Ce qui fut écrit par le Pasteur Russell en 1889

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« Quant à la forme exacte que prendra cette lutte finale, nous ne pouvons faire que des suppositions, appuyées principalement sur les tableaux symboliques donnés dans l’Apocalypse sur cette lutte. Nous prévoyons la constitution graduelle de deux grands partis dans le monde, desquels les saints fidèles et vainqueurs se tiendront séparés.

Ces deux grands partis seront composés : d’un côté, par les Socialistes, les Libres-penseurs, les incrédules, les mécontents, et les vrais amis de la liberté dont les yeux commencent à s’ouvrir sur l’état de choses amené par le despotisme et le mauvais gouvernement religieux et politique. De l’autre côté s’associeront peu à peu ceux qui sont opposés aux libertés humaines et à l’égalité : les Empereurs, les Rois, les Aristocrates, et la contrefaçon du Royaume de Dieu [la Papauté — trad.], l’Antichrist, se trouvera en parfaite harmonie avec eux et les soutiendra, tout en étant soutenu lui-même par les despotes civils de la terre. Nous nous attendons aussi à ce que la politique de l’Antichrist soit quelque peu modifiée et adoucie pour chercher à s’attirer même la sympathie et la coopération pratique (non l’union réelle) des extrémistes de toutes les dénominations protestantes qui justement maintenant recherchent une union nominale les unes avec les autres et avec Rome, oubliant que la seule et véritable union est celle qui est produite et maintenue par la vérité, et non par les crédo, les conventions et les lois. Cette coopération entre Protestants et Catholiques peut sembler improbable à quelques-uns; mais nous voyons des signes évidents de son approche rapide.

Elle est hâtée par les agissements secrets de la Papauté parmi ses adeptes, laquelle fera élire, pour occuper des places en vue dans les affaires gouvernementales, les hommes politiques désireux de coopérer avec elle.

« On peut s’attendre à voir bientôt surgir des lois par lesquelles la liberté personnelle sera peu à peu restreinte en alléguant la nécessité et le bien-être public jusqu’à ce que degré par degré il devienne finalement nécessaire de formuler quelque « simple loi de religion » et qu’ainsi l’Eglise et l’Etat pourront être jusqu’à un certain point unis pour gouverner. Ces lois, aussi simples qu’elles puissent être faites, pour convenir à toutes les vues religieuses soi-disant orthodoxes (ou populaires), seront calculées pour réprimer et prévenir un accroissement subséquent en grâce et en connaissance de ce qui est maintenant « la nourriture au temps convenable ». Le prétexte en sera probablement pour prévenir le socialisme, l’incrédulité et l’éruption politique des classes inférieures et des classes indépendantes.

« Il est évident que dans un avenir très prochain, même avant que la gravité de la grande détresse de ce « jour de la colère » ait éclaté sur le monde et ruiné l’ordre social tout entier sur la terre (préparant la terre nouvelle et meilleure promise sous le vrai Christ), il y aura une heure sévère de tentation et d’épreuve pour l’Eglise vraiment consacrée, comme ce fut le cas dans les jours de triomphe de la Papauté; avec cette différence qu’aux jours actuels les méthodes de persécution seront plus raffinées et mieux en rapport avec les méthodes plus civilisées de notre époque. Les piques, les pinces et les roues auront plutôt la forme de sarcasmes, de dénonciations, de restrictions des libertés et de boycottages sociaux, financiers et politiques. »

(Volume Il des Etudes des Ecritures, pages 387 et 388).