PRESERVER LA PAIX

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L’Ecclésiaste Salomon écrit dans son livre en Ecclésiaste 1 : 13 : « J’ai appliqué mon cœur à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux ; c’est là une occupation pénible, à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme ». Ses réflexions sur la vie sont une lecture édifiante dont chacun peut tirer profit. En lisant ce livre nous trouvons également les paroles suivantes en Ecclésiaste 2 : 22 et 23 : « Que revient-il, en effet, à l’homme de tout son travail et de la préoccupation de son cœur, objet de ses fatigues sous le soleil ? Tous ses jours ne sont que douleur, et son partage n’est que chagrin ; même la nuit son cœur ne repose pas« .

A cette lecture on pourrait se poser la question suivante : « La vie n’est-elle que souffrance, chagrin et angoisse ? » Est-ce également l’avis des croyants ?

La paix de l’esprit, la maîtrise de soi, une disposition pacifique, sont des qualités appréciables. La possession d’un esprit calme est une preuve de maturité, d’équilibre, de maîtrise de soi, de force de caractère. L’homme qui sait se contrôler mérite le respect. Pour celui-là les difficultés de la vie ne constituent pas des obstacles pour rester calme et maître de soi. En observant la situation du monde on peut remarquer combien il est difficile de préserver la paix. D’un côté le chômage, de l’autre la course à l’argent. D’un côté une vie misérable, de l’autre l’opulence. Si nous demandons aux deux “parties” : « Avez-vous un environnement calme, une vie paisible ? ». Assurément nous obtiendrons une seule et même réponse : « Nous n’avons pas de paix ! »

L’inquiétude, l’insécurité et le doute accablent les humains. La course à la richesse et aux biens matériels, le besoin de se les procurer rapidement et pas toujours d’une manière très honnête, génèrent ensuite la crainte de les perdre. Les événements dans le monde ont aussi une influence sur notre état d’esprit. L’opulence, la pauvreté, le manque de moyens pour vivre, le terrorisme, la faim, les éléments naturels destructeurs : inondations, vents, incendies augmentent l’insécurité.

Quelqu’un pourrait affirmer qu’auparavant les personnes vivaient davantage en paix. Mais à cela Salomon nous répond en Ecclésiaste 7 : 10 à 12 : « Ne dis pas : d’où vient que les jours passés étaient meilleurs que ceux-ci ? Car ce n’est pas par sagesse que tu demandes cela. La sagesse vaut autant qu’un héritage, et même plus pour ceux qui voient le soleil. Car à l’ombre de la sagesse on est abrité comme à l’ombre de l’argent ; mais un avantage de la science, c’est que la sagesse fait vivre ceux qui la possèdent. »

Les hommes devraient considérer l’état d’esprit de certains personnages mentionnés par les Saintes Ecritures. Remarquons le comportement d’Abraham rapporté en Genèse 22 : 1 et 2. Nous lisons : « Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici ! Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t-en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. »

Plaçons-nous dans la situation dans laquelle se trouva Abraham. Le fils bien-aimé doit être offert en sacrifice ! Quelle grande épreuve de fidélité à Dieu vient de toucher Abraham ! Abraham n’a pas cherché à contester avec Dieu : que faut-il faire ? Il a pu penser un moment : Pourquoi, mon Dieu ? Tôt le matin, préparant le bois, la corde, le feu, il prend avec lui deux serviteurs et Isaac et se rend, probablement plongé dans la prière, sur le lieu indiqué. Et là, de nouveau, un douloureux moment l’attend : Isaac, qui avait déjà assisté à l’offrande de sacrifices, demande à son père : « Mais où est l’agneau pour l’holocauste ? »

Abraham sait que son fils chéri doit être offert en sacrifice. Il réfléchit un instant : doit-il vraiment tuer un être vivant, son fils même ? Probablement avait-il l’espoir que Dieu changerait de décision ce qui le conduisit à donner une telle réponse à Isaac : « Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste« . Quand ils se trouvèrent sur place, Abraham prépara l’autel, ligota son fils et l’étendit sur l’autel.

Nous pouvons nous imaginer la sérénité avec laquelle il ouvrit la main pour se saisir du couteau afin de tuer Isaac avant de le brûler. Alors une voix se fit entendre : « Abraham ! Abraham ! N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien« . Le couteau fut retenu, Abraham fut soulagé. Qu’advint-il d’Isaac ? Dans un buisson, Dieu montra à Abraham un bélier qu’il déposa sans tarder en sacrifice.

Cette sérénité nous la retrouvons encore avec les trois jeunes gens décrits dans le livre de Daniel. Le roi Nebucadnetsar avait donné l’ordre d’ériger une statue d’or dans la vallée de Dura, dans la province de Babylone. Les gouverneurs du roi s’étaient rassemblés et avaient commencé les préparatifs pour la dédicace de la statue et son adoration.

Un héraut cria alors à haute voix : « Voici ce qu’on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toutes langues ! Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, et de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or qu’a élevée le roi Nebucadnetsar. Quiconque ne se prosternera pas et ne l’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente« .Daniel 3 : 4 à 6.

Ceux qui s’étaient rassemblés se prosternèrent, à l’exception des trois jeunes hébreux. Cela fut rapporté au roi et celui-ci, dans sa colère ordonna de les amener à lui et leur demanda : « Est-ce de propos délibéré que vous n’adorez pas la statue d’or que j’ai élevée ?«  Et ensuite il ordonna : « Maintenant tenez-vous prêts, et au moment où vous entendrez le son de la trompette, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue ; si vous ne l’adorez pas, vous serez jetés à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente. Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? Schadrac, Méschac et Abed-Nego répliquèrent au roi Nebucadnetsar avec calme et avec une forte foi : Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus. Voici notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main ,ô roi. Sinon sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée« . – Daniel 3 : 16 à 18.

Alors on chauffa la fournaise sept fois plus fort que d’habitude et après avoir ligoté les jeunes hommes, on les y jeta. Le roi s’intéressa personnellement à leur situation. Il aperçut les jeunes gens marchant parmi les flammes en compagnie d’un être ressemblant à un ange et on ne percevait aucun changement ni aucune influence des flammes sur leurs corps ni sur leurs vêtements. Une foi forte, un comportement paisible, une soumission complète à Dieu fit qu’ils furent retirés intacts de la fournaise. Le roi décréta aussitôt l’immunité à leur égard : « Car il n’y a aucun autre dieu que leur Dieu !« 

Remarquons maintenant par quel état d’esprit s’est différenciée Marie de Béthanie. Une grande paix de cœur l’avait libérée des soucis de la vie quotidienne, soucis qui préoccupaient sa sœur Marthe et qui ne lui permirent pas d’écouter les paroles de Jésus. Voici ce court récit de l’Evangile selon Luc 10 : 38 à 42 : « Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit : Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée« .

Rappelons-nous le comportement paisible de Pierre qui, étant enchaîné, dormait entre deux soldats. Dans le livre des Actes des Apôtres nous lisons au chapitre 12 versets 1 à 10 : « Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l’Eglise, et il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. C’était pendant les jours des pains sans levain. Après l’avoir saisi et jeté en prison, il le mit sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l’intention de le faire comparaître devant le peuple après Pâque. Pierre donc était gardé dans la prison ; et l’Eglise ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu. La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Et voici un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L’ange réveilla Pierre, en le frappant de côté, et en disant : Lève-toi promptement ! Les chaînes tombèrent de ses mains. Et l’ange lui dit : Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi. L’ange lui dit encore : Enveloppe-toi de ton manteau, et suis- moi. Pierre sortit et le suivit, ne sachant pas que ce qui se faisait par l’ange était réel, et s’imaginait avoir une vision. Lorsqu’ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui mène à la ville, et qui s’ouvrit d’elle-même devant eux ; ils sortirent et s’avancèrent dans la rue. Aussitôt l’ange quitta Pierre« .

La sérénité de Pierre mérite une attention particulière. Remarquons le fait qu’il venait d’apprendre la décapitation de Jacques. Quand Pierre eut analysé toute la situation, il comprit que Dieu avait envoyé un ange pour le délivrer de la main d’Hérode. A cet endroit on peut citer les paroles de Moïse lorsqu’il s’adressa au peuple d’Israël en Exode 14 : 13 et 14 : « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Eternel va vous accorder en ce jour… L’Eternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence« .

L’Apôtre Paul écrivit à Timothée, en 2 Timothée 3 : 1 : « Sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles« . Ces difficultés devaient caractériser la fin de l’âge mauvais – l’Age de l’Evangile. Jésus nous dit en Jean 16 : 33 : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde« . Les temps difficiles ce sont des temps d’expériences, d’épreuves, de détresse, qui atteindront les nations du monde mais aussi les croyants. C’est pourquoi, jetons aussi les regards sur notre Maître Jésus-Christ qui disait avec sérénité “ ayez confiance ”.

Nous devons avoir confiance en Dieu et nous appuyer sur sa Parole comme nous le lisons dans le commentaire de la “ Manne Céleste ” du 5 Décembre : « Nous ne pouvons rien faire d’autre que de révérer notre Dieu. Ce faisant nous devons nous confier implicitement en Lui et marcher ensuite joyeusement dans le chemin qu’Il peut nous indiquer, quel qu’il soit. Cette double condition remplie, nous serons toujours contents de notre sort, puisque c’est sa main qui nous conduit. Soyons assurés qu’en suivant le vrai Berger de cette manière, nous parviendrons finalement à la bergerie céleste. Ces assurances procurent à nos cœurs la joie, la paix, la bénédiction, même dans la maison de notre pèlerinage, avant que nous arrivions à la céleste cité« .

Notre Seigneur Jésus nous rassure et nous réconforte avec les paroles rapportées en Jean 14 : 27 : « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix… Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point« .

Accomplissons notre service avec sérénité. Notre Seigneur se différenciait par un tel esprit. Avec zèle et amour Il cherchait la volonté de son Père et l’accomplissait avec calme c’est-à-dire avec sérénité, persévérance, patience, sans se glorifier, sans se vanter de sa fidélité ou de ses souffrances. En ce sens Il est un modèle d’humilité et invite ses disciples à suivre son exemple : « Apprenez de moi, que je suis doux et humble de cœur ».

Chaque jour, efforçons-nous de vivre en accord avec la volonté de Dieu, dans la joie et la paix, afin que la journée terminée nous puissions dire comme le Psalmiste en Psaume 4 : 9 : « Je me couche et je m’endors en paix, car toi seul, ô Eternel ! tu me donnes la sécurité dans ma demeure« .

Fr. J. S., Na Strazy 3 / 2002, pages 100 à 102.