REFLEXIONS PASCALES

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REFLEXIONS PASCALES

“Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux.” – Jean 13 : 1.

Lorsque la dernière nuit arriva, notre Seigneur Jésus rassembla ses douze apôtres dans la chambre haute pour manger avec eux la Pâque juive, l’agneau symbolique qui Le représentait, ainsi que son propre sacrifice pour les péchés du monde.

C’est avec ceux que son Père Lui avait donnés (Jean 17 : 1, 10) que notre Seigneur désira passer les derniers moments de sa vie. Il grava, en cette circonstance, dans leur cœur et leur mémoire les plus importantes leçons qui devaient être, non seulement, très précieuses pour eux, mais également pour tous ceux qui allaient croire en leurs paroles. – Jean 17 : 20.

Trois disciples, Matthieu, Marc et Jean, ont restitué au travers des Evangiles portant leur nom, ces moments mémorables. Luc qui était médecin s’est tenu à une description fidèle de ce qu’il a entendu. Mais c’est Jean, le disciple que Jésus aimait, et que nous retrouvons couché sur son sein (Jean 13 : 23) qui consacre plusieurs chapitres aux événements des heures émouvantes et tragiques précédant le moment où notre Seigneur fut livré entre les mains de ses ennemis par Judas, et sa mort sur la croix.

Cependant, l’Evangile de Jean ne relate pas le souper commémoratif, que décrivent les autres Evangiles. Nous pouvons remarquer l’importance des leçons de notre Seigneur lors de la dernière Pâque, au cours de laquelle Il recommanda la commémoration du souvenir de sa mort, en lieu et place de la Pâque Juive.

L’apôtre Paul

Quelques années plus tard (vraisemblablement trois), Saul qui n’avait jamais vu Jésus en personne, devint un fervent opposant à sa doctrine. Il se rendit chez le souverain sacrificateur, pour lui demander des lettres pour les synagogues de Damas dans le but de persécuter les chrétiens – (Actes 9 : 1, 2). Sur le chemin, le Seigneur lui apparut dans une lumière resplendissante venue du ciel. C’est par l’intermédiaire d’Ananias que le Seigneur lui donna ses consignes annonçant la grandeur de sa mission parmi les nations et ce qu’il aurait à souffrir pour sa cause. – Actes 9 : 15, 16.

Suite à cette révélation, l’apôtre Paul reçut une part importante d’Esprit saint qui lui permit de comprendre, non seulement le message destiné aux nations, mais lui donna également une profonde compréhension du souper commémoratif qu’il retrace dans les chapitres 5, 10 et 11 de sa première épître aux Corinthiens.

Une abomination

Au cours des siècles, une doctrine erronée appelée “l’abomination de la désolation” prédite par le prophète Daniel (11 : 31 ; 12 : 11) vit le jour. Cette doctrine blasphématoire prétendit que la mort du Christ lavait bien l’offense originelle, mais qu’elle ne pouvait libérer le croyant des transgressions dont il se rendait coupable après avoir accepté Christ lors du baptême, et que d’autres sacrifices étaient nécessaires pour tous les péchés commis par la suite.

Sur la base de cette erreur, le souvenir annuel de la commémoration de la mort de notre Seigneur, fut transformé et remplacé en l’an 539 de notre ère, par le dogme de la messe.

Vérités dévoilées à la fin de l’âge

Le peuple du Seigneur reconnaît toujours plus l’importance et la valeur des vérités divines. Nombre de ces vérités, qui avec le temps furent mélangées aux traditions humaines, ont récemment retrouvé leur beauté première. Au temps marqué, le Seigneur suscita un serviteur qui eut pour mission de donner “la nourriture au temps convenable“. – Matthieu 24 : 45.

De même que bon nombre d’autres traits du caractère et du plan de Dieu, la vérité concernant le “souper commémoratif” dispensée par ce serviteur, retrouva toute son importance. Elle constitue pour la maison de la foi la seule célébration solennelle recommandée par le Seigneur. “Faites ceci en mémoire de moi“. – Luc 22 : 19.

Le dernier voyage du Seigneur

En Luc 18 : 31, nous lisons : “Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui, et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera”. A la fin de sa mission, Jésus dirigea ses regards vers Jérusalem, ville sur laquelle planait déjà la triste réalité des événements qui étaient sur le point de se dérouler.

Le dernier voyage de notre Seigneur fut particulier dans son caractère, et l’un des plus mémorables, quant à ses résultats, que la terre ait connu. Ce fut le voyage dans lequel se concentraient toutes les espérances du monde, celles de tous les êtres humains pour l’éternité.

Selon les Ecritures il devait en être ainsi. Il fallait que Jésus prenne nos fautes sur Lui et, en premier lieu celle d’Adam, et qu’Il meure pour le monde entier. Ainsi est-Il devenu “une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier“. – 1 Jean 2 : 2.

Ce dernier voyage a vu couler le sang le plus pur, le sacrifice le plus innocent qu’on puisse imaginer. Ce fut le voyage de l’humiliation et du rejet par les chefs religieux, ainsi que de sa propre nation – “Elle [la Parole, le Logos] est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue“. – Jean 1 : 11.

En cet humble Israélite, nous voyons le Roi promis à toute l’humanité, l’auteur de notre salut, le Roi de Gloire. C’est ainsi qu’Il fut reconnu par les Mages venus d’Orient qui se rendirent au Palais d’Hérode et qui demandèrent : “Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?” (Matthieu 2 : 2). Telle fut aussi l’inscription que fit inscrire Pilate sur la croix : “Jésus de Nazareth, Roi des Juifs. Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate : N’écris pas : Roi des Juifs. Mais écris qu’il a dit : Je suis roi des Juifs. Pilate répondit : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit“. – Jean 19 : 19, 21.

Si très peu de personnes remarquèrent ces événements, les anges dans le ciel les ont très certainement observés avec une grande attention et une grande émotion. En 1 Corinthiens 4 : 9, l’apôtre Paul déclare : “Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes“.

Nous pouvons aussi supposer que le dernier voyage de notre Seigneur à Jérusalem fut un sujet d’étonnement pour les myriades angéliques. Ils furent certainement très attentifs à toute la mission de notre Seigneur sur la terre. Leur intérêt s’était déjà manifesté lors de la naissance de Jésus. En Luc 2 : 9 – 11, 13, 14, nous lisons en effet : “Et voici, un ange du Seigneur leur apparut [aux bergers de Bethléem] et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur… Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée“.

Le dernier voyage de Jésus à Jérusalem, fut très vraisemblablement le centre d’intérêt de tous les anges. Notre Seigneur savait ce qui allait se passer. Il était conscient que son heure était venue, qu’Il devait quitter ce monde et ses disciples, pour aller vers le Père.

Il connaissait également tous les détails qui Le conduiraient à Golgotha. Il savait que dans quelques heures il serait livré par l’un de ses proches, Judas, entre les mains de ceux qui allaient bientôt crier : “Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants !” (Matthieu 27 : 25). Jésus savait que le sanhédrin prononcerait la sentence de mort. Toutes les atrocités de cette terrible nuit, toutes les humiliations, la souffrance, la couronne d’épines, les clous, la croix, la soif, la souffrance et la longue agonie étaient parfaitement connus du Seigneur.

Toutes ces terribles épreuves qui devaient frapper notre Seigneur, le “Fils de l’Homme“, ne constituaient-elles pas une réelle coupe de souffrances et d’humiliations que notre Seigneur devait boire ? Selon les Ecritures, rien de cette terrible tragédie ne pouvait être caché à notre cher Rédempteur.

Lorsque notre Seigneur se rendit au désert après son baptême, Il étudia scrupuleusement pendant quarante jours toutes les prophéties concernant le but de sa mission. Pendant qu’Il était ainsi absorbé par la volonté de Dieu à son égard, l’adversaire se présenta à Lui en agissant sur ses pensées pour suggérer par trois fois une autre voie qui rendrait sa vie plus facile, et Lui permettrait d’éviter le sacrifice de la croix. Jésus se souvenait très bien de l’engagement qu’Il avait pris lorsqu’Il était encore le Logos. Par sa détermination Il repoussa l’adversaire. – Matthieu 4 : 1 – 11.

En une autre circonstance, rapportée en Matthieu 16 : 21 – 23, nous lisons : “Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour. Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes“. Ce que Jésus réprouva sévèrement dans l’attitude de Pierre, ce furent ses paroles, qui émanaient de l’adversaire.

Suite à cela, il se peut que le Seigneur ait voulu donner à Pierre une leçon supplémentaire, lorsqu’Il le prit, avec Jacques et Jean, les trois disciples que Jésus aimait particulièrement pour leur attachement, et qu’Il les conduisit sur une haute montagne. Dans une vision qui semblait étonnamment réelle, Il fut transfiguré devant eux, et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s’entretenant avec Lui. La discussion fut certainement assez brève ; elle ne nous est pas rapportée.

Mais il ne fait aucun doute que le Seigneur a voulu que ses disciples soient déjà informés à ce moment-là de son humiliation et de sa mort sur la croix à Jérusalem (Matthieu 17 : 1 – 9). Seul Luc nous éclaire sur la nature de cette discussion consignée au chapitre 9, versets 30 et 31 : “Et voici, deux hommes s’entretenaient avec lui : c’était Moïse et Elie, qui apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem“. Il ne fait donc aucun doute que le sujet de la discussion concernait la mort prochaine de Jésus à Jérusalem.

Lorsque Jésus fut transfiguré, Il apparut rayonnant de clarté aux yeux des trois disciples. Tandis que Moise représente la dispensation mosaïque, celle de la Loi, Elie représente la dispensation chrétienne, l’âge de l’Evangile. Ces deux dispensations montrent les souffrances de Christ et la gloire qui devait suivre.

Jésus recommanda aux trois disciples de tenir secrète la vision qu’ils venaient d’avoir. Mais ils ne pouvaient encore comprendre que le chemin du Seigneur serait le chemin de la croix, et non celui de la gloire immédiate. Matthieu 18 : 22, 23 rapporte, en effet : “Pendant qu’ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. Ils furent profondément attristés“.

Les disciples ne pouvaient comprendre les paroles de notre Seigneur. Jésus savait que malgré les nombreuses leçons qu’Il leur inculquait, leur condition toujours charnelle les empêchait de comprendre, pour l’instant du moins, les choses profondes de Dieu. C’est pourquoi Il leur dit : “J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir“.

Avant de les quitter, le Seigneur dit aux disciples : “C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Ecritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour” (Luc 24 : 44 – 46). La compréhension des profondes leçons de notre Seigneur leur fut rendue possible le Jour de la Pentecôte, après l’effusion de l’Esprit saint.

La Pâque à Jérusalem

Lorsque la Pâque fut instituée, avant le départ d’Egypte, l’agneau fut immolé par les Juifs le 14ème jour de Nisan. Selon la prescription de Moïse, elle était mangée en famille. – Exode 12 : 4, 5.

Quand les Israélites se furent installés dans le pays de Canaan, cette fête fut célébrée dans le lieu que Dieu choisit pour y faire résider son Nom. Les Israélites ne tuaient ni ne mangeaient donc plus l’agneau dans leurs maisons particulières ni dans la ville où ils résidaient. Avec le temps, la ville de Jérusalem devint l’endroit choisi par Dieu (Deutéronome 16 : 1 – 8). Il est écrit que “Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque“. – Luc 2 : 41.

A cette époque, de grands préparatifs étaient faits à Jérusalem. La loi exigeait en effet que tous les Israélites mâles et tous les résidents étrangers circoncis observent cette fête (Nombres 9 : 9 – 14). Cela signifiait qu’un grand nombre de personnes arrivaient à Jérusalem quelques jours à l’avance pour se purifier. – Jean 11 : 55.

On rapporte que des hommes étaient envoyés environ un mois à l’avance pour remettre en état les ponts et les routes, à l’intention des pèlerins. Puisque le contact avec un cadavre souillait une personne, on prenait des précautions particulières pour protéger les voyageurs. Comme on avait l’habitude d’enterrer dans les champs ceux qui mouraient en chemin, les tombes étaient blanchies un mois avant la Pâque de façon à être bien visibles. Voilà qui nous aide à comprendre les paroles que Jésus adressa aux scribes et aux Pharisiens quand il leur dit qu’ils ressemblaient à des “tombeaux blanchis” – Matthieu 23 : 27.

Les habitants de Jérusalem hébergeaient tous ceux qui venaient à cette occasion. Dans une maison orientale, on pouvait dormir dans toutes les pièces, et plusieurs personnes pouvaient y loger. Le toit en terrasse pouvait aussi être utilisé. D’autre part, beaucoup pouvaient être logés en dehors des murs de la ville, notamment à Bethphagé et à Béthanie, deux villages situés sur les pentes du mont des Oliviers. – Marc 11 : 1 ; 14 : 3.

Comme en Egypte, l’agneau pascal devait au préalable être séparé du troupeau le 10ème jour de Nisan, c’est ce même jour que notre Seigneur entra triomphalement à Jérusalem, monté sur un ânon (Jean 12 : 12, 13) – “… une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des branches de palmiers, et allèrent au devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur“. Ce jour-là le Seigneur fut séparé de tout le peuple.

Etant nés sous la loi, Jésus et ses douze apôtres devaient obligatoirement célébrer la Pâque au moment précis. Lorsque Jésus envoya Pierre et Jean faire les préparatifs, Il leur demanda de se rendre en ville, où ils rencontreraient un homme qui les conduirait chez son maître, à qui ils diraient : “Le maître te dit : Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples ? Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée : c’est là que vous préparerez la Pâque” – Luc 22 : 11 –13.

La chambre haute était probablement un lieu familier du Seigneur et de ses disciples. Ils s’y réunissaient souvent. Les deux disciples d’Emmaüs n’avaient eu aucun mal à retrouver les Apôtres lorsque le Seigneur se manifesta à eux en chemin. Il est écrit qu’après que Jésus eut été enlevé pour aller au Père, les Apôtres retournèrent à Jérusalem – “Quand ils furent arrivés, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d’ordinaire” (Actes 1 : 13). C’est toujours dans ce même lieu que les Apôtres se réunirent dix jours plus tard, lorsque le saint Esprit fut répandu sur eux le jour de la Pentecôte.

Lorsque la dernière Pâque arriva, la plus importante, le Seigneur manifesta le désir d’être spécialement et uniquement avec ses douze apôtres. La pensée de quitter bientôt ce monde agité et hostile pour rentrer dans la gloire éternelle de son Père, était inséparable d’une autre pensée, celle de quitter les siens, ses chers disciples qu’Il avait toujours aimés, auxquels Il avait donné tant de preuves de cet amour et qui étaient encore tellement vulnérables. Or, sachant qu’Il les laissait dans le monde exposés à tant de dangers et de souffrances, Il les aima jusqu’à la fin, au plus haut degré.

Ils se réunirent dans la chambre haute pour la circonstance. La table était déjà préparée ; ils pouvaient donc manger la Pâque Juive. Chez les Orientaux, on se mettait à table à demi couché sur le côté gauche et appuyé sur les coussins d’un divan. Celui qui se trouvait à la droite de son voisin, était donc penché sur son sein. Le privilège revenait à Jean d’être très près du Seigneur ; en toute humilité, sans se désigner, il laissa le témoignage suivant : “Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus“. – Jean 13 : 23.

Jésus lave les pieds des disciples

Pour comprendre cette scène, assez étrangère à nos mœurs, il faut savoir qu’en Orient où l’on se chaussait de sandales qui laissaient les pieds nus, il était d’usage de procéder à l’ablution quand on entrait dans une maison, surtout pour y prendre un repas. Mais c’était un esclave que l’on chargeait de cet office.

Comme ils se trouvaient en groupe restreint, ce devoir incombait aux Apôtres. Mais Jésus décida de leur donner une leçon, non pas en leur reprochant leur manque de tact et d’humilité, mais par un acte d’une humilité profonde. Nous trouvons ici une leçon extraordinaire ; le Fils de Dieu, par qui toutes choses ont été créées, s’humilie tel un serviteur, au point d’aller d’un disciple à l’autre avec un bassin, pour leur laver les pieds. Ainsi grava-t-Il cette leçon d’humilité très importante dans l’esprit de ses disciples : “Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres“. – Jean 13 : 14.

Toutefois, Jésus n’a pas voulu instituer un rite, ce qu’a fait l’Eglise dès le quatrième siècle. Accomplir littéralement ce devoir sans l’humilité et l’amour qu’il suppose, est une vaine formalité ou même un acte d’hypocrisie et d’orgueil. Cette cérémonie se pratique chaque année à Rome et ailleurs. Au travers de cet exemple symbolique, le Seigneur n’avait d’autre intention que de faire comprendre à ses disciples qu’il fallait donner sa vie pour ses frères. – 1 Jean 3 : 14 – 16.

Remarquons avec quel tact et quelle émotion l’Apôtre Jean décrit la scène, jusque dans ses moindres détails ! Il la rend vivante et tout à fait actuelle par ces verbes au présent : Il “se lève du souper [Non pas après ou pendant, comme le traduisent à tort nos versions ordinaires : mais, … “un souper étant venu, au moment où l’on venait de se mettre à table (réf. Bible annotée, volume Jean et Actes, note à la page 219)], et met de côté ses vêtements (les vêtements de dessus – le manteau, qui l’aurait gêné dans son action, et Il ne garde que la tunique, costume des esclaves) ; et ayant pris un linge, il se ceignit. Puis il verse de l’eau dans le bassin“, (celui qui se trouvait là et qui servait à cet usage) il se met à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint” – Jean 13 : 4, 5 – Darby.

Quel étonnement et quelle honte pour les disciples, qui virent notre Seigneur accomplir si humblement ce service à leur place ! On comprendra ceci d’autant mieux si on se souvient que cette action de Jésus fut provoquée par une discussion qui venait de s’élever parmi les disciples pour savoir “Lequel d’entre eux était estimé le plus grand“. Les disciples oublièrent rapidement les leçons que le Maître venait de leur donner – “Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert” – Luc 22 : 27.

La perspective des souffrances toutes proches n’altéra en aucune façon les dispositions que le Seigneur avait pour ceux qu’Il allait bientôt quitter. Bien au contraire, Il avait à leur transmettre une très grande leçon empreinte d’humilité.

Jésus fit pour ses disciples, ce qu’ils auraient dû faire eux-mêmes. L’acte accompli humblement et silencieusement par notre Seigneur dut toucher les apôtres au plus profond de leurs sentiments et peut-être même de leur orgueil. A quoi pensait Judas lorsque le Seigneur s’est approché de lui, qu’Il s’est penché et lui lava les pieds ? Jésus savait lire les pensées, et connaissait donc les intentions mauvaises de celui qu’Il avait côtoyé trois ans et demi durant, et qui était sur le point de le trahir.

La Pâque Juive

Dieu envoya dix plaies pour que les Hébreux puissent sortir d’Egypte et être libres. La plus cruelle et la plus meurtrière fut la dernière, lorsque les premiers-nés d’Egypte moururent. Les premiers-nés des Juifs furent préservés de la mort grâce à l’agneau que chaque famille immola le jour de la Pâque, et dont le sang fut aspergé sur les montants et les linteaux extérieurs des portes des maisons.

Dieu ne permit pas aux Juifs d’en asperger le seuil, car le sang des agneaux représentait celui de l’Agneau de Dieu “Jésus”, qui ne pouvait être foulé aux pieds. En 1 Pierre 1 : 18, 19, il est en effet écrit : “car vous avez été rachetés… par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache” ; et en Hébreux 10 : 29 : “De quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce ?“.

La chair de l’agneau devait être rôtie au feu, puis mangée cette nuit-même avec des herbes amères et des pains sans levain. Bien plus, les Juifs devaient manger les reins ceints, les souliers aux pieds, et le bâton à la main, donc prêts à partir (Exode 12 : 11). La mort des premiers-nés brisa l’endurcissement de Pharaon, qui décida de laisser partir le peuple.

Et les Israélites partirent effectivement. Ce départ est rapporté en Nombres 33 : 3, 4 : “Ils partirent de Ramsès le premier mois, le quinzième jour du mois. Le lendemain de la Pâque, les enfants d’Israël sortirent la main levée, à la vue de tous les Egyptiens. Et les Egyptiens enterraient ceux que l’Eternel avaient frappés parmi eux, tous les premiers-nés“. Ils partirent de nuit, selon Deutéronome 16 : 1 et Exode 12 : 42.

En notre Seigneur nous voyons l’Agneau de Dieu, qui était représenté dans tous les agneaux égorgés depuis le jour où la Pâque fut instituée en Egypte. Ce fut ce que déclara Jean-Baptiste, lorsque Jésus vint au Jourdain pour être baptisé. “Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde“. – Jean 1 : 29.

Le levain

L’autre particularité de la Pâque Juive consistait en ce que tout levain devait être débarrassé de chaque maisonnée. Il peut paraître surprenant qu’une propreté rigoureuse fut exigée, alors que les Juifs étaient sur le point de fuir l’Egypte. La propreté des maisons laissées aux Egyptiens, témoignait que leurs occupants étaient des personnes propres, qui tenaient à l’hygiène.

Cette particularité est une leçon pour l’Israël spirituel. Notre cité est dans les cieux, et nous ne sommes sur cette terre que de passage. Dans cette perspective l’apôtre nous dit en 2 Corinthiens 7 : 1 : “Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu“. L’apôtre Pierre complète cette pensée dans sa première épître chapitre 2 et verset 12 : “Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, la même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera“.

Nos paroles et nos actes écrivent notre histoire, la plus véridique de nous-mêmes, celle dont nous sommes l’auteur durant toute notre vie. Ils [les paroles et les actes] expriment notre valeur morale réelle, ils sont une partie de nous-mêmes. C’est ainsi que nous sommes observés puis jugés par notre entourage.

Dans le Millénaire, lorsque le temps de bénédiction viendra pour le monde, tous ceux qui durant l’âge actuel côtoient les membres de l’Eglise, se souviendront de leur vie et de leur exemple laissés ici-bas.

Prenez, mangez

Après avoir mangé l’agneau Pascal avec ses Apôtres et le départ précipité de Judas pour accomplir les mauvais desseins de son cœur, le Seigneur institua la Sainte Cène, un symbole nouveau, le souvenir de sa mort. “Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps” – Matthieu 26 : 26.

Le pain sans levain représente la chair sans péché du Fils de l’Homme, le pain du Ciel – “Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde” (Jean 6 : 51). Pour apprécier la manière dont nous devons manger ou nous approprier ce pain vivant venu du ciel, il est nécessaire de comprendre exactement ce que ce pain signifie. Notre participation au pain représente symboliquement la part que nous prenons de la perfection de l’homme Jésus.

Lorsque nous voyons que ce fut la nature parfaite de notre Seigneur Jésus qui fut sacrifiée au bénéfice d’Adam et de sa postérité, nous comprenons alors ce que nous avons le privilège de manger – de nous approprier par la foi – c’est l’humanité parfaite, sans tache de notre Seigneur, c’est son droit à la vie humaine parfaite qui permet à ceux qui se consacrent à Dieu d’être justifiés par la foi en justification de vie (Romains 5 : 18), pour pouvoir être acceptés par l’Eternel, et engendrés de l’Esprit Saint, en vue d’une vie céleste comme Nouvelles Créatures.

C’est l’imputation des mérites contenus dans ce droit à la vie terrestre éternelle de notre Seigneur qui rend vivant, saint, parfait, agréable à Dieu le sacrifice de ceux qui se consacrent. Cette imputation n’est attribuée présentement qu’à ceux qui se consacrent et pour permettre l’acceptation de leur consécration par Dieu, acceptation qui s’exprime par l’engendrement au moyen de l’Esprit Saint.

Par contre, en ce qui concerne le monde, celui-ci pourra bénéficier de ce droit à la vie humaine parfaite du Seigneur dans le Millénaire. Ce ne sera plus par la foi, mais par les œuvres, et son effet sera de ramener ceux qui obéiront alors aux lois du Royaume de Christ, à la perfection humaine effective et, par là, à la vie éternelle parfaite sur terre.

Avant que quiconque ne pût profiter du sacrifice de notre Seigneur, il était nécessaire que Celui-ci fût relevé de la tombe au plan divin de vie et de gloire, et que, comme Souverain Sacrificateur de la foi que nous professons (Hébreux 3 : 1), Il comparût devant Dieu, le Jour de la Pentecôte, pour nous, pour l’Eglise (Hébreux 9 : 24), afin d’imputer au bénéfice de l’Eglise entière appelée au cours de l’Age de l’Evangile, les mérites de son sacrifice.

Ainsi, Il fit aspersion de son Sang, en faveur de l’Eglise, sur le propitiatoire de la Justice Divine ; les mérites du Sang du Seigneur étaient de cette manière imputés à l’Eglise ; celle-ci était ainsi rachetée de la condamnation à mort adamique et libérée de ses péchés ; et alors aussi les mérites du Seigneur représentés par sa chair furent imputés à l’Eglise entière.

On voit ainsi que, pour que les membres de l’Eglise puissent être justifiés, il fallut que le Seigneur comparût devant Dieu, comme Souverain Sacrificateur, avec les mérites de son sacrifice. Mais, pour qu’Il puisse comparaître devant Dieu, il a fallu qu’Il fût ressuscité. D’où l’importance, pour le salut de l’Eglise dans l’Age de l’Evangile et celui du monde dans le Royaume de Christ, non seulement de la mort du Seigneur, mais aussi de sa résurrection, comme le souligne l’Apôtre en Romains 4 : 25 : ” … lequel [Jésus notre Seigneur] a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification“.

Il est à noter que si les mérites du sacrifice de Jésus ont été imputés à l’ensemble de l’Eglise le jour de la Pentecôte, néanmoins, ils n’ont été et ne sont imputés à chaque membre de l’Eglise individuellement, qu’à la consécration de celui-ci, quel que soit le moment de cette consécration : au début de l’Age de l’Evangile, pendant les siècles qui ont suivi ou bien encore lors de la moisson présente de l’Age de l’Evangile.

Et le point important à retenir est celui-ci : bénéficient des mérites de Christ, au cours de l’Age de l’Evangile, les appelés uniquement, conformément aux paroles de l’Apôtre : “ …et ceux qu’il a appelés, ils les a aussi justifiés, (Romains 8 : 30), la justification se faisant, précisément, par l’imputation des mérites du Seigneur. Cette justification, justification de vie (Romains 5 : 18) signifie que nous recevons notre part du sacrifice du Seigneur et que, par le baptême dans la mort de Christ (Romains 6 : 4), nous sacrifions le droit à la vie éternelle sur terre, fourni par le sacrifice du Seigneur.

Ainsi, à partir de la Pentecôte, de la comparution du Seigneur pour nous devant Dieu, la justification des membres appelés de l’Eglise devenait possible, et le sacrifice de ces membres justifiés pouvait être et était accepté par Dieu. Ici se voit l’importance de cette justification.

La participation au pain sans levain, au temps pascal, signifie donc notre appropriation par la foi du droit à la vie humaine parfaite, avec tous ses privilèges, que notre Seigneur nous procura par sa mort, et par lesquels nous sommes justifiés en justification de vie. Ces privilèges que nous avons obtenus grâce aux mérites de notre Seigneur, sont à leur tour déposés sur l’autel du sacrifice, afin d’obtenir un corps et des privilèges célestes que nous recevrons à la résurrection, conformément à ce que nous lisons en Romains 12 : 1 : “Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable“. Notre Père céleste n’accepte que ce qui est parfait.

C’est sur la base de l’arrangement divin, grâce aux mérites du Seigneur qui nous sont imputés par la foi, que nous sommes invités à déposer notre humanité parfaite, justifiée sur l’autel du sacrifice. Il est à noter, d’autre part, que ces mérites ne nous sont imputés qu’à la condition que nous acceptions d’offrir en sacrifice notre humanité justifiée par eux, et rendue acceptable par Dieu, comme l’indique l’Apôtre, et que nous renoncions au droit à la vie humaine parfaite sur terre, qui sera offerte au monde dans le Millénaire.

Une autre leçon réside dans le fait que ce pain devait être rompu, pour devenir un aliment profitable pour quiconque. Il était nécessaire, non seulement que notre Seigneur vienne comme “pain du ciel“, mais qu’Il soit rompu dans la mort – sacrifié pour nos péchés – afin que nous puissions bénéficier de ses mérites, et ainsi avoir la vie. Ceci est montré symboliquement lorsqu’Il prit le pain et “le rompit“.

Quiconque veut recevoir la vie que le Seigneur a déposée, doit l’accepter comme résultat de son sacrifice. Notre participation au pain représente comment nous acceptons par la foi le sacrifice de Christ pour nos péchés qui constitue la base de notre libération de la condamnation adamique.

L’apôtre Paul déclare : “Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ” (1 Corinthiens 10 : 16). Les membres de l’Eglise, par leur consécration, participent au même pain. L’apôtre souligne ici le fait que chacun doit rompre le pain individuellement. Personne ne peut le rompre à la place d’un autre. Les apôtres mêmes n’avaient pas ce droit. Chacun doit accepter que son corps soit rompu comme le fut le corps de notre Seigneur.

Le rompement personnel du pain sans levain à la table du Seigneur représente donc notre acceptation par la foi des droits à la vie terrestre du Seigneur, avec tous leurs privilèges et grâce auxquels nous sommes justifiés. Il représente aussi notre propre sacrifice. Ainsi, nous sacrifions avec Lui notre humanité justifiée, reconnue parfaite par le mérite de son sang précieux, sans l’être effectivement.

Buvez-en tous

Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang” (Matthieu 26 : 27, 28). Les grains de raisin broyés (le fruit de la vigne) symbolisent d’abord la vie en sacrifice de notre Seigneur, donnée pour nous. Le Seigneur connaissait parfaitement la mission dont Il était chargé. Il savait que le chemin de la croix Le conduirait à la vie sur le plan divin. S’adressant aux deux fils de Zébédée Jésus déclare : “… Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ?“. En une autre circonstance, Il dit à Pierre : “… Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ?” – Jean 18 : 11.

Le sang symbolisé par le vin, représente la souffrance et la mort. C’est ainsi que le sang versé de Christ signifie la mort de Christ – sa vie livrée pour les péchés du monde.

Pour les membres de l’Eglise, boire la coupe du Seigneur représente leur participation aux souffrances de Christ durant l’âge de l’Evangile. Ce sont des souffrances liées à notre consécration, à notre service volontaire pour le Seigneur, pour la Vérité et pour les frères, mais également celles qui sont issues des corrections jugées utiles par notre Père Céleste (Hébreux 12  5 – 11). Afin d’apprendre les leçons nécessaires, Dieu nous donne parfois à boire une coupe de souffrances et de larmes.

Toutefois les souffrances dues à l’hérédité n’entrent pas dans le cadre des souffrances pour Christ. Le monde entier est soumis à ces désagréments de la nature humaine déchue. Doit-on se plaindre ou gémir de notre condition physique, divulguer outre mesure nos maladies pour que les autres s’apitoient sur nous ? Notre devise doit être : “Je ne murmurerai ni ne m’affligerai jamais de ce que la providence du Seigneur puisse permettre en ce qui me concerne, parce que la foi peut fermement se reposer sur Lui quoiqu’il advienne”.

Nous devrions nous efforcer de nous détacher des choses terrestres. Pour y parvenir, nous ne devrions pas y attacher trop d’importance, car c’est la chair qui souffre, et l’Apôtre dit qu’elle doit souffrir jusqu’à sa mort. C’est pourquoi, animés de l’Esprit de Christ, de l’Esprit de bon sens et de sagesse, nous ne devons pas faire cas des souffrances de la chair, ni les divulguer exagérément autour de nous.

Faisons mourir journellement la vieille nature, comme nous en avons fait l’engagement et oublions les désagréments de la chair. Si nous les gardons en mémoire et en parlons trop, nous sommes en danger de développer de l’orgueil spirituel. Préoccupons-nous davantage de la santé de la Nouvelle Créature, selon la recommandation que l’on trouve en Colossiens 3 : 9, 10 : “… vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé“.

Le Seigneur n’a pas eu à souffrir, comme nous, de maladies héréditaires, étant né parfait. Mais comme Nouvelle Créature Il fut soumis à d’autres épreuves, bien plus douloureuses, qu’Il accepta avec humilité, en silence. Comme membres de la Nouvelle Créature, il nous appartient de boire à cette même coupe comme notre Seigneur – “Il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n’a point ouvert la bouche“. – Esaïe 53 : 7.

Personne ne peut devenir membre de son Corps, aussi longtemps qu’il ne se soumet aux conditions requises. Boire son sang, signifie participer à sa coupe. Quiconque ne boit pas à cette coupe, ne peut avoir de part à la gloire. Le privilège de participer aux souffrances de Christ n’est accordé qu’aux membres de l’Eglise de l’âge de l’Evangile, à ceux qui constituent son Corps, son épouse, sa cohéritière.

C’est à partir de son baptême que notre Seigneur mena le chemin de croix. Toute son énergie fut dépensée pour le bien des autres. Il est écrit que lorsqu’Il accomplissait un miracle, son énergie diminuait – “Maître, la foule t’entoure et te presse, et tu dis : qui m’a touché ? Mais Jésus répondit : Quelqu’un m’a touché, car j’ai connu qu’une force était sortie de moi” – Luc 8 : 45, 46.

Les pharisiens, les docteurs de la loi et les principaux sacrificateurs cherchaient constamment des prétextes pour L’accuser de violer la loi et Le faire mourir. Cette pression psychologique permanente s’avère être plus difficile à supporter qu’une maladie physique. – Matthieu 26 : 3, 4 ; 26 : 59 ; Jean 7 : 19 ; 8 : 37 ; Actes 3 :15.

Toutefois la souffrance supportée par le Seigneur fut à son comble, lorsqu’au terme de sa mission terrestre, Il fut trahi par l’un de ses proches, et que la succession des événements Le conduisit injustement au calvaire – “J’ai désiré vivement de manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir“. – Luc 22 : 15.

Le prophète Esaïe inspiré par l’Esprit, déclare : “Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris“. – Esaïe 53 : 3 – 5.

L’apôtre Paul déclare en 1 Corinthiens 2 : 2 : “Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié“, puis il ajoute : “Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures“. – 1 Corinthiens 15 :3.

La coupe ne nous appartient pas, c’est la coupe du Seigneur. La vie – le sacrifice – symbolisée par le sang n’est pas la nôtre, c’est celle du Rédempteur. Il nous est simplement donné le privilège de boire à cette coupe et de la partager.

Dans la mesure où nous possédons l’Esprit saint, Dieu notre Père est disposé à nous accueillir et nous accepter en tant que cohéritiers de notre Seigneur. En effet, en Romains 8 : 17 il est écrit : “Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui“.

En Colossiens 1 : 24, nous lisons : “Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Eglise“. Le privilège qui a été offert à l’apôtre Paul, ainsi qu’à tous les imitateurs de Christ de souffrir pour Lui ne signifie pas que la coupe bue par le Seigneur était insuffisante, ni que quiconque puisse y ajouter quelque chose. Les souffrances de Christ nous sont montrées dans les offrandes pour le péché, le jour de réconciliation.

Cette coupe remplie du fruit de la vigne signifie la vie sacrifiée de notre Seigneur à laquelle nous participons par la grâce de Dieu. C’est celle du renoncement à soi-même, du sacrifice, étant immergés dans la mort du Seigneur. C’est ce que nous apprend 1 Corinthiens 10 : 16 : “La coupe de bénédiction que nous bénissons, (pour laquelle nous rendons grâces comme un privilège inestimable) n’est-elle pas la communion du sang du Christ ?“.

La coupe de la Nouvelle Alliance

En Luc 22 : 20, nous lisons : “… cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous“. La relation du sang avec la Nouvelle Alliance semble nous indiquer que le sang versé de notre Seigneur représente le moyen par lequel la Nouvelle Alliance sera établie ; en d’autres termes, le sang fut versé pour sceller la Nouvelle Alliance. C’est la disposition par laquelle Dieu va agir et manifester sa miséricorde à toute l’humanité, pendant le règne de médiation du Royaume de Christ.

Lorsque le Seigneur permit à ses disciples de participer à sa coupe, Il leur donna le privilège d’être associés avec Lui dans le sacrifice du sang versé, qui servira au scellement de la Nouvelle Alliance, lorsque le Grand Jour de réconciliation antitypique sera achevé. La Nouvelle Alliance décrite par le prophète Jérémie 31 : 31, n’entrera en vigueur que lorsque la coupe du Seigneur sera bue jusqu’à la dernière goutte, et que l’Eglise entière sera glorifiée avec le Seigneur. Alors, les bénédictions se déverseront sur la nation d’Israël, pour s’étendre ensuite à toute l’humanité.

Privilège et responsabilité

Cette importante célébration demande à chacun des participants une attention accrue, respect et discernement. L’apôtre Paul déclare en 1 Corinthiens 11 : 27 : “C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur“,et au verset 29 : “Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même“. En d’autres termes, chacun doit s’éprouver, pour discerner si la façon dont il s’est engagé et suit le chemin du Seigneur, correspond à l’esprit et au caractère des exigences du Maître.

Incontestablement les paroles de notre Maître nous appellent à un examen minutieux et attentif de notre cœur. Chacun doit s’auto-analyser et discerner si son esprit est en accord avec la signification réelle de la commémoration de la Pâque.

Notre attitude dans les temps difficiles actuels

Nous voyons de toutes parts les difficultés qui se succèdent. Il n’y en a pas eu de pareilles depuis que les nations existent. Le monde entier est secoué par une crise qui s’accélère, et qui met tous les dirigeants dans la confusion. Le Roi légitime, Jésus-Christ, renverse les institutions mauvaises, en vue d’une prochaine instauration de son Royaume de gloire sur la terre. Entre-temps, les derniers “membres-pieds” du Corps de Christ de ce coté du voile, supportent des épreuves amères et des difficultés liées à leur sacrifice. Tout cela nous encourage à participer aux symboles du pain et du vin.

Les moments qui précèdent la Pâque doivent nous rappeler tout spécialement les jours et les heures difficiles qui ont conduit notre Seigneur à déclarer “tout est accompli“. Si, comme le Seigneur, nous surmontons épreuves et difficultés, si nous souffrons avec Lui, alors Il nous conduira au but désiré, dans la cité du Dieu vivant, là où nous recevrons la récompense et les bénédictions associées à l’immortalité, dans la gloire du merveilleux Royaume de notre Seigneur.

Pour tous ceux qui sont régénérés par l’Esprit, éclairés par la Parole de Vérité, la dernière nuit de notre Seigneur sur la terre impose un grand respect et une grande considération pour le souvenir de sa mort. Elle nous permet de mesurer l’importance du grand acte d’amour et de miséricorde de notre Père Céleste, envers tous ceux qui durant cet âge, mais aussi dans l’âge prochain, auront été disposés à s’approprier – à manger – le pain de vie. Dieu merci nous avons aujourd’hui encore l’opportunité de boire à la coupe du Seigneur – selon ce que rapporte Romains 8 : 17 : “.. si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui“.

Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité“. – 1 Corinthiens 5 : 8.

Fr. J. W.

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