SIGNES DE LA PRÉSENCE DE CHRIST (1969)

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« Comme il était assis sur la montagne des Oliviers, les disciples vinrent à lui en particulier, disant Dis-nous quand ces choses auront lieu ? et quel sera le signe de ta présence [du mot grec « Parousia »] et de la consommation de l’âge ? » (Matthieu 24 3. Diaglott.)

Dans le chapitre 24 de l’Evangile selon Mat­thieu, à partir du verset 4, notre Seigneur répond aux questions que Lui posèrent Ses disciples sur les signes et les événements qui devaient se pro­duire à la fin de l’Age et au temps de Sa seconde Présence. Les disciples Lui posèrent en effet les trois questions suivantes 1) Quand ces choses auront lieu ? 2) Quel sera le signe de Ta Présence et 3) de la consommation (pleine fin) de l’âge ?

Il n’y a pas de doute que les circonstances qui amenèrent les disciples à faire ces questions aient été dirigées par Dieu. Notre Seigneur était sur le point d’achever Sa mission terrestre, et Il devait bientôt quitter Ses Apôtres pour aller auprès de Son Père. Le moment était donc propice pour Lui de faire connaître à Ses disciples les événe­ments qui devaient se produire après Son départ et, en particulier, à la fin de l’Age (à la Moisson), —au temps de Sa seconde Présence. Il voulait leur faire comprendre aussi qu’ils ne devaient pas s’at­tendre à recevoir immédiatement la gloire et les honneurs du Royaume, auquel, selon Sa promesse, devaient participer Ses fidèles, mais qu’avant de les obtenir, ils devaient passer par des épreuves et des tribulations. C’est ainsi que dans Sa répon­se, notre Seigneur, non seulement leur dit à quel signe ils reconnaîtraient Sa Présence, mais leur donna de nombreuses indications sur la nature des événements qui devaient se produire avant et après Son retour.

A cause de leur disposition à mélanger les événements clôturant l’Age de la Moisson judaï­que, dans laquelle ils étaient déjà, avec la Mois­son, — encore future pour eux, — ou fin de l’Age de l’Evangile, notre Seigneur donna un rapport bien détaillé des événements qui devaient interve­nir, indiquant une période considérable entre ces deux époques, mais ne donnant cependant aucune idée claire de sa longueur, parce que Lui-même ne la connaissait pas encore à ce moment-là. — Marc 13: 32.

Les signes de la fin des temps ont intéressé l’Eglise durant tout l’Age de l’Evangile, mais ils intéressent surtout les membres du Corps qui vivent au temps de la seconde Présence du Maître, à la fin de l’Age, à l’époque où ces signes s’accom­plissent. Nous avons le grand privilège de vivre dans ce temps. Le Seigneur est en effet revenu, non pas dans un corps de chair visible à l’oeil naturel, mais comme Etre spirituel, invisible aux hommes. Certains contestent, il est vrai, Sa venue comme Etre spirituel et invisible, mais ils devraient comprendre que si le Maître devait être visible à Son retour, il ne serait pas néces­saire qu’Il indiquât à Ses disciples à quel signe ils reconnaîtraient Sa Présence. C’est à cause de ces objections que nous nous proposons de démon­trer, dans la présente étude, que notre Seigneur est bien revenu, qu’Il prend en main les affaires du monde et qu’Il introduit peu à peu Son Royaume. Il suffit pour cela d’examiner les signes qui devaient marquer Son retour et qui, nous le ver­rons, sont en train de s’accomplir.

Le chapitre 24 de l’Evangile selon Matthieu, bien que renfermant la plus grande partie de la réponse de notre Seigneur, ne rapporte pas tout. Dans les chapitres 17 et 21 de l’Evangile de Luc, nous trouvons des paroles de Jésus qui ne sont pas consignées en Matthieu 24. Nous ne nous appuie­rons donc pas uniquement sur l’Evangile de Mat­thieu dans la recherche de ces signes, mais nous aurons recours aussi à d’autres passages des Ecri­tures.

La réponse de notre Seigneur dans les versets 4 à 14 de ce chapitre comprend 1’Age de l’Evan­gile tout entier; et Ses paroles dans les versets 15 à 22, tout en constituant Sa réponse aux deux dernières questions des disciples, ont une double application littéralement elles se rapportent à la clôture de l’Age Judaïque, et au figuré à celle de l’Age de 1’Evangile, dont l’Age Judaïque était une ombre. -Du verset 23 au verset 36, à l’exception du verset 28, notre Seigneur parle de la manière de Sa seconde venue, tandis que dans les versets 37 à 51, Il évoque certains événements qui doi­vent se dérouler pendant Sa seconde présence.

Nous allons donc procéder à l’examen de ces signes, des principaux tout au moins, étant donné qu’ils sont trop nombreux pour les citer tous.

Le serviteur fidèle et prudent

(Matthieu 24 45-47)

Notre Seigneur fait allusion, dans Sa prophé­tie, à un serviteur qu’Il établirait sur Ses fidèles et sur Ses biens à Son retour Sur Ses fidèles pour leur donner la nourriture au temps conve­nable, et sur Ses biens pour qu’il en soit l’admi­nistrateur ou l’économe (Luc 12 : 42) pendant une période déterminée. Ces biens sont les immen­ses trésors des précieuses vérités propres au temps de la fin, les trésors nouveaux et anciens que le Seigneur avait mis en réserve pour nous et que le serviteur, en tant qu’économe, fut chargé de nous transmettre.

Ce serviteur devait être établi sitôt après le retour du Seigneur, est-il écrit, et il devait même être en train de dispenser de la nourriture spi­rituelle à la Famille de la foi avant l’arrivée du Maître. Peut-on prouver qu’un tel serviteur a existé et qu’il s’est acquitté de la charge qui devait lui être confiée ? Si oui, c’est que le Sei­gneur est revenu, qu’Il est présent, comme Etre spirituel et invisible. Les preuves qu’un tel servi­teur a existé peuvent être fournies. Sont-elles suf­fisamment convaincantes ? demanderont peut-être quelques-uns. Nous le croyons. Selon notre compréhension, le Pasteur C.T. Russell s’est révé­lé comme étant ce serviteur. L’oeuvre qu’il a accomplie a été si grande, et les enseignements qu’il a transmis sont si conformes aux Saintes Ecritures, qu’il ne fait pas de doute qu’il fût cet économe annoncé par le Seigneur. De plus, il était bien en train de distribuer de la nourriture spirituelle à la Famille de la foi avant la venue du Maître que nous reconnaissons avoir eu lieu, d’après l’enseignement de la Bible, vers la fin de l’année 1874. Il fut trouvé « agissant ainsi ». En 1872 déjà, le frère Russell se réunissait à Alle­gheny avec des amis, consacrés à Dieu comme lui, et il leur exposait la Parole de Dieu. C’est en cette même année, 1872, qu’il comprit l’oeuvre de notre Seigneur comme prix de notre rançon et qu’il commença à avoir des vues claires sur le Rétablissement de toutes choses dont il est parlé en Actes 3: 21. Puis, lorsque notre Seigneur revint et qu’Il l’établit « sur tous -Ses biens », frère Russeil accomplit vraiment un travail pro­digieux, incroyable même, il est peu probable qu’un autre humain en ait accompli un pareil. Frère Russell n’aurait pu produire une telle som­me de travail, s’il n’avait pas été guidé et sou­tenu par l’Esprit du Seigneur. Voici un bref aper­çu de son activité Au cours des 40 dernières années de sa vie, il parcourut en chemin de fer 1.600.000 kilomètres ; il prononça plusieurs milliers de sermons dont plusieurs durèrent deux heures et demie; il écrivit plus de 50.000 pages (du for­mat de celles des Etudes des Ecritures) ; certains mois il dictait jusqu’à 1.000 lettres et, en outre, dirigeait tous les départements d’une oeuvre d’évangélisation mondiale qui employait 700 pré­dicateurs. Frère Russell élabora personnellement le plus merveilleux drame biblique que l’on ait jamais vu jusqu’alors (le Photo-drame de la Créa­tion). On vit parfois le Pasteur Russell, à son insu, rester toute la nuit en prière dans la même position. Ses écrits furent, à un moment donné, soumis à une analyse comparative en regard de 20.511 – exposés des Ecritures. On assembla toutes ces comparaisons et explications dans l’ordre biblique, et l’on ne découvrit que 6 points d’inter­rogation restés en suspens, qui furent d’ailleurs aisément harmonisés avec l’ensemble des Ecritu­res. Aucun auteur, pas même ceux qui écrivirent la Bible, n’eut à subir de telles critiques de la part de ses lecteurs. Ses oeuvres ont été publiées en 35 langues. Pendant la dernière semaine de sa vie, il avait à accomplir une tournée de conféren­ces régulièrement organisées en Californie, dans le Kansas, l’Oklaoma, le Nébraska et à New­York. Depuis plusieurs jours, il était déjà en fait un moribond (il souffrait d’une cystite causée par la fatigue provenant des nombreux voyages qu’il entreprit et des innombrables sermons qu’il pro­nonça), néanmoins frère Russell refusa de contre­mander ces conférences. Il mourut le 31 octobre 1916. en chemin de fer, lorsqu’il se rendait dans le Kansas pour y faire la conférence annoncée. A l’âge de 30 ans, il possédait une fortune de plus de 300.000 dollars ; il mourut cependant pauvre; toute sa fortune ainsi que les larges contributions volontaires reçues pour la cause de la Vérité avaient été dépensées au service du Maître.

Quant à ses enseignements, pour se rendre compte qu’ils sont conformes à la Parole de Dieu, il suffit d’étudier les 6 volumes des Etudes des Ecritures, les nombreuses brochures et les mil­liers d’articles qu’il rédigea. On constatera que nul ne l’a dépassé dans les recherches des véri­tés bibliques et dans la mise en évidence de l’harmonie des Ecritures.

Tout cela nous parait être des preuves suffisantes pour démontrer que le Pasteur américain Charles Taze Russell a été le serviteur fidèle et prudent qui devait dispenser la nourriture spiri­tuelle au temps convenable. Ceux des lecteurs qui désireraient cependant plus de détails sur ses enseignements et sur son oeuvre, sont priés de se reporter au Journal de Sion de septembre-octo­bre 1966.

L’oeuvre de la Moisson

Nous la trouvons citée en Matthieu 24 41 et, dans le même chapitre, au verset 39, nous appre­nons qu’elle doit s’accomplir aux jours du Fils de l’Homme, donc au temps de Sa seconde Pré­sence. Elle est aussi mentionnée au verset 31 qui se lit “Il enverra ses anges, qui, au son éclatant de la trompette [de la septième], rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux [symboliques — la Chrétienté nominale] jus­qu’à l’autre extrémité ».

La Moisson, c’est la fin de l’Age, nous dit notre Seigneur (Matthieu 13 : 39). C’est un temps de séparation entre le blé et l’ivraie, entre les vrais Chrétiens et les Chrétiens de nom. C’est un temps où l’ivraie est liée pour être brûlée et où le blé est rassemblé pour être amassé dans le grenier céleste. C’est aussi un temps de jugement où le Seigneur revenu condamne et rejette la Chré­tienté nominale dans son ensemble. Il la vomit de Sa bouche, d’après le langage biblique (Apoc. 3: 16), et Il invite Ses fidèles à en sortir.

Alors que nous voyons aujourd’hui la grande majorité des dénominations religieuses exalter l’Oecuménisme, préconiser l’union de toutes les églises entre elles, notre Seigneur annonce dans une de Ses paraboles (Matthieu 13 : 24-30, 36-43) que cette fin de l’Age serait un temps de sépa­ration. L’unité est certes louable, lorsqu’elle est fondée sur les enseignements du Christ, des Apô­tres et des Prophètes, mais lorsqu’on désire la construire sur un amalgame de vérités, d’erreurs et de traditions humaines, nous ne saurions y prêter, notre concours. C’est pourquoi, les diverses églises prétendument chrétiennes, dans leurs efforts pour réaliser une telle unité, ne cherchent pas tellement à se conformer aux paroles pronon­cées par notre Seigneur dans Sa prière pour l’unité et la sauvegarde de Sa véritable Eglise; mais à faire face aux dangers qui leur sont communs, à savoir l’athéisme grandissant ainsi que les idées révolutionnaires qui gagnent peu à peu le monde entier et qui tendent au renversement des institu­tions actuelles. Le Prophète Esaïe a d’ailleurs bien prédit qu’il en serait ainsi. Voici ce qu’il déclare, en s’adressant aux vrais enfants de Dieu : “N’ap­pellez point coalition ce que ce peuple appelle coalition, ne craignez pas ce qui cause sa terreur; n’en tremblez point. C’est l’Eternel que vous devez sanctifier ; qu’il soit l’objet de vos craintes et de vos appréhensions ». (8 : 12, 13 Z.K.).

Le rassemblement des nombreuses dénomi­nations religieuses, protestantes pour la plupart, en un vaste Conseil, dénommé Conseil mondial des Eglises, et le rapprochement qui se réalise entre ce Conseil et l’Eglise catholique romaine, ne sont autres que l’accomplissement du liement de l’ivraie, mentionné dans l’une des Paraboles du Seigneur. (Matthieu 13 : 30).

Si, d’une part, nous voyons, l’ivraie (une imi­tation de Chrétiens, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force) en train d’être liée en gerbes (unie au moyen de Conciles Oecu­méniques), nous remarquons, d’autre part, que le blé (les vrais Chrétiens), après avoir été séparé de l’ivraie, est en train d’être passé au crible et rassemblé progressivement dans le grenier céles­te. On peut même avancer que ce passage au cri­ble s’est accompli dans sa plus grande partie.

Dans l’Apocalypse, il est spécifié que cette moisson doit être conduite par notre Seigneur. Nous y lisons : “Je regardai encore et je vis une nuée blanche, et sur cette nuée était assis quel­qu’un qui ressemblait à un fils d’homme : il avait sur la tête une couronne d’or, et à la main une faucille tranchante. Un autre ange sortit du tem­ple, criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : “Lance ta faucille et moissonne; car le temps de moissonner est venu, la moisson de la terre est mûre ». Alors celui qui était assis sur la nuée lança sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée » (14 : 14-16). Selon la chro­nologie de la Bible, le Seigneur Jésus est revenu depuis 1874, comme Etre spirituel et invisible. Et ce passage de l’Ecriture nous donne à entendre que la Moisson devait s’effectuer en présence du Moissonneur couronné, du Seigneur revêtu de l’autorité royale. Nous nous rappelons que les dis­ciples avaient demandé au Maître quel serait le signe de Sa Présence et de la fin de l’âge ; ils comprenaient, sans doute, que le temps de Sa Présence et la fin de l’âge étaient une même pério­de, puisqu’ils n’exigeaient la vue que d’un seul signe pour les reconnaître. Et effectivement, il en est ainsi. La Moisson est la fin de l’âge, lit-on en Matthieu 13 : 39, et elle est aussi le temps de la Présence du Maître, comme nous venons de le voir. Par conséquent, la Moisson a dû commencer sitôt après le retour du Maître. Mais en a-t-il bien été ainsi ? Les faits peuvent-ils corroborer nos assertions ? Certainement

Le Seigneur, en tant que Moissonneur couron­né, tenait à la main une faucille tranchante qui lui servit d’instrument pour moissonner la terre, avons-nous lu dans le passage précité. La faucille est la Vérité ; elle représente surtout les vérités propres au temps de la fin, autrement dit la nour­riture spirituelle au temps convenable promise par le Seigneur. (Matth. 24 : 45). Cette nourri­ture a été l’instrument dont s’est servi le Maître pour séparer Son Peuple véritablement consacré de la masse imposante des Chrétiens de nom. Ceux qui avaient faim et soif de justice, se sont laissés attirer par elle, se sont assemblés autour d’elle pour en manger, comme des aigles autour d’un cadavre (Matth. 24 : 28), tandis que les autres, qui n’éprouvaient pas le besoin d’une telle nour­riture, qui se trouvaient satisfaits des enseigne­ments fondés généralement sur des conceptions humaines et prêchés dans presque toute la Chré­tienté, ont été laissés de côté. «il en sera de même à la Présence du Fils de l’Homme. Deux mou­dront au moulin (prépareront de la nourriture suivant ce que leur donne leur propre dénomina­tion), l’un sera pris (attiré par la Vérité présente et comprenant que la nourriture qu’il préparait était inconsistante), l’autre laissé (Matth. 24 41). La vérité de la Moisson a ainsi été comme une pierre de touche qui a permis d’éprouver tous ceux qui se réclament du nom de Christ, et de faire la séparation entre les vrais enfants de Dieu et les Chrétiens de nom.

Sitôt établi par le Seigneur sur tous Ses biens, serviteur fidèle et prudent, le Pasteur C.T. Rus­sell, chargé de dispenser cette nourriture au temps convenable, se mit activement à l’oeuvre. Il écrivît une brochue intitulée « Nourriture pour Chrétiens qui réfléchissent » et, en 1881, il en fit distribuer gratuitement 1.400.000 exemplaires à la porte de toutes les églises protestantes des Etats­-Unis, du Canada et de la Grande-Bretagne, pendant trois dimanches consécutifs, par des mes­sagers spéciaux. Des milliers d’enfants de Dieu, attirés par la faucille de la Vérité, se mirent alors à sortir progressivement des églises nominales, surnommées Babylone (confusion) à cause de la confusion – qui règne dans leur enseignement, et constituèrent – des congrégations indépendantes de toute secte ou dénomination. En 1904, ces congre­gations étaient déjà nombreuses et atteignirent peu après un chiffre supérieur à 1.200. Toutes élu­rent le frère Russell comme leur Pasteur.

En 1879, le Pasteur Russell lança un jour­nal : “The Watch Tower and Herald of Christ’s Presence » qui parut régulièrement deux fois par mois, pendant environ 40 ans, apportant à la Famille de la Foi les vérités propres à cette fin de l’âge, le temps pour leur bonne compréhension étant arrivé. Puis parurent successivement, pen­dant cette même période, les 6 volumes des Etu­des des Ecritures qui fournirent au Peuple de Dieu l’essentiel de la nourriture promise et pré­parée par le Seigneur.

Ainsi, une oeuvre de moisson s’accomplit véri­tablement dès le retour du Seigneur. Mais elle ne s’effectua pas subitement. Elle prit progressi­vement de l’extension, parvint à son point culmi­nant vers les années 1914-1918, se mit ensuite à diminuer graduellement, comme nous en avons été témoins, et actuellement elle est près de sa fin. La période précédant les années 1914-1918 a surtout été une période de séparation du blé et de l’ivraie, bien qu’elle ait connu des criblages, tandis que celle qui suit ces années-là a été et est en particulier un temps de vannage et de cribla­ge du blé. La méthode de Dieu, notamment dans les dernières phases de Son Plan, n’est pas de fai­re en sorte qu’un âge se termine et qu’un autre lui succède immédiatement, ou qu’une oeuvre, devant s’accomplir à une époque donnée, débute sur-le-champ dans toute son ampleur et se ter­mine subitement pour céder la place à une autre oeuvre qui commencerait d’une manière analo­gue. Si telle était la méthode de Dieu, en cette fin de l’Age, il ne serait plus nécessaire de mar­cher par la foi. L’accomplissement de Ses des­seins serait tellement visible, que même les non­consacrés pourraient comprendre. Or, il est écrit que seuls les sages (les consacrés engendrés de l’Esprit) comprendront (Daniel 12 : 10). En réa­lité, les âges dans leurs phases initiales et fina­les se superposent, empiètent les uns sur les autres, et donnent lieu à des temps de transition. Il en est de même de certaines oeuvres qui s’y effectuent. L’une n’est pas encore terminée, qu’une autre prend son début, et cela est dû au fait qu’el­les se développent puis s’achèvent progressive­ment. C’est le cas, par exemple, de l’oeuvre de la Moisson.

Peut-on fournir la preuve maintenant que la période de la Moisson précédant les années 1914-1918 a été principalement un temps de sépara­tion du blé et de l’ivraie et que celle qui a suivi cette date a vu s’effectuer surtout le vannage et le criblage du blé ? On peut le prouver par les faits, qui d’ailleurs suivent dans les grandes lignes le même processus qu’une moisson littérale ou ordinaire. il y a d’abord le fauchage, la sépara­tion du blé et de l’ivraie lors de la mise en ger­bes, puis le battage et le vannage du froment, et enfin l’emmagasinage de cette céréale et le brû­lement de l’ivraie (cette dernière opération s’ef­fectuait en particulier jadis, dans les pays orien­taux, en Israël par exemple).

Si l’on considère les faits, on peut remarquer que durant la vie du serviteur fidèle et prudent, le frère Russell, qui termina sa course terrestre en 1916, une cohésion régnait dans l’ensemble par­mi – le Peuple de Dieu. La séparation entre le blé et l’ivraie s’accomplissait normalement, prenait de plus en plus d’ampleur, et des centaines de congré­gations ou Ecclésias se formaient en Amérique, en Europe et même en Asie. Les vrais Chrétiens sortaient ainsi des églises nominales, obéissant à la voix du Seigneur qui disait à leur coeur et à leur esprit de se dissocier de Babylone (Apoc. 18 :4) ; ils trouvaient au sein des assemblées qu’ils composaient une nourriture spirituelle saine et de saison, ils s’édifiaient dans la très sainte foi, crois­saient dans tous les fruits de l’Esprit et ne con­naissaient pas, d’une façon générale, de divisions intérieures. Le Pasteur Russell, établi par le Sei­gneur sur Ses fidèles pour leur donner la nour­riture au temps convenable, parvenait, par son influence, à souder les assemblées entre elles et à maintenir l’unité partout.

Mais, lorsque la séparation du blé et de l’ivraie se fut accomplie dans la plus grande par­tie, et que le temps vint où le vannage et le cri­blage du blé devaient s’effectuer d’une manière accrue, de fortes épreuves commencèrent à secouer bon nombre de congrégations. Des divi­sions se produisirent, et le bon grain fut séparé du mauvais grain. Ces divisions se manifestèrent en particulier après la mort du “serviteur », conformément à ce qui est écrit «Epée, lève-toi contre mon berger, contre l’homme dont j‘ai fait mon compagnon, dit l’Eternel des armées ! Frap­pe le berger, pour que les brebis soient disper­sées mais je tournerai ma main vers les petits »(Zacharie 13 : 7). Beaucoup d’enfants de Dieu, qui ne s’étaient pas revêtus suffisamment de tou­tes les armes spirituelles de Dieu pour faire face aux attaques et aux embûches de l’Adversaire, Satan, furent partiellement séduits et conduits dans des chemins détournés. D’autres trébuchè­rent en butant contre différentes pierres d’achop­pement, souvent parce qu’ils s’attendaient à un développement plus rapide de certaines prophé­ties, tandis que la Parole de Dieu recommande d’attendre avec confiance la vision prophétique lorsqu’elle leur paraît être différée. En réalité, elle se réalisera sans tarder, nous dit l’Ecriture (Hab. 2 :2, 3). L’Eternel, cependant, n’abandon­na pas Son Peuple. il tourna Sa main vers les petits, conformément à ce que nous avons lu dans le passage biblique cité plus haut ; Il prit soin des petits, des humbles de coeur ; il les fit reposer dans de verts pâturages et les mena le long des eaux tranquilles (Ps. 23: 2), il continua de res­taurer leur âme au moyen de la « nourriture au temps convenable » dont ils ne s’étaient point départis, ainsi que celle de ceux qui sont venus grossir leur nombre par la suite.

Ainsi se trouve esquissée, dans ses grandes lignes, l’oeuvre de la Moisson dont la fin est main­tenant toute proche. Les faits démontrent vrai­ment qu’elle a existé et qu’elle s’est accomplie dans une très grande mesure. Ils attestent donc que le Seigneur est bien présent car, de même qu’il ne peut y avoir de moisson littérale sans moisonneur, de même il ne peut y avoir de Mois­son, au sens spirituel, sans la présence du grand Moissonneur. (Apoc. 14 :14).

La détresse actuelle

Alors que la Moisson de cet Age évangélique n’est pas encore entièrement terminée, nous som­mes déjà entrés dans une époque d’angoisse et d’affliction pour le monde, dans ce temps de détresse annoncé par notre Seigneur dans la réponse qu’il donna à Ses disciples. Nous répétons Ses paroles « Car il y aura alors une grande affliction telle qu’il n’y en a point eu de sembla­ble depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais » (Matth. 24: 21). Ces paroles ressemblent étrangement à cel­les qui se trouvent consignées dans la prophétie de Daniel et que nous citons “En ce temps-là se lèvera Micael [qui est comme Dieu — le Christ], le grand chef, pour lutter en faveur des enfants de ton peuple. Ce sera [alors] un temps de détresse, tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations jusqu’à ces jours-là » (12 :1). il est vraisemblable que le Sei­gneur avait à l’esprit ces paroles du prophète, lors­qu’il annonça cette détresse, et il n’est pas exclu de croire qu’il voulut rendre évidente cette analo­gie, afin que nous comprenions qu’il s’agit du même temps d’affliction.

Dans la prophétie de Daniel, on remarque clairement que la détresse actuelle devait suivre le retour du Seigneur, et non le précéder. Elle devait survenir après que Micaël (Christ) se serait levé (serait revenu pour prendre en mains les rênes du pouvoir). Cela prouverait donc que le Seigneur est vraiment présent.

Certains, pourtant, pourraient contester que nous sommes entrés dans un temps de détresse et de perplexité. Ils pourraient avancer que l’hu­manité n’a jamais connu d’époque aussi prospère et aussi riche en bienfaits divers que celle que nous vivons. Nous ne nions pas que nous vivons dans une telle époque, mais nous sommes en com­plet désaccord avec ceux qui prétendent que le monde ne connaît pas de détresse ou d’angoisse actuellement. En réalité, la détresse et le progrès sont en train d’augmenter tous deux. Bien plus, l’un est la conséquence de l’autre. La prophétie de Daniel fait mention à la fois de la détresse et du progrès. Dans le chapitre 12, au verset 1, il est dit “ En ce temps-là [le temps de la fin], se lèvera Micaël… Il y aura un temps de détresse (version anglaise)… » Et au verset 4 « Et toi, Daniel, cache les paroles et scelle le livre jus­qu’au temps de la fin. Plusieurs courront çà et là [allusion aux moyens rapides de transport] ; et la connaissance [le savoir, le progrès] sera aug­mentée”. Et, si étrange que cela puisse paraître, c’est cette connaissance qui engendre la détresse.

Le progrès vient de Dieu, par Micaêl, le Christ, et il est incontestable qu’il a procuré et procure de nombreux bienfaits à l’humanité. Grâ­ce aux inventions multiples dans tous les domai­nes, il enlève peu à peu la sueur du visage de l’homme, cette peine infligée à notre premier père Adam. Il est une bénédiction dans toute l’accep­tion du terme, puisqu’il contribue à l’améliora­tion du bien-être de l’humanité. Et pourtant, il apporte aussi avec lui le mécontentement. Pour­quoi cela ? Parce qu’il n’est pas toujours employé pour le bien de tous, et parce qu’en faisant con­naître aux masses laborieuses leurs véritables droits et privilèges, il éveille en eux le désir de les revendiquer. D’où les grèves, les manifesta­tions populaires, les troubles et les soulèvements qui se produisent presque partout dans le monde. De plus, les grandes puissances, au lieu de venir davantage en aide aux nations plus faibles et sous ­développées, ont fait et font des dépenses incalcu­lables pour se doter d’un armement extrêmement meurtrier, faisant peser une lourde menace sur le monde et accroissant le mécontentement sur­tout chez les nations les plus désavantagées.

Pendant bien des années, après le retour du Seigneur, le mécontentement n’était pour ainsi dire pas visible dans le monde, bien que la lumière de la connaissance éclairât peu à peu les masses.

Mais les éléments devant amener la détresse se préparaient. Celle-ci se manifesta sous la forme d’un conflit qu’on qualifia de mondial. Jamais dans le passé un tel conflit ne s’était produit. C’était le commencement de la détresse prédite par le Christ. Une “détresse telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde jusqu’à présent » (Matth. 24 21). Ce conflit survint juste à l’expiration du temps des nations païennes, à la date annoncée par les pro­phéties bibliques comme devant être la fin du bail autorisant les Gentils a dominer sur la terre. Après cette date, 1914, devait s’effectuer la des­titution progressive des royaumes et des puissan­ces païennes. Les faits n’ont pas démenti. La pre­mière guerre mondiale provoqua la chute de nom­breuses royautés. Le renversement des monarchies continua, d’ailleurs, à s’opérer même après cette guerre, et continue encore. Ces royautés sont cer­tes remplacées par d’autres gouvernements païens, instituant, le plus souvent, des régimes d’un type nouveau, inconnus dans le passé, mais ceux-ci se révèlent, eux-aussi, impuissants à satisfaire les exigences des masses éclairées, et sont en train de chanceler. Et ainsi nous vivons dans une épo­que de remous constants, d’instabilité et de trou­bles.

Une seconde guerre mondiale, encore plus meurtrière que la première, éclata dans l’inter­valle, mettant fin à l’un de ces régimes qui succé­dèrent aux royautés, et accentuant le désir des peuples à faire aboutir leurs revendications et à s’assurer l’indépendance, la liberté et la sécurité.

Cette époque, que l’Encyclopédie Larousse reconnaît pour être agitée et instable (voir avant-propos du volume 1 du Larousse Universel, édité en 1948), fut ainsi marquée, surtout après cette seconde guerre mondiale, par la disparition des empires coloniaux et par l’accession à l’indépen­dance de nombreuses nations.

Et ainsi la marche en avant vers l’émancipa­tion des peuples se poursuit, mais au milieu de troubles et de conflits sanglants, qui iront d’ail­leurs en empirant. En effet, à mesure que les humains discernent leurs droits, ils les revendi­quent auprès de ceux qui les dirigent; mais com­me leurs dirigeants ne sont pas capables de satis­faire leurs exigences toujours croissantes, le mé­contentement et les troubles s’intensifient et abou­tiront forcément à l’anarchie. Seule l’intervention divine pourra arrêter l’effusion de sang et apaiser les éléments déchaînés (Matth. 24: 22; Psaume 46 :11). Le Royaume de Dieu s’établira alors plei­nement sur la terre, et ce sera lui qui satisfera les aspirations légitimes de la création gémissante, car, est-il écrit, il sera l’objet du désir de toutes les nations (Aggée 2 : 7, D.).

Nous venons de décrire brièvement les faits saillants de notre époque, faits qui témoignent que le monde se trouve vraiment dans un temps d’in­certitude, d’angoisse et de troubles. Nous nous sommes basés, jusqu’à présent, sur la seule pro­phétie de Daniel (12: 1-4) pour démontrer que la venue du Seigneur devait précéder cette détresse, et non la suivre. Nous voudrions maintenant citer d’autres passages de l’Ecriture prouvant que le Seigneur devait revenir avant cette détresse, et que c’est Sa Présence qui provoque cette dernière, selon ce qui est écrit : «Voici, Il vient avec [ame­nant avec Lui] les nuées [le temps de détresse], et tout oeil [au temps marqué] le verra [le discer­nera, le verra avec les yeux de l’esprit (traduction autorisée du mot grec «Horao » par le Dictionnai­re grec-français de Bailly)], et ceux qui l’ont per­cé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront [seront dans l’inquiétude et dans l’affliction] à cause de Lui [du fait de Sa Présence]. (Apoc. 1: 7.).

Examinons d’abord le passage suivant de l’Apocalypse « Et le septième ange sonna de la trompette et il y eut dans le ciel de grandes voix, disant : Le royaume du monde de notre Sei­gneur et de Son Christ est venu [est avenu, a com­mencé d’être — note de Darby], et il régnera aux siècles des siècles. Et les vingt-quatre anciens qui sont assis devant Dieu sur leurs trônes, tombèrent sur leurs faces et rendirent hommage à Dieu, disant Nous te rendons grâces, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui est et qui était, de ce que tu as pris ta grande puissance et de ce que tu es entré dans ton règne. Et les nations se sont irri­tées; et ta colère est venue, et le temps des morts pour être jugés, et pour donner la récompense à tes esclaves les prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent ton nom, petits et grands, et pour détruire ceux qui corrompent la terre ». (Version Darby) — 11:15, 17, 18.

Ces trois versets retracent, d’une manière con­densée, l’oeuvre de l’Age millénaire tout entier. Mais notre attention ne se porte en particulier que sur l’annonce que le royaume du monde de l’Eter­nel et de Son Christ a commencé d’être, et que, comme résultat, les nations se sont irritées. Mais quand donc ce Royaume, qui doit exercer sa domi­nation sur le monde entier, est-il venu ? Au re­tour de Christ, répondons-­nous. Jésus avait fait comprendre en effet à Ses disciples, dans la para­bole des mines (Luc 19 : 11-27), que c’est à Son retour qu’il prendrait possession de Son Règne. Mais nous ne voyons pas que Son règne ait com­mencé, diront certains, il y a lieu de donner ici une petite explication. Christ est revenu comme Roi. Ayant ressuscité comme rois les membres de Son Eglise qui s’étaient endormis en Lui tout au long de l’Age évangélique, Il est devenu Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Apoc. 5 :10; 17 14). Il a ainsi commencé à régner sur la phase spirituelle du Royaume (Psaume 2 : 6), il est aussi le roi légitime de la terre, et en tant que tel il a le droit de déposséder les rois de la terre et d’ins­taurer Son Royaume (Ezéchiel 21 : 32, D.). Mais Il n’a commencé à destituer ces rois que lorsque les temps des nations païennes se sont accomplis. Ces temps des nations se sont terminés en 1914, comme nous le verrons par la suite. Depuis lors, Christ renverse progressivement les royaumes et les institutions présentes, en se servant, pour une bonne part, de la connaissance ou lumière qu’Il projette sur le monde. Cette pensée s’accorde avec ce que nous avons déjà dit, à savoir que cette con­naissance engendre la détresse et la colère des nations. Son règne, en ce qui concerne le monde, consiste donc, pour le moment, à faire disparaître peu à peu l’ordre de choses actuel, pour permettre l’instauration de Son Royaume, conformément à ce qui est écrit : « Regarde, je te donne aujour­d’hui tout pouvoir sur les nations et sur les royau­mes, pour arracher et pour démolir, pour abattre et pour détruire, pour bâtir et pour planter » (Jér. 1 : 10).

Le passage de l’Ecriture que nous examinons nous apprend donc qu’après que Christ fut entré dans Son règne et qu’Il fut revenu, les nations se sont irritées. La détresse actuelle est précisément le temps où les nations sont irritées. Elles sont mécontentes et s’agitent de plus en plus, récla­mant sans cesse de meilleures conditions de vie et plus de libertés.

Un autre passage nous montre encore que la détresse actuelle suit la seconde venue du Sei­gneur. C’est celui que nous relevons en Daniel 2 : 44. il se lit : « Au temps où régneront ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, un royaume dont la domina­tion ne passera jamais à un autre peuple; il bri­sera et anéantira tous les autres royaumes, et lui-même subsistera éternellement. » Le Royaume de Dieu doit ainsi commencer à s’établir au temps où ‘régneront encore des rois, c’est-à-dire au temps où les royaumes de ce monde seront encore en place. Il ne peut commencer à s’établir sans la présence d’un roi à sa tête. Or, Celui qui doit régner sur ce Royaume est Christ, le Fils de l’Homme, ainsi que nous le dit encore Daniel :. « Je regardais en­core pendant ces visions de la nuit, et je vis un personnage, pareil à un fils d’homme [Christ], qui venait sur les nuées des cieux; il s’avança jus­qu’à l’Ancien des jours [Dieu], et on le fit appro­cher de lui. On lui donna la puissance, la gloire et la royauté, et tous les peuples, nations et tribus de toutes langues se mirent à le servir » (7 : 13, 14). Le Seigneur Jésus doit donc d’abord être pré­sent, avant de commencer à renverser et à anéan­tir tous les autres royaumes. Le renversement de ces royaumes, de ces puissances, s’accomplit pen­dant le temps de détresse.

A l’appui de ce que nous venons de dire, nous pouvons encore citer un passage du Psaume 97, que nous allons paraphraser pour en donner mieux la signification. Nous lisons du verset 1 au verset 5 de ce Psaume prophétique : « L’Eternel règne [par Son représentant, le Christ, à qui Il a remis toute puissance dans le ciel et sur la terre]. Que la terre tressaille de joie; que les îles nom­breuses se réjouissent !… La nuée et l’obscurité [un temps de sombres nuages sur le monde, un temps d’affliction] l’environnent [suit la venue de Son règne] ; la justice et le droit sont la base de son trône. Le feu marche devant lui et embrase de tous côtés ses ennemis [au cours de ce temps de détresse]. Ses éclairs [la lumière, la connais­sance] illuminent le monde : A cette vue [comme conséquence de l’augmentation de la connaissance parmi les masses], la terre [la société, la structu­re sociale actuelle] tremble [chancelle, s’apprête à tomber]. Les montagnes [les royaumes] fondent comme la cire [sont renversés progressivement], en présence de l’Eternel [de Son représentant, Jésus-Christ], du Seigneur de toute la terre ».

Il est incontestable, d’après cette citation, comme d’après les précédentes déjà examinées, que la détresse devant survenir à la fin de l’Age suit le retour du Seigneur. Cette détresse, nous l’avons démontré, s’est abattue sur le monde et s’accroît d’année en année, ce qui est un témoi­gnage évident, un signe marquant de la présence actuelle du Seigneur.

Bien d’autres textes bibliques confirment ce qui précède. Nous n’en citerons que quelques-uns, sans toutefois les commenter : Michée 1 : 3-4; Jérémie 4 23-26; Sophonie 1 : 14-18; Nahum 1 3-6; Apoc. 2 : 26-27.

La connaissance actuelle

L’augmentation de la connaissance, dont nous sommes témoins, est aussi un signe par lequel on reconnaît que notre Seigneur est présent. Nous avons vu qu’elle devait survenir après que Micaël (Christ) se serait levé (serait revenu pour prendre en mains les rênes du pouvoir). « En ce temps-là se lèvera Micaël… Plusieurs courront çà et là; et la connaissance sera augmentée », lisons-nous de nouveau en Daniel 12 : I et 4. Elle n’a pas grandi, comme certains le prétendent, d’une manière pro­gressive tout au long des siècles. Elle est apparue presque soudainement. On peut, en effet, facile­ment remarquer que les prodigieuses réalisations actuelles ont été accomplies dans l’espace d’à pei­ne un siècle, et ne sont nullement le résultat d’une lente et régulière évolution s’étirant sur plusieurs millénaires. Si l’on considère, par exem­ple, qu’en l’an 1800 les gens utilisaient comme moyen de locomotion le char à banc et le cheval, tout comme les Egyptiens au temps de leur anti­que et illustre civilisation, et qu’aujourd’hui on se déplace en automobile ou même en avion super­sonique, on peut bien avancer, sans risque de se tromper, que les hommes paraissent n’avoir fait aucun progrès pendant les quatre milliers d’an­nées qui ont précédé l’année 1800, tandis qu’ils ont fait un énorme bond en avant dans la connaissance et le savoir après cette date. Et si d’ailleurs quel­que progrès a pu être enregistré au cours de ces quatre milliers d’années, il n’a été accompli que grâce à l’expérience que les générations plus ré­centes purent tirer des plus anciennes.

Dans la prophétie de notre Seigneur, l’aug­mentation de la connaissance est aussi prédite. On la trouve mentionnée en ces termes : « En effet, de même que l’éclair [du mot grec “astrapé » qui veut dire en réalité “lumière brillante »] part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, de même il en sera à la présence du Fils de l’Homme » (Matth. 24 : 27). Ce texte nous informe, naturellement, sur la manière dont s’effectuera la présence du Seigneur. La lumière brillante est la lumière du Soleil de Justice qui doit, au temps marqué, apporter la santé dans ses rayons (Matth. 13 : 43; Malachie 4 : 2). Comme la lumière du soleil vient invariablement de l’orient et resplendit jusqu’à l’occident, ainsi sera révélée la présence du Sei­gneur. Tout d’abord, seuls ceux qui sont éveillés reconnaissent cette présence (1 Thess. 5 : 4-6), en­suite tous les humains en auront connaissance. Mais ce texte a aussi la signification suivante : de même que la lumière du soleil se lève progressi­vement pour briller ensuite dans toute sa splen­deur, de même la lumière de la vérité, la connais­sance, augmente progressivement et atteindra son plus haut degré de clarté, lorsqu’elle remplira la terre comme le fond de la mer est plein des eaux qui le couvrent (Habacuc 2 : 14). il en résulte que l’augmentation du savoir est intimement liée à la présence du Seigneur. Le texte en question précise, en effet, que la lumière brillante part de l’orient et brille jusqu’en occident à la présence du Fils de l’Homme.

Citons encore le Psaume 97, où il est claire­ment indiqué que la connaissance se répandra lorsque l’Eternel régnera, c’est-à-dire lorsque le royaume du monde de notre Seigneur et de Son Christ sera venu (Apoc. 11 : 15, D.). Aux versets 1, 4 et 5 de ce Psaume, nous lisons « L’Eternel règne ! Que la terre tressaille de joie; que les îles nombreuses se réjouissent ! … Ses éclairs illumi­nent le monde; à cette vue la terre tremble. Les montagnes fondent comme la cire, en présence de l’Eternel, du Seigneur de toute la terre ». –

« L’Eternel règne ! … Les éclairs illuminent le monde ». Et quand donc 1’Eternel règne-t-Il ? A partir du moment où le Seigneur, revenu, ressus­cita les disciples fidèles qui s’étaient endormis en Lui pendant les siècles passés. Le Royaume de Dieu prit alors naissance, mais seulement dans sa phase spirituelle. Christ fut sacré Roi sur Sion (1’Eglise glorifiée), la montagne (Royaume) sainte de Dieu, et devint Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Psaume 2: 6; Apoc. 19 16). il com­mença à régner sur l’Eglise en tant que représen­tant de Son Père, investi par Lui de cette dignité royale. Mais Dieu demeure quand même le Roi suprême, ayant en tout temps et en toutes cir­constances la primauté. « L’Eternel sera roi sur toute la terre. En ce jour-là, il y aura un Eternel, et son nom sera un » déclare le prophète Zacharie (14: 9).

Lorsque Christ prit ainsi les rênes du pouvoir, les éclairs commencèrent à illuminer le monde d’une manière accrue. Les éclairs symbolisent la connaissance, le savoir, la lumière de la vérité. Et personne ne peut contester qu’ils illuminent le monde. ils s’accompagnent toujours de nuées. Aussi, nous les voyons devenir plus nombreux, à mesure que grossissent les nuées de troubles. Ils illuminent d’autant plus le monde, que l’obscurité provoquée par les épaisses nuées, s’intensifie. C’est donc pareils à des éclairs au milieu de l’obscurité et de la perplexité de ce sombre jour, que se pré­sentent aux hommes les remarquables lueurs des grands principes de vérité et de justice, avec les­quels la situation actuelle du monde est si mani­festement en contraste. Ces éclairs, jaillissant par intermittence du Trône dissimulé, découvrent tan­tôt par-ci, tantôt par-là, les erreurs existant dans le monde, ils révèlent la corruption et les injusti­ces prévalant dans la société, le manque de sincérité chez beaucoup de ceux qui occupent de hau­tes positions, et font voir, à la plupart des hommes qu’ils vivent en-dessous de ce à quoi ils ont réelle‘ment droit.

“A cette vue, la terre (société) tremble ». Comme conséquence de l’illumination causée par les éclairs divins, la société terrestre organisée tremble. Une agitation sans précédent se manifeste dans presque tous les pays. Des institutions diver­ses sont secouées et chancellent; la structure sociale actuelle se disloque et s’effondre; la colère éclate dans toutes les couches de la population; des éléments anarchistes, de plus en plus nom­breux, proclament publiquement leur volonté de mettre fin à l’ordre social actuel; la perplexité est de plus en plus visible chez les dirigeants politi­ques et religieux; et l’angoisse s’empare peu à peu de toutes les nations.

Notre Seigneur avait prévu cette confusion mondiale, et il en toucha quelques mots dans la réponse qu’il donna à Ses disciples “il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles, dit-il; et, sur la terre, l’angoisse s’empa­rera des nations troublées par le fracas de la mer et des flots (les masses humaines agitées). Les hommes rendront l’âme de frayeur dans l’attente des maux qui viendront (lors de la dernière phase de la détresse actuelle) sur le monde; car les puissances des cieux (cléricales) seront ébran­lées ». (Luc 21: 25, 26). Le Prophète Ezéchiel avait aussi prédit la situation actuelle, et il la décrit en ces termes «Il arrive malheur sur malheur, mau­vaise nouvelle sur mauvaise nouvelle. On deman­dera aux prophètes des oracles; la foi fera défaut au prêtre et le conseil aux anciens. Le roi prendra le deuil; le prince sera rempli d’épouvante; et les mains du peuple trembleront d’effroi. » (7 26, 27.).

« Les montagnes fondent comme la cire, en présence de l’Eternel, du Seigneur de toute la terre ». Sous l’effet de la chaleur du feu qui embra­se peu à peu la terre (société), du feu de la jalou­sie de l’Eternel, des montagnes (royaumes ou puis­sances) fondent comme la cire (sont contraintes de s’abaisser au niveau des exigences populaires). Elles fondent en présence de l’Eternel (de Son représentant, Jésus-Christ), du Seigneur de toute la terre (de Celui à qui Dieu a donné tout pou­voir sur les nations et sur les royaumes — Jéré­mie 1 :10). Comme l’indique notre texte, des mon­tagnes fondent au temps où les éclairs illuminent le monde. La connaissance répandue par le Sei­gneur Jésus revenu, contribue à l’abaissement et finalement à la disparition de ces royaumes. Etant éclairées par la lumière de ces éclairs, les masses populaires comprennent de mieux en mieux leurs droits et elles les revendiquent auprès de ceux qui les dirigent. Devant la pression toujours crois­sante du peuple, les dirigeants sont finalement contraints de céder, de satisfaire les aspirations légitimes de leurs concitoyens désavantagés, et c’est ainsi que leur autorité s’amoindrit et tombe en fin de compte au niveau des exigences popu­laires. Le Psaume 46 nous apprend, cependant, que d’autres montagnes (puissances plus autocrati­ques) seront ébranlées (par des révolutions) et jetées au coeur des mers (englouties au sein des masses agitées et furieuses). — Verset 2.

Un autre passage de l’Ecriture nous dit encore que l’augmentation de la connaissance suit le retour de notre Seigneur. On le trouve en I Corin­thiens 4: 5 ; nous le citons « Attendez que le Seigneur vienne. C’est lui qui mettra en lumière tout ce que les ténèbres cachent, et qui manifes­tera les desseins des coeurs ». La lumière que notre Seigneur projette, depuis Son retour, décou­vre en effet toutes les profondeurs du péché et provoque des troubles sans cesse croissants dans le monde. « Mais toutes choses, étant reprises par la lumière, sont manifestées ; car ce qui manifes­te tout, c’est la lumière », ajoute encore St Paul (Ephés. 5 :13).

De tout ce que nous avons dit à propos de la connaissance actuelle, il ressort clairement qu’elle est un signe probant de la seconde présence du Seigneur Jésus. Nul ne peut contester que nous vivons dans une époque de grand progrès, de lumière et de savoir, et les textes bibliques exa­minés démontrent bien que cette période suit le retour du Seigneur.

Le Rétablissement de toutes choses a commencé

Dans Sa réponse donnée à Ses disciples, Jésus ne parle pas spécialement du rétablissement de toutes choses. Il en fit mention en une autre occa­sion, lorsqu’Il répondit à Pierre, qui Lui deman­dait ce qu’il avait à attendre, lui et les autres dis­ciples, pour avoir tout quitté et L’avoir suivi. Mais cette réponse de notre Seigneur concernait essen­tiellement la partie du rétablissement qui s’effec­tuera lorsque le Royaume sera établi pleinement sur la terre. Jésus déclara en effet « En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi, — dans la régénération, quand le Fils de l’homme se sera assis sur le trône de Sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israèl » (Matth. 19 :28). Il est fait allu­sion ici au rétablissement, à la régénération des humains en général, qui s’effectuera à la résur­rection.

C’est seulement après qu’il fut ressuscité et qu’Il fut élevé à la droite de la Puissance du Père, dans les lieux célestes, que le Maître, par la bouche de l’Apôtre Jean, parla d’un rétablisse­ment plus général, qui comprendrait non seule­ment la régénération des humains, mais aussi le renouvellement de toute la structure sociale actuelle. Nous lisons en effet en Apocalypse 21 5 « Et celui qui était assis sur le trône dit « Voi­ci, je fais toutes choses nouvelles ». Ce trône est le grand Trône blanc sur lequel est assis notre Seigneur. L’Ecriture nous dit que devant Sa face (en Sa présence), la terre (la société actuelle) et le ciel (les pouvoirs ecclésiastiques) s’enfuirent (disparurent). — Apoc. 20 :11.

L’Apôtre Pierre nous parle aussi de cette ère de restauration et de rafraîchissement, et il nous fait comprendre clairement qu’elle ne commence qu’au moment où notre Seigneur revient. Voici ce qu’il nous dit « Repentez-vous donc et con­vertissez-vous, pour que vos péchés soient effa­cés, afin que des temps de rafraîchissement vien­nent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qu’il vous a destiné, le Christ Jésus, que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé autrefois, par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3 19-21). Christ devait être reçu dans le ciel (où siège la Majesté divine) jusqu’au temps du rétablisse­ment, autrement dit Il devait quitter les lieux très hauts lorsque le temps serait venu de réta­blir toutes choses. Cette période de rénovation ou de renouvellement exige, par conséquent, Sa pré­sence.

Mais en quoi consiste donc ce rétablissement ? demandera-t-on. A rétablir l’homme à son état premier, répondrons-nous d’une manière très suc­cincte. Il consiste d’une part, à replacer l’homme dans un milieu où il serait délivré de la servitude, du labeur pénible et des préoccupations de la vie, d’autre part, à le relever de l’état de péché, de dégradation morale, physique et mentale dans laquelle il se trouve, et à le ramener en harmonie ainsi qu’en commumon avec Dieu, comme l’était Adam avant de pécher.

C’est là vraiment une oeuvre considérable à accomplir, d’autant que le péché a depuis plus de six mille ans enfoncé profondément ses racines dans l’homme, et que celui-ci s’est habitué à vivre dans un milieu, dans une société qui s’est établie en fonction des aspirations de la nature humaine déchue. Cette oeuvre nécessitera, selon la Bible, une période d’un millier d’années pour son plein accomplissement, et elle sera menée par Christ.

Ainsi, lorsque notre Seigneur déclare qu’il fera toutes choses nouvelles, et que l’Apôtre Pierre annonce qu’il y aura un rétablissement de toutes choses, ils n’entendent pas par là le simple relèvement de l’homme du péché et sa mise en harmonie avec Dieu. Ils nous donnent à compren­dre aussi que tout doit être rétabli et changé, tant l’homme que l’organisation sociale actuelle. C’est pourquoi il est écrit « Or nous attendons, selon sa promesse; de nouveaux cieux (de nouvelles puissances spirituelles régnantes) et une nouvelle terre (un nouvel ordre de choses, une société totalement rénovée) où la justice habite » (2 Pier­re 3: 13).

L’oeuvre du rétablissement pourrait donc comporter plusieurs phases, dont les deux princi­pales sont celles dont nous venons de parler, à savoir le relèvement de l’homme du péché et de la mort et le changement de la structure sociale actuelle. Si la première de ces phases est encore future, la seconde est déjà, à certains égards, en cours de réalisation. Nous avons déjà démontré que l’ordre de choses actuel est fortement secoué jusque dans ses fondements et qu’il est en pleine mutation. Le progrès actuel contribué à la dispa­rition d’institutions surannées, et à l’établisse­ment de nouvelles structures mieux adaptées à notre temps, mais appelées à disparaître elles aussi, vu leur imperfection. La société humaine est ainsi en pleine transformation, en pleine méta­morphose ; ce qui ne répond plus aux besoins de l’heure est abandonné, combattu et remplacé par quelque chose qui paraît plus convenable mais qui, au bout d’un certain temps, sera abandonné à son tour, parce qu’il se révélera insatisfaisant. L’homme, éclairé de plus en plus grâce à la con­naissance répandue par le Seigneur, parvient à accomplir de sérieux progrès, mais il se rendra finalement compte qu’il ne peut rien établir de parfait et de satisfaisant, parce qu’il est impar­fait et pécheur. Bien plus, comprenant de mieux en mieux les principes parfaits de la justice et de la vérité, il en viendra à ne plus pouvoir souf­frir ce qui est imparfait. Il renversera alors ce qu’il a édifié et amènera l’anarchie sur la terre. L’établissement du Royaume suivra aussitôt, et ce que l’homme n’aura pu accomplir, vu son imper­fection et son état de pécheur, Christ le fera et même au-delà de tout ce que l’homme pouvait espérer.

Le progrès actuel n’aura cependant pas été vain, puisqu’il aura contribué à l’élimination de nombreuses institutions surannées et préparé l’homme à accepter le nouvel ordre de choses qui sera instauré par Christ.

C’est ainsi que le renouvellement de la struc­ture sociale, actuelle est en train de s’effectuer. Il commence par le renversement des institutions tant anciennes que récentes, et se poursuivra par l’édification de structures parfaites dans le Royaume. St Paul écrit en effet « Lui, dont la voix ébranla alors la terre, mais qui maintenant a fait cette promesse une fois encore j’ébranlerai non seulement la terre (la société actuelle), mais aussi le ciel (puissances ecclésiastiques). Ces mots: «une fois encore », indiquent le changement des choses qui vont être ébranlées comme ayant eu leur accomplissement, afin que celles qui ne doivent pas être ébranlées subsistent. Ainsi, puisque nous rentrons en possession d’un royaume qui ne sera pas ébranlé, retenons fermement la grâce ». (Hébreux 12 : 26-28. Crampon).

Il y a cependant un autre aspect du rétablis­sement qui est beaucoup plus visible et moins complexe que celui que nous venons d’exposer succinctement. C’est celui qui se présente au niveau des nations. Nous savons tous que dans le passé, certains Etats puissants tenaient sous leur dépendance et dans l’assujétissement des Etats plus faibles. La loi du plus fort prévalait presque partout. Nous savons qu’il a existé sur la terre de grands empires universels qui dominèrent cha­cun pendant un certain temps le monde civilisé tout entier. Ces empires étaient en fait des royau­mes puissants gouvernés par des rois ambitieux qui parvinrent, parfois après de durs combats, à s’emparer des autres royaumes. Nous avons eu ainsi l’empire babylonien, puis celui des Mèdes et des Perses, ensuite celui de Grèce et enfin l’empire de Rome qui, d’abord païen, devint ensuite papal.

Dernièrement, nous avons connu les grands empires coloniaux, notamment français et anglais. Et aujourd’hui, nous constatons que la situation a bien changé dans le monde. Pres­que tous les pays, qui étaient dominés par d’au­tres puissances, ou se trouvaient sous leur tutelle, ont recouvré leur indépendance et possèdent les mêmes droits et les mêmes prérogatives que leurs anciens maîtres. Ceux qui n’ont pas encore obtenu leur autonomie, la réclament avec force. Même les pays qui sont considérés comme indépendants, mais qui sont sous la pression constante d’un pays voisin puissant, cherchent à obtenir une liberté totale de leurs mouvements. Ainsi, un certain nivellement s’est accompli et s’accomplit encore sur le plan national. Le prophète Esaïe décrit en ces termes ce nivellement qui se produit « Tou­te vallée sera relevée, et toute montagne (royau­me) et toute colline (royaume de moindre impor­tance) seront abaissées ; et ce qui est tortu sera rendu droit, et les lieux raboteux deviendront une plaine unie » (40 : 4 D.). Ce texte de l’Ecriture n’a certainement pas un sens littéral, car il est peu probable que Dieu rende la surface de la terre totalement unie. Il a plutôt un sens symbolique, comme nous le montre le passage suivant de la prophétie d’Esaïe « Il arrivera, aux derniers jours, que la montagne du temple de l’Eternel sera établie au sommet des autres montagnes et s’élèvera au-dessus des collines » (2: 2). Il n’est pas question, dans ce passage, d’égaliser la sur­face de la terre, il y est fait allusion au Royaume de Dieu qui doit dominer un jour sur tous les royaumes existant aujourd’hui, et sur la terre entière.

L’égalité qui s’est produite entre les nations, donnant à chacune d’elles les mêmes droits dans le règlement des problèmes internationaux, est aussi un rétablissement. Pourquoi ? D’abord, par-ce que les plateaux de la balance de la justice ont été remis, pour ainsi dire, au même niveau. Pré­cédemment, la balance penchait, d’un côté en faveur de certains royaumes, de l’autre au préju­dice d’autres royaumes ou états. Aujourd’hui, les plateaux ont été rétablis à leur place. Presque toutes les nations se trouvent sur un pied d’éga­lité, sous le rapport du droit à disposer d’eux-mê­mes. Ensuite, parce que beaucoup de nations, pour la plupart d’anciennes colonies, ont recouvré, c’est-a-dire retrouvé leur indépendance. Celles-ci ont été rétablies dans leurs droits et sont rentrées en pos­session de leurs biens, de ce qui leur appartenait en propre dans le passe.

A ce propos, la Parole de Dieu nous donne une remarquable illustration. Elle nous fait voir comment doit s’effectuer ce rétablissement par un trait de la Loi mosaïque, connu sous le nom de Jubilé. Les prescriptions relatives à l’institution de ce Jubilé sont exposées en Lévitique 25: 8-13 de la manière suivante « Tu compteras aussi sept années sabbatiques, sept fois sept ans ; et les jours de ces sept années sabbatiques feront une période de quarante-neuf ans ; puis tu feras retentir le son de la trompette le dixième jour du septième mois; le jour des expiations, vous ferez sonner la trompette dans tout votre pays. Vous sanctifierez la cinquantième année, et vous publierez la liber­té dans le pays pour tous ses habitants. Ce sera pour vous le jubilé ; chacun de vous rentrera dans sa propriété, et chacun retournera dans sa famille. La cinquantième année sera pour vous le jubilé ; vous ne semerez point, et vous ne mois­sonnerez point ce que la terre rapportera d’elle­-même, et vous ne vendangerez point la vigne non taillée; car c’est le jubilé, il vous sera sacré. Vous mangerez le produit des champs. En cette année de jubilé, chacun de vous rentrera dans sa pro­priété ».

Cette institution, préparée par Dieu au moyen du conducteur des Israélites et du Médiateur, Moïse, bien qu’étant déjà une bénédiction en soi, en préfigurait une plus grande que Dieu avait en vue la délivrance pour toute l’humanité de la dette du péché, de ses obligations et de sa servi­tude, par Christ, notre Seigneur, le plus grand Médiateur et Libérateur annoncé, que Moïse représentait (Deutér. 18: 15). C’est ainsi que par des types Moïse écrivit de Christ et des bénédic­tions à venir par son moyen (Jean 5 :46 et 1:45), du grand rétablissement et du Jubilé pour toute la race qui gémit dans la servitude de la corruption et l’esclavage du péché.

L’enseignement de ce type du jubilé d’Israèl est en parfait accord avec ce que nous avons dit jusqu’à présent. Il montre clairement “les temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes ». Moïse fut un de ces prophètes. Il nous parle ici surtout du rétablissement encore à venir concernant le premier état de l’homme ven­du au péché et sa liberté perdue depuis longtemps. Par la transgression de nos premiers parents, tout fut en effet perdu. Ces derniers furent déchus de leurs droits, ils devinrent, avec leur descendance, les esclaves du tyrannique péché et ils furent inca­pables de s’en libérer eux-mêmes. Le cercle de famille fut tristement brisé par la servitude de la corruption — la mort. Mais béni soit Dieu pour le jour de la délivrance promis ! Bientôt les cap­tifs de la mort et les esclaves du péché recouvre­ront leur premier état de virilité parfaite et leur premier héritage, la terre, le don de Dieu par Jésus-Christ, le Médiateur de la nouvelle Alliance qui sera sous peu scellée.

Cette année de jubilé, qui typifie l’Age mil­lénaire tout entier, au cours duquel Christ doit régner pour bénir toutes les familles de la terre, nous montre aussi cet autre aspect du rétablisse­ment dont nous avons déjà parlé, et que l’on observe au niveau des nations. Elle commençait par la proclamation, au son de la tompette, de l’affranchissement de tous les Israélites asservis à des compatriotes, et la restitution de la propriété familiale à quiconque, pressé par l’indigence, avait dû la vendre. La trompette du jubilé correspond à la trompette dont sonna le septième ange, lors­que le royaume du monde de notre Seigneur et de Son Christ est venu (Apoc. 11: 15). Elle équi­vaut aussi, en symbole, à la dernière trompette, au son de laquelle les élus endormis en Christ res­suscitent incorruptibles, et ceux étant en vie sont rassemblés des quatre vents, depuis une extrémi­té des cieux (symbole de la Chrétienté nominale) jusqu’à l’autre extrémité (1 Cor. 15 :52; Matth. 24 :31). La septième trompette mentionnée en Apocalypse et la dernière trompette évoquée par St. Paul en 1 Cor. 15 :52 sont une. C’est celle qui retentit au moment où Christ revient, ressuscite Son Eglise fidèle et prend en mains les rênes du pouvoir. De même que la trompette du Jubilé annonçait la liberté aux habitants du pays d’Is­raël, de même la septième trompette symbolique, en retentissant, éveille dans le coeur des habi­tants du monde un désir de liberté et d’indépen­dance. C’est ainsi que cette trompette, dont le son se fait entendre à la seconde présence du Seigneur, est parvenue, conjointement avec la connaissance, à affranchir de nombreux peuples, non pas encore du péché, mais de la domination d’autrui. Au com­mencement du jubilé, on fit sonner de la trom­pette pour annoncer aussi, à quiconque avait dû les vendre, la restitution de ses biens. Au début de ce jubilé antitypique, du rétablissement de toutes choses, le septième ange sonne de la trom­pette pour annoncer à tous les peuples dépossédés que le temps est venu de rentrer en possession de leurs biens et de leur territoire. De nombreux peu­ples, précédemment colonisés, sont en effet ren­trés dans leur propriété, dans leurs biens, et sont devenus indépendants. Ils ne le sont pas devenus tous en même temps, mais presque à tour de rôle. La décolonisation a, comme on le sait, commence au Moyen-Orient ; elle s’est poursuivie en Asie, puis en Afrique, où elle arrive à son terme.

Parmi toutes les nations qui ont recouvré leur indépendance et qui sont rentrées en possession de leurs biens, il en est une extrêmement remar­quable, c’est la nation d’Israël. Si Israël n’a pas été le premier Etat à retrouver son autonomie, il a néanmoins été le premier à jouir des béné­dictions du Jubilé antitypique. Le rétablissement de toutes choses a commencé, en quelque sorte, avec la nation d’Israêl.

Notre Seigneur a déclaré que le salut vient des Juifs, et l’Apôtre Paul nous dit qu’il y aura détresse et angoisse pour tout être humain qui fait le mal, pour le Juif d’abord, et aussi pour le Grec, mais qu’il y aura gloire, honneur et paix pour tout homme qui fait le bien, pour le Juif d’abord, et aussi pour le Grec (Jean 4: 22 ;Romains 2: 9, 10). Les Juifs seraient donc, selon ces déclarations, toujours les premiers bénéficiai­res des bénédictions divines, qu’elles soient spi­rituelles ou matérielles. Nous savons par les faits qu’il en a été et qu’il en est ainsi.

Sitôt que le Maître eut commencé à régner sur la phase spirituelle du Royaume, en tant que Roi des rois, en 1878, la faveur de Dieu commen­ça à être de nouveau accordée aux Juifs. A cette date, précisément, se termina leur temps de ser­vitude durant lequel ils reçurent de la main de l’Eternel au double de tous leurs péchés, leur temps de défaveur dont la longueur devait être égale au temps de faveur qu’ils avaient connu précédemment. La défaveur ayant pris fin, plus rien ne s’opposait à ce que la faveur leur fût de nouveau octroyée. La prophétie d’Ezéchiel 37 :1 à 3 et 7 à 8 commença dès lors à s’accomplir et on a pu ainsi voir les espérances des Juifs revi­vre, leur retour en Palestine s’effectuer d’une manière croissante et finalement leur existence comme nation renaître.

Certes, la faveur plus grande dont parlent les Ecritures (Ezéchiel 37 :9, 10 ; 11 : 18-20), celle de posséder l’Esprit de Dieu, n’a pas encore été donnée aux Israélites. L’Eglise doit achever sa carrière terrestre, être au complet dans le Royau­me céleste, et la nouvelle alliance doit être scel­lée avant que l’Esprit de Dieu, qui doit accom­plir une oeuvre de réforme dans les coeurs des humains et les aider à parvenir peu à peu à la perfection, soit répandu sur les Israélites et sur le monde entier.

Etant donné que nous nous proposons de con­sacrer un chapitre entier sur le relèvement d’Israël que nous considérons comme un signe de la Présence de Christ, nous n’en dirons pas davan­tage ici à ce sujet.

Pour résumer, nous pouvons dire que l’oeuvre du rétablissement, qui a commencé, s’accomplit d’abord sur le plan national et par le renverse­ment des structures sociales actuelles. Lorsque l’Eglise sera glorifiée entièrement et que la nou­velle Alliance entrera en vigueur, commencera le rétablissement individuel. Les humains seront réveillés du sommeil de la mort, et ceux d’entre eux qui seront obéissants, seront rétablis progres­sivement à l’état de perfection physique, morale et intellectuelle, nécessaire pour jouir de la vie éternelle.

L’oeuvre de rétablissement qui s’est effectuée et s’effectue encore au niveau des nations démon­tre donc que le Rétablissement de toutes choses, prédit par l’Ecriture, a commencé. Et s’il a com­mencé, c’est que le Maître est revenu, car il est écrit “Et qu’il envoie celui qu’il vous a destiné, le Christ Jésus, que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses. » (Actes 3: 20, 21).

L’augmentation de l’iniquité

Dans l’Evangile de Matthieu, au chapitre 24, notre Seigneur, répondant à Ses disciples, fait mention d’un signe qu’aucune personne de bonne foi ne pourrait prétendre qu’il est de nos jours inaperçu. Ce signe est l’augmentation de l’iniquité. Jésus le mentionna en ces termes : « Et parce que l’iniquité aura augmenté, l’amour du plus grand nombre se refroidira » (Verset 12).

Cette iniquité est la conséquence naturelle de l’incrédulité qui grandît de nos jours. Lorsque les hommes, dans leur ensemble, en arrivent à ne plus croire en Dieu, en Son existence, ils perdent alors la crainte de faire le mal. Comme il leur est plus facile de faire le mal que le bien, et qu’il n’y a plus en eux de crainte de Dieu pour freiner leurs passions, il en résulte une aggravation du mal et une augmentation de l’iniquité.

L’incrédulité est aussi un signe de la Présence de Christ. Contrairement à ce à quoi s’attendait la Chrétienté dans son ensemble, le monde ne devait nullement être converti entièrement au retour du Seigneur. Ces paroles de Jésus témoignent que l’incrédulité, plutôt que la foi, devait prévaloir lors de Sa seconde venue : « Mais quand le Fils de l’Homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18 : 8.) L’Apôtre Paul, faisant allusion au temps de la fin dans lequel nous sommes, prédit en ces termes quelle serait la condition morale de l’humanité, en s’adressant à Timothée : « Sache que, dans les derniers jours, il surviendra des temps difficiles. En effet, les hommes seront épris d’eux-mêmes, attachés à l’argent, vaniteux, arrogants, médisants, rebelles à leurs parents, ingrats, profanes, durs, implacables, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, amis du plaisir plutôt que de Dieu, gardant l’apparence de la piété, mais ayant renié ce qui en fait la force ». (Il Timothée 3 : 1-5). De ces paroles, il s’ensuit que même parmi ceux qui professent encore quelque foi en Dieu, il en est un grand nombre qui n’ont que l’apparence de la piété. L’incrédulité actuelle étant beaucoup plus grande que dans le passé, il n’est pas étonnant qu’elle contribue à l’accroissement de l’iniquité.

Ainsi que nous l’avons dit, personne ne devrait contester que le mal n’a jamais été si grand dans le monde, et qu’il prend toujours plus d’ampleur. Un flot de criminalité, sous forme d’assassinats, de voies de faits, de vols à main armée, etc. envahit nombre de villes du monde entier. Des rapports officiels démontrent que la criminalité ne cesse de s’accroître. Aux Etats-Unis d’Amérique, par exemple, le journal « Time » déclara dans son numéro du 4 octobre 1968 : « Personne ne doute que la criminalité augmente (…) Les statistiques pour 1967 montrent un accroissement de 16,5 pour cent sur l’année précédente ». Puisque le nombre d’habitants n’augmenta que de 1,08 pour cent en 1967, cela signifie que la criminalité croît quinze fois plus vite que la population

En France, dans le journal « La Voix du Nord » du 9 mai 1969, nous relevons la déclaration suivante faite à Aix-en-Provence, le mercredi 7 mai, par M. Etaud, Directeur central de la police judiciaire au terme des journées de police judiciaire qui se sont tenues à la Faculté de droit d’Aix-en-Provence, avec la participation de policiers, de magistrats et d’universitaires : « La police judiciaire traverse actuellement une période d’angoisse par suite d’une haute criminalité. Nous allons vers une société de violence, de filouterie et de crime, et vous constituez, vous, ici présents, la dernière digue empêchant la marée de la criminalité qui ne saurait tarder ».

C’est surtout la jeune génération qui manifeste le plus grand mépris des lois. Ceux-là mêmes qui condamnent à grands cris les principes de leurs aînés, doivent reconnaître que leur propre génération est responsable de l’accroissement le plus important du taux de la criminalité. De nombreux jeunes s’engagent dans la voie de l’égoïsme complet, de la cupidité, de l’immoralité, de la criminalité et du comportement anti-social. Lorsque la police fit une descente dans une réunion d’étudiants dans l’Okloama, aux Etats-Unis, elle découvrit une énorme provision de marijuana et des quantités considérables d’autres stupéfiants. Dans une pièce, elle trouva des étudiantes dans une tenue qu’on a honte de dire, et une douzaine d’étudiants chevelus. Dans une autre, des rayons étaient garnis d’ouvrages sur la dépravation sexuelle et sur la torture.

Ce n’est donc pas sans raisons que les aînés regardent généralement avec mépris la révolte des étudiants. Trop de jeunes rebelles n’offrent, pour remplacer l’ordre établi, que la violence, la dépravation et la bestialité.

La violence et l’immoralité qui se manifestent tant dans la conduite des jeunes en particulier, s‘expliquent, dans une certaine mesure, par le fait que cette jeune génération a, selon les propres termes du professeur américain Schlesinger, grandi dans une ère de violence continuelle, et que pour elle un climat de violence est chose normale. Le Centre d’études stratégiques de Londres rapporte, en effet, que depuis 1898 le monde a connu 128 guerres, dont 73 ont eu lieu au cours des vingt dernières années. De plus, les mauvais livres, la mauvaise presse et les mauvais films ont avili considérablement les moeurs de la jeunesse.

Mais les raisons de l’augmentation de l’iniquité sont plus profondes et plus diverses. On ne doit pas oublier, par exemple, que voilà plus de 6.000 ans que cette pauvre humanité gît dans le péché et qu’elle se dégrade de génération en génération. Elle se dégrade physiquement, ainsi qu’en témoigne le nombre toujours croissant des hôpitaux,: et elle se dégrade moralement, comme l’attestent les faits que nous avons cités plus haut.

L’augmentation de l’iniquité est aussi due au fait que la connaissance répandue par le Seigneur depuis Son retour est reçue dans des cœurs non régénérés et le plus souvent méchants. Si cette connaissance avait été reçue par des hommes parfaits, dans des cœurs entièrement soumis et fidèles à Dieu, elle n’aurait toujours été utilisée que pour le bien ; mais étant reçue par des hommes imparfaits, déchus moralement, mentalement et physiquement, dans des cœurs infidèles et rebelles dans la plupart des cas, elle offre à ceux-ci non seulement de plus grandes possibilités de faire le bien, mais aussi de plus grandes possibilités de faire le mal. C’est pourquoi, nous voyons, à mesure que la connaissance augmente, les engins destructeurs, fabriqués par les hommes, devenir plus dangereux et plus terribles. Le Seigneur accorde, cependant, la connaissance aux hommes pécheurs, afin qu’il soit révélé que l’homme non régénéré est incapable de faire vraiment un bon usage des bénédictions qui lui sont octroyées, et qu’il a besoin d’être transformé, rétabli à la perfection par une puissance souveraine pour jouir pleinement de ces bienfaits.

La raison essentielle, cependant, de l’augmentation de l’iniquité est due au déliement progressif des anges déchus. Dans sa réponse faite à Ses disciples, notre Seigneur déclara : « Ce qui arriva aux jours de Noè arrivera de même à la présence du Fils de l’Homme dans les jours qui précédèrent le déluge, on mangeait et on buvait, on se mariait et on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noè entra dans l’arche — et les hommes ne s’avisèrent de rien, jusqu’au moment où vint le déluge qui les emporta tous. Il en sera de même à la présence du Fils de l’Homme » (Matthieu 24 : 37-39). Ce passage de l’Ecriture nous montre bien que lorsque le Seigneur sera présent, sera de retour, tout paraîtra demeurer dans le même état que depuis le commencement du monde (Il Pierre 3 : 4). Les gens mangeront et boiront, ils se marieront et donneront en mariage, jusqu’au temps où une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs surprennent une femme enceinte, et ils n’échapperont point. — I Thess. 5 : 3.

Notre Seigneur, en parlant des jours de Noè, établit une comparaison entre l’époque antédiluvienne et l’époque actuelle qui précède la grande détresse prédite. Il a fait évidemment allusion au fait que, comme du temps de Noè les gens ne se souciaient pas du désastre qui allait s’abattre sur eux et n’y croyaient pas, de même au temps de Sa seconde Présence, les gens seraient indifférents et ne croiraient pas au témoignage rendu par l’Eglise leur annonçant la venue d’un grand temps d’affliction. Cependant, il est probable que notre Seigneur avait d’autres faits à l’esprit, mais qu’Il n’a pas cités, jugeant que cela n’était pas nécessaire. Le seul fait d’établir une comparaison entre les deux époques, nous donne clairement à comprendre que nous devons nous attendre à voir se dérouler, au temps de la seconde Présence du Seigneur, au temps actuel, des événements semblables à ceux qui se sont produits aux jours précédant le déluge.

Que s’était-il donc passé encore aux jours de Noé ? La Bible nous dit que toutes les pensées du cœur de l’homme étaient chaque jour dirigées vers le mal, et que les filles des hommes se corrompirent avec des fils de Dieu (Genèse 6 : 1-5). Ces fils de Dieu étaient des anges à qui Dieu avait soumis, comme à d’autres anges, le monde d’alors (Héb. 2 : 5), et qui n’ont pas su garder leur rang (Jude 6). Ils ont abandonné leur propre demeure en se matérialisant, en revêtant des corps humains. Les Ecritures disent qu’ils virent que les filles des hommes étaient belles et qu’ils en prirent parmi toutes celles qui leurs plurent. Il est vraisemblable que la beauté, dont il est question dans l’Ecriture, fut non seulement celle du visage mais aussi celle du corps. On peut donc supposer que les jeunes filles, à cette époque, influencées par l’adversaire Satan, avaient un comportement et arboraient une toilette propres à exciter la convoitise, et qu’elles contribuèrent à la chute de nombreux anges, dont la fidélité envers Dieu s’était considérablement relâchée.

Une fois mêlés aux humains par leur pouvoir de matérialisation, les anges déchus donnèrent libre cours à leurs passions, et accélérèrent la dégradation de l’humanité par leur influence et leurs mauvaises pratiques.

S’il est exact que nous vivons au temps de la seconde Présence du Seigneur, aux jours du Fils de l’Homme, nous devrions voir se manifester la méchanceté et la corruption comme aux jours de Noè. Eh bien nous les voyons ! La violence dont font preuve les jeunes hommes en particulier, et la disparition progressive de la pudeur chez les jeunes filles notamment, reflètent dans une grande mesure l’état de choses qui existait avant le déluge. L’esprit anarchique qui se manifeste chez de nombreux jeunes garçons, et la satisfaction qu’éprouvent les jeunes filles à se découvrir, augmenteront avec le temps, et amèneront dans le monde une situation tout à fait semblable à celle qui prévalait juste avant le déluge.

Tout comme aux jours de Noé, l’influence des anges déchus devrait s’exercer de nos jours sur le monde. Et elle s’exerce, à mesure que ces anges sont déliés des chaînes de ténèbres dans lesquelles ils avaient été tenu prisonniers depuis le déluge. St Pierre rapporte que les anges qui ont péché ont été précipités dans l’abîme et livrés pour être gardés dans des chaînes d’obscurité pour le jugement (Il Pierre 2 : 4). Jude exprime une pensée analogue, et déclare que ces démons sont réservés sous l’obscurité, non pas éternellement dans des liens, mais dans des liens éternels, pour le jugement du grand jour (Jude 6). De ces déclarations, il ressort que les anges déchus, en étant tenus sous l’obscurité dans des liens éternels, ont été incapables de se manifester au grand jour et ont été empêchés d’apparaître aux humains ainsi que d’agir à leur guise, jusqu’au jugement du grand jour. Le passage de l’Ecriture déclarant qu’ils devaient être liés jusqu’au jugement du grand jour, implique qu’ils seraient déliés lorsque ce jour commencerait.

Selon la chronologie de la Bible, 6.000 ans se sont écoulés en 1874 depuis la chute de nos premiers parents, et nous sommes entrés dans le septième millénaire, dans ce grand jour de jugement où ces anges doivent être jugés (I Corinthiens 6 :2, 3).

Le déliement des anges infidèles s’effectue donc depuis 1874 d’une manière progressive, croyons-nous, et il sera total au temps où sévira la dernière phase de la grande détresse. Ce déliement a pour objet de soumettre ces anges à une épreuve au terme de laquelle un jugement sera rendu. Ceux d’entre eux qui aspireront à revenir en harmonie et en communion avec Dieu pourront être réintégrés dans la faveur divine, s’ils observent une conduite loyale envers leur Créateur, nous laissent entendre les Ecritures (I Pierre 3 :19), tandis que ceux qui ne voudront pas se repentir s’efforceront, à mesure qu’ils seront déliés, d’exercer une influence néfaste sur les humains et de les pousser à commettre toujours de plus grands péchés (Apoc. 16 :14).

Il n’est pas difficile de remarquer que l’influence de ces anges impénitents s’exerce actuellement sur les humains. Ce n’est pas par hasard que les jeunes, pour la plupart, se conduisent de la manière dont nous avons parlé plus haut. Rien de pareil ne s’était vu dans le passé. L’incrédulité n’a jamais été si grande que de nos jours, et l’esprit d’anarchie et d’intempérance ne s’est jamais tant manifesté qu’aujourd’hui. Les humains sont restés des humains. La détérioration de leurs caractères et de leurs moeurs n’est nullement due à une loi d’évolution naturelle quelconque qui aurait agi dans un sens défavorable sur eux. Non Cette détérioration est due, surtout, à l’influence grandissante que les anges déchus, progressivement déliés, exercent sur les humains. Ces anges impénitents sont sensuels et méchants, ainsi que le prouve leur conduite du temps de Noé, aux jours qui précédèrent le déluge, et l’iniquité actuelle, axée essentiellement sur la violence et l’immoralité, ne peut être, en général, que le fruit de leur travail.

L’augmentation de l’iniquité est incontestable, elle s’accomplit conformément à la prédiction de notre Seigneur, et elle constitue l’un des signes que le Maître fît connaître à Ses disciples et qui devaient témoigner de Sa seconde présence. La similitude, annoncée par le Seigneur, entre certains événements qui se sont déroulés avant le déluge et d’autres qui s’accomplissent de nos jours, est aussi un signe de la Présence de Christ. Ces deux signes, cependant, ont un rapport si étroit entre eux qu’il nous a paru bon de les commenter ensemble.

Le relèvement d’Israël

Dans notre chapitre sur le rétablissement de toutes choses, nous avons fait remarquer que la nation d’Israél a été la première d’entre toutes les nations à jouir des bénédictions du Jubilé antitypique dans lequel nous sommes entrés depuis 1874. Nous avons fait observer que peu après cette date, le temps de servitude des Israélites, au cours duquel ils reçurent de l’Eternel au double de tous leurs péchés, prit fin (Esaïe 40 : 1, 2), et que, par voie de conséquence, la faveur de Dieu leur fut de nouveau accordée, progressivement. Dès lors, les espérances des Juifs se mirent à revivre, leur retour dans la terre promise commença à s’effectuer graduellement et leur renaissance comme nation devint finalement un fait accompli.

Ce réveil national d’Israél et celui de nombreux autres peuples sont évoqués par notre Seigneur dans Sa réponse à Ses disciples en ces termes : « Voyez le figuier et tous les arbres : quand ils ont déjà commencé à pousser, vous connaissez par vous-mêmes, en les voyant, que l’été est déjà proche. De même aussi vous, quand vous verrez arriver ces choses, sachez que le Royaume de Dieu est proche » (Luc 21 : 29-31). Israël est ici comparé à un figuier et les autres nations à des arbres. Une montée de sève eut lieu dans tous les arbres de la communauté internationale, et ils se mirent tous à bourgeonner et à revivre. En 20 ans, 60 nouvelles nations posèrent en effet leur candidature à l’O.N.U. Cette renaissance de tant de nations dans une période relativement courte n’est pas le fait du hasard, elle est due à la Présence du Seigneur qui, par Son cri de rassemblement (I Thess. 4 : 16), a éveillé dans le cœur des peuples un désir de liberté et d’indépendance. Elle est un des signes par lesquels les disciples du Seigneur devaient reconnaître Sa Présence et elle est le présage du proche établissement du Royaume de Dieu sur la terre.

Dans l’Evangile de Matthieu, les paroles du Seigneur citées plus haut sont rapportées également, mais d’une manière un peu différente. Les versions Segond et Synodale, par exemple, n’ont pas rendu à la lettre ces paroles ; elles ont ajouté au texte original l’expression « Fils de l’Homme », et de cette manière, cette partie de la réponse du Maître à Ses disciples fait croire que le bourgeonnement du figuier s’effectue avant la venue du Seigneur, et non après. Nous lisons dans la version Segond : « Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte » (Matth. 24 : 32, 33). Ce même passage de l’Ecriture, tiré de la version Darby qui est très littérale, se lit comme suit : « Mais apprenez du figuier la parabole [qu’il vous offre] : quand déjà son rameau est tendre et qu’il pousse des feuilles, vous connaissez que l’été est proche. De même aussi vous, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que cela est proche, à la porte ». Que peut donc représenter le mot cela ? Le Royaume de Dieu, répondrons-nous. Comment le savons-nous ? pourrait-on dire. C’est Luc qui nous l’apprend dans ce verset que nous avons déjà cité : « Quand vous verrez arriver ces choses, sachez que le Royaume de Dieu est proche » (21 : 31).

Les évangélistes, Matthieu et Luc, ont tous deux consigné par écrit les paroles de Jésus prononcées à propos du bourgeonnement du figuier, mais ils ne se sont pas toujours servi des mêmes termes. L’un emploie le mot cela, l’autre l’expression Royaume de Dieu pour désigner vraisemblablement la même vérité. Peut-on dire que ces deux récits se contredisent ? Non ! certainement pas. Il y a plutôt lieu de croire que Jésus a prononce les deux termes. Il a pu, par exemple, employer tout d’abord l’expression « Royaume de Dieu » et ensuite, en confirmant ce qu’Il venait de dire, faire usage du mot cela. Quoi qu’il en soit, l’expression « Fils de l’homme » ne se trouve pas dans le texte original grec, et c’est cela que nous avons surtout voulu signaler.

D’aucuns pourraient contester que le figuier représente la nation d’Israël, mais notre Seigneur nous fait clairement comprendre que le figuier symbolise cette nation. Il n’est qu’à prendre les passages de Luc 13 : 6-9 et Matthieu 21 : 18-19 pour se rendre à l’évidence. Dans le premier de ces passages de l’Ecriture, Jésus proposa une parabole vers la fin de Son ministère terrestre et donna à entendre que depuis trois ans qu’Il annonçait la Bonne Nouvelle du Royaume aux Israélites, ceux-ci, d’une façon générale, n’acceptaient pas Son Message. Les Israélites, à qui les oracles de Dieu avaient été confiés et qui avaient promis de mettre en pratique la Loi que Dieu leur avait donnée lorsqu’Il fit alliance avec eux au Mont Sinaï, ne vivaient pas, pour la plupart, en harmonie avec les prescriptions divines et, conséquemment, ne produisaient pas les fruits de justice que l’on attendait d’eux. Leur cœur était appesanti, leurs oreilles étaient endurcies, leurs yeux étaient obscurcis (Matthieu 13 : 15), et ils ne reconnurent pas le temps de leur visitation (Luc 19 : 44). Dans leur majorité, ils rejetèrent et crucifièrent leur Messie, mais ils furent rejetés à leur tour par Dieu comme nation, à la fin du ministère terrestre du Maître.

Le second passage de l’Ecriture cité plus haut — Matth. 21 :18, 19 — n’est pas une parabole. Il relate un événement qui s’est produit quelques jours avant la mort du Sauveur, et Il est typique. Il nous fait voir que pour ne pas avoir produit les fruits escomptés, Israél est rejeté de la grâce de Dieu. Quelque temps plus tard son existence nationale est anéantie, une grande partie du peuple est massacrée par les Romains et le reste est dispersé parmi toutes les nations. C’est ainsi que symboliquement le figuier devint sec.

Pendant 1845 années, période correspondant au temps de faveur qu’ils avaient connu précédemment, les Israélites furent privés de la faveur de Dieu, ils subirent un châtiment national pour tous leurs péchés, et notamment pour le péché national qu’ils avaient commis en crucifiant le Messie. Puis ils commencèrent à être réintégrés dans la faveur divine, ainsi qu’il est écrit : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée, qu’elle a reçu de la main de l’Eternel au double de tous ses péchés (Esaïe 40 : 1, 2).

Le mot hébreu qui est traduit ici par « double » est «kephel » ; il signifie double dans le sens de quelque chose qui a été plié par le milieu. Le texte précité est l’une des trois déclarations de l’Ancien Testament nous assurant qu’un « double » est rattaché à l’histoire d’ Israël. Ce qui revient à dire que dans l’histoire juive, il existe deux parties exactement égales en durée. La première de ces parties a été un temps de faveur, entremêlé de châtiments, mais de faveur quand même. La seconde est un temps de défaveur et d’exclusion de la communion divine, un temps où Israél est sans prophète, sans prêtre et sans éphod, alors qu’il était le peuple favorisé de Dieu. La première partie de l’histoire d’Israël commença à la mort de Jacob, surnommé Israël, et se termina en l’an 33 de notre ère, au moment où Jésus annonça le rejet d’Israél (Matth. 23 : 38), soit une durée de 1845 années. La seconde partie débuta en l’an 33, et en ajoutant 1845 ans à cette date, pour faire le « double », nous trouvons l’année 1878 comme étant la fin de la défaveur de Dieu envers Israël.

Depuis ce temps, en effet, nous avons pu constater des signes caractéristiques du retour de la faveur de Dieu envers Israël. Le 13 juin 1878 se tint à Berlin une conférence dans laquelle la personnalité la plus marquante fut un Juif, lord Beaconsfield, Premier ministre d’Angleterre. Ce congrès décréta certaines améliorations des restrictions frappant les Juifs résidant en Palestine et de celles prohibant le retour d’autres Juifs en Terre promise. Il se créa dès lors un mouvement pour replanter les Israélites dans leur pays, pour les rétablir comme une grande nation, selon les nombreuses promesses de Dieu : « Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : De même que tu distingues ces bonnes figues, de même je distinguerai, pour leur faire du bien, les captifs de Juda que j’ai envoyés de ce lieu dans le pays des Chaldéens [Babylone, la Babylone mystique, la Chrétienté, comme cela est montré au verset 9, car depuis leur renversement, ils ont été dispersés parmi toutes les nations de la soi-disant Chrétienté] ; et je les regarderai d’un oeil favorable, je les ramènerai dans ce pays et je les rétablirai pour ne plus les détruire ; je les planterai et ne les arracherai plus. Je leur donnerai un cœur capable de connaître que je suis l’Eternel. Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu ; car ils reviendront à moi de tout leur cœur » (Jérémie 24 : 5-7). Cette prophétie commença à s’accomplir progressivement. Le rameau du figuier se mit à devenir tendre, à bourgeonner et à pousser des feuilles, selon les propres termes du Seigneur Jésus.

Nous allons citer encore quelques faits et chiffres pour prouver qu’il en est ainsi : En 1878, eut lieu la fondation de la ville de Pétah Tîkva qui compte aujourd’hui 71.400 habitants. En 1882, eut lieu la publication de « Auto-Emancipation » de Léo Pinsker, la fondation de Rishon-le-Sion, NessSiona, Zichron-Yaacov et Rosh Pina. Début de la première Aliya (retour) ». 1895 vit naître la publication de « L’Etat Juif » de Théodore Herzl. 1897 Premier Congrès Sioniste — Création de l’Organisation Sioniste. 1904-1914 : Début du mouvement ouvrier. Deuxième Aliya. 1909 : Fondation de TelAviv, première ville juive. 1911 : Fondation de Degania, première « kevoutsa » (village collectiviste). 1917 : Déclaration Balfour. Pose de la pierre angulaire de l’Université hébraïque. 1920 Troisième Aliya. Fondation de la Histadrout (Confédération syndicale). 1921 : Fondation de Nahalal, premier moshav (village co-opérativiste). 1922

La Société des Nations confirme le Mandat de la Grande-Bretagne sur la Palestine et la Transjordanie. Le Gouvernement britannique sépare la Transjordanie de la Palestine. 1925 : Inauguration de l’Université hébraïque sur le mont Scopus. 1937 : La Commission Peel propose le partage de la Palestine. 1941 : Programme Biltmore demandant la création d’un Etat Juif. 1947 : L’assemblée générale des Nations Unies adopte le Plan de Partage de la Palestine prévoyant la création d’un Etat Juif. 14 mai 1948 : Proclamation de l’Etat.

En ce qui concerne le retour des Israélites de l’exil, il est possible de suivre à partir de 1880 la progression du rythme du retour des Juifs vers le pays de leurs pères. Il y avait 24.000 Juifs en Palestine en 1882 ; 47.000 en 1890 ; 85.000 en 1914 150.000 en 1927 ; 174.610 en 1931. A partir de cette date, la persécution hitlérienne précipite le mouvement. 355.160 Juifs peuplaient la Palestine en 1935 ; 445.460 en 1939 ; 629.000 en 1947 ; 784.000 en janvier 1949 et en décembre de la même année 1.000.0000. Au début de 1967, enfin, Israël avait une population de 2.657.400 habitants, dont 2.334.900 Juifs, 223.000 Musulmans, 58.500 Chrétiens et 31.000 Druzes et autres.

Ces preuves sont sans doute suffisantes pour nous donner l’assurance que le figuier, c’est-à-dire la nation d’Israël, reverdit et qu’il pousse des feuilles. Cette renaissance d’Israël devait-elle avoir lieu lors de la seconde Présence du Seigneur ? Assurément ! La comparaison empruntée au figuier par notre Seigneur a été faite en réponse à la question suivante des disciples « Dis-nous quand cela se produira et quel sera le signe de ta Présence et de la fin de l’âge ? » Par conséquent, le reverdissement du figuier devait être un signe témoignant de la Présence du Maître, par lequel les disciples devaient reconnaître Son retour.

Il est évident que le réveil national d’Israél devait précéder l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre, mais non le retour du Maître, ainsi que nous l’indiquent d’ailleurs les paroles suivantes de Jésus « De même aussi vous, quand vous verrez arriver ces choses [le bourgeonnement du figuier et des autres arbres], sachez que le Royaume de Dieu est proche » (Luc 21 :31). Quand le Royaume sera établi, l’Esprit de Dieu sera répandu sur toute chair (Joèl 2 : 28), d’abord sur les Juifs, ensuite sur les païens (Rom. 2 : 10,11, 15). Les Israélites recevront de Dieu un nouveau cœur et un nouvel esprit (Ezéchiel 36 :26) ils reconnaîtront que Celui qu’ils avaient crucifié était leur Messie, et ils pleureront sur Lui comme sur un fils unique, selon qu’il est écrit : « Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Ils tourneront leurs regards vers moi, celui qu’ils ont percé Ils prendront le deuil en mémoire de moi, comme on prend le deuil d’un fils unique, et ils pleureront sur moi, comme on pleure sur un enfant premier-né » (Zacharie 12 :10). Il est clair que cette prophétie ne s’est pas encore accomplie, mais sa réalisation est proche, elle est à la porte.

Le Prophète Ezéchiel, prédisant, dans un langage symbolique, le réveil de la nation d’Isrél, nous fait comprendre que le rétablissement de cette nation s’opérera en deux temps, d’abord par la formation de chair et de muscles sur les ossements des Israélites desséchés pendant plusieurs siècles, puis par la communication à ces corps d’un esprit de vie. La formation de la chair et des muscles commença à s’accomplir dès le retour du Maitre, et la communication de l’Esprit de vie aura lieu dans le Royaume. Nous lisons ce que nous dit le Prophète « La main de l’Eternel se posa sur moi ; l’Eternel m’enleva en esprit et me transporta au milieu d’une vallée pleine d’ossements. Puis il me fit passer tout autour de ces ossements ; je vis qu’ils étaient en très grand nombre à la surface de cette vallée et qu’ils étaient complètement secs. Il me dit « Fils d’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? ». Je répondis « Seigneur Eternel, c’est toi qui le sais » Alors il me dit « Prophétise sur ces ossements, et dis-leur Ossements desséchés, écoutez la Parole de l’Eternel .Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel, à ces ossements Je vais faire entrer l’esprit en vous, et vous revivrez. Je mettrai sur vous des muscles, je ferai croître sur vous de la chair et je vous recouvrirai de peau. Je mettrai l’esprit en vous, et vous revivrez ; et vous saurez que je suis l’Eternel ». Je prophétisai donc, comme j’en avais reçu l’ordre ; et comme je prophétisais, il y eut un frémissement, puis un bruit retentissant, et les os se rapprochèrent les uns des autres. Je regardai, et voici qu’il se formait sur eux des muscles et de la chair. Une peau les avait recouverts, mais il n’y avait point d’esprit en eux. Alors il me dit « Prophétise à l’esprit, fils d’homme prophétise et dis à l’esprit Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel Esprit, viens, souffle des quatre vents, souffle sur ces cadavres, afin qu’ils revivent ». Je prophétisai donc, comme j’en avais reçu l’ordre. L’esprit entra en eux ; ils revécurent, et ils se dressèrent sur leurs pieds. Ils formaient une grande, très grande armée. Il me dit Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israél » (37 :1-11).

Il semble que ce passage de l’Ecriture parle par lui-même, qu’il est très significatif et qu’il n’est pas nécessaire de le commenter outre mesure.

La fin des temps des nations

« Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis ». — Luc 21 :24.

Ces paroles de notre Seigneur, consignées par Luc, font aussi partie de la réponse faite aux disciples à propos des signes devant permettre de reconnaître la Présence du Maître. Au premier abord, on pourrait se demander si leur réalisation pourrait être un signe de la Présence de Christ. Mais un examen approfondi de ces paroles prophétiques, fait à la lumière d’autres passages des Ecritures, révèle que l’accomplissement des temps des nations représente un témoignage puissant de la présence du Maître.

Il fut un temps où Jérusalem n’était pas foulée aux pieds par les nations païennes, où elle était indépendante et n’était tributaire d’aucune nation. Ce temps était celui qui précéda l’invasion du royaume de Juda par les armées de Nébucadnetsar, la prise de Jérusalem et la destruction du Temple de Salomon.

Depuis Saùl et en particulier depuis David jusqu’à Sédécias, dernier roi de Juda, les Israélites formaient le royaume typique de Dieu. David, issu de la tribu de Juda, fut le représentant de la lignée royale qui devait exercer le pouvoir sur l’héritage de l’Eternel. Dieu avait en effet promis que David aurait toujours l’un de ses descendants sur le trône d’Israël, même si une vacance de pouvoir devait être constatée pendant une longue période, appelée temps des nations. (Jér. 33 : 17 Jér. 23 : 5, 6 ; Ezéchiel 21 : 31, 32). Lorsque Salomon devint roi, il est dit qu’il s’assit sur le trône de l’Eternel afin de régner en Son Nom (I Chron. 29 : 23 ; Il Chron. 9 : 8). Il fut choisi, est-il encore dit, pour être placé sur le trône de la royauté que l’Eternel exerçait sur Israel (I Chron. 28 : 5). Ces citations nous montrent qu’Israél était vraiment le Royaume de Dieu en ce temps-là, un royaume surtout typique, dont Jérusalem était la capitale.

Par suite de l’infidélité extrême de nombreux rois et du peuple d’ Israël en général, Dieu mit fin à ce royaume typique. Il détrôna Sédécias, le dernier roi de la lignée de David, d’abord en prononçant contre lui cette sentence : « Ote cette tiare; enlève cette couronne; tout va changer! Ce qui est abaissé sera élevé, ce qui est élevé sera abaissé. Je mettrai la royauté en ruines, en ruines, en ruines Elle sera abolie jusqu’à ce que vienne celui à qui appartient le jugement et auquel je le remettrai » (Ezéchiel 21 : 31, 32). Puis Il permit à Nébucadnetsar, roi de Babylone, d’investir Jérusalem, de la détruire ainsi que le temple, et d’emmener le peuple en captivité avec son roi.

Dès lors, Jérusalem, aussi bien la ville que le peuple d’Israël qu’elle représentait, fut foulée aux pieds par les païens, fut assujettie à de nombreuses nations païennes. Et elle le fut jusqu’à ce que les temps des nations fussent accomplis, jusqu’à ce que Celui « à qui appartient le jugement »commençât à destituer les monarques de la terre, à ébranler et à renverser leurs royaumes, pour introduire le Sien.

Cette longue période de domination des gentils sur Jérusalem, sur les Israélites dans leur ensemble, fut illustrée par le songe que Dieu envoya à Nébucadnetsar, le roi de la première nation païenne qui foula aux pieds Jérusalem.

Lorsqu’il se réveilla, le roi avait oublié le songe, mais celui-ci lui fut expliqué peu après par le prophète Daniel. Dans ce songe, Nébucadnetsar vit une grande statue, dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses d’airain, les jambes de fer et les pieds en partie de fer et en partie d’argile. Puis, une pierre, s’étant détachée sans le secours d’aucune main, vint en frapper les pieds, qui étaient de fer ét d’argile ; et elle les brisa. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés en même temps ; et, pareils à la balle qui s’envole de l’aire au temps de la moisson, ils furent emportés par le vent, sans qu’il en restât aucune trace ; mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre. Daniel 2 : 31-35.

Le prophète Daniel expliqua au roi que cette grande statue représentait tous les royaumes Gentils. Babylone, le royaume de Nébucadnetsar, était représenté par la tête d’or ; puis, dans l’ordre de succession, l’empire Médo-Perse était représenté par la poitrine et les bras d’argent ; la Grèce, par le ventre et les cuisses d’airain; Rome, par les jambes de fer ; le soi-disant Saint empire romain, par les pieds en partie de fer et en partie d’argile, et l’organisation gouvernementale de l’Europe d’avant la première guerre mondiale, par les dix orteils également de fer et d’argile.

La pierre, elle, représentait un royaume que Dieu susciterait au temps où régneraient ces rois, qui briserait et anéantirait tous les autres royaumes, et lui-même subsisterait éternellement.

Cette pierre est notre Seigneur Jésus-Christ, la pierre angulaire, et les membres de Son Eglise, les pierres vivantes, dont la préparation s’est poursuivie tout au long de l’Age évangélique et se poursuit encore, sans le secours d’une main humaine, mais par l’Esprit de l’Eternel, et qui constituent un sacerdoce royal, un royaume anti-typique de prêtres. — I Pierre 2 : 4-6 ; Zach. 4 : 6 Exode 19 : 6 ; Apoc. 1 :6.

Ce royaume devait être spirituel, et il existe depuis 1878, date à laquelle notre Seigneur ressuscita les membres de Son Eglise qui s’étaient endormis en Lui, et devint Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ce royaume devait briser et anéantir les autres royaumes lorsque leur temps de domination prendrait fin, lorsque le bail leur donnant la permission de régner et de montrer ce qu’ils savaient faire expirerait. Ce temps des nations païennes s’est accompli, selon la chronologie de la Bible, en 1914. C’est alors que la première guerre mondiale éclata, et que la destitution des nations païennes commença à s’opérer progressivement.

Nous apprenons, dans la Bible, que les temps des nations devaient durer 2.520 années. Dieu avait en effet annoncé aux Israélites qu’ils seraient exclus de Sa faveur pendant sept temps, s’ils Lui étaient infidèles. (Lévitique 26 : 14-28). Cette menace s’accomplit. Un temps, chez les Juifs équivalait à une année. Il ne pouvait être question d’années au sens littéral, étant donné que les Israélites ont passé par de nombreuses tribulations d’une durée aussi longue ou plus longue que sept ans. Si ce n’était pas des années au sens littéral, ce devait être des années symboliques. Puisque une année, au sens littéral, dans le comput juif, contient 360 jours, et qu’en langage prophétique un jour représente une année de temps réel (Ezéch. 4 : 6), chaque « temps » symbolique serait donc de 360 années, et sept de ces temps représenteraient un total de (7 x 360) 2.520 années.

Nous savons, par ailleurs, que Sédécias fut détrôné en 606 avant J.-C., 70 ans avant la première année de Cyrus, que l’histoire séculaire et l’histoire religieuse s’accordent à placer en l’an 536 avant J.-C. Comme l’année 606 marque le début de la période de domination des gouvernements des nations et que cette période dura 2.520 années, la fin des années ou temps des nations eut lieu en (2520-606) 1914.

Pouvons-nous démontrer maintenant que la pierre frappa la statue à cette date, que le royaume suscité par Dieu commença à briser et à anéantir tous les autres royaumes à partir de cette année-là ? Nous croyons que nous le pouvons

Nous avons tout d’abord une preuve irréfutable que les temps des nations sont accomplis. Cette preuve est la cessation du foulage aux pieds de Jérusalem par les païens. Dans le langage de notre Seigneur, Jérusalem représente en particulier la nation juive en tant que société organisée, mais ce mot a aussi une signification littérale. Et dans ces deux sens, Jérusalem n’est plus foulée aux pieds. Israël a retrouvé en 1948 son indépendance nationale perdue depuis 606 avant J.-C., et la vieille ville de Jérusalem est redevenue la propriété des Israélites depuis 1967.

Si donc Jérusalem n’est plus foulée aux pieds par les païens, c’est que les temps des nations sont bien accomplis. (Luc 21 : 24). Si les temps des nations ont pris fin, c’est que la destitution de ces dernières a commencé. Si la destitution des gouvernements des nations a commencé, c’est que la pierre a frappé la statue. Et si la statue a été frappée, c’est que notre Seigneur est présent, car c’est Lui qui doit présider à l’anéantissement des royaumes de ce monde. (Daniel 2 : 44 ; Jéremie 1 : 10 ; Psaume 97 :1, 3-5).

On pourrait objecter que si Israël est redevenu un Etat indépendant en 1948, les temps des nations ne se sont pas terminés en 1914, mais en 1948. On pourrait le croire si toutes les prophéties relatives à cette fin de l’âge s’accomplissaient subitement. Or, ce n’est pas du tout le cas. Nous l’avons déjà démontré dans l’examen des signes précédents. Le royaume ne vient pas de manière à frapper les regards, a dit Jésus (Luc 17 : 20). Il s’introduit progressivement, « comme un voleur dans la nuit ». Tout s’accomplit en général graduellement, de telle sorte que seuls ceux qui sont éclairés par l’Esprit de Dieu, qui ne sont pas des enfants des ténèbres, mais des enfants du jour comprennent la signification des événements actuels. (1 Thess. 5 : 4, 5). Lorsque le voile d’endurcissement et d’incrédulité qui recouvre actuellement les nations sera ôté, et que Satan, étant alors lié complètement, ne pourra plus aveugler leurs esprits, les humains se trouveront devant le fait accompli. Le Royaume de Dieu sera établi, en cours d’inauguration, et toute l’oeuvre de préparation et d’introduction de ce Royaume se sera réalisée lorsque les humains se trouvaient encore dans les ténèbres (Esaïe 25 : 7 ;2Cor.4:4;Actes 13 : 40, 41 D).

En 1914 éclata la première guerre mondiale, et celle-ci ne se termina pas que les Turcs durent se retirer de Jérusalem et de la Palestine, étant vaincus par l’armée britannique que dirigeait le général Allenby. La Palestine connut dès lors un sort meilleur. Elle cessa d’être dominée par les Turcs et fut placée quelque temps après sous mandat britannique. Un Israélite, Sir Herbert Samuel, prenait alors ses fonctions de premier Haut Commissaire de la Palestine.

Entre-temps, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Arthur J. Balfour, faisait approuver par le Cabinet anglais une déclaration envisageant favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer National pour le peuple juif. C’était le 2 novembre 1917. Les Juifs étaient sur le chemin de l’indépendance ; ils cessaient d’être foulés aux pieds par les païens. Puis vint la naissance de leur Etat le 15 mai 1948.

Ainsi, c’est en 1914, après 2.520 années d’assujettissement à d’autres nations, que commença à se dérouler la chaîne des événements qui conduisirent à l’indépendance nationale du peuple juif, prouvant que les « temps des nations » avaient été accomplis.

Nous venons de démontrer que la fin des temps des nations eut lieu en 1914, en considérant l’aspect juif de la question. Examinons maintenant cette question en portant nos regards sur les nations païennes.

Pour cela, il nous faut revenir au récit biblique relatif au songe de Nébucadnetsar. Ce récit nous apprend que lorsque le temps vint où les royaumes de ce monde devaient être anéantis, la pierre frappa la statue, mais au niveau des pieds qui étaient en partie de fer et en partie d’argile. Le fer représente ici les pouvoirs civils et l’argile, qui ressemble à la pierre, symbolise la Chrétienté nominale, imitation du vrai Christianisme. Les orteils, qui étaient également de fer et d’argile, pourraient donc représenter, avons-nous déjà dit, les royaumes soi-disant chrétiens existant en 1914.

Jetons un coup d’oeil sur l’organisation politique de l’Europe de ce temps-là et essayons de voir quels pouvaient être ces royaumes pretendument chrétiens. Nous trouvons la Prusse, c’est-a-dire l’Allemagne ayant à sa tête l’Empereur Guillaume Il; l’Autriche-Hongrie gouvernée par l’Empereur François-Joseph 1er ; l’Espagne dont le roi était Alphonse XIII; la Yougoslavie sur laquelle régnait le roi Pierre Il ; la Roumanie gouvernée par le roi Charles 1er ; la Bulgarie ayant pour roi Bons III ; l’Italie dont le roi était Victor-Emmanuel III ; le Danemark ayant pour monarque Christian X ; la Belgique avec Albert 1er comme roi ; les Pays-Bas sous le règne de Juliana.

Nous en avons cité une dizaine. Il y en avait d’autres, comme la Russie, l’Angleterre, la Grèce, etc. N’étant pas désignés dans la Bible par leur nom, les royaumes représentés par les orteils de la statue seraient, selon notre compréhension, les principales monarchies ayant appartenu au « saint empire romain ».

Sur les dix royaumes mentionnés plus haut, sept ont cessé d’exister comme tels. Leurs rois ont été détrônés ou ont dû abdiquer, et ils sont devenus pour la plupart des républiques. Les trois autres royaumes ont subsisté jusqu’à ce jour, mais leurs rois n’ont plus qu’une autorité symbolique.

Lorsque la pierre frappa la statue en 1914, le monde entier en fut ébranlé. Le conflit qui éclata entre les nations païennes n’eut pas son pareil dans l’histoire de l’humanité. C’est pourquoi on lui donna le nom de première guerre mondiale. Il provoqua la chute des principales royautés, comme celles de la Russie, de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Avec la fin de la guerre, l’ébranlement mondial parut s’apaiser. Mais des troubles et des révolutions éclatèrent dans divers pays. Des systèmes politiques d’un type nouveau, tels que le socialisme, le communisme, le fascisme, etc., commencèrent à s’instaurer, tandis qu’ils ne le pouvaient pas avant 1914. Ces systèmes qui se targuaient d’instituer sur la terre un ordre nouveau ou de préparer pour les hommes des lendemains qui chantent, furent autorisés par Dieu à se développer jusqu’à un certain point, afin que les humains pussent les expérimenter. Ils servirent, et la plupart d’entre eux servent encore, de régimes de transition, de puissances intermédiaires entre les royaumes chrétiens qui s’effondrent depuis 1914 et le plein établissement du Royaume de Dieu sur la terre. L’un d’entre eux, le fascisme en particulier, n’existe pratiquement plus. Il a chuté au cours de la seconde secousse qui ébranla une fois de plus le monde entier. Avec lui sont tombés d’autres rois, tels que ceux de l’Italie, de la Roumanie, de la Hongrie où il n’y avait plus qu’un régent, de la Yougoslavie et de la Bulgarie. Les systèmes qui restent déçoivent de plus en plus ceux qui vivent sous leur dépendance. Il est très probable d’ailleurs qu’ils n’existeraient plus non plus dans la plupart des pays civilisés, s’ils n’imposaient pas leur volonté par la force. Leur existence n’est donc que provisoire, et leur disparition se fera en temps voulu.

Il est à noter que dans la période qui suivit la première guerre mondiale, et dans celle qui suit la seconde, bien d’autres rois ont été détrônés, non seulement en Europe, mais aussi dans d’autres continents, comme ce fut le cas en Turquie, en Egypte, en Irak, en Grèce et tout récemment ne Libye.

Le monde ne s’est jamais remis entièrement des deux secousses qui l’ébranlèrent de 1914 à 1918 et de 1939 à 1945. Ainsi que nous l’avons dît, des révolutions, des troubles s’ensuivirent, provoquant une instabilité permanente et sans cesse plus grande dans tous les domaines politique, social, économique et religieux. A ce propos, nous voulons rappeler ici que notre actuel Président de la République avait déclaré, au cours de sa campagne électorale, dans une émission télévisée, qu’avant 1914 le franc était stable, mais qu’après cette date il ne l’a plus été. C’est là un aveu significatif qui s’accorde avec ce que nous avançons à la lumière des prophéties bibliques.

Cette instabilité a été annoncée par St Paul en ces termes « J’ébranlerai encore une fois non seulement la terre (la société actuelle), mais aussi le ciel (les pouvoirs ecclésiastiques) ». (Héb. 12 :26). Elle est due au fait que notre Seigneur, présent comme être spirituel, destitue les nations païennes de leur pouvoir, ébranle toutes les institutions actuelles, et cela d’une façon toute naturelle, en se servant pour une bonne part de la connaissance ou de la lumière qu’Il projette sur le monde (Psaume 97 : 4, 5). Il frappe les nations à l’aide d’une épée qui sort de Sa bouche, nous est-il dit en Apoc. 19 : 15. L’épée représente la Parole de Dieu, la vérité. On peut constater qu’un conflit a lieu actuellement entre la vérité et l’erreur. L’erreur tente de résister à la vérité, mais elle est révélée partout. Elle ne peut plus demeurer cachée (1 Cor. 4 :5). Toutes les injustices sont aujourd’hui mises à jour grâce à la connaissance que le Seigneur répand, et la vérité finit toujours par prévaloir. Parlant au nom de l’Eternel, Esaïe déclara « Je prendrai le droit pour règle et la justice pour niveau ; la grèle (les dures vérités) emportera le refuge du mensonge et les eaux (la vérité) submergeront votre abri » (28 : 17). Certes, cette vérité n’est pas encore celle qui, comme connaissance de l’Eternel, remplira un jour la terre comme le fond de la mer est rempli par les eaux qui le couvrent. (Esaïe 11 : 9). Cependant, elle aide déjà les peuples à reconnaître les principes du droit et de la jutice, et à les revendiquer en leur faveur, d’où les troubles et les révolutions qui éclatent si souvent dans le monde.

Les temps des nations étant terminés, le bail autorisant les gouvernements païens à exercer la domination sur le monde et sur Israël ayant expiré, Dieu remet à Son Fils, notre Seigneur Jésus, tout pouvoir sur les royaumes afin de les renverser et d’établir le Sien, ainsi qu’Il est écrit : « Regarde, je te donne aujourd’hui tout pouvoir sur les nations et sur les royaumes, pour arracher et pour démolir, pour abattre et pour détruire, pour bâtir et pour planter » (Jér. 1 : 10).

Les gouvernants des nations ne sont pas sans remarquer les bouleversements qui se produisent dans le monde à un rythme accéléré, et la menace d’un conflit mondial qui pèse sans cesse sur leur société. Après la Grande guerre, pour éviter le retour de conflits armés, les hommes créèrent un organisme international, appelé Société des Nations, qui avait pour but d’assurer leur sécurité. Si, du point de vue humain, cette initiative paraissait louable, du point de vue de Dieu, cependant, elle représentait une conspiration contre l’oint de l’Eternel qui était revenu, non pas pour garantir la sécurité et l’existence des ces nations, c’est-à-dire de ces gouvernements, mais pour les destituer et les renverser. Le Psaume 2 nous décrit ces efforts humains en ces mots « Pourquoi les nations s’agitent-elles ? Pourquoi les peuples forment-ils de vains projets ? Les rois de la terre se sont soulevés, et les princes conspirent ensemble contre l’Eternel et contre son Oint. Rompons leurs liens, disent-ils, et jetons loin de nous leurs chaînes ! Celui qui habite dans les cieux en rira ; le Seigneur se moquera d’eux. Alors il leur parlera dans sa colère ; il les épouvantera par son courroux ». (Versets 1 à 5).

Les gouvernements des nations ne veulent pas céder leur place au nouveau Roi de la terre qui est revenu pour établir le Royaume de Justice promis depuis si longtemps. Ils cherchent à maintenir l’ordre de choses actuel, et s’unissent pour mieux réussir dans leurs desseins. Mais le Seigneur se moque d’eux. Il sait que leurs projets sont vains. Et quand Il leur parla dans sa colère au cours de la seconde guerre mondiale, la Société des Nations cessa d’exister.

Après cette seconde conflagration mondiale, les hommes fondèrent un nouvel organisme international qui prit le nom d’Organisation des Nations Unies. Comme la Société des Nations, l’O.N.U. est née de la volonté de certains pays d’éviter le retour de conflits armés. Elle se donna pour objectif d’assurer la sécurité internationale et l’entente entre les peuples. Cependant elle manqua souvent à sa mission. Elle s’est révélée impuissante et inefficace dans de nombreux cas, et aujourd’hui elle paraît devenir de plus en plus stérile. L’échec de cette Organisation apparaît à l’heure actuelle bien évident.

Ce qui attend cette union de nations nous est annoncé par le prophète Sophonie en ces termes « C’est pourquoi… dit l’Eternel Le jour vient où je me lèverai pour exercer mes jugements. Car j’ai résolu de rassembler les nations et de réunir les royaumes, pour répandre sur eux mon courroux, toute l’ardeur de ma colère ; car toute la terre sera dévorée par le feu de ma fureur »(3 : 8).

La mise à sec du fleuve l’Euphrate

Un remarquable signe de la Présence de Christ est l’assèchement du fleuve l’Euphrate. Notre Seigneur n’en parle pas ouvertement dans Sa grande prophétie rapportée par Matthieu, mais Il en mentionne les effets. C’est dans l’Apocalypse qu’il en est fait mention clairement. Nous y lisons: « Le sixième ange versa sa coupe sur le grand fleuve l’Euphrate ; et le fleuve fut mis à sec, pour livrer passage aux rois venant du lever du soleil ». (16 :12).

Les paroles de ce verset nous font naturellement penser à un événement semblable qui s’accomplit littéralement dans un passé lointain, bien avant que fût donnée à Jean la vision de l’Apocalypse. Cyrus, le roi des Mèdes et des Perses, qui venait de la direction du lever du soleil, pour s’emparer de la puissante ville de Babylone, assécha le fleuve l’Euphrate en détournant provisoirement ses eaux. Bien que cet événement nous soit rapporté par l’historien grec Hérodote, la Bible ne le contredit nullement et tend même à le confirmer (Esaïe 45 :1-5 ; Daniel 5 : 30, 31 ; Jér. 51 : 36).

La ville littérale de Babylone était assise sur le fleuve l’Euphrate qui lui procurait, dans une large mesure, ses richesses, ses ressources et sa nourriture. Elle avait d’immenses murailles et de fortes portes donnant sur le fleuve. Dans la ville, se trouvaient en esclavage les Israélites, le peuple avec qui Dieu fit alliance. Pour renverser Babylone et délivrer Son peuple, Dieu se servit de Cyrus, le général Mède. Celui-ci, arrivant devant la puissante ville, ne l’attaqua pas de plein front, mais il creusa un canal dans lequel il détourna les eaux de l’Euphrate. Il mit ainsi à sec le vieux fleuve dans lequel il fit marcher son armée. Il la fit passer ensuite sous les portes de la ville qui tomba entre ses mains en un temps très court.

Que ce fait historique soit repris comme symbole dans le livre de l’Apocalypse, nul ne peut en douter. Babylone et sa chute sont fréquemment mentionnées dans ce livre, et la mise à sec de l’Euphrate, citée dans un verset plus haut, confirme la relation existant entre les récits de l’Ancien et du Nouveau Testament.

La signification des symboles nous est donnée dans les Ecritures en maints endroits. Le terme « Babylone », qui est souvent employé pour désigner la Chrétienté nominale tout entière, s’applique particulièrement à cette partie de la Chrétienté appelée « la mère des prostituées » (Apoc. 17 : 5). Les eaux du fleuve représentent la multitude des peuples, des nations et des langues, sur lesquels la prostituée est assise, sur lesquels elle exerce sa souveraineté ou son influence (Apoc. 17 : 15). Les Israélites naturels typifient les Israélites spirituels en esclavage dans la Babylone mystique (Apoc. 18 : 4), tandis que Cyrus, nom qui veut dire soleil, représente notre Seigneur Jésus-Christ, le Soleil de Justice (Esaïe 44 : 28 ; Matth. 13 : 43 ; Mal. 4 : 2).

Pour comprendre l’œuvre qu’accomplit actuellement notre Seigneur à l’égard de la Babylone mystique ou l’église chrétienne nominale, il est bon de bien étudier le type. Compte tenu, cependant, que l’antitype est toujours plus grand que le type, il ne faut pas s’attendre à voir une correspondance dans les moindres détails entre l’événement typique et l’événement antitypique. C’est d’une façon générale que la comparaison doit être faite. Cela est surtout vrai sous le rapport du temps et quelquefois sous celui de l’ordre dans lequel certains faits s’accomplissent.

D’aucuns souhaiteraient que toutes les vérités fussent exposées dans la Bible d’une manière telle que personne ne pourrait se méprendre sur leur signification. Cependant, il ne faut pas oublier que Dieu ne révèle Ses secrets qu’à ceux qui Le craignent. (Ps. 25 : 14). Il est écrit par ailleurs que «seuls les sages comprendront » (Daniel 12 : 10) et qu’aux seuls fidèles disciples il est donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux (Matth. 13 : 11). D’autre part Dieu désire que nous ajoutions foi à Sa Parole, étant donné que nous devons marcher par la foi et non par la vue (2 Cor. 5 : 7).

On trouvera donc parfois que des figures différentes se superposent, d’où la nécessité de ne pas les confondre. Pour ne prendre qu’un exemple : les enfants de Dieu consacrés pendant cet âge de l’Evangile sont représentés d’une part par les Israélites en esclavage dans Babylone et dont la délivrance ne s’est réalisée pleinement que lorsque Cyrus s’empara complètement de la ville (2 Chroniques 36 : 22, 23), et d’autre part par les rois du lever du soleil qui, sous la direction du Cyrus antitypique, du Roi des rois et Seigneur des seigneurs, doivent participer au renversement complet de la Babylone mystique (Apoc. 16 : 12 19 :14,19 ; 17 :14).

Ainsi, la mise à sec de l’Euphrate et la délivrance d’Israélites de Babylone, dans le type, ne se sont pas accomplies dans le même temps, mais, dans l’antitype, elles se réalisent simultanément, étant donné que la Bible fait mention de deux chutes de la Babylone mystique, l’une de la grâce et l’autre littérale (Apoc. 18 : 2, 4-8). La première s’est accomplie, la seconde, pas encore.

L’examen du type nous montre donc que la ville de Babylone tenait le premier rang, à cette époque, parmi toutes les villes de la terre, et qu’elle était la capitale du royaume auquel Dieu permit d’exercer la domination sur tous les peuples pendant un temps déterminé. Ce royaume était représenté par la tête d’or de la statue que Nébucadnetsar vit en songe. (Daniel 2 : 37, 38). Ayant démontré son incapacité à satisfaire les aspirations des peuples, Babylone fut jugée indigne d’exercer la domination plus longtemps. Au moment où le roi et les grands de la cour festoyaient dans le palais royal, une main se mit à écrire sur la muraille de la salle du festin ces mots : « Méné, Méné, Tékel, Upharsin ». (Daniel 5 : 25). Le roi et ses hôtes furent épouvantés par cette inscription miraculeuse, et ils firent appeler Daniel pour qu’il en donnât l’interprétation. Dieu donna la signification de ces mots à Daniel qui l’exposa au roi (Dan. 5 : 26-28).

Méné fut répété deux fois, probablement pour donner à ce mot plus de force, et veut dire compté. Tékel signifie poids insuffisant, manquant. Pérès a le sens de divisé, et sa forme du pluriel, Upharsin, donne l’idée de brisé ou de mis en pièces — détruit.

Babylone fut donc pesée dans la balance de la justice et trouvée trop légère. Son temps de domination a été compté et prit fin, et sa destruction s’ensuivit. Telle fut la signification des mots fatidiques écrits sur la muraille et que Daniel interpréta au roi.

Comme une grande meule de moulin jetée dans la mer, la ville-type sombra il y a des siècles, pour ne plus reparaître. Examinons maintenant son antitype.

Dans la prophétie symbolique, une « ville »signifie un gouvernement religieux soutenu par le pouvoir et l’influence. Ainsi, par exemple, la « sainte cité, la nouvelle Jérusalem » est le symbole employé pour représenter le Royaume établi de Dieu, les vainqueurs de l’Eglise de l’Evangile élevés à la royauté dans la gloire. L’Eglise est également, et à la même occasion, représentée par une femme, « l’épouse, la femme de l’Agneau », en puissance et en gloire, soutenue par la puissance et par l’autorité de Christ, son époux. (Apoc. 21: 9, 10).

La même méthode d’interprétation s’applique à la Babylone mystique, le grand royaume ecclésiastique, « la grande cité » (Apoc. 17 : 1-6, 18) qui est décrite comme une prostituée, une église apostale. Au lieu d’attendre comme une épouse, une vierge chaste, d’être élevée à la gloire avec 1’Epoux céleste, cette église s’est associée avec les rois de la terre et s’est prostituée avec eux. C’est par son infidélité au Seigneur dont elle prétend porter le nom, et par son infidélité au noble privilège qui lui était offert d’être la « vierge chaste », l’épouse de Christ, qu’elle mérite l’appellation symbolique de « prostituée ». — Apoc. 18 : 9.

De même que dans le type le nom de Babylone s’appliquait, non seulement à la ville, mais également à l’empire tout entier, ainsi le terme symbolique « Babylone » s’applique, non seulement aux grandes organisations religieuses, papale et protestante, mais aussi, dans son sens le plus large, à toute la Chrétienté.

Primitivement, le terme Babylone signifiait portail de Dieu ; plus tard, par dérision, sa signification changea et désigna un mélange ou une confusion. C’est ainsi que l’église catholique romaine devint, d’un portail à la gloire, un portail à l’erreur et à la confusion, à un mélange de vérités et d’erreurs, de blé et d’ivraie, de vrais Chrétiens et de Chrétiens de nom ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force.

Pendant des siècles, Dieu permit à cette église nominale d’exister et de dominer même sur les rois et les peuples de la terre (Apoc. 17 :15, 18). Cette église-mère eut ensuite des filles, les églises protestantes qui cessèrent de poursuivre l’œuvre de réforme commencée par des Chrétiens sincères, tels que Wiclef, Huss, Luther, etc. Ces filles se prostituèrent avec les pouvoirs civils comme leur mère qui fut appelée à juste titre « la mère des prostituées » (Apoc. 17 : 5), et par leur parenté avec la mère elles devinrent partie intégrante de Babylone.

Selon les paroles mêmes de Jésus, le blé (les vrais Chrétiens) devait demeurer avec l’ivraie (les Chrétiens de nom) jusqu’à la moisson, jusqu’au temps où Il reviendrait pour diriger l’œuvre de la moisson symbolique (Matth. 13 : 30, 39-43. Apoc. 14 : 14-16).

Lorsque notre Seigneur revint comme Etre spirituel et invisible, Il ressuscita tous ceux de Ses disciples qui s’endormirent en Lui avant Son retour, jugea et rejeta de toute faveur la grande Babylone qui fut trouvée trop légère sur la balance de la justice, et ordonna ensuite à Son peuple de sortir du milieu d’elle afin de ne pas avoir part à ses plaies (Jean 14 : 3 ; Jér. 51 : 7 ; Apoc. 17 1 ; 18 : 4).

En Apocalypse 18 : 2, un ange annonce que Babylone la grande est tombée et qu’elle est devenue la demeure des démons. Babylone est tombée de la grâce de Dieu et a cessé d’être une coupe d’or dans la main de l’Eternel (Jér. 51 : 7). Elle est vomie de la bouche de Dieu, et ne sera plus jamais Son porte-parole (Apoc. 3 : 16).

Babylone doit être maintenant détruite et le Cyrus antitypique, notre Seigneur Jésus, est présent et Il est en train de la cerner. C’est Lui qui l’anéantira, conformément à ce qui a été prédit

« Ainsi parle l’Eternel à son oint, à Cyrus, qu’il a pris par la main droite, pour terrasser devant lui les nations et délier la ceinture des rois ; pour ouvrir devant lui les portes et empêcher qu’elles ne lui soient fermées : Je marcherai devant toi et j’aplanirai les chemins raboteux ; je briserai les portes d’airain et je ferai tomber les barres de fer [de la ville de Babylone] ; je te donnerai les trésors les plus cachés et les richesses les plus secrètes, afin que tu saches que c’est moi, l’Eternel, le Dieu d’Israël, qui t’appelle par ton nom » (Esaïe 45 : 1-3).

Contrairement à ce que certains prétendent, notre Seigneur n’anéantit pas littéralement Babylone sitôt Son retour, mais Il agit comme cela est montré dans le type. Il la cerne d’abord, détourne les eaux du fleuve symbolique l’Euphrate et met ainsi à sec ce qui soutenait cette grande ville.

Comme nous l’avons déjà dit, les eaux de l’Euphrate symbolisent les peuples qui, par leur influence et leur argent, soutiennent la Papauté. Comme le fleuve l’Euphrate procurait à la Babylone littérale, grâce au commerce, des richesses incalculables, ainsi ces peuples, en payant les services accomplis par l’église nominale lors des cérémonies de mariage, de baptême, d’enterrement, etc., et en acceptant de verser à des collectes ont enrichi considérablement la Babylone mystique.

Aujourd’hui, cependant, les peuples se désaffectionnent de plus en plus de la Chrétienté nominale ; ils quittent peu à peu les églises ou négligent d’assister aux services religieux et le recrutement des prêtres est de plus en plus difficile, comme en témoignent ces extraits de journaux et de revues : « Le nombre de fidèles assidus aux offices baisse, les dons diminuent, les inscriptions à l’école du dimanche, aux séminaires et aux facultés de théologie fléchissent. Voilà autant de sujets de graves soucis, non seulement pour les chefs religieux, mais également pour les laïcs à l’esprit ouvert ». (Management Digest for Savings & Loan Executives, octobre 1968). « Comme la plupart des églises européennes, la mère de l’anglicanisme connaît une baisse sensible du nombre de ses membres et de ses ministres, ainsi que de la qualité du sacerdoce de ces derniers. L’assiduité au culte a fléchi à tel point que seulement huit baptisés sur cent font leurs Pâques » (New York Times, 21 avril 1968).

Dans son numéro du 9 décembre 1968, U.S. New et World Report abonda dans le même sens. On y lit : « C’est par milliers que les membres du clergé abandonnent l’Eglise (…) Des milliers de religieuses aussi — 3.600 en 1960 — quittent les ordres, provoquant ainsi une grave pénurie de personnel dans les écoles et les hôpitaux dirigés par l’Eglise ». Cette hémorragie sans précédent est un phénomène mondial. De plus, il y a très peu de gens disposés à combler les vides laissés par les défections. William Cannon, doyen de l’Ecole Candler de théologie, exploitée par les méthodistes, avoua que le nombre d’étudiants qui se destinent au ministère est tombé si bas que la situation est réellement critique, et rien ne laisse prévoir qu’elle s’améliorera. Dans nos établissements d’enseignement, de moins en moins de jeunes gens manifestent un intérêt quelconque pour le ministère. L’état de choses qui règne dans les facultés de théologie est une image réduite de ce qui se passe à l’échelle de l’Eglise ».

Ainsi les peuples se détournent peu à peu de l’église nominale, tombent le plus souvent dans l’incrédulité, et soutiennent de moins en moins financièrement leurs églises. Les eaux symboliques de l’Euphrate baissent à une allure toujours plus vive selon certaines statistiques, et le fleuve ne tardera pas à être mis à sec.

Cet assèchement de l’Euphrate symbolique est une preuve et un signe de la présence de Christ, car c’est notre Seigneur Jésus, le Cyrus antitypique qui accomplit cette œuvre.

Saint Paul nous dit en 2 Thess. 2 : 8 : « Et alors sera révélé l’inique, que le Seigneur Jésus consumera par le souffle de sa bouche et qu’il anéantira par l’apparition de sa présence ». Remarquons qu’en premier lieu l’Apôtre parle d’une destruction par « le souffle de sa bouche ». Le souffle de la bouche du Seigneur est la Parole de Dieu, la Bible qui est répandue aujourd’hui par millions d’exemplaires et qui mine la structure même de Babylone la grande. Ensuite viendra l’anéantissement de l’inique, de la Chrétienté, lors de l’apparition (épiphania) de la présence (parousia) de notre Seigneur, à une époque plus tardive de sa présence, lorsque la voie des rois venant du lever du soleil sera préparée, c’est-à-dire lorsque l’Eglise sera entièrement ressuscitée (Apoc. 16 : 12 ; 17 :14 ; Esaïe 66 : 7).

C’est ainsi que, dans une grande mesure, le Seigneur tarit l’Euphrate en projetant la lumière de la vérité, en répandant la connaissance de Sa Parole, en révélant l’inique et en découvrant ses erreurs grossières, en éclairant les masses et en leur faisant connaître leurs droits et leurs privilèges. (Ps. 97 : 4, 5 ; Héb. 12 : 26).

Dans le type, il nous est montré qu’avant la destruction de Babylone, les Israélites furent appelés à en sortir (Jér. 51 : 6). Il en est de même dans l’antitype ; avant que la Babylone mystique soit détruite littéralement, les Israélites spirituels sont invités à en sortir, afin de n’avoir pas part à ses plaies (Apoc. 18 : 4).

Cette sortie des Israélites spirituels de la Babylone mystique s’accomplit en grande partie dès que l’Euphrate antitypique commença à être mis à sec, et correspond à l’œuvre de la Moisson décrite par notre Seigneur en Matthieu 13 : 30 ; 24 :15-18 ; et montrée à Jean en Apoc. 14 : 14-16. Jérémie nous informe que ceux qui doivent anéantir Babylone arriveront du nord : « Voici un peuple qui arrive du nord ; une grande nation et des rois nombreux se lèvent des extrémités de la terre… Ils sont montés sur des chevaux, prêts à lutter en braves contre toi, fille de Babylone. Le roi de Babylone en a entendu la nouvelle et ses mains sont devenues languissantes » (Jér. 50 : 41-43). Pourtant Saint Jean nous apprend que les rois, devant lesquels la voie doit être préparée, viennent de l’Orient.

Le royaume des Mèdes était situé au nord et à l’est de la terre d’Israël, tandis que la Perse se trouvait à l’est. La prophétie de Jérémie s’appliquant aussi bien au type qu’à l’antitype, il est raisonnable de s’attendre à ce que les peuples qui détruiront Babylone viennent en particulier du nord et du nord-est ; mais ces peuples seront des agents humains employés par le Seigneur pour exercer Sa vengeance. Les rois venant du lever du soleil ou de l’Orient représentent les membres de l’Eglise glorifiée, faits rois et prêtres pour Dieu.

L’expression « rois venant de l’Orient » nous fait comprendre que ces rois sont en marche et qu’ils s’approchent. Elle nous suggère l’idée que les membres de l’Eglise arrivent également à mesure qu’ils passent les uns après les autres au-delà du second voile. Quand l’Euphrate sera mis à sec, le passage leur sera livré pour la destruction de la Babylone mystique. Le moment sera venu pour eux, l’occasion leur sera donnée de participer avec leur Seigneur au renversement de la Chrétienté nominale (Apoc. 17 :14; 16:17-19).

On peut évidemment s’attendre encore à une élévation en influence de la Chrétienté nominale, mais ce ne sera pas sans miracles ni prodiges, autrement elle n’arriverait pas à séduire les peuples (Apoc. 16:13, 14; 17: 7, 8). Cette élévation sera de courte durée: une heure symbolique. Séduits par les prodiges accomplis par la puissance des anges déchus (Apoc. 13 : 14), les peuples ne tarderont pas, sous l’effet de la lumière grandissante de la vérité et de la connaissance, à s’apercevoir de la nature trompeuse de ces miracles et, par un soulèvement général et violent, comme une mer agitée et furieuse, engloutiront Babylone. En fait, l’élévation de la Chrétienté aura pour but de susciter chez les nations une plus grande colère contre elle, et d’accélérer sa chute (Apoc. 17: 16-18; 18 : 21).

LA PURIFICATION DES FILS DE LEVI

Pour terminer notre étude sur les signes de la Présence de notre Seigneur, nous voudrions encore examiner ce dixième signe qui est la purification des fils de Lévi mentionnée dans la prophétie de Malachie 3 : 3. Les signes commentés précédemment, de même que celui de la présente étude ne représentent pas la totalité des marques évidentes de la présence de Christ, mais seulement les principales.

Dans les chapitres précédents, nous nous sommes particulièrement appuyés sur la grande prophétie de notre Seigneur pour donner les preuves que nous vivons au temps de Sa seconde présence; dans celui-ci nous nous appuierons aussi sur cette prophétie, mais surtout sur celle de Malachie. Ces deux prophéties sont liées entre elles et se rapportent à la même période.

En Luc 21 : 36, nous lisons « Veillez donc en tout temps et priez, afin que vous puissiez échapper à tous ces maux qui doivent arriver, et subsister devant le Fils de l’homme » .

Dans Malachie 3 : 1-3, il est écrit : « Je vais envoyer mon messager et il préparera le chemin devant moi. Alors entrera soudain dans son temple le Seigneur que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez. Le voici, il vient, déclare l’Eternel des armées. Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Qui pourra subsister quand il paraîtra? Car il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des blanchisseurs. Il sera assis, fondant et purifiant l’argent; il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme on affine l’or et l’argent ».

Ces deux passages des Ecritures nous indiquent qu’à Son retour, le Seigneur ne prendra pas à Lui aussitôt tous Ses disciples. Seuls ceux qui se sont endormis en Lui tout au long de l’Age de l’Evangile sont réveillés, ressuscités êtres spirituels. Ceux qu’Ils trouvent vivants à Sa venue, Il les éprouve, les affine comme on affine l’or et l’argent, avant de les faire passer dans la condition céleste. Pour employer d’autres expressions bibliques, à Son retour Il règle Ses comptes avec Ses serviteurs, entreprend une œuvre de moisson, de séparation du blé et de l’ivraie, des vrais Chrétiens et des prétendus Chrétiens, et passe au crible le blé avant de le rassembler dans le grenier céleste. Bref, ces passages nous montrent que le Seigneur, à Son retour, accomplit une œuvre d’une certaine durée parmi Son peuple encore sur la terre.

La prophétie de Malachie a une double signification ; elle se rapporte aussi bien à la première qu’à la seconde venue du Seigneur, ce qui implique que les événements prédits pour le temps de la première venue devaient se répéter lors de la seconde venue du Seigneur. Autrement dit, la première présence du Seigneur est en quelque sorte, et sous certains aspects, une figure de Sa seconde présence. Certains faits qui se sont produits à la première venue étaient donc typiques et devaient se reproduire à la seconde venue, mais sur une plus grande échelle, étant donné que l’antitype est toujours plus grand que le type.

Le verset 1 de la prophétie se lit « Je vais envoyer mon messager et il préparera le chemin devant moi ». Ces paroles s’appliquent à Jean-Baptiste, ainsi que nous l’apprend notre Seigneur (Matth. 11 : 10). Jean-Baptiste était le précurseur du Seigneur; non seulement il annonça la venue de l’Oint, mais il Lui rendit témoignage après Sa venue (Luc 1: 76 ; 3 : 15, 16 ; Jean 1 : 29-34). Il devait marcher devant Dieu avec la puissance d’Elie, est-il écrit, et il était l’Elie qui devait venir, nous informe Jésus (Luc 1: 17; Matth. il: 14; Mal. 4: 5, 6). Comme les paroles de Malachie, annonçant la venue d’Elie, se rapportent à la première et à la seconde venue de Christ, Jean-Baptiste n’était pas seul à être représenté par Elie. Il était l’Elie de la première venue, mais non celui de la seconde venue. A cette question qui lui fut posée : « Es-tu Elie ? » , il répondit: « Je ne le suis pas » (Jean 1: 21). Il voulait dire qu’il n’était pas le plus grand Elie qui devait accomplir une œuvre semblable à la sienne, plus tard, pendant l’Age de l’Evangile et la seconde présence du Seigneur, Il était l’Elie, mais en même temps il typifiait le plus grand Elie, l’Eglise de Christ dans la chair, notamment les membres de l’Eglise vivant au temps de la fin, aux jours du Fils de l’homme.

Ainsi Jean-Baptiste était une figure de l’Eglise dans la chair; son œuvre préfigurait donc aussi celle de l’Eglise. Jean-Baptiste avait pour mission de préparer le peuple à recevoir le Messie, à le remettre d’accord avec la Loi, qui était un pédagogue pour conduire à Christ (Gal. 3: 24), et à le placer dans une attitude de cœur convenable. Il est écrit à son sujet: « Voici, je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères (des Israélites) à leurs enfants (à l’attitude de cœur semblable à celle des enfants) et le cœur des enfants (ceux dont le cœur ressemble à celui des enfants) à leurs pères (les anciens Dignes, les fidèles patriarches et prophètes de l’Ancien Testament), de peur que je ne vienne à frapper le pays d’interdit» (Mal. 4: 5, 6). Les Israélites, en général, bien que se faisant baptiser par Jean, ne réformèrent pas leurs cœurs (Matth. 13: 15). N’étant donc pas suffisamment préparés pour recevoir le Messie venu si humblement, ils finirent par Le mépriser et par le crucifier. Comme conséquence, le grand et redoutable jour de l’Eternel arriva et le pays fut frappé d’interdit, spécialement en l’an 70.

L’Eglise a la même mission que Jean-Baptiste; les paroles du prophète Malachie citées plus haut lui sont également applicables. Elle n’a cessé de prêcher la Bonne Nouvelle du Royaume, non seulement dans le monde, mais au sein de la Chrétienté nominale, pour amener le plus grand nombre de gens à la foi, mais ses efforts n’ont pas donné beaucoup de fruits. « Qui a cru à ce que nous avons fait entendre ? » est-il écrit (Esaïe 53: 1). Comme du temps de Jean-Baptiste, « les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière» (Jean 3 : 19). Aussi, le jour de l’Eternel, le jour grand et redoutable, arrivera également et le monde entier se trouvera plongé dans une grande détresse, telle qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe des nations (Matth. 24: 21).

Lorsque le Messie serait venu, Jean-Baptiste devait Lui rendre témoignage. C’est ce qu’il fit lorsque, s’adressant aux Juifs, il dit: « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde… J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s’est arrêté sur lui… Je l’ai vu, et j’ai rendu témoignage: C’est lui qui est le Fils de Dieu» (Jean 1 : 29, 30, 32, 34). Cependant la grande majorité des Juifs fut incrédule et ne reconnut pas le temps de sa visitation. Jean leur dît donc: « Il en est un au milieu de vous que vous ne connaissez pas » (Jean 1 : 26).

L’Eglise pareillement devait rendre témoignage à Christ lorsqu’Il serait de nouveau présent, mais cette fois comme Etre spirituel. Depuis 1874, date du retour de Christ, l’Eglise rend un témoignage efficace. Le serviteur fidèle et prudent, le Pasteur C.T. Russell, s’employa grandement à cette œuvre avec ses nombreux collaborateurs qu’il envoya prêcher dans de nombreuses parties du monde. Aujourd’hui, le témoignage est encore rendu, notamment par la radio et la télévision dans certains pays. Le message de la Vérité est adressé en particulier à la Chrétienté, mais, comme l’Israël naturel nominal, l’Israël spirituel nominal refuse de croire au Message annonçant la présence du Seigneur, et ne reconnait pas le temps de sa visitation. Aux Chrétiens de nom s’appliquent également ces paroles : « Il en est un au milieu de vous, que vous ne connaissez pas ».

Jean-Baptiste a aussi déclaré, en parlant de Jésus présent: « Il faut qu’il croisse et que je diminue ». (Jean 3: 30). L’œuvre de Jean s’est progressivement effacée devant celle du Seigneur. Jean fut emprisonné puis décapité, tandis que Jésus accomplissait des miracles et annonçait l’Evangile aux pauvres.

L’Eglise dans la chair pareillement diminue en nombre, mais elle croît dans le ciel, au fur et à mesure que ses membres passent l’un après l’autre de la condition terrestre à la condition céleste par la résurrection. D’où la confirmation de la progressivité de la résurrection de l’Eglise.

Jésus, revenu comme être spirituel, invisible à l’œil humain, mais visible à l’œil de la foi (Héb. 11: 27; Matth. 13: 16), accomplit des œuvres de plus en plus grandes dans le monde. Les guérisons qu’Il accomplissait lors de Sa première venue, notamment les jours de Sabbat, préfiguraient les guérisons qu’Il opérera sur les humains, dans le Sabbat antitypique, dans l’Age millénaire, en les délivrant de la lèpre du péché. Mais déjà l’humanité ressent les bienfaits de l’action du Seigneur présent. La connaissance donnée par le Seigneur a permis à la médecine et à la chirurgie d’accomplir des guérisons multiples, même si elles ne sont que temporaires, et des merveilles. Déjà l’humanité est soulagée de nombreux maux, et sa moyenne de vie s’est trouvée augmentée; mais elle attend encore d’être guérie du péché et par là même d’être délivrée de la mort, quand Christ au complet, Tête et Corps, inaugurera Son Royaume, c’est-à-dire l’installera officiellement.

Jésus chassait également les démons et, selon la parabole adressée aux Pharisiens qui L’accusaient de chasser les démons par Béelzébul, Satan, Il désarmait déjà l’Adversaire et pillait ses biens. (Luc 11: 14-22). Cette parabole s’applique aussi bien à la première venue du Seigneur qu’à sa seconde venue. L’action de chasser les démons par Jésus fut donc figurative et illustre Son œuvre au temps présent.

Durant Sa première venue, notre Seigneur, en chassant les démons, perturbait la maison de l’adversaire, Satan, qui voyait que quelqu’un de plus fort que lui était venu et agissait contre lui. La maison de Satan représente en effet, non seulement les royaumes de ce monde sur lesquels il a usurpé la domination (Matth. 4: 8), mais aussi les anges déchus dont il est devenu le prince (Matth. 9: 34).

Actuellement, notre Seigneur, qui est revenu, perturbe de nouveau la maison de l’Adversaire, non pas d’une manière limitée comme au temps de Sa première venue, mais d’une façon durable et progressive, jusqu’à ce qu’elle soit complètement renversée. Il désorganise la maison de Satan, non pas en chassant les démons, mais en les déliant des chaînes des ténèbres qui les tenaient prisonniers (Jude 5, 6) ; selon l’Ecriture, ceux-ci devaient rester liés jusqu’au jugement du grand jour qui a maintenant commencé. En faisant délier les anges déchus pour les mettre à l’épreuve, notre Seigneur les soustrait à l’autorité de leur Prince, Satan, qui constate la détérioration et l’affaiblissement de sa maison. Il va de soi que, pour être éprouvés convenablement, ces anges, qui s’étaient montrés infidèles, soient dégagés de toute contrainte et aient la faculté d’agir librement.

Il est notoire, d’autre part, que notre époque moderne n’est pas comparable aux siècles passés. Le temps est révolu où des monarques au pouvoir absolu régnaient sur presque chaque pays; où les masses étaient tenues volontairement dans l’ignorance et dans la superstition afin d’être dans l’impossibilité de se diriger elles-mêmes et de faire valoir leurs droits. Ces royaumes autocratiques ont presque tous disparu, leur autorité leur a été enlevée, leurs biens ont été en quelque sorte pillés et distribués aux peuples qui décident maintenant eux-mêmes de leur destin en faisant usage le plus souvent du suffrage universel. Les masses sont délivrées peu à peu de l’emprise de Satan qui les tenait dans l’obscurantisme. Elles reçoivent aujourd’hui une éducation toujours plus haute, elles fréquentent toutes sortes d’écoles qui leur donnent de plus grandes capacités tant dans le domaine manuel que dans le domaine de la pensée.

Devant l’afflux de la lumière de la connaissance, Satan se trouve de plus en plus désarmé, et il est contraint de se déguiser en ange de lumière pour poursuivre son œuvre de séduction. Cependant Jésus a dît: « Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment son Royaume subsistera-t-il ? » — Matth. 12 : 26.

Le Messager de l’Alliance, mentionné dans le verset 1 de la prophétie de Malachie, est notre Seigneur Jésus. Celui que les Juifs cherchaient et désiraient est d’abord venu dans la chair pour souffrir et nous racheter, pour fournir le sang nécessaire au scellage de la nouvelle Alliance, pour en devenir le Messager ou le Serviteur. — Luc 22 : 20; 2 Cor. 3: 6.

L’alliance de la Loi n’amena personne à la perfection et à la vie, et les Juifs s’en rendirent compte. Dieu leur promit donc de faire avec eux une nouvelle alliance, qui impliquait un nouveau Médiateur. (Jér. 31: 31). Les Juifs comprirent que ce Médiateur devait être le Messie, car Moïse l’avait annoncé, aussi le désiraient-ils. Mais lorsqu’Il vint, ils ne le reconnurent pas.

Actuellement, le Messager de l’alliance est revenu, et Il est entré soudainement, aussitôt dans Son temple qui est l’Eglise, ressuscitant premièrement ceux de Ses disciples qui ont été fidèles jusqu’à la mort avant Son retour (1 Thess. 4: 16, 17). Les vivants qui restent sont purifiés et affinés comme l’or et l’argent.

A ceux qui vivent durant Sa seconde présence, le Prophète adresse ces paroles : « Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Qui pourra subsister quand il paraîtra? Car il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des blanchisseurs. Il sera assis, fondant et purifiant l’argent; il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme on affine l’or et l’argent » (Mal. 3: 2, 3). Ce passage de l’Ecriture révèle deux faits importants: 1) que ceux des enfants de Dieu qui seraient encore dans la chair au retour du Seigneur traverseraient des épreuves ardentes pendant un certain temps et 2) que seuls ceux qui feraient la volonté de Dieu soutiendraient le jour de la venue du Seigneur et subsisteraient devant Lui (Luc 21: 36).

Les fils de Lévi sont les membres de l’Eglise des premiers-nés. Nous nous rappelons que les premiers-nés israélites, épargnés durant la nuit de la Pâque, furent échangés contre la tribu de Lévi, qui fut consacrée au service de l’Eternel à leur place. Les Lévites, substitués aux premiers-nés, représentent l’Eglise des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux (Héb. 12 : 23), tous ceux qui se consacrent à l’Eternel pendant cet Age de l’Evangile et sont engendrés du Saint-Esprit. Ceux-ci, comme le furent les premiers-nés d’Israël la nuit de la Pâque, sont en danger de mort, sont à l’épreuve pour la vie ou pour la mort.

Cependant, d’entre les Lévites Dieu choisit la maison d’Aaron pour en faire une sacrificature. Aaron et ses fils furent affectés au service de l’Eternel pour offrir des sacrifices. Ils représentent ceux qui constitueront la sacrificature royale dont parle Pierre (1 Pierre 2 : 9), le petit Troupeau (Luc 12: 32), les 144.000 membres du Corps de Christ. Les autres Lévites représenteront la grande multitude à la fin de l’âge (Apoc. 7: 9). Ces deux classes de consacrés formant les fils de Lévi sont comparés par le prophète Malachie à de l’or et à de l’argent. L’or désigne le petit Troupeau, l’argent, la grande multitude. Le prophète nous dit que le Seigneur, à Sa venue, purifiera les fils de Lévi et les affinera comme on affine l’or et l’argent. Nous avons suffisamment de preuves pour affirmer que nous vivons dans ce temps.

Dès Son retour, le Seigneur est entré en jugement avec Son peuple. « Car le moment est venu où le jugement va commencer par la maison de Dieu », déclare St. Pierre (1 Pier. 4 : 17). Il a jugé la Chrétienté nominale qu’Il a trouvée trop légère sur la balance, et l’a rejetée de Sa grâce. (Daniel 5: 25-27; Apoc. 18: 2). Il a commencé aussi à régler Ses comptes avec Ses serviteurs (Matth. 25: 19-30). Ceux qu’Il a trouvés fidèles, qui ont été fidèles jusqu’à la mort, Il les a déjà récompensés. Actuellement, Il s’occupe particulièrement de ceux qui restent. Il leur donne une copieuse nourriture spirituelle. (Luc 12: 37; Matth. 24: 45-47; Apoc. 3: 20), mais il exige d’eux, en contrepartie, une plus grande obéissance à Sa Parole et un meilleur discernement entre la Vérité et l’erreur, suivant ce qui est écrit : « A qui il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé » (Luc 12 : 48). Il ne saurait être question, aujourd’hui, de croire par exemple à l’enfer, de soutenir jusqu’à la fin de sa vie cette doctrine, et de pouvoir faire partie du petit Troupeau de plus que vainqueurs. Notre foi doit être fondée sur une bonne compréhension de la Parole divine.

Faisant allusion pour une bonne part à l’édification de notre foi et à l’épreuve à laquelle elle doit être soumise en ce jour du Seigneur, l’Apôtre Paul déclare: « quant au fondement, personne ne peut en poser un autre que celui qui a été posé: Jésus-Christ. Si l’on construit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée. Le jour viendra qui la fera connaître; c’est dans le feu qu’elle se révèlera, et ce que vaut l’œuvre de chacun, le feu le montrera.

Si l’ouvrage édifié sur le fondement subsiste, l’ouvrier recevra sa récompense. Si son ouvrage est consumé, il la perdra. Quant à lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu». (1 Cor. 3: 11-15).

St. Paul parle d’un feu, non littéral, mais symbolique, qui sévira en ce jour du Seigneur et qui révèlera ce que vaut l’œuvre de chacun. C’est le même feu dont fait mention Malachie dans sa prophétie lorsqu’il dit que l’ange de l’alliance sera comme le feu du fondeur à Sa venue. Ce feu sévira dans le monde entier, et même il sévit déjà, et il consumera tout ce qui n’est pas établi solidement sur le fondement qui est Jésus-Christ. St. Pierre fait aussi allusion à ce feu qui se manifeste au jour du Seigneur. A propos du Peuple de Dieu, il écrit: «Mes bienaimés, ne trouvez pas étrange d’être dans la fournaise de l’épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire. Mais réjouissez-vous dans la mesure même où vous avez part aux souffrances du Christ (1 Pierre 4:12, 13). Les Chrétiens se trouvent parfois dans la fournaise de l’épreuve, comme les trois jeunes Hébreux se trouvaient dans la fournaise ardente (Daniel 3: 20, 21), mais ce feu ne les consume pas, comme il n’a pas consumé ces trois serviteurs de Dieu.

D’après les paroles de Paul, mentionnées plus haut, seule l’Eglise de Christ subsistera au jour du Seigneur. Les membres du Corps de Christ sont représentés par ceux qui construisent sur le bon fondement avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses, matières qui résistent à la chaleur du feu. Leur ouvrage ne se consumera pas, il subsistera. Celui de la grande Multitude, par contre, sera consumé, il ne subsistera pas, parce qu’il aura été édifié avec des matières combustibles, telles que le bois, le foin et le chaume ; mais les membres de cette classe seront sauvés, comme au travers du feu, après avoir traversé la grande tribulation au cours de laquelle ils auront lavé leurs robes et les auront blanchies dans le sang de l’Agneau (Apoc. 7:14).

Ce feu symbolique consumera aussi les cieux (les pouvoirs ecclésiastiques) et la terre d’à présent (l’ordre social actuel) au jour du Seigneur. St. Pierre déclare: « Cependant le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec les œuvre s qu’elle renferme, sera consumée» (2 Pier. 3: 10). Les cieux et la terre ne soutiendront pas le jour de la venue du Messager de l’alliance; ils ne subsisteront pas en Sa présence; ils passeront (Luc 21:33) et ne reparaîtront plus. Dans l’Apocalypse nous avons la confirmation que la terre et le ciel disparaîtront après la venue du Seigneur, après qu’Il sera assis sur Son trône; nous y lisons: «Alors je vis un grand trône blanc et celui qui était assis sur ce trône; devant sa face, la terre et le ciel s’enfuirent, et il n’y eut plus de place pour eux. » (Apoc. 20: 11).

Dans son épître aux Hébreux, l’Apôtre Paul s’exprime en des termes analogues. Après avoir fait clairement comprendre que les événements ayant eu lieu sur le mont Sinaï avant l’établissement de l’Alliance de la Loi étaient typiques, qu’ils devaient se répéter en cette fin de l’âge avant la mise en vigueur de la Nouvelle Alliance, il déclare: « Gardez-vous de repousser Celui qui vous parle; car, si ceux-là n’ont pas échappé au châtiment, pour avoir repoussé Celui qui se révélait sur la terre, à plus forte raison n’échapperons-nous pas, si nous le repoussons quand il parle du haut des cieux, lui dont la voix ébranla alors la terre, et qui maintenant, fait cette déclaration:

« J’ébranlerai encore une fois non seulement la terre, mais aussi le ciel »Or ces mots: « encore une fois » indiquent la transformation des choses qui, par cela même qu’elles ont été créées, seront un jour ébranlées, afin que subsiste ce qui est inébranlable. Ainsi, puisque nous avons en partage un royaume inébranlable, gardons fidèlement la grâce afin de servir Dieu d’une manière qui lui soit agréable» (Héb. 12 : 25-28).

Dans des chapitres précédents sur les signes de la Présence de Christ, nous avons démontré que les cieux et la terre d’à présent sont en train d’être secoués, qu’ils sont ébranlés et qu’ils s’effondreront définitivement dans la dernière phase de la grande détresse. Le monde entier, tant politique que religieux, se trouve dans une grande instabilité. En 1948, l’Encyclopédie Larousse reconnaissait que nous vivons dans une période d’agitation et d’instabilité. Cette situation ne passe pas inaperçue même aux yeux des profanes, et elle s’est remarquablement aggravée depuis 1948. Elle prouve que le Seigneur est revenu et qu’il ébranle tout ce qui fait obstacle à l’établissement de Son Royaume.

Certains s’imaginent qu’à Sa venue, le Seigneur établira immédiatement Son Royaume et que la période durant laquelle Il sera présent sera exclusivement une période de paix et de bénédiction. Les différentes prophéties que nous venons de voir démontrent le contraire. Le temps de la Présence du Seigneur comprend aussi bien le renversement de l’ordre de choses actuel que l’instauration de Son Royaume de justice et de paix. Avant d’établir Son Royaume, le Seigneur revenu anéantit tous les autres royaumes. (Voyez Daniel 2: 44; Jérémie 1 : 10; Psaume 45: 4-6; Apoc 19:11-16 ; 17-14; Luc 19 : 12, 14, 27). St. Paul nous informe que Christ doit régner jusqu’à ce qu’Il ait mis tous Ses ennemis sous Ses pieds, et l’ennemi qui sera détruit le dernier, c’est la mort (1 Cor. 15 : 26, 27). Quand l’Apôtre dit « tous ses ennemis », il ne limite pas le nombre de ces ennemis; il n’entend pas seulement par là les individus, mais toutes choses contraires à la volonté de Dieu et faisant obstacle à l’instauration de la paix et du bonheur sur la terre. La mort elle-même fait partie de ces ennemis, et sera détruite la dernière.

Contrairement à ce que d’aucuns prétendent, tous les membres de l’Eglise ne sont pas rassemblés dans le ciel, sitôt la venue du Seigneur, car comme nous l’avons vu, certains d’entre eux doivent témoigner de la Présence du Seigneur; ils reçoivent pour cela une solide nourriture spirituelle et sont soumis tout naturellement à des épreuves ardentes et spéciales qui les purifient et doivent les rendre éclatants comme l’or, participants de la nature divine.