« Sİ TOUT LE CORPS ÉTAİT UN ŒİL »

Listen to this article

1 Corinthiens 12 : 12-27.

On ne peut concevoir une illustration plus pertinente de l’unité de la véritable Église [dont les noms sont écrits dans les cieux] que celle que les Écritures présentent si fréquemment — le corps humain composé de plusieurs membres différents, mais qui, unis, constituent un seul corps et dont chaque membre dépend largement de chacun des autres membres.

Quelle perte pour le corps humain que celle d’un seul de ses membres. Bien que sa perte n’entraîne pas la destruction du corps, elle nuit à son utilité. Il en est de même pour le corps de Christ, l’église : chaque membre est nécessaire et a un devoir à remplir envers les autres membres, aussi bien que recevoir des bénédictions par sa communion avec eux. C’est pourquoi l’Apôtre insiste pour qu’il n’y ait « pas de schisme … dans le corps » (1 Corinthiens 12 : 25 – Saci), c’est-à-dire pour qu’il n’y ait pas de division sectaire de ceux qui sont le corps du Seigneur.

Le corps, lorsqu’il sera complet et achevé, uni à sa Tête et glorifié, sera parfait, il ne manquera aucun membre ; il n’y aura pas de secte ou de division parmi les membres. Seuls ceux qui sont entièrement sous le contrôle de l’esprit unique, de la Tête, seront membres à ce moment-là. Mais ce n’est pas le cas maintenant : Aujourd’hui, certains des membres ne sont pas entièrement soumis à la Tête, et, égarés par les illusions aveuglantes de Satan, sont séparés et, dans cette proportion, privés des bénédictions et des privilèges du corps, et le corps est également privé de leur assistance et de leur influence. De même que dans le corps humain, si certains membres sont absents ou refusent de remplir leur fonction, d’autres membres s’efforceront de compenser le manque pour le corps, de même dans le corps de Christ, ceux qui se rendent compte des nécessités du corps devraient se réjouir du privilège de sur-travailler pour le bien de tous. Les membres du corps qui ne remplissent pas leur fonction courent le risque d’être finalement exclus du corps et que d’autres plus dignes soient nommés à leur place. Prends garde « que personne ne prenne ta couronne » (Apocalypse 3 : 11). « Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche. » – Jean 15 : 2.

Dans le corps humain, l’œil, l’oreille, la main et le pied sont les principaux membres qui servent. Ils sont tous nécessaires et doivent travailler en harmonie, sous le contrôle d’une volonté unique. L’Œil discerne, et c’est par lui que nous jugeons la plupart du temps ; cependant, il bénéficie souvent de l’aide de la main pour déterminer la chaleur et le froid, la dureté et la douceur, le rugueux et le lisse ; bien que l’œil soit capable de discerner ces choses par lui-même, il est grandement aidé par la main.

La main est très précieuse. Elle peut exécuter ce que l’œil ne peut pas faire, mais ce qu’elle indique comme avantageux ou nécessaire, sans les informations et les directives de l’œil, combien son travail serait lent et en grande partie inutile.

L’oreille est utile au corps en l’informant de l’harmonie ou de la discordance du présent immédiat ; cependant, sans l’assistance de l’Œil, combien de fois elle induirait le corps en erreur et le tromperait ; chaque son étrange pourrait l’effrayer alors qu’il apporte peut-être une bénédiction, tandis que chaque son ordinaire passerait inaperçu alors qu’il pourrait contenir un danger.

Le pied est un membre important et de grande valeur au service du corps. Il aide l’Œil, la Main et l’Oreille dans leur travail ; il fait avancer et, dans une certaine mesure, « dirige » le corps. Il est vrai que le corps pourrait voir et entendre sans les pieds, et qu’il pourrait progresser lentement, mais sans les pieds, les progrès seraient beaucoup plus lents. Cependant, sans l’œil pour les guider, les pieds trébucheraient et plongeraient le corps tout entier dans la confusion et la détresse.

Ainsi, chaque membre est utile, voire nécessaire au corps, mais l’œil est peut-être le plus grand serviteur, bien qu’il ne soit en aucun cas indépendant des autres membres. Sans eux, son service n’aurait que peu de valeur. L’Œil représente le corps ; ainsi, lorsque nous nous adressons à quelqu’un, nous ne regardons ni la main, le pied ou l’oreille, mais nous regardons l’Œil comme le représentant du corps tout entier. Dans les Écritures, l’Œil est utilisé comme représentant la compréhension ou la connaissance ; dans le monde entier, il est le symbole de l’intelligence.

En prenant comme illustration ces membres du corps humain et leurs différents degrés d’utilité en tant que serviteurs du corps, l’Apôtre exhorte chaque membre du corps de Christ, qui est l’Église, à trouver sa véritable position « d’utilité » dans le corps et à la remplir : que chacun ne soit pas jaloux ou envieux des autres membres, mais s’efforce de bien remplir la position pour laquelle il est le mieux qualifié — qu’il n’y ait pas de schisme dans le corps, mais que ses divers membres, chacun faisant la part déterminée par notre Seigneur et Tête, accomplissent ainsi Sa volonté — l’édification et l’affermissement du corps.

L’évidence est donnée à chaque membre de ce Corps — que le Corps est dirigé et enseigné par Dieu ; et bien que les « dons » spéciaux ne soient pas accordés à chaque membre, ils profitent à chaque membre, c’est-à-dire qu’« une manifestation de l’esprit est donnée à chaque homme [membre] pour qu’il en tire profit » [par ce moyen] (1 Corinthiens 12 : 7 – version anglaise). L’église primitive était en danger de s’écarter de l’ordre du Seigneur — tous aspiraient à être des enseignants et des prophètes, etc., c’est pourquoi l’Apôtre les réprimande en disant : « Vous désirez ardemment [convoiter] les dons les plus éminents, et pourtant je vous indique une voie plus excellente » (1 Corinthiens 12 : 31 – Diaglott). Cette voie plus excellente est décrite au chapitre 13 suivant. Cette méthode consiste à cultiver un amour sincère et profond pour chaque membre et pour la Tête, et à attendre patiemment que le Seigneur vous élève à une position dans laquelle vous pourrez le mieux servir le corps dans l’amour.

Nous devons garder à l’esprit que personne ne peut se considérer comme étant un membre surdoué, ni penser à pouvoir ajouter une coudée à sa stature, mais susciter et cultiver le don qui est en lui. Tous doivent se rappeler que la position de « plus grand » dans le royaume, que ce soit maintenant ou dans la gloire, relève de Dieu et non de nous. Celui qui veut être le plus grand doit devenir le serviteur plein d’amour de tous les autres membres, prêt à donner sa vie pour les brebis. Ainsi, recherchons et « désirons les dons spirituels » pour le plus grand service et la plus grande bénédiction du corps.

Dans le véritable corps, Dieu veille à la disposition des dons. Il place les différents serviteurs, et nous remarquons ce placement et nous nous inclinons devant sa sagesse. « Dieu a établi [placé ou désigné] QUELQUES-UNS dans l’église : premièrement des Apôtres, deuxièmement des Prophètes, troisièmement des Docteurs, après cela des miracles, puis des dons de guérisons, des aides, des gouvernements, diverses sortes de langues. » – 1 Corinthiens 12 : 28.

Des Apôtres, il n’y en a que douze (Paul ayant été choisi par Dieu à la place de Judas), qui ont été spécialement nommés et désignés comme fondement (Apocalypse 21 : 14). Les prophètes ou interprètes (voir la définition dans la Concordance Analytique de Young) sont ceux qui sont utilisés par le Seigneur pour présenter (à partir des Écritures) des choses nouvelles et anciennes à l’Église. Cela semble être la qualité de l’ŒIL. Luther semble avoir représenté cette qualité de l’œil pendant une courte période. C’est par son intermédiaire que le corps a compris la doctrine de la justification par la foi. Il a été celui qui a exposé cette doctrine dans les temps modernes. Quelqu’un qui explicite est un enseignant spécial, ou un enseignant d’enseignants — quelqu’un qui voit et par qui les choses cachées peuvent être révélées. Le Dr. Adam Clark est considéré et traité comme un théologien par l’Église Méthodiste, un prophète, un voyant, ou devin. Concernant les prophètes de l’Église nominale, voir ce qui est écrit dans Ésaïe 29 : 10-14.

Les enseignants, dont parle l’Apôtre, sont les instructeurs, ou ce que l’on pourrait appeler les MAINS du corps qui portent le pain et l’eau et nourrissent le troupeau — les brebis et les agneaux. Ils peuvent être des enseignants publics ou privés, ou des instructeurs du corps et d’autres personnes.

Certains de ces dons, comme le parler en langues inconnues, ont sensiblement disparu parce que leur nécessité n’existe plus. L’Apôtre a prédit que tous ces dons prendront fin avec le temps, car lorsque l’église au complet sera parfaite et que chaque membre connaîtra comme il a été connu, c’est-à-dire parfaitement, ces dons n’auront plus d’utilité pour l’édification du corps.

Les membres « pied » du corps peuvent raisonnablement représenter certains membres qui n’ont ni la qualité de l’Œil pour discerner la vérité, ni la qualité de la Main pour aider à purifier et à nourrir l’Église, mais qui peuvent porter et portent une grande partie du poids du corps pour le soutenir à franchir les obstacles. Le pied ne peut-il donc pas être le membre qui possède le talent de l’argent et qui l’utilise ainsi ?

Si le corps tout entier pouvait se rendre compte de son unité et si chacun utilisait le ou les dons qu’il possède, en se rappelant que les dons accordés ne sont pas pour lui-même, mais pour le CORPS, combien grandes seraient sa force, sa vigueur et sa puissance.

Il est étonnant de voir combien de membres souhaitent être des YEUX, et combien peu se soucient d’être des PIEDS. Certains passeront des jours et des années à forcer la vue : Voulant absolument découvrir quelque nouvelle vérité, quelque « nouvelle lumière ». Beaucoup réussissent à capter quelque chose, mais ne s’agit-il pas de ténèbres humaines plutôt que de lumière divine obtenue de cette manière ? Si vous êtes un membre ŒIL, vous verrez ce qui doit être vu sans forcer, mais non sans une attention studieuse. Et ce que vous verrez sera vu si clairement qu’il permettra aux autres membres du CORPS d’examiner et de vérifier que votre interprétation est en harmonie avec toutes les autres parties de la Parole de Dieu.

D’ailleurs, ceux qui tentent d’exercer un autre don que celui qu’ils possèdent, ne négligent-ils pas généralement le don qu’ils ont et ne privent-ils pas ainsi le corps de leur assistance ? Il en était ainsi à l’époque de Paul ; Il « travaillait » de ses mains, tout en prêchant et en exposant les Écritures. Parce que les autres membres n’exerçaient pas leurs dons, l’amour de Paul pour le corps et la vérité l’a poussé à rendre un service encore plus grand pour compenser la carence des autres. Mais qui dira que certains ont manqué une grande occasion d’exercer la fonction ou le don de membre PIED, alors que Paul devait fabriquer des tentes pour subvenir à ses besoins. Et qui dira que le CORPS n’a pas été injustement lésé dans la mesure où ces membres ont été négligents et infidèles dans l’utilisation de leurs talents ? Qui peut savoir combien de précieux conseils et combien d’exposés de la vérité l’église n’a pas reçus, parce que le membre qui occupait cette fonction était forcément engagé ailleurs ? Voir Actes 18 : 3 ; 1 Thessaloniciens 2 : 8, 9 ; et 1 Corinthiens 4 : 12.

L’Apôtre montre non seulement qu’il n’est pas dans l’arrangement divin que chaque membre soit un ŒIL, mais il montre l’incohérence logique d’une telle chose dans les mots en tête de cet article : « Si tout le corps était un œil », où seraient les autres qualités nécessaires ? Où serait la dépendance mutuelle d’un membre par rapport à un autre qui, lorsqu’elle est correctement reconnue, cimente et unifie tous les membres en un seul corps, dans lequel chaque membre est nécessaire et apprécié.

La question se pose : Comment reconnaître les différents membres ? Nous répondons : De la même manière que vous pouvez déterminer que vous êtes droitier ou gaucher, c’est-à-dire par l’adaptation au travail, par la capacité relative à accomplir un service particulier. Ainsi, un enseignant doit être « apte à enseigner », c’est-à-dire avoir le don ou l’aptitude à rendre claire la vérité, en public ou en privé ; un « prophète », c’est-à-dire un interprète qui EXPOSE la vérité, se manifestera par la clarté et la force avec lesquelles il sera capable de tirer de la réserve du Seigneur (la Bible) « des choses nouvelles et des choses anciennes », de la nourriture au temps convenable pour la maison ; et un membre Pied connaîtra son talent ou son don par l’argent qu’il possède — la « capacité » que Dieu lui a donnée.

En écrivant aux Romains (Romains 12 : 3-8) au sujet de ces dons, le même apôtre les exhorte également à se rappeler que « tous les membres n’ont pas la même fonction » et que, par conséquent, ayant « des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée », chacun devrait remplir son propre service dans l’église, se souvenant que ces dons sont de Dieu qui a « placé » [nommé] les différents membres dans le corps.

En essayant de déterminer quels sont les dons que nous possédons, l’Apôtre suggère la modestie en disant : « … je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée [de lui-même], au-dessus de celle qu’il convient d’avoir, mais de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun » [littéralement, la capacité de fidélité]. – Romains 12 : 3 – Darby.

Cet examen sérieux de nos capacités (qui, si nous sommes consacrés, sont toutes celles du Seigneur) pour déterminer comment nous pouvons être acceptables pour le Seigneur et servir au mieux le Corps, affectera ceux qui sous-estiment leurs talents, ainsi que ceux qui s’estiment plus qu’ils ne le devraient. Certains craignent de ne pas avoir de talents utiles et nécessaires pour servir le corps ; et d’autres, qui possèdent plusieurs talents, utilisent et cherchent à cultiver le plus petit d’entre eux plutôt que le plus grand.

Après avoir montré que notre ambition et notre quête sont l’amour, et si l’amour pour la Tête et le corps est cultivé, de tels chercheurs seront honorés et employés en raison de leur amour et leur service ; à ceux-là l’Apôtre dit : « Recherchez avec ardeur la charité ; désirez les dons spirituels, et surtout de prophétiser. » – 1 Corinthiens 14 : 1 – Saci.

En substance, le devoir et le privilège de chaque membre du corps de Christ est donc de juger sobrement et honnêtement de ses capacités, sans les surestimer par orgueil, ni les sous-estimer par fausse humilité, afin de pouvoir les utiliser diligemment et fidèlement, en espérant sincèrement une efficacité accrue dans le service ; non par amour-propre et vaine gloire, mais par amour du corps et de la Tête.

Ces pensées ont été suggérées par deux personnes découragées qui ont écrit qu’elles craignaient de ne pas être membres du corps, parce que, bien qu’elles soient en mesure d’étudier et prouver par l’Écriture les vérités présentées par divers auteurs dans la TOUR, elles étaient incapables de VOIR ou de discerner elles-mêmes ces vérités à partir des Écritures, sans qu’on les leur ait montrées. Elles devraient en conclure qu’elles ne sont pas des membres ŒIL, mais le fait qu’elles sont capables de discerner avec l’aide de l’œil devrait être considéré comme une preuve qu’elles sont des membres du même corps. Qu’elles se souviennent de la pensée de l’Apôtre : « Si tout le corps était un œil » (1 Corinthiens 12 : 17), où serait sa perfection et sa plénitude, et comment le corps pourrait-il s’édifier lui-même dans l’amour ?

Dans les premiers temps de l’église, les liens entre les différents membres dispersés à l’étranger étaient bien moins étroits qu’aujourd’hui, puisque la presse écrite et le courrier permettent à tous les membres d’entrer en étroite communication avec les autres membres du même corps. Ainsi, en maintenant nos relations et notre communion avec ces membres avec lesquels nous sommes personnellement en contact, nous donnons et recevons de l’édification. Le corps entier, bien que séparé par des océans, est maintenant, par la providence de Dieu, capable de se réunir à une même table et de se délecter ensemble des riches promesses et des espérances bénies que la Parole de notre Père nous fournit ; et qui, nouvelles et anciennes, sont la nourriture au temps convenable pour toute la maison. Ainsi, non seulement tous se nourrissent et croissent en grâce, en connaissance et en amour, mais beaucoup sont également encouragés et fortifiés par les extraits de lettres provenant de toutes les parties du monde ; et chaque membre est lié à chacun des autres membres par cette sympathie, cette unité et cet amour qui font partie de l’esprit de notre Tête.

C’est ainsi que le Seigneur, notre tête, a fait en sorte qu’il soit utile et profitable pour chaque membre d’être en communion avec tous les autres membres et de contribuer au maintien et au perfectionnement du CORPS UNIQUE, parce que chacun dépend de l’autre dans une certaine mesure. Nul ne peut rompre ce lien, s’en séparer et négliger les occasions qui s’offrent à lui sans que cela ne lui porte gravement préjudice. Il a plu à Dieu d’édifier, d’instruire et de construire le CORPS par l’intermédiaire des uns et des autres, et celui qui pense s’approvisionner autrement en grâce s’oppose, sciemment ou par ignorance, à l’arrangement de Dieu, car Dieu a « PLACÉ » les membres dans « le corps comme il l’a voulu » (1 Corinthiens 12 : 18), POUR L’ÉDIFICATION du corps de Christ — afin que l’Épouse puisse ainsi se préparer pour les noces. – Apocalypse 19 : 7.

Mais prenons garde : ces dons ne sont pas inaliénables. En les négligeant ou en les gaspillant, ils peuvent être perdus. Si un membre néglige son don, ou s’il l’utilise, il ne l’utilise pas pour la gloire du Seigneur et pour le bien du corps, mais que, par orgueil, il cherche à l’utiliser pour sa propre gloire, sa place peut facilement être occupée par un autre, par celui qui place les membres, élevant un autre à sa place et lui enlevant ce qu’il n’a pas su utiliser correctement. – Matthieu 25 : 14-30.

« Si tout le corps était un œil » — « Si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? » – 1 Corinthiens 12 : 17-19.

WT1885 p732