LE TEMPS – SON IMPORTANCE

Listen to this article

Nous possédons tous quelque chose de très précieux, c’est le temps. L’Ecclésiaste, au chapitre 3, versets 1 à 8, montre que Dieu, dans ses arrangements, a donné à l’humanité un temps pour tout, ou comme dit le sage Salomon : « Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux. » – Ecclésiaste 3 : 1.

Cela ne signifie pas que chacun peut se laisser aller à ses penchants naturels. En règle générale, il faut faire un choix, réparti entre les devoirs et les plaisirs de la vie. Quand ces options sont réparties avec intelligence, on peut, dans une certaine mesure, atteindre le bonheur.

Les conséquences du règne du péché et de la mort empêchent malheureusement l’humanité d’utiliser raisonnablement les bénédictions terrestres. Et donc, les occupations de la vie deviennent des tourments, comme il est dit en Ecclésiaste 3 : 10 : « J’ai vu à quelle occupation (peine, effort) Dieu soumet les fils de l’homme. » La Parole de Dieu montre que ce sera pour le bien de la majorité des hommes, quand le plan divin sera entièrement appliqué à l’humanité.

Si le temps est un bien important pour l’homme naturel, c’est d’autant plus le cas pour un enfant de Dieu. Avant que le Royaume ne soit établi pour bénir l’humanité, Dieu, en répandant l’Évangile dans le monde, découvre de temps en temps quelqu’un comprenant la valeur du salut en Jésus-Christ, qui implique que tout ce qu’il possède, appartient légitimement au Seigneur, y compris son temps.

Quand le message du salut est délivré à quelqu’un et qu’il lui est suggéré de s’y intéresser, il répond souvent : « Je n’ai pas le temps d’étudier la Bible. Ma famille, mes affaires, ma présence aux offices religieux publics et un peu de légitime repos me prennent tout le temps dont je dispose. » Parfois, si un sujet sur la Vérité touche une corde sensible, il trouvera peut-être un peu de temps pour étudier la Parole et utilisera les aides que le Seigneur a mises à disposition, de nos jours, de façon si merveilleuse.

La seule façon de « trouver » du temps, pour un homme si occupé, est de le prendre sur sa vie soi-disant si bien remplie. Et, comme le montre l’apôtre, ceux qui ont été attirés par le Père céleste à Jésus et à la consécration, reconnaîtront tôt ou tard, qu’ils ne s’appartiennent pas, mais qu’ils ont été rachetés à un grand prix et que leur temps et tout ce qu’ils possèdent appartiennent au Seigneur. – 1 Corinthiens 6 : 20 ; 7 : 23.

Ceux qui exercent un service raisonnable, en se confiant totalement au Seigneur, en offrant leur « corps comme un sacrifice vivant » (Romains 12 : 1), souhaitent dorénavant utiliser chaque instant, pris sur les devoirs et obligations terrestres, pour les choses spirituelles. Pour cela, ils étudient pour se présenter devant Dieu comme un ouvrier éprouvé, qui « dispense droitement la parole de la vérité. » (2 Timothée 2 : 15). Ils ont même le privilège de délivrer la parole de vie à ceux qui le demandent et qui ont faim et soif de vérité et de justice. – Philippiens 2 : 15, 16.

N’HÉSITE PAS

S’il est vrai que nous pouvons nous approcher du Seigneur à tout âge, il est plus avantageux de le faire tôt dans la vie, avant que les devoirs, les habitudes, les responsabilités familiales et professionnelles pèsent sur notre esprit et notre cœur (Jacques 4 : 8). Nombreux sont ceux qui ont suivi le conseil de l’Ecclésiaste (12 : 3) : « Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse », avant que des tendances mondaines gênantes n’aient émoussé leur sensibilité, et avant d’avoir eu le temps de prendre trop de responsabilités terrestres.

Jésus s’est entièrement consacré au Père céleste étant jeune homme. Dès qu’Il eut atteint l’âge adulte – trente ans d’après la Loi – Il fit cette consécration, pour laquelle Il était venu sur terre et pour la confirmer fidèlement jusqu’à la mort. À partir du Jourdain, Jésus n’avait aucun doute sur ce verset en particulier : « Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d’après ta parole. » (Psaume 119 : 9). Combien il Lui fut nécessaire d’être attentif à la Sainte Parole de Vérité de son Père et à sa puissante influence jusqu’au sacrifice, lorsqu’Il avançait, parfait, sur le pénible chemin étroit du sacrifice, car Il était entouré des imperfections et des tentations de ce présent monde mauvais.

Le prophète confirme que certaines périodes de la vie sont plus appropriées que d’autres, pour se tourner vers Dieu : « Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve ; invoquez-le, tandis qu’il est près. » (Esaïe 55 : 6). Les Saintes Écritures montrent que, bien que le peuple du Seigneur soit conscient que tout ce qu’il possède ne lui appartient plus, et qu’il a lié une alliance de sacrifice avec son Maître pour tout employer à sa gloire et en harmonie avec sa volonté, il constate bientôt que le monde, la chair et le diable sont opposés à ce mode de vie, comme il est dit en Galates 5 : 17 : « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair. »

Les choses de l’Esprit, que nous devons suivre fidèlement, sont opposées aux choses de la chair, ce qui provoque les combats et les victoires indispensables à la Nouvelle Création. Si nous combattons « le bon combat de la foi », nous comprendrons mieux l’espérance proposée dans l’Évangile. – 1 Timothée 6 : 12.

AIE DE LA SAGESSE

« Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le temps. » (Colossiens 4 : 5). Il faut user de sagesse pour racheter le temps et le consacrer aux choses spirituelles. Autrefois, une partie de notre temps était consacré à des intérêts terrestres légitimes : l’épouse, la famille, leur bien-être et leurs besoins. Une partie de notre temps doit toujours leur être dédiée, mais notre consécration au Seigneur veut que nous ne donnions plus autant de temps à nos occupations terrestres. C’est pourquoi, nous devons user d’intelligence, pour savoir comment nous comporter. Pour faire quelque chose, y compris les devoirs chrétiens, il y a des chemins sages et d’autres qui ne le sont pas.

Les Saintes Écritures enseignent : « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. » (Romains 12 : 18). Comportons-nous de façon à provoquer le moins de trouble ou de gêne pour les autres. « Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère (n’importe quel service pour le Seigneur, petit ou grand) ne soit pas un objet de blâme. » (2 Corinthiens 6 : 3). Et encore : « Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors », ceux qui ne sont pas sur le chemin étroit avec nous. – Colossiens 4 : 5.

Souvenons-nous que la sagesse que nous devons employer n’est pas du monde ; c’est une sagesse dominée par l’amour, une sagesse céleste, « premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits. » (Jacques 3 : 17). C’est une sagesse, qui n’occasionne que peu de souffrance, de gêne ou de peine aux autres, une sagesse mesurée et pleine d’égards, que le monde lui-même trouve juste et raisonnable.

Plus nous répondrons tôt dans notre vie à la puissante attirance du Père, pleine de grâce, mieux et plus facile ce sera pour nous de nous donner à Lui, Lui qui a tant fait pour nous. Plus nous commençons tôt, plus nous aurons de temps à consacrer à son service. Certains auront la tentation d’hésiter à se tourner vers le Seigneur, jusqu’à ce que l’occasion soit passée. Oui, les Écritures disent que nombreux seront ceux qui feront partie de cette classe pitoyable. C’est pourquoi : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Car…, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. » – Luc 13 : 24.

Dès que nous entendons l’appel du Seigneur, nous devrions nous empresser d’y répondre. Nombreux seront ceux qui regretteront d’avoir manqué l’occasion de répondre au Haut-Appel. Les Saintes Écritures disent qu’une occasion est donnée à la chrétienté en général de se tourner vers le Seigneur, de s’humilier et de chercher un peu d’instruction et de justice ; c’est ce que pourraient faire les hommes s’ils voulaient sortir de la grande détresse et de la chute des royaumes de ce monde, en obtenant son aide. Mais il n’en sera pas ainsi.

« Oh ! Comme les hommes seraient sages s’ils appliquaient leurs cœurs à comprendre l’œuvre et le plan de l’Éternel ! Alors les royaumes actuels se fondraient insensiblement – réforme sur réforme et liberté sur liberté se suivraient rapidement, et la justice et la vérité l’emporteraient jusqu’à ce que la droiture soit établie sur la terre. Mais c’est ce qu’ils ne feront pas et qu’ils ne peuvent pas faire maintenant dans leur condition déchue ; et ainsi, poussé par l’égoïsme, chacun luttera pour l’emporter, et les royaumes de ce monde se consumeront dans un grand temps de détresse, tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il existe des nations. » (Étude des Écritures, volume 1, version 1978, chapitre XIII, dernier paragraphe).

SOIS FIDÈLE

Les paroles, que Jésus adressa à Jérusalem, sont encore valables aujourd’hui à la fin de l’Âge de l’Évangile : « Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle et dit : Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. » (Luc 19 : 41, 42). Avant la fin de la période actuelle, le Seigneur a longtemps patienté en manifestant sa grâce, mais l’histoire d’Israël donne une image concrète de ce qui se passe aujourd’hui.

La grande ville de Ninive, qui se repentit après la prédication de Jonas et qui fut ainsi protégée de la chute, est une autre illustration de ce qui aurait pu arriver à la chrétienté. Mais les nations soi-disant chrétiennes ont laissé passer le temps de la grâce, et ferment les yeux aux choses qui concernent leur paix. Le temps arrive où on dira : « trop tard ! ». Maintenant, ces choses sont cachées à leurs yeux et « la colère » envers elles sera grande.

Le Seigneur a longtemps été patient à l’égard de la chrétienté en général, et Il se comporte de même face aux expériences individuelles de ceux qui ont répondu à l’appel céleste. Nous citons les paroles du Maître qui démontrent clairement ce trait : « Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler. » – Jean 9 : 4.

Comme il est opportun de travailler durant le jour littéral, particulièrement à l’extérieur, considérant la courte période de trois ans et demi de service qui fut le jour symbolique favorable au Maître pour œuvrer – et personne d’autre que Lui ne savait combien ce temps serait court !

Il était essentiel pour Jésus d’utiliser fidèlement ce temps. Les anciens manuscrits indiquent que notre Seigneur a employé le mot « nous » au lieu de « je ». « … nous accomplissions les œuvres de celui qui m’a envoyé » (Jean 9 : 4 – Nouvelle Bible Segond 2002), cela signifie que nos occasions favorables de servir pourraient aussi cesser. Nous devons donc travailler le plus possible, grâce aux bénédictions reçues, avec le temps dont nous disposons et que nous consacrons à notre Seigneur.

Le Seigneur nous exhorte ainsi : « Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. » – Jean 12 : 35, 36.

LE TEMPS EST COURT

L’apôtre Paul disait de son temps : « La nuit est avancée, le jour approche » (Romains 13 : 12) ; c’est d’autant plus vrai aujourd’hui, pour nous qui vivons à l’aurore du Royaume millénaire de Jésus-Christ. Paul dit encore : « Cela importe d’autant plus que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil (un esprit de somnolence peut nous atteindre), car maintenant le salut (notre délivrance et notre élévation dans la première résurrection) est plus près de nous que lorsque nous avons cru. » (Romains 13 : 11). Certainement, plus nous approchons du terme, plus nous devrions nous efforcer d’être attentifs, pour apprécier nos privilèges actuels au service du Seigneur et employer nos forces pour faire tout ce que nos mains trouvent à faire.

L’approbation ou la réprobation, à la fin de notre parcours, dépendent de ce que nous aurons fait ou pas à son service, selon nos possibilités, et si nous avons essayé de coopérer avec Lui ou non, pour que l’œuvre sanctifiée de la grâce s’accomplisse avec succès. Faisons comme Paul nous y exhorte : « rachetons le temps », employons-le de la manière la plus sage, en le déduisant de nos occupations plus ou moins utiles pour le consacrer à des activités spirituelles qui soient profitables à nous et aux autres.

Les propos que l’apôtre Paul adresse aux frères de l’Église d’Éphèse, au sujet des choses déraisonnables et inutiles avec lesquelles ils perdaient leur temps autrefois, ces propos sont tout aussi efficaces et pertinents pour le peuple du Seigneur d’aujourd’hui. Il dit en substance : « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés », certains volontairement et d’autres par ignorance. Vous avez avancé sur le chemin de l’actuel ordre des choses, le chemin de l’égoïsme sur lequel lutte la majorité des gens pour satisfaire leurs desseins personnels. (Voir Éphésiens 2 : 1-6). Puis vint un temps, où vous fûtes relevés de cet état désespéré. Vous n’avez pas atteint ce but par vos propres moyens, mais c’est la richesse de la grâce de Dieu qui permit à Christ de réunir tous ceux qui L’avaient offensé et de leur pardonner. C’est aussi par son grand amour, qu’Il accueille ceux qui souhaitent abandonner la voie du péché, malgré les difficultés, et revenir en harmonie avec Lui.

Les bénédictions, que Dieu a prévues pour les élus, ne consistent pas seulement à les réconcilier avec Lui ni à couvrir toutes leurs actions condamnables passées, mais aussi à leur attribuer grâce sur grâce. Car Dieu « nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ », en nous accordant le même espoir céleste par son esprit, qu’Il a donné à notre Maître. – Éphésiens 2 : 6.

En pensant à la grâce libre et imméritée qui nous a été accordée en Christ, employons notre temps et tout ce que nous possédons à la gloire de Dieu. Notre vie actuelle, ses occasions de servir, mélangées avec « de légères afflictions », sont « un court instant », comparées aux éternelles bénédictions dont nous bénéficierons dans la maison du Père, de l’autre côté du voile. Que par notre foi, nous puissions saisir « au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » !

TA [Tagesanbruch : Aurore] – février 1976