LES MECHANTS VIGNERONS

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Marc 12 : 1-12 ; Matthieu 21 : 33-46 ; Luc 20 : 9-19.

Texte d’or : « Ils auront du respect pour mon fils. »

Les Juifs reconnurent très rapidement que cette parabole parlait contre eux (Marc 12 : 12) ; elle représentait avec une telle justesse leur état de cœur que son seul effet fut de réveiller en eux une énergie renouvelée pour compléter la mesure inique de leurs pères coupables et ainsi accomplir la prévision finale de la parabole – verset 13.

La base de la parabole est un langage très similaire à celui de la prophétie d’Esaïe 5 : 1-7, qui s’exprime ainsi : « Car la vigne de l’Eternel des armées est la maison d’Israël, et les hommes de Juda sont la plante de ses délices. Et il s’attendait au juste jugement, et voici l’effusion de sang, à la justice, et voici un cri » – verset 7.

La parabole, brièvement interprétée, se lirait ainsi : « Un homme [Dieu] planta une vigne [« la maison d’Israël » – Esaïe 5 : 7 ; voir aussi le Psaume 80 : 14, 15 ; Jérémie 2 : 21] et l’environna d’une clôture [la loi divine, le témoignage des prophètes, la surveillance spéciale et la garde paternelle de Dieu, le ministère de ses fidèles serviteurs, tout cela a servi à les séparer des nations païennes environnantes et à les protéger contre leur influence], et y creusa une fosse pour un pressoir [ou une presse à vin, y compris la cuve dans laquelle les raisins sont pressés et la cuve qui reçoit le jus qui en est extrait. Ainsi, Dieu représente les divers avantages qui furent conférés à Israël, tels le culte du sanctuaire, les merveilleuses directives de Jéhovah, les enseignements des prophètes, tout ce qui aurait dû permettre à la vigne, à Israël, de fournir une abondante production du précieux fruit et faire déborder le vin de ses cuves. C’est avec juste raison que le Seigneur posa cette question par la bouche de son prophète, « Qu’y avait-il encore à faire pour ma vigne, que je n’aie pas fait pour elle ? » – Esaïe 5 : 4], et y bâtit une tour [une tour de garde pour la protection de la vigne – représentant le soin que Dieu prenait d’elle en plaçant des gardiens, les prophètes et d’autres, sur les tours de Sion – Ezéchiel 3 : 17 ; Esaïe 62 : 6 ; Jérémie 6 : 17], et il la loua à des vignerons [les sacrificateurs et conducteurs du peuple, dont le devoir était d’instruire et de conduire dans les voies droites du Seigneur, ce qu’ils manquèrent misérablement de faire], et s’en alla hors du pays [quitta la vigne ainsi préparée et équipée de chaque avantage Lui assurant une moisson abondante, à laquelle Il était en droit de s’attendre au temps marqué de la moisson, dans lequel ceux à qui Il s’adressait vivaient alors]. »

Les fruits auxquels le Seigneur était en droit de s’attendre de la part des Israélites, en raison de toutes les faveurs qu’Il leur accorda en tant que peuple, étaient de la gratitude, de l’amour, de l’obéissance, de l’humilité et de la promptitude d’esprit et de cœur, à la fin de l’âge [judaïque, trad.], pour suivre les directives additionnelles devant les introduire dans les nouveaux sentiers et les pâturages plus verts de la dispensation Évangélique, par l’entremise du Messie depuis longtemps promis et alors présent, le Fils de Dieu. Ces fruits, correctement cultivés tout au long de l’âge, auraient été aussi manifestés en traitant convenablement les prophètes et en prêtant attention à leurs conseils et à leurs avertissements ; mais le fruit manquait tristement.

Verset 2. « Et en la saison [à l’époque où il était approprié de s’attendre à trouver du fruit] il envoya un esclave [un prophète ou un enseignant] aux vignerons pour recevoir d’eux [au travers de leur influence, car les dirigeants en Israël, en raison de leur influence et de leur puissance, étaient particulièrement tenus pour responsables de la conduite de la nation, bien que cela ne libérât pas les masses du peuple, chacun individuellement, de sa responsabilité] du fruit de la vigne. »

Les versets 3-5 se rapportent à la manière honteuse dont furent traités ces dignes serviteurs du Seigneur. Voir aussi Jérémie 37 : 13-21 ; 1 Rois 18 : 13 ; 22 : 24-27 ; 2 Rois 6 : 31 ; 2 Chroniques 24 : 20, 21 ; 36 : 16 ; Actes 7 : 52 ; Hébreux 11 : 35-38.

Verset 6. « Ayant donc encore un unique fils bien-aimé [le Seigneur Jésus, qui leur parla ainsi], il le leur envoya, lui aussi, le dernier, disant : Ils auront du respect pour mon fils. » Quoique Dieu sût qu’il en serait autrement, Jésus s’exprima ainsi pour montrer le caractère raisonnable d’une telle espérance.

Verset 7. « Mais ces vignerons [les principaux sacrificateurs et les dirigeants] dirent entre eux [ils conspirèrent en privé et faussement, disant en substance :] Celui-ci est l’héritier [cet homme prétend être le roi, le Messie des Juifs]. Venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous [le désir de maintenir leur prestige et leur puissance était le but même des dirigeants en Israël, quand ils persécutaient le Seigneur et quand, finalement, ils Le crucifièrent]. »

Le verset 8 était une prophétie montrant le point culminant meurtrier des desseins méchants qui remplissaient alors leurs cœurs.

Le verset 9 prédit le but de Dieu de chasser ces méchants vignerons de leurs postes et de donner ses faveurs à d’autres que la nation juive, c’est-à-dire aux Païens.

Ainsi se termina la parabole avec sa signification terrible montrant le triomphe du mal ; mais le Seigneur savait que ses jours étaient comptés. Toutefois, Il ne souhaita pas les laisser avec l’idée que leur triomphe serait durable, et c’est pourquoi Il attira leur attention sur une autre prophétie (Psaume 118 : 22, 23), disant : « N’avez-vous pas lu cette écriture ? La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin : celle-ci est de par le Seigneur et est merveilleuse devant nos yeux. »

Ceci fut dit pour faire référence à son triomphe dans la résurrection et à sa future gloire en tant que roi de la terre entière.

Le verset 12 montre la méchanceté de leurs cœurs en contraste puissant avec cette beauté de la sainteté qui n’apparaîtra jamais en une autre occasion plus aimable qu’en celle-ci. Aucune pensée égoïste n’anima son âme généreuse. Ici se trouvaient bonté, pureté, bienveillance, grâce, se tenant à la veille d’une tragédie terrible et effectuant avec calme et quiétude les dernières oeuvres de sa vie terrestre. Il n’eut aucun moment pour des pensées sombres ou des pressentiments craintifs : Il devait s’occuper des affaires de son Père. Il devait annoncer les dernières paroles de témoignage, d’instruction, de mise en garde et accomplir tout ce qu’il restait à accomplir des prophéties Le concernant dans la chair. Puis Il fut prêt à être offert pour les péchés du monde – pour des personnes ingrates et méchantes tels que l’ont prouvé être les Juifs, même avec tous leurs avantages, ainsi que les Païens sans ces avantages.

Mais, remercions Dieu, Il verra encore le travail de son âme et sera satisfait.

WT1895 p.1795