Comme nombre de nos amis chrétiens, pendant longtemps nous ne savions dispenser «droitement la parole de la vérité» (2 Tim. 2 : 15). Nous ne comprenions pas que le Plan de Dieu prévoyait d’abord un salut céleste pour l’Eglise et, ensuite, un salut terrestre pour l’humanité en général. L’étude de la Bible, qui tient compte des dispensations indiquées dans le Livre Saint, aplanit toutes nos difficultés. Elle nous montre que la promesse faite aux rachetés, suivant laquelle «ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier» et «jouiront de l’oeuvre de leurs mains» (Michée 4 : 4; Esaïe 65 : 22), intéresse, dans le Plan de Dieu, l’Israël restauré à la faveur Divine et toutes les familles de la terre, mais non l’Eglise. A propos de la véritable Eglise, de l’Epouse de Christ, il est dit que Ses membres, lors de la résurrection, seront rendus semblables aux anges; ils seront des êtres célestes, spirituels.
A leur sujet, St. Paul déclare clairement : « La chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu. » (l Cor. 15 : 50.). Jésus s’adresse à eux et leur dit qu’Il s’en est allé leur préparer une place au ciel, dans la maison du Père (Jean 14 : 2, 3). Mais la place prévue pour l’homme, la terre qui lui a été préparée dès la fondation du monde (Matth. 25 : 34), diffère beaucoup de celle qui nous est réservée et à propos de laquelle il est écrit : « Ce que l’oeil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au coeur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. » ‑ 1 Cor. 2 : 9 ; Esaïe 64 : 4, Darby.
L’appel à la nature spirituelle
Nous comprenons maintenant pourquoi l’on ne trouve, de la Genèse au livre de Malachie, aucune suggestion à une espérance céleste, spirituelle, à l’endroit de l’homme naturel. Les promesses qui y sont données sont terrestres. A propos d’Abraham, par exemple, on lit : « L’Eternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident; car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. Lève‑toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur ; car je te le donnerai. » (Genèse 13 : 14‑17).
St. Paul évoque cette différence existant entre les espérances des engendrés de l’Esprit, des membres de l’Eglise fondée à la Pentecôte, et celles de tous les autres hommes. Il fait mention des fidèles des temps passés et déclare que si leur fidélité a été attestée par Dieu, cependant, ils «n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection» (Héb. 11 : 38‑40).
Sitôt que nous aurons obtenu ce «quelque chose de meilleur» ‑ une récompense supérieure: la gloire, l’honneur et l’immortalité ainsi que le cohéritage avec notre Seigneur, en tant que membres de Son Epouse, figurément parlant ‑, alors les Anciens Dignes recevront leur propre récompense ; ils seront ressuscités à la perfection de la nature humaine. Dans le Royaume du Messie, ces hommes parfaits seront établis «princes sur toute la terre » (Psaume 45 : 17, Syn.). Issus de la classe spirituelle, et dispensés par l’entremise de ces Dignitaires rendus parfaits à l’échelon terrestre, les bénédictions et l’enseignement seront alors accordés à tous les hommes, aux pauvres, aux ignorants, aux égoïstes et aux superstitieux, afin de les aider et d’élever les obéissants d’entre eux à la perfection dont un exemple sera donné en la personne des Anciens Dignes.
Nous avons entendu une monitrice de l’Ecole du Dimanche raconter à ses élèves les charmes du ciel ; d’après elle, des pianos, des harpes, des orgues y feraient entendre leur musique; des chevaux avec leurs équipages sillonneraient le firmament ; des fruits, des fleurs etc., y seraient cultivés. Elle avait à l’esprit, croyons‑nous, les bénédictions auxquelles Dieu a pourvu pour les fidèles et les obéissants d’entre le monde, et qu’Il leur accordera «en son propre temps». Mais elle n’avait aucune idée de ce qu’étaient «les cieux des cieux» promis à ceux qui suivent fidèlement les traces de Jésus, sur le « chemin étroit ». Le Grand Maître explique qu’il est impossible de décrire le ciel, avec ses charmes et ses beautés. A Nicodème, Il déclara : « Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes ? » (Jean 3 : 12).
Dans cet ordre d’idées, la Bible n’essaie pas de décrire le ciel par lui‑même, ni ceux qui l’habitent. Il nous est simplement dit que « Dieu est Esprit », qu’Il « habite une lumière inaccessible», qu’Il est Celui « que nul homme n’a vu ni ne peut voir », personnellement (Jean 4 : 24 ; 1 Tim. 6 : 16). Il appartient aux hommes de reconnaître Dieu dans Ses oeuvres, dont la plus noble est l’homme parfait, créé à Sa ressemblance morale, sur le plan terrestre, « de peu inférieur aux anges » qui eux ont été créés sur le plan spirituel. Tout ce que Sa Parole déclare à propos de notre héritage céleste, c’est qu’il s’agit de choses « que l’oeil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment» (1 Cor. 2 : 9).
Mais s’Il nous limite Sa documentation sur ce qu’est l’état céleste, Dieu nous donne néanmoins, sur ce point, une assurance réconfortante. Par la bouche de l’Apôtre, Il déclare (l Jean 3 : 2) : « ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que quand Il [Jésus glorifié] sera manifesté [à Son second avènement, en puissance et grande gloire], nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme Il est ». Les autres, ceux qui n’expérimenteront pas le changement de la nature humaine à la nature spirituelle, changement qui s’effectuera par la puissance de la Première Résurrection, ceux‑là ne Le verront pas « comme Il est », mais seulement tel qu’Il se révèlera par Ses soins providentiels et Ses jugements que chaque oeil reconnaîtra.
Quel motif de satisfaction pour nous ! La promesse qui nous est faite dépasse tout ce que nous aurions pu demander ou imaginer. Etre semblables à Lui ! que pourrions‑nous demander de plus? Etre semblables à Celui que Dieu a hautement élevé, qu’Il a fait asseoir « au‑dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer » ! (Eph. 1 : 21). Nous restons confondus devant une grâce pareille ! Mais on apprend encore que Celui qui nous a appelés pour nous rendre « participants de la nature divine » et cohéritiers avec le Rédempteur, dans Son Royaume de médiation, a pourvu pour nous à toute consolation et à toute joie, qu’Il nous fera goûter dans cet état céleste et dont les détails nous échappent maintenant. Prophétiquement, à propos de ceux qui parviendront à cet état, il est écrit : « Quand je serai réveillé, je serai rassasié de ton image ». (Ps. 17 :15, D.).
Et l’espoir, le désir, le but poursuivi maintenant par chacun de nous, c’est d’affermir notre appel et notre élection, c’est de courir en sorte d’obtenir ce grand « prix » de la participation à la Première Résurrection. A propos de cette résurrection, il est écrit : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première [principale] résurrection La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » (Apoc. 20 : 6). Armons‑nous de cette pensée, chers amis, c’est que notre participation aux gloires du Royaume, avec notre Seigneur, dépendra de la fidélité que nous manifesterons ici‑bas dans le port de la croix, sur le chemin du renoncement à soi‑même, et dans notre marche sur les traces du Maître, au milieu de la bonne et de la mauvaise réputation, au milieu de la gloire et de l’ignominie.
Les Premîers‑nés épargnés
Lorsque Dieu fit sortir d’Egypte l’Israël typique, les premiers‑nés bénéficièrent auparavant d’un salut, d’une préservation particulière. La nuit qui précéda la délivrance du peuple, sur tous les premiers‑nés planait le danger de mort; ils ne furent épargnés que grâce au sang de l’agneau pascal dont aspersion avait été faite sur les montants et les linteaux des portes de leurs maisons. La signification de ce merveilleux type nous est connue. St. Paul nous informe que Christ est notre Agneau Pascal, sacrifié pour nous. Chacun de nous s’approprie Sa chair, Sa nature humaine qu’Il sacrifia pour notre profit. Nous reconnaissons dans Son sacrifice le sang de la Réconciliation. Nous voyons que l’Age de l’Evangile tout entier est l’antitype de la nuit au cours de laquelle les premiers‑nés d’Israël coururent le danger de mort. Nous avons l’espoir d’appartenir aux Premiers‑nés (aux engendrés du Saint Esprit) qui, durant la nuit du péché et de la mort, dans laquelle nous vivons actuellement, seront épargnés et estimés dignes, en raison du sang et de la chair de l’Agneau antitypique, d’être sauvés et d’obtenir la vie éternelle sur le plan spirituel, comme membres de l’Eglise des Premiers‑nés. Nous espérons participer à la Première Résurrection, recevoir la gloire, l’immortalité et l’honneur, promis aux vainqueurs, être rendus semblables à notre Seigneur et demeurer continuellement avec Lui.
Tous les premiers‑nés d’Israël, épargnés, typifiaient tous les membres du Peuple de Dieu en train de passer actuellement de la mort à la vie, et qui se trouvent dans toutes les dénominations et en dehors d’elles. Dans le type, cependant, les premiers‑nés de chaque tribu furent échangés contre la seule tribu de Lévi ‑ la tribu sacerdotale ‑ qui typifia dès lors l’Eglise des Premiers-nés, la « maison de la foi ». Par la suite, l’Eternel divisa cette tribu en deux classes. Un nombre restreint de ses membres furent faits sacrificateurs et occupèrent une position spéciale auprès de Dieu ; se tenant tout près de Dieu, ils Lui étaient apparentés d’une façon particulière et jouissaient d’une faveur spéciale. Les autres membres de la tribu reçurent l’honneur d’être employés comme assistants, comme serviteurs des sacrificateurs. Cet arrangement constitue une allégorie, un type.
L’Eglise des Premiers‑nés se composera de deux classes, d’un « petit troupeau » de sacrificateurs et d’une « grande compagnie » dont les membres font partie de la « maison de la foi » ; ces derniers, en qualité de Lévites antitypiques, seront employés comme serviteurs. Le « petit troupeau » de sacrificateurs procède actuellement à l’accomplissement de son sacrifice ; ses membres, s’ils sont fidèles, formeront bientôt une sacrificature royale, une sacrificature régnante ; ils cohériteront avec Jésus, le grand Roi de Gloire et Souverain Sacrificateur de notre profession. Ceux de la « grande compagnie », par contre, typifiés par les Lévites normaux, ne seront pas assis sur le trône, mais ils serviront devant celui‑ci. Ils ne constitueront pas les « pierres vivantes » du temple, mais serviront Dieu dans le temple. Ils ne porteront pas les couronnes de la gloire, même s’ils doivent recevoir les palmes de la victoire.
Une fois ressuscités, quelle place occuperas‑tu, ou quelle place occuperai‑je à l’Assemblée Générale de l’Eglise des Premiers‑nés ? Ferons‑-nous partie de la Sacrificature Royale, ou des serviteurs qui recevront une récompense moins honorable, quoique toujours bénie ? Serons‑nous de la classe de l’Epouse, ou des « vierges qui la suivent, ses compagnes » qui recevront un honneur moindre ?
Il nous appartient d’affermir notre appel et notre élection par notre zèle, notre ardeur, notre dévotion au grand Roi et à Sa cause. Il nous a appelés au plus haut plan d’existence. C’est à nous qu’en grande partie il incombe, sous Ses merveilleux et grâcieux arrangements, de déterminer si nous serons «épargnés» ou si nous ne le serons pas ; et, si nous le sommes, de déterminer si nous serons acceptés à la place à laquelle nous sommes appelés, ou à la place inférieure, celle qui sera octroyée à ceux qui ne gardent pas leurs «robes» exemptes des souillures du monde et qui, en conséquence, devront passer par une « grande affliction» afin d’entrer dans le Royaume.
Aussi, faisons tout notre possible, non seulement pour être présents à la Grande Convention, à l’«Assemblée générale de l’Eglise des Premiers-nés», mais pour «affermir notre appel et notre élection» et faire partie de la classe de l’Epouse, de la classe de la Sacrificature Royale, des membres du Corps du grand Prophète, Sacrificateur et Roi de Gloire ! Encourageons‑nous mutuellement pour pouvoir soutenir le bon combat de la foi et, pour autant que cela nous concerne, remporter la victoire sur le monde, la chair et l’Adversaire. Soyons remplis de l’esprit de vérité, de l’esprit de douceur, de gentillesse, de patience, de longanimité, d’affection fraternelle et d’amour, au point d’être en bénédiction aux membres de notre foyer ; ils verront ainsi que nous avons été avec Jésus et avons appris de Lui; de cette manière encore, la bénédiction découlant de nous abondera et gagnera nombre de coeurs.
Des lumières brillantes, ardentes
Jadis, il a été dit de quelqu’un que c’était « une lumière ardente et brillante ». Cette expression renferme une certaine vigueur. Il est des lumières froides, austères, indifférentes ; mais le genre de lumière approuvé par le Maître fut la lumière ardente, la lumière chaude, incandescente, sympathique, secourable, intense ! Le Maître Lui-même fournit la meilleure de toutes les illustrations du principe énoncé ci‑dessus. Lui‑même fut, déclara‑t‑Il, la Lumière qui descendit du ciel, Lumière brillante, resplendissante, qui répandit à l’entour avec une intensité extrême la lumière de la Vérité Divine ! Il ne vécut pas à l’écart du monde, comme un reclus austère, rébarbatif, à l’esprit hautain et dédaigneux, annonçant froidement « de merveilleuses paroles de vie ». Au contraire, Sa vie entière fut toute de sympathie, de compassion. Une des accusations portées contre Lui par les Pharisiens insensibles était qu’Il « accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux». Ses disciples mêmes furent choqués de le voir converser avec une femme samaritaine. Le commun peuple, cependant, l’écoutait avec joie. Reconnaissant qu’Il était d’un niveau de beaucoup supérieur au leur ‑ admirant en Lui les gloires de l’«Unique ‑ engendré du Père » ‑, les gens étaient néanmoins attirés par Lui, parce qu’Il était une lumière brillante, incandescente. « Jamais homme n’a parlé comme cet homme », disaient‑ils (Jean 7 : 46).
Les Etudiants de la Bible sont tous des Chrétiens ; mais, hélas ! tous les « Chrétiens» ne sont pas des étudiants de la Bible. A vrai dire, même des incroyants peuvent lire le Livre de Dieu; des adversaires peuvent le sonder avec un esprit critique dans l’intention d’y trouver quelque faute pour avoir des reproches à lui faire, tout comme on a essayé de trouver à redire aux paroles du Maître. Ceux‑là cependant ne sont pas des étudiants de la Bible au sens propre du terme. Seuls ceux qui ont consacré leur vie à l’Eternel et qui cherchent à connaître Sa volonté afin de s’y conformer, et qui, pour parvenir à cette fin, sont entrés à l’école de Christ pour être enseignés de Lui, ceux‑là seuls sont des étudiants de la Bible, à notre point de vue. Ils sondent le Livre Saint pour arriver à la connaissance des secrets de Dieu, et ils agissent ainsi parce qu’ils aiment Dieu, parce qu’ils apprécient Ses plans merveilleux et désirent les comprendre totalement.
De tels étudiants de la Bible devraient être des lumières ardentes et brillantes dans le monde et parmi nos amis chrétiens issus de toutes les dénominations et dont beaucoup, hélas, possèdent une large part de l’esprit du monde et sont dépourvus de l’esprit de la Vérité, parce qu’ils n’étudient pas la Bible suffisamment.
« Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux». Ces paroles ne nous enjoignent pas de faire partout parade de notre Bible d’une manière ostentatoire. Elles nous exhortent à mettre quotidiennement en pratique les leçons que nous enseignent ses précieuses pages. De même que la Bible est une Lampe préparée par le Seigneur pour tous ceux qui marchent sur Ses traces, de même chacun de ces derniers est à son tour une lampe qui doit projeter sur les autres, et pour leur bien, la lumière, la connaissance, l’Esprit de la Vérité. En d’autres termes, l’Esprit Saint n’est pas répandu sur le genre humain, mais simplement sur les serviteurs et les servantes de l’Eternel. Reposant sur ces derniers, il les oints, les convainc qu’ils ont été engendrés de nouveau, à une nouvelle nature, et fait d’eux des flambeaux qui doivent briller pour le bien des autres; il fait d’eux des lumières brillantes et incandescentes, des lumières compatissantes et secourables, leur donnant mission d’« annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à Sa merveilleuse lumière ».
« La lumière luit dans les ténèbres»
Laissant briller notre lampe et veillant à ce qu’elle soit constamment bien allumée, autrement dit, cherchant à glorifier Dieu comme des lumières incandescentes et brillantes dans, le monde, il ne nous faut pas oublier que nous n’aurons pas plus de succès à convertir le monde que n’en eut notre Maître, la Bible nous en donne l’assurance formelle. Sa grande lumière brillait dans les ténèbres, « et les ténèbres ne l’ont point reçue ». Au contraire, les partis religieux de Son temps poussèrent à Sa crucifixion.
La prophétie du Maître, touchant Ses disciples, se révélera véridique à la fin de cet Age. Les ténèbres haïssent la lumière. « Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait » ; « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous » (1 Jean 3 : 13 ; Jean 15 : 18). C’est donc une grave erreur de croire que le peuple consacré à l’Eternel, en laissant briller fidèlement sa lumière devant les hommes, pourra convertir le monde. Telle n’était pas l’intention de Dieu. C’est l’Eglise, et non le monde, qui est éprouvée au temps présent. L’opposition du monde et toutes les puissances des ténèbres servent à l’épreuve des nouvelles créatures que nous sommes ; elles servent à éprouver notre fidélité à Dieu et à Sa vérité.
Quiconque reçoit la lumière de la Vérité et la comprend, doit nécessairement s’en réjouir ; et, s’en réjouissant, il lui faut la laisser briller pour qu’elle projette sa clarté sur d’autres. Sinon, s’il la cache sous un boisseau, il dévoilera par là son manque de courage, d’appréciation, d’ardeur, qualités spécialement recherchées maintenant par l’Eternel, chez ceux qu’Il invite à partager avec Jésus les gloires du Royaume de médiation sur le point d’être établi parmi les hommes. Il importe, en conséquence, de laisser briller notre lumière devant les hommes ; il importe aussi d’être disposés, et même heureux, si besoin était, de souffrir pour notre fidélité au Seigneur et à Son message. Sa Parole nous apprend que quiconque a maintenant honte de Lui ou de Sa Parole, le Seigneur aussi aura bientôt honte de lui. Il ne le reconnaîtra pas comme membre de la classe qui formera Son Epouse, Il ne l’acceptera pas comme assistant dans Son oeuvre prochaine et ne le fera pas asseoir avec Lui sur Son glorieux trône.
La Lumière du monde, c’est Jésus ; cette Lumière était la véritable Lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde (Jean 1 : 9). Jusqu’ici, Jésus ne s’est point occupé du monde, mais seulement des « heureux », de ceux qui ont l’oeil et l’oreille de la foi. « Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! » (Matth. 13 : 16). Pour ce qui est du monde, il sera éclairé après qu’aura pris fin l’appel spécial des élus. Alors l’Eglise, comme Epouse, sera assise avec l’Epoux Céleste sur Son trône. Alors seront associés à Jésus, la grande lumière, comme membres de Son Corps, tous ceux qui aujourd’hui laissent fidèlement briller leur lumière. Tous ensemble, ils constitueront le grand Soleil de la Justice qui se lèvera alors, apportant la guérison dans ses rayons, pour bénir toutes les familles de la terre ; « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende» (Matth. 13 . 43). Celui qui a dans son coeur le désir d’être un de ces justes, qu’il obéisse au Seigneur et affermisse ainsi son appel et son élection à ce glorieux, à ce principal salut !
W. T. 4966 ‑ C.T.R. 1912