« Ayant un grand sacrificateur (établi) sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi… » – Hébreux 10 : 21, 22 (DARBY).
L’Apôtre Paul attire ici l’attention de l’Église, et particulièrement de ceux qui sont familiers avec les arrangements judaïques d’alors, sur le fait que la sacrificature Aaronique était seulement une sacrificature typique désignée pour un temps afin d’illustrer de plus grandes choses, que le véritable Plan de Dieu ne devait pas être accompli par la sacrificature Aaronique tirée de la maison de Lévi, et que les sacrifices des taureaux et des boucs ne pouvaient pas enlever les péchés. Mais, que d’année en année, cet arrangement protégeait simplement le peuple typique de Dieu – ils étaient typiquement couverts – au travers de leur alliance. L’Apôtre indique qu’il fallait une plus grande sacrificature, selon l’ordre de Melchisédek ; que notre Seigneur soit la Tête de cette sacrificature, et que l’Église de l’âge de l’Évangile en compose les membres, les sous-sacrificateurs. Puis, il demande : « Pourquoi était-il nécessaire qu’il y ait une sacrificature meilleure que celle que Dieu avait donnée en Aaron et en ses fils ? » La réponse est qu’ils étaient pécheurs, et qu’ils ne pouvaient jamais réellement annuler le péché ; et que le sang de ces animaux n’avait pas de réel mérite. Ces sacrificateurs, eux-mêmes, ne sont jamais réellement revenus dans la faveur de Dieu. Ils avaient simplement accès au Saint et au Très-Saint typiques.
Mais maintenant, nous avons Christ comme Tête de ce nouvel ordre de sacrificature ; prenons bien conscience de notre position comme sous-sacrificateurs de cet ordre. Notre Souverain Sacrificateur est entré dans le véritable Très-Saint. La preuve nous a été donnée lorsque la bénédiction de la Pentecôte a montré que le Père était pleinement satisfait du sacrifice accompli par notre Seigneur, et que tout était alors prêt pour nous permettre aussi de nous approcher de Dieu, de prendre part aux expériences de notre Rédempteur, pour que nous puissions ensuite aller vers Lui au-delà du voile et prendre part à sa gloire. Voyant que Dieu a pris toutes ces merveilleuses dispositions, et qu’Il nous a acceptés en tant que maison de Dieu pour prendre la place de la maison d’Aaron – une maison de beaucoup supérieure – entrons dans le véritable Saint et dans le véritable Très-Saint, « avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi. »
Les sous-sacrificateurs avaient le droit d’entrer dans le Saint, et après le Jour de Réconciliation dans le Très-Saint. Tous ceux qui, durant cet Age de l’Evangile, se sont consacrés à Dieu et ont été engendrés de l’Esprit, sont dans le premier Saint. Aaron et ses fils étaient un type de la véritable sacrificature ; mais nous ne sommes pas de l’ordre d’Aaron ; nous ne sommes pas membres de la sacrificature Aaronique, mais de la sacrificature selon l’ordre de Melchisédek, sous (l’autorité de) son grand Souverain Sacrificateur. « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » – 1 Pierre 2 : 9.
Approchons-nous avec un cœur sincère
Une fois que nous avons confiance dans le fait que Dieu a préparé cet arrangement, que nous franchissons avec confiance les étapes adéquates, que nous avons présenté nos corps en sacrifices vivants, que nous sommes passés par la consécration antitypique, et que nous avons reçu l’engendrement du Saint Esprit, alors commençons immédiatement le travail du nouvel ordre de sacrificature. Il y a des choses merveilleuses à accomplir : prenons-y pleinement part avec Lui – devenons pleinement des participants dans cette œuvre – dans tout ce que Dieu attend de nous. Approchons-nous toutefois avec des cœurs sincères, en réalisant combien nos bénédictions sont merveilleuses, combien la disposition d’être couverts par le mérite de notre Sauveur est précieuse. Soyons fidèles et loyaux à cette alliance dans laquelle nous sommes entrés avec Dieu.
L’appel de Dieu sous cette alliance est le suivant : « Rassemblez-moi mes fidèles, qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice ! » (Psaume 50 : 5). Cet appel, ou invitation, est d’actualité durant tout l’Age de l’Évangile. Et tous les saints, tous ceux qui sont entrés sous cette alliance, ont le privilège de prendre part au sacrifice de Christ et de coopérer avec Lui.
Approchons-nous donc en pleine assurance de foi, dans le sens que nous ne devons avoir aucun doute sur le fait que les promesses de Dieu sont véritables et pour nous. Le monde ne voit aucune raison de se sacrifier dans la vie présente, et il nous considère comme fous à longueur de temps, comme le dit l’Apôtre. Mais néanmoins, en pleine assurance de foi, avançons ! Avançons avec loyauté jusqu’à la fin de notre course, jusqu’à ce que nous soyons unis à notre grand Souverain Sacrificateur, et que nous entrions dans son repos !
Oints en Lui
L’onction du souverain sacrificateur dans le type représentait l’arrangement divin permettant de servir. Ainsi, Aaron a été oint de Dieu. L’Apôtre Paul dit que « Nul ne s’attribue cette dignité, s’il n’est appelé de Dieu, comme le fut Aaron » (Hébreux 5 : 4). Même Christ ne s’est pas approprié cet honneur. Dieu L’a désigné en disant, « Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek » (Hébreux 5 : 4-6). Dieu était en relation directe avec le Seigneur Jésus-Christ. Lui seul était agréable à Dieu. Dieu a accordé la pleine mesure de son Saint Esprit à notre Seigneur. Jésus Lui-même nous dit que Dieu ne Lui a pas donné son Esprit avec mesure, parce qu’Il pouvait recevoir la pleine mesure du Saint Esprit. Ceux qui sont au nombre de ses membres ne peuvent recevoir une pleine mesure du Saint Esprit, à cause de leur imperfection. L’homme moins déchu peut recevoir beaucoup de l’Esprit et l’homme plus déchu peut en recevoir moins.
Lorsque Christ parut pour nous devant Dieu et appliqua son mérite en faveur de ceux qui désirent s’offrir eux-mêmes pour devenir membres de son Corps, afin de Lui être associés dans l’œuvre du Royaume glorieux, Il reçut l’approbation et le consentement divins, ce qui s’est manifesté par l’engendrement du Saint Esprit de ceux qui s’étaient consacrés, le Saint Esprit ayant été donné la première fois à la Pentecôte. L’Apôtre Pierre dit que Dieu a accompli sa promesse vis-à-vis de Jésus en Lui accordant le Saint Esprit, pour qu’il soit répandu sur ses disciples (Actes 2 : 33). Le Saint Esprit vient du Père, par le Fils.
Il n’était pas nécessaire que le Père céleste répande son Esprit Saint sur chaque membre du Corps, individuellement. Nous comprenons que l’image donnée dans le type est tout-à-fait complète. Le Saint Esprit étant répandu sur la Tête du Grand Souverain Sacrificateur et coulant sur ses vêtements, tout son corps se trouve ainsi oint. Nous recevons tous notre part de l’onction lorsque nous intégrons le corps, sous la robe.
Une pleine assurance basée sur la connaissance
S’adressant à ceux qui ont le privilège de s’approcher de Dieu par la prière, l’Apôtre dit : « Approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi » (Hébreux 10 : 22). Il parle à ceux de la classe de la maison de Dieu. L’Israël naturel faisait aussi partie de la maison de Dieu, mais ils étaient serviteurs. Les serviteurs appartiennent bien entendu à la maison mais pas de la même manière que les enfants. Il nous est dit que Moïse était fidèle comme serviteur sur sa maison, mais que l’Eglise de Christ est une maison de fils, et que Christ est la Tête de cette maison. C’est cette maison de fils qui peut s’approcher de Dieu. L’assurance avec laquelle ceux-ci peuvent s’approcher convenablement dépend de certaines conditions qui nous sont données ici. Ils doivent avoir un cœur sincère, sans hypocrisie. Ceux-là doivent avoir une pleine loyauté de cœur ; ils doivent montrer pleinement qu’ils pensaient ce qu’ils disaient lorsqu’ils ont donné leurs vies à Dieu. Ensuite, ils peuvent s’approcher du Seigneur dans une sainte hardiesse, en pleine assurance de foi. Tous les pas franchis par le véritable peuple de Dieu sont des pas de la foi, quant à sa sollicitude. Mais la pleine assurance de foi est mise en contraste avec une foi moindre. Une foi partielle va nous attirer quelque peu vers Dieu. Une foi forte nous rapprochera davantage. Mais une pleine assurance de foi, c’est une foi qui, si elle est maintenue, nous conduira à être des « plus que vainqueurs » et fera finalement de nous des membres à part entière de la Sacrificature Royale – dans la gloire.
Cette pleine assurance de foi ne peut être atteinte en un seul jour. Elle requiert nombre d’informations. Et Dieu les a fournies en nous instruisant dans sa Parole sur ce que Christ a fait pour nous, et sur ce qu’Il souhaite encore faire ; pourquoi Il est mort pour nous, etc. Tout cela nous est fourni comme base pour notre foi. Ensuite, pour fortifier notre foi encore davantage, nous avons toutes les excessivement grandes et précieuses promesses, ainsi que ses providences quotidiennes à notre égard. Ainsi, cette classe pleinement consacrée peut s’approcher davantage, et avoir la pleine assurance qu’elle pourra obtenir toutes les glorieuses choses auxquelles Dieu l’a invitée – être héritière de Dieu et cohéritière avec Jésus-Christ notre Seigneur « pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir. » – 1 Pierre 1 : 4.
Une pleine assurance nécessaire à l’approbation de Dieu
L’Apôtre donne à entendre que sans cette pleine assurance de foi, l’enfant de Dieu ne peut s’approcher de Lui. Seuls ceux qui ont confiance dans le Père, comme un enfant a confiance en ses parents terrestres, peuvent s’attendre à bien progresser sur le chemin étroit et avoir le courage et la confiance qui sont le privilège de tous ceux qui Lui appartiennent, et sans lesquels on ne peut avoir une paix parfaite et le repos du cœur promis. « Qu’il vous soit fait selon votre foi » (Matthieu 9 : 29), telle est la promesse. Le désir de s’approcher de plus en plus de Dieu doit être présent dans notre cœur ; autrement, nous n’arriverons pas à avancer et à atteindre nos prérogatives en Christ. Un tel désir est une manifestation de notre faim et de notre soif de justice, que le Seigneur s’attend à voir en nous avant d’accomplir son engagement de nous combler de ses biens.
Il y a certaines conditions définies et spécifiées dans la Parole, nécessaires pour progresser continuellement dans ce domaine. De même que nous ne pouvons nous approcher du Seigneur sans une pleine assurance, ainsi, nous ne pouvons avoir l’assurance sans que nos cœurs soient « purifiés d’une mauvaise conscience » (Hébreux 10 : 22), ou conscients du mal, car, comme l’Apôtre le dit, « Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. » (1 Jean 3 : 20). Nous pouvons être sûrs que si notre course, comme Nouvelles Créatures en Christ, est condamnée par notre propre conscience, alors elle sera aussi condamnée par Dieu.
C’est pourquoi, si l’enfant de Dieu veut s’approcher très près et avoir continuellement le sourire béni de l’approbation du Père, alors il doit chercher à avoir une conscience sans reproche envers Dieu et envers les hommes – une conscience qui peut dire sincèrement : Je m’efforce de faire ce qui est agréable à Dieu, ce qui est en pleine harmonie avec mon alliance de sacrifice ; je m’efforce aussi de faire ce qui aurait précisément l’approbation des hommes justes. Rien de moins que cela ne serait convenable de la part de ceux qui se sont consacrés pour être membres de la Sacrificature Royale, que de sacrifier leur vie au service du Seigneur afin de régner avec Lui.
Cause et remède du manque de foi
Celui qui a commencé une bonne œuvre en nous est capable et désireux de l’accomplir (Philippiens 1 : 6). Mais comparativement, combien peu d’enfants de Dieu ont cette « pleine assurance de foi » qui est notre privilège glorieux ! Combien peu peuvent dire : « Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours. » (Psaume 23 : 6). Certainement, par la grâce de Dieu, j’obtiendrai finalement le royaume céleste et les choses glorieuses qu’Il a promises à ceux qui L’aiment. Les rares qui puissent être en accord avec l’apôtre Paul et le prophète David quant à leurs expressions de confiance, ont une grande joie intérieure, une grande bénédiction, un grand repos du cœur que nul autre ne possède.
On peut se demander pourquoi le nombre de ceux qui entrent dans le repos de la foi est si petit. Quels sont les obstacles pour les autres, et comment ces obstacles peuvent-ils être écartés ? Comment chacun des enfants de Dieu peut-il pleinement jouir de son patrimoine béni ? Beaucoup disent, ou le pensent, même s’ils ne le disent pas : « Oh, si je pouvais être sûr que Dieu m’accorde sa bonté et sa miséricorde jusqu’à la fin ! Oh, si je pouvais me débarrasser de mes doutes à gagner le Royaume, et être finalement plus que vainqueur » !
Quel est le problème ? Pourquoi n’ont-ils pas « la pleine assurance de foi » de leur acceptation ? Nous répondons que l’obstacle est un manque de confiance en Dieu ; et une telle carence ne Lui est pas agréable, car « sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11 : 6). De plus, ce manque de foi est un obstacle permanent à leur victoire ; comme il est écrit : « La victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi » (1 Jean 5 : 4). Le chrétien qui n’a pas le bouclier de la foi, et qui plus est un grand bouclier, est constamment désavantagé face à l’Adversaire et à toutes les armées du mal.
Alors, que celui qui se rend compte qu’il a des manquements en ce domaine prie avec ferveur, comme les Apôtres jadis : « Seigneur, augmente-nous la foi ! » (Luc 17 : 5). Et ensuite, agissant en harmonie avec cette prière, qu’il cultive une telle foi dans son cœur. (1) Qu’il rafraîchisse continuellement sa mémoire avec les précieuses promesses de la Parole, jusqu’à ce qu’elles lui soient tout à fait familières. (2) Qu’il cherche de plus en plus à se souvenir qu’ayant fait alliance avec le Seigneur, ces promesses lui appartiennent ; et qu’il s’en réclame dans son cœur et avec ses lèvres devant le trône de grâce, avec reconnaissance. Qu’il les revendique dans ses pensées et dans ses entretiens sur les choses saintes avec les frères.
Lorsque surviennent les épreuves ou les difficultés, il devrait se remémorer ces précieuses promesses, se souvenant qu’elles lui appartiennent, parce que Dieu a donné ces promesses à ceux qui L’aiment et ont fait une alliance avec Lui par le sacrifice. (Psaume 50 : 5 ; Malachie 3 : 17). Il devrait prendre la résolution que dorénavant, il aura une confiance implicite dans la Parole de son Père céleste. Si quelque apparente adversité le frappe, qu’il se souvienne de la promesse : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8 : 28). Qu’il soit assuré que ce semblant d’accident n’aurait pu se produire si Dieu n’avait pas vu en celui-ci un moyen d’apprendre une leçon nécessaire ou d’obtenir une bénédiction.
N’oublions jamais que Celui qui a commencé cette bonne œuvre en nous ne change jamais, et que si nous gardons nos cœurs en harmonie avec Lui, si notre foi demeure ferme et pure dans la grande réconciliation faite pour nos péchés, et si nous renouvelons continuellement notre consécration à Lui, maintenant notre tout sur l’autel du sacrifice, laissant au Seigneur le soin de le consumer à sa façon, ne recherchant pas notre propre volonté, notre propre chemin, mais seulement sa volonté, alors nous avons toutes raisons d’avoir une pleine confiance que cette bonne œuvre s’accomplira en nous, que nous pourrons entrer avec joie dans le Royaume éternel de notre Seigneur, et que nous entendrons ses paroles bénies d’approbation : « C’est bien, bon et fidèle serviteur. » – Matthieu 25 : 21, 23.
WT1914 p5424