– Jean 4 : 14 –
L’eau est un besoin permanent et indispensable à la vie de l’homme. La Bible mentionne beaucoup de sources et de puits. Une source peut être si importante qu’elle peut rapidement former un fleuve. Les Saintes Ecritures font notamment mention de deux fleuves qui proviennent de sources particulières et qui méritent toute notre attention. Le premier, cité en Genèse au chapitre 2 et aux versets 10 à 14, prenait sa source dans le paradis perdu. Le second de ces fleuves extraordinaires est décrit en Apocalypse au chapitre 22 et au verset 1, où il est parlé du paradis retrouvé.
Nous remarquons que dans les deux cas, il est question de l’arbre de vie et de fleuves (ou rivières) qui s’écoulent d’une source. Voyons leur application symbolique.
Le fleuve qui sortait du paradis, peut nous représenter le commencement de la création de l’homme en Eden qui était la couronne de bénédiction de la terre. La Bible nous rapporte que lorsque ce fleuve sortait du paradis, il se divisait en quatre bras qui irriguaient les terres qu’ils traversaient. Lorsque l’humanité quitta (symboliquement) le paradis, elle fut divisée en quatre classes dont les caractéristiques nous sont montrées dans les terres que chacune traversait.
1 – Le premier de ces bras, s’appelait « Pichôn » ou « Pischon » : « Le nom du premier est Pischon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l’or. L’or de ce pays est pur ; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx » (versets 11, 12). Ce premier bras peut nous représenter la nature divine, la condition du Petit Troupeau, l’Epouse de Christ. (Luc 12 : 32).
2 – Le deuxième bras du fleuve s’appelait « Guihon » : « Le nom du second fleuve est Guihon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Cusch » (verset 13). Il désigne la région de la haute Egypte, la Nubie et l’Ethiopie. Le Guihon peut aussi désigner le Nil. L’Ethiopie, terre d’esclaves et de servitude depuis des siècles peut symboliser la classe de la grande multitude servant devant le trône et dont les membres tenaient des palmes dans leurs mains. (Apocalypse 7 : 9).
3 – Le troisième bras s’appelait « Hidékel » ou « le Tigre ». Il signifie vif, rapide et prompt : « Le nom du troisième est Hiddékel ; c’est celui qui coule à l’Orient de l’Assyrie » (verset 14). Il peut nous représenter toute l’humanité rétablie, le monde en général.
4 – Le quatrième bras du fleuve, s’appelait « l’Euphrate » : « Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate » (verset 14). C’est le fleuve que Cyrus assécha pour pouvoir investir la ville de Babylone, et dont la signification symbolique nous est montrée en Apocalypse au chapitre 16 et au verset 12 – « Le sixième [ange] versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l’Orient fût préparé ». Il s’agirait ici de la classe de la seconde mort définie par les Ecritures comme indigne d’obtenir un quelconque rafraîchissement ou une espérance.
Chaque membre de l’humanité appartient à l’une de ces quatre classes. La question que l’on peut se poser est celle-ci : « à quelle classe pensons-nous appartenir aujourd’hui, et quelle sera la nôtre en définitive ? ». Beaucoup d’entre-nous se disent : Je voudrais appartenir à la classe imagée par le bras du fleuve « Pichon », qui arrose les plaines, là où il y a beaucoup d’or. Saisissons-nous que cette classe sera d’essence spirituelle, divine et non terrestre ?
Pourquoi avons-nous ce désir et dans quel but ? Beaucoup peuvent être déconcertés, ne comprenant pas le sens de cette question. Le risque que de nombreuses personnes encourent, c’est justement de ne pas se trouver là où les poussent leurs envies égoïstes. Le fait de ne pas comprendre suffisamment le plan de Dieu, la bénédiction réservée à la classe de la terre et la gloire céleste, ne fait pas d’eux des candidats potentiels à la haute position.
Le premier fleuve, que nous avons déjà mentionné, est donc issu d’une source merveilleuse. Dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean nous rapporte les paroles suivantes : « Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations » – Apocalypse 22 : 1, 2.
Ce fleuve prendra sa source au trône de Dieu et de Christ et d’elle seront déversées toutes les bénédictions sur l’humanité. C’est dans cette perspective que Dieu a prévu un Age particulier, celui de l’Evangile, qui aujourd’hui arrive à son terme. Il a pour but de préparer 144000 sources d’eau qui jailliront jusque dans la vie éternelle. En Apocalypse au chapitre 7 et au verset 17, nous lisons : « Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ».
La différence entre une source et un puits
La différence qu’il y a entre une source et un puits réside dans le fait qu’une source traverse la croûte terrestre, tandis que l’eau du puits coule dans des veines souterraines vers lesquelles il faut creuser. C’est la même chose avec la nature humaine. Certaines personnes sont remplies de bonté, de reconnaissance, d’amour, de miséricorde, d’humilité, et autres fruits de l’Esprit, et il fait bon de se trouver en leur compagnie.
Mais avec d’autres, la chose s’avère différente, il faut creuser leur personnalité pour découvrir leur véritable identité et leur bonté parfois profondément cachées. Il y en a beaucoup parmi le peuple de Dieu qui se trouvent dans cette condition, et chez qui le trésor de Vérité et de la bonté, cachés au plus profond de leur cœur, a beaucoup de mal à s’extérioriser.
Nous trouvons cette condition de cœur en Nathanaël, avant qu’il ne soit appelé. Ceci est décrit en Jean au chapitre 1 et aux versets 45 à 51. Son aspect extérieur ne trahissait pas ses sentiments profonds. Son cœur possédait une source de zèle et de bonté cachés qui jaillit lorsque le Seigneur lui dit : « Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ». Ces paroles brisèrent sa personnalité jusqu’au plus profond de lui-même et firent jaillir ces merveilleuses paroles : « Rabbi, tu es le fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ».
Nous avons aussi l’exemple de Zachée le publicain (Luc 19 : 1 – 10). Ce fut un homme qui, de par son métier était jugé comme étant froid par les autres. Ses sentiments extérieurs montraient en lui quelqu’un de sévère, qui sans aucune miséricorde collectait des impôts. Mais les paroles de Jésus brisèrent le roc qui empêchait la source de bonté de jaillir hors de son cœur – « Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. Jésus lui dit : Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham ». De nombreux exemples similaires pourraient être cités pendant tout l’Age de l’Evangile par ceux qui sont arrivés à la connaissance de la Vérité.
Une bonne source ou un bon puits, ont de la valeur quelque soit l’endroit où ils se trouvent. Leur valeur dépend beaucoup des roches et des terrains que leur eau traverse. Il en est de même de nous, dont le caractère des paroles et des pensées, est proportionnel à l’unité intellectuelle et spirituelle que nous développons, et qui influence notre vie.
Le profit d’une bonne source
Certaines sources sont naturelles, et leur eau est bonne pour la consommation. Il y en a d’autres dont les eaux sont mauvaises à cause de leurs impuretés. Ces eaux possèdent des bactéries dangereuses, causant toutes sortes de maladies car elles traversent des couches terrestres qui sont souillées, et peuvent provoquer de graves maladies et même la mort. Pour être buvables, de telles eaux doivent être traitées, distillées, ou bouillies.
Lorsque des personnes sont moralement ou intellectuellement impures, leurs actes et pensées étant infectés par le péché, cela montre que leur source (leur être) est contaminée. De même que l’eau doit être purifiée, leur vie doit être préparée, distillée, bouillie par la discipline de la loi de Dieu, elle doit passer par le feu de l’épreuve pour détruire tout ce qui est mauvais.
C’est une très belle leçon pour nous, leçon que nous devrions conserver dans notre cœur, comme un panneau indicateur montrant la voie que nous devons suivre dans les épreuves que nous traversons, et qui ont de la valeur parmi le peuple de Dieu.
Il nous semble parfois avoir raison dans nos démarches ; mais notre entêtement nous cause beaucoup de soucis et de confusion, ce qui trouble l’eau pure, la rendant impropre à la consommation. Nous devrions alors nous poser une question importante : Comment nous comporter devant de telles épreuves ? Selon l’apôtre Jacques, au chapitre 3 et au verset 11, il est dit : « La source fait-elle jaillir par la même ouverture l’eau douce et l’eau amère ? ».
Il en était probablement ainsi au commencement de l’Eglise chrétienne, et il en est encore ainsi de nos jours. L’apôtre Jacques nous sensibilise sur le fait qu’il ne doit pas en être ainsi. Aussi longtemps que nous ne détruirons pas jusqu’à la racine les choses mauvaises qui rongent notre cœur et nos lèvres, nous ne serons pas purifiés. De la source qui est en nous sortiront des eaux amères, et si nous restons dans cette condition, nous ne saurons être reconnus par notre Seigneur.
Cet état de pureté doit être recherché et apprécié de nous tous. Tâchons de déraciner tout ce qui amène l’amertume à l’eau pure, ajoutons à nos soins la prière, afin d’être circonspects en considérant les paroles de l’apôtre Jacques rapportées au chapitre 3 et aux versets 13 à 18 – « Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur et la sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix ».
Il arrive que des sources tarissent, et que des puits se vident de leurs eaux, devenant ainsi inutiles. La cause de ces situations réside souvent dans l’accumulation d’éléments qui obstruent le passage de l’eau. Une chose similaire peut arriver parmi le peuple de Dieu, qui pendant des années se réjouissait du rafraîchissement procuré par la Vérité. Elle jaillissait dans son cœur, mais avec les années, il oublie les paroles d’avertissement de notre Seigneur : « Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rende infructueuse » – Matthieu 13 : 22.
Un autre exemple de sources rares, c’est lorsque l’eau est saturée de minéraux, d’éléments bienfaisants, utiles à l’homme. Ces eaux traversent des couches qui contiennent des minéraux qui se dissolvent dans l’eau et la rendent curative. De telles sources deviennent célèbres et sont très recherchées. Nombreux sont les curistes qui viennent de très loin pour bénéficier des eaux thermales. Ils recherchent en elles le soulagement, souffrant de nombreuses maladies ou infirmités. Quelle joie remplit leur cœur quand ils peuvent être soulagés des maladies qui les tourmentent !
Lorsque nous jetons un regard en arrière, au temps où nous avons rencontré des personnes qui nous ont édifiés moralement et spirituellement, ils étaient pour nous des sources bienfaisantes. Il n’était pas nécessaire de nous parler des caractéristiques de ces eaux, car nous avons tout de suite senti un mieux être dans notre corps et notre esprit, tourmentés par la maladie du péché.
C’est par Jésus-Christ notre Sauveur que ces personnes nous ont conduits vers ces sources bienfaisantes de Vérité et de justice. Jésus Lui-même est devenu pour nous la source principale, comme le confirment ses paroles : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » – Jean 12 : 32. Tout le monde pourra être attiré à Lui grâce à Sa puissance purifiante génératrice de vie. L’eau qui va couler de son sein, sera pleine d’éléments de grande valeur, qui auront trait à la Vérité et qui contribueront à la vie, à la santé, et aux félicités spirituelles.
Cette caractéristique est clairement montrée dans la discussion du Seigneur avec la femme samaritaine. Cet événement comme nous pouvons le rappeler, s’est déroulé au début de sa mission. Jésus quitta la Judée pour se rendre en Galilée – « Comme il fallait qu’il passât par la Samarie, il arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là se trouvait le puits de Jacob, Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C’était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire. Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit : Comment toi, qui est Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains » – Jean 4 : 4 – 9.
Le don de l’eau de vie
Au verset 10, nous lisons : « Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! Tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive ». Que voulait dire notre Seigneur en prononçant ces paroles ? L’apôtre Paul répond à cette question en disant : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » – Romains 6 : 23.
« Si tu connaissais ce don de Dieu, et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! ». La femme samaritaine avait ici le privilège de rendre service à Celui en qui résidait le don de la vie, don puissant et supérieur à tous les autres dons. Elle semblait être troublée de ce que quelqu’un du peuple Juif (peuple qui se disait meilleur et qui considérait les Samaritains comme des petits chiens), lui demande d’aller vers ce peuple, pour obtenir sa grâce.
Quel prétexte aurait-elle pour invoquer à Jésus, pour boire de son eau miraculeuse, sachant qu’Il n’avait rien pour la lui donner. « Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où aurais-tu donc cette eau vive ? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » – (versets 11 à 14)
Que ces paroles se rapportent à une autre eau, cela ne faisait aucun doute. C’est montré dans les paroles de la samaritaine : « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici » – (verset 15). La réponse de Jésus à la femme samaritaine présente bien le sens de ses pensées : Elle peut boire ou ne pas boire, comme il lui plaira, mais l’eau lui est offerte.
Quelle est cette eau qui, une fois bue, devient une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle ?
Dans les Saintes Ecritures, l’eau est souvent utilisée pour représenter les peuples et la Vérité. Jésus est Lui-même une source de qui et par qui, seront déversées toutes les bénédictions sur la race humaine. Jésus dit – « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ». – Jean 14 : 6.
Dans la réponse qu’Il donne à la samaritaine, le Seigneur fait comprendre que l’eau qu’Il donne à boire, et qui est acceptée dans les conditions appropriées, devient une source d’eau vive en tous ceux qui en bénéficient. Elle est non seulement bienfaisante, mais nous permet de la partager avec d’autres, afin qu’eux aussi puissent en boire. En d’autres termes, cette eau n’est pas utile simplement pour notre usage personnel, mais d’autres, qui en auront besoin, pourront également se désaltérer.
Que la vérité, que nous avons acceptée dans nos cœurs, devienne réellement une source d’eau vive pour la vie éternelle ! Faisons des efforts pour que les canaux qui conduisent à la source, ne soient pas obstrués ou encombrés par les soucis et les trésors corruptibles de ce monde. Ne nous surchargeons pas comme des chameaux qui ne pourraient passer par le trou d’une aiguille, selon les paroles de notre Seigneur rapportées en Matthieu chapitre 19 et verset 24.
Que la source d’eau vive de notre Seigneur devienne pour nous rafraîchissante, et qu’elle rejaillisse sur les autres, non seulement dans cet âge, mais aussi dans le futur, lorsque les bénédictions seront répandues sur toute l’humanité, comme le déclare le prophète Esaïe au chapitre 12 et au verset 3 : « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut ».
Fr. Kobiela