LA CONDITION DE TIÉDEUR DE L’ÉGLISE DE LAODICÉE ET SON REJET

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« Ainsi parce que tu es tiède… je te vomirai de ma bouche. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe » – (Apocalypse 3 : 16, 20).

De sombres nuages recouvrent de plus en plus la terre, semant la terreur et annonçant de lugubres présages à tous les êtres humains. La deuxième guerre mondiale – la plus cruelle de toute l’histoire – témoigne du sang versé et de l’horreur, au-delà de tout ce que l’esprit humain peut imaginer. Mais le monde n’est pas plus pacifique aujourd’hui et le sang n’arrête pas de couler, car sur toute la planète règne encore la confusion, le désordre, la trahison, la mésentente et le meurtre. Les nuages qui s’amoncellent, annoncent l’imminence d’une troisième catastrophe plus grande encore.

Les fidèles, qui sont à leur poste, observent ces événements qui témoignent de l’accomplissement des « paroles prophétiques sûres et certaines».

Les personnes bien pensantes du monde entier essaient de mettre en œuvre les moyens par lesquels ils espèrent exécuter leurs plans qui devraient les conduire à des conditions de paix satisfaisante. Mais les enfants de Dieu, qui possèdent la connaissance de la Parole divine, savent que le monde est condamné à brève échéance à des temps plus sombres encore. Le prophète déclare : « Le jour de l’Éternel n’est-il pas ténèbres et non lumière ? N’est-il pas obscur et sans éclat ? ». – Amos 5 : 20.

En vérité, les ténèbres effacent toute lueur d’espérance de l’esprit humain et dévoilent ainsi l’incompétence de l’homme à susciter des conditions appropriées pour retrouver l’espoir.

Ainsi, toute espérance s’éteint dans le cœur de l’homme, ne lui permettant plus de distinguer la lumière. Un jour viendra cependant où il la distinguera ; ce sera lorsque le Seigneur dira de nouveau : « Que la lumière soit ! ». Alors, elle dissipera les ténèbres et toutes les puissances du péché et du mal seront neutralisées.

Béni soit le reste du peuple fidèle de Dieu, qui est entré dans le jour de la détresse, mais qui n’a pas crainte des ténèbres, car la Parole de Dieu est « leur lumière, qui brille dans un lieu obscur ». Bénis sont ceux qui possèdent la lumière de sa parole manifestée par l’Esprit saint.

Si tous ont part aux épreuves et aux difficultés de leurs compatriotes humains, ils font face à l’avenir avec sérénité, calme et espérance, car rien ne peut s’opposer au résultat glorieux du grand programme divin en ce qui concerne la destruction définitive du péché, de la tristesse, de la souffrance, de la douleur et de la mort.

Toutefois le chemin des Saints de Dieu a toujours été houleux et difficile depuis le temps des Apôtres au commencement du Haut Appel, jusqu’à ce jour. L’apôtre met en évidence le fait que le chemin qui conduit au Royaume Céleste est parsemé de « nombreuses difficultés » – de ténèbres spirituelles, de persécutions, de crainte et de mort. Telle fut la condition qui caractérisa l’âge de l’Évangile tout entier.

Les fidèles du Seigneur se sont souvent demandé pourquoi la fiancée de Christ était élue parmi tant de ténèbres et de mal ? Pour quelle raison devait-elle être conduite au travers des tempêtes durant de si longs siècles ? Pourquoi tant d’éléments destructeurs devaient-ils s’introduire parmi les véritables enfants de Dieu ?

Aujourd’hui encore, au temps de la seconde présence du Maître – s’opèrent de grandes séparations ; il y a des difficultés et des vannages parmi nous. Tout cela est généralement provoqué par des « frères subversifs » et des « instruments » de l’adversaire. Ne devrions-nous pas nous attendre à ce que les derniers jours de l’Église soient tranquilles, sereins, sans être perturbés par les serviteurs du mal et ses nombreuses manœuvres, ses tromperies et ses pièges ? Non, le programme tracé par Dieu ne le fut pas selon ces principes.

SEPT MESSAGES PROPHETIQUES À SEPT EGLISES

Obéissant à son Seigneur ressuscité et sous son influence, l’Apôtre Jean écrivit sept messages aux sept Églises d’Asie Mineure rapportés dans le livre de l’Apocalypse. Chaque message décrivait leur condition et avait pour but de les encourager à tenir ferme dans tout ce qui est raisonnable et à rejeter promptement ce qui est mauvais.

Ces messages concernaient également toutes les autres Églises de ce temps-là, qui ne furent pas nominativement désignées. Mais, ces Églises locales représentent et concernent l’Église de l’Age de L’Évangile tout entier. A l’évidence, elles furent utilisées prophétiquement, pour manifester l’Esprit de Christ à toute l’Église de cette dispensation. En d’autres termes, elles retracent son histoire, révélée par notre glorieux Maître, qui avait « des yeux comme des flammes de feu ».

C’est pourquoi, les sept messages nous apparaissent comme autant de « photographies » de l’Église montrant, non seulement, les ténèbres et l’égarement de l’église nominale, mais aussi le noble exemple des quelques fidèles remplis d’Esprit.

Cette condition se développa depuis la période d’Éphèse, au cours de laquelle l’enthousiasme « du premier amour » se refroidit jusqu’à celle de Laodicée, dont la condition de tiédeur, le luxe et la vaine gloire firent rendre la sentence suivante de la part de notre Seigneur : « Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche ».

Il n’est pas difficile de trouver trace dans l’histoire de l’accomplissement de cette sentence prophétique de Christ. A la lumière de celle-ci, il ne peut y avoir aucun doute sur la succession des sept périodes de l’Église nominale (six sont déjà passées ainsi qu’une grande partie de la septième). Tous les troubles mondiaux ainsi que les signes des temps nous montrent sa fin imminente. Nous nous trouvons à une heure avancée représentée par la condition de tiédeur de Laodicée, condition de formalisme, de suffisance religieuse, de mondanité, de déchéance et de chute.

POURQUOI L’APOSTASIE EST-ELLE PERMISE DANS L’EGLISE ?

Lorsque nous analysons le message de Christ, nous pouvons remarquer le fait, que le développement de l’Église nominale s’est fait dans la corruption. Le mal et l’incrédulité de toute espèce se sont développés au sein de ce système, détruisant la foi et la vie, ne permettant ni sa guérison, ni son amélioration. Quelqu’un a dit avec raison : « L’histoire de l’Église n’est que celle de la corruption ». Ses agissements ne sont qu’un témoignage retentissant de cette déclaration.

Toutefois, aucun des fidèles imitateurs de Christ, doté de la merveilleuse lumière de ces derniers jours manifestant « la manière d’agir de notre Dieu » en accord avec son plan et ses intentions, ne se trouve affecté par cela. Si notre foi est vivante, alors la lumière de la vérité manifestée dans le temps de la moisson de l’âge de l’Évangile dissipe les ténèbres et repousse le doute et la crainte.

C’est pourquoi il nous est possible de discerner pourquoi Dieu permit de telles choses dans l’église nominale, tout ce mal et cette corruption. Nous comprenons alors pourquoi l’église se disant « chrétienne » n’a pas été préservée de tout cela et pourquoi la lumière qui fut en elle s’est transformée en ténèbres.

Toutes ces interrogations mettent en lumière la vérité divine concernant l’appel, le développement et la préparation de la véritable Église – « le petit troupeau » – dont les membres sont choisis à partir des masses nominales rejetées pour devenir la fiancée de son Fils bien-aimé afin de régner avec Lui dans la gloire du royaume en vue du rétablissement de toutes choses. Actes 3 : 19 – 21 ; Luc 11 : 2.

Si au contraire, l’Église durant toute la période de son élection n’avait eu que des épreuves douces et non contraignantes, si rien ne s’opposait à elle ni ne l’embarrassait ; s’il n’était pas nécessaire de lutter, d’être toujours en paix avec tous, alors l’histoire crierait d’une voix forte que les intentions de Dieu ont échoué et l’espérance de l’Église serait réduite à néant, car chaque siècle de la carrière de l’Église témoigne du contraire. Une progression silencieuse et paisible serait incompatible avec la vie de ceux qui suivent les traces de Christ.

Au contraire, tous les enseignements du Seigneur et des apôtres témoignent de l’inverse : « Vous aurez des tribulations dans le monde » a dit notre Seigneur. Les témoignages apostoliques contiennent de nombreux avertissements sur le manque de foi et l’opposition à l’égard de ceux qui sont attachés au Seigneur et à la Vérité. Tout cela devait se dérouler pendant la longue période de contagion et de propagation de l’apostasie, de l’inimitié et de la persécution de la part des dirigeants égarés de l’Église et de la grande masse du peuple qui les soutient.

La mission principale de notre Seigneur consiste à choisir le « Petit Troupeau ». L’apôtre Paul qui se souciait jour et nuit de toutes les ecclésias, s’opposait constamment à ceux qui voulaient séduire l’Église. Il fut toujours à ses côtés, mais affligé de toutes parts dans sa lutte contre les opposants, et particulièrement ceux de l’Église sainte, à laquelle il s’adresse indiquant qu’il fut « en péril parmi les faux frères » – (2 Corinthiens 11 : 26).

Aujourd’hui, personne d’entre les fidèles ne devrait se sentir abattu ou découragé parce que des éléments perturbateurs ont tourmenté l’Église durant tous ces siècles jusqu’à nos jours. Notre Seigneur eut soin de nous avertir que dans les derniers temps, les influences de l’adversaire seraient subtiles et rusées, afin de séduire, s’il le pouvait, les élus mêmes. – Matthieu 24 : 24.

Bénis soient les fidèles du Seigneur qui s’opposent aux influences et aux douloureuses épreuves de notre temps. Le Seigneur nous informe de sa présence et du rassemblement des derniers membres de son Troupeau dans le temps de la moisson de cet âge – « Je me tiens à la porte et je frappe ». En parallèle à cette grande révélation, une autre prophétie est en cours d’accomplissement, celle du « temps de détresse – le grand jour de la colère de Dieu» (Daniel 12 : 1 ; Matthieu 24 : 21 ; Apocalypse 6 : 17).

Telle est la prédiction du Seigneur en ce qui concerne la condition de Laodicée, et ceci doit retenir toute notre attention. En vérité, les épreuves par lesquelles nous passons et celles que nous rencontrerons encore dans notre progression spirituelle, nous interpellent. Les situations éprouvantes auxquelles nous sommes confrontés chaque jour dans ce monde, doivent nous aider à nous maintenir dans la lumière avec l’aide des paroles encourageantes de notre Maître : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche ». _ Luc 21 : 28.

Lorsque nous jetons nos regards sur l’image prophétique de l’Église de Laodicée, écrite pour nous à l’aide de la plume inspirée, nous remarquons qu’il s’y trouve à la fois des conditions satisfaisantes et d’autres mauvaises. L’amour dépérissait dans l’Église, car il s’y trouvait de « faux apôtres » ainsi que des Nicolaïtes (ceux qui veulent dominer dans l’Église). C’est pourquoi, d’un côté l’inimitié grandissait et engourdissait la vie spirituelle de l’Église, et de l’autre il y avait ceux qui ne pouvaient supporter ces conditions, qui souffraient et œuvraient pour le nom de Christ.

LAODICEE ET L’EGLISE DES DERNIERS JOURS

Pour en revenir à la condition de Laodicée, nous pouvons clairement remarquer que dans le récit biblique, l’avertissement qui lui a jadis été donné, fait état du bon et du mauvais. Certains se caractérisaient par un grand zèle et une bonne connaissance des saines doctrines, mais ils souffraient d’insuffisance en ce qui concerne l’importance de l’amour.

D’autres mettaient en avant leur foi, leur zèle et leur charité, mais se permettaient des choses mondaines au lieu de s’appuyer sur les principes importants de la saine doctrine et de la vérité. Ils se laissaient entraîner par de faux raisonnements et se caractérisaient par des manifestations extérieures absurdes et indécentes, une apparence d’amour, de paix et d’harmonie.

Certaines de leurs souffrances n’étaient qu’apparentes ou insignifiantes. D’autres étaient intenses mais n’avaient aucune valeur, car spirituellement corrompues. Il y avait la foi véritable et l’imitation, parfois même l’incrédulité. L’apostasie, l’hérésie et les sectes se développaient alors que dans le même temps d’autres manifestaient des preuves évidentes de leur fidélité jusqu’à la mort. Il y avait en ce temps-là les enfants du Royaume et les enfants du malin, le blé et l’ivraie, la vérité et l’erreur, le péché et la sainteté. La même situation se retrouve aujourd’hui.

En observant du haut de la perspective prophétique des siècles le long et difficile pèlerinage de l’Église dans un monde hostile, le Christ ressuscité nous montra la condition de l’Église de Laodicée au temps de Jean, comme étant une illustration de la chute spirituelle, de l’apostasie et du rejet de l’église des derniers jours.

Une analyse exacte et sobre de cette image, peut nous convaincre sans doute aucun, qu’elle correspond exactement à la condition de l’Église nominale de nos jours, à ses nombreux agissements et son organisation. La période de Laodicée qui se rapporte à l’ultime épreuve de l’Église sur la terre, comme on peut le remarquer, marque l’achèvement de l’Église et le temps du rassemblement des fidèles de tout l’Age, ainsi que leur glorification avec le Sauveur dans Son Royaume – le rassemblement de l’Église victorieuse.

La condition de chute et d’égarement qui caractérise cette septième période de l’Église nominale marque son rejet définitif. Cette même période semble indiquer le complètement du nombre exact, défini par Dieu, de ceux qui doivent constituer l’Épouse de son Fils. La providence divine et sa direction agirent pendant et jusqu’à la fin de la période des sept Églises, alors que dans le même temps, la chute spirituelle et l’égarement accompagnent la fermeture de l’Appel Évangélique et la glorification de l’Église.

En accord avec les arrangements divins, le choix et la glorification de la véritable Église, ainsi que l’égarement et le rejet de l’église de Laodicée, se prêtent à la préparation de la prochaine grande étape du programme divin, celle du glorieux rétablissement de toutes choses pendant mille ans et la mise en place du Royaume de Dieu sur la terre.

DANS LES JOURS DE LA PRESENCE DE CHRIST

Le message adressé à l’Église de Philadelphie annonce que Christ allait revenir « bientôt », celui de Laodicée parle de sa présence : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe » – (Apocalypse 3 :17). En réalité, Laodicée marque le temps de la récolte des fruits parvenus à maturité durant tout l’âge. C’est le temps de la présence du Moissonneur en Chef, celui de sa seconde présence, ignorée du monde, mais révélée aux fidèles qui veillent. Selon sa promesse, lorsque la grande horloge du temps sonna l’heure, le Maître annonça sa présence aux saints qui veillaient.

Durant les périodes précédentes le Seigneur révélait des choses importantes à ses fidèles, en utilisant divers serviteurs qui répondaient à son appel. Ainsi en fut-il au temps de la moisson. Alors que la lumière de la vérité pour le temps de la fin devait être dévoilée, Il trouva immédiatement un instrument fidèle [le frère Russell], dévoué et disponible pour annoncer cette nouvelle rapidement et largement. Il lui fut donné d’entendre « le frappement », par lequel la présence du Maître pouvait être reconnue. Ce fait attestait le retour du Seigneur et le jugement de l’église nominale à la fin de cet âge. – Apocalypse 3 : 15 – 18.

Alors le grand trésor de la Vérité fut ouvert à celui qui, par l’étude patiente, fut récompensé par la merveilleuse lumière de vérité qui se mit à briller d’un vif éclat. Il ne tarda pas à découvrir sa grande beauté et fut saisi de la grande responsabilité que cette lumière apportait avec elle. A l’appui des Écritures, il comprit clairement que la chrétienté dans son ensemble venait d’être rejetée, mais que dans son sein se trouvait encore un reste de fidèles – « la classe du blé » qui avait besoin d’un message particulier dans ses derniers jours.

ULTIMES EPREUVES ET DIFFICULTES DES DERNIERS PELERINS

Animé d’une grande humilité et attaché à la grâce promise, il décida de se consacrer à l’œuvre de proclamation de la présence du Maître et du changement de dispensation. Quels en furent les résultats ? Le message de la Vérité ne fut accepté que par un petit nombre, comparativement à toute la chrétienté. Il fut ridiculisé et rejeté par la majorité. L’histoire de la vie du frère Russell témoigne des attaques incessantes de l’adversaire à l’aide d’instruments dupés, qui se mirent à semer la haine dans le but de détruire non seulement sa foi mais aussi ses amis. Ces mêmes adversaires s’efforcèrent lâchement de salir son nom devant les hommes et de discréditer la Vérité qui émanait des Écritures.

La majeure opposition fut menée et excitée par de faux docteurs « chrétiens » – des conducteurs aveugles qui conduisirent des aveugles. Toutes ces attaques furent repoussées avec un courage héroïque et une foi à toute épreuve, car il continua à travailler dans l’œuvre du Seigneur.

Parmi tous ceux qui avaient des oreilles pour entendre, nombreux furent ceux qui au commencement de la moisson s’attachèrent au frère Russell. Ils le reconnaissaient comme l’instrument du Seigneur utilisé dans la transmission de la Vérité du temps de la moisson. Ces croyants espéraient qu’il serait préservé de ce côté du voile aussi longtemps qu’ils ne termineraient tous leur course. Toutefois telle n’était pas l’intention du Seigneur. Quelqu’un a dit justement « l’homme propose et Dieu dispose ».

Cette situation eut pour résultat de faire germer dans de nombreux esprits la question suivante : « Si l’œuvre de ce frère était l’œuvre du Seigneur et qu’elle était si importante pour la maison de la foi, comment se fait-il que son existence et son influence pour le bien de l’Église ne se soient pas prolongées, au moins jusqu’à la fin de cette période d’épreuves et de criblage ? ».

Si nous regardons en arrière, nous nous apercevons que les voies du Seigneur ne sont pas les voies des hommes. Une autre donnée de l’épreuve de l’Église intervint dans le temps de la moisson. Le Seigneur déclara : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux ». Nombreux furent en ce temps-là, ceux qui reconnurent le Maître et qui manifestèrent extérieurement leur joie pour la vérité de la moisson. Mais le temps arriva dans l’arrangement divin, où devaient se révéler ceux qui étaient de véritables disciples et ceux qui n’étaient que des auditeurs semblables à des « Cymbales qui retentissent ».

Nous nous rappelons que, lors de la première présence du Maître, nombreux furent les Juifs qui Le suivirent un certain temps. Mais lorsque l’épreuve arriva, il fut possible de discerner les véritables disciples des autres et nombreux furent ceux qui « le quittèrent et ne marchèrent plus avec lui ».

Après la mort du frère Russell, des épreuves et une œuvre de criblage eurent lieu. Les paroles – « Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment » – sont aujourd’hui encore actuelles, comme elles l’étaient dans les jours de notre Seigneur.

Après la mort du serviteur par lequel le Seigneur nous donna la nourriture au temps convenable, l’adversaire toujours vigilant, trouva l’occasion d’accomplir ses mauvais desseins par ceux qui recherchaient l’ambition et qui usaient de fraude. Le travail lié à la vérité fut aussitôt contaminé par une maladie spirituelle. Le peuple du Seigneur fut témoin de la multiplication de nouveaux groupes religieux et d’organisations qui, par leurs voix combattantes, leurs appels et leurs proclamations, se mirent à revendiquer l’exclusivité de la vérité en s’appropriant l’autorité sur les brebis.

CE QU’IL ADVINT ? – QUESTION D’ACTUALITE !

Que devons-nous faire, face à toute cette confusion ? Rien, si ce n’est que de reconnaître l’esprit de Laodicée qui s’empare du « peuple nominal de la vérité présente ». C’est à lui que s’appliquent les paroles du Maître présent : « Je te vomirai de ma bouche ». Les fidèles seront toujours sur leur tour de garde, ils prendront garde aux habiles pièges de l’adversaire et ne se laisseront pas vaincre par la ruse et les astucieux instruments d’erreur annoncés. Ces veilleurs ne se laisseront jamais engourdir dans la condition de tiédeur de Laodicée.

Au contraire, ils permettront au Maître de pénétrer leurs cœurs, afin que l’esprit d’égoïsme ne se glisse en eux pour les souiller. Ceux-là ne permettront jamais de corrompre ou de transformer le message du temps de la moisson donné par le Seigneur, et qui reste pour eux une nourriture saine et appropriée. Leur seul et unique désir est de suivre fidèlement et avec un zèle fervent leur Maître, pour être comptés parmi ceux qui sont appelés, élus et trouvés fidèles.

Lorsque nous considérons les épreuves de ces derniers temps et que nous les analysons, nous sommes convaincus que la moisson du vrai froment n’est pas montrée par « la quantité » de ceux qui se déclarent être « dans la vérité ». Il est évident que ceux qui prétendent avoir entendu la voix « Sortez du milieu d’elle, mon peuple », prouvent par leur comportement, dans leur grande majorité, qu’il leur manque les manifestations de l’Esprit d’En-Haut.

Nous remarquons cela dans l’égarement et l’abandon de la foi d’un grand nombre. Les uns manifestent un manque évident du véritable esprit de discernement, les autres courent avec des programmes « de grande envergure » et autres « activités ». Peu nombreux sont ceux qui comprennent les choses profondes du saint Esprit, indispensables aux “membres pieds” de l’Église dans ce temps de la fin.

En réalité le froment véritable se trouve dans les différents restes éparpillés, passant inaperçus. Ce sont eux qui sont connus du Seigneur à cause de leur consécration et leur soumission à la volonté de Dieu. Ces fidèles brebis écoutent toujours la voix du bon Berger, elles Le suivent et ne prêtent aucune attention aux voix étrangères, car elles ne les reconnaissent pas.

LA GRANDEUR DE NOTRE HERITAGE

Ceux qui ont entendu le « frappement » de Christ et ont ouvert la porte de leur cœur pour souper avec Lui, sont oints pour apprécier la lumière de la Vérité, tout particulièrement celle que le Seigneur manifeste pendant le temps de sa seconde présence, dans ces derniers temps.

Aucun d’entre les fidèles du Seigneur qui se confient en Lui, ne peut être envahi par le désespoir à cause des ténèbres qui règnent autour de lui, car le Seigneur est notre Guide fidèle. A la lumière de sa présence et de la douceur de son amour et à l’aide de sa grâce qui fortifie, nous pouvons toujours entendre sa voix qui nous dit : « Suivez mes traces et je vous conduirai à la gloire ».

A l’opposé, combien triste est le sort de ceux qui ont marché fidèlement avec Christ, qui se sont réjouis de la merveilleuse révélation de la Vérité, mais qui permettent à ce que leur vue spirituelle s’obscurcisse et devienne confuse du fait des astucieuses philosophies de l’adversaire – 2 Corinthiens 11 : 14 – 15.

Les fidèles du Seigneur sont peu nombreux et dispersés de par le monde. Ceux qui en font partie bénéficient d’un immense honneur et d’une grande joie. Il est remarquable, qu’au travers des sévères épreuves et difficultés des temps actuels, les conditions séduisantes n’entament pas leur foi, agréable au Seigneur. Elle est éprouvée par des épreuves ardentes, elle augmente leur force spirituelle, leur compréhension et les encourage à marcher fidèlement avec Christ vers « La cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur ». – Hébreux 11 : 10.

Combien précieux est notre héritage ! Ce jour de ténèbres précède l’aube « du matin sans nuage », c’est le temps de détresse, pendant lequel les derniers membres de l’Église sont « changés en un clin d’œil ». Quel merveilleux privilège ! À chacun d’entre-nous parviennent les paroles : « C’est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra ». – 1 Pierre 1 : 13.

Le terme de notre course approche ! Nous ne savons ni combien de temps le Seigneur nous accordera encore, ni quelles seront les épreuves par lesquelles Il nous conduira. Ce que nous savons, c’est que notre Maître est notre Conducteur et que nous marchons derrière Lui. Au terme de notre voyage nous entrerons dans la merveilleuse condition « préparée » par notre Seigneur. La demeure céleste attend les fidèles au terme de leur pèlerinage. Que rien ne vienne perturber notre progression dans la foi inaltérable et invincible « Aussi longtemps que le jour se lève et que l’obscurité ne disparaisse ».

(Périodique Straż Poranka 1950-3-1).