– « L’Éternel est mon berger »– Psaume 23 : 1 –
Du début jusqu’à la fin de l’Ancien Testament, le mot traduit par Éternel (Lord – en anglais) est en hébreu Jéhovah, et pour cette raison il s’applique au Père céleste et non pas à son Fils. L’idée présentée dans notre texte – comme dans d’autres textes des Écritures – est que le grand Berger Suprême nomma son Fils au rôle de Sous-Berger des brebis, tout comme le Fils nomma des sous-bergers dans l’Église qui Lui est soumise. Le travail de berger ne s’exerce pas à l’égard du monde en général. Le grand Sous-Berger ne garde pas des chèvres, ni des loups. Les seules qui sont gardées, sont les brebis ; et une attention particulière est apportée au troupeau de Dieu. Le grand Berger Suprême s’occupe des intérêts de ses brebis, pourvoit à leurs besoins, les dirige dans de verts pâturages, comme nous le dit le Psalmiste. Il les protège aussi des loups et des autres bêtes voraces.
Si nous demandions : « Qui sont ces brebis ? », nous trouverions que les Écritures attestent clairement qu’à l’origine ce fut la nation juive qui constitua ce troupeau, et que le roi David se reconnut comme étant une de ces brebis. Israël ne fut pas choisi par l’Éternel, parce qu’ils étaient meilleurs que le reste des hommes ; mais Dieu fit de ce peuple une exception à cause du Père Abraham, pour l’amour duquel Il devint le “Berger d’Israël”. A cause de la grande foi en Dieu d’Abraham et de son obéissance absolue sous les épreuves les plus cruciales, l’Eternel lui promit de faire de sa postérité un peuple particulier, (élevé) au-dessus de tous les peuples de la terre. Il promit de les bénir, de s’occuper tout particulièrement de leurs affaires, et finalement de se servir d’eux pour bénir toutes les autres nations. Ainsi, Dieu fit des Hébreux son peuple élu. Dans la mesure où ils furent obéissants à ses commandements, Il les bénit ; et chaque fois qu’ils sortirent du droit chemin Il les châtia et les ramena sous sa garde.
Mais Abraham devait encore avoir une autre postérité, une postérité spirituelle, qui devrait régner sur la postérité naturelle, et qui bénirait toutes les nations et tribus (de la terre) par l’entremise de la postérité naturelle. Nous pensons que ce texte s’applique tout particulièrement à l’Israël Spirituel, de même que toutes les autres promesses importantes de Dieu sont destinées à l’Israël Spirituel. L’Israël Naturel est constitué des enfants d’Abraham selon la chair ; mais les enfants spirituels d’Abraham sont ceux qui sont engendrés par le Saint-Esprit, à une nouvelle nature – la nature spirituelle. Ainsi, bien que le Seigneur prît garde aux affaires de l’Israël Naturel, et (qu’Il) y veille toujours, Il s’occupe encore plus particulièrement des affaires de l’Israël Spirituel.
Voilà pourquoi nous comprenons que celui qui parle dans ce texte, considéré du point de vue prophétique, est en premier lieu le Seigneur Jésus ; et que tous ses disciples consacrés durant cet âge de l’Évangile, tous les membres de son corps, y sont aussi représentés. Tous ceux-ci ont le même privilège de prononcer ces paroles : « L’Éternel est mon Berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. »
ATTENTION AUX LOUPS
Dans ce 23ème Psaume il y a une distinction sous-entendue entre les brebis et les loups. Le monde aime à être considéré comme fort et parfaitement en mesure de se défendre lui-même ainsi que ses droits. Sur leurs blasons on ne voit jamais représenté une brebis. On y voit des lions, on y voit l’aigle, aux ailes déployées et avec ses griffes et son bec acérés ; on y voit des dragons, des ours et des serpents – tout ce qui indique la férocité, la rapacité, la ruse, le désir de conquête. Le Seigneur ne tient aucun compte de toutes ces nations fortes et cruelles – le lion, l’aigle, l’ours, etc., et en a fait sortir une nation nouvelle, complètement différente de chacune d’entre elles.
Dieu a choisi comme membres de cette nation ceux – peu nombreux – qui sont de tempérament semblable à la brebis et qui désirent entrer dans son troupeau. Pour ceux-ci Il a pourvu à un chemin particulier pour entrer dans son troupeau. Il ne doit pas y avoir d’ours dans son troupeau, ni de tigres, ni de loups, ni de rapaces. Dieu ne reconnaît pas de tels animaux ; Ils ne doivent pas être nourris, ni bénéficier de ses soins, tout comme Il s’occupe de ses brebis. Il n’est le Berger que des brebis.
Si, donc, nous voudrions proclamer la promesse de ce psaume magnifique, nous devons veiller à ce que nous soyons d’une disposition semblable à celle de la brebis et désireux d’être conduits par le vrai Berger. Nous devons prendre soin de noter qu’il n’y a qu’un seul Berger qui soit capable de s’occuper de nos intérêts et qui puisse en être chargé en toute sécurité. Un berger étranger détournerait les brebis du droit chemin, et les mènerait dans des situations embarrassantes, dangereuses et catastrophiques. C’est pour cette raison que nous ne devons pas faire confiance à tous ceux qui ont l’apparence d’un berger. Il n’y a qu’un seul Berger en qui nous pouvons nous fier.
LES TENDRES SOINS DU BERGER
Le grand Berger Suprême est disposé à recevoir toutes les brebis perdues qui désirent ardemment revenir dans le troupeau. Il nomma Sous-Berger Celui qui mourut pour nous, afin de pouvoir délivrer complètement toutes les brebis du Malin – du lion rugissant qui se promène en cherchant qui il pourrait dévorer. Notre Sauveur miséricordieux quitta les parvis de la gloire et descendit sur terre, et pendant trente-trois ans Il traversa, les pieds las, cette vallée de larmes. Il se mêla aux pauvres et aux humbles ; Il pleura avec les affligés et les pécheurs ; Il n’eut pas de lieu où reposer la tête. Il porta les chagrins et les maladies de ceux qui L’entouraient. Il souffrit et s’attrista ; Il porta la honte et l’ignominie – et tout cela, même jusqu’à la mort ! Et pourquoi ? Ce fut pour sauver les « brebis égarées ». Durant ces années de pèlerinage terrestre Il avait renoncé à sa communion bénie avec les rayonnantes armées des cieux, afin de trouver les brebis errantes et les ramener au troupeau de Dieu.
« Il y en avait quatre-vingt-dix-neuf qui se trouvaient en toute sécurité
A l’abri du troupeau ;
Mais une seule était sortie dans les collines lointaines
Au loin, dans l’obscurité et le froid –
Très loin dans la montagne sauvage et aride
Loin des bons soins du tendre Berger.
« Mais aucun des rachetés n’a jamais su
Quelle fut la profondeur des eaux franchies ;
Ni combien noire fut la nuit que le Seigneur traversa,
Avant qu’Il ne trouvât sa brebis perdue.
Dans le désert Il entendit son cri –
Malade et sans défense, et prête à mourir.
« Alors, à travers les montagnes, déchirées par le tonnerre,
Et du haut de la pente escarpée et rocailleuse,
Monta un cri de joie en direction des portes du ciel,
‘Réjouissez-vous ! J’ai trouvé ma brebis !’
Et les anges répétaient autour du Trône,
‘Réjouissez-vous, car le Seigneur ramène celles qui sont à Lui ! ‘»
Combien reconnaissants devrions-nous être d’avoir un tel Berger ! Comment pouvons-nous suffisamment publier toute sa louange ? En vérité, nous ne pouvons jamais savoir de ce côté du voile « combien fut noire la nuit que le Seigneur traversa, » pour qu’Il puisse nous racheter pour Dieu. Et dès lors que nous devenons ses brebis, Il s’occupe tendrement de tous nos intérêts, en nous préservant de tout ennemi et de tous les pièges dangereux qui se trouvent sur notre chemin.
LE GENRE HUMAIN, LES BREBIS PERDUES
Tous ceux de la race d’Adam sont ces « brebis perdues ». Bientôt le grand Berger céleste aura rassemblé ses brebis de l’Âge présent dans la bergerie au-delà du voile, et ensuite Il aura encore un autre troupeau – le monde en général. « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène » a dit le Maître. Finalement, tous ceux qui deviendront vraiment pieux, seront contents d’être comptés parmi les brebis du Seigneur. Ils comprendront le grand Plan de Dieu pour le salut des hommes, et apprécieront la grâce merveilleuse accordée au monde par le grand Berger Suprême, en envoyant son Fils pour mourir pour tous les hommes, afin que ceux-ci puissent vivre grâce à Lui.
On fera entrer dans la bergerie tous ceux qui accepteront les arrangements miséricordieux et qui obéiront aux directives et aux lois du Royaume de Dieu, en faisant de leur mieux. Proportionnellement à leur obéissance, ils seront relevés de la dégradation jusqu’à la perfection. Ainsi, on prendra bien soin de tous ceux qui deviendront des brebis dans l’Âge à venir – rien ne viendra les heurter ou les blesser. Le Seigneur ne permettra pas qu’on leur fasse du tort. Elles paîtront dans de verts pâturages et boiront les eaux pures et rafraîchissantes de la Vérité. Elles auront un bel héritage.
Mais les brebis de l’Âge présent, qui seront élevées, et qui sont destinées à travailler comme berger pour ces brebis de l’Âge qui arrive, reçoivent un entraînement distinct et spécial, afin de les préparer à leur grande œuvre future. A partir du moment où elles sont acceptées à ce niveau supérieur, elles sont traitées en conséquence. Ceci signifie qu’elles doivent endurer certaines épreuves et afflictions, selon la chair. Et si ces brebis reconnaissent que ces expériences difficiles du chemin sont nécessaires, elles peuvent bien se réjouir. Si elles ont entièrement confiance en leur Berger, elles savent qu’Il ne permettra pas qu’elles aient des expériences inutiles, et qu’aucune expérience ne leur nuira ; mais qu’Il dirigera toutes leurs affaires et fera que toutes choses concourent à leur bien, parce qu’elles L’aiment et parce qu’elles sont appelées selon le dessein de Dieu.
Ce sont celles qui composent le Petit Troupeau, des brebis de l’ordre le plus élevé. Elles ne représentent qu’une petite partie de l’humanité – ceux qui possèdent les qualités spéciales de l’ardeur, de l’humilité et de l’amour de la justice. Étant entrés dans la bergerie de Dieu, nous avons toutes les raisons d’avoir confiance au grand Berger, et nous devrions reconnaître sa sollicitude constante envers nous, son intérêt suprême pour notre bien-être spirituel. Soyons de sages brebis ! Ne nous écartons pas du troupeau, que ce soit vers la droite ou vers la gauche, ne nous laissons pas non plus attirer loin des verts pâturages et des eaux pures pour aller brouter les chardons et les mauvaises herbes d’un sentier quelconque ou pour boire les eaux boueuses et polluées de la spéculation humaine et des théories trompeuses des hommes.
LES CARACTÉRISTIQUES DES BREBIS
« Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent, » dit le Maître. Si nous sommes les vraies brebis du Seigneur, nous connaîtrons sa voix. Nous ne ferons pas d’erreur. Nous ne suivrons pas un étranger, mais nous fuirons loin de lui ; car nous ne connaissons pas la voix des étrangers. (Jean 10 : 27, 5). En désignant son peuple comme « Le troupeau de mon pâturage » (Jérémie 23 :1), le Père céleste choisit un emblème approprié et très significatif du genre de caractère qu’Il cherche actuellement. Les caractéristiques spéciales des brebis sont l’humilité, la docilité, la défiance de soi, et l’obéissance au berger en qui elles ont une totale confiance.
La vraie brebis guettera le moindre son de la voix du berger. Elle répondra vite à son appel ; elle guettera ses conseils. Manifestons tous ces traits de caractère les plus désirables et restons toujours proches de notre Berger et Guide céleste, en profitant de sa sollicitude et son œil vigilant. Ceux qui demeurent ainsi en Christ sont hors de danger.
« Ayant confiance en Lui, elles ne peuvent pas s’égarer ;
Elles ne peuvent jamais, jamais se perdre ».
WT1914 p5490