« FAITES CECI EN MEMOIRE DE MOI »

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Matthieu 26 : 17-30

Bien que nous comprenions, comme le plus grand nombre, que le souper Commémoratif fut institué par notre Seigneur un jeudi soir, en rapport avec sa dernière célébration de la Pâque, et qu’Il fut crucifié le jour suivant, le vendredi, nous ne contestons pas avec ceux qui supposent que ces événements eurent lieu en d’autres jours de la semaine. Le plus important, pour nous, c’est ce qui a été accompli et sa signification comme antitype de la Pâque instituée par Moïse, et comme achèvement du grand sacrifice de notre Seigneur, effectué pour les péchés – les péchés du monde entier. Nous sommes prêts à défendre fidèlement ces principes essentiels, car ils font partie « de la foi transmise aux saints une fois pour toutes » ; mais, en ce qui concerne les jours particuliers de la semaine, nous ne nous livrerons pas à des disputes. Selon nous, en effet, il s’agit de sujets futiles, sans valeur, n’entraînant aucune conséquence et ne devant, en aucun sens du terme, troubler les esprits ou la communion de cœur du peuple du Seigneur.

Notre leçon commence avec les instructions de notre Seigneur adressées à ses disciples qui Lui demandaient où ils devraient préparer, pour Lui et pour eux-mêmes, en tant que famille juive spéciale et particulière, un endroit où ils pourraient manger l’agneau pascal pour se conformer aux exigences de la Loi, dont un des types désignait notre Seigneur Jésus comme Agneau de Dieu. Concernant ce repas, notre Seigneur Lui-même déclara : « J’ai désiré vivement de manger cette Pâque avec vous, avant que je souffre ». Il ne faisait pas allusion à la fête principale qui durait une semaine à partir du 15ème jour de Nisan. Il se référait au repas Pascal, à l’agneau rôti, mangé avec des herbes amères avant la fête générale ; cet agneau leur rappelait leur délivrance d’Egypte et devint la base des réjouissances auxquelles ils s’adonnèrent ensuite, en tant que peuple libéré. La chambre haute fut prêtée pour ce repas. Le nécessaire fut préparé et au soir, au coucher du soleil, après six heures (Il sera bon de mentionner ici que l’Auteur de cet article précise dans l’article « The Memorial Supper – Le Souper Commémoratif », du 1er mars 1897, WT 2115, qu’il « convenait à la fois de tuer et de manger l’agneau Pascal le quatorzième (jour de Nisan) ; en effet, ce fut ce que firent notre Seigneur et les douze apôtres… ». Cette précision est tout à fait conforme aux Ecritures qui indiquent en Luc 22 : 7, 8 : « Et le jour des pains sans levain, dans lequel il fallait sacrifier la pâque arriva [Il s’agit du 14 Nisan, selon Exode 12 : 6]. Et il envoya Pierre et Jean, disant : Allez, et apprêtez-nous la pâque, afin que nous la mangions… » – Voir aussi Matthieu 26 : 17.), notre Seigneur et les douze se sont réunis. Un des récits nous indique qu’il y eut une dispute, parmi les disciples, à propos des plus honorables places au souper. Jésus réprimanda cet esprit ambitieux en eux en leur lavant les pieds ; Il illustra ainsi sa propre humilité de cœur, sa promptitude à les servir, chacun d’eux en particulier et tous ensemble en même temps. Il leur donna ainsi un exemple : Lui, qu’ils estimaient être le plus grand parmi eux, devait être leur serviteur principal, disposé et prêt à les servir tous, aussi bien que n’importe lequel d’entre eux.

« L’un de vous me livrera »

Tandis qu’ils mangeaient, Jésus fit observer que l’un d’entre eux Le trahirait et, aussitôt, un esprit de tristesse s’empara du groupe et chacun d’eux – ressentant le besoin de prouver son innocence face à une telle accusation – Lui demanda : « Seigneur, est-ce moi ? » Comme les autres, Judas posa cette question, comprenant que s’il ne la posait pas également, cela impliquerait qu’il reconnaissait être le coupable. En réponse à sa question, Jésus déclara : « Tu l’as dit », c’est-à-dire, « oui, c’est à toi que je fais allusion ». Un autre récit nous indique que Jésus répondit à la question en disant que celui pour qui Il tremperait dans le plat une bouchée à manger, serait le traître et, après avoir trempé la bouchée dans le plat (un morceau d’agneau et un autre de pain sans levain, ce qu’ils mangeaient), Jésus la donna à Judas, le désignant ainsi indirectement. Il était aussi évident que les autres disciples, jusqu’à cet instant, n’avaient pas appris à connaître Judas. C’était plus tard qu’ils réalisèrent qu’il était voleur, etc.

Parmi les juifs et les arabes, la duperie et la trahison n’étaient pas aussi rares que cela, mais il existait un code d’honneur reconnu, selon lequel aucune personne ne prendrait un repas chez celui ou celle à qui elle voulait nuire. Puisque la nourriture s’assaisonnait de sel, c’est probablement de cette coutume que tire son origine ce qui fut appelé « l’alliance du sel » – alliance de la fidélité. Parvenir à convier un ennemi à sa table, ou à lui faire prendre de chez soi une nourriture salée, constituait à l’époque, pour les personnes concernées, l’équivalent d’une garantie d’amitié durable. L’ennemi s’engageait alors à ne jamais vous causer de tort. Apparemment, la correction manquait à Judas à ce point qu’il n’a même pas reconnu cette coutume de l’époque ni ne s’y est conformé : être loyal et fidèle envers celui dont on mange le pain et dont on prend le sel. D’où les paroles de notre Seigneur : « Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera. »

Néanmoins, Jésus déclara que sa mort n’était pas une victoire pour son traître et ses ennemis, mais qu’elle s’accomplirait en harmonie avec ce qui avait déjà été écrit de Lui par les prophètes. Nous ne devons pas non plus considérer que Judas, à cet égard, réalisait simplement une prophétie, indépendamment de sa propre responsabilité ou de sa propre volonté sur ce point : notre Seigneur réfute cette pensée quand Il dit : « Malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré. Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né ». Ces paroles ne laissent aucun doute, pensons-nous, que Judas avait déjà reçu sa pleine part de la grande œuvre d’expiation par les occasions personnelles qu’il a eues de parvenir à une connaissance claire de la Vérité, et des responsabilités correspondantes. De toute évidence, son péché fut le péché menant à la mort – la Seconde Mort. Aussi, toute future existence mise à part, nous devons considérer que sa vie fut inutile et gaspillée, et que ses joies n’ont pas surpassé ses douleurs et ses angoisses lorsque, à ces dernières, vinrent s’ajouter le désespoir et le suicide.

« Prenez, mangez, ceci est mon corps »

Ce fut après le repas de la Pâque, après avoir mangé l’agneau avec les herbes amères et les pains sans levain, etc., que Jésus institua le souper Commémoratif lequel, pour tous ses disciples et suivant ses instructions, remplace le repas de la Pâque juive. C’était une chose nouvelle et les apôtres écoutaient avec intérêt ses paroles, tandis qu’Il bénissait certaines des fines galettes de pain sans levain, les rompait et en remettait des portions à chacun d’eux, disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps ». Que pouvait-Il vouloir dire ? Pendant leurs trois années en sa compagnie, ils avaient appris qu’Il parlait en paraboles et par énigmes. En une autre occasion, Il avait déclaré devant eux que Lui-même était le pain descendu du ciel et que, si un homme en mangeait, il vivrait pour toujours. Maintenant, Il leur remettait du pain sans levain et leur indiquait que c’était son corps. Ils ont évidemment compris qu’Il voulait dire que ce pain, pour eux, représenterait ou symboliserait son corps, parce qu’Il leur a dit à cette occasion, qu’à partir de ce moment-là, ils devraient faire ceci en mémoire de Lui – à partir de ce moment-là, ils devraient se rappeler qu’Il était, Lui, l’agneau sacrifié et ils devraient utiliser du pain sans levain, pour représenter sa chair, et prendre part à ce pain au lieu de manger, comme précédemment, un agneau littéral.

Il ne pouvait pas avoir voulu dire, comme les Romains Catholiques et quelques Protestants le croient, que le pain était, du fait de sa bénédiction, transformé en sa chair réelle, parce qu’Il possédait toujours sa chair – Il ne fut mis à mort qu’environ quinze heures plus tard. Par conséquent, tous les arguments avancés à l’appui de cette erreur sont sottises et sophismes. Quand Il a dit, « Ceci est ma chair », ce n’était qu’une manière de parler, comme celle qu’Il employa un peu plus tard, quand Il dit : « Je suis la vigne », « Je suis la porte », « Je suis le bon berger », « Je suis le chemin, la vérité et la vie », etc. Il est évident que les paroles du Maître sont bonnes et saines : Il fut représenté de toutes ces différentes manières. Dans le cas que nous sommes en train de considérer, le pain Le représentait ; il représentait sa chair, pour ses apôtres et pour tous ses disciples de tout l’âge de l’Evangile.

De la même manière que le pain représente et symbolise toute la nourriture (on dit, en effet, que le blé contient tous les éléments nutritifs en proportion appropriée), ainsi l’enseignement de ce symbole est que celui qui voudrait recevoir la vie que Christ a à donner, doit l’accepter comme résultant de son sacrifice. Il est mort pour que nous puissions vivre. Tous ceux qui ont foi en Lui et qui L’acceptent, Lui et ses instructions, peuvent manger, s’appliquer à eux-mêmes, s’approprier les droits et les privilèges qu’Il a sacrifiés volontairement. Ils sont considérés comme s’étant attribué la nature humaine parfaite, avec tous ses droits et privilèges perdus par Adam et rachetés par Christ. Personne ne peut avoir la vie éternelle s’il ne mange de ce pain du ciel. Ceci s’applique non seulement aux croyants de l’époque actuelle, mais également à ceux de l’âge futur. Leurs droits à la vie et leurs privilèges doivent tous être reconnus comme venant à eux grâce à son sacrifice. En un mot, le pain représentant le corps de notre Seigneur enseigne notre justification (Il y a lieu d’indiquer que, selon les indications fournies dans la Préface du Volume 6 (à consulter), l’homme pécheur « ne peut en aucune façon atteindre à la pleine et entière justification, à moins qu’il ne se soit présenté lui-même en pleine consécration à Jésus, notre grand Souverain Sacrificateur, et qu’il ait été accepté de Lui au nom du Père ». En conséquence, l’imputation des mérites de Christ, grâce auxquels on peut être justifié, se fait seulement au profit des consacrés au cours de l’Age de l’Evangile et eux seuls peuvent se les approprier, par la foi. Les non consacrés auront le privilège de profiter de ces mérites dans le Royaume de Christ ; ce sera par les œuvres et leur justification consistera en un retour à la perfection humaine qui les rendra capables d’obéir à la loi parfaite de Dieu et de vivre éternellement sur terre.) par l’acceptation de son sacrifice.

« Buvez-en tous »

Ensuite, notre Seigneur prit une coupe contenant du fruit de la vigne. Il n’est pas dit que c’était du vin ; par conséquent, la question demeure et on peut se demander s’il s’agissait du fruit de la vigne fermenté ou non fermenté. Prenant en compte les circonstances propres à notre temps et les exigences de la Parole du Seigneur, nous pouvons être sûrs que le jus de raisins non fermenté, ou jus de raisin, est conforme aux termes de son injonction. Puisque ce n’est jamais appelé du vin, mais simplement la coupe et le fruit de la vigne, il n’y a pas lieu de se disputer à ce sujet parmi les disciples du Seigneur. Chacun peut être libre de suivre sa propre conscience à propos du genre de fruit de la vigne qu’il emploiera : pour notre part nous préférons le non fermenté, car il y a moins de risques de faire du tort ou de réveiller des passions dormantes par la boisson (alcoolisée, trad.), chez les disciples du Seigneur.

En rapport avec la coupe, le Seigneur déclara : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup pour la rémission des péchés » (les deux manuscrits grecs les plus anciens du Nouveau Testament, le Sinaïticus et celui du Vatican, omettent le mot « nouveau »). Il est vrai que la Nouvelle Alliance doit être scellée au moyen du sang de Christ avant d’entrer en vigueur et elle n’entrera pas en vigueur avant l’ouverture de l’âge Millénaire. Mais il y avait une autre Alliance – l’ancienne Alliance, l’Alliance qui est la base de toutes les Alliances, c’est-à-dire l’Alliance Abrahamique, qui a été scellée par la mort de notre Seigneur. Qu’elle serait ainsi scellée, ce fut typiquement représenté dans la résurrection figurative d’entre les morts [d’Isaac, trad.]. L’apôtre nous assure qu’Isaac représentait notre Seigneur Jésus, et déclare également : « Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse » – de l’Alliance prêtée par serment. – Galates 4 : 28.

Appliquant ainsi les paroles de notre Seigneur à l’Alliance Abrahamique, qu’Il était en train de sceller ou d’affermir, nous voyons que c’était par sa mort qu’Il est devenu l’héritier de cette Alliance, et de toutes les glorieuses dispositions qui y sont rattachées en vue de la bénédiction de toutes les familles de la terre. De ce point de vue, nous voyons une signification et une force particulières dans les paroles de Jésus adressées à ses disciples : « Ceci est ma coupe, buvez-en tous ». Comprise ainsi, l’invitation à boire de la coupe du Seigneur signifie une invitation à tous les membres de l’Eglise élue de cet âge de l’Evangile, à participer avec Lui à sa coupe de souffrance et à sa mort – une invitation à sacrifier leurs vies avec Lui, pour participer également avec Lui aux gloires prochaines du Royaume, qui sera le canal divin par lequel se réalisera la promesse Abrahamique, la bénédiction de toutes les familles de la terre.

Tandis que la manducation (le manger, trad.) du pain et la participation à la justification effectuée par la mort de notre Seigneur et par son acceptation, seront nécessaires au monde entier pour permettre aux hommes de bénéficier des bénédictions du rétablissement, achetées par le sacrifice de notre Seigneur, cependant, la coupe n’est pas pour le monde, mais seulement pour l’Eglise, les consacrés de cet âge de l’Evangile. « Buvez-en tous » – non seulement ils doivent tous en boire, mais ils doivent tout boire – ne rien laisser. Il ne restera plus de souffrances de Christ pour le prochain âge ; alors, les souffrances pour la justice ne seront plus connues du monde – seuls ceux qui feront le mal souffriront alors. A présent, nous vivons au temps où tous ceux qui désirent vivre pieusement, endurent des persécutions ; au temps où il faut que s’attendent à boire de cette coupe tous les disciples du Seigneur qui veulent Lui être fidèles pour être considérés dignes de prendre part aux gloires de son Royaume. Ainsi le Seigneur unit de nouveau les deux pensées en disant, « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. » (Jean 6 : 53). Ceux qui se consacrent durant l’époque actuelle, comme disciples du Seigneur, pour marcher sur ses traces, doivent non seulement avoir part à la justification par la foi, mais doivent également participer à la coupe, par le sacrifice, pour obtenir la vie éternelle promise aux élus qui renoncent à tout maintenant pour être ses disciples.

Du vin nouveau dans le Royaume

Par la déclaration : « Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père », notre Seigneur parle indirectement d’un vin nouveau, qui sera pris dans des conditions différentes, à une date éloignée. Il confirma ainsi aux disciples ce qu’Il leur avait enseigné pendant quelques semaines auparavant, à savoir, qu’Il n’instaurerait pas son Royaume à ce moment-là, mais qu’en lieu et place Il souffrirait, serait crucifié, qu’il leur faudrait s’attendre à souffrir également avec Lui et que, dans quelque temps, quand le Royaume serait établi et que Lui-même serait dans la gloire, ils seraient avec Lui sur son trône. Ces nouvelles pensées leur étaient confirmées par la leçon qu’Il leur donnait alors.

La coupe à l’époque actuelle doit évoquer pour eux le pressage des grains de raisins, le sang (le jus, trad.) des raisins, le sang de leur Maître, sa vie sacrifiée, versée et leurs vies sacrifiées également avec la sienne à son service, pour sa cause. Mais les douleurs du temps présent s’associent à la gloire qui doit suivre par la pensée que tous ceux qui boiront de la coupe actuelle de souffrance, d’ignominie et de mort prendront également part à sa coupe de joie et de bénédiction, de gloire et d’honneur dans le Royaume. Nous devrions garder cette même pensée à l’esprit ; cela nous aiderait de plus en plus, comme ce fut le cas pour les apôtres, à porter avec plaisir nos regards vers le Royaume, vers ce temps où la souffrance pour le nom de Christ cessera, où les gloires suivront avec, comme résultat, la bénédiction de toutes les familles de la terre. Notre Seigneur associe ici son Royaume avec son second avènement et, dans aucun sens du terme, Il ne donne à entendre qu’ils boiraient de ce nouveau vin à la Pentecôte, ou à la destruction de Jérusalem, ou à n’importe quel autre moment, mais au temps mentionné dans la prière qu’Il leur enseigna, disant : « Que ton Royaume vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

Nous devrions également garder en mémoire cette pensée selon laquelle, en attendant le Royaume, nous attendons la seconde venue ( La venue ou avènement du Seigneur, rattachée à l’établissement de son Royaume, ne peut être que sa venue en gloire, mentionnée en Matthieu 25 : 31, 32 et qui sera révélée au monde entier, lorsque le Royaume le sera également. Cette révélation ou venue en gloire est précédée de la venue et de la présence du Seigneur comme un voleur dans la nuit (Apocalypse 16 : 15 ; 1 Thessaloniciens 5 : 2). C’est le temps actuel de sa présence inconnue du monde, au cours de laquelle le Seigneur effectue l’œuvre de préparation de son Royaume.) de notre Seigneur et l’établissement, par Lui, du Royaume, c’est-à-dire, le changement par la résurrection, la glorification de ses fidèles qui doivent être avec Lui et participer à sa gloire. Il n’est pas étonnant que, selon l’apôtre, celui qui a cette espérance en Lui se purifie, comme Lui-même est pur (1 Jean 3 : 3). Celui qui nourrit l’espoir de participer à ce nouveau vin dans le Royaume, l’espoir de participer avec son Maître aux gloires, aux honneurs et aux occasions bénies du rétablissement de l’humanité, tiendra peu compte des souffrances, des épreuves et des sacrifices du temps présent ; il les envisagera avec joie et sera même heureux de souffrir avec le Maître pour pouvoir également être glorifiés ensemble.

« Pour la rémission des péchés »

En ce qui nous concerne, c’est en vain que les hommes enseignent que Dieu pardonne les péchés sans exiger une punition de quelqu’un. C’est en vain qu’ils prétendent que Christ n’était pas le prix de la rançon pour le pécheur, qu’il n’était pas nécessaire qu’Il mourût, Lui le Juste pour l’injuste, pour nous ramener à l’harmonie avec Dieu – pour que Dieu pût être juste tout en justifiant le pécheur. C’est aussi en vain qu’ils déclarent qu’il suffisait à Jésus d’être un grand professeur pour sauver le monde par ses paroles. Notre réponse s’harmonise avec ce que le Maître déclare ici et ailleurs, et avec le témoignage de tous les apôtres affirmant qu’il était nécessaire que Christ mourût pour nos péchés ; que nos péchés n’auraient jamais pu être pardonnés par la justice divine s’il n’y avait pas eu l’arrangement prévu par Dieu, en vertu duquel Jésus paya pour notre sentence. Pour nous c’est, par conséquent, une pensée des plus précieuses, selon laquelle le sang de notre Seigneur fut versé pour la rémission des péchés d’un grand nombre. Et c’est également pour nous une pensée précieuse que celle d’avoir le privilège d’être si intimement associés à Lui, en tant que membres de son Corps, et de savoir que nos petits sacrifices, couverts par ses mérites, sont estimés par Dieu comme faisant partie du grand sacrifice pour les péchés du monde ; de savoir aussi que, comme disciples ayant part aux souffrances de Christ, il nous est permis de boire à sa coupe et d’être immergés dans le baptême en sa mort.

Il est également vain pour les Évolutionnistes et la Haute Critique de nous dire que l’homme n’a pas sombré dans le péché et la mort, à partir de la ressemblance à Dieu, mais qu’il est au contraire en train d’évoluer, étape par étape, cette évolution l’ayant amené d’un état bestial à sa condition présente. Nous ne les croyons pas. Nous nous en tenons fermement au témoignage divinement inspiré nous informant qu’il y eut une chute, que cette chute rendit nécessaire l’œuvre de rédemption et que Christ était l’honorable serviteur de Dieu, à qui le privilège et l’autorité furent donnés de faire l’expiation des péchés du monde entier. Il commença ce travail d’expiation par le sacrifice de Lui-même et Il le poursuit pendant cet âge de l’Evangile par l’accomplissement du sacrifice des membres de son Corps. Bientôt, cette œuvre sera achevée. Ce sera quand le Seigneur, avec tous ses membres glorifiés, accorderont au monde, tout au long de l’âge Millénaire, les bénédictions découlant de l’œuvre de la rédemption. Alors, l’humanité entière sera amenée à la connaissance de la Vérité, de l’amour de Dieu, dont la hauteur, la profondeur, la longueur et la largeur ne peuvent se mesurer. Oui, tout cela sera accompli par Celui qui nous a aimés et achetés par son sang précieux.

« Faites ceci en mémoire de moi »

L’apôtre Paul, faisant référence au Souper Commémoratif, cite notre Seigneur disant : « Faites ceci en mémoire de moi », et il ajoute : « car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Corinthiens 11 : 24-26). La pensée est que nous devons ainsi célébrer cet arrangement important jusqu’à ce que vienne le moment de sa célébration dans le Royaume, au moyen du vin nouveau, de la joie, de la gloire, des honneurs auxquels nous devons avoir part, avec Celui qui nous a aimés et rachetés. De toute évidence, l’apôtre ne parle pas simplement d’une célébration jusqu’à la parousia, la présence du Seigneur, dont le but est de rassembler ses serviteurs et de les récompenser, mais plutôt jusqu’à ce que ceux-ci soient tous rassemblés et que tous ceux qui font partie de la classe de Royaume soient ainsi établis et glorifiés.

Le même apôtre, dans la même épître (1 Corinthiens 10 : 16, 17 ; 12 : 12), souligne la pensée de l’unité, de l’unité de l’Eglise, des uns avec les autres et avec le Seigneur. Il déclare : « Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion du corps de Christ ? » Ne faisons-nous pas tous partie d’un même pain rompu, comme le fut le Seigneur ? « Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps, car nous participons tous à un même pain » ; et puis il ajoute : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion [participation] au sang du Christ ? » C’est donc assurément ici la pensée que, du point de vue de Dieu, il y a un seul grand Messie, la Tête élue et les membres élus de son corps. Ceux-ci, comme pain unique, constituent du point de vue de Dieu le pain de la vie éternelle pour le monde. Pour compléter cette illustration, chacun et tous doivent être rompus, chacun et tous doivent participer à la coupe de souffrance et de la mort en Christ, avant d’entrer dans sa gloire. Ce n’est pas avant l’achèvement de toutes ces souffrances que le temps du Seigneur viendra pour la mise en place de la nouvelle dispensation, du nouveau jour, du jour de la bénédiction au lieu de la malédiction, du jour du rétablissement au lieu de la mort, du jour du relèvement au lieu de la chute, en ce qui concerne le monde.

WT 1906 p.3879

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