LES TOMBES DE LA CONVOİTİSE

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Nombres 11 : 4-34

« La prière fervente du juste a une grande efficace » – Jacques 5 : 16

Les Israélites demeurèrent au Mont Sinaï pendant presque un an. C’était un temps de préparation. Le peuple devait apprendre d’importantes leçons, suite à leur nouvelle condition, tellement différente de celle en Égypte. Les diverses parties du Tabernacle furent réalisées, et il fut dressé comme lieu de rencontre entre Dieu et le peuple. Dieu s’y manifestait par une colonne de nuée, qui reposait au-dessus du Tabernacle, et qui la nuit, était de feu comme une torche à son sommet.

La présence de Dieu à l’intérieur du Tabernacle n’était vue que par Moïse et Aaron, en rapport avec leurs services privilégiés. Elle se manifestait par la splendeur glorieuse de la Shekinah, qui reposait sur le Propitiatoire. Ainsi, le Tabernacle devint le centre de vie et d’intérêt de la nation en rapport avec Dieu, qui était leur capitaine et conducteur, et qui communiquait avec eux par l’intermédiaire du médiateur de l’Alliance de la Loi, Moïse.

Le peuple avait du petit et du gros bétail, et cela demandait qu’ils soient à une certaine distance du camp, mais la colonne de nuée durant le jour et la colonne ardente la nuit indiquaient le centre du camp, guidant toujours leurs esprits à la pensée qu’ils étaient le peuple adopté de Dieu, à qui appartenaient, en premier, les gracieuses promesses faites à Abraham.

De manière similaire, les Israélites antitypiques peuvent se rendre compte que Dieu les a appelés du monde pour être son peuple particulier, et peuvent s’exclamer à juste titre, « Dieu est au milieu d’elle : elle n’est point ébranlée » (Psaume 46 : 6). Le centre de nos intérêts est notre grand Avocat, qui, en notre faveur, est entré dans le Très Saint, et procède à sa grande œuvre d’expiation antitypique.

LE PÉCHÉ DE MURMURER

Ceux qui deviennent le peuple de Dieu, qui L’acceptent comme guide et conducteur, ne devraient jamais murmurer, ni se plaindre. Faire ainsi revient à contester la sagesse divine et les promesses divines, et rompre, de ce fait, leur alliance de foi, d’obéissance et de loyauté. Saint Paul nous rappelle que le murmure des Israélites en cette occasion nous apporte une telle leçon (Hébreux 3 : 7-19 ; 4 : 1-11), qui nous apparaît importante ou non, selon nos critères et notre point de vue. Les relations de Dieu avec les Israélites, nous montrent que la justice, l’amour, la miséricorde, la loyauté à Dieu et aux principes sont, selon l’estimation divine, les qualités les plus hautes, et que leur violation est le crime le plus sérieux. Si ce n’est pas ainsi que nous avons envisagé les choses, il nous appartient de changer notre point de vue et de prendre celui du Très-Haut.

Ce murmure contre Dieu était au sujet de la manne, pour laquelle le peuple fut d’abord très reconnaissant. Leurs esprits s’aigrirent tellement qu’ils pleurnichèrent comme des enfants en pensant à la nourriture, à l’ail et aux pots de viande en Égypte (Exode 16 : 3). Ils murmurèrent contre Dieu et contre Moïse, désirant retrouver les conditions qu’ils avaient quittées. Ils comprenaient bien peu la véritable situation. S’ils retournaient en esclavage dans lequel ils étaient auparavant, ne serait-ce qu’après seulement un an d’expérience de la liberté, leur condition leur semblerait bien plus misérable que jamais.

Il en est d’Israël, cependant, comme souvent avec nous, « la distance réenchante la perspective ». Regardant en arrière, ils oubliaient les épreuves et les difficultés de la servitude en Égypte. Et regardant autour d’eux, ils oubliaient leur bien-être, leurs privilèges et libertés sous la direction divine. Comme des enfants grincheux, ils ne raisonnaient pas clairement.

MOÏSE BİEN TROP CHARGÉ

Le résultat de ce mécontentement fut pénible pour Moïse. Il était le représentant du peuple devant Dieu, et le représentant de Dieu devant le peuple. Murmurer contre Dieu dans leurs expériences signifiait aussi murmurer contre Moïse. Le cœur brisé, le Prophète alla vers Dieu, plaidant que son fardeau était trop lourd, que le peuple criait à lui comme des enfants vers leur père, et qu’il ne pouvait plus le supporter. Il répéta que Dieu avait promis de prendre ce peuple comme son peuple et de l’amener dans le pays promis à Abraham, Isaac et Jacob. Il pria instamment qu’il valait mieux qu’il meure plutôt que de continuer à porter ce fardeau : « Plutôt que de me traiter ainsi, tue-moi, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur. » – Nombres 11 : 15.

C’est alors que Dieu institua le Sanhédrin Juif — soixante-dix des chefs ou des anciens du peuple, pour être l’assemblée des juges, responsable devant le peuple et pour traiter avec lui, pour entendre ses plaintes et pour le conseiller. Dans cet arrangement, alors que Moïse était encore la tête de la nation, les soixante-dix anciens partageaient sa responsabilité devant le peuple, et étaient ainsi plus ou moins, ses défenseurs auprès du peuple.

Sur instruction divine, Moïse fit la liste de ces anciens, et leur demanda de le rejoindre devant le Tabernacle. Tous sauf deux vinrent. Là, Dieu manifesta l’honneur qu’Il avait conféré à Moïse en tant que chef du peuple, par sa communion avec lui, puis, comme annoncé, plaça une part de responsabilité de la direction du peuple sur les soixante-dix. Cela fut manifesté par leurs prophéties miraculeuses. Ces prophéties furent un signe pour les anciens eux-mêmes et pour tous ceux qui les entendirent. Les deux qui étaient restés dans le camp prophétisèrent aussi au même moment. Dieu indiqua ainsi qu’ils devaient collaborer avec et sous la direction de Moïsepour guider et diriger le peuple.

DES CAİLLES EN SURABONDANCE

Dieu fit alors savoir aux Israélites par Moïse, un message probablement relayé par les soixante-dix anciens sélectionnés des différentes tribus, qu’Il allait leur envoyer de la viande, qu’ils réclamaient en se plaignant. Il déclara qu’Il en enverrait pour trente jours d’approvisionnement pour tout le peuple. Même Moïse fut stupéfié, bien qu’il transmît le message avec confiance. Sous la providence de l’Éternel, un vent fort sur la Mer Rouge amena des milliers de petits oiseaux, des cailles, à proximité du camp d’Israël et sur une distance considérable tout autour. Ainsi, le peuple en mangea à volonté, et prépara des cailles séchées pour les consommer plus tard, suffisamment pour trente jours, comme Dieu l’avait déclaré. Pendant deux jours et deux nuits ils ne cessèrent d’amasser les cailles.

Quelques agnostiques ont remis en question ce récit, pensant que les oiseaux tombèrent comme une masse solide de deux coudées de haut. La pensée correcte est que les oiseaux, poussés par le vent à travers la mer, furent si fatigués par leur vol, qu’ils volèrent très bas, à environ deux coudées de hauteur au-dessus du sol, où ils furent facilement attrapés à la main ou frappés avec un bâton et capturés. Un écrivain sur les conditions dans ces environs écrit : « Ces cailles ne peuvent pas se maintenir longtemps sur leurs ailes lorsqu’elles sont épuisées. Elles peuvent être facilement capturées lorsqu’elles volent à une hauteur d’environ deux coudées (3 pieds / 91,44 cm) au-dessus du sol ».

Ceux qui avaient murmuré avec mécontentement eurent soudain une envie irrépressible de viande. Ils en mangèrent tellement et si avidement, qu’une peste insidieuse se déclara parmi eux, une fièvre de suralimentation, appelée « le feu de l’Éternel ». Beaucoup moururent et furent enterrés là, c’est pourquoi le lieu fut nommé « Kibroth-Hattaava », ce qui signifie « Les tombes de la convoitise ». C’est ainsi que Dieu permit aux mécontents, aux ingrats, de se faire du mal et de se retrancher eux-mêmes de pouvoir encore murmurer.

L’état d’esprit le plus heureux concevable est celui d’un repos complet et d’une confiance totale en Dieu, satisfait des dispositions et arrangements divins. Et cela est spécialement approprié pour les Israélites spirituels, et particulièrement la sacrificature royale, qui ont fait une soumission totale au Seigneur, une alliance par le sacrifice, qui inclut tous les droits et intérêts terrestres. Heureux ceux-là qui peuvent chanter en esprit et intelligence :

« Toujours mon lot me sourit,

Puisque c’est le Seigneur qui me conduit »

L’esprit de mécontentement détourne le regard de la manne céleste, de la provision divine, aspirant à une autre nourriture de sa propre provision ou d’une autre provision terrestre. Dieu concède une telle opportunité de se régaler pleinement de ce dont ils désirent, et en conséquence, ceux qui murmurent cessent d’être des membres de la famille de Dieu et n’ont plus aucune possibilité de prendre part à la manne qu’Il fournit en quantité suffisante.

Pour donner une illustration : la Bible procure la Manne de la vérité divine. La vérité doit être recueillie, moulue et cuite, mais c’est la provision de Dieu. Elle est saine, elle est nutritive, c’est la chose même dont nous, le peuple de Dieu, avons besoin pour nous fortifier et nous perfectionner. Pourtant, certains ont envie des pots de viande d’Égypte — les théories du monde. Alors Dieu permet qu’elles viennent à leur portée. Ceux-ci se remplissent de la haute critique et des théories évolutionnistes, et périssent ainsi en tant que nouvelles créatures, cessant d’être le peuple de Dieu, cessant de marcher sur les traces du Maître. Ils sont consumés par le feu, ou la fièvre, que les erreurs qu’ils recherchent produisent.

LES TOMBES DE LA CONVOİTİSE

L’égoïsme — la convoitise — sous toutes ses formes, est lié au péché. Il conduit à toutes formes d’immoralités, pour satisfaire ses propres tendances égoïstes. Il conduit à l’injustice et à la malhonnêteté dans ses efforts pour acquérir une large part des bénédictions de Dieu. Il conduit à la colère, la malice, la haine, l’envie, les querelles et le meurtre dans ses efforts pour obtenir et garder une part surabondante des biens de ce monde. L’égoïsme est donc l’injustice, et « toute injustice est péché ».

En pensant aux tombes de la convoitise, remplies d’Israélites, cela nous rappelle combien d’Israélites spirituels ont commis des erreurs similaires. Avides des choses de ce monde, ils ont négligé leur alliance avec Dieu et les intérêts plus élevés de la vie à venir. Jésus expliquait que les épines qui poussaient parmi le blé et l’étouffait étaient les soucis de cette vie, et la séduction des richesses ; en d’autres mots, la convoitise.

Oh combien tous les disciples de Jésus devraient être en garde contre cet esprit du monde ! Nous ne suggérons pas que personne ne devrait chercher à avoir une part raisonnable des bénédictions et du confort de la vie présente. Le danger est de fixer nos cœurs sur ces choses, de les convoiter et de les servir, d’une manière idolâtre, causant ainsi notre enterrement spirituel, lors duquel on pourrait y lire « Tombe de la convoitise ».

LE TEXTE DE NOTRE ÉTUDE

Le texte en référence est évidemment censé s’appliquer à la prière de Moïse pour obtenir aide et soulagement. « La prière fervente du juste a une grande efficace ». Dieu répondit à la prière de Moïse, qui était d’un genre approprié en ce qu’elle demandait de l’aide pour être pleinement soumis à la volonté de Dieu, afin que le peuple soit droitement instruit à se plier aux arrangements divins. Elle eut une grande efficace, elle apporta le résultat désiré, elle était en harmonie avec la volonté divine.

D’autre part, les prières des injustes ont également une grande efficace mais dans une direction opposée. Les murmures du peuple furent considérés comme des prières. Ils reçurent ce qu’ils désiraient, mais avec cela, ils reçurent, non pas les bénédictions divines, mais un châtiment. Prenons garde à la façon dont nous prions, et à ce que nous priions pour des choses en harmonie avec la volonté divine. C’est ainsi que nos prières apporteront des bénédictions sur nos têtes, et non pas du tort.

LES PRIÈRES ÉGOÏSTES EXAUCÉES

Nous avons connaissance de nombreuses prières ayant été exaucées, dont certaines ont été exprimées de manière égoïste, non pas avec le désir de connaître et de faire la volonté de Dieu, mais avec le désir que Dieu fasse selon la volonté humaine et ses désirs égoïstes. De telles prières sont dangereuses. Dieu les exauce parfois.

Nous citons un cas qui nous a été rapporté par une mère. Elle était une véritable Chrétienne et avait donné son fils à Dieu, mais quand il tomba gravement malade et se trouva aux portes de la mort et que les médecins dirent qu’il ne pouvait guérir, la maman alla devant Dieu en prière et plaida avec ferveur, non pas pour que la volonté de Dieu se fasse, mais que sa volonté se fasse, que la vie de son fils soit épargnée. Presque miraculeusement, raconta-t-elle, son fils commença à se remettre. Pendant un temps, elle se réjouit d’avoir triomphé.

Plus tard, cependant, elle apprit une leçon bien amère. Ayant atteint l’âge adulte, le fils fut loin d’être un réconfort pour elle. Il avait un caractère vicieux, qui souvent n’apportait que chagrin et larmes à sa mère. Elle dit plus tard : « J’ai regretté amèrement cette prière, qui était contraire à la volonté de Dieu, et qu’Il exauça selon ma volonté. Je vois mieux maintenant. J’ai appris ma leçon. Désormais, je chercherai à connaître et à faire la volonté de Dieu, et je prierai que sa volonté se fasse, pas la mienne, dans toutes mes affaires. Mon égoïsme ne m’a apporté que des années de souffrances, que j’avais supposé être des années de bonheur et de réconfort ». Oh combien nous devrions être attentifs à « demeurer en Lui et en sa Parole ».

WT1913 p5306


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