VOUS AVEZ ETE RACHETÉS A UN GRAND PRIX

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 » Vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ; car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps. » — 1 Cor. 6 : 19, 20.

Ces paroles inspirées du grand apôtre font naître des sentiments bien divers suivant les cœurs qui les reçoi­vent. Pour le cœur de l’homme charnel déchu, ces paroles sont peu conformes à la raison, mais pour le cœur qui vit en pleine communion avec Dieu, qui com­prend les plans magnifiques de son Créateur, ce verset des Ecritures est précieux, il est une source de consola­tion, de réconfort et de joie. L’homme orgueilleux, non régénéré cherche à se persuader qu’il n’a pas besoin d’être racheté, qu’il n’avait pas besoin d’une rédemption, qu’il ne souffre pas vraiment de la maladie du péché. Il pourra, à l’occasion, admettre sans contestation qu’il est imparfait, que, s’il était pesé dans la balance de la justice divine, il serait trouvé trop léger ; mais ces défauts, pense-t-il, sont petits, insignifiants et ne méritent qu’un châti­ment sans importance. Il s’attend bien à subir cette peine, mais il pense que les difficultés et les épreuves de la vie constituent le châtiment complet qu’il doit subir.

46 Juin 1916                                                                

Le cœur charnel, non régénéré croit en une grande cause première de toutes choses, une cause quelconque qu’il nomme Dieu ou quelquefois seulement le principe du bien ; il croit en certaines lois de la nature qu’il sait être inaltérables et irrévocables, mais quant à un pardon des péchés, il n’y croit pas. Cet homme-là n’est donc pas d’accord avec l’Evangile qui parle d’une offrande pour le péché, d’une » rançon pour tous » , d’une possibilité offerte à chacun d’être réconcilié avec Dieu par les mérites d’un Rédempteur ; le cœur non régénéré prétend qu’une réconciliation n’est pas nécessaire. Le cas des non-croyants appartenant à cette classe est désespéré, car ils possèdent une sagesse philosophique du monde qui les empêche de comprendre la philosophie de la Bible, la véritable philosophie pleine de force et de beauté ; ils sont le plus souvent aveuglés et ne peuvent comprendre les affirmations des Ecritures simples et logiques » Le salaire du péché, c’est la mort » , et, » l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra » . — Rom. 6 23 ; Ez. 18 : 4, 20.

Ces gens-là ne prétendent pas être parfaits, mais, d’autre part, ils semblent ne jamais avoir compris que toute imperfection est péché, injustice, que le jugement rendu par un Dieu parfait est juste et qu’il doit néces­sairement détruire tout ce qu’il n’approuve pas. Dieu n’accordera ses bénédictions et la vie éternelle qu’aux humains parfaits qui auront l’approbation du Créateur juste. Ceux qui ne comprennent pas ces choses ne sont pas préparés à recevoir le message de l’Evangile, le message de la réconciliation du monde avec Dieu, accomplie par Dieu lui-même au moyen de Christ. Lorsque l’homme charnel comprend que le salaire du péché est la mort, alors seulement il peut comprendre que le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur, alors seulement aussi il peut comprendre que » celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie éternelle, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » —Rom.6 :23 ; l Jean5 :12 ; Jean3 :36 ; 1 Cor. 15 : 21, 22.

 » IL ENSEIGNE AUX HUMBLES SA VOIE »

Les paroles de notre texte blessent dans un autre sens l’homme charnel ou celui qui est déchu de la grâce, elles blessent son orgueil, elles lui font comprendre qu’il est traité comme un simple esclave ou comme des biens mobiliers qu’on peut acheter ou vendre. Qu’est-ce qui serait capable de mortifier à tel point l’homme orgueil­leux, non régénéré que la pensée d’être considéré comme si peu de chose ? Cependant, les Ecritures nous enseignent, du commencement à la fin, que nous avons été rachetés et que nous sommes devenus de droit les esclaves de Celui qui nous racheta. L’esprit humble seul peut accepter ces instructions et en comprendre la valeur.

L’apôtre dit que nous avons été » vendus au péché » , (Rom. 7 :14). Les humbles prêtent l’oreille à ces paroles et en reconnaissent toute la vérité ; ils trouvent, en eux-mêmes et dans toute la famille humaine, des preuves nombreuses que tous les humains sont esclaves du péché ils reconnaissent la loi du péché dans leurs membres et dans ceux de leurs semblables, Ils se ren­dent compte de la puissance du péché, si forte qu’elle ne peut être vaincue par personne : c’est en vain qu’on la combat de tout son pouvoir, elle gouverne toute la race humaine à tel point que ceux qui en sont esclaves ne peuvent la vaincre entièrement, même en y employant tous leurs efforts ; ils voient dans les paroles de l’apôtre Paul (Rom. 5 :12-21) une description fidèle mais hideuse du péché qui gouverne le monde comme un terrible oppresseur.

Ces personnes humbles dont nous venons de parler cherchent, par le moyen de la Parole de Dieu, comment ils se peut faire que Dieu, la personnification même du bien, de tout ce qui est pur et aimable, de tout ce qui est parfait, ait pu permettre la naissance et l’existence d’une postérité humaine dans l’esclavage du péché et dans l’imperfection. Ces personnes disent Selon la Bible, toutes » les oeuvres de Dieu » ne sont-elles pas parfaites ? (Deut. 32 : 4). Pourquoi donc cette imper­fection universelle, cet assujettissement général des humains au péché, à sa puissance ? La Parole de Dieu seule peut vraiment répondre à ces questions et donner la seule réponse satisfaisante, la seule qui puisse satis­faire l’homme convenablement, qui puisse satisfaire toutes ses demandes formulées dans toutes les conditions où il se trouve.

La Bible dit que l’œuvre de Dieu était parfaite, au commencement, lorsqu’il créa l’homme à sa propre image, mais sa créature, ayant reçu le don moral du libre arbitre, se rebella contre son Créateur, n’obéit pas à sa loi ; c’est ainsi qu’en voulant faire sa propre volonté, satisfaire ses propres désirs, elle s’attira le châ­timent duquel son Créateur l’avait menacé si elle déso­béissait à son juste commandement. Dieu lui avait dit : » Tu mourras certainement » . Notre premier père, Adam, désobéit de propos délibéré et attira la peine de mort sur lui et sur sa postérité assujettie à la mort comme lui et esclave du péché ; les humains passent ainsi de plus en plus sous la puissance de la mort et du mal au fur et à mesure qu’ils s’éloignent de Dieu.

Adam se vendit au péché, lui-même ainsi que sa postérité encore dans ses reins, pour avoir voulu un moment satisfaire ses désirs personnels ; il devint un esclave avec les descendants qui devaient naître de lui, le fait est incontestable. Tous les enfants d’Adam peu­vent dire avec le psalmiste » Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché. »

LA CROYANCE D’UNE DÉPRAVATION COMPLETE DES HUMAINS N’EST PAS CONFORME AUX ENSEIGNEMENTS DE LA BIBLE

Examinons un peu la croyance qu’avaient évidemment certains de nos anciens réformateurs, lorsqu’ils répandi­rent la doctrine de la dépravation complète de l’homme ; certaines personnes y croient encore actuellement, au moins en théorie, mais nous devons avoir une opinion différente de la leur à ce sujet. Nous disons, avec les Ecritures, qu’une dépravation générale est la conséquence des transgressions d’Adam ; elle a envahi toute la famille humaine à tel point qu’» il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul » (Ps. 14 3 ; Rom. 3 :10). Nous nions cependant que la dépravation des humains soit complète, nous nions que chaque individu soit totalement dépravé, sans remède dans chaque cas, nous nions que tout homme soit dépravé au point qu’il n’existe en lui rien qui soit bon ou louable. Le seul exemple de dépra­vation complète que nous ayons est Satan lui-même, le père du mensonge et de toute oeuvre mauvaise.

Une dépravation générale est cependant un mal assez grave ; elle est générale, c’est pourquoi aucun être humain n’a de peine à trouver en lui, dans une certaine mesure au moins, la part de dépravation qu’il a héritée de ses pères et qu’il a cultivée ; il n’a pas non plus de peine à la reconnaître chez ses semblables. Quelques individus sont plus vicieux que d’autres ; certaines per­sonnes ont conservé en elles quelque chose de la ressem­blance originelle avec Dieu ; cette ressemblance est plus visible, elle est moins altérée et effacée dans leur nature et dans leur caractère. Chacun peut reconnaître la vérité des paroles bibliques suivantes : » Ma mère m’a conçu dans le péché » chacun peut se rendre compte que le cœur de l’homme » est tortueux par-dessus tout, et qu’il est méchant » ; toute personne qui a un peu de discerne­ment et qui a les yeux ouverts trouvera des preuves de la dépravation partout, même chez les petits enfants. On trouve souvent chez des enfants âgés de quelques semaines seulement l’entêtement, une obstination irascible, un caractère irritable.

47 Juin 1916                                                                

Les parents doivent user de beau­coup de patience et prendre garde de corriger l’enfant complètement, se souvenant que tout ce qui doit être corrigé en lui est un héritage de son père et de sa mère. Les parents chrétiens doivent savoir bien élever les enfants, ils doivent instruire l’enfant dans la voie qu’il doit suivre, mais ils doivent aussi se montrer pleins de bonté, d’amour et de patience dans les corrections qu’ils infligent et dans leur manière d’élever les enfants.

L’HUMANITE DECHUE NE TROUVE DE SECOURS QU’AUPRES DE DIEU

Nous voyons, par l’exposé qui précède, quelle est en général la puissance du péché et nous voyons aussi d’où il provient. Nous reconnaissons ainsi la grande vérité des paroles de l’apôtre lorsqu’il personnifie le péché, le fait voir comme un oppresseur et les humains comme des esclaves auxquels il paye leur salaire, la mort. Dieu n’est pas blâmable si l’homme est devenu l’esclave du péché. Si, d’une part, le châtiment complet du péché est la mort, d’autre part, nous recevons. du grand oppres­seur, le péché, avant son salaire complet, des douleurs, des peines, des difficultés et des épreuves mentales, morales et physiques. La création tout entière gémit étant en travail ; elle souffre sous les coups de fouet cruels que lui impose son maître dur et désire la déli­vrance ; plusieurs d’entre nous ont supplié Dieu de les aider, de les sauver du péché et de la mort, de les con­duire à la justice et à la vie ; le Seigneur a daigné exaucer nos prières.

Nous devons apprendre, selon le désir de Dieu, que le péché est condamnable, nous devons apprendre cette leçon à fond, nous devons reconnaître que le péché est un fiel, qu’il est amer et qu’il n’y a aucun espoir d’en être délivré, si ce n’est par le moyen que Dieu a indiqué. Nos expériences personnelles nous ont prouvé que nous sommes incapables de nous libérer de cet esclavage, que nous avons besoin d’une puissance surnaturelle pour vaincre le malin, ses ruses et ses artifices ; car Satan a une grande puissance sur nous, à cause des faiblesses de la chair provenant de la chute. Ayant reconnu notre impuissance à nous délivrer de l’ennemi, nous avons naturellement cherché du secours en premier lieu auprès de notre prochain : nous avons pu trouver de l’aide dans une certaine mesure, mais nous nous sommes bientôt rendu compte que l’assistance provenant de sources terrestres était bien insuffisante pour nous. Lorsque nous avons enfin appris, par les Ecritures, que nous sommes nés esclaves du péché, nous avons aussi reconnu que la race humaine est absolument incapable de sortir de sa triste situation.

Tous les humains qui comprennent vraiment leur état, leur condition d’esclaves et qui voient la nécessité d’une délivrance, ont la possibilité de tourner leurs regards vers Dieu, leur seule espérance. Dieu lui-même prononça la sentence de mort ; il ne peut l’annuler ni transgresser ses propres lois, mais Il a une puissance infiniment supérieure à la nôtre ; sa sagesse est bien supérieure aussi et Il trouve moyen d’accomplir des choses qui nous semblent impossibles d’accomplir, que ces per­sonnes réfléchissent à tout cela. Dieu les délivrera ; il a préparé une voie de salut que l’humanité reconnaîtra prochainement au temps favorable marqué par Jéhovah. Le prix a été trouvé pour servir à la délivrance complète de l’homme. Bien que le prix soit grand, il n’a été utilisé jusqu’à présent que pour le salut d’un petit nombre d’individus, mais il sera utilisé très prochaine­ment pour le salut de tous les humains.

UNE CHOSE PARADOXALE MAIS DIVINE, LA LIBERTÉ OBTENUE PAR L’ESCLAVAGE

A la base de toute véritable consécration à Dieu en Christ, on reconnaît une responsabilité personnelle envers le Rédempteur qui nous racheta et envers le Père céleste qui a préparé le salut afin que chacun puisse être délivré du péché et de la mort. La première chose que fait le croyant racheté, reconnaissant d’entendre parler de la bénédiction qui lui est offerte, c’est de demander à Dieu : Seigneur que veux-tu que je fasse ? Il comprend donc que son nouveau Maître veut des serviteurs qui le servent volontairement et pas d’autres ; Dieu, ayant pourvu à sa délivrance de l’esclavage du péché, lui permet cependant de retourner, s’il le juge bon, à son service précédent, c’est à dire au péché, et de continuer à recevoir son salaire, la mort. Le croyant apprend à connaître les conditions à remplir pour être reçu par Dieu ; il apprend aussi quel immense privilège lui est accordé d’être un serviteur du nouveau Maître, Christ. Il apprend à connaître toutes les bénédictions contenues dans un paradoxe d’essence divine affirmant que le fait d’être esclave de Christ est l’équivalent de la liberté la plus absolue et la plus réelle ; il devient alors à la fois l’esclave et l’affranchi de Christ (1 Cor. 7 : 22). Nous pouvons dire ainsi que, tout au cours de l’âge évangé­lique, il a existé des personnes heureuses d’être les esclaves du Père céleste et du Seigneur Jésus-Christ.

Ces précieuses âmes se réjouissent dans la connais­sance des grâces de Dieu, du don de son Fils unique engendré, comme rançon au Calvaire et elles s’efforcent de s’en rendre dignes. Elles sont heureuses de com­prendre qu’elles ont » été rachetées à un grand prix » et qu’elles ne s’appartiennent plus à elles-mêmes. Lors­qu’elles comprennent quel privilège inestimable leur est accordé d’avoir part au sacrifice de notre Seigneur Jésus et de suivre ses traces jusqu’à la mort, elles acceptent avec joie et reconnaissance les conditions qui leur sont posées. Ces disciples-là laissent le monde et toutes choses pour suivre Jésus ; s’ils sont fidèles jusqu’à la mort, ils auront part à l’héritage spirituel de Christ dans la gloire. Nous sommes maintenant arrivés à la fin de la dispensation actuelle, les tentations et les épreuves sont subtiles et sévères, nous devons les endurer, afin de prouver notre entière fidélité au Seigneur et à l’alliance que nous avons conclue avec Lui. Le Seigneur seul connaît toutes les difficultés qui nous attendent, c’est pourquoi nous lui demandons humblement de nous prendre par la main et de nous conduire jusqu’à la Patrie céleste.

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