« LE FRUİT DE L’ESPRİT »

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Galates 5 : 22 : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour… »

Il fut un temps où « la terre était informe et vide, et il y avait des ténèbres sur la face de l’abîme ». Il n’y avait rien dans ce vaste monde qu’un vide lugubre, une vacuité. Le dictionnaire hébreu définit ce mot « vide » comme signifiant nu, sans vie, mort.

Puis nous lisons, en Genèse 1 : 2, que « l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux ». Dès que l’Esprit de Dieu commença à agir, des choses commencèrent à se produire — des choses gigantesques, littéralement des événements qui bouleversèrent le monde. Les ténèbres s’enfuirent, et il y eut de la lumière. Il y eut une séparation de la nuit et du jour. Il y eut un firmament — une atmosphère — là où il n’y en avait pas auparavant. Les mers et la terre ferme apparurent. Des végétaux de toutes sortes et de toutes tailles poussèrent et s’épanouirent. Les mers grouillèrent d’êtres vivants, dont de grandes baleines et des monstres. Puis d’autres créatures vivantes, d’une infinie variété, apparurent également sur la terre. Toutes ces choses merveilleuses se sont produites parce que l’Esprit Saint de Dieu a agi ; et cette puissance de l’Esprit est ce que David décrit dans le Psaume 104 : 30 : « Tu envoies ton Esprit : ils sont créés ; et tu renouvelles la face de la terre. »

L’Esprit Saint de Dieu est sa puissance, son influence, sa force, son pouvoir, la mise en œuvre de sa volonté. On ne peut pas s’y opposer avec succès. Il se fait sentir. Il fait exactement ce que Dieu veut. Il obtient des résultats. Il produit des fruits.

Citons maintenant quelques exemples dans le passé, de la merveilleuse puissance de l’Esprit de Dieu.

L’Esprit de l’Éternel vint sur Joseph en Égypte ; il interpréta le rêve de Pharaon concernant les sept années d’abondance et les sept années de famine. « Et Pharaon dit à ses serviteurs : Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l’Esprit de Dieu ? » (Genèse 41 : 38). Les choses se succédèrent alors rapidement, et Joseph, l’esclave du cachot, fut élevé au rang de chef de l’Égypte.

L’Esprit de Dieu vint sur Moïse, le modeste berger de Madian. Et qu’arriva-t-il au plus humble de tous les hommes ? À celui qui avait fui l’Égypte avec terreur ? Il retourna hardiment en Égypte, résista au puissant Pharaon, fut l’instrument du Seigneur en faisant tomber dix horribles fléaux sur l’Égypte, devint le général de millions d’Israélites, les conduisit triomphalement hors d’Égypte, leur apporta la Loi de Dieu donnée sur la montagne, établit les sacrifices du tabernacle et, enfin, conduisit les armées d’İsraël jusqu’aux frontières de Canaan. Tout cela parce qu’il avait reçu l’Esprit de Dieu.

Lorsque vint le moment de construire le Tabernacle, et tous ses meubles et accessoires — selon les spécifications exactes et précises fournies par Dieu — il n’y avait personne en İsraël capable de faire tout cela. Personne n’en avait la compétence ; la plupart étaient des faiseurs de briques et des tailleurs de pierre, et dans leur servitude, ils travaillaient dans les champs, ayant des mains rugueuses et calleuses. Ils n’étaient pas des artistes. L’Écriture dit : « Et les Égyptiens firent servir les fils d’İsraël avec dureté, et ils leur rendirent la vie amère par un dur service, en argile, et en briques, et par toute sorte de service aux champs, tout le service dans lequel on les faisait servir était avec dureté. » – Exode 1 : 13, 14.

Mais qu’ils aient naturellement ou non les compétences nécessaires, le Tabernacle, avec toutes ses caractéristiques symboliques, devait être construit, et construit exactement comme il le fallait. Que s’est-il donc passé ? L’Éternel choisit simplement un homme et dit : « … et je l’ai rempli de l’esprit de Dieu, en sagesse, et en intelligence, et en connaissance, et pour toutes sortes d’ouvrages, pour faire des inventions ; pour travailler en or, et en argent, et en airain ; pour tailler des pierres à enchâsser, et pour tailler le bois, afin d’exécuter toutes sortes d’ouvrages. » (Exode 31 : 2-5). Et cet homme est devenu superbement capable de faire ce travail. C’est une autre démonstration de la puissance de l’Esprit de Dieu.

Puis nous lisons en Juges 6 : 34 que « l’Esprit de l’Éternel revêtit Gédéon ». Gédéon n’était qu’un paysan, un batteur de blé. Mais l’Esprit de l’Éternel agissant en lui, il prit 300 hommes comme lui, et mit complètement en déroute les formidables armées de Madian et d’Amalek.

Considérons ensuite le cas de Samson. Nous lisons que l’Esprit de l’Éternel commença à pousser Samson. C’était à une époque où les Philistins opprimaient Israël, et où la méchanceté des Philistins avait atteint son comble. Maintenant, que se passa-t-il lorsque l’Esprit de l’Éternel fit agir Samson ? Nous lisons en Juges 15 : 8 : « Il les frappa d’un grand coup, à leur casser bras et jambes » ; une autre fois, nous lisons que « l’Esprit de l’Éternel le saisit », après quoi : « il trouva une mâchoire d’âne fraiche, il étendit sa main pour la prendre et il en tua mille hommes » (Juges 15 : 14, 15). Puis, pendant un certain temps, il fut privé de l’Esprit de Dieu, et sa grande force lui fit défaut. Mais lorsque l’Esprit revint sur lui, il eut le pouvoir d’écarter les piliers du grand temple de Dagon, et de le faire tomber en ruine, sur tous ses occupants. Paul cite Samson, dans le 11ème chapitre des Hébreux, comme l’un des Anciens Dignes. Il a fait ce qu’il a fait, par l’Esprit de Dieu.

David est également un cas d’espèce. Après son onction par Samuel, il est écrit que « l’Esprit de l’Éternel saisit David, à partir de ce jour » (1 Samuel 16 : 13). C’est ainsi que le jeune berger tua le puissant géant philistin Goliath, devint un grand et bon roi d’İsraël, un prophète, un chanteur à la voix douce et un psalmiste, l’ancêtre de Jésus dans son existence humaine, qui fut appelé le « Fils de David », et le fondateur du « trône de David », qui régnera au cours du Millénaire.

Nous avons ensuite l’exemple de Jésus, qui est le plus grand exemple de tous. Il a été prophétisé de Jésus en Ésaïe 11 : 1 et 2 : « Et il sortira un rejeton du tronc d’İsaï, et une branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel. »

Et l’Esprit de Dieu s’est effectivement posé sur Lui, comme il est écrit en Matthieu 3 : 16 : « Et Jésus, ayant été baptisé, remonta aussitôt, de l’eau ; et voici, les cieux lui furent ouverts, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et venir sur lui. » Et plus tard, Jésus Lui-même dira, en Luc 4 : 18, « L’Esprit du Seigneur est sur moi ».

Jésus était complètement rempli de l’Esprit. Toutes ses pensées et tous ses actes étaient en accord avec l’Esprit de Dieu. Cet Esprit imprégnait chaque fibre de son être. Jean 3 : 34 nous dit qu’Il avait l’Esprit sans mesure. Et comment s’est-il manifesté en Jésus ? Quel fruit a-t-il porté ?

Pierre le résume très bien dans sa prédication à Corneille, telle qu’elle est rapportée en Actes 10 : 38, 39 : « Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui ; (et nous, nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites, au pays des Juifs et à Jérusalem 😉 lequel aussi ils ont fait mourir, le pendant au bois. »

Rempli de l’Esprit de Dieu, et de sa puissance, Jésus est allé faire le bien. Il a prêché l’Évangile du Royaume, malgré l’opposition féroce des religieux de son temps ; et le peuple L’a écouté avec joie. Il a accompli de nombreux miracles d’amour et de compassion ; Il a guéri toutes sortes de maladies, et a même réveillé des morts pour les ramener à la vie. Il a ouvert les yeux des aveugles, les oreilles des sourds et délié la langue des muets. Il a chassé les démons. Il a dépensé librement sa propre vitalité et son énergie. Il a marché sur la mer ; Il a calmé une grande tempête ; Il a nourri 5000 personnes avec cinq pains et deux poissons ; Il a changé l’eau en vin. Il a prêché un Sermon sur la Montagne, contenant l’essence de la vraie sagesse de Dieu — et mettant à mal toutes les règles de conduite et les pratiques misérables du monde. Il a donné de nombreuses paraboles magistrales, dont 49 ont été enregistrées, par lesquelles Il a enseigné des leçons durables à ses disciples. Il a vigoureusement et publiquement réprimandé les scribes et les pharisiens, ainsi que d’autres personnes qui trompaient le peuple. Il était saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs. Puis, bien que parfaitement capable de se délivrer Lui-même, Il s’est volontairement soumis à la trahison, à un simulacre de procès, aux flagellations et autres indignités et, enfin, à une mort atroce sur la croix.

Par sa vie, pendant laquelle Il a observé la loi de Dieu parfaitement dans tous ses détails, et par sa mort qu’Il n’a pas méritée, Il est devenu la rançon ou le prix correspondant pour Adam et sa race, nous rachetant, vous et moi. Par sa mort et sa résurrection, Il a ouvert une voie nouvelle et vivante, par laquelle ceux qui participent à son Esprit et marchent sur ses traces de sacrifice et de mort, peuvent rechercher et obtenir la gloire, l’honneur et l’immortalité. Voici un exemple où l’Esprit Saint de Dieu a exercé une influence pleine et entière, et a porté des fruits de façon suprême.

Puis nous arrivons au jour de la Pentecôte. Obéissant au commandement de Jésus en Actes 1 : 4, 5, les disciples attendaient à Jérusalem l’accomplissement de sa promesse : « Car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés de l’Esprit Saint ». Nous lisons en Actes 2 : 1-4 que : « … ils étaient tous ensemble dans un même lieu. Et il se fit tout à coup du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et il leur apparut des langues divisées, comme de feu ; et elles se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint, et commencèrent à parler d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’énoncer. »

Pendant un moment, ils furent timides, effrayés, craintifs, cachés dans une chambre haute. La porte était fermée et verrouillée. Ils se tenaient aussi silencieusement que possible, appréhendant le moindre pas dans l’escalier, de peur que ce ne soit celui d’un espion ou d’un officier romain. Puis, soudain, un bruit — non de pas, mais comme celui « d’un souffle violent et impétueux ». Avez-vous déjà entendu le rugissement d’un ouragan ou d’un typhon ? D’un vent puissant ? C’est fort, cela envahit tout. « Et il remplit toute la maison ». L’instant d’après, « ils furent tous remplis de l’Esprit Saint ». Que se passa-t-il alors ? Ils se mirent à parler ! Ils ont commencé à prêcher, dans d’autres langues, d’autres langues que la leur. Ils ont déverrouillé les portes et ouvert les fenêtres. Ils se sont fait entendre de tous côtés, car nous lisons que : « Et le bruit de ceci s’étant répandu, la multitude s’assembla, et fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans son propre langage. Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes, et s’étonnaient… » (Actes 2 : 6, 7). Dès lors, l’Évangile a été prêché avec hardiesse et vigueur. Voyons-nous la puissance transformatrice et stimulante de l’Esprit ?

Une autre bonne illustration est celle d’Étienne. Nous lisons à son sujet en Actes 6 : 5 qu’il était un « homme plein de foi et de l’Esprit Saint ». Nous lisons aussi aux 8ème et 10ème versets : « Or Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait parmi le peuple des prodiges et de grands miracles … Et ils ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait. » La fidélité d’Étienne a fait de lui le premier martyr chrétien. En très peu de temps, le don de l’Esprit Saint l’avait rendu plein de foi, de grâce et de puissance. Alors que les pierres de la foule pleuvaient sur lui, il a pu, dans son dernier souffle, dire : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! »

Nous avons ensuite le cas de Saul de Tarse. Il fut aveuglé par une lumière venue du ciel, sur le chemin de Damas. Il entendit la voix de Jésus. Il entrevit Jésus glorifié. Puis un disciple nommé Ananias lui fut envoyé. Le récit se trouve en Actes 9 : 17. Ananias imposa les mains à Saul, qui recouvra la vue et fut rempli de l’Esprit Saint.

Alors des choses commencèrent à se produire ! De Saul, un fléau pour les chrétiens, il devint PAUL, un grand apôtre. Comme le Seigneur le dit à Ananias, en Actes 9 : 15, 16, « Va ; car cet homme m’est un vase d’élection pour porter mon nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël ; car je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom. » Plus tard, en écrivant aux Corinthiens, Paul rappela ses souffrances et ses soucis : « … dans les travaux surabondamment, sous les coups excessivement, dans les prisons surabondamment, dans les morts souvent (cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un ; trois fois j’ai été battu de verges ; une fois j’ai été lapidé ; trois fois j’ai fait naufrage ; j’ai passé un jour et une nuit dans les profondeurs de la mer) ; en voyages souvent, dans les périls sur les fleuves, dans les périls de la part des brigands, dans les périls de la part de mes compatriotes, dans les périls de la part des nations, dans les périls à la ville, dans les périls au désert, dans les périls en mer, dans les périls parmi de faux frères, en peine et en labeur, en veilles souvent, dans la faim et la soif, dans les jeûnes souvent, dans le froid et la nudité, outre ces choses exceptionnelles, il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées. » (2 Corinthiens 11 : 23-28). Rempli et poussé par l’Esprit Saint, Paul a souffert toutes ces choses. Et il se glorifiait en elles, comme il le dit en Actes 20 : 24 : « Mais je ne fais aucun cas de ma vie, ni ne la tiens pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma course, et le service que j’ai reçu du Seigneur Jésus pour rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu. »

Ce sont là quelques exemples de l’activité et de l’influence de l’Esprit Saint de Dieu. Quel est le point commun à tous ces exemples ? Dans chaque cas, dès que l’Esprit Saint commença à agir, des choses ont commencé à se produire ! Son action a été fructueuse. Des résultats ont été obtenus.

Au commencement, lorsque l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux, la terre se mit à produire. Lorsque l’Esprit de l’Éternel vint sur Joseph, il passa du statut d’esclave à celui de chef de l’Égypte. Lorsque l’Esprit de Dieu vint sur Moïse, le plus humble des hommes, il devint un chef puissant et un législateur. Quand un faiseur de briques « sage de cœur » (Exode 31 : 6 – note bas de page Darby) fut rempli de l’Esprit de Dieu, il devint un artiste et un artisan remarquable, pour travailler l’or, l’argent, le cuivre, les pierres précieuses, les rideaux et la sculpture sur bois du tabernacle dans le désert. Lorsque « l’Esprit de l’Éternel commença à animer Samson »il accomplit la volonté de Dieu avec une force et un zèle extraordinaires. Lorsque l’Esprit de Dieu vint sur David, il devint un homme selon son cœur. Lorsque l’Esprit de Dieu descendit sur Jésus au Jourdain, les cieux s’ouvrirent à Lui ; Il discerna la volonté parfaite de Dieu et l’accomplit jusqu’à la mort sur la croix. Lorsque ceux de la Pentecôte ont été remplis de l’Esprit Saint, ils ont été immédiatement transformés ; de chrétiens craintifs qui se cachaient, ils devinrent des chrétiens qui prêchaient et partaient en campagne pour répandre l’Évangile au loin et dans toutes les langues. Quand Étienne fut rempli de l’Esprit Saint, il eut une telle éloquence que le peuple « ne put résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait » ; et il atteignit un tel degré d’amour qu’il put demander à Dieu de pardonner à ceux qui le tuaient, au moment même où ils le tuaient ! Lorsque Saul de Tarse fut rempli de l’Esprit Saint, il fut complètement transformé – de persécuteur outrancier et impitoyable de l’Église, il devint son principal apôtre et ministre, écrivant la majeure partie du Nouveau Testament et donnant littéralement sa vie pour l’Évangile. Il y a un résultat commun à tous ces cas : l’Esprit Saint a toujours porté du fruit. Il a toujours prospéré dans les choses pour lesquelles il a été envoyé. Il a toujours obtenu des résultats. Il n’a jamais échoué.

Et maintenant, considérons une pensée étonnante qui donne à réfléchir. Ce même Esprit Saint, cette puissance irrésistible de Dieu, est utilisé en notre faveur également ! Il agit en nous. Il habite en nous. Il nous REMPLIT. Galates 5 : 25 (Darby) dit « … nous vivons par l’Esprit » et nous « marchons aussi par l’Esprit ». Romains 8 : 9 (Darby) dit que nous sommes « dans l’Esprit », et que « l’Esprit de Dieu habite en nous ». Romains 8 : 11 (Darby) dit que « l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite » en nous. Ressusciter Jésus d’entre les morts était une magnifique démonstration de puissance — et c’est l’Esprit qui habite en nous — qui est notre Consolateur et notre Aide. Romains 8 : 14 dit « nous sommes conduits par l’Esprit de Dieu », et donc « nous sommes fils de Dieu ». Hébreux 6 : 4 (Darby) dit que nous sommes devenus « participants de l’Esprit Saint ». Éphésiens 1 : 13 (Darby) dit que nous sommes « scellés du Saint Esprit ». 1 Jean 5 : 18 (Diaglott) dit que nous sommes « engendrés de Dieu » par l’Esprit. Éphésiens 3 : 16 (Darby) dit que nous sommes « fortifiés en puissance par son Esprit, quant à l’homme intérieur ». Cela ne suggère-t-il pas la PUISSANCE ? Philippiens 2 : 13 (Darby) dit : « Car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. »

Nous n’avons donc pas affaire à une chose sans importance. Nous avons affaire à la puissance de Dieu Lui-même. Sur la base de tous les témoignages que nous avons cités, ne dirions-nous pas qu’il faut s’attendre à des résultats ? à des fruits ? Il devrait y en avoir, et il y en a. Paul le confirme en Romains 8 : 23 lorsqu’il dit que nous « avons les prémices de l’Esprit. »

Voyons maintenant quels sont ces fruits et, pour nous encourager, confirmons que nous les avons ou que nous les développons et que, par conséquent, nous sommes vraiment « les fils de Dieu ». Car « l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu ; et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui. » (selon Romains 8 : 16, 17 – Darby). Galates 5 : 22 et 23 donne un nom aux fruits de l’Esprit : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. » On constate que l’amour est en tête de liste. C’est le plus grand et le plus important. Et c’est sur ce fruit que nous allons nous concentrer aujourd’hui, car tous les autres en découlent.

Quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? » Il y avait 3600 commandements dans la Loi juive, et la question posée à Jésus était : « Lequel est le plus grand ? » Jésus répondit : « Tu aimeras… ». Cela ne montre-t-il pas que l’amour est la plus grande chose au monde ? « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement ! » Puis Il cita le second par ordre d’importance. Quel est-il ? À nouveau l’amour. Il dit : « Et voici le second, qui lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. » – Matthieu 22 : 36-39

Pour les Juifs, la Loi signifiait la vie éternelle, s’ils l’observaient parfaitement, ce qui leur était impossible de faire. Mais pour nous, l’amour est le fruit de l’Esprit de Dieu, une preuve que nous sommes ses enfants et ses héritiers, membres de sa maison ; comme il est écrit en 1 Jean 4 : 16 : « Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. » Comprenons-nous toute la signification de ce texte ? Si nos vies consacrées sont stimulées et dominées par l’amour, et que Dieu est amour – alors nous demeurons en Dieu ! Et cela est confirmé par Paul en Actes 17 : 28, « En Lui nous avons la vie, le mouvement et l’être. » Mais l’Écriture va plus loin que cela. Elle dit que si nous demeurons dans l’amour, Dieu demeure en nous ! Comment une telle chose peut-elle être possible ? Le Dieu Tout-Puissant peut-Il demeurer dans nos pauvres corps humains ? Bien sûr que non. Comment, alors, Dieu demeure-t-Il en nous ? La réponse se trouve en 1 Corinthiens 3 : 16 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » C’est par son Esprit que Dieu habite en nous, par sa sainte influence. Mais nous devons Lui faire de la place, en demeurant dans l’amour, en L’aimant par-dessus tout, — notre prochain comme nous-mêmes, et nos frères plus que nous-mêmes, en « augmentant le volume » de notre cœur pour recevoir pleinement son Esprit d’amour. Alors, Il habitera vraiment en nous.

L’amour est le principal attribut de Dieu, et il a une puissance énorme. Paul dit, en 2 Timothée 1 : 7 : « Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour et de sobre bon sens ». Remarquez que la puissance et l’amour sont associés. L’amour a de la puissance. Il a le pouvoir de vie et de mort ! Permettez-moi d’illustrer mon propos. Il y a de nombreuses années, à l’hôpital Bellevue de New York, le personnel du service pédiatrique fut confronté à un fait tragique. Ils perdaient 32% des enfants de moins d’un an. C’est presque un tiers. Les enfants mouraient, la plupart du temps à cause d’affections mineures. Les médecins étaient abasourdis. Il n’y avait aucune raison apparente à cela. Les enfants recevaient les meilleurs soins médicaux connus de la science. Ils avaient un environnement stérile, sans germes. Leur régime alimentaire était soigneusement élaboré, avec les meilleurs ingrédients. Les températures étaient correctement maintenues. Les lits étaient confortables. Tout semblait idéal. Pourtant, les bébés mouraient. Finalement, un des médecins suggéra que la seule chose que l’hôpital ne fournissait pas était l’amour. C’était une idée révolutionnaire, mais ils étaient désespérés. Ils ont donc lancé un appel aux bénévoles de l’amour — des femmes qui viendraient aimer les bébés, plusieurs heures par jour. Des centaines de femmes répondirent à l’appel, car elles avaient elles aussi un besoin, celui d’avoir quelqu’un à aimer. Elles ont pris les bébés dans leurs bras, les ont nourris, leur ont parlé, leur ont chanté des petites berceuses, leur ont montré de l’affection, leur ont donné de l’amour. Le taux de mortalité a immédiatement commencé à chuter. En quatre mois, il était quasiment descendu à zéro !

Cet événement démontre la puissance de l’amour naturel, dont Dieu a doté ses créatures humaines – une puissance énorme – le pouvoir de vie et de mort ! Combien plus de puissance est exercée par la forme supérieure d’amour, dont l’Esprit de Dieu a doté ses nouvelles créatures en Christ ! Et la particularité de l’amour est qu’il se développe lorsqu’on en donne. Un homme sage a dit : « Nous sommes nés avec les qualités que nous montrons habituellement. Si nous montrons de la haine, nous devenons haineux. Si nous critiquons, nous devenons hargneux. Si nous donnons de l’amour, nous devenons aimants. » Ainsi, comme ces femmes de Bellevue qui ont donné de l’amour aux bébés et ont été elles-mêmes comblées et récompensées par l’amour, nous développerons l’amour en nous-mêmes en le donnant. Et nous avons besoin de l’amour spirituel que chaque membre de la maison de Dieu peut donner. Il nous faut le recevoir, sinon nous mourrons en tant que nouvelles créatures, tout comme ces bébés de Bellevue. Faisons donc de plus en plus de place dans nos cœurs, pour être remplis de l’Esprit d’amour, qui est l’essence du caractère de Dieu. Son pouvoir est immense. Il nous transformera ; et c’est à nous de le réclamer ! Aussi il nous est recommandé en 1 Pierre 1 : 22 (traduction littérale), « Ayant purifié vos âmes en obéissant à la Vérité par l’Esprit, jusqu’à l’amour sincère des frères, veillez à vous aimer les uns les autres, d’un cœur pur, avec ferveur ».

L’amour dont parle l’Apôtre n’est pas une expression sentimentale larmoyante, ni un attachement romantique ; ce sont des choses de l’homme naturel. Je ne dis pas que ces choses sont mauvaises ou pécheresses, mais seulement qu’elles ne sont pas ce à quoi l’Apôtre fait référence. L’amour dont il est question est incommensurablement plus profond, plus puissant et plus grand. Cette forme supérieure d’amour est l’ingrédient le plus important du caractère chrétien — le fruit le plus important de l’Esprit.

Jésus en a fait une condition et une preuve de la qualité de disciple, lorsqu’Il a dit en Jean 13 : 34, 35 : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous. » Et l’Apôtre Jean, en 1 Jean 3 : 14, souligne combien l’amour des frères est essentiel, quand il dit : « … nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères ; celui qui n’aime pas son frère demeure dans la mort. » Sommes-nous « passés de la mort à la vie » ? Sommes-nous vivants en tant que nouvelles créatures ? Ou sommes-nous encore morts avec le monde ? Avons-nous franchi la ligne — de la mort à la vie ? C’est la règle ! C’est le test — l’amour pour les frères !

Pour nous examiner, et savoir « que nous sommes passés de la mort à la vie » — pour qu’il n’y ait aucun doute dans notre esprit, pour que nous soyons rassurés et encouragés, considérons maintenant quelques façons de montrer notre amour pour les frères.

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en réconfortant ceux qui sont au milieu des épreuves et des difficultés. Par des paroles de réconfort, nous démontrons que nous ne manquons pas d’Esprit Saint ; car l’Esprit Saint a été donné comme Consolateur, non seulement de nos propres cœurs, mais aussi des autres par notre intermédiaire, comme il est écrit en 2 Corinthiens 1 : 3, 4 : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console à l’égard de toute notre affliction, afin que nous soyons capables de consoler ceux qui sont dans quelque affliction que ce soit, par la consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés de Dieu. » Je crains que les tentatives de certains de nos chers amis de réconforter les autres n’aient l’effet inverse. Par exemple : Si je souffre, ce n’est pas un grand réconfort quand on me dit sans ménagement : « À quoi t’attendais-tu ? Tu savais que tu allais avoir des épreuves, n’est-ce pas ? » Bien sûr, cela est vrai ; mais ce n’est pas très réconfortant. Il vaudrait mieux dire : « Je suis sûr que le Seigneur t’aime et qu’Il a en tête quelque chose de bon pour toi quand tout cela sera terminé. » Ou peut-être : « N’oublie pas qu’Il ne permettra pas d’épreuves au-delà de ce que tu peux supporter. » Ou peut-être, tout simplement : « Je suis vraiment désolé. Comment puis-je t’aider ? » De telles déclarations sont à la fois vraies et réconfortantes.

Parfois, nous pouvons montrer notre amour pour nos frères d’une manière matérielle. Nous disposons de nombreux biens de ce monde, et l’un des membres du peuple du Seigneur est dans le besoin, c’est notre privilège de l’aider. Cela démontre l’amour d’une manière très tangible et pratique. 1 Jean 3 : 17 (Diaglott) dit : « Mais si quelqu’un a les biens de ce monde, s’il voit son frère dans le besoin, et s’il lui ferme ses compassions, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? »

Mais il y a l’autre côté de la médaille. Nous pouvons aussi montrer notre amour pour nos frères en nous aidant nous-mêmes autant que possible : en n’étant pas un fardeau pour nos frères. L’amour est un désir désintéressé de faire du bien aux autres ; par conséquent, nous devrions préférer aider nos frères, plutôt que de leur faire porter notre fardeau. Actes 20 : 35 dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». Paul dit, en Galates 6 : 2 (Darby) : « Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ. » Mais il ajoute au verset 5 : « car chacun portera son propre fardeau. »

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères, réalisant qu’ils sont imparfaits, comme nous, en exerçant la grâce de la longanimité chrétienne les uns envers les autres. Comme Paul le dit en Éphésiens 4 : 1, 2 : « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés, avec toute humilité et douceur, avec longanimité, vous supportant l’un l’autre dans l’amour ». Si tous étaient parfaits dans la chair, il n’y aurait aucune occasion pour exercer cette grâce.

Mais il peut y avoir des moments où il est nécessaire d’énoncer quelques vérités claires à ceux qui commettent des fautes ; à ceux qui, pour un temps, permettent aux faiblesses de leur chair déchue d’interférer avec leur bien-être de Nouvelles Créatures, ou avec le bien-être des autres. Dans de telles situations, nous pouvons montrer notre amour en parlant avec bonté et en étant conscients de nos propres faiblesses, afin que, comme Paul l’a dit en Éphésiens 4 : 15 : « professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ ». Mais il y a de nombreuses fois où nous pourrons mieux montrer notre amour pour un frère égaré en ignorant silencieusement ses fautes involontaires, attendant patiemment que le Seigneur Lui-même inflige la correction en son temps et à sa manière, plutôt que de troubler la paix de l’Église, le Seigneur considérera cette attitude comme endurée pour l’amour de son corps. Quels que soient nos efforts, il sera toujours vrai, tant que nous serons dans la chair, que nous commettrons parfois des offenses. Jacques 3 : 2 (Darby) dit : « Nous faillissons tous à plusieurs égards ». Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en oubliant et en pardonnant.

Des divergences d’opinion exprimées avec sincérité apparaîtront entre nous et d’autres frères. Si on laisse libre cours à cette tendance, elle peut devenir une source de conflit. Mais nous pouvons montrer notre amour pour nos frères et pour l’Église en faisant tous les efforts raisonnables pour éviter d’exprimer des divergences d’opinion sur des points non essentiels — sur des points dont l’expérience nous a montré qu’ils engendrent des querelles. Nous devrions plutôt chercher humblement à suivre l’avertissement de Paul en 2 Corinthiens 13 : 11 : « Ayez un même sentiment, vivez en paix ».

Tout service que nous rendons aux frères, qu’il soit spirituel ou matériel, nous devons le faire de tout notre cœur, comme pour le Seigneur, car il est écrit en Colossiens 3 : 23, 24 : « Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l’héritage, vous servez le Seigneur Christ. » Nous pouvons montrer notre amour pour les frères en considérant que notre plus grand honneur ici-bas est de servir ceux qui appartiennent au Seigneur. Et nous ne devrions pas être trop difficiles quant à la nature de ce service. Nous devrions être prêts à servir tant dans une position modeste que dans une position plus en vue. Jésus a dit en Matthieu 20 : 27, 28 : « Quiconque voudra être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave ; de même que le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs. »

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères, en faisant ce que nous pouvons pour nous édifier les uns les autres dans notre très sainte foi (Jude 20 ; 1 Thessaloniciens 5 : 11), en « nous incitant mutuellement à l’amour et aux bonnes œuvres ». Notre amour envers les frères du Seigneur doit être digne, simple, pur, et ne s’exprimer que par des manifestations qui conviennent entre frères. Cet amour, lorsqu’il sera pleinement développé, se réjouira davantage des honneurs rendus à autrui que des honneurs rendus à soi-même. Comme l’Apôtre l’exprime en Romains 12 : 10 (Darby) : « Quant à l’amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; quant à l’honneur, étant les premiers à le rendre aux autres. »

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en tenant compte des particularités individuelles de tempérament. Nous ne devons pas accorder les honneurs à ceux qui en seraient blessés. Mais, d’un autre côté, nous devons veiller à ce que les personnes effacées et modestes reçoivent les opportunités et la reconnaissance qui leur sont dues. En aimant les frères de cette manière, nous ne devons pas, comme le dit 1 Jean 3 : 18, aimer « en paroles, et avec la langue, mais en actions et avec vérité ». Le désir de bénir les frères du Seigneur par tous les moyens en notre possession devrait devenir le but principal de notre vie. C’est ainsi que nous serons comme Jésus, comme il est écrit en 1 Jean 3 : 16 : « … Il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. »

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en aidant, par le précepte et l’exemple, ceux qui manquent de courage, ceux qui ont peu progressé, ceux qui manquent d’assurance, de combativité et d’estime de soi. Nous pouvons aider à se fortifier ceux qui sont faibles spirituellement, en les encourageant à se tenir aux promesses du Seigneur et à se fier à sa providence en leur faveur. Ainsi, comme il est écrit en 1 Thessaloniciens 5 : 14, nous consolerons ceux qui sont découragés et viendrons en aide aux faibles.

Avec des cœurs remplis d’amour pour les frères, nous passerons tellement de temps à nous occuper de nos propres affaires, que nous n’aurons pas le temps de nous mêler des affaires des autres. Ceux qui s’intéressent à des questions qui ne les concernent pas particulièrement négligent peu à peu leurs propres affaires ; et ils (ou elles) deviennent, comme Paul les décrit en 1 Timothée 5 : 13, « non seulement oisives, mais aussi causeuses, se mêlant de tout, disant des choses qui ne conviennent pas. » Les personnes qui agissent ainsi ne se font pas seulement du tort, mais elles jettent aussi l’opprobre sur la cause de Christ. Comme il est écrit en 1 Pierre 4 : 15, le Seigneur ne veut pas que l’un de nous souffre « comme s’ingérant dans les affaires d’autrui ». Si nous sommes tentés de dire à un frère comment il doit s’occuper d’affaires qui ne regardent que lui, nous devrions nous rappeler le conseil de l’Apôtre en 1 Thessaloniciens 4 : 11 (KJV) : « Et que vous étudiez pour être paisible, et pour vous occuper de vos propres affaires ».

Si nous aimons nos frères comme nous le devons, nous ferons de grands efforts pour maîtriser notre langue. Bien sûr, nous ne pourrons pas le faire parfaitement, car Jacques dit en Jacques 3 : 8 : « La langue, aucun homme ne peut la dompter ». Il dit aussi, en Jacques 3 : 2 : « Si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme parfait, capable de tenir tout le corps en bride. » Mais nous devons malgré cela faire des efforts.

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en étant lents à soupçonner le mal chez les uns ou les autres. En fait, nous devrions être très réticents à agir ainsi, en trouvant des excuses dans notre esprit pour expliquer pourquoi un frère a pu dire ou faire quelque chose que nous pensons être contraire à la volonté de Dieu, en lui accordant toujours le bénéfice du doute, en lui attribuant de bonnes motivations, car Paul a dit en 1 Corinthiens 13 : 5 que l’amour « ne soupçonne point le mal. »

Connaissant la faiblesse de notre chair déchue, le Seigneur a prévu une règle permettant de faire obstacle à la diffamation dans l’Église. Elle se trouve en Matthieu 18 : 15, 16 : « Si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le, entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère ; mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que par la bouche de deux ou de trois témoins toute parole soit établie. » Il est difficile de concevoir qu’un frère en Christ puisse faire du mal à un autre, et il est encore plus difficile de croire que l’offensé puisse faire du mal en retour. Mais de telles choses sont arrivées. 1 Thessaloniciens 5 : 15 dit : « Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien. »

Si un frère fait un faux pas, et cause du tort à lui-même et à d’autres dans l’Église, notre esprit envers lui devrait toujours être un esprit d’amour fraternel — pour l’aider à retrouver son équilibre, et sa position auprès du Seigneur ; en tenant compte du fait que nous aussi nous pouvons tomber. Galates 6 : 1 dit : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. » Si nous avons l’occasion de réprimander ou de reprendre un frère, nous devons veiller à ne le faire qu’après avoir fait preuve d’une patience raisonnable. Même dans ce cas, nous devons nous assurer que cela est fait avec amour. Et lorsque le frère se repent, et reconnaît sa faute, nous devrions être comme le père du fils prodigue – lorsque nous voyons le repentant venir dans une attitude d’humilité, nous devrions faire un bout de chemin pour le rencontrer.

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en ne cessant jamais de nous pardonner mutuellement. Rappelons-nous ce que Jésus a dit à Pierre, en Matthieu 18 : 21, 22, lorsqu’il Lui a demandé s’il devait pardonner sept fois à son frère : « Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » Jésus savait qu’au moment où Pierre aurait atteint le point où il serait prêt à pardonner 490 fois à son frère, cela serait devenu une habitude bien ancrée, et il oublierait alors de compter. Oublions, nous aussi, de compter. Le Père céleste nous a certainement pardonné bien plus de 490 fois ; et il nous faudra certainement Lui demander pardon encore bien des fois, avant notre changement.

Nous lisons en 1 Pierre 3 : 8 (KJV) : « Enfin, soyez tous d’une même pensée, ayant compassion l’un envers l’autre, remplis d’amour fraternel »Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères par nos efforts pour maintenir cette unité de l’Esprit. Mais en dépit de nos meilleurs efforts, il est inévitable que certains tomberont, sous les épreuves que le Seigneur permet. Des divisions se produiront. Ceci est conforme à 1 Corinthiens 11 : 19 : « … il faut aussi qu’il y ait des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient manifestes parmi vous. » Mais ne soyons pas la cause de ces divisions. Si elles viennent, laissons-les venir d’une autre source.

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en priant pour eux. Lorsque nous savons qu’ils ont un besoin particulier, nous pouvons nous souvenir d’eux au trône de la grâce, avec précision, par leur nom et les circonstances. Nous sommes assurés en Jacques 5 : 16 qu’une telle prière, si elle est faite avec ferveur, « est très efficace ».

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en apportant une aide financière à l’œuvre dans la vigne du Seigneur, si nous le pouvons. C’est une autre façon pratique et tangible de montrer notre amour ; et cela nous permet de participer réellement et personnellement à l’œuvre du Seigneur.

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en n’étant pas trop rudes avec eux, en n’attendant pas d’eux plus qu’ils ne peuvent donner en retour, en respectant leurs limites.

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères qui occupent des postes d’anciens en évitant de faire quoi que ce soit qui pourrait les blesser en tant que nouvelles créatures. Nous devrions surtout hésiter à faire quoi que ce soit qui puisse amoindrir ou détruire leur ministère. Les anciens sont les bergers du troupeau, et le Seigneur les a établis ainsi. Ils sont des cibles spéciales de l’Adversaire. Le diable aimerait les voir accusés, discrédités et démis de leurs fonctions. Les bergers étant mis à l’écart, il peut entrer et dévorer le troupeau à son aise. 1 Timothée 5 : 19 dit : « Ne reçoit point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou de trois témoins ». Il faut s’en tenir à cette règle.

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en subvenant aux besoins de ceux qui ont une demande légitime auprès de nous. La nouvelle créature doit apprendre qu’elle ne peut pas, dans tous les domaines, faire ce qu’elle préférerait. Nous devons, dans certains domaines, être gouvernés par les obligations de la chair. Et l’une de ces obligations est de prendre soin de ceux que le Seigneur a placés sous notre responsabilité. Nous devons le faire « comme pour le Seigneur », comme si nous le faisions pour Lui. C’est une exigence de notre foi. 1 Timothée 5 : 8 dit : « Mais si quelqu’un n’a pas soin des siens, et spécialement de ceux de sa famille, il a renié la foi et est pire qu’un incrédule. »

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères par notre zèle à rencontrer ceux qui ont la même foi précieuse. Nous sommes comme des charbons ardents qui, s’ils sont séparés, tendent à se refroidir, mais qui, s’ils sont rassemblés, tendent à augmenter la ferveur de toute la masse. Nous sommes encouragés à nous réunir avec ceux qui, comme nous, sont justifiés et consacrés, qui aiment le Seigneur et qui croient au sacrifice de rançon de Christ. De telles réunions aident considérablement à vaincre le monde, et à affermir notre appel et notre élection. Lorsque nous participons à de telles réunions, nous sommes en bonne compagnie, car Jésus a dit en Matthieu 18 : 20 : « Je suis au milieu d’eux ». C’est là que l’échelle de Jacob touche la terre, et le lieu devient, comme Jacob l’a dit en Genèse 28 : 17, « la porte des cieux ». Ainsi, nous pouvons montrer notre amour pour les frères, en « n’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude de faire, mais nous exhortant l’un l’autre, et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher. » – Hébreux 10 : 25.

Le Père céleste a une façon de révéler ceux qui L’aiment le plus. Il rassemble ceux qui ont été engendrés de l’Esprit là où ils peuvent avoir des occasions de se rencontrer, ou d’avoir des contacts. Par l’intérêt qu’ils montrent les uns pour les autres, par les efforts qu’ils font pour être en communion les uns avec les autres, Il voit combien d’Esprit d’Amour ils possèdent pour Lui-même. 1 Jean 4 : 20 l’exprime ainsi : « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère (c’est-à-dire qu’il ne l’aime pas assez pour rechercher une communion personnelle avec lui), c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? »

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères en vivant dans la limite de nos moyens. Le peuple du Seigneur ne doit pas solliciter. Au contraire, il doit être comme il est écrit en Romains 13 : 8 : « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres, a accompli la loi. »

Nous pouvons montrer notre amour pour nos frères, et pour notre Seigneur Jésusen nourrissant les brebis du Seigneur. C’est ce que Jésus a demandé de faire à Pierre, pour prouver son amour. Nourrir les brebis du Seigneur n’est pas seulement le privilège des anciens dans l’Église. Cela peut être fait par n’importe qui, par une conversation spirituelle et profitable, ou à chaque occasion en montrant que nous pensons au Seigneur. Réalisons-nous que Dieu entend, et garde un livre de mémoires de telles conversations ? Que cela nous identifie comme étant les siens ? Malachie 3 : 16, 17 (Martin) dit : « … ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel y a été attentif, et l’a ouï, et on a écrit un livre de mémoires, devant lui ; pour ceux qui craignent l’Éternel, et qui pensent à son Nom. Et ils seront miens, a dit l’Éternel des armées, lorsque je mettrai à part mes plus précieux joyaux … »

Lorsque l’amour opère de ces différentes manières, il a un réel pouvoir. Il apporte la paix dans l’Église, et la paix dans nos esprits. Il érige une barrière contre les attaques de Satan. Il favorise et maintient la saine doctrine. Il nous sanctifie ; il nous rend semblables à Christ et à Dieu. Par cette puissance, Dieu prend, selon 1 Corinthiens 1 : 28, cent quarante-quatre mille choses folles du monde, faibles, viles et méprisées du monde ; ceux qui ne sont rien et à partir de ce rien, Il les développe et les élève au summum de la vie — à la glorieuse Nature Divine. Il s’agit donc d’une puissance très réelle qui agit en nous, une puissance qui est décrite en Colossiens 1 : 11, 12 comme une « … puissance glorieuse… qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. »

Mais quelle que soit la manière dont nous voulons montrer notre amour pour nos frères, et tout ce que nous souhaiterions faire pour les membres du Corps du Seigneur, de ce côté-ci du voile, nous devons le faire rapidement, car ils ne seront pas ici avec nous bien longtemps. Si Marie avait attendu une semaine de plus pour briser le précieux vase d’albâtre et répandre le parfum sur la tête et les pieds du Seigneur (Marc 14 : 3 ; Jean 11 : 2), elle n’aurait plus jamais eu l’occasion de le faire, car Il a été crucifié. Il a été dit : « Ne gardez pas le vase d’albâtre de votre amour et de votre tendresse scellé jusqu’à ce que vos amis soient morts. Les fleurs sur le cercueil ne répandent aucun parfum sur la route pénible de la vie. » Ne tardez donc pas. C’est peut-être notre privilège de faire aujourd’hui le dernier acte de bonté ou de dire aujourd’hui la dernière parole utile à un membre du corps de Christ.

Soumettons-nous plus complètement à cette magnifique puissance de Dieu qui agit en nous et portons beaucoup de ce fruit de l’Esprit Saint, l’amour.

Fr. R.S. SEKLEMIAN (USA)


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