LE FIGUIER STÉRILE ET LE TEMPLE PROFANÉ

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Marc 11 : 12-25

« C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » – Matthieu 7 : 20.

L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem était un évènement révolu. Après avoir passé une partie de la journée dans la Cité Sainte, Jésus était retourné à Béthanie, toute proche. Le matin suivant, retournant dans la ville, Jésus remarqua sur le bord du chemin un figuier portant beaucoup de feuilles. Il s’en approcha, recherchant des fruits, mais Il n’en trouva aucun. Le beau spectacle qu’offrait le feuillage était trompeur. Alors Jésus maudit l’arbre, lui portant un coup mortel, déclarant qu’il ne porterait jamais de fruit. Qu’est-ce que cela signifiait ? Assurément, il ne s’agissait pas d’une exhortation invitant les disciples de Jésus à faire de même en maudissant tous les arbres stériles ou tous les champs improductifs. Il devait y avoir une leçon plus profonde qui n’apparaissait pas à première vue.

Les étudiants de la Bible discernent maintenant la signification plus profonde de cet évènement soigneusement décrit. Ils pensent que le figuier fut utilisé comme un type, ou image de la nation Juive, et que la malédiction qui s’est abattue sur l’arbre à cause de son infertilité correspond exactement à la sentence qui fut prononcée sur la nation Juive, un jour avant, à cause de son manque de fruits.

La veille, Jésus avait annoncé à la nation Juive : « Vous ne me verrez plus désormais » (Matthieu 23 : 39). De même, Il avait déclaré au sujet de cet arbre qu’il serait maudit jusqu’à la fin de l’« aion », ou Âge. Parlant encore à ses disciples au sujet de la fin de cet Âge, Jésus avait déclaré : « Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche » (Matthieu 24 : 32), que l’hiver, le temps de malédiction pour la nation d’Israël et pour le monde, touche à sa fin. En d’autres termes, l’un des signes d’une nouvelle dispensation serait le bourgeonnement, ou un indice de vie, d’espérance, de promesse parmi les Juifs.

SIGNIFICATION DU SIONISME

Ces mêmes étudiants de la Bible indiquent à présent que le renouveau de l’espérance parmi la nation Juive est particulièrement manifeste dans le Sionisme. Il est démontré que ce retour de l’espérance et de la foi des Juifs concernant leur terre et les promesses divines arrive à point nommé : exactement au temps marqué par la prophétie. Ils montrent que les paroles d’Esaïe au chapitre 40 (versets 1 et 2) sont en train de s’accomplir : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée, qu’elle a reçu de la main de l’Éternel au double de tous ses péchés. »

Les étudiants de la Bible considèrentque la prophétie d’Ézéchiel au sujet de la vallée des ossements desséchés qui s’assemblent, se couvrent de chair et reçoivent finalement le souffle de vie, est une allégorie concernant les Juifs. Ils comprennent qu’il ne s’agit pas d’une résurrection littérale, mais d’un réveil des espérances d’Israël dans les promesses divines. Ceci est en harmonie avec la déclaration du prophète : « Ces os, c’est toute la maison d’Israël. Voici, ils disent : Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! » – Ézéchiel 37 : 11.

Ces mêmes étudiants de la Bible déclarent que St Paul enseigne que la nation Juive est typiquement représentée par Ismaël, le fils d’Agar (Galates 4 : 22-31). De même qu’Agar et son fils furent rejetés pour un temps seulement, de même, l’Alliance de la Loi et les Juifs ont été rejetés de la faveur divine pour un temps seulement. Ismaël était arrivé au bout de ses forces dans le désert à cause du manque d’eau, il fut alors ranimé par l’ange de l’Eternel qui lui indiqua une source d’eau. Ce récit est également un type montrant que l’espérance du peuple Juif était presque éteinte, lorsque le Sionisme, telle une source d’eau vive, les a ranimés, secourus de la mort en tant que nation. Durant le Royaume Messianique qui sera bientôt établi sur le plan spirituel, les Juifs obtiendront de grandes bénédictions sur le plan terrestre.

Nous ne connaissons aucune autre interprétation qui pourrait convenir aux faits décrits dans cette leçon, ou qui montrerait les raisons pour lesquelles Jésus manifesta un tel mécontentement pour un objet inanimé ne portant pas de responsabilité propre.

LE TEMPLE PURIFIÉ

Après l’évènement du figuier, Jésus et ses disciples se rendirent à Jérusalem et allèrent directement au Temple. C’est là que, contrairement à ce qu’Il avait fait jusqu’alors, Jésus manifesta son autorité et commença à chasser sans cérémonie les marchands, renversant les tables des changeurs et les étals où des colombes étaient vendues au peuple qui désirait les offrir en sacrifice au Temple (Marc 11 : 15, 16). Un autre récit de ce même évènement nous indique que Jésus usa d’un fouet de fines cordes pour chasser les marchands du Temple (Jean 2 : 15). Cette leçon nous enseigne qu’Il n’aurait pas même permis le transport d’aucun objet à travers le Temple (Marc 11 : 16). Tout ceci comporte une double signification :

1) Tout d’abord, quecela était en rapport avec le moment où cela s’est produit.

2) Ensuite, que cela représentait typiquement la purification du Temple antitypique, que nous croyons se réaliser de nos jours.

Selon l’usage légal, il serait tout à fait déplacé de nos jours pour quiconque d’entrer dans un édifice religieux ou un temple, dans le but d’interférer avec les droits de conscience ou l’ordre approuvé par la congrégation propriétaire de l’édifice. Si un mal était constaté, et que la personne souhaitât le corriger, son devoir serait de faire une déclaration auprès d’un magistrat ou d’appeler la police pour qu’il constatât l’infraction envers la Loi afin de régler l’affaire. Mais sous la Loi Juive, c’était différent. Chaque Juif pouvait faire appliquer la Loi divine quand il était confronté à un blasphème ou à toute autre profanation. La Loi imposait même aux parents de lapider leurs enfants à mort s’ils avaient blasphémé.

Jésus ne fit donc que ce que n’importe quel Juif avait le droit de faire, en renversant le dispositif marchand de ceux qui profanaient le Temple de l’Eternel et violaient son caractère sacré. Nous pouvons remarquer que les Scribes et les Pharisiens qui cherchaient la moindre occasion pour accuser Jésus, ne firent aucune objection à cette œuvre énergique décrite ici. Jésus était dans ses droits en agissant ainsi pour la défense de la cause, de l’honneur de Dieu et de son Temple.

« VOUS EN FAITES UNE CAVERNE DE VOLEURS » – Matthieu 21 : 13.

Par la déclaration : « Vous en faites une caverne de voleurs », Jésus laissa entendre que la responsabilité de la situation existante reposait sur ceux qui avaient autorité, c’est-à-dire, les Scribes et les Pharisiens. Afin de trafiquer, et pour d’autres considérations, ils avaient permis que la Maison consacrée de Dieu devienne un lieu de commerce. De plus il est affirmé par certains que le Temple fut fréquemment utilisé comme un lieu de troc à grande échelle. C’est là que les usuriers trouvaient l’occasion d’aborder le peuple en détresse qui venait prier dans le Temple. Jésus fait référence à eux lorsqu’Il mentionne ceux qui volent les veuves et qui font mine de faire de longues prières. En d’autres termes, Jésus reconnaissait que certains se couvraient de leur religion comme d’un manteau ou était un prétexte afin d’en tirer un profit pécuniaire. C’est ainsi que le Temple était devenu « une caverne de voleurs ».

Dans les temps anciens, tout comme de nos jours, la signification littérale du mot « voleur » ne couvre qu’une partie de son sens. Les usuriers qui infestèrent le Temple, prétendaient avoir de la sympathie pour ceux qui étaient en difficulté, prêtaient de l’argent à des conditions draconiennes et dévoraient en fin de compte la propriété de la veuve et de l’orphelin de manière légale. Malheureusement, aujourd’hui il en est de même : la religion est souvent une façade pour cacher l’égoïsme. Les gens qui ne pensent pas commettre littéralement de vol, d’escroquerie, succombent souvent aux arguments de leur conscience pervertie. Le Maître, qui était particulièrement indigné par de tels abus dans la Maison de Dieu, éprouverait ces mêmes sentiments aujourd’hui. C’est en vain que certains clament être ses adeptes, disciples ou amis, membres de la véritable Église de Christ, alors que dans le même temps ils usent de la religion avec hypocrisie.

« LA MAISON DE PRIÈRE »

Jésus allait souvent prier sur la montagne, ou bien dans le Jardin de Gethsémané, les Pharisiens priaient parfois aux coins des rues tandis que Pierre alla prier sur le toit de la maison. Néanmoins, le Temple était considéré par tous les Juifs comme étant la Maison de prière. Nous pouvons lire que Pierre et Jean allèrent au Temple pour prier (Actes 3 : 1). Il s’agissait d’un lieu unique dans le monde où l’âme pouvait ressentir qu’elle pouvait se rapprocher de Dieu. Dans le Très Saint, il y avait le Propitiatoire sur lequel reposait la lumière de la Shékinah, manifestant la présence divine.

On considérait que plus on était en mesure de s’approcher du Très-Saint, plus on était en communion avec Dieu. Mais seuls les prêtres pouvaient entrer dans le Saint et le Très-Saint. Le peuple d’Israël ne pouvait accéder qu’au Parvis. Le Parvis était divisé en trois parties : la première était pour les Juifs, la deuxième pour les femmes Juives, et la troisième (un Parvis ou cour externe) pour les Païens croyants qui désiraient adorer le véritable Dieu, mais séparément, derrière « un mur de séparation », comme le déclare l’Apôtre Paul (Éphésiens 2 : 14). Ces Parvis représentent des degrés différents de faveur avec Dieu. Dans l’antitype, qui n’est pas encore pleinement réalisé, Christ et son Église seront le Temple proprement dit, et toute l’humanité qui désirera s’approcher de Dieu le fera par Christ, le Temple de Dieu. Plus ils s’en rapprocheront, plus grandes seront les bénédictions.

L’Apôtre Pierre et l’Apôtre Paul nous parlent tous deux de ce Temple antitypique : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous ? » (1 Corinthiens 6 : 19). « Le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. » (1 Corinthiens 3 : 17). L’Église, qui se développe depuis des années en fruits et grâces du Saint Esprit, « s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. » (Éphésiens 2 : 21). « Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle. » (1 Pierre 2 : 5). « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. » – Éphésiens 2 : 20-22.

Le Temple antitypique peut être considéré de quatre points de vue différents. En accord avec le dernier texte cité, il est toujours en construction. Les pierres vivantes sont extraites hors du monde et sont taillées, polies, pour être placées dans le glorieux Temple dont Christ est la Tête (ou Chef). Ce temple sera spirituel, invisible aux hommes, chaque membre étant semblable à Jésus glorifié, bien au-dessus des anges.

Dans ce Temple, Dieu, par son Saint Esprit, y demeurera dans une pleine mesure. Grâce à ce Temple, l’humanité, durant le Millénium, aura le privilège de s’approcher de Dieu et de recevoir les faveurs divines, d’être relevée du péché et de la mort vers l’image et la ressemblance originelle à Dieu, perdue en Éden, rachetée au Calvaire, et qui sera offerte à tous durant le Règne Messianique qui durera mille ans. Il sera alors, dans un sens plus large, le Lieu Saint de Dieu. Rien d’impur ne pourra y être apporté. Il n’y aura ni commerce ni prêteurs dans son sein. Ce sera la Maison de Prière, un canal, une voie pour le monde pour s’approcher de Dieu pour obtenir le pardon des péchés et recevoir toutes les bénédictions et les miséricordes que Dieu a pourvues en Christ pour tous ceux qui le voudront.

C’est parce que le Temple de Jérusalem était un type du parfait Temple glorieux que tout commerce en son sein, quel qu’il soit, était une profanation – défigurant la beauté parfaite du type, déformant sa réalité dans le futur que Dieu lui avait assigné.

« VOTRE CORPS EST LE TEMPLE »

Prenons à présent un autre point de vue de notre sujet qui n’est pas contradictoire avec le précédent mais vient le corroborer. Puisque l’Église sera à l’avenir le Temple de Dieu, parfaite sur le plan céleste, alors chaque membre de l’Église de Christ qui a été engendré du Saint Esprit comme Nouvelle Créature est, dans cette mesure même, une habitation de Dieu dans son corps mortel. Les gens, en général, ne sont pas des temples du Saint Esprit, qu’ils soient bons, droits, gentils ou généreux.

Personne ne peut être un temple du Saint Esprit avant d’avoir été engendré du Saint Esprit. L’engendrement de l’Esprit fait de lui une Nouvelle Créature, un Fils de Dieu, même si seule la volonté, l’esprit, est engendré de nouveau et que le corps est encore un corps de chair imparfait. Le nouvel esprit demeurant dans le vieux corps et l’utilisant, fait de ce vieux corps, désormais, un temple de Dieu et lui confère une sainteté qu’il n’avait pas auparavant.

Dès lors, comme la Nouvelle Créature demeure dans ce corps mortel, il est qualifié de tabernacle plutôt que de temple, parce qu’à cause du péché et de la dégradation, il est détérioré et non glorieux. De plus, le mot tabernacle signifie quelque chose de temporaire, qui n’est ni permanent, ni éternel. Notre maison céleste, ou corps spirituel, sera le Temple, mais personne ne pourra obtenir cette condition parfaite du Temple sans prendre part à la Première Résurrection. Comme Jésus l’a dit : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » – Apocalypse 20 : 6.

Nul ne peut connaître les dispositions du cœur, qu’il s’agisse d’un cœur nouveau ou bien seulement d’un cœur humain (homme ou femme) qui a appris la politesse, la droiture, etc. La seule chose dont on peut juger les uns les autres, ce sont les fruits extérieurs. Si l’Esprit du Seigneur demeure en nous, alors les fruits seront bons, utiles aux autres. L’être humain doit être en bénédiction dans son foyer, dans sa communauté, à l’instar de Jésus, que son caractère, sa bonté, soient reconnus par les autres ou non. Les fruits de ces hommes de Dieu sont les fruits de la sainteté, de la douceur, de la gentillesse, de l’endurance patiente, de la bonté fraternelle, du sacrifice de soi dans l’intérêt des autres et en particulier au service de Dieu et de sa Vérité.

WT1914 p5503