IL N’Y A NI HOMME NI FEMME EN CHRIST JÉSUS.

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– Galates 3 : 28 –

Les mots de l’Apôtre rapportés ci-dessus sont souvent cités pour prouver quelque chose qui était loin de son intention. Nous ne blâmons pas ceux qui abusent de la citation, ni ne les accusons d’essayer de fausser les Ecritures ; nous tenons plutôt compte de la sincérité de leur intention, mais présumons qu’ils ne sont pas de vrais Étudiants de la Bible ou bien que, dans la chute, leurs facultés de raisonnement ont été sérieusement endommagées, qu’ils n’ont pas encore constaté le défaut et n’ont pas appris comment le rectifier afin d’avoir l’esprit de sobre bon sens dans l’examen de ce verset. Ceux à qui nous nous référons semblent avoir l’impression que l’Apôtre veut dire qu’après que nous sommes devenus le peuple du Seigneur, après que nous nous sommes pleinement consacrés à Lui, il n’y a plus de différence entre les hommes et les femmes, que parmi les croyants on peut se passer des distinctions ordinaires de sexe, que les hommes peuvent traiter les femmes comme si elles étaient des hommes, et les femmes traiter les hommes comme s’ils étaient des femmes. C’est un faux raisonnement, une perversion totale de l’intention de l’Apôtre dans les mots cités. Partout où les distinctions de sexe sont ignorées, il y a danger pour la moralité de tous ceux qui sont concernés.

L’argument de l’Apôtre pris dans son ensemble ne peut pas être correctement interprété comme approuvant n’importe quelle négligence des distinctions de sexe. L’homme chrétien ne doit pas être moins chaste et réservé que lorsqu’il était un homme de ce monde. Les idéaux plus élevés de sa nouvelle communion avec le Seigneur devraient le rendre plus discret, plus magnanime, plus soigneux sous tous les rapports de la bienséance et de la véritable dignité dans la parole, dans la pensée, et dans la conduite. La femme chrétienne ne doit pas être moins pure dans la pensée, dans la parole, et dans la conduite, qu’elle ne l’était avant d’être en communion avec Christ. L’Apôtre emploie l’illustration d’une vierge chaste. Le mot vierge signifie pur, et le mot chaste implique un genre très spécial de pureté, de chasteté, de discrétion — séparation de tout ce qui pourrait souiller la robe sans tache de la justice imputée de Christ.

Nous comprenons bien le sentiment qui conduit à cette conception erronée des paroles de l’Apôtre. Nous admettons que l’amour pur pour le Seigneur Jésus venant dans le cœur consacré tend à le séparer de plus en plus du monde, de ce monde et du péché, et que les vrilles des affections du cœur cherchent naturellement un autre appui, une autre communion, et que la communion avec des esprits analogues en Christ devient l’attraction principale. Nous comprenons bien, aussi, que tandis que cette attraction est pour tous ceux qui sont au Seigneur, homme et femme à la fois, il y a nécessairement une attraction spéciale de sexe qui n’est pas détruite par la transformation de notre amour et de notre affection de ce monde pour les choses célestes. Autrement dit l’esprit céleste agissant au travers du cerveau humain appréciera encore les attractions du sexe opposé. Nous convenons aussi, que la communion familiale subsistant entre les membres de l’Eglise, représentée par les mots – frère et sœur, signifie une communion très proche et très chère, et que les Ecritures l’autorisent – que nous devrions considérer notre Seigneur Jésus en tant que notre frère plus âgé et notre fiancé, et chacun comme frères et sœurs dans le Seigneur.

Nous n’argumentons pas contre la juste reconnaissance des termes de cette précieuse communion : nous n’argumentons pas contre la jouissance convenable de cette communion spirituelle ; nous mettons simplement en garde contre certaines tendances à ignorer ou à mettre de côté les différences et les barrières que même la nature nous impose entre les sexes. Entre les frères et les sœurs selon la chair, il devrait en effet y avoir une chaleureuse affection, mais jamais une ignorance des distinctions de sexe. Une sœur devrait toujours être traitée en tant que sœur, un frère devrait toujours être traité en tant que frère, et la modestie et la pureté devraient toujours préserver le bonheur de la communion. Et ceci n’en est pas moins la règle pour ceux qui sont devenus Nouvelles Créatures en Christ Jésus, pour lesquels “les choses anciennes sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles.” Ceux-ci devraient être plutôt davantage sur leurs gardes, se rappelant que la communion est simplement spirituelle et non charnelle.

C’est en effet la clef pour la bonne compréhension des mots de l’Apôtre. Quand ailleurs, il déclare, “vous ne vivez pas selon la chair mais selon l’esprit”, personne ne le comprend comme voulant dire que nous n’avons aucune chair, et que la chair ne doit pas être reconnue, gouvernée et gardée sous contrôle. La pensée de l’Apôtre est en fait tout le contraire : en tant que Nouvelles Créatures, nous ne devons plus être conduits ni gouvernés par les intérêts terrestres, mais particulièrement par les intérêts spirituels. Nous avons les deux points de vue, tous deux sont vrais.

(1) Du point de vue du monde et de notre propre point de vue réel nous sommes encore dans la chair ; nous avons encore ses faiblesses et ses défauts à combattre et à vaincre.

(2) Du point de vue du Seigneur nous ne sommes plus des êtres humains ou charnels mais des êtres spirituels – ce qui veut dire qu’Il traite avec nous selon notre nouvelle résolution, notre nouvelle position de créatures nouvellement engendrées en Christ. Il ne nous juge pas selon nos faiblesses et les faiblesses de la chair, mais selon les désirs et les intentions du nouvel esprit. Mais le nouvel esprit ne commandera assurément la chair que dans la mesure de ses capacités, et rien ne peut être plus imprudent que d’ignorer la chair et de s’exposer à des tentations particulières de la chair par suite d’une mauvaise interprétation des paroles de l’Apôtre, “il n’y a ni homme ni femme en Christ Jésus.”

Que veut dire l’Apôtre ? Nous répondons : l’enseignement est que Dieu accepte tous ceux qui viennent vers Lui par Christ sans distinction de race, ni de richesse, ni d’asservissement, ni d’honneur parmi les hommes, ni même de distinction de sexe. En Christ nous sommes un — c’est-à-dire que, du point de vue de Dieu, Il nous traite en tant qu’un, et Il y a des bénédictions pour chacun et pour tous dans l’arrangement divin. Prenons le reste de la déclaration de l’Apôtre, “il n’y a plus ni esclave ni libre en Christ Jésus.” Il ne veut pas dire par là que l’esclave qui entre en communion comme membre du corps de Christ doit être considéré comme un homme libre, et qu’il doit employer son temps, etc., sans tenir compte des souhaits de son maître. Au contraire, l’Apôtre indique, “tu as été appelé étant esclave, ne cherche pas à être libre.” C’est-à-dire, ne considère pas que cette liberté soit nécessaire à ton bien-être spirituel ; le Seigneur est tout aussi capable de te bénir et de faire de toi un vainqueur en tant qu’esclave que si tu étais le maître et riche.

A quelques égards, en effet, la position d’esclave peut être plus favorable au développement du caractère nécessaire pour avoir une part dans le Royaume que ne le serait la position de maître. L’esclave devait savoir, cependant, que le Seigneur ne tiendrait pas compte de son esclavage, pour ce qui concerne son espérance d’obtenir une place dans le Royaume à venir ; il aurait cependant une bonne, voire une meilleure chance pour être honoré dans le Royaume que s’il était le maître, parce que les circonstances de la vie sont en réalité contre le riche, le sage, le noble, le grand. De même pour le Juif et le Grec : le Juif ne devait pas penser qu’en raison de la faveur accordée à sa nation dans le passé il aurait toujours une meilleure place dans l’Eglise et dans le Royaume futur ; le Grec ne devait pas penser qu’en raison du fait que le Juif avait été exclu de la faveur, il serait alors défavorisé aux yeux du Seigneur quant à une place dans le Royaume. Tous les deux devaient savoir que Dieu ignorerait leurs différences naturelles de langue, d’hérédité, etc., et récompenserait chacun selon sa fidélité en tant que membre du corps du Christ, indépendamment de la naissance, de la place, du sexe ou de la nation.

Nous ne discutons pas des différences naturelles entre les hommes et les femmes ; nous avons étudié cette question par ailleurs, et avons montré que le Seigneur a adapté l’un à l’autre, de sorte que chacun soit le complément de l’autre. Nous ne discutons pas ici des ministères publics de l’Eglise, ni dans quelle mesure ceux-ci sont ouverts aux hommes et aux femmes, selon l’arrangement divin — la divine Parole. Nous avons traité de ce sujet ailleurs. Nous essayons ici particulièrement de démontrer que les mots de l’Apôtre dans notre texte ne se rapportent pas en quoi que ce soit aux intérêts terrestres et aux regroupements du peuple de Dieu — qu’ils relatent simplement notre position devant le Seigneur et nos espoirs et nos points de vue quant au Royaume de gloire, auquel nous avons été appelés et pour lequel nous travaillons afin d’assurer notre appel et notre élection. Une fois correctement comprises, les paroles de l’Apôtre nous réconfortent tous, nous assurant que si nous atteignons une place dans le Royaume, ce ne sera ni à cause de notre sexe, ni de notre race, ni de notre état d’être humain.

WT 1906 p.3768

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