« Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » – Matthieu 5 : 16.
Nous constatons que la déclaration de notre Seigneur dans ce texte trace une ligne de démarcation particulièrement nette entre l’église et le monde. Il n’est pas leur Père, mais notre Père ; ce n’est pas leur lumière, mais notre lumière. Le Seigneur s’adressait en particulier aux Apôtres et à tous les « vainqueurs » de cette époque. Mais Il nous donne par ailleurs à comprendre que nous qui croyons au témoignage des apôtres sommes comptés dans la même classe, de sorte que ces paroles nous sont applicables aussi aujourd’hui. Cette déclaration implique que la classe que le Seigneur reconnaît comme ses disciples a une lumière spéciale qui les distingue en tant que porteurs de lumière. Cette lumière qui nous est parvenue est l’illumination à laquelle l’Apôtre Paul fait référence en d’autres endroits. Cette illumination que nous avons reçue est la lumière du saint Esprit.
On ne reçoit pas cette lumière quand on dit : « Je ne mentirai plus, je ne tricherai plus, je ne blasphémerai plus ». Si quelqu’un était dans un état d’éloignement de Dieu, il serait tout à fait approprié qu’il se détourne de ces péchés. Mais se détourner du péché ne ferait pas de lui un enfant de Dieu. Nous savons qu’une grande erreur est généralement commise dans le monde en pensant ainsi. Il n’y a qu’une seule façon d’entrer dans cette relation de fils, et c’est la voie que les Écritures ont tracée ― la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, la pleine confiance dans l’arrangement divin dont Il est le centre, une foi vivante, une foi qui nous conduirait jusqu’à la pleine consécration ― le baptême dans sa volonté. C’est la porte étroite et le chemin étroit.
LA LUMİÈRE, C’EST L’ESPRİT SAİNT
Personne ne fait partie de la famille de Dieu à l’heure actuelle, sauf s’il est entré par la porte étroite sur le chemin étroit. Ceux-ci commencent à être marqués par le saint Esprit, qui illumine leur cœur et leur esprit, leur donnant une lumière plus claire sur les choses en harmonie avec la justice. Le Seigneur dit que nous devons faire attention de ne pas perdre cette illumination, cette lumière qui est en nous. Si cette lumière devait s’éteindre, nous serions dans une plus grande obscurité qu’auparavant.
Dans un autre endroit, il est écrit : « N’éteignez pas l’Esprit » (1 Thessaloniciens 5 : 19). Elle pourrait s’éteindre entièrement. Nous devons donc la garder comme preuve que nous sommes des enfants de Dieu. Et si cette lumière est en nous, nous ne devons pas la garder secrète, ni la mettre sous le boisseau. Nous ne devrions pas dire : « Je ne connais pas cet Homme » (cf. Matthieu 26 : 72) – je ne connais pas Jésus. Car si quelqu’un a honte de Lui, Il lui retirera la lumière. Celui qui a honte de Lui et de sa cause a honte de tout ce qui est juste. Celui-là n’a pas le droit d’être dans l’église ; car l’église doit être le corps de Christ et être cohéritière dans le royaume de gloire et dans l’œuvre de jugement et de relèvement de l’humanité.
Nous ne devons donc pas avoir honte et cacher notre lumière au monde. Nous avons une nouvelle illumination. Nous devons placer notre lumière sur un chandelier afin que tous dans la maison ― notre propre famille, notre propre foyer, notre voisinage ― puissent la voir brûler ; qu’ils sachent tous que nous avons la lumière sur le caractère et le plan de Dieu ; que nous voyons la différence entre le péché et la droiture, la justice et l’injustice.
NOTRE VİE DOİT ÊTRE CONFORME À NOTRE PROFESSİON DE FOİ
Quiconque brandit une lumière doit nécessairement confesser la lumière qu’il tient. Notre Seigneur a dit que certains confessent de leur bouche, mais la contredisent dans leur vie. Nous devons laisser notre lumière briller de façon à ce qu’elle fasse honneur au nom du Père. Cela signifie que toute notre vie doit être conforme à ce que nous professons, afin que d’autres voient et disent : « Eh bien, cet homme croit ce qu’il prêche. Il est bon qu’une telle personne habite dans notre quartier ». Ils ne nous préfèrent peut-être pas toujours comme camarades, car partout où vont les enfants de la lumière, celle-ci a une influence réprobatrice.
Ne soyons donc pas surpris si nos voisins, organisant une réception festive, disent : « Nous omettrons leurs noms, car il y aura du vin et on s’amusera bien, et nous ne voulons pas qu’ils viennent ». Nous ne devons pas nous attendre à ce que le monde nous aime. Nous ne devons pas nous étonner si le monde va à l’autre extrême. Cependant le monde entier ne nous détestera pas. Certains critiqueront et trouveront des défauts ; d’autres remarqueront une certaine cohérence et diront : « Il me semble que c’est sincère ».
Nous sommes des épîtres vivantes, « connues et lues de tous les hommes » (2 Corinthiens 3 : 2). La lumière est visible parce que l’obscurité est générale. Nous ne devons pas considérer ce texte comme étant en contradiction avec celui qui dit que notre main gauche ne doit pas savoir ce que fait notre main droite, ni faire nos bonnes actions pour être vus des hommes. Il y a une différence entre faire nos bonnes actions pour être vu de notre prochain, et les faire pour être vu de notre Père. La personne qui fait ses bonnes actions pour être vue des hommes sera généralement remarquée par les gens qui diront : « Eh bien, je ne crois pas qu’il pense la moitié de ce qu’il dit. C’est un hypocrite ».
Mais la personne qui vit pour glorifier le Père ne fera pas le bien pour qu’on l’applaudisse. Quoi qu’elle fasse en matière de charité, de visites aux malades, etc., elle préférera le faire sans ostentation, le montrant aussi peu que possible. Par conséquent, le résultat sera bénéfique pour elle-même et pour la personne à qui elle rend service, car elle fait ces choses pour la gloire de Dieu.
COMMENT LE MONDE PEUT GLORİFİER DİEU
La dernière partie du texte dit : « et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ». Le Maître ne s’attendait pas à ce que la petite lumière que les disciples allaient laisser briller ait un effet convaincant sur le monde, et que tous les humains se prosternent et s’inclinent devant le Père. Même si le monde entier connaissait le chemin étroit, seuls quelques-uns seraient prêts à s’y engager. C’est pourquoi le Seigneur cache ces choses au monde, et révèle ces choses secrètes concernant le grand « haut appel » aux doux, aux humbles, à ceux à qui la connaissance serait la plus avantageuse.
Comment le monde glorifie-t-il donc le Père qui est aux cieux ? Comment les hommes glorifieraient-ils notre Père ? Nous répondons qu’il y a une différence entre les gens vicieux et mondains et les gens bien intentionnés de ce monde. Nous sommes enclins à croire que la majorité des humains, qui est éloignée de Dieu et qui n’a pas d’oreille pour entendre le message du « chemin étroit », apprécie néanmoins la justice. Et si à moindre coût ils pouvaient être droits, justes, généreux et tout ce qui serait noble, comme cela est représenté dans l’humanité parfaite, ils aimeraient l’être. Nombreux sont ceux qui, dans le monde, apprécient la noblesse des autres. Ils aimeraient l’avoir eux-mêmes. La difficulté est que le coût de la droiture est plus élevé que ce qu’ils sont prêts à payer.
Cette classe dit : « Nous approuvons la voie de la justice, mais à l’heure actuelle, c’est trop difficile. Y marcher signifierait anéantir toutes nos espérances et perspectives. Nous devrions examiner si nous pourrions faire de tels compromis qui nous apporteraient la prospérité. Ces choses sont trop difficiles maintenant. Nous préférerions faire le bien s’il était simplement autant récompensé qu’à faire le mal. Nous honorons Dieu. Nous honorons les principes de la justice. Nous voyons certains des principes de la justice reflétés par ces personnes particulières. Ils sont de Dieu. Nous apprécions ces choses. En effet, c’est la vie idéale. Ils glorifient Dieu. De toute évidence, Dieu est un Dieu juste ; et nous espérons qu’Il ne nous fera pas trop de mal. Mais nous ne pouvons pas laisser tomber les choses de ce monde. Peut-être que nous deviendrons des saints avant de mourir. Qui sait ? » Ainsi ils ont l’idée qu’ils ne seront ni trop saints, ni trop mauvais !
LA LUMİÈRE DE PAUL BRİLLAİT DEVANT LES GOUVERNANTS
L’influence de la lumière est christianisante, civilisante, édifiante et produit un respect pour ce qui est juste, une appréciation du bien et du mal, un respect pour Dieu. Mais il ne faudrait pas croire que la construction de cathédrales, etc. a eu une influence illuminatrice sur le monde, ni que les membres de ces institutions ont la lumière. Ils admettent eux-mêmes qu’ils ne sont pas des saints. Seul un petit nombre de personnes dans le monde ont été des saints.
Mais cette minorité a eu une influence tout au long de ces dix-huit siècles – et elle a une influence aujourd’hui. Considérez Jésus et les apôtres ! Voyez combien la lumière de leur vie et de leur conduite a eu une influence qui a illuminé le monde en amenant les hommes à honorer notre Père ! Chacun des membres du corps de Christ, tout au long de l’âge de l’Évangile, a eu la lumière, a eu une certaine influence et a contribué à dissiper les ténèbres et à inculquer la vénération pour Dieu.
Nous en voyons une illustration avec l’Apôtre Paul souffrant pour la cause de la justice. Il était alors devant le Gouverneur Romain ; et Saint Paul raisonnait sur la justice, la tempérance, le jugement à venir, ou châtiment, Félix tremblait. Il fut rempli d’appréhension ; il fut convaincu. Il se dit : « Voici un homme qui vit en harmonie avec ces principes de justice. La vie de cet homme, Paul, montre ce qu’est la justice, et que ma vie est mauvaise. Et si le Seigneur doit récompenser les bonnes actions et punir les mauvaises, ce Paul obtiendra de Dieu de bonnes choses. Mais qu’est-ce que j’obtiendrai ? » C’est pourquoi il tremblait.
Il y a une crainte naturelle dans l’humanité, car elle sait qu’elle mérite d’être punie. Les Écritures nous disent qu’il y aura une juste rétribution. Les paroles de Saint Paul furent une grande bénédiction pour Félix, car cette lumière qui émanait de la vie de Paul et de ses paroles amena Félix à voir sa mauvaise condition. Il a pu penser : « Il sera tout à fait juste que Dieu me donne quelque châtiment pour mes péchés. »
De nouveau, alors que l’Apôtre discourait devant Agrippa et Festus, Agrippa déclara : « Tu me persuaderas bientôt d’être chrétien ». Saint Paul répondit : « … Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, vous devinssiez de toutes manières (en peu et en beaucoup – Note bas de page dans la Bible Darby) tels que je suis, hormis ces liens ». (Actes 26 : 28, 29 – Darby). Mais le fait que cette pensée lui soit passée par la tête ne fit pas cependant d’Agrippa un saint. Mais il avait entendu les choses qui l’avaient amené à apprécier sa propre condition déchue. Il vit que Saint Paul souffrait pour avoir fait le bien et que lui souffrait pour avoir fait le mal. Il vit que Dieu est un Dieu de justice.
L’ÂGE DE l’ÉVANGİLE, LE JOUR DE LA VİSİTATİON DE L’ÉGLİSE – LE MİLLÉNAİRE, CELUİ DU MONDE
Un autre texte, qui va dans le même sens, dit : « … ayant une conduite honnête parmi les nations, afin que … ils glorifient Dieu au jour de la visitation » (1 Pierre 2 : 12 – Darby). Cela nous montre une distinction entre le jour de leur visitation et le jour de notre visitation. Cet âge de l’Évangile, la vie actuelle, est devenu le jour de notre visitation où, selon la faveur divine, c’est le temps du pardon de nos péchés et de notre mise en relation avec le Père.
Personne ne peut avoir ces bénédictions maintenant, hormis s’il est capable d’exercer sa foi ; sinon, il n’a pas son jour de visitation maintenant. « Nous qui croyons » et « entrons dans le repos » avons notre « jour de visitation ». Dieu est venu vers nous maintenant, et nous a adoptés dans sa famille. Et son plan est que si nous voulons souffrir avec notre Seigneur, nous régnerons aussi avec Lui dans la gloire. C’est notre jour d’honneur de visitation.
Le reste de l’humanité aura-t-il un jour de visitation et d’honneur ? Sans aucun doute ; ils auront l’occasion de profiter de l’œuvre rédemptrice de notre Sauveur. Si leurs oreilles ne sont pas ouvertes maintenant pour entendre et leurs yeux pour voir, le jour viendra où il en sera ainsi ; si ce n’est pas maintenant, dans l’occasion bénie que nous avons, alors il viendra bientôt. Mais si nous avons notre jour de visitation et négligeons ces choses ; si après avoir mis « la main à la charrue » et reçu la bonne Parole de Dieu, nous regardons en arrière ; et « … si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la Vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires » du Seigneur – Hébreux 10 : 26, 27 – Darby.
Mais ceux qui n’ont pas pris part à ce « jour de visitation » auront l’occasion de se mettre en harmonie avec Dieu plus tard. S’ils ne peuvent pas être atteints par les méthodes douces mentionnées et par la visitation par laquelle Dieu appelle la classe spéciale maintenant, ils en auront l’opportunité dans l’âge prochain, lorsque Dieu fera de « la droiture une règle et de la justice un niveau » (Esaïe 28 : 17) ; quand toutes les justes récompenses seront accordées, donnant à chacun selon son parcours.
WT1912 p4992