« La nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. » – Hébreux 5 : 14.
L’Apôtre semble avoir à l’esprit certains membres qui sont encore des enfants en Christ, ont des conceptions insuffisamment mûries de Dieu et de son plan et manquent de développement spirituel ; il les met en contraste avec ceux qui sont plus développés, qui sont devenus des hommes en Jésus-Christ, qui sont des hommes faits, comme le dit l’Apôtre Paul, mûrs en fait de développement chrétien. « La nourriture solide » leur appartient. L’Apôtre réprouve ceux qui, depuis le temps qu’ils sont en Christ, auraient dû être forts dans la foi, dans la doctrine, en fait de vie spirituelle et devraient ainsi se qualifier pour enseigner les autres. Mais c’étaient encore des enfants, ayant besoin que d’autres leur enseignent de nouveau les premiers principes de la doctrine de Christ ; ils avaient toujours besoin d’être nourris de lait, n’étant pas encore capables d’assimiler de la « nourriture solide ».
Les débutants, qui connaissent Christ depuis peu, étant nouveaux quant aux vérités contenues dans le plan de Dieu, ne doivent pas être étouffés par de la nourriture solide. Ils peuvent être nourris de vérités simples qu’ils sont en mesure d’assimiler. Ils ont besoin du « lait pur de la parole, afin de croître ». Certains d’entre le peuple du Seigneur, dans la Vérité depuis plus longtemps, abordent avec une absence totale de sagesse certains sujets telles que l’immortalité ou la trinité, etc., quand ils parlent aux nouveaux consacrés, alors que ces derniers sont incapables de les assimiler. Ils donnent de la nourriture solide à des enfants et sont ainsi susceptibles de les éloigner de la table du Seigneur, de provoquer en eux une dyspepsie spirituelle qui les rendra incapables de manger même les mets plus simples fournis par le Seigneur.
Pour ceux qui ne sont que des débutants sur le bon chemin, il y a une abondance de nourriture plus digeste dans la Parole de Dieu. Cette nourriture devrait venir en aide aux nouvelles créatures en Christ qui ne font que commencer à marcher sur le chemin étroit. Nous ne devons pas comprendre pour autant qu’ils doivent continuer, indéfiniment, à se nourrir exclusivement de lait. Tandis qu’ils commencent à croître et à se développer, à partir d’une diète de lait, on peut leur servir un peu de nourriture plus solide, au bout d’un certain temps, lorsqu’ils seront parvenus à digérer les points plus importants de la Vérité, et à en tirer une nourriture pour eux. Certains parviennent à se développer et à digérer de la nourriture solide beaucoup plus rapidement que d’autres. Ceux qui n’ont pas reçu de faux enseignements à propos des doctrines scripturales, qui n’ont pas baigné durant des années dans les erreurs introduites dans l’Eglise durant les âges de ténèbres, sont souvent beaucoup plus disposés et capables de saisir la Vérité sur ces sujets, que ne le sont ceux qui ont longtemps subi l’influence aveuglante de l’erreur sur ces points.
NÉCESSITÉ D’UNE ÉTUDE SYSTÉMATIQUE
Ceux qui sont d’un esprit humble et ouvert à l’enseignement, à la recherche d’un « ainsi a dit l’Eternel » pour tout ce qu’ils acceptent, et qui n’essayent pas de construire eux-mêmes des théories, mais s’efforcent uniquement de suivre le Seigneur, ceux-là peuvent en général, en comparant LES ETUDES DANS LES ECRITURES avec leur Bible, suivre pas à pas le plan tel qu’il y est présenté, de manière systématique et ordonnée, en vérifiant chaque déclaration par la Parole certaine de Dieu ; ils comprennent plus facilement la Vérité concernant les doctrines fondamentales. De cette manière, ils acquièrent une vue générale de l’ensemble du plan de Dieu et comprennent comment ses divers éléments s’adaptent les uns aux autres et s’imbriquent les uns dans les autres ; cela leur serait impossible, si ils prêtaient l’oreille tout d’abord à une seule portion du plan, dissociée du reste.
Pour cette raison, il est important de presser les nouveaux intéressés à lire et à vérifier par eux-mêmes, et de ne pas chercher à vouloir trop expliquer par la conversation. Beaucoup de mal est souvent fait de cette manière par des amis mus par de bonnes intentions, dans leur zèle à vouloir que le débutant saisisse tout d’un coup, ce qui est impossible. Souvent leurs efforts entraînent la confusion dans l’esprit de celui qui recherche la Vérité.
LA VISION SPIRITUELLE, UNE QUESTION DE CROISSANCE
Lorsque nous observons un petit bébé, nous voyons qu’il peut gazouiller, donner de petits coups de pieds, crier quelque peu et, jusqu’à un certain point, apercevoir des objets. Il est capable de reconnaître, dans une certaine mesure, ce qui est beau, ce qui est terrifiant, ce qui rend heureux. Mais il ne voit pas les choses très clairement ni ne les comprend. Lorsque nous passons notre main devant ses yeux, il n’est pas en mesure de se concentrer sur elle. Comme les petits chatons ne peuvent identifier ce qui est près de ce qui est loin, il en est de même des débutants, les bébés dans les choses spirituelles. Les plus jeunes, dans leurs efforts à étudier la Parole de Dieu, avancent en tâtonnant et pensent comprendre ceci ou cela. On ne peut leur parler, dès le commencement, de Vérités importantes, car il est très probable que cela les ferait trébucher.
En grandissant, ils parviennent à « dispenser droitement » la Vérité, à distinguer la vérité de l’erreur et sont en mesure de dire ce qui sera nuisible et ce qui pourra être utile. C’est comme un enfant qui vient de se brûler à un feu ; il apprend à être attentif à ce qui brûle et à approcher de tout feu avec une grande attention, très judicieusement. De même que tout ceci est vrai à propos de choses temporelles, et de même que le sens de l’appréciation et de la compréhension se développe chez l’enfant, ainsi en est-il chez les bébés en Christ ; il se produit en eux un développement du sens de l’appréciation et de la capacité à comprendre les hauteurs et les profondeurs, les longueurs et les largeurs de la sagesse et de l’amour de Dieu, ainsi que la plénitude et la grandeur de son magnifique plan, avec toute sa variété de traits particuliers.
LA NOURRITURE NÉCESSAIRE , TOUJOURS AU « TEMPS CONVENABLE »
Pour acquérir cette appréciation, il est non seulement nécessaire de lire la Parole de la Vérité, mais également de la méditer, de se l’approprier et de s’efforcer sérieusement d’y conformer notre vie. Il est bien entendu préférable pour certains de lire simplement des pages ou des chapitres de la Bible, plutôt que de s’adonner à des lectures sans intérêt. Mais lire simplement quelques pages de la Bible, sans en comprendre le sens, profite peu. Il est nécessaire d’étudier la Bible, et le Seigneur n’a jamais laissé son peuple sans instructeurs choisis par Lui et capables de guider les chères brebis du grand troupeau du Berger vers de verts pâturages, où elles ont pu trouver la nourriture nécessaire à ce moment-là. Comme le déroulement graduel de la Vérité, en ses temps et en ses saisons, s’est ajouté à la quantité et à la variété de la nourriture exigée par le troupeau de Dieu, pour son alimentation propre, il a été fourni par divers instruments choisis par Dieu et suscités à cet effet le moment venu.
Les véritables saints de Dieu, durant les divers âges, n’ont jamais manqué de tout ce qui leur était nécessaire. De nos jours, il est révélé plus de Vérité qu’à n’importe quelle période précédente de l’histoire de l’Eglise. Une nourriture plus abondante et plus riche est aujourd’hui nécessaire pour fortifier l’Eglise, en raison des conditions particulières et des épreuves de ce jour ; et il en est donné davantage. Mais, comme nous l’avons dit, et comme le démontre l’Apôtre dans notre texte de référence, il y a différents degrés de développement dans l’Église de Christ. Dans ces derniers jours, certains ont été appelés du monde pour prendre la place de ceux qui, par infidélité, ont perdu leur couronne. Aussi, la sagesse provenant d’en haut est-elle nécessaire pour alimenter et nourrir comme il se doit ces membres plus faibles.
PREMIÈRES LEÇONS, A L’ÉCOLE
A l’école, les leçons sont adaptées en fonction de l’habilité et de la compréhension des élèves. Lorsque les leçons primaires d’épellation sont données, l’instituteur commence par des mots courts et simples et non par des mots longs. Des mots comme c-h-i-e-n chien, c-h-a-t chat sont choisis d’abord. Un enseignant intelligent, et comprenant son rôle, ne pensera pas à débuter sa leçon par un mot tel que « pronostiqueur » ou « hippopotame ». Il choisira d’abord pour l’élève des mots plus simples et faciles à comprendre. Des leçons de choses, au moyen d’images, etc., sont aussi utilisées au début pour capter la vue et aider ainsi l’esprit de l’enfant.
Il en est de même des choses spirituelles. Ceux qui veulent prodiguer de bonnes instructions à d’autres doivent être qualifiés pour enseigner. Le Seigneur a placé les différents membres dans le Corps de Christ « selon son bon plaisir ». A certains, Il donna des apôtres et des faiseurs de miracles ; à d’autres, des évangélistes, des enseignants et des pasteurs. Au commencement de l’histoire de l’Eglise, dans sa condition naissante, des miracles – des leçons de choses et des preuves pour l’œil et pour l’oreille, pour les sens physiques extérieurs – furent nécessaires, et c’est pourquoi ils ont été fournis. A mesure que l’Eglise s’établissait, ces évidences extérieures en connexion avec la Vérité cessèrent.
L’Apôtre Paul dit : « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant » (1 Corinthiens 13 : 11). Il en est ainsi de tous les véritables disciples de Christ. En grandissant et en se développant, pas après pas, tandis que leurs sens s’exercent à reconnaître le bien du mal – ce qui est vrai, bon, profitable, ce qui est compris dans le glorieux haut appel de l’Eglise, ce qui se rapporte à la pleine consécration à Christ – ils mettent de plus en plus de côté les idées infantiles, leurs conceptions naïves, et ils s’éduquent et progressent dans les choses de Dieu, les choses profondes. Un débutant, qui n’a pas appris à étudier la Parole de Dieu, pourrait y puiser des choses qui lui seraient vraiment néfastes. Il est important de considérer les vérités de la Bible dans leur contexte, afin de comprendre ce qu’elles signifient, comment les mettre en application, à qui elles s’adressent, etc. Autrement, tout ne sera que confusion et contradiction. Il est possible de tirer une belle mélodie d’un instrument, à condition d’avoir appris à manipuler les touches et à combiner les différents accords ; autrement, le résultat ne sera que dissonances.
RESPONSABILITÉ DE CEUX MARCHANT DEPUIS LONGTEMPS SUR LE CHEMIN
Il y a certains principes prescrits dans la Bible. Nous devons les comprendre et les appliquer dans notre vie de chaque jour. Il y a le principe de la justice : c’est un principe de base. Ce principe doit être reconnu et pratiqué avant de nous trouver dans la bonne condition pour bâtir sur ce fondement les principes de l’amour, de la miséricorde, de la douceur, etc., lesquels doivent tous être incorporés dans nos vies, nos caractères, en tant qu’enfants de Dieu. Nous devons apprendre ce que signifie la justice et ce que l’amour véritable veut dire. Les modèles qu’offre le monde, sur ce point, sont pervertis grandement et nous avons besoin d’être bien enseignés à partir de l’unique source qui fait autorité : la Parole de Dieu. Nous devons apprendre comment mettre ces principes en application.
Ceux qui boivent à la fontaine de la Vérité depuis un certain temps, et se nourrissent à la table du Seigneur, là où la nourriture est pure, sans mélange, nourrissante, doivent être fermement établis dans les premiers principes de la doctrine de Christ. Une grande partie de la structure « d’or, d’argent et de pierres précieuses » devrait déjà être érigée et le bon travail de l’édification du caractère devrait progresser continuellement, jour après jour. Nous devrions être fermement enracinés et fondés en Christ, afin que rien ne puisse nous ébranler. Nous devrions être en mesure de discerner clairement entre la Vérité et l’erreur sur tous les points importants. Nous devrions être fidèles au Seigneur et à sa Parole au point de nous réjouir du glorieux privilège de la proclamer, chaque fois que se présente l’opportunité de le faire. Nous devrions savoir ce à quoi nous croyons, et pourquoi nous le croyons. Nous devrions être courageux et intraitables dans la proclamation de la Vérité qui a tant béni nos propres cœurs et vies.
WT1915 p5688