DISCUSSIONS DE TABLE PROFITABLES Luc 14 : 7-24

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DISCUSSIONS DE TABLE PROFITABLES

Luc 14 : 7-24

« Quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé » – verset 11.

Un nombre considérable de chrétiens avancés, des Étudiants de la Bible, ont récemment, d’une manière informelle, pris l’habitude d’avoir des discussions bibliques durant le repas. Nous en connaissons un grand nombre qui trouvent cela profitable. Partager de la nourriture spirituelle, tout en consommant la nourriture matérielle, est assez approprié. Élever l’esprit au-dessus des choses de ce monde pour considérer les choses spirituelles est avantageux dans tous les cas. Nous voyons que c’était une coutume de Jésus.

La leçon d’aujourd’hui nous représente notre Maître, invité à la table d’un éminent pharisien, parlant d’une manière qui aurait été inconvenante à tout autre que Lui. Par une parabole Il critiqua les convives rassemblés, parce qu’Il remarqua qu’ils recherchaient égoïstement les places d’honneur, et parce qu’Il voulait leur montrer ce que cet esprit égoïste avait à voir avec le développement de leur caractère et leur aptitude ou non à obtenir les honneurs du Royaume qu’ils espéraient.

Étant conviés à une réception publique, ils auraient dû prendre humblement des places modestes et discrètes, ne sachant pas combien de convives pourraient être considérés par l’hôte comme plus dignes qu’eux. Ainsi, si l’hôte les remarquait à une place trop humble, il pouvait, s’’il le désirait, leur demander de prendre une place plus importante. Ainsi ils seraient honorés et cet honneur leur serait accordé de manière appropriée ; tandis qu’en prenant une place d’honneur, sans y avoir été invités, ils encourraient tout au moins le risque de déplaire à l’hôte ou encore d’être priés de changer pour une place inférieure, tandis que la place d’honneur serait donnée à un autre qui serait considéré comme plus digne, ce qui serait un certain déshonneur.

Le Maître déclara que ce principe est appliqué par Lui et par le Père ; c’est-à-dire que « quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé » (Luc 14 : 11). Les apôtres avancent le même principe : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jacques 4 : 6) ; « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable » – 1 Pierre 5 : 6.

L’idée est que les égoïstes et les esprits hautains ne peuvent se voir confier une haute position par le Seigneur. Avec un tel esprit, ils pourraient se nuire à eux-mêmes et à sa cause. Au contraire, Il recherche les humbles d’esprit dont l’exaltation ne pourra les corrompre, ni les mettre en danger de dévier dans l’œuvre à laquelle toute la classe du Royaume est appelée.

Se tournant vers son hôte, Il le complimenta en quelque sorte, disant : « Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’ils ne t’invitent à leur tour et qu’on ne te rende la pareille. Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux de ce qu’ils ne peuvent pas te rendre la pareille ; car elle te sera rendue à la résurrection des justes. » – Luc 14 : 12-14.

Le Pharisien avait fait quelque chose de très semblable en invitant Jésus, et probablement ses disciples, à dîner. Il savait bien qu’ils étaient pauvres, et qu’ils ne seraient pas en mesure de l’inviter en retour. Il est probable que les paroles du Maître ont été un réconfort pour lui. Quoi qu’il en soit, elles mirent en avant un principe important qui devrait être admis de tous, riches ou pauvres : si nous obtenons notre récompense pour nos bonnes actions dans la vie présente, comment pourrions-nous avoir quelque chose en retour dans le futur ?

Suivons donc les instructions du Maître et cherchons à faire le bien à ceux qui ne peuvent nous rendre cette faveur, étant assurés que Dieu appréciera ces choses faites par amour de la miséricorde et de la justice, et les récompensera de manière appropriée. Nous ne comprenons pas que le Maître voulait dire qu’il n’est pas bon de recevoir des amis, des voisins ou des parents qui pourraient nous inviter en retour, mais nous ne devrions pas penser qu’en faisant cela nous amassons un trésor dans le ciel.

Il y avait davantage de raisons d’appeler les pauvres, les boiteux, les estropiés, à l’époque de Jésus, que maintenant. Aujourd’hui, d’un commun accord, les gens civilisés reconnaissent avoir un devoir envers les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles. Il y a des instituts qui leur sont ouverts, financés par les fonds publics, par les impôts. Quiconque participe financièrement de bon cœur à aider les pauvres de cette manière fait quelque chose qui, aux yeux de Dieu, est méritoire. Mais celui qui paye ses impôts uniquement par obligation, sans considération, ne mérite manifestement aucune rétribution. Cependant, toutes ces institutions devraient être gérées de manière à assurer un confort raisonnable et être appropriées pour nous ou nos proches, s’il se trouvait que nous soyons dans le besoin.

Dans ces conditions il serait presque mal de ne pas coopérer à ces dispositions, de les refuser et de s’attendre à une aide privée, de la part de ses amis ou de sa famille, d’un coût supplémentaire aux impôts qu’ils paient. Tout dans la Parole de Dieu semble inculquer l’esprit de justice en premier lieu, et l’esprit d’amour, de gentillesse et de sympathie au-delà de la justice. Mais cela devrait être volontaire et non forcé, l’indication de la mesure de Saint Esprit que nous possédons.

LE GRAND FESTIN DE DIEU

L’un des convives, après avoir entendu les paroles de Jésus, fit remarquer que ce serait une chose bénie que d’avoir part au grand festin par lequel le Royaume de Dieu sera inauguré. Jésus profita de cette parole et prêcha un autre sermon par le biais d’une parabole. Comme à son habitude, la parabole concernait le Royaume de Dieu :

« Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens. A l’heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés: Venez, car tout est déjà prêt. Mais tous unanimement se mirent à s’excuser. Le premier lui dit : J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne puis aller. Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur : Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. » – Luc 14 :16 – 21.

La signification de la parabole ne doit pas être recherchée bien loin. Dieu avait en effet pourvu un grand festin. Longtemps auparavant, Dieu avait fait connaître à la nation juive qu’au temps voulu, l’accès à une merveilleuse bénédiction leur serait ouvert : le privilège de devenir membres du Royaume de Dieu, y participant avec le Messie. Pourtant, quand Jésus apparut, et que le temps pour mettre en place le festin fut venu, les conviés négligèrent l’invitation.

Jésus et ses disciples annonçaient déjà depuis un certain temps que le Royaume des cieux était proche, et que tous ceux qui croyaient devaient se hâter de s’y associer – de venir au festin – afin d’obtenir une part de bénédiction. Mais les conviés étaient imbus d’eux-mêmes, cupides, aimant l’argent. Lorsqu’ils entendirent le message du Royaume, ils dirent qu’ils étaient trop occupés par leurs projets mondains. C’est ainsi qu’ils méprisèrent l’invitation de Dieu qui leur était présentée par Jésus et les Apôtres.

Ceux qui furent spécialement invités étaient ceux qui prétendaient expressément être le « peuple saint » – les Pharisiens et les Docteurs de la Loi. Dans la parabole, le rejet de ceux qui avaient initialement été invités étendit l’invitation à d’autres dans les rues et les ruelles de la ville. Cela signifie que l’Évangile fut prêché aux pauvres. Les publicains et les pécheurs furent reçus par notre Seigneur, enseignés au sujet du Royaume et invités à abandonner leurs pratiques pécheresses et mauvaises, afin de recevoir le pardon des péchés et devenir participants comme héritiers de la promesse de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ leur Rédempteur.

Pratiquement tous les enseignements de Jésus et de ses disciples, jusqu’à la Pentecôte et par la suite, étaient adressés aux pauvres d’Israël : les publicains et les pécheurs. L’accusation portée contre notre Seigneur par les pharisiens qui L’avaient rejeté, c’était qu’Il recevait les pécheurs et mangeait avec eux.

LE GRAND FESTIN REPRESENTE DE RICHES BÉNÉDICTIONS

Le grand festin de la parabole représente figurativement les riches bénédictions de la providence divine pour l’Église : la connaissance de la Vérité, la justification (du péché), l’engendrement du Saint Esprit, le privilège de s’approprier les excessivement grandes et précieuses promesses de la Parole de Dieu. Tout ceci constitue le grand festin que le Seigneur a apprêté durant dix-huit siècles (NDLR : écrit en 1914), et auquel Il a invité, appelé, certains. Les pharisiens, les « lumières religieuses », les représentants de Moïse furent d’abord invités, et ensuite les pauvres, les pécheurs, les faibles, les rejetés d’Israël, la classe du fils prodigue.

Un certain nombre de cette dernière catégorie vinrent, mais ils ne furent pas assez nombreux pour remplir les places prévues. En d’autres mots, il n’y avait pas assez de juifs qui étaient de « véritables Israélites », acceptables aux yeux de Dieu, pour compléter le nombre prédestiné de l’Église élue. C’est pour cela que le Maître envoya ses serviteurs une troisième fois, disant qu’ils devaient aller en dehors de la ville, dans les chemins et le long des haies, pressant quiconque à entrer, afin que sa maison soit remplie, et qu’aucun siège ne demeure vacant.

Cela s’applique bien évidemment à l’envoi de l’Évangile aux païens. Durant dix-huit siècles, le message a été répandu dans les chemins et le long des haies (Luc 14 : 23), appelant et invitant, attirant ceux qui ont des oreilles pour entendre et un cœur propice. Au total, ils ne formeront pas un groupe important. Ce ne seront pas les nombreux grands de ce monde. L’Apôtre écrit : « Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes » (1 Corinthiens 1 : 26, 27) et « Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » – Jacques 2 : 5.

Au final, le nombre complet défini par le grand Maître de maison aura été appelé, accepté et trouvé digne par Christ d’avoir une place à la table, c’est-à-dire à prendre part au grand festin. Ce sera le festin des noces, en honneur du mariage de l’Agneau, après que son épouse se soit préparée (Apocalypse 19 : 7-9). À ce festin, nous en sommes assurés, il y aura une compagnie secondaire qui n’aura pas été trouvée digne de faire partie de la classe de l’Épouse. Ces membres sont figurativement représentés comme les demoiselles d’honneur, la classe de la Grande Multitude ; car après le récit du rassemblement de l’Épouse, nous avons le message du Seigneur à ceux qui ultérieurement sont délivrés de Babylone, disant : « Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de L’Agneau » – verset 9.

Vous pouvez vous imaginer les honneurs et les joies de ce merveilleux banquet ! L’arôme des bonnes choses à venir nous atteint déjà dans l’antichambre avant que nous entrions dans la salle du banquet. Ces odeurs nous parviennent par le biais des excessivement grandes et précieuses promesses de la Parole de Dieu, nous assurant de sa fidélité quant aux choses que « l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme », mais que « Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment » par-dessus tout. – 1 Corinthiens 2 : 9.

Ceux qui étaient initialement conviés ne goûteront pas de ce souper, quoique, Dieu merci ! la providence divine a arrangé un autre banquet qui, durant le Royaume, sera disposé pour toutes les nations, tribus, langues et peuples – « Un festin de mets succulents » – Esaïe 25 : 6-8.

WT1914 p5414