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Esaïe 5 : 1-12.

 » Laissez-moi chanter à mon bien-aimé, un chant de mon bien-aimé sur sa vigne. « 

Dans cette leçon nous avons une explication divinement inspirée des mots employés par le grand instructeur qu’Il applique Lui-même à la nation Juive comme l’explique, en effet, le Prophète. Quand le Prophète utilise le style d’un cantique, nous pouvons raisonnablement parler d’une histoire ou d’une parabole. Dieu est représenté comme ayant planté la Nation d’Israël comme sa propre vigne. Il rassembla à l’extérieur les pierres, ou ôta les difficultés, et y planta la meilleure des vignes, les promesses les plus riches – promesses du Royaume Messianique, de la bénédiction d’Israël et de toutes les familles de la terre. Il lui prépara une tour d’observation ou de garde dans les prophéties, et une haie dans la loi et les prophètes et dans tous les arrangements faits pour cette nation sainte. Il était normal d’espérer de bons fruits en provenance d’une vigne si favorablement située, mais les résultats furent insatisfaisants. Le fruit n’était pas en harmonie avec les promesses qu’Il avait plantées, mais il était sauvage, acide et petit.

Cette condition prévalut jusqu’au temps du Seigneur. Quoique des troubles, permis par le Seigneur, vinrent de temps en temps sur cette nation, les fautes furent toujours réparées et la nation préservée. Les murs de la protection divine, de la direction divine, furent maintenus ainsi que sa tour d’observation. Jean Le Baptiste fut le dernier des prophètes. Depuis ce moment-là le Seigneur a accompli à l’égard de l’Israël naturel les choses mentionnées dans cette prophétie. Les haies ont été détruites. La vigne a été dévastée ; aucun soin n’a été pris à son égard. Les bêtes des champs, les nations païennes, l’ont ravagé, et selon l’intention divine, aucune pluie de bénédiction divine, de réconfort, d’encouragement ou de fécondation n’est tombée sur le peuple Juif durant plus de dix-huit siècles.

 

La bonne sorte de fruit.

 Quel était le bon fruit que le Seigneur était en droit d’attendre de sa vigne, et pourquoi ne l’a-t-Il pas trouvé ? Il nous dit dans cette prophétie :  » La vigne du Seigneur des armées c’est la maison d’Israël et les gens de Juda le plant qu’Il chérissait : Dieu recherchait la justice, le jugement, mais voilà l’oppression. Il recherchait la droiture, mais Il entendit plutôt les cris de l’oppressé.  » En d’autres mots, l’Alliance de Dieu avec Israël était qu’il aurait le privilège béni d’être son peuple et que le don de la faveur divine dépendrait de sa fidèle observation de la loi de Dieu. Il savait qu’il ne serait pas capable de garder la loi parfaitement. Il savait qu’Il n’obtiendrait pas des grappes parfaites, mais Il était en droit d’espérer mieux que ce qu’Il avait trouvé – en droit d’espérer des efforts sincères, même s’il y avait les imperfections de la chair.

Les exigences de la Loi étaient un amour suprême pour le Tout-Puissant, gouvernant chaque pensée, parole et action ; c’était aimer son prochain comme soi-même d’un amour non égoïste. L’observation de cette Loi, dans son esprit du moins, dans la limite des possibilités de la chair, était l’exigence. Y avait-il de tels fruits en Israël lors de la première venue de notre Seigneur chez lui il y a dix-huit siècles, pour qu’il soit prêt à constituer le Royaume spirituel, lequel aurait alors été établi, en accord avec la promesse divine. Mais leur manque de préparation amena le rejet de leur système dans son entier. Ils n’avaient pas suffisamment d’amour pour Dieu, ni pour ses disciples.

Nous ne devons pas comprendre par cela qu’Israël était plus dégénéré que le reste de l’humanité. Nous croyons plutôt le contraire. Les autres nations n’ont pas été  » plantées  » d’une façon aussi spéciale, ni entourées, ni arrosées, ni gardées. Là où beaucoup a été donné, beaucoup est demandé. Et comme  » beaucoup  » ne fut pas trouvé, les quelques fidèles furent rassemblés à l’extérieur, et la vigne temporairement abandonnée. Nous sommes contents, en effet, de voir dans les Ecritures, que le temps vient où cette même vigne sera restaurée sous des conditions encore plus favorables, durant le règne Messianique de gloire et de puissance célestes. Mais elle est encore en désordre.

Les versets suivants de notre étude montrent la mauvaise disposition des Israélites à tirer profit de quiconque ; le résultat en est le suivant : il y a de grands riches d’un côté et de grands indigents de l’autre. Cette prophétie nous rappelle les mots du Grand Instructeur quand Il dit :  » Malheur à vous, scribes et pharisiens, qui dévorez les maisons des veuves « , vous prenez possession des biens des pauvres, peut-être parfois selon des voies légales ou techniques. Vous n’êtes pas remplis de cet amour  » du prochain comme soi-même « , qui devrait vous amener à aider les pauvres, les veuves, les orphelins et à être généreux envers tous. Le péché d’avarice, d’égoïsme, indique un manque d’Esprit du Seigneur et de bonne volonté envers tous. La majorité des Juifs du temps de notre Seigneur était imprégnée d’un tel égoïsme qu’elle n’était pas dans une condition d’esprit acceptable par notre Seigneur pour constituer la classe spirituelle de l’épouse – mis à part quelques-uns,  » un reste  » mentionné par le Prophète.

Le Seigneur indiqua comment Il punirait les égoïstes. La ruine viendrait sur les grandes propriétés et la terre ne produirait plus pour récompenser le labeur. Ainsi l’égoïsme serait aussi bien réprimandé et amendé sur le plan des affaires temporelles que par la perte des privilèges spirituels.

 

Application à l’Israël spirituel

 Les affaires de Dieu avec l’Israël charnel ne représentent pas seulement les principes du gouvernement divin et ses exigences, mais aussi, comme nous le montrent les Ecritures, les exigences du service de l’Israël naturel ; elles s’appliquent aussi à l’Israël spirituel. Comme l’Israël naturel manqua d’être prêt pour accepter le Seigneur Jésus à sa première venue – hormis un  » reste  » – ainsi l’Israël spirituel, appelé  » Chrétienté « , manquera d’être prêt pour Le recevoir comme le Grand Messie à l’établissement de son Royaume. Remarquons le soin avec lequel le Seigneur planta son église, écartant toutes les difficultés au temps de son établissement. Remarquons les promesses spirituelles, célestes, excessivement grandes dont Il entoura son église, comme sa vigne. Remarquons que ce fut la main de Dieu qui planta. Remarquons la tour de garde de grâce et de vérité établie par les apôtres. Remarquons la bénédiction du Saint Esprit.

A la fin de cet âge vient un temps de moisson pour l’Israël spirituel, comme il y en eut un pour l’Israël naturel à la fin de l’âge judaïque. Ici, comme là, seul un  » reste  » sera trouvé digne du Royaume – la majorité, masse nominale, sera trouvée indigne. Pourquoi ? Parce que l’esprit de mondanité et d’égoïsme prévaut au lieu de l’Esprit du Seigneur, Esprit de patience, d’humilité, de douceur et d’amour. Dieu n’est le premier que pour quelques-uns. En eux seulement se trouve l’esprit de pleine consécration pour faire la volonté divine. Ceux-là seuls possèdent l’amour pour les frères et un empressement à déposer leur vie pour les autres. (Jean 15 :13). Chez eux nous trouvons une activité honnête et juste. Aujourd’hui l’égoïsme pousse à amasser des trésors et le résultat, nous pouvons en être convaincus, sera insatisfaisant –  » un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent.  » (Daniel 12 :1).

De plus, comme le Prophète continue à le montrer, l’accumulation de richesse a généralement un effet nuisible sur le riche – oisiveté, paresse, musique et vin, indifférence à l’égard des choses divines. Le  » reste  » du temps présent sera d’un nombre suffisant pour compléter la classe élue. Le Royaume de gloire sera établi et toutes les nations de la terre, peu de temps après le temps de détresse, commenceront à reconnaître les bénédictions promises depuis longtemps. En effet, le  » temps de détresse  » sera employé par le Seigneur pour humilier le monde – pour préparer l’humanité à recevoir convenablement les bénédictions du Royaume.

 

WT1911 p.4794