COMMENT NOUS DEVONS NOUS ATTENDRE AU SEIGNEUR

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« Attends-toi à l’Eternel ; fortifie-toi, et que ton cœur soit ferme, oui, attends-toi à l’Eternel. »

Psaume 27 : 14.

L’expression « s’attendre à l’Eternel » ne signifie pas tant servir le Seigneur, que s’attendre à Lui, attendre à ses côtés, pour voir quelle est sa volonté envers nous. Selon nous, cette expression ne comporte pas l’idée d’être occupé au service du Seigneur, comme le ferait un serviteur attendant son maître, mais celle d’une veille patiente dans le but d’apprendre ce que notre Seigneur voudrait que nous fassions. Chaque enfant de Dieu devrait s’attendre à être guidé par le Seigneur, et ne pas courir devant Lui sans réfléchir à ce qu’est le dessein du Seigneur à son égard. « Confie-toi en l’Eternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers. » Tel est le conseil du Sage (Proverbes 3 : 5, 6). Un grand nombre d’enfants de Dieu ont commis des erreurs dans ce domaine.

Ayant remis nos voies au Seigneur, allons de l’avant à la seule condition que ce soit Lui qui nous conduise. Si nous ne discernons pas clairement sa volonté, ne soyons pas trop pressés, et n’essayons pas de nous guider nous-mêmes, mais présentons notre problème au Seigneur dans une prière sincère, demandant à ce que ne s’accomplissent pas notre propre volonté ou nos propres voies, mais que nous soyons guidés seulement comme Il le veut. Ensuite, attendons et veillons pour discerner les indications de sa providence, et suivons-les, selon ce que paraît être sa manière de nous conduire, et laissons-Lui le soin des résultats. Nous ne devons pas suivre nos propres choix, sans la preuve que telle est la Volonté de Dieu. Il se peut que l’on nous pose la question : « Vas-tu agir de telle manière ou de telle autre manière ? Vas-tu aller ici ou là ? » Notre attitude et notre réponse, si nous ne nous sommes pas encore assurés de la volonté du Seigneur en la matière, devrait être : « Je ne me suis pas encore pleinement décidé. Je vais prendre en considération la Parole du Seigneur, pour voir comment ses instructions peuvent s’appliquer dans ce cas. » Ou bien : « Je veille afin de voir ce que semblent indiquer les providences du Seigneur et je prie, à ce sujet, afin d’être guidé correctement. » Le poète exprima une pensée appropriée, quand il dit : « Je crains de toucher

Des choses qui peuvent tant impliquer. »

Ceux qui s’attendent au Seigneur ne semblent pas toujours prospérer au mieux, selon les apparences extérieures. Mais le Psalmiste déclare que nous devrions avoir bon courage, en nous attendant de cette manière à Dieu. Nous courons la bonne course et nous obtiendrons sa bénédiction. Nous ne commettons pas d’erreur si nous nous attendons à Lui. D’autres peuvent sembler nous devancer au premier coup d’œil, mais nous devons « nous attendre au Seigneur. »

Ne faites pas un pas sans être sûr que le Seigneur vous dirige et vous guide. Recherchez la signification de ses providences. Étudiez sa Parole. Ne laissez pas votre foi s’éloigner de ses amarres. « Ayez bon courage ! » Un « bon » courage est un courage de haut niveau, pas simplement un petit courage. Ayez un grand courage ; « et Il fortifiera votre cœur ; je vous le dis, attendez-vous au Seigneur. » Nous pouvons comprendre que le mot cœur désigne ici l’âme, l’être – tout particulièrement la part intelligente de nous-mêmes. Le Seigneur nous soutiendra, Il nous fortifiera et nous rendra suffisamment forts pour supporter, forts pour accomplir sa volonté telle qu’elle nous est dévoilée. Ceux qui s’attendent au Seigneur ne manqueront d’aucune bonne chose.

Les qualités nécessaires au succès

Le courage, la force morale et la persistance dans le service du Seigneur sont indispensables à l’enfant de Dieu. De telles qualités sont nécessaires même pour le monde. Quiconque manque de ces qualités de caractère est presque sûr d’avoir peu de succès dans la vie. Le manque de courage ou d’espérance est l’une des principales causes d’échec dans le monde. Notre texte, toutefois, attire l’attention non du monde, mais de ceux qui appartiennent au Seigneur. Les précieuses promesses de la Parole de Dieu, qui n’appartiennent qu’à son peuple, à ceux qui sont entièrement siens, donnent à ces derniers toutes les raisons d’espérer ; ceux-ci sont donc pleinement autorisés à œuvrer pour être forts et avoir bon courage. Les enfants de Dieu auront des épreuves et des expériences similaires à celles du monde avec, en plus, des expériences et des épreuves spécifiques au fait qu’ils sont disciples de Christ. Ces dernières ne viennent toutefois pas sur nous de manière fortuite, comme c’est le cas pour le monde, mais sont sous la supervision directe du Seigneur.

Ceux qui sont nouveaux dans le service du Maître pouvaient croire pendant un certain temps que tout devait se passer pour eux de la manière la plus douce qui soit, qu’ils ne devaient pas subir les difficultés que traverse le monde et que, maintenant, puisqu’ils étaient des enfants de Dieu, Il les protègerait de toute affliction et de toute souffrance. Mais ils se rendent vite compte, par l’étude de la Parole du Seigneur, que ce n’est pas vrai ; ils voient qu’ils doivent marcher par la foi, et non par la vue. Ils apprennent qu’ils ne doivent pas s’attendre à avoir des manifestations extérieures tangibles de sa faveur, mais qu’il leur faut souffrir avec Christ – que c’est à cela qu’ils ont été appelés (1 Pierre 2 : 20, 21 ; Actes 14 : 22). Ils apprennent qu’il leur faut être obéissants et ils découvrent ce que signifie l’obéissance.

Le Maître a appris l’obéissance – Il a appris ce que signifiait l’obéissance – « par les choses qu’Il a souffertes. » Le chemin étroit n’est pas un chemin facile. Les disciples apprennent que le Seigneur appelle maintenant une classe qui a foi en Lui, une classe qui accepte pleinement sa Parole. Avec le temps, ils découvrent également que « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Si les choses ne vont pas comme ils l’auraient souhaité, si des épreuves surgissent, ils diront : « Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. »

Ainsi, étant guidés par la Parole du Seigneur, ils apprennent qu’ils doivent prendre courage tout en progressant sur le chemin. Il y a beaucoup de difficultés à surmonter, et il faut du courage pour les surmonter. Mais le courage provenant de la foi en Dieu et en ses « grandes et précieuses promesses » les fortifie, alors qu’en d’autres circonstances, ils auraient été écrasés. Cela leur donne une force qui est étrangère à tous les autres hommes.

Garder confiance là où nous n’arrivons pas à trouver des indices

Si un enfant de Dieu se décourage et perd son espérance et sa force, c’est parce qu’il a perdu prise sur les promesses du Seigneur qui sont là pour l’aider. Perdre courage, c’est perdre la foi. La perte de foi et de courage rend un enfant de Dieu impuissant devant ses ennemis. Nous devons avoir confiance en notre Père même lorsque la signification de sa providence est voilée à nos yeux et lorsque nos efforts pour Le servir semblent être infructueux. Nous portons alors nos regards sur les Apôtres et sur leurs expériences. L’Apôtre Paul était très désireux de porter le Message de l’Evangile aux autres. A plusieurs reprises, il tenta d’aller en Asie, mais cela ne lui a pas été permis. Il a commencé à se demander pourquoi il en était ainsi, pourquoi ses efforts échouaient constamment. Mais le Seigneur lui a révélé qu’il devait plutôt aller en Grèce. Dans sa première épître à l’église de Thessalonique, Il écrivit : « Aussi voulions-nous aller vers vous, du moins moi Paul, une et même deux fois ; mais Satan nous en a empêchés. » (1 Thessaloniciens 2 : 18). Mais nous sommes sûrs que le Seigneur aurait déjoué les machinations de Satan, qu’Il aurait fait en sorte que les choses aboutissent à sa propre gloire, et que les leçons de patience et de soumission soient une bénédiction pour ses enfants.

Nous voyons que, dans le jardin de Gethsémané, notre Seigneur n’avait pas perdu sa foi en Dieu, mais Il fut craintif pendant un certain temps. Arrivant aux dernières heures de ses expériences sur la terre, Il se demandait si oui ou non Il s’était pleinement conformé à toutes les exigences du Père. Il savait que la moindre infraction à la loi de Dieu signifierait sa mort. Avait-il convenablement accompli son sacrifice ? Serait-Il élevé de la mort à la gloire céleste par la résurrection ? Il reçut alors, du Père, l’assurance qu’Il avait été fidèle en tout. Toutes les épreuves et les difficultés, que le Maître subit en sacrifiant sa vie, l’ont précédé, tel un doux encens, un précieux parfum, au-delà du voile, dans le Très Saint, comme cela nous est montré dans le type. – Lévitique 16 : 12, 13.

Une crainte appropriée

Après que le souverain sacrificateur Juif ait broyé le doux encens au-dessus du feu de l’autel d’or, après que son odeur ait pénétré au-delà du second voile et ait recouvert l’Arche de l’Alliance et le Propitiatoire, il passait lui-même au-delà de ce voile. Chaque fois que le souverain sacrificateur soulevait le voile pour passer en dessous, il devait avoir peur ; car s’il avait échoué dans le moindre détail en accomplissant son œuvre de sacrifice, il serait mort en passant sous ce voile. Ainsi, notre Seigneur savait que son œuvre devait être acceptée dans le sens le plus absolu, sinon, Il perdrait son existence pour toujours. Ce serait comme s’Il n’avait jamais été. Il perdrait tout.

Aucun être terrestre n’était en mesure d’encourager le Seigneur sur ce point. Il n’y avait personne pour dire : « Tu as tout accompli parfaitement ; tu n’aurais pas pu faire mieux. » Aussi, le Maître, seul, se tourna vers le Père pour obtenir assurance, force et courage. Il pria : « Non pas ma volonté, mais que Ta volonté soit faite. » Le Père a entendu sa prière et Lui a accordé l’assurance et la force nécessaires. Il fut entendu eu égard à ce qu’Il craignait ; et pendant toute la nuit et le jour suivant, jusqu’à l’heure de sa crucifixion, Il était calme et courageux.

Ainsi, les membres du peuple du Seigneur devraient nourrir une crainte appropriée. Une crainte appropriée est bonne pour eux. Mais elle ne devrait pas en arriver au point de retenir leurs efforts et dissiper leur courage. Ils devraient avoir la crainte recommandée par saint Paul lorsqu’il dit : « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. » (Hébreux 4 : 1). C’est cette crainte appropriée qu’avait le Maître. Il ne s’est jamais découragé, Il n’a jamais refoulé le travail que le Père Lui donnait à accomplir. Sa crainte était une crainte de fils, qui engendrait vigilance, attention et circonspection sur le chemin de sa vie, pour qu’Il soit pleinement agréable au Père. Tous les Chrétiens devraient posséder une crainte similaire. Nous devons veiller pour ne pas négliger des privilèges ou des obligations.

Cette crainte appropriée nous mènera à une analyse attentive de nous-mêmes. Nous devrions nous demander : « Qu’est-ce que je crois ? Pourquoi j’y crois ? » Nous devrions revoir nos bases à nouveau. Nous devrions à nouveau revoir dans nos esprits les preuves de la justesse de notre foi. En faisant ainsi, le Seigneur nous fortifiera dans la foi, Il fortifiera notre cœur. Si quelqu’un espère en lui-même et se repose principalement sur ses propres forces, ce sera à son avantage que le Seigneur le mènera à un état de découragement. Ainsi, il pourra devenir plus timide, perdre toute assurance en lui-même, réaliser sa parfaite impuissance, sa faiblesse, son besoin de s’en remettre pleinement dans le Seigneur et de tourner constamment ses regards vers Lui, pour être guidé et soutenu. Alors que les enfants du Seigneur apprennent ainsi à s’attendre à Lui, la promesse suivante s’accomplit en leur faveur : « Mais ceux qui s’attendent à l’Eternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles ; ils courent, et ne se lassent point, ils marchent, et ne se fatiguent point. » – Esaïe 40 : 31.

WT1915 p5711