir éclairci ce point, semble revenir à la question : « Quels seront les signes de sa présence ? » Et comme s’il voulait dire que la question n’avait pas été posée en sa saison il déclare : « Mais néanmoins nous attendons, (tout comme eux) selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. » (2 Pierre 3 : 13). Nous « l’attendons parce que c’est une des choses promises, par Dieu aux « pères » par le truchement des prophètes. Tandis que nous attendons les nouveaux cieux et la nouvelle terre, nous comprenons qu’il est indispensable pour le nouveau royaume de faire disparaître les cieux et la terre d’à présent qui forment le présent monde mauvais » (Gal. 1:4).
Les cieux et la terre symboliques sur lesquels Satan exerce sa domination suprême sont en train de passer rapidement ainsi que nous l’avons vu dans une étude précédente et un esprit bien-pensant concentre son intérêt plus que jamais sur la promesse de Dieu de créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Quand l’apôtre nous rappelle cette promesse de Dieu, il pense certainement à ce merveilleux chapitre d’Esaïe 65 : 17-25, dans lequel nous lisons :
« Je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se souviendra plus des choses passées et elles ne reviendront plus à l’esprit. Réjouissez-vous plutôt et soyez pour toujours dans l’allégresse, à cause de ce que je vais créer. Oui, je vais créer une Jérusalem où régnera l’allégresse et un peuple qui vivra dans la joie. Je ferai de Jérusalem mon sujet d’allégresse et de mon peuple un sujet de joie ; on n’y entendra plus ni bruit de pleurs, ni cris de détresse. Il n’y aura plus là de petit enfant né pour peu de jours, ni de vieillard qui n’achève sa carrière ; car ce sera mourir jeune que de mourir à cent ans, et ce ne sera qu’à cent ans que le pécheur lui-même sera atteint par la malédiction.
Mes élus bâtiront des maisons et ils les habiteront ; ils planteront des vignes et ils en mangeront les fruits. Ils ne bâtiront plus pour qu’un autre habite à leur place ; ils ne planteront plus pour qu’un autre en récolte les fruits ; car les jours de mon peuple seront aussi longs que les jours des arbres, et mes élus verront vieillir l’œuvre de leurs mains. Ils ne se fatigueront plus en vain ; ils n’enfanteront pas des fils pour les voir périr ; car ils seront la race bénie par l’Eternel, eux et leurs descendants avec eux. Avant qu’ils crient vers moi, je les exaucerai ; ils parleront encore que je les aurai déjà entendus. Le loup et l’agneau paîtront côte à côte, le lion mangera du fourrage comme le bœuf, et. le serpent se nourrira des poussières du sol. On ne commettra plus aucun mal, aucun acte de violence sur toute ma montagne sainte, a dit l’Eternel. »
Aucune explication ne rendra plus complète et réelle cette merveilleuse promesse de Dieu concernant les bénédictions dont jouira l’humanité obéissant au gouvernement des nouveaux cieux et de la nouvelle terre. L’espérance des bénédictions à venir est relatée en images suivant la tradition orientale, mais il est impossible de ne pas saisir la signification des symboles employés. Par des mots très simples, le prophète nous dit que, lorsque Christ sera roi, la santé et la vie éternelle seront le partage de tous ceux qui lui obéiront, qu’à tous il sera accordé un temps d’épreuve d’au moins 100 ans et, s’ils meurent au bout de ce temps, c’est parce qu’ils se seront montrés d’incorrigibles pécheurs, ils seront encore des nourrissons si l’on compare cet âge à la vie éternelle qui aurait pu être leur partage. Les hommes bâtiront et planteront, la sécurité matérielle à laquelle aspirent aujourd’hui tous les humains sera alors une réalité, la paix et le repos seront pour tous.
Voilà ce qui, après la détresse et les troubles actuels, convaincra le monde entier que Christ règne et tandis que les hommes reconnaîtront en lui leur puissant souverain ils l’acclameront disant : « Voici il est notre Dieu, nous avons espéré en lui. » Réjouissons-nous de son salut. Alors Christ sera révélé aux yeux de toutes les nations comme le « bras de l’Eternel » et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu (Esaïe 25 : 5-9 ; 52 : 10).
Quelle perspective ! Et quels sont donc ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre que le Seigneur a promis de créer ? C’est la nouvelle autorité du royaume de Christ. Dans les prophéties, le nom de Jérusalem en est le centre : « Car voici je vais créer Jérusalem pour l’allégresse et son peuple pour la joie. » (Esaïe 65:17-18). L’apôtre Jean a eu, pendant sa captivité dans l’île de Patmos, plusieurs visions concernant le nouveau royaume. II dit : « Je vis de nouveaux cieux et une nouvelle terre et encore je vis la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. » (Apo. 21 : 1-2).
Au verset 9 et 10 de ce chapitre Jean compare la « nouvelle Jérusalem » à «l’épouse de l’agneau ». Ceci est la clé du symbole, Jésus sera le grand Roi du royaume divin qui doit bénir toutes les familles de la terre, et il régnera avec et par son Eglise qui dans la « première résurrection » deviendra son épouse. Dans le temps, Jérusalem était la principale ville en Israël, les rois y avaient leur demeure, leur « trône ». C’est pourquoi le Seigneur se sert de cette image pour désigner la royauté de Christ qu’il nomme « la nouvelle Jérusalem ». Et cette nouvelle Jérusalem constitue aussi, comme nous l’avons vu, les « nouveaux cieux et la nouvelle terre» promis par Dieu, en d’autres mots : le royaume de Dieu duquel Jésus sera le chef suprême.
L’union symbolique des « cieux » et de la « terre » illustre ce qui d’autre part est également enseigné dans les Ecritures, c’est-à-dire que le royaume de Christ sera pour une partie spirituel et une partie terrestre, un royaume visible et un invisible. Jésus» le divin Roi, et son Eglise avec lui formeront la partie spirituelle du royaume. Puis les vainqueurs de l’Ancien Testament en seront les représentants terrestres. Une autre classe, également spirituelle, « une grande foule » selon l’Ecriture, sera devant le trône de Dieu et le servira nuit et jour dans son temple (Psaume 45 : 16 ; Apo. 7 : 9-13-15). Telle est, en peu de mots, l’organisation des « cieux et de la terre symbolique », et parce que Dieu a promis de parfaire son œuvre en créant ce royaume pour le bonheur et la joie des nations. C’est pourquoi nous pouvons nous réjouir maintenant en assistant à l’écroulement de l’empire de Satan.
Les promesses de Dieu sont un reflet de son amour et de sa bienveillance à l’égard de sa créature gémissante, et son secours lui parviendra par l’établissement de ces nouveaux cieux et de cette nouvelle terre. Ses promesses pour un héritage céleste porteront leurs fruits lorsqu’il élèvera « l’Eglise », à la gloire, l’honneur et l’immortalité afin qu’elle vive et règne avec Christ. Avoir une conception juste des intentions de Dieu envers « l’Eglise » est de beaucoup préférable à l’idée qu’on s’était faite si longtemps que Dieu prend les chrétiens au ciel après leur mort pour qu’ils soient sauvés. Maintenant nous comprenons que Dieu appelle les véritables chrétiens à une vocation précise, à ce privilège béni de participer avec Christ à son règne afin de dispenser à l’humanité, vie, santé, paix durable dans le bonheur.
Les promesses de Dieu aux anciens sont également certaines : Abraham et sa postérité, les juifs, recevront leur part de la terre promise ; les vainqueurs des temps passés seront associés au royaume en qualité de représentants terrestres. Ils n’ont pas espéré autre chose, parce qu’ils ne connaissaient pas que le plan divin prévoyait une élection en vue d’une phase spirituelle du royaume messianique. Les prophètes même ne l’ont pas prévu. Jésus disait du dernier des prophètes, Jean-Baptiste, que parmi ceux qui sont nés de femmes, il ne s’en est pas trouvé un qui soit plus grand que lui. Et pourtant, ajoute-t-il, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Il voulait dire par-là, le plus petit du royaume spirituel. Jean sera un des princes terrestres du royaume, mais ne recevra pas de récompense céleste.
Dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, les promesses de Dieu faites à Abraham auront leur accomplissement en particulier, la promesse que toutes les familles de la terre seront bénies en sa postérité. Comme nous l’avons vu dans un chapitre précédent, Jésus et son Eglise constituent la vraie postérité d’Abraham, ceux qui par la foi sont devenus ses enfants et qui dans le royaume seront le canal par lequel les bénédictions divines se répandront sur l’humanité. Ceci est magnifiquement illustré dans l’Apocalypse 22 : 1-2 par l’image « d’un fleuve d’eau vive » qui sort du « trône de Dieu et de l’agneau ». Sur chacune des rives de ce fleuve symbolique se trouvent les arbres de vie produisant abondamment des « fruits de vie » et les feuilles des arbres servent à la guérison des nations. Combien nous devrions donc nous réjouir à la pensée que toutes les nations oppressées, affamées, meurtries et mourantes aient l’espoir d’être guéries! En vérité, cela sera la bénédiction de toutes les familles de la terre.
Dieu a promis, par la bouche de Jacob (Gen. 49 : 10), que de la tribu de Juda sortirait quelqu’un qu’on nommerait « Schilo », c’est-à-dire celui qui procure la paix, et que c’est lui qui amènerait l’union des hommes. Cette promesse trouvera un accomplissement merveilleux dans le royaume de Christ, car Jésus sera ce « Schilo » et tous les peuples se rassembleront autour de sa bannière d’amour. Le développement de sa puissance et de la paix n’aura point de fin.
« Il sera comme la pluie qui tombe sur un terrain fauché, comme une ondée qui arrose la terre. En ces jours la justice fleurira et la paix sera grande jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune, ses ennemis lécheront la poussière. Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le servirent. Toutes ces promesses si réjouissantes auront leur accomplissement dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre » (Psaume 72 : 6, 7, 9, 11).
C’est alors que chacun habitera sous sa vigne et sous son figuier et que « de leurs épées ils forgeront des charrues et de leurs lances des serpes ». C’est alors que les yeux des aveugles s’ouvriront et que les oreilles des sourds entendront. C’est alors aussi que les morts ressusciteront en vertu du même pouvoir illimité du Créateur qui leur avait donné la vie en premier lieu. Aucun ne sera oublié, ni parmi les vivants, ni parmi les morts. Personne ne sera exclu de la ronde universelle des peuples et des nations, qui auront alors une occasion d’être bénis par la vie éternelle, conformément aux promesses données par Dieu aux prophètes, révélées par Jésus-Christ, et rendues efficaces par la vertu de son précieux sang.
Mais, pour avoir la vie éternelle, il sera indispensable d’obéir à la loi divine. L’apôtre Pierre insiste particulièrement là-dessus. Après nous avoir dit que le retour de Christ et l’établissement de son royaume marqueraient « le temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes dès le commencement », il ajoute : « Et il arrivera que quiconque n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. » (Actes 3 : 19-23).
Il est plus que probable que le grand nombre des humains sera heureux d’accepter le don d’amour divin qui lui sera offert et se soumettra volontiers aux lois du nouveau Roi de la terre ; Jésus, fait allusion au temps où la nation d’Israël, bien que l’ayant rejeté à son premier avènement, l’acclamera disant : «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur », Michée, le prophète, écrit que «des nations nombreuses viendront et diront : « Venez et montons à la montagne de l’Eternel », il nous instruira de ses voies et nous marcherons dans ses sentiers » (Michée 4:2).
Que pourrions-nous faire de mieux maintenant que d’acclamer notre Roi, le Roi du nouvel âge. Si nous sommes de ceux qui s’efforcent de suivre ses traces dans la perspective de participer à son règne, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour affermir notre élection et notre appel. Si nous sommes attirés par l’amour divin et que nous nous sentons poussés à nous donner au Seigneur, dans une pleine consécration, n’hésitons pas, ne nous laissons pas arrêter dans notre élan. Il est temps encore de courir pour le prix du haut appel en Jésus-Christ. Dans tous les cas, si les beautés du plan divin et l’assurance que le royaume de Christ est proche, nous amenaient à aimer le Seigneur plus qu’auparavant, déployons cet amour en nous efforçant sérieusement à faire sa volonté, en marchant humblement en Lui et en chantant ses louanges. Puisque nous savons que nous vivons « au jour du Seigneur », soyons parmi les premiers à acclamer le nouveau Roi et à nous soumettre pleinement aux lois de son royaume, lois de justice et de droiture.
L’âge d’or terrestre
0 terre entonne un hymne d’allégresse,
Acclame Jésus pour ton Roi !
Du Dieu puissant le Royaume progresse,
Son Oint paraît, réjouis-toi !
Si l’on t’afflige en discorde jalouse,
Celant partout la vérité,
Entends du Christ qui cherche son épouse,
La voix pleine de majesté.
A son message accorde bienvenue,
Offre-lui tes oblations,
Car sa parole est une épée aiguë
Oui frappera les nations.
Il est présent ! Que tout le monde adore
Jésus que l’on crucifia !
Le Roi des Rois que l’Eternel honore !
Emmanuel ! Alléluia !
Pare ton front de jeunesse éternelle,
Terre maudite dès longtemps,
Ton Roi paraît, c’est l’aube solennelle
D’un âge d’or durant mille ans.