« Car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais. » – 2 Pierre 1 : 10.
Le contexte précédant les mots du texte rapporté ci-dessus, nous montre que l’Apôtre encourageait le développement des fruits du Saint Esprit dans le cœur et, dans la mesure du possible, dans la vie – dans les paroles, les actions, les pensées. Il résume son argumentation en affirmant que « ne failliront jamais » ceux qui, se conformant à son conseil sur ce sujet, développent ces qualités l’une après l’autre et édifient ainsi leur caractère chrétien. Cela implique une certaine tendance à tomber, des épreuves, et cela sous-entend la nécessité de ce développement du caractère, pour être en mesure de résister dans ces épreuves. Aussi l’Apôtre assure-t-il qu’à ceux qui ne tombent pas, qui résistent dans toutes les épreuves, sera accordée une riche entrée « dans le Royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » – la chose même à laquelle tous les disciples du Seigneur sont invités à prendre part.
Nous, dont les yeux de la compréhension ont été éclairés, nous pouvons réaliser la force et le caractère raisonnable de l’argument de l’Apôtre ; pourtant, ce sujet ne fut pas beaucoup enseigné en suivant une voie logique. Les erreurs des âges des ténèbres gênèrent et rendirent sans effet les enseignements des Apôtres. La pensée renfermée dans les credo du passé est que seule une poignée de personnes serait sauvée, et que le reste du monde serait voué à une éternité de tortures et de douleurs inexprimables. Beaucoup, dans le monde, prirent ceci à la légère, ne crurent pas, déclarant qu’ils voulaient tenter leur chance (pour quelque chose de meilleur, trad.), etc. D’autres, d’entre le peuple du Seigneur, déployèrent tous leurs efforts pour en sauver autant que possible de la torture éternelle qui menaçait. Certains pensaient qu’à moins d’appartenir à une certaine classe, ou de célébrer un culte, ou d’avoir pris une certaine sorte de baptême, ou de s’être détournés du péché et joints à une église, ils étaient assurés d’une souffrance interminable et inexprimable, au delà de cette vie.
Avec ces idées à l’esprit, il n’est pas étrange qu’ils aient été trop occupés par ailleurs pour étudier la Parole de Dieu avec une attention suffisante, pour voir ce qu’elle enseigne réellement, et qu’ils aient adopté des plans de leur propre cru pour sauver le monde. Ces personnes, trompées, semblent très actives dans ce qu’elles appellent le travail pour le salut des âmes. Bien qu’elles n’agissent pas selon la connaissance, nous ne pouvons pas ne pas admirer leur courage et leur zèle. Si ce qu’elles disent était correct, chaque Chrétien devrait foncer la tête baissée, dans ses efforts pour sauver le monde.
Supposez qu’un grand incendie éclate à quelques pas de chez nous, qu’il ne soit pas possible de joindre les pompiers et que des centaines de personnes soient exposées au danger imminent d’être brûlées vives, bien que nous-mêmes, nous soyons préservés du feu. Si alors quelqu’un nous dit : « Venez, nous étudierons un passage de la Bible. » Il est certain que nous répondrions rapidement : « Certes non ! Il y a beaucoup de personnes dans ce bâtiment qui seront brûlées vives à moins d’être rapidement sauvées ! » Nous serions animés d’une telle hâte et d’une telle ardeur pour sauver les vies de ceux qui seraient exposés au danger, que nous ne nous arrêterions pour rien au monde.
Confusion doctrinale pour beaucoup de chrétiens
Ainsi, le grand adversaire a rempli les esprits de beaucoup de chrétiens de pensées fantaisistes, selon lesquelles le monde des humains se trouverait en face d’un danger imminent, non pas d’être brûlé vif, mais d’être précipité dans un lac de soufre brûlant, ou dans un abîme d’horreur et de malheurs inimaginables, où il serait torturé tout au long des âges éternels. Il a ainsi engagé des chrétiens dans un combat imaginaire contre le diable, afin de sauver des âmes de cette éternité de tourments. Tant que nos yeux ne seront pas ouverts et que nous ne comprendrons pas qu’il n’existe aucune perspective semblable pour les païens, ni pour quiconque d’autre, nous ne pourrons exercer l’esprit de sobre bon sens. Quand nous arrivons à comprendre les arrangements de Dieu, tout change devant nos yeux. Nous voyons alors que Dieu a pris des dispositions complètes pour les païens et pour tous les hommes, et nous réalisons que « la foi peut se reposer avec confiance sur Lui, quoi qu’il advienne. »
Nous comprenons que notre travail en tant que Chrétiens est de coopérer avec Dieu en vue du salut de la classe de l’Eglise – non pour la sauver de la torture éternelle, mais de la mort, et en vue d’un héritage glorieux avec Christ dans son prochain Royaume. Nous voyons que ce grand travail progresse pendant l’âge de l’Évangile, d’une façon ordonnée.
Cette union bénie avec Christ, que Dieu a prévue pour l’Eglise, doit bientôt être consommée par la fête du mariage ; ensuite, dans le Royaume qui doit être établi sous tous les cieux, en tant que son Epouse, elle aura, avec Lui, l’occasion bénie de relever et de délivrer l’humanité déchue, la race entière d’Adam, de ramener les hommes, « quiconque le voudra », à l’état glorieux qui fut perdu par Adam et racheté par Christ Jésus, le Seigneur, par le sang de sa croix. Comme il est merveilleux de se rendre compte que le plan magnifique de salut de Dieu embrasse tout – qu’il inclut, dans ses gracieuses dispositions, non seulement ceux qui vivent maintenant, mais aussi tous ceux qui sont descendus dans le tombeau ! Avec les yeux de notre compréhension ainsi éclairés, les illusions sont enlevées de nos esprits, et nous commençons à nous servir de notre raison et à voir les belles et merveilleuses choses que Dieu a prévues dès avant la fondation du monde.
La doctrine de la sanctification perdue pour la majorité
En raisonnant, nous voyons que ce qui nous concerne en premier, c’est notre sanctification. « C’est ici la volonté de Dieu [vous concernant], votre sanctification… ». Quand nous pensions que le salut du monde dépendait de nos faibles efforts d’ici-bas, dans la chair, nous avions peu de temps pour étudier la Bible ou pour penser en particulier à notre sanctification. En effet, l’idée de sanctification s’est évanouie dans les esprits de la majorité des soi-disant chrétiens ; et insister sur l’importance de cette doctrine c’était, pour un chrétien, se désigner comme fanatique religieux. La pensée générale sembla être que ceux qui furent ainsi vraiment mis à part, étaient certainement en si petit nombre que la sanctification ne pouvait être le plan de Dieu pour l’Eglise. Aussi, la plupart s’éloigne des Ecritures et pense que seuls ceux qui sont coupables des crimes les plus honteux seront punis des tourments éternels, et que tous les autres seront par un quelconque moyen conduits au ciel. Les gens pensent, et cette pensée semble prévaloir aujourd’hui de plus en plus, qu’à moins de mourir comme un meurtrier ou d’avoir un caractère anarchique et déshonorant, ils seront sauvés d’une façon ou d’une autre.
« Si quelqu’un peut gagner le ciel sans une quelconque sanctification, c’est tant mieux », telle est la pensée. « N’essayez pas de monter trop haut. N’essayer pas d’obtenir l’un des principaux sièges dans le ciel. Prenez une place plus modeste » ; entrez en rampant sous les portes, qui sait ! Et beaucoup ont ainsi essayé de croire qu’eux-mêmes et leurs amis iraient au ciel. On a enseigné à nos amis catholiques qu’ils doivent aller au purgatoire pour quelque temps. Mais presque tous les autres ont espéré qu’ils arriveraient au ciel immédiatement. Cette idée de sanctification, d’être saint comme notre Seigneur était saint, de marcher dans les traces de Jésus, n’est pas du tout, selon leur pensée, la vision biblique. Ils ne l’ont pas considérée comme étant la vision biblique, parce qu’ils ne connaissaient pas les enseignements de la Bible, et parce qu’ils ne souhaitaient pas suivre un chemin aussi étroit ; le chemin plus large et plus facile était de beaucoup plus plaisant à la chair. Ils ne pouvaient pas croire que Dieu était décidé à « rôtir » presque tout le monde – Il Lui suffirait, certainement, de « rôtir » les païens les plus dégradés et les caractères les plus mauvais de la Chrétienté.
Notre « service raisonnable »
Ainsi acceptèrent-ils ce qui leur sembla être une norme morale raisonnable, au lieu d’essayer de comprendre la signification de ce que la Bible appelle notre « service raisonnable. » Le grand Apôtre Paul, dans son Épître à l’église de Rome (Romains 12 : 1), déclare : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » Quand nous nous débarrassons de ces pensées et idées incorrectes et recevons l’esprit de sobre bon sens, nous commençons à comprendre davantage le merveilleux plan de Dieu : sa justice, sa sagesse, son amour, sa puissance, son dessein à l’égard de ses enfants du temps présent, et son arrangement prochain, concernant le monde.
Quand la lumière commence à pénétrer dans l’esprit, et qu’un aperçu du gracieux plan de salut de Dieu est entrevu, il y a danger pour ceux dont les cœurs sont égoïstes et manquent de gratitude, de tomber dans une mondanité plus grande encore et de ne prêter qu’une très faible attention à l’étude de la Bible, pour développer les fruits de l’Esprit ; ils estiment que tout ira bien pour eux à l’avenir, quoi qu’il arrive, et ils s’attacheront davantage aux affaires, à l’acquisition de l’argent, au plaisir, etc. D’autres, au contraire, ressentent un désir sérieux de rendre grâce au Seigneur pour sa grande miséricorde et son grand amour manifestés dans son glorieux plan des âges ; ils cherchent à connaître ce qu’est la volonté du Seigneur à leur égard, afin de l’accomplir, et disent : « Le fait que Dieu n’est pas un démon tel qu’Il torturerait éternellement ses créatures, mais qu’Il a un plan d’amour si merveilleux pour tous, m’incite à vouloir Le servir d’autant plus. » Comme l’Apôtre Paul le disait, la Vérité est « aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie », et révèle le véritable sentiment du cœur. – 2 Corinthiens 2 : 16.
Le besoin du chrétien en ce « mauvais jour »
Ainsi, ceux qui reçoivent la Vérité, par amour pour elle, deviennent des étudiants de la Bible. Pendant qu’ils étudient, ils apprennent de plus en plus que chacun des membres de la véritable église doit être sanctifié par la Vérité, et que chacun peut être « rendu capable d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. » Ils se rendent compte que les membres de l’Eglise sont maintenant appelés pour devenir des saints de Dieu, être séparés du monde, et pour participer avec le Seigneur Jésus à la bénédiction et au relèvement du monde entier dans l’âge qui suit celui-ci, l’âge Millénaire, maintenant tout proche. A ceux-là, l’Apôtre adresse cette exhortation : « Joignez à votre foi la vertu [force d’âme] ; à la vertu la science ; à la science la tempérance [sang-froid, retenue] ; à la tempérance la patience ; à la patience la piété ; à la piété l’amour fraternel ; à l’amour fraternel la charité [un amour prononcé, généreux, incluant le monde entier, même nos ennemis]. » – 2 Pierre 1 : 5-7.
L’Apôtre ajoute alors, « si ces choses sont en vous et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs [inactifs, désœuvrés] ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ. » A ce point, l’Apôtre montre l’effet contraire de l’esprit du monde sur ceux qui professent être des enfants de Dieu, la conséquence de négliger d’étudier et d’assimiler la Parole. Il dit : «… mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle. Il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. » Puis il conseille à tous : « C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant ces choses, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le Royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée. » – 2 Pierre 1 : 8-11.
Le besoin « de l’armure complète de Dieu »
En cherchant à connaître la volonté de Dieu pour la faire, ceux du peuple du Seigneur se préparent pour le glorieux héritage des fidèles. Fortifiés par le développement du caractère, ceux-ci ne tomberont pas, quelle que soit l’épreuve que le Seigneur puisse permettre de s’abattre sur eux. L’Apôtre Paul, dans son épître à l’église d’Ephèse, parle de certains qui seront en mesure de tenir ferme dans le « mauvais jour », et veut dire qu’un grand nombre à ce moment-là ne sera pas capable de résister. Il déclare que ceux qui espèrent tenir ferme auront besoin de revêtir « l’armure complète de Dieu. » Les diverses parties de l’armure du chrétien seront alors indispensables, et il fait comprendre que seuls ceux qui sont entièrement armés seraient prêts pour les attaques de ce jour.
Le Seigneur n’a pas révélé aux Apôtres quand « le mauvais jour » viendrait. Ils savaient que c’était alors futur, mais à quel moment dans le futur, cela, ils ne le savaient pas. Ils ne s’attendaient pas à ce que soit avant leur mort ; car certains d’entre eux disaient qu’ils s’attendaient à quitter ce présent corps, à mourir, et à se réveiller lors de la première résurrection ; ils disaient aussi qu’ils croyaient que la seconde venue de Christ n’était pas très éloignée. Évidemment, c’était une partie du plan de Dieu de maintenir son peuple non informé au sujet de la période exacte du jour du Seigneur, jusqu’au temps opportun ; mais Il lui a fourni ce qu’il faut pour qu’il soit capable de tenir ferme quand « le mauvais jour » arriverait, s’il voulait revêtir diligemment l’armure.
Actuellement, nous sommes parvenus à ce « mauvais jour » ; et le message pressant qui nous est adressé est : « Prenez toutes les armes de Dieu » ; préparez-vous pour la grande épreuve qui arrive, afin d’être en mesure de tenir debout ! Soyez prêts ! Chaque partie de l’armure, chaque fruit de l’Esprit constitue une partie de la préparation nécessaire pour ce « mauvais jour », cette « heure de la tentation », maintenant présente. Aussi cette armure, ces fruits de l’Esprit devraient être acquis avec grand soin. Lisez Ephésiens 6 : 13-18 ; 2 Pierre 1 : 4-11 ; Galates 5 : 19-26.
Pourquoi des milliers tombent
C’est le temps prédit depuis longtemps, où « mille tomberont à ton côté, et dix mille à ta main droite. » Pourquoi tous ceux-là tomberont-ils ? Parce qu’ils auront négligé ce développement nécessaire du caractère ; parce qu’ils n’auront pas réussi à revêtir toute l’armure de Dieu ; parce que les illusions de l’Adversaire et l’esprit du monde et de Babylone, les auront pervertis dans leurs esprits. Ils auront essayé de collecter de l’argent pour les païens ou pour édifier de belles églises ; ils auront organisé des foires et des divertissements pour l’église, etc., n’appréciant pas la nécessité d’édifier leurs propres caractères ; ce caractère, édifié selon les instructions de la Parole de Dieu, est absolument nécessaire pour permettre l’entrée dans le Royaume de Christ. C’est ainsi que ceux-ci tombent tout autour de nous.
Si toute l’armure de Dieu était importante au jour de l’Apôtre, elle l’est beaucoup plus encore, aujourd’hui. Nous avons besoin de tout ce qui est représenté dans la cuirasse de la justice, dans le bouclier de la foi, dans le casque du salut, protection qui couvre l’intellect, dans les sandales de la préparation de l’Évangile, dans l’épée de l’Esprit, la Parole de Dieu. Nous avons besoin de ceindre nos reins au moyen de la Vérité. Ainsi, nous serons capables de préserver notre communion vitale avec l’Eternel et sa maison, et de grandir chaque jour dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.
« Dans les derniers jours », disait l’Apôtre, « tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » C’est pourquoi, nous avons besoin d’être entièrement établis dans la foi, et capables de faire totalement confiance au Seigneur. Gardons l’épée de l’Esprit affûtée et bien en main, afin d’être prêts pour le service de la protection des autres et de notre propre défense. Nous avons besoin d’être continuellement en alerte face à nos propres faiblesses et défauts charnels, pour combattre avec succès et participer ainsi avec notre Seigneur à son Royaume et à sa couronne.
« Comme je m’approche du temps de détresse,
Fais que ma foi en Toi s’accroisse ;
Tandis que les milliers autour tombent,
Garde-moi, garde-moi dans une paix parfaite.
Refuge ! Forteresse ! Tu as mis ton amour sur moi !
WT1915 p5677