VOUS AVEZ BESOIN DE PERSÉVÉRANCE

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Nous vivons dans un temps qui est marqué par un état fiévreux, un malaise. Chacun voudrait arriver rapidement à son objectif et ne pas attendre, car attendre signifie devoir faire preuve de patience.

Attendre ou faire preuve de patience dans le monde matériel où nous vivons n’est pas très souhaité, parce que cela exige une certaine discipline qui, pense-t-on, ne rapporte rien et fait seulement perdre du temps précieux. Car “le temps, c’est de l’argent”, dit-on, et l’argent permet une vie libre et sans contraintes.

Pour le chrétien qui vit selon d’autres valeurs, la patience est toutefois une vertu qui doit être développée avec la foi. Sans supporter patiemment la contradiction, le dédain ou la persécution pour la foi, le caractère chrétien ne peut pas se développer. C’est par une endurance patiente que notre foi est testée. Dieu nous examine pour voir si nous faisons preuve d’endurance patiente sur notre chemin de sacrifice, et si nous gardons notre foi et notre obéissance, quand cela nous coûte, quand nous devons faire des renoncements, ou subir un traitement injuste, ou une humiliation, ou être lésés. Mais tout cela et bien plus, notre Seigneur l’a déjà subi, Lui qui a fait preuve de patience dans toutes ses souffrances et épreuves, accomplissant patiemment la volonté du Père jusqu’à la fin de son chemin de sacrifice, sur la croix.

Le témoignage des Anciens Dignes

Si nous parlons d’endurance dans les épreuves, nous avons aussi en exemple les Anciens Dignes, héros de la foi que Paul en Hébreux 11, aussi bien que Jacques, citent en exemple, en attirant notre attention sur l’issue heureuse qui a suivi leur épreuve de foi : “Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la souffrance de Job…” – (Jacques 5 : 10, 11).

Job était un des héros de la foi qui, tout particulièrement, a dû traverser beaucoup de difficiles épreuves pour réfuter les affirmations diffamatoires de Satan affirmant qu’il ne servait Dieu que pour ses avantages et qu’il s’en éloignerait sous l’épreuve. Bien qu’il fût permis à Satan de reprendre à Job toutes les bénédictions que Dieu lui avait données, sa richesse, ses enfants et la santé, il n’a quand même rien attribué d’absurde à Dieu, mais a attendu patiemment dans l’épreuve, même s’il ne pouvait pas comprendre pourquoi celle-ci lui arrivait. Son endurance fut récompensée, car “le Seigneur bénit la fin de la vie de Job plus que son début” (Job 42 : 12). Dieu récompensa Job avec des biens temporels, et Il le récompensera en faisant de lui un des princes dans le royaume terrestre, au temps du rétablissement de toutes choses à partir de Jérusalem.

Noé fut aussi de ceux qui ont prouvé leur foi. Il bâtit pendant 120 ans l’arche que Dieu lui avait ordonnée, quoiqu’il n’ait jamais plu jusque-là. Pour ses contemporains il fut pendant tout ce temps un sujet de moquerie et de mépris. Mais Noé persista dans sa foi que Dieu tiendrait sa parole un jour.

Mais c’est surtout d’Abraham que Dieu a testé la foi, quand il lui a demandé de quitter la maison de son père, sa famille et de partir vers un pays étranger et inconnu. Il lui promit de l’y bénir. Par sa foi fondée sur son obéissance Il lui fut promis que par lui toutes les familles de la terre seraient bénies. Il fallut cependant encore d’autres épreuves, plus dures encore, après qu’il eut montré son obéissance.

Abraham obtint la promesse par l’épreuve de son endurance sous les conditions les plus difficiles, quand il dut sacrifier son fils Isaac. C’était sûrement cette dernière épreuve, la plus difficile de son obéissance, qui fut le summum de ses épreuves. Qu’est-ce qui aurait pu encore être exigé de plus de lui pour prouver son obéissance absolue et son endurance ? Ainsi Dieu a confirmé ou réaffirmé la promesse de bénédiction faite initialement avec un serment où Il a juré par Lui-même. Paul nous montre en Hébreux que ce n’est qu’après qu’il eut enduré cette épreuve qu’il a “obtenu” la promesse. Nous lisons en Hébreux. 6 : 15 : “Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse”.

Si nous considérons notre chemin de foi, pouvons-nous constater un parallèle avec celui d’Abraham ? Nous aussi, figurativement, nous devons quitter notre patrie et notre famille pour aller vers un pays éloigné. Mais nous n’atteignons pas encore la promesse, quand nous avons simplement montré la foi et l’obéissance “d’offrir nos corps en sacrifice vivant et saint“. Il ne suffit pas de savoir qu’il faut faire la volonté de Dieu. Nous devons aussi apporter une preuve de notre foi et de notre obéissance, et cette preuve ne peut être apportée que par les épreuves.

Jusqu’à la fin

Dieu nous examine pour voir si dans les situations les plus difficiles nous ne dévions pas de notre chemin de foi, et si nous sommes toujours aussi prêts à faire sa volonté, même si cela nous amène persécution et souffrance. Nous atteindrons seulement la promesse si nous endurons tout, malgré toutes les difficultés, jusqu’à la fin. “Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.” Pour être héritiers de la promesse, qui a été confirmée à Abraham par un serment, il est nécessaire, comme le dit Paul, “d’imiter ceux qui par la foi et la persévérance, héritent des promesses.” – Hébreux 6 : 12.

Grâce à l’Alliance Abrahamique, nous pouvons devenir membres de Christ, héritiers de la promesse. Mais nous ne le devenons pas directement grâce à l’obéissance de foi d’Abraham, mais grâce à celle de sa descendance, grâce à Christ qui a persévéré sur le chemin de sacrifice jusqu’à la croix. Et nous ne pouvons obtenir la promesse que si nous persévérons de la même manière dans nos épreuves sur notre chemin de foi jusqu’à la fin “en achevant en notre chair ce qui manque aux souffrances de Christ.” – Colossiens 1 : 24.

Par la croix à la couronne, à la victoire

La notion de persévérance est en général désignée comme le fait “d’attendre patiemment”.

L’importance de la persévérance, du point de vue biblique, est à considérer toutefois dans un sens particulier. C’est persister dans la foi contre l’opposition du monde et les murmures de l’adversaire qui produisent les épreuves, sans que nous les aurions provoquées. Jésus parle en Matthieu chapitre 10 des épreuves et des persécutions que le chemin étroit amène et qui sont résumées dans le verset 22 : “Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé”.

Beaucoup d’hommes ont inutilement des épreuves, parce qu’ils se comportent d’une manière déraisonnable, dépensent inutilement de l’argent, ou cherchent la contradiction avec les hommes. Ce ne sont pas les épreuves de foi et d’obéissance dont nous parlons. Il y a beaucoup de façons de s’attirer soi-même des épreuves. Evitons-les. En 1 Pierre 2 : 20 l’Apôtre dit clairement : “En effet, quelle gloire y a-t–il à supporter de mauvais traitements pour avoir commis des fautes ? Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c’est une grâce devant Dieu”.

Dans un sens biblique, la persévérance est peut-être plus qu’une simple attente patiente ou indifférente. Car “l’attente patiente” peut aussi être une charge, particulièrement lorsqu’on n’est pas sûr que l’attente soit la meilleure solution et s’il vaut la peine d’attendre. Comme disciples de Jésus nous savons parfaitement pourquoi nous persévérons et la persévérance patiente n’est pas une charge mais une joie, parce qu’elle correspond à la volonté de Dieu que nous glorifions de cette façon.

Celui qui persévère de cette manière, montre qu’il est obéissant, qu’il est prêt à faire la volonté reconnue de Dieu. Il est toutefois crucial que nous persévérions jusqu’à la fin, car seulement : “Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé”. Et “si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui” (2 Timothée 2 : 12). C’est la grande récompense qui est présentée à tous les consacrés qui dans une foi ferme et une obéissance joyeuse persévèrent jusqu’à la fin, et qui suivent ainsi l’exemple de notre Seigneur et des Apôtres.

On pourrait comparer la persévérance à la situation d’un soldat assiégé par des ennemis dans une forteresse. Il peut se réjouir, malgré sa situation difficile, de l’espoir que viendra tôt ou tard la délivrance. Et cette espérance lui donne le courage et la force de persévérer. Mais si le soldat perd courage et perd sa foi dans la délivrance, il perd tout ce pour quoi il a combattu, et pour toujours. Et il pourrait aussi en être ainsi de nous en tant que soldats de Jésus-Christ, si nous perdons l’espoir et que notre foi est troublée par les doutes.

Le mot grec “” (Hupomone) utilisé pour persévérance, exprime la pensée de stabilité avec une certaine nuance de joie. Il conclut donc à une disposition joyeuse dans la persévérance. Ainsi notre Seigneur, dans toutes ses souffrances et épreuves a dit : “Faire ta volonté, ô Dieu, est ma joie, et ta loi est au-dedans de mon cœur”. C’est à son exemple qu’il nous est demandé de persévérer dans nos épreuves jusqu’à la fin.

Le fruit de la stabilité

Dans la parabole du semeur, dont parle notre Seigneur en Luc 8 : 15, la semence qui tombe dans la bonne terre, apporte de bons fruits. Jésus parle de tels disciples qui “ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance”. Cette semence qui tombe dans la bonne terre, Il l’oppose à la semence qui tombe sur le sol pierreux. Ceux qui sont représentés par celle-ci acceptent aussi avec joie la parole de la vérité, mais comme nous pouvons le voir, seulement pour un certain temps, tant qu’ils n’ont pas d’épreuves. Jésus dit d’eux “qu’ils croient pour un temps, et succombent au moment de la tentation“. Ce qui leur manque est la racine de la stabilité.

La différence essentielle entre la semence tombée dans la bonne terre et celle tombée sur le sol rocailleux se trouve dans la stabilité, dans la persévérance. Et cette stabilité doit subsister pendant un temps indéterminé jusqu’à la mort. Naturellement, les pouvoirs des ténèbres savent également que nous n’obtiendrons pas la couronne du vainqueur si nous ne croyons que pour un temps, et elles font tout pour nous décourager et nous faire dévier avant l’heure du droit chemin, parce que nous obtiendrons la promesse, seulement si nous persévérons jusqu’à la fin.

Nous avons aussi l’exemple de Jésus éprouvé par l’adversaire, quand Jésus méditait au désert. Il a montré tous les royaumes du monde à Jésus avec la perspective de faire de Lui le dirigeant du monde avant l’heure, si le Seigneur le lui demandait. L’objectif de Satan était de détourner le Seigneur de la croix qui précède la couronne de la victoire. Il voulait empêcher que le Seigneur ne persévère dans les différentes épreuves jusqu’à la croix. Même quand Jésus était sur la croix, Satan ne renonçait pas, et essayait encore dans un dernier effort, par des instruments humains, de Le détourner de sa persévérance : “Si tu es fils de Dieu, descends de la croix!” (Matthieu 27 : 39-42). Et présentement, Satan porte son entière attention sur les membres pieds du corps de Christ, pour les détourner de la croix, “afin qu’ils ne complètent pas ce qui reste aux souffrances de Christ”.

Outre Satan, le monde et notre chair s’opposent à notre persévérance et à notre obéissance jusqu’à la mort. La femme de Job représente l’esprit du monde qui dit au moment des épreuve : “Maudis Dieu et meurs!” Ou comme nous entendons souvent dire : “Si Dieu existe, comment peut-Il permettre des épreuves, douleurs et malheurs ?” Considérons la réponse de Job : “Tu parles comme une femme insensée. Quoi, nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal!” (Job 2 : 10). Bien sûr le mal, comme l’appelle Job, ne vient pas de Dieu, car Dieu ne peut être tenté par le mal.

Pour une bonne raison, Il a toutefois laissé Job être tenté par Satan, pour avoir la preuve, une fois parvenu au résultat final, que Job était prêt à persévérer dans la foi, même dans de sévères difficultés. C’est le problème que nous ne pouvons pas faire comprendre à l’homme du monde, le fait que les épreuves qui sont prévues pour nous, forment et renforcent notre caractère et sont même nécessaires pour nous, même si elles ne sont pas en soi une joie. Nous lisons en Hébreux 12 : 11 : “Tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice”.

Dans son Épître aux Galates 5 : 22, Paul place dans son énumération des fruits de l’Esprit l’amour à la première place. L’Apôtre ne le fait sûrement pas sans intention, parce que l’amour est la motivation pour le développement de tous les fruits de l’Esprit. Quand Paul évoque la foi, l’espérance et l’amour, il place toujours l’amour à la dernière place, parce que l’amour parfait, qui englobe l’amour pour ses ennemis, qui est la mesure de toutes les choses, est l’objectif qu’il faut atteindre. S’il ajoute encore la persévérance à cela, il la place en dernier.

2 Timothée 3 ;10 : “ Mais toi, tu as pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant, ma foi, mon support, mon amour, ma patience, mes persécutions, mes souffrances. ” – Version Darby.

Tite 2 : 2 : “ …sains dans la foi, dans l’amour, dans la patience. ” – Version Darby.

On peut se demander pourquoi dans son énumération Paul met la qualité de l’endurance patiente après l’amour; l’amour est pourtant l’aboutissement de la loi et le but du combat de notre haut appel. Soyons conscients que l’amour parfait est le but de nos efforts, lequel doit toutefois également être éprouvé quant à sa stabilité par une endurance joyeuse, car l’amour peut se refroidir avec le temps. Ainsi le premier amour doit être gardé jusqu’à la fin de notre course, et être éprouvé dans sa stabilité.

Après que vous ayez cru

La nécessité absolue que, ce que nous avons atteint dans la foi, nous le retenions fermement par l’endurance, l’apôtre Paul l’exprime en Hébreux 10 : 36 : “Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis”.

Nous tirons de ces mots que ce n’est pas le fait d’atteindre une certaine mesure de foi ou de connaissance qui décidera si nous obtiendrons la promesse, mais le côté inébranlable de notre foi lorsqu’elle est éprouvée. “Votre Dieu vous éprouve…” Ce n’est que si nous passons par des épreuves et des souffrances et que notre foi a résisté au feu de l’épreuve avec une endurance patiente, que nous pouvons atteindre la promesse.

En un autre endroit l’Apôtre dit : “C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté” (Ephésiens 6 : 13). “Tenir ferme” signifie être solidement enraciné dans la vérité et dans la foi, être fondé ou solidement attaché, afin que rien ne puisse nous détourner du chemin du sacrifice, afin d’être en état de persévérer dans chaque épreuve. Même “tenir ferme” est un travail, un travail qui doit être fait en nous, après que nous ayons tout effectué d’après la volonté de Dieu. Mais il y en est un, l’adversaire, qui est là jusqu’à notre dernier soupir pour nous faire chuter et qui rôde comme un lion rugissant. Nous devons lui résister du fait que nous sommes établis fermement dans la foi.

Endurance joyeuse et patiente

L’Apôtre Jacques parle du développement de l’endurance dans les épreuves, qu’il considère comme un sujet de joie, parce qu’elles nous donnent l’occasion de prouver la stabilité de notre foi. “Estimez-le comme une parfaite joie, mes frères, quand vous serez en butte à diverses tentations, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais que la patience ait son œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant de rien.” – Jacques 1 : 2-4.

La question peut se poser : Comment peut-on se réjouir dans des tentations et des épreuves ? Celles-ci sont principalement liées avec des détresses et des souffrances qui ne donnent pas lieu à de la joie. Cependant, ce que dit Jacques est vrai, lui qui parle du point de vue de l’épreuve existante. Nous avons l’exemple des Apôtres qui à cause de leur témoignage de Christ ont été traduits devant le Sanhédrin et frappés, et qui en sont revenus tout joyeux, parce qu’ils avaient été dignes de porter l’opprobre pour le nom de leur Seigneur (Actes 5 : 41). Et l’un d’eux était Pierre, qui dans sa première lettre (1 Pierre 4 : 13) témoigne de la raison de sa joie par les paroles suivantes : “Réjouissez-vous au contraire de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse quand il paraîtra.”

Si nous avons subi avec succès une épreuve de foi, ce fut grâce à notre foi, qui a été renforcée et préparée pour endurer une autre épreuve. Raison de joie, qui peut résider d’une part dans le fait que nous pouvions reconnaître que le Père céleste nous traite comme ses fils, et d’autre part que dans une situation difficile, nous avons pu faire la volonté du Père et de ce fait obtenir sa faveur.

Où pourrions-nous apprendre la patience et l’endurance, autrement que dans les épreuves ? Celui qui n’a pas d’épreuves, n’a pas non plus d’occasion de résister dans l’épreuve et la preuve ne sera pas établie que dans les situations les plus difficiles il reste ferme et endurant. Chaque épreuve surmontée en apportera une nouvelle, plus forte, qui testera notre endurance. Et “heureux l’homme, qui supporte patiemment la tentation ; car après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment”, nous est-il dit en Jacques 1 : 12.

Pourquoi l’endurance patiente est-elle si importante pour nous ? Pourquoi devons-nous, d’après l’Écriture, apprendre de manière si efficace l’endurance patiente et en faire un élément ferme de notre caractère chrétien ?

La réponse est en rapport avec la tâche qui attend les membres glorifiés du corps au temps du rétablissement de toutes choses. Ils devront ramener à Dieu et à la justice l’humanité imparfaite, qui sortira des tombeaux avec ses imperfections, un devoir qui exigera beaucoup de patience et de compréhension.

Le frère Russell dit dans son commentaire de la Manne du 12 février : “Il est impossible de progresser sans exercer cette grâce qu’est la patience. Aucune autre n’orne plus magnifiquement le caractère chrétien ou n’obtient mieux l’approbation de la conscience du monde et ne glorifie le Dieu de toutes grâces qui l’inspire par sa vérité. La patience, c’est la douceur persévérante luttant fermement pour enrayer le courant de l’imperfection et de la faiblesse humaines et s’efforçant, avec un soin sérieux, de regagner la ressemblance divine. Elle discerne promptement les sentiers de la vérité et de la justice et y marche sans tarder; elle se souvient de ses propres imperfections et compatit aux faiblesses et aux insuffisances des autres.”

Jésus a décrit les Pharisiens comme des guides aveugles, parce que dans leur impatience et leur mauvaise compréhension, ils rendaient un mauvais service au peuple qui regardait à eux. Ils exigeaient du peuple, ce qu’eux-mêmes, suite à leurs manquements en amour patient, en générosité et en miséricorde ne pouvaient donner aux autres.

C’est pourquoi, les membres de l’Eglise doivent être éprouvés efficacement pour apprendre à résister aux tentations “ jusqu’au sang ” et se montrer aptes à cette tâche. Ils doivent de ce côté-ci du voile subir des expériences qui feront d’eux des co-sacrificateurs miséricordieux et compatissants, aptes à conduire l’humanité avec sagesse.

Suivre l’exemple du Seigneur avec persévérance

En Hébreux 12 : 1, l’Apôtre Paul nous demande de “courir avec persévérance dans la course qui nous est ouverte”. Paul décrit ici l’image d’un coureur de fond dont la force n’est pas dans sa vitesse mais dans son endurance. Une telle course de distance ne se passe pas toujours de manière égale. Il y a des moments où le coureur se sent faible, parce que ses jambes deviennent lourdes et où le souffle lui manque. Mais un bon coureur sait que ces difficultés font partie de la course et sait comment il peut les surmonter.

Persévérer ne veut pas dire attendre quelque chose d’une manière passive, sans rien faire. Jacques nous dit que l’endurance doit effectuer un travail parfait, ce qu’il faut comprendre sous la formation patiente et personnelle de notre caractère, un travail qui nous est propre, qui exige tous nos efforts, si nous voulons ressembler à Christ.

Paul nous dit que nous devons courir la course qui est devant nous avec persévérance, “ayant les yeux fixés sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix et méprisé l’ignominie…”. Tandis que Pierre nous rappelle que le Christ, qui a souffert pour nous, nous a laissé un exemple à suivre : “lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement”.

Le Christ est ainsi notre exemple parfait, le meilleur, que nous devons chercher à égaler en tout. Une juste endurance dans le sens de l’exemple de notre Seigneur englobe aussi le fait de supporter humblement et patiemment l’injustice et le mépris qui peuvent survenir de la part des ennemis de notre foi, aussi bien que des amis mal intentionnés. Dans ce cas aussi, ce ne serait pas suivre l’exemple de notre Seigneur que de prendre soi-même de telles situations en main pour les régler et y trouver satisfaction. La meilleure manière est de tout laisser dans les mains du Seigneur, et de suivre l’exemple parfait de notre Seigneur, afin que nous apprenions de Lui le courage et l’humilité, même si nous devons souffrir ou être persécutés à tort, comme cela Lui était arrivé.

Paul nous abjure toujours et à nouveau d’avoir devant les yeux l’exemple de Jésus-Christ “afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée” (Hébreux 12 : 4 ). Jésus ne se fatigua pas et ne se découragea pas, parce qu’Il accepta avec joie la volonté du Père dans chaque situation. Ce que le Père Lui imposait, le Seigneur le faisait toujours avec joie comme étant la volonté de Dieu.

Si nous acceptons comme une charge importune les difficultés que Dieu, dans sa sagesse, laisse venir sur nous pour notre éducation en tant que fils de Dieu, et si nous les supportons avec des râles et des plaintes, ce ne sera pas l’indice d’une endurance joyeuse et patiente, telle que notre Seigneur la désire. Ce sera plutôt, comme Il l’a dit, l’indice que nous avons perdu notre premier amour et que la fatigue et le découragement ont commencé à gagner nos âmes.

Que pouvons-nous faire, afin que nous ne tombions pas dans une telle situation de fatigue et de découragement de notre âme ? Regardons là aussi à notre Seigneur et demandons-nous, pourquoi Lui, dans les épreuves les plus difficiles, n’a pas montré de signes de fatigue de l’âme. Et pourquoi l’Apôtre Paul, parlant de lui-même, dit : “soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ”, sans aucun signe de fatigue de l’âme ? Parce que lui, suivait fidèlement l’exemple du Maître, et à tout moment cherchait à connaître par la prière la volonté du Père céleste pour l’accomplir. Jésus a étudié la volonté de son Père par la prière pour ensuite agir comme le Père le trouvait juste.

En Ephésiens 6, l’Apôtre parle de l’armure de l’Esprit, que possède le soldat de Christ, et qui peut le protéger face aux attaques de l’adversaire. Elle ne peut toutefois nous protéger que si nous la revêtons. “C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté” (Ephésiens 6 : 13). Ce tenir ferme, après avoir tout surmonté” s’accorde avec “persévérer, après avoir cru”. A cela l’Apôtre ajoute les paroles suivantes : “Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints” (Ephésiens 6 : 18). C’est la relation constante avec le Père céleste par la prière qui donne au soldat de Christ la force pour persévérer.

Nous vivons dans un temps, où un progrès gigantesque de la technique a été prédit et qui progresse d’une manière incommensurable. Beaucoup de progrès techniques et de découvertes ont facilité la vie quotidienne de l’homme, dont nous ne pourrions plus nous passer et que nous considérons comme des bénédictions. D’autre part, la technique dans la main d’hommes imparfaits est devenue une menace pour la création entière. Enfin, le niveau de développement de la génétique actuelle est en mesure de modifier les lois divines de création et la pureté des genres. Nos jours, à cet égard, sont comme les jours de Noé, quand le danger existait que l’humanité d’alors ne se transforme en une génération bâtarde non permise par Dieu.

Dieu observera-t-Il cela passivement ? Permettra-t-Il que l’homme, si intelligent soit-il, veuille se faire l’égal de Dieu ? “Ne vous y trompez pas, on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi.” – Galates 6 : 7.

Nous vivons aujourd’hui à “l’heure de la tentation”, dont parle l’Apocalypse, et elle dit que celle-ci vient sur la terre entière, pour éprouver ceux qui y habitent. Mais la marée écumante de l’incrédulité ne peut nous affecter, aussi longtemps que nous “restons dans l’arche” et que nous persévérons patiemment dans la foi.

“Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. Je viens bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.” – Apocalypse 3 : 10, 11.

Nous terminerons cette considération par les paroles de l’Apôtre Paul en Romains12 : 12 : “Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière !”

Que le Seigneur nous bénisse. Amen !

Fr. L. R. – (VIGY 2001)

PENSEE

Celui qui rejette la correction méprise son âme, mais celui qui écoute la réprimande acquiert l’intelligence.

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