SEMER ET MOISSONNER

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– Galates 6 : 1-10 –

« Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. » – Verset 7.

L’étude d’aujourd’hui fut conçue pour servir de le­çon de tempérance. A propos de ceux qui cèdent à des appétits les poussant à désirer, intensément, consommer des stimulants et des drogues dangereu­ses, il se vérifie sûrement qu’ils se rendent esclaves de ces appétits ; il en découle un affaiblissement corres­pondant de leur propre caractère. Toutes les bonnes gens – tous ceux qui ont à cœur leur propre bien-être et le bien-être de l’humanité – déplorent certainement les ravages de l’intempérance, et tout mot ou exemple qui pourraient être utiles à leurs semblables, qui les aideraient à devenir des personnages forts et des membres utiles de la société, ne devraient pas être négligés.

Nous pouvons néanmoins être totalement sûrs que rien ne libérera l’humanité, intégralement et soigneu­sement, des faiblesses de sa nature déchue, si ce n’est le remède auquel Dieu a pourvu : le Royaume du Messie. Mais cette conviction ne devrait pas nous em­pêcher de nous positionner publiquement et de nous placer, à l’égard de chaque question, du côté de la jus­tice et de l’intérêt supérieur de l’humanité.

En revanche, ne nous laissons pas aller à l’ex­trême, ce que certains approuveraient, mais suivons strictement à ce sujet, et sur tous les sujets, les ensei­gnements de la Bible. En suivant cette voie à présent, dans cette leçon, il est de notre devoir d’attirer l’atten­tion sur le fait que les paroles de l’Apôtre ne se réfè­rent, aucunement, à l’intempérance d’un genre plutôt que d’un autre. L’Apôtre ne s’adresse pas au monde en général, et il s’adresse encore moins à quelques pauvres enivrés. Il s’adresse au peuple consacré de Dieu, comme il le déclare dans les premiers versets de l’épître.

Il parle de ces chrétiens consacrés comme de frè­res, et il leur apprend comment ils devraient se conduire envers un de leurs semblables, qui pourrait être surpris en faute, se trouver empêtré dans une certaine forme de péché, non pas en raison d’une sympathie pour le péché, mais du fait de la faiblesse de la chair ou d’un contexte défavorable. Les plus spi­rituels, d’entre les membres de l’Eglise, devraient agir auprès de lui pour le ramener à une condition de jus­tice et de communion avec Dieu. Ils devraient le faire avec douceur, en se rappelant qu’ils sont eux aussi imparfaits, dans la chair, et qu’ils pourraient, à un mo­ment ou un autre, tomber également dans le péché, par inadvertance, contrairement aux intentions de leur cœur.

De cette manière, ils devraient “porter les fardeaux les uns des autres”, en s’aidant, les uns les autres, à lutter contre les faiblesses de la chair et les points fai­bles poussant au péché. De cette manière, ils accom­pliraient la loi de Christ, dans ses grandes lignes.

La loi de Christ est une loi de service et de sacrifice de soi, dans l’intérêt des autres. Ceux qui, trouvant un frère en faute, détournent simplement la tête, en dé­nonçant le frère d’une manière hautaine et arrogante, en se croyant meilleur que les autres, ceux-là n’ont pas encore accédé à une appréciation correcte de ce qu’est la loi de Christ, la loi qui doit régner sur tous les membres du Corps (de Christ, trad.).

Cette loi de Christ, l’Apôtre le souligne, est une loi d’amour. Conduit par cette loi d’amour, Jésus sacrifia sa vie, non seulement pour ses amis, mais même pour ses ennemis. Tous ceux donc, qui voudraient préten­dre être des disciples ou des adeptes de Jésus, de­vraient avoir les mêmes pensées, la même disposition, le même esprit et ils devraient chercher à suivre la même loi d’amour. Ainsi, l’Apôtre déclare : « Nous de­vons aussi donner notre vie pour les frères » (1 Jean 3 : 16), en nous efforçant de les aider à se libérer de leurs difficultés et à se rapprocher de Dieu et de ses normes.

TROP D’ESTIME DE SOI

L’Apôtre fait remarquer qu’un grand danger, guet­tant tous les vrais disciples de Jésus, c’est d’être hau­tain, d’avoir une trop haute opinion de soi et, en conséquence, de ne pas posséder une opinion suffi­samment haute des frères, surtout des frères qui tré­buchent dans certains cas particuliers, dans lesquels un frère donné n’a lui-même pas encore trébuché.

Une des premières leçons à tirer — en la circons­tance, trad. — est que nous ne sommes vraiment rien ; elle est que nous sommes enchevêtrés dans l’imper­fection et que, si nous devions compter sur la puis­sance de notre propre mérite, nous ne pourrions pas nous recommander à Dieu ni mériter sa faveur. En ou­tre, il nous faut apprendre que, dans la mesure où nous pensons être quelqu’un, dans cette même me­sure nous ne plaisons pas à Dieu et ne sommes d’au­tant plus, à ses yeux, que des moins que rien. Si, par conséquent, quelqu’un pense de lui-même qu’il est es­timé aux yeux de Dieu, il devrait commencer à réaliser qu’il n’est rien, qu’il n’est qu’un moins que rien, indigne d’être considéré par Dieu, à moins que cela ne le soit par la grâce de Dieu pourvue en Christ. Une telle per­sonne se trompe elle-même et entrave son propre pro­grès dans la bonne voie.

Chacun, par conséquent, au lieu de chercher à ju­ger ou à reprendre son voisin ou son frère en Christ, devrait s’efforcer d’éprouver son propre travail. Il de­vrait l’examiner avec soin, pour discerner dans quelle mesure il a progressé dans les choses que Dieu dé­clara être agréables à ses yeux. Il devrait s’efforcer de déterminer dans quelle mesure, il a repoussé la colère, la méchanceté, la haine, l’envie, les querelles et dans quelle mesure il a revêtu les grâces de l’Esprit Saint de Dieu, à savoir, la douceur, la gentillesse, la patience, la longanimité, l’affection fraternelle, l’amour.

Si, dans une certaine mesure, il peut voir qu’il fait des progrès conformément à ces instructions définies par les Ecritures, alors, dans cette mesure, il possède un motif pour se réjouir, sans chercher à se comparer avec les autres, dans un sens ou à un niveau quel­conque, et ainsi de s’estimer entièrement par rapport aux imperfections qu’il peut voir chez les autres. En agissant de cette manière, chacun devrait chercher à connaître ses propres faiblesses ; il devrait s’efforcer de porter son propre fardeau et de rechercher, par conséquent, à ne pas être un fardeau ou un opprobre pour d’autres – soit pour le Seigneur, soit pour les frè­res.

Dans le sens de cet enseignement, il n’y a pas de place pour la hiérarchie, comme dans le clergé. Au contraire, comme le dit l’Apôtre : « Que ceux auxquels on enseigne la parole communiquent avec celui qui les enseigne, en toutes bonnes choses », lui parlant de toutes les bénédictions reçues, ou de toute autre meil­leure compréhension de la Parole de Dieu qui leur est parvenue. L’Apôtre peut avoir voulu dire, également, que ceux qui reçoivent des bénédictions de la part d’un enseignant peuvent, à juste titre, rechercher l’opportunité de le récompenser, que ce soit en le remerciant, ou en coopérant avec lui, ou en l’aidant, d’une autre façon, à transmettre son travail d’enseignement, de toute manière bonne et profitable.

Il y a ici un principe en jeu. Dieu opère suivant un principe de justice, et Il ne peut pas être trompé. Son œil lit dans le cœur, distingue le motif, l’intention. Nous pourrions même temporairement nous tromper au moyen d’arguments spécieux, mais personne ne peut tromper Dieu. Il s’agit d’un principe de l’ordre divin, se­lon lequel l’ensemencement produit la moisson, et la chose moissonnée doit être de la même nature que celle qui a été semée. – Galates 6 : 7.

LA TÂCHE ARDUE DU CHRÉTIEN

Le monde ne s’engage pas dans cet ensemence­ment ni dans cette moisson dont parle l’Apôtre ; seule l’Eglise le fait. L’Eglise se compose de ceux qui ont entendu la voix de Dieu offrant le pardon des péchés, par Jésus-Christ, à tous ceux qui deviennent ses disci­ples – offrant également une assistance divine et l’engendrement de l’Esprit Saint à une nouvelle nature et à la gloire, l’honneur et l’immortalité. Tous ceux qui sont réellement et véritablement devenus des disciples de Christ, qui ont pris leur croix et ont fait alliance par le renoncement à eux-mêmes, en marchant sur les traces du Maître – ceux-là, seuls, sont de vrais chré­tiens.

Il leur appartient de régler leur conduite en harmo­nie avec les instructions du Seigneur, et de savoir que les résultats de leur vie seront proportionnels à l’ac­complissement de leur Alliance de sacrifice de soi et de fidélité en tant que disciples de Jésus. Ceux-là ont fait alliance de renoncer au monde, à ses aspirations, ses objectifs, ses ambitions – ils ont fait alliance de sacrifier tout cela, afin de pouvoir devenir des « héritiers de Dieu et des cohéritiers de Christ » Jésus, leur Seigneur, dans l’héritage céleste. – Romains 8 : 17.

Ils devraient comprendre qu’il ne suffit pas d’accepter de semer pour l’Esprit, mais que la moisson de bénédictions spirituelles et de développement du cœur, dépendra de leur fidélité dans l’ensemencement à ces fins. « Celui qui sème pour l’Esprit » – c’est-à-dire, celui qui vit une vie spirituelle, en cherchant à servir la volonté ou l’Esprit de Dieu dans toutes ses paroles, dans tous ses actes et pensées, celui-là ob­tiendra la plus grande récolte dans le développement spirituel des différentes qualités devant façonner un caractère semblable à celui du Seigneur Jésus-Christ.

D’autre part, ceux qui sèment pour la chair – c’est à dire, qui vivent selon la chair et cherchent à satisfaire leur propre chair, qui cherchent à agir selon leur esprit ou selon leur volonté charnels, ou qui cherchent à sa­tisfaire la volonté ou l’esprit charnels de leurs parents ou amis – ceux-là doivent uniquement s’attendre à ce que, dans leur cas, la chair ainsi cultivée se dévelop­pera d’autant plus fortement en pouvoir afin de contrô­ler leur vie, et qu’ils feront proportionnellement moins de progrès dans le sens de l’Esprit.

En d’autres termes, l’Apôtre explique que chaque fois que nous prêtons attention aux penchants de notre nature charnelle déchue, nous faisons obstacle à notre propre progrès spirituel, et que la tendance de toutes ces soumissions à la chair mène à la corruption, à la mort. D’autre part, dans la mesure, quelle qu’elle soit, où nous mortifions les inclinations de la chair et nous efforçons de vivre en harmonie avec l’Esprit du Sei­gneur, dans cette même mesure nous croîtrons, en nous affermissant spirituellement, et nous nous prépa­rerons pour la vie éternelle sur le plan de l’esprit, ce que Dieu a promis à ceux qui démontreront leur amour pour Lui et leur fidélité aux principes de la justice.

Cela ne signifie pas que seuls ceux qui parviennent à la maîtrise complète de la chair, seront bénis par le Seigneur, mais que, si nous ne manifestons pas au Seigneur une appréciation des choses spirituelles, nous ne ferons pas de progrès dans ce domaine, nous ne serons pas aptes à la vie éternelle et ne la rece­vrons pas ; mais dans le cas inverse, si notre compor­tement manifeste au Seigneur notre amour pour la vé­rité et la justice, et notre désir de Lui être agréable, quelle que soit la faiblesse de notre chair, Il nous considérera dignes de la vie éternelle en sachant que, quand de telles personnes auront le corps parfait de la résurrection, elles se feront un plaisir de vivre en par­faite harmonie avec les dispositions divines. C’est pourquoi, l’Apôtre écrivit en une autre occasion : «  … et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. » – Romains 8 : 4.

CONTINUER FIDÈLEMENT À FAIRE LE BIEN

Dans les versets 9 et 10, l’apôtre rassemble ses ar­guments pour parvenir à une conclusion. Tous ceux qui souhaitent faire ce qui est juste – tous ceux qui veulent vivre selon les principes définis par l’Esprit Saint, dans les paroles de Jésus et des apôtres, de­vraient, non seulement commencer d’une manière ap­propriée, en se consacrant entièrement, mais aussi continuer, fidèlement, et ne pas se lasser de faire des efforts contre le péché et d’être fidèles à la justice.

Dieu cherche à développer et à fixer le caractère des membres de son peuple ; et au moment opportun, après qu’ils auront souffert un peu de temps, lutté et combattu, pour un temps, contre les faiblesses de la chair, ils récolteront la récompense, ils recevront le nouveau corps que Dieu a promis – le corps de la Ré­surrection. Alors, tous leurs combats et toutes leurs épreuves seront terminés ; car les nouveaux corps se­ront en parfait accord avec leur nouvelle volonté, et il n’y aura pas de raison de conflit entre les deux. L’oeu­vre de la grâce progressera ensuite avec grandeur, par leur entremise, en vue de la bénédiction du monde.

Et, comme le dit l’Apôtre, ne nous contentons pas d’éviter simplement d’être durs envers ceux qui ont été pris dans une faute ; ne nous contentons pas, simple­ment, de nous garder nous-mêmes, afin de semer pour l’Esprit et non pour la chair, et ne nous lassons pas, simplement, de ces bonnes manières, mais en plus de tout cela, « pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.» Ce faisant, nous copierons le carac­tère de notre Père Céleste. Il est la Source de Béné­diction. De Lui proviennent les bénédictions de la vie actuelle – le soleil et la pluie – , à la fois sur le juste et l’injuste, sur le méchant et sur le bon.

Comme le Père Céleste octroie sans cesse des bé­nédictions, plutôt que de rechercher des faveurs, nous de même, en tant que ses enfants avancés et déve­loppés, nous devons, pour Lui ressembler, nous effor­cer de développer le même élément de caractère, la même disposition, le même esprit, c’est-à-dire une dis­position à faire le bien à tout le monde et, surtout, un ardent désir de faire le bien envers tous ceux qui sont les enfants du Seigneur – envers tous ceux qui sont de la Maison de la Foi.

Allons et travaillons ; dépensons-nous avec joie

Pour faire la volonté de notre Père ;

Le chemin, le Maître le traça,

Le serviteur ne devrait-il pas Le suivre ?

Travaillons, tant que nous sommes ici,

Si de louanges, Il nous gratifie – S’Il daigne réconforter

Notre cœur bien disposé et nous réjouir ; Alors,

Pour Lui, travaillons ! Ce ne sera pas en vain !

WT1914 p5561