ACTES 2 : 1-13
“Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?”
1 Cor. 3 : 16
La Pentecôte était un jour important pour les Juifs. C’était le cinquantième jour de la moisson, c’est-à-dire le cinquantième jour après la récolte de la première gerbe de blé. Cette première gerbe symbolisait notre Seigneur dans la gloire, après sa résurrection ; Christ constituait le premier fruit ou les prémices de Dieu dans le grand plan de la rédemption. Pendant les quarante premiers jours qui suivirent le jour de la résurrection du Maître, les disciples apprirent certaines leçons qui les aidèrent à traverser les difficultés qu’ils rencontrèrent, les aidèrent à bien commencer leur ministère, à saisir la véritable foi dans la résurrection, à devenir de bons témoins de la Vérité et à rassembler les joyaux du Seigneur qui se trouvaient parmi les humains. Lorsque Jésus les quitta, à la fin de ces quarante jours, il leur dit cependant de ne pas commencer leur ministère de suite mais d’attendre d’être revêtus de la puissance d’En-Haut, d’avoir reçu le Saint Esprit.
Selon la recommandation de Jésus, ils attendirent ; au bout de dix jours, le Saint Esprit fut répandu sur eux, lorsqu’ils étaient réunis dans la chambre haute ; c’était donc cinquante jours après Pâque, c’est-à-dire le jour de la Pentecôte. Ils s’occupèrent d’une seule autre affaire pendant ce temps d’attente : ce fut de choisir un remplaçant à Judas. Mais ils n’avaient pas reçu pour cela l’autorisation de la part du Seigneur, aussi le Seigneur ne ratifia-t-il jamais leur acte. Les onze apôtres présentèrent deux hommes et tirèrent au sort, l’un des deux désigné par le sort devait remplacer Judas, mais le Seigneur ne prit pas la chose en considération et l’on n’entendit plus parler de Matthias qui fut choisi alors pour être mis au rang des apôtres. Dieu, au temps marqué, suscita lui-même St. Paul qui ne fut “inférieur en rien aux apôtres par excellence”.
CHRIST PARAIT DEVANT LA FACE DE DIEU
Lorsque notre Seigneur fut monté au ciel, l’apôtre dit : “II est entré dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu”, pour son Eglise, pour tous ses disciples qui consentent à le servir suivant les conditions imposées (Héb. 9 : 24). Christ ne paraît pas devant Dieu pour le monde, mais pour nous seulement ; II aime le monde. II mourut pour lui, II bénira même tous les humains, mais le temps pour cela n’est pas encore arrivé, il n’arrivera que lorsque la partie du divin programme qui a trait à l’Eglise sera accomplie.
Nous ne savons combien de temps il fallut à notre Seigneur pour arriver au trône céleste, ni combien de temps le Saint Esprit mit pour descendre jusqu’aux disciples. Ce que nous savons, c’est que les apôtres reçurent le Saint Esprit dans la chambre haute où ils l’attendaient. Nous savons aussi que le Saint Esprit fut un témoignage aux disciples que l’œuvre de Jésus fut satisfaisante aux yeux du Père Céleste. En effet, le Père Céleste ayant approuvé Christ, lui remit son Saint Esprit pour l’Eglise et Jésus le répandit sur ses disciples. (Actes 2 : 33).
Les événements du jour de la Pentecôte ont eu une grande valeur pour l’Eglise primitive et ont une grande valeur pour tous ceux qui forment les membres du Corps de Christ. Selon les Ecritures, tous ceux qui entrent dans la famille de Dieu, sont premièrement engendrés du Saint Esprit ; cet engendrement de l’Esprit eu lieu à la Pentecôte pour tous ceux qui l’attendaient dans la chambre haute. Dès ce moment-là, ils furent des fils de Dieu et s’ils furent fils, ils furent “aussi héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ” leur Seigneur (Rom. 8 : 17). Nous qui sommes venus à Christ pour devenir des membres de son Corps, sommes aussi les fils de Dieu depuis la Pentecôte. Nous n’avons pas vu des manifestations spéciales de la puissance divine à notre égard, comme par exemple, les langues de feu qui se posèrent sur la tête des disciples, mais malgré tout, nous recevons de la part de Dieu le même Esprit Saint qu’eux.
SIGNIFICATION DES BENEDICTIONS DE LA PENTECOTE
L’Eternel représenta Jésus et son Eglise par un souverain sacrificateur. Jésus constitue la tête de ce sacrificateur ; les apôtres formèrent les premiers membres du Corps de Christ et l’Eglise entière, dès le temps des apôtres jusqu’à aujourd’hui, forme les membres en particulier du même Corps, et c’est la même Eglise. Le Saint Esprit descendit et se manifesta d’une manière visible à Jésus, la tête de l’Eglise, ce qui est une preuve pour nous que le Père accepta le sacrifice de sa vie. Le Saint Esprit descendit aussi sur les disciples et se manifesta d’une manière visible, ainsi ils furent assurés qu’ils étaient reçus dans la même communion que le Maître et qu’ils formaient les membres du même Corps.
Une démonstration visible du don du Saint Esprit n’est pas nécessaire aujourd’hui, car la bénédiction fut répandue sur l’Eglise entière. Si donc nous entrons dans l’Eglise de Christ par une entière consécration de notre coeur au Seigneur pour faire sa volonté, ayant pleine confiance dans l’oeuvre de Jésus, nous recevons le Saint Esprit et sommes considérés comme membres de l’Eglise qui est le Corps de Christ ; nous le sommes sans qu’il y ait aucune manifestation visible du don de l’Esprit à notre égard.
Une manifestation visible du don de l’Esprit était nécessaire aux apôtres pour deux raisons. Premièrement, ils étaient Juifs, ils avaient cru en Jésus, s’étaient consacrés à Dieu et avaient été reçus comme disciples du Maître. Le Père Céleste ne pouvait cependant pas les accepter pour ses fils avant la mort de Jésus. II ne pouvait pas non plus accepter d’autres êtres humains pour ses enfants, pardonner tous leurs péchés, les considérer comme réconciliés avec Lui et les faire entrer dans sa famille avant la mort du grand Souverain Sacrificateur, son ascension auprès de Lui et l’offre de ses mérites, afin qu’ils puissent être utilisés en faveur des humains. C’est pour cette raison que nous lisons : “Car l’Esprit n’était pas encore donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié”. (Jean 7 : 39).
Aucun être humain ne fut donc reconnu fils de Dieu jusqu’à Jésus depuis Adam, le premier fils terrestre de Dieu, reconnu comme tel avant la chute. Les Juifs étaient membres de la maison des serviteurs ; ainsi, nous est-il dit, “Moïse a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ; mais Christ l’est comme Fils sur sa maison ; et sa maison c’est nous” (Héb. 3 : 5, 6). Les bénédictions répandues à la Pentecôte marquèrent donc le jour où Dieu commença à considérer les disciples de Christ comme ses fils et héritiers selon la promesse.
LES DONS DE L’ESPRIT ET LES FRUITS DE L’ESPRIT
Considérons une autre chose : à la Pentecôte, le Seigneur répandit ses dons parmi les apôtres et par eux ces dons s’étendirent à l’Eglise entière. Le Saint Esprit rendit les apôtres capables de parler différentes langues, il leur donna la puissance d’accomplir des miracles, de guérir des malades, etc… Ces dons furent nécessaires pour la fondation de l’Eglise, mais ils cessèrent à la mort des apôtres par qui ils étaient transmis à d’autres disciples ; mais, si Dieu a trouvé bon de ne plus répandre les dons de l’Esprit, Il a promis quelque chose de meilleur encore, ce sont les fruits de l’Esprit. Les fruits de l’Esprit ont plus de valeur que les dons de l’Esprit, car les fruits de l’Esprit constituent un caractère et ne sont pas simplement une puissance comme les dons de l’Esprit. (1 Cor. 12 : 31 ; 13).
Les fruits de l’Esprit sont : l’humilité, la douceur, la patience, la longanimité, l’amour fraternel, la charité. Si ces différents fruits se manifestent chez un individu, ils sont la preuve que celui-ci est devenu membre de l’Eglise de Christ et qu’il a été engendré de l’Esprit. Un grand nombre de personnes peuvent donc se réjouir comme nous des dons de l’Esprit répandus sur les apôtres qui eurent ensuite la possibilité de cultiver les fruits de l’Esprit ; nous sommes heureux nous-mêmes de posséder ces fruits de l’Esprit.
Un des dons de l’Esprit se manifesta immédiatement chez l’un des apôtres qui se mit à parler des langues inconnues. Les apôtres étaient tous Galiléens et parlaient tous le dialecte de la Galilée ; nous possédons cependant la preuve que par le Saint Esprit, par la puissance divine, ces hommes parlèrent différentes langues et que les gens des pays voisins comprirent clairement leur discours et se dirent les uns aux autres remplis d’étonnement : “Voici, ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun ?” (Actes 2 : 7, 8).
Le miracle s’opérait dans la bouche de celui qui parlait et non pas aux oreilles des auditeurs, comprenons-le bien, c’est-à-dire que les apôtres ne parlaient pas le même langage compris par les auditeurs dans leurs différentes langues. Les apôtres au contraire parlaient réellement les différentes langues de leurs auditeurs qui les comprenaient. Ce fut un miracle qui produisit l’effet voulu ; il eut une puissance convaincante et fut une source d’expériences utiles pour les apôtres et aussi pour tous les croyants de cette époque-là ; il servit de témoignage aux fidèles Juifs qui se trouvaient alors rassemblés à Jérusalem étant venus de tous les pays du monde.
Ces assemblées annuelles avaient été ordonnées par l’Eternel lui-même à Moïse ; les Juifs restés fidèles à Dieu et à sa Parole observaient fidèlement ces prescriptions de la Loi ; ceux qui, à cause de leur commerce peut-être, étaient allés s’établir dans une autre contrée ne manquaient pas de se rendre chaque année à Jérusalem pour adorer l’Eternel. Ces Juifs-là, qui avaient conservé une grande révérence pour l’Eternel, reçurent une bénédiction spéciale au jour de la Pentecôte. Si d’une part, quelques personnes parmi les nombreux auditeurs des apôtres, essayant d’expliquer le don des langues, dirent que ces hommes étaient pleins de vin doux, d’autre part, la majorité de ces auditeurs ne se contentèrent pas de cette interprétation, mais allèrent se rendre compte des paroles de tous les apôtres. Ils comprirent à temps que tous annonçaient le même message d’amour et de gloire de la part de Dieu, qu’ils le faisaient en différentes langues, afin que tous ceux qui l’entendaient puissent le comprendre.
UN TEMPLE DE DIEU
L’Eglise est souvent représentée par un temple. Le chrétien selon les Ecritures, est un temple du Saint Esprit après avoir été engendré de cet Esprit ; chaque congrégation peut-être considérée comme un temple de Dieu et l’Eglise complète, lorsqu’elle sera dans le ciel, sera le Temple de Dieu et Dieu demeurera au milieu d’elle. Selon une autre figure, chaque chrétien est une pierre vivante en préparation pour former le temple futur de Dieu ; cette pierre est taillée, polie et sera prête pour prendre sa place dans le temple céleste.
Dieu fut représenté dans le Tabernacle autrefois par sa gloire qui remplissait le lieu très saint et fut représenté de la même manière dans le temple de Salomon à Jérusalem. Dieu est aussi représenté actuellement par ceux qui sont engendrés de l’Esprit et II le sera plus tard par ceux qui marchent fidèlement, après avoir été engendrés de l’Esprit et qui demeurent dans l’amour de Dieu.
W. T. 5830 – 1916