Nous nous approchons de nouveau de la période de Pâque. Le 11 Avril 2006 nous allons commémorer l’anniversaire de la dernière Pâque de notre Seigneur et de ses sévères épreuves qui ont suivi depuis Gethsémané jusqu’à sa mort ignominieuse sur la croix. C’est pourquoi dans la réflexion présente, nous allons nous rappeler certaines des dernières et douloureuses expériences de notre cher Rédempteur.
Après avoir mangé la dernière Pâque, durant laquelle notre Seigneur Jésus institua le souvenir caractéristique de sa mort pour son Eglise, et après avoir chanté (vraisemblablement un court cantique très pieux et émouvant), le petit groupe quitta la salle d’un pas lent, prêtant une oreille attentive aux paroles graves, sensibles et incompréhensibles de notre Seigneur, et se dirigea vers le majestueux jardin des oliviers. Cet endroit leur était bien connu, car ils s’y rendaient souvent avec Jésus. Jésus savait que maintenant Il s’y rendait pour la dernière fois, pour que de cet endroit où Il s’entretenait souvent avec son Père, Il puisse présenter avec de grands cris et avec larmes ses dernières prières et supplications en demandant l’aide, l’assurance et la consolation pour ces terribles épreuves de la mort qui s’approchaient. Vraiment, très émouvante et pleine de signification, pour Lui-même mais aussi pour nous fut sa prière : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » – Matthieu 26 : 39.
En vérité, amère était la coupe qu’a bue notre Seigneur durant les trois ans et demi de sa mission publique, et dont il fallait à présent boire la mesure la plus amère ! Il n’est pas étonnant, qu’en pensant à cette coupe, à l’infâme procédure de jugement, à la raillerie, à la flagellation et à la crucifixion, tout cela fasse frémir sa nature noble et sensible, sans recevoir pour un instant le réconfort de son Père. Il se dirigea vers ses trois plus proches disciples, en s’attendant à trouver auprès d’eux un peu de réconfort et de sympathie ! Les a-t-Il reçus ? Il les trouva endormis.
Pouvons-nous ressentir la douleur qui secoua son cœur ? Pouvons-nous pénétrer ses sentiments blessés par la solitude qu’Il éprouva, lorsqu’Il dit à Pierre : « Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi ? ». Il n’est pas étonnant que les Ecritures déclarent « Que personne d’entre le peuple ne fut avec Lui. »
Ô, homme pécheur et condamné, vois combien grand fut le sacrifice de l’Agneau de Dieu qui fut innocent et sans péché, pour te purifier de tes iniquités et te réconcilier avec Dieu, afin que tu puisses obtenir la vie éternelle !
Vois comment, pendant que le Fils bien-aimé de Dieu se prépara à mourir en sacrifice pour les péchés du monde, celui-ci fut inconscient du grand événement qui commença à se dérouler ! Remarquez que ce ne fut pas seulement le monde, mais aussi les disciples du Seigneur qui dormaient, ne se rendant pas compte de l’importance du moment et des épreuves du Maître !
Ce fut le Gethsémané de Christ le Seigneur ! Es-tu son imitateur ? Dans l’affirmative, accomplis-tu le service pour Dieu avec empressement, te consacres-tu pour les autres, déposes-tu ta vie pour les frères comme le recommanda et le fit le Seigneur ? Fais-tu tout cela avec assiduité en te reniant toi-même, sans que personne ne le voit ni ne l’apprécie, étant incompris, le bien que tu fais étant déformé, tes proches étant indifférents à ton égard, ou même opposés ?
S’il en est ainsi, dans ce cas tu es un véritable imitateur du Seigneur, et tu as part à sa coupe. Mais si tu le sers simplement pour être vu, pour que tous soient émerveillés par ce que tu fais, et qu’ils te glorifient jusqu’aux cieux, pour qu’ils aient pour toi une grande reconnaissance, dans ce cas tu n’es qu’une imitation vide et sans valeur. Examine bien cela !
Périodique Straz 1942-3-34