Les étudiants de la Bible savent que les nombres dans les Saintes Écritures ont un sens littéral ainsi que symbolique. Le nombre sept est le nombre le plus courant dans les Écritures. C’est le nombre qui représente la perfection ou la totalité spirituelle. Dans le premier chapitre de la Genèse, nous avons les sept “jours” de la création ; à la fin de l’Apocalypse, on trouve sept anges avec leurs coupes contenant les derniers fléaux.
Quel est le deuxième nombre que l’on trouve fréquemment dans les Écritures ? Selon une encyclopédie biblique, c’est le nombre quarante. Voici le premier cas où le nombre quarante paraît dans la Bible : “Car encore sept jours et je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits, et j’exterminerai de la face de la terre tous les êtres que j’ai faits.” – Genèse 7 : 4.
Une référence biblique mentionne que quarante est le nombre de la probation. La probation est “un temps ou une période pendant laquelle l’éligibilité d’un individu à être admis comme membre d’un groupe ou d’une association quelconque est mise à l’épreuve.” Bien que la pluie de quarante jours fût certainement une période d’épreuve pour ceux qui se trouvaient dans l’arche, elle représentait surtout un jugement contre tous ceux qui se trouvaient en dehors de l’arche.
“Jésus, rempli du saint Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l’Esprit dans le désert où il fut tenté par le diable pendant quarante jours”. (Luc 4 : 1, 2). Cette fois, ce qui se passa, immédiatement après avoir été baptisé par Jean dans le Jourdain, constitua pour Jésus une période d’épreuve durant laquelle Il fut tenté par le diable. Le prophète Élie eut une expérience semblable qui dura quarante jours (1 Rois 19 : 8). Et bien sûr, il en fut de même pour Moïse : “Moïse entra au milieu de la nuée, et il monta sur la montagne. Moïse demeura sur la montagne quarante jours et quarante nuits.” – Exode 24 : 18.
Cette longue absence était une épreuve pour Moïse mais aussi et surtout pour ceux qui étaient restés en bas, en arrière, et qui ne savaient pas ce qui se passait. Ils échouèrent dans cette épreuve car il est écrit en Exode 32 : 7, 8 : “L’Eternel dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Egypte, s’est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite ; ils se sont fait un veau en fonte, ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices.”
Il semblerait qu’après un échec aussi sérieux les Israélites eussent dû être plus prudents, et veiller à ce qu’un manque de foi n’entrave plus leur relation avec le Seigneur une deuxième fois. Cependant, il ne s’écoula que peu de temps jusqu’au jour où les douze espions furent envoyés en Canaan pour explorer le pays. “Ils furent de retour de l’exploration du pays au bout de quarante jours.” Selon Nombres 13 : 25 et encore une fois, le peuple échoua à cette épreuve de la foi comme cela est relaté dans le même livre dans le verset 6 du chapitre 14 : “Et Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunné … parlèrent ainsi à toute l’assemblée des enfants d’Israël : Le pays que nous avons parcouru, pour l’explorer, est un pays très bon, excellent. Si l’Eternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays, et nous le donnera : c’est un pays où coulent le lait et le miel. … [verset 10] Toute l’assemblée parlait de les lapider.”
Pour punir le peuple d’une telle conduite condamnable le Seigneur invoqua une période de quarante années. Dans les versets 32 à 34 du même chapitre 14 ; l’Eternel dit : “Vos cadavres, à vous, tomberont dans le désert ; et vos enfants paîtront quarante années dans le désert, et porteront la peine de vos infidélités, jusqu’à ce que vos cadavres soient tous tombés dans le désert. De même que vous avez mis quarante jours à explorer le pays, vous porterez la peine de vos iniquités quarante années, une année pour chaque jour ; et vous saurez ce que c’est que d’être privé de ma présence.”
Au temps du premier roi d’Israël, il existait une grande tension entre les Philistins et les Israélites. Les deux peuples plaçaient leurs soldats armés face à face avec l’ennemi. Chaque jour le même drame se déroulait. La scène est décrite dans le premier livre de Samuel 17 : 16 : “Et [Goliath] s’avançait matin et soir, et il se présenta pendant quarante jours”. Ici, encore une fois, apparaît le nombre quarante, et encore une fois il s’agit d’une épreuve – mais une épreuve pour qui ? C’était une épreuve pour Saül, mais il échoua misérablement. Goliath était plus grand que tout autre Philistin. Avec qui s’attendait-il à lutter ? Avec le plus grand des Israélites, bien sûr, et cet homme c’était Saül (voir 1 Samuel 9 : 2). Mais Saül ne voulait pas mourir par les mains de Goliath, alors il restait dans sa tente. Le peuple était terrifié.
Combien de temps dura le règne de Saül ? Autant d’années que les règnes de David et de Salomon. Chacun de ces trois monarques régna quarante ans. Certains suggèrent que l’histoire de chacun de ces rois illustre les événements des trois âges principaux de l’humanité et que même la première dispensation serait illustrée par une autre période de quarante ans.
L’âge judaïque
“Ils demandèrent alors un roi. Et Dieu leur donna, pendant quarante ans, Saül.” – Actes 13 : 21.
Au tout début de son règne, Saül s’avérait fort prometteur. Lors d’une formidable victoire sur les Ammonites, Saül affirma avec justesse : “L’Éternel a opéré une délivrance en Israël” (1 Samuel 11 : 13). De même les Israélites, en tant que nation, s’avérèrent dociles : ils célébrèrent la Pâque, furent délivrés de leur captivité égyptienne, ils traversèrent la Mer Rouge, et acceptèrent de faire toutes les choses que Dieu leur avait prescrites à travers Moïse. Cependant, les expériences qu’ils continuèrent à subir en tant que peuple élu servirent à les éprouver, et, comme nous l’avons vu, ils ne réussirent pas toujours aussi bien. Saül, tout en illustrant ceux de l’âge judaïque, commença bien son règne, mais il changea très vite.
Mais pourquoi Dieu ne chassa-t-Il pas surnaturellement du pays tous les ennemis d’Israël pour eux ? La réponse à cette question se trouve en Juges 3 : 1 : “Voici les nations que l’Eternel laissa pour éprouver par elles Israël … [verset 4] Ces nations servirent à mettre Israël à l’épreuve, afin que l’Eternel sût s’ils obéiraient aux commandements qu’il avait prescrits à leurs pères par Moïse. [verset 7] Les enfants d’Israël firent ce qui déplaît à l’Eternel”.
Ce n’est que dans la seconde année du règne de Saül que les événements décrits dans 1 Samuel chapitre treize ont lieu. Saül prend avec lui deux mille hommes et va dans un endroit où il ne fait rien; son fils Jonathan prend avec lui mille hommes et attaque une garnison philistine. Ceci enrage les Philistins, et nous lisons dans les versets 5 et 6 : “Les Philistins s’assemblèrent pour combattre Israël. Ils avaient mille chars et six mille cavaliers, et ce peuple était innombrable comme le sable qui est sur le bord de la mer. … Les hommes d’Israël se virent à l’extrémité, car ils étaient serrés de près, et ils se cachèrent dans les cavernes, dans les buissons, dans les rochers, dans les tours et dans les citernes.”
Ce relâchement de foi de la part du peuple ainsi que de Saül si rapidement après avoir embrassé le culte de Dieu reflète le relâchement de foi de la part des Juifs au temps de Moïse. C’est ici que Saül commit une erreur de premier ordre mentionnée dans le premier livre de Samuel 13 : 8 à 14 : “[Saül] attendit sept jours, selon le terme fixé par Samuel. Mais Samuel n’arrivait pas à Guilgal, et le peuple se dispersait loin de Saül. Alors Saül dit : Amenez-moi l’holocauste et les sacrifices d’actions de grâces. Et il offrit l’holocauste. Comme il achevait d’offrir l’holocauste, voici, Samuel arriva, et Saül sortit au devant de lui pour le saluer. Samuel dit : Qu’as-tu fait ? Saül répondit : Lorsque j’ai vu que le peuple se dispersait loin de moi, que tu n’arrivais pas au terme fixé, et que les Philistins étaient assemblés à Micmasch, je me suis dit : Les Philistins vont descendre contre moi à Guilgal, et je n’ai pas imploré l’Eternel ! C’est alors que je me suis fait violence et que j’ai offert l’holocauste. Samuel dit à Saül : Tu as agi en insensé, tu n’as pas observé le commandement que l’Eternel, ton Dieu, t’avait donné. L’Eternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël ; et maintenant ton règne ne durera point. L’Eternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’Eternel l’a destiné à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observé ce que l’Eternel t’avait commandé.”
Qui était cet “homme selon le cœur de l’Éternel” destiné à être “le chef du peuple de Dieu” ? C’était David, bien sûr. Quel âge avait David lorsque Dieu fit cette déclaration ? Ce qui paraît surprenant c’est que David n’était pas encore né. Il ne devait naître que huit ans plus tard. De même, la période d’infidélité des juifs ne devait s’achever qu’avec l’apparition du plus grand David, dans un avenir qui était encore lointain et lorsque tout semblerait aller très mal.
L’infidélité de Saül présente un contraste frappant avec la fidélité de son fils, Jonathan. Les Philistins possédaient une telle maîtrise de la situation que lorsque les Israélites voulaient un quelconque objet en fer, ils devaient aller chez les Philistins pour se le procurer. Seuls, dans tout l’Israël, Saül et Jonathan possédaient des épées en fer ! Israël devait se contenter d’arcs et de flèches, ainsi que de frondes (dont David, bien sûr, fit usage pour tuer Goliath).
Saül ne semble pas s’empresser à se servir de son épée. Mais le cas est différent pour Jonathan. Il décide que Dieu peut tout aussi facilement sauver en se servant d’un petit nombre que d’un grand, alors, accompagné du jeune homme qui porte ses armes, Jonathan se dirige vaillamment vers le camp des Philistins. Ensemble, ils abattent les premiers soldats qu’ils rencontrent, vingt en tout. La panique s’empare de l’ennemi, elle semble avoir été renforcée par un tremblement de terre. Bientôt les Philistins s’abattent les uns les autres. C’est une splendide manifestation de foi en Dieu de la part de Jonathan. De toute évidence, il comptera parmi ceux que nous appelons les Anciens Dignes. En fait, dans cette illustration de l’âge judaïque, Jonathan représente la classe entière des Anciens Dignes. Jonathan avait deux fois l’âge de David, néanmoins, il avait un respect et un amour exemplaires pour celui que le Seigneur avait choisi comme chef de son peuple.
Saül et Jonathan moururent en même temps. Absolument rien n’avait été accompli. Le pays était toujours sous le joug de l’oppresseur. Pareillement, l’âge judaïque n’apporta aucun véritable bienfait à qui que ce soit. Le péché et la mort continuaient à régner et à opprimer l’humanité.
L’âge de l’évangile
“David était âgé de trente ans lorsqu’il devint roi, et il régna quarante ans.” 2 Samuel 5 : 4.
Ceci nous amène à l’âge où le Fils de Dieu – le plus grand que David – avec son Eglise (l’Israël spirituel) sont mis à l’épreuve. David avait la même foi que Jonathan. L’animosité que Saül ressentait pour David illustre la haine que les chefs juifs éprouvaient pour l’antitypique David. Lorsque les pharisiens (qui sont illustrés par Saül) furent mis en présence de celui que le Seigneur avait choisi “selon son cœur”, ils le mirent à mort. Mais il est écrit que “l’âme de Jonathan fut attachée à l’âme de David, et Jonathan l’aima comme son âme” (1 Samuel 18 : 1).
Le livre des Actes chapitre 1 au verset 3 nous révèle qu’une période de quarante jours succéda à la résurrection de Jésus : “Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu.” Il s’agissait peut-être d’une épreuve ou d’une période d’entraînement pour les disciples afin de déterminer si leur foi en Dieu resterait ferme.
Sous le roi David, le joug des ennemis d’Israël fut enfin rompu. Mais il est intéressant de noter que la construction réelle du temple, le symbole de la présence de Dieu parmi le peuple, n’eut pas lieu durant le règne de David. Cette tâche fut confiée au roi suivant, sous le règne duquel Israël jouit de l’époque la plus paisible et la plus prospère de toute son histoire.
L’âge messianique
“Salomon régna quarante ans à Jérusalem sur tout Israël.” selon 1 Rois 11 : 42.
Le règne de Salomon illustre l’âge messianique, un temps de paix et de grandes bénédictions pour tous. C’est alors que la maison de l’Éternel sera construite comme le mentionne 1 Rois 5 : 3-5 : “Salomon fit dire à Hiram : Tu sais que David, mon père, n’a pas pu bâtir une maison à l’Eternel, son Dieu, à cause des guerres dont ses ennemis l’ont enveloppé jusqu’à ce que l’Eternel les eût mis sous la plante de ses pieds. Maintenant l’Eternel, mon Dieu, m’a donné du repos de toutes parts ; plus d’adversaires, plus de calamités ! Voici, j’ai l’intention de bâtir une maison au nom de l’Eternel, mon Dieu.”
Bien que l’âge du royaume soit un temps de bénédictions, l’humanité ressuscitée subira encore une épreuve probatoire pour s’assurer le droit de vivre. Les