Matthieu 7 : 15-29.
« Mettez la parole en pratique et ne l’écoutez pas seulement » – Jacques 1 : 22.
Notre leçon vient à la suite du sermon sur la montagne et fut évidemment proposée sous forme de parabole, pour imprimer dans les esprits des membres du peuple du Seigneur l’importance de ce qu’ils avaient entendu, l’importance d’obéir à la bonne nouvelle aussi bien que de l’écouter. Cette leçon énonce les bons résultats d’une obéissance attentive, par opposition aux résultats peu satisfaisants auxquels seraient parvenus ceux qui n’auraient pas obéi. Ce n’est évidemment pas nourrir de mauvais soupçons que de guetter les faux enseignants, dont notre Seigneur annonça la venue parmi ses brebis pour les induire en erreur. Ce n’est pas non plus de la médisance que d’attirer l’attention des brebis sur de tels faux enseignants. Le Maître et les apôtres avaient prédit qu’ils viendraient et mis en garde contre eux, et c’est ce que devraient faire tous ceux qui suivent fidèlement l’exemple du Maître.
Mais nous devons les reconnaître d’après la façon clairement indiquée par notre Seigneur et les apôtres : quelque doux, polis, instruits, gentils ils puissent être extérieurement, nous devons parvenir à les connaître beaucoup mieux que par des indications extérieures avant de leur faire confiance au point de leur confier la charge de conducteurs du troupeau. Il nous faut avoir fait leur connaissance intime, afin de connaître leurs mobiles, leurs ambitions, leur vie privée. C’est ce que suggère notre Seigneur, nous disant de prendre garde à eux, pour voir s’ils ne sont pas voraces, avides, égoïstes, même si extérieurement ils paraissent dévots. L’Apôtre parle d’eux, disant que « il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau. » « Et par cupidité, ils feront trafic de vous avec des paroles artificieuses », « reniant aussi le maître qui les a rachetés ». – Actes 20 : 29 ; 2 Pierre 2 : 1, 3.
Cependant nous devons pondérer le sujet ; et quoique nous devions être vigilants pour détecter les loups en habit de brebis, ou même non vêtus de la sorte, et leur résister, nous devrions nous rappeler les enseignements de notre Seigneur sur un autre aspect de la question, suivant lesquels ceux qui ne sont pas contre nous sont pour nous, et que nous ne devrions ni réprimander comme loups ni désavouer comme frères ceux dont les cœurs, les caractères donnent des preuves d’appartenance au Seigneur, quoiqu’ils ne marchent pas avec nous en ce qui concerne son service, la diffusion de son message, etc. En d’autres termes, nous devons aimer et souhaiter bonne chance à tous ceux qui aiment le Seigneur et manifestent son Esprit, qu’ils nous soient associés ou non. En un mot, la règle divine est très large et très étroite en même temps. Elle est étroite en ce qui concerne la qualité de disciple et le caractère : la foi dans le sang rédempteur, la consécration au Maître et une manifestation de son Esprit sont les lignes qui déterminent la qualité de disciple ; elles sont larges en elles-mêmes, mais étroites par rapport à celles du monde.
« RECONNAISSEZ-LES PAR LEURS FRUITS »
Prévoyant notre question concernant la manière dont nous pouvons reconnaître le vrai du faux, notre Seigneur dit : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits ». Il illustre ceci en suggérant qu’on ne peut s’attendre à trouver des raisins sur des épines ni des figues sur des chardons, bien qu’on dise qu’il y a un buisson épineux en Palestine sur lequel se développe un fruit ressemblant légèrement à des raisins, et une sorte de chardon avec des têtes semblables à des figues. Néanmoins personne n’était en danger d’être trompé par cela, ainsi personne parmi le peuple du Seigneur ne devrait être dans le doute en ce qui concerne le caractère et les fruits produits par les disciples de Christ.
La pensée est que tous ceux qui forment le véritable peuple du Seigneur sont d’une telle sorte que le fruit de leurs vies est nourrissant et rafraîchissant pour tous ceux qui ont communion avec eux. D’autre part, il y a des personnes qui, comme des chardons, dispersent toujours des graines, qui produiront du trouble, de fausses doctrines, de mauvaises suppositions et des erreurs ; et il y en a d’autres qui, comme des buissons épineux, au lieu de porter du fruit rafraîchissant, tendent continuellement à retarder, à irriter, à gêner, à vexer, à empoisonner, à blesser ceux avec qui elles viennent en contact. Il est clairement fait allusion au fait que ceux du peuple du Seigneur doivent avoir peu de difficultés à distinguer les faux enseignants, qui les égareraient, des bergers subalternes qui déposent joyeusement leur vie au service du troupeau. Les uns sont continuellement de mauvaises langues, des destructeurs. Les autres sont de ceux qui aident, qui construisent, qui fortifient, qui répandent la paix.
Non satisfait de nous donner une illustration permettant de faire la distinction entre les loups et les brebis, entre les plantes nuisibles et celles produisant des fruits, notre Seigneur donne ensuite une autre illustration encore plus pénétrante, mettant en opposition un arbre fruitier sain avec un arbre malade ou mauvais, imageant ainsi un chrétien en bonne santé face à un chrétien malade ou mauvais. Il déclare qu’un arbre sain produit de bons fruits, mais qu’un arbre malade produit un fruit indésirable et mauvais. Comme nous le montre la nature, les pommes saines proviennent des pommiers bons, en bonne santé. Le fruit présentant des nodosités, véreux, médiocre provient des arbres malades, insuffisamment nourris, non soignés, non taillés, attaqués par des vers, etc.
Dans cette illustration, notre Seigneur semble faire référence au fait que des disciples, au début suffisamment sains et convenables, pourraient devenir mauvais, pourraient perdre leur force et leur productivité spirituelles, leur prudence. Le manque d’alimentation dans le sol exposerait un arbre à la maladie, la rouille. Ainsi le chrétien, désirant augmenter son niveau de connaissance, est exposé à décroître en fait de spiritualité, à moins de se nourrir de la bonne sorte de nourriture spirituelle. De même qu’un arbre non taillé développerait des surgeons, qui le corrompraient et le rendraient finalement improductif, ainsi le chrétien a besoin des disciplines, des tailles pour lui permettre de développer son caractère et les grâces de l’Esprit. Notre Père céleste est le grand cultivateur qui promit de s’occuper de nous avec tout le soin approprié ; pourtant, tout ne se passe pas exactement avec nous comme avec les arbres ; en effet, en raison de notre constitution plus élevée, de notre qualité d’individus créés à la ressemblance à Dieu, de notre volonté, nous sommes traités différemment.
Il dépend de nous, à un degré considérable, de déterminer ce que sera notre nourriture. Le Seigneur pourvoit au bon sol de la Vérité, aux pluies rafraîchissantes de la grâce et à la nourriture qui se trouve dans ses précieuses promesses, mais il revient à chacun des membres de son peuple d’en faire usage pour croître en grâce, en connaissance et en amour. Nous ne pouvons donc pas blâmer le Cultivateur, si nous ne croissons pas et sommes stériles par manque de nourriture. Aucune de ses bonnes promesses ne peut faire défaut ; quel que soit le manquement qu’il puisse y avoir, c’est en nous qu’il se trouve. A l’image de la taille, le Seigneur enverra des châtiments, des épreuves, des difficultés ; mais, en raison d’une volonté indépendante, il est possible que nous passions à côté de ces épreuves, que nous manquions de les utiliser et que nous manquions ainsi de corriger les faiblesses, les imperfections et les mauvais traits de notre nature. Il est possible, en dépit de tout le travail ou taille, dont nous sommes l’objet, que nous placions nos affections dans des maisons, des terres ou des buts terrestres, des objets ou des individus, qui, comme les surgeons mentionnés dans l’illustration, capteraient notre vitalité et nous empêcheraient de porter du fruit acceptable.
L’arbre sain ne peut pas porter un fruit mauvais, ni l’arbre gâté ou pourri produire un fruit bon. Si chaque membre du peuple du Seigneur doit s’examiner dans le miroir de la Parole de Dieu, pour y voir quels sont son propre caractère, sa disposition, sa ressemblance ou non-ressemblance aux normes divines, néanmoins, s’agissant de déterminer si le fruit est bon ou mauvais, chaque membre du peuple du Seigneur est invité à exercer son jugement, tant à l’égard des autres qu’à son égard. Il doit voir ce que sont les résultats, les fruits, le témoignage de sa propre vie, et ce que sont les fruits, les résultats, le témoignage de la vie de son frère, de son voisin. L’avis de notre Seigneur est que ces analyses sont particulièrement applicables à ceux qui doivent être les conducteurs de son troupeau. Ils devraient tous être des exemples, des porteurs de bons fruits et ces bons fruits devraient être recherchés pour prouver l’existence d’un bon et sain caractère, d’un caractère en totale harmonie avec le Seigneur. Il est vrai que tous sont imparfaits et, avec la meilleure des intentions, nous ne faisons pas tout ce que nous voudrions. Mais le plus faible des frères du Seigneur doit porter certains fruits que les autres frères pourraient discerner, et ces fruits devraient être acceptés par les frères selon la norme divine, à savoir, non selon la chair mais selon l’esprit, la volonté, l’intention. En conséquence, chaque véritable enfant de Dieu devrait manifester, devant les frères et devant les hommes, l’honnêteté, la fidélité d’intention et un cœur, un esprit, une volonté consacrés, qui chercheraient en toutes choses à accomplir la volonté du Père, qui est dans les cieux.
Aujourd’hui [écrit en 1906, trad.], les arbres fruitiers sont taxés en Palestine. Par conséquent, un arbre qui ne portera pas de fruit, dont la production est pauvre, ne peut être toléré, parce qu’il occasionnerait une perte au lieu de produire un revenu. De même, la certitude que le Seigneur rejettera finalement chaque élément stérile : « tout sarment qui ne porte pas de fruit, il le retranche, et tout sarment qui porte du fruit, Il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit », est une autre leçon équivalente.
Notre Seigneur employa l’illustration d’un figuier pour représenter la nation juive, et Il a fait observer que ce figuier n’a pas produit les fruits désirés et que, en conséquence, il serait retranché et détruit. Le « feu » symbolique, qui détruisit complètement la nation juive, mit un terme à l’existence de leur arbre. A vrai dire, les juifs recevront une nouvelle bénédiction de la main du Seigneur, mais, comme Il le déclare par le prophète, ce ne sera pas « par votre Alliance. » La bénédiction qui viendra dans le futur sur Israël et toutes les nations sera la Nouvelle Alliance. De même, à la fin de cet âge de l’Évangile, non seulement il y aura une épreuve individuelle pour ceux qui forment le peuple du Seigneur en rapport avec les bons et mauvais fruits, mais la Chrétienté, comme un tout, en tant que système, sera trouvée stérile, non satisfaisante ; et quand les véritables saints du Seigneur auront été rassemblés et glorifiés, l’arbre, le système dans son ensemble, sombrera, dans le grand temps de détresse par lequel cet âge se terminera et la nouvelle dispensation commencera. La Chrétienté sera en effet favorisée et bénie sous la Nouvelle Alliance de l’âge Millénaire, mais ses privilèges et occasions spéciaux du temps présent, sous l’Alliance Abrahamique, s’en seront allés pour toujours.
« JE NE VOUS AI JAMAIS CONNUS »
Poursuivant son discours, notre Seigneur veut dire que finalement un grand nombre de disciples nominaux, dépourvus de son Esprit, ne produisant pas les fruits qu’Il désire, ne sont pas membres de la classe des fidèles, qu’Il appelle et qu’Il choisit, même si, extérieurement, nominalement, ils soient considérés comme tels. Il déclare que ceux-ci seront nombreux. Il désigne notre époque, quand Il dit : « en ce jour », à la clôture de cet âge, dans le temps d’épreuve, dans le temps où Il viendra pour rassembler ses joyaux et pour les glorifier en tant que son Épouse, ses membres, ses associés dans le Royaume. Bon nombre à ce moment-là, en notre jour, professeront connaître le Seigneur, être prophètes ou enseignants, chasser des démons, s’opposer au péché et aux formes nombreuses du mal. Ils invoqueront la conduite d’œuvres importantes, telles que des institutions bénévoles, des universités, des séminaires, etc., en son nom. La Version Révisée traduit l’expression « en son nom » par « par votre nom », suggérant l’utilisation du nom de Christ plutôt comme appât, pour conjurer.
Combien est vraie cette illustration des conditions de notre jour ! Combien prennent le nom du Seigneur en vain, en l’associant à leurs entreprises, lesquelles sont souvent en conflit direct avec la Parole et l’Esprit du Maître. Pourquoi utilisent-ils son nom ? Simplement comme un talisman pour conjurer, pour accroître leur influence, pour satisfaire leurs propres envies, pour se persuader d’accomplir la volonté de Dieu alors qu’ils exécutent leurs propres volontés. Combien cela est vrai en ce qui concerne presque toutes les institutions religieuses de notre époque ! Prenez les églises, par exemple, elles reconnaissent plus ou moins clairement l’opposition divine à leur esprit, leurs credo, leurs méthodes et leurs organisations sectaires ; néanmoins elles ne sont satisfaites qu’à condition de rattacher au nom du Christ, d’une façon ou d’une autre, leurs institutions et arrangements.
Mais le temps de l’épreuve est proche ; le Seigneur s’enquerra concernant le fruit produit par ces systèmes ; on ne Le trompera pas ; oui, Il exposera le mauvais fruit, afin que tous puissent voir que son jugement est juste. Il sera rendu manifeste que négliger sa Parole a conduit à la dégénérescence, l’affaiblissement, que les surgeons de l’ambition, de l’orgueil, de la richesse, de la pompe, etc. mondains, ont été cultivés, en dépit de toutes les expériences éprouvantes qui pouvaient avoir servi à tailler ces derniers. Il sera montré que nombre de prophètes de Babylone sont des faux prophètes, dont les enseignements ont mal orienté le peuple et, au lieu d’apporter la bénédiction, ont causé des dommages, au lieu d’éclairer ont aveuglé. Il sera rendu manifeste que bon nombre d’entre eux sont des loups ravisseurs en habits de brebis, affamés par l’ambition de la renommée, de la proéminence et de l’honneur provenant des hommes, et voulant troquer les intérêts du troupeau pour leur agrandissement personnel. Il sera démontré que la plus grande partie de cette conjuration au nom de Jésus n’a été qu’un voile sous lequel, trompant et étant trompés, des fruits sectaires, et non l’amour, la joie, la paix et l’Esprit saint ont été cultivés. Le jour le déclarera, le montrera, le manifestera. Le monde entier sera finalement témoin que le nom de Dieu a été déshonoré, et sa Parole mal présentée, parce que chaque faux enseignant cherchait à profiter de son propre quartier, de sa propre dénomination. – Esaïe 56 : 11.
Le Seigneur n’a jamais connu les sectes, Il ne les a jamais reconnues, Il ne les a jamais autorisées ; elles proviennent des hommes et sont pour les hommes ; elles ne proviennent pas du Seigneur et ne sont pas pour la gloire du Seigneur. En clamant que tout ce qu’il y a de Christianisme est dû à eux-mêmes, ces faux enseignants sont orgueilleux et vantards et ne réalisent pas que la véritable cause du Seigneur se serait beaucoup mieux épanouie sans eux dans la simplicité de l’église primitive, unie dans le rachat par le sang précieux de Jésus et dans la consécration au Rédempteur. Rassembler hors d’eux la classe de l’Épouse et laisser le reste sera dire en fait : « Je ne vous ai jamais connus, ni jamais reconnus, ni jamais autorisés » et ces sectes non autorisées sombreront dans le grand temps de détresse. Nous sommes cependant heureux de savoir que les milliers et les millions de gens qui ont été trompés par ces faux systèmes auront une occasion glorieuse, pendant l’âge Millénaire, de parvenir à une connaissance de la Vérité et à une bonne compréhension du caractère de Dieu, que révélera l’accomplissement de son gracieux plan. Ainsi le grand nombre qui manque l’obtention du grand prix, pourra encore avoir l’occasion glorieuse d’obtenir le plus petit prix, la faveur de Dieu dans le Rétablissement, etc.
« RETIREZ-VOUS DE MOI, VOUS QUI PRATIQUEZ L’INIQUITÉ »
Nous croyons que, dans les systèmes sectaires appelés « Babylone », il y a des ouvriers actifs qui seront encore touchés par la connaissance de la Vérité et délivrés. Notre Seigneur suggère ceci, en disant : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple. » Certains membres du peuple du Seigneur sont évidemment dans Babylone, et notre mission actuelle, remplie au nom du Seigneur, est d’appeler ces derniers à en sortir, par le moyen de la présentation de la Vérité Présente, qui montrera à tous qui sont vraiment ceux qui appartiennent au Seigneur, où ils se trouvent et quels sont leurs devoirs. Parmi les systèmes d’iniquité, contrefaçons du véritable, mauvais représentants du message de Dieu, systèmes enchaînant et asservissant le peuple du Seigneur, il en est d’autres, d’entre les ouvriers actifs du Seigneur, qui, du fait d’un cœur déloyal à son égard, ne sortiront pas de Babylone et auront part, en conséquence, à la condamnation qui s’approche de celle-ci. Ils participeront au grand temps de détresse et, pendant un certain temps du moins, ils seront coupés de toute communion avec le Seigneur. Ces ouvriers d’iniquité subiront pleinement les effets de cette détresse qu’ils auront aidée à venir sur le monde des humains par leurs mauvaises représentations du caractère et du plan divins. Ce sera un châtiment terrible, et notre espoir à leur égard est que « lorsque les jugements du Seigneur seront sur la terre, les habitants du monde apprendront la justice. » – Esaïe 26 : 9.
SUR LE ROC OU SUR LE SABLE
Cette illustration, ou parabole, d’une maison construite sur le roc et d’une autre construite sur le sable, ne fait pas référence à l’Église et au monde, mais à deux parties dans l’Église. Ne sont inclus dans la parabole que « ceux qui entendent ces paroles que je dis. » Le monde n’entend pas du tout le message de notre Seigneur. Comme l’Apôtre le déclare, le monde est sourd et aveugle face aux choses spirituelles. Ceux qui prêtent l’oreille aux paroles du Seigneur et les apprécient représentent au moins une église nominale, et parmi ceux de l’église nominale il y en a quelques-uns qui sont obéissants à la Parole du Seigneur tandis que d’autres ne le sont pas. Les obéissants s’édifient sur le roc, les désobéissants sur le sable.
Ceux qui construisent sur le roc, comme l’explique notre Seigneur, sont ceux qui, non seulement écoutent son message, mais y obéissent dans la mesure de leurs capacités. Rappelons-nous les paroles auxquelles Il fait référence ; ce sont les paroles, le message du Sermon sur la Montagne, qui montrent les choses bénies de Dieu par opposition à celles qui n’ont pas son approbation. Ceux qui agissent, qui font des efforts et qui, au mieux de leurs capacités, obéissent à ces instructions divines, au message du ciel, posent des fondations qui seront permanentes, qui les garantiront contre tous les orages, les difficultés et les épreuves de la vie présente.
Ceux qui entendent les paroles du Maître et disent, « oui, Seigneur », mais qui ne mettent pas en pratique les enseignements du Maître, ne s’édifient pas correctement sur le roc de la Vérité, sur Christ. Ils font reposer leur espoir, leur foi, leur confiance sur un fondement qui ne tiendra pas debout. Quand les adversités de la vie s’abattront sur de tels chrétiens, leurs espoirs seront minés, leur foi s’effondrera. Ainsi le Seigneur nous enseigne-t-Il qu’il ne suffit pas de connaître simplement sa volonté, ni d’être doctrinalement informés, mais qu’Il recherche en nous un développement de caractère qui nous amènera en pleine harmonie avec ses enseignements, une harmonie de cœur et, dans la mesure de nos capacités, à l’obéissance dans toutes les affaires de la vie. Quant aux autres, ceux dont la foi est établie sur la connaissance sans l’obéissance, sans croissance en grâce, ils ne seront pas acceptés dans le Royaume, ils ne seront pas membres de la classe de l’Épouse, ils ne seront pas cohéritiers avec le Fils Bien-aimé de Dieu.
« LE FEU DE CE JOUR »
Dans cette leçon, notre Seigneur décrit non seulement les épreuves et les tests qui sont le lot de tous les chrétiens tout au long de cet âge d’Évangile, mais particulièrement la grande épreuve de la fin de cet âge, dans le temps de la « moisson ». Ici, son illustration est celle de la pluie, des torrents et des vents battant sur la structure de foi de ceux qui se déclarent être ses disciples, renversant la foi de ceux qui n’ont pas correctement construit selon ses enseignements, mais incapables de nuire à ceux qui sont édifiés sur le roc de la Vérité. Un déluge puissant de Vérité est en marche dans toute la chrétienté. Le grand orage fait déjà rage. Les diverses dénominations tremblent sous le choc. Leurs fondements reposant sur la tradition humaine, les credo, les théories, l’ignorance, la superstition « des âges des ténèbres, » s’avèrent être insatisfaisants. Bientôt les orages de la Vérité déplaceront le fondement sablonneux sur lequel la chrétienté nominale est établie, et sa destruction suivra. Seul le véritable peuple de Dieu sera capable de tenir debout au milieu de la grande tempête de ce jour, déjà commencée.
Le Seigneur, par le prophète Esaïe, mentionne les mêmes tempêtes et torrents. « La grêle balayera l’abri du mensonge, et les eaux inonderont la retraite cachée… Lorsque le fléau qui inonde passera, vous serez foulés par lui ; dès qu’il passera, il vous prendra ; car matin après matin il passera de jour et de nuit, et ce ne sera qu’effroi d’en entendre la rumeur [le message, la Vérité]. » – Esaïe 28 : 17-19.
Le même jour d’épreuve est décrit sous une autre figure par l’Apôtre Paul quand il dit, « le feu de ce jour éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. » Il décrit de véritables croyants, édifiés sur le roc, le véritable fondement, mais nous précise qu’il est nécessaire d’avoir une maison appropriée, la foi, aussi bien qu’un fondement approprié. Il décrit une structure de foi construite avec du bois, du foin, du chaume, des matériaux combustibles et qui sera sous peu détruite dans ce jour où le feu du jugement divin éprouvera chaque doctrine et détruira chaque erreur. Il décrit également l’édifice approprié construit avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses, les promesses divines, et montre comment celles-ci tiendront, face aux épreuves.
La leçon, dans son ensemble, indique d’abord que nous devons nous trouver sur le fondement, le roc, pour être concernés par ce sujet, pour être capables de tenir debout face à chaque épreuve ; elle indique ensuite que parmi ceux qui se tiennent sur le roc, qui ont confiance en Christ, qui sont fidèles envers Lui et son œuvre de réconciliation, il y aura deux classes : le « Petit Troupeau », fidèle à la Parole, encouragé par elle et protégé, et la « Grande Multitude », insuffisamment diligente et soigneuse au regard des promesses divines, et qui aura une structure de foi composée en grande partie d’erreur, qui sera consumée. Concernant cette dernière classe, l’Apôtre déclare : « mais lui-même, il sera sauvé, toutefois comme au travers du feu. » Ceci décrit convenablement la délivrance de ceux de la Grande Multitude, qui « viendront de la grande tribulation et auront lavé leurs robes et les auront blanchies dans le sang de l’Agneau. » – 1 Corinthiens 3 : 12, 15 ; Apocalypse 7 : 14.
« METTEZ LA PAROLE EN PRATIQUE »
Notre texte d’or est bien choisi : « mettez la parole en pratique, et ne l’écoutez pas seulement. » Être honoré d’une connaissance de la volonté et du plan divins est un grand avantage, une grande bénédiction ; mais cela apporte une grande responsabilité : « Car à quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé ». Nous qui avons entendu la voix de Celui que parle des cieux, parlant de paix par Jésus-Christ, nous qui, par la force de ce message du pardon des péchés, avons été acceptés dans la consécration comme membres du Corps de Christ, nous avons une plus grande responsabilité que les autres. Pour atteindre les choses glorieuses auxquelles nous avons été invités, nous ne devons pas simplement avoir cet honneur, mais nous devons faire usage de ce privilège et montrer que nous l’apprécions, par obéissance aux termes de l’Alliance, présentant nos corps en sacrifices vivants au service divin, obéissant fidèlement à la justice et nous efforçant d’aider les autres dans la même course.
WT 1906 p.3746