LE CORPS DE CHRIST ÉLEVÉ A LA PERFECTION PAR LES SOUFFRANCES

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« Réjouissez-vous au contraire de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra ». — 1 Pier. 4 :13.

Au premier abord, il peut paraître étrange aux enfants de Dieu d’avoir à supporter des épreuves et des tribulations spéciales, par le fait qu’ils sont devenus des enfants de Dieu et qu’ils font ce qui est bien. On s’attendrait généralement à voir celui qui pèche en subir les conséquences et souffrir et, par contre, à voir celui qui se détourne du péché recevoir des bénédictions. C’est, en effet, une loi naturelle qui entrera en vigueur au temps marqué par Dieu, pendant le règne millénaire de notre Seigneur. Celui qui fait le mal recevra des coups, et, s’il persiste dans cette voie, il sera retranché dans la seconde mort. Tous ceux qui font le bien, par contre, auront pour récompense la vie éternelle et seront bénis à toujours.

Il n’en est pas ainsi actuellement, car le règne du Prince de la justice n’a pas encore commencé, nous sommes encore sous le règne du prince des ténèbres ceux qui font le mal remportent souvent de grands succès, tandis que ceux qui font le bien éprouvent des souffrances. David nous dit des méchants : « Leurs yeux émergent de la graisse du visage, et les pensées transpirent de leur cœur; ils surpassent les désirs de leur cœur » (Ps. 73 : 7). Ce roi resta néanmoins du côté de ceux qui voulaient être agréables à Dieu et nous faisons de même.

Quels sont les desseins de Dieu lorsqu’il nous met a l’épreuve?

Paul parlant de l’Eglise pendant l’âge évangélique dit : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés (2 Tim. 3 : 12). Il n’y a pas d’exceptions à cette règle : la connaissance et la perspective des dures épreuves à venir doit nous affermir lorsque nous avons revêtu la cuirasse de la justice et mis pour chaussure la préparation de l’Evangile de paix.

Dieu permet que son peuple subisse ces expériences et souffre en travaillant pour la cause du bien. Au temps présent, Dieu appelle un petit troupeau de saints ; ces personnes sont destinées à former dans l’avenir un sacerdoce royal qui aura pour mission de bénir toute l’humanité pendant le règne du Messie. La Bible nous enseigne que cette classe d’individus a besoin de subir des épreuves qui doivent être une pierre de touche de leur caractère et une preuve de leur valeur.

Dieu veut voir jusqu’à quel point nous serons fidèles aux principes de la justice ; jusqu’à quel point nous sommes disposés à souffrir. Dans le monde il y a un proverbe admis qui dit que tout homme est à vendre pour un prix déterminé. Dans la formation de l’Eglise il se produit un fait quelque peu analogue, certains individus sont disposés à souffrir jusqu’à un point déterminé à partir duquel ils préfèrent revenir en arrière ; d’autres iront un peu plus loin dans cette voie, d’autres iront encore plus loin et ainsi de suite. Le Seigneur nous dit qu’il recherche ceux qui sont disposés à tout abandonner pour rester fidèles à leur contrat d’alliance avec Dieu. Ces conditions requises comportent une fidélité absolue à Dieu et à ses lois qui sont des lois de justice.

«  La fournaise qui est au milieu de vous >

Pierre semble nous dire que des épreuves brûlantes devront être subies par l’Eglise et que ces épreuves projetteront leurs morsures enflammées au milieu des enfants de Dieu ; l’apôtre ne veut pas dire que toutes ces brûlantes épreuves proviendront nécessairement de l’Eglise, il veut nous faire comprendre que ces épreuves forment un feu qui doit accomplir une œuvre de purification chez les enfants de Dieu par sa propre combustion au milieu d’eux. Cette expérience doit être supportée par chacun d’eux individuellement. Cette expérience est générale, parce que chacun doit y avoir participé. Ce n’est pas seulement l’Eglise dans son ensemble qui rencontre de l’opposition mais chaque individu doit subir personnellement des épreuves brûlantes. C’est pourquoi ce feu brûle au milieu de nous et y brûlera jusqu’à la fin.

Cette épreuve est d’une nature différente de celle des épreuves subies par tous les autres groupements d’individus. Nous trouvons l’explication de cela dans le texte disant : « Réjouissez-vous d’avoir part aux souffrances du Christ ». Sachant dès lors que chaque membre du Corps de Christ doit être éprouvé, nous pouvons nous réjouir quand nous sommes atteints par les flammes de ce feu. Nous reconnaissons que nous avons part aux souffrances de Christ, nous sommes heureux, grâce à la Providence divine, d’avoir une part à ces épreuves, car, si nous n’y participions pas, comment pourrions-nous savoir que nous sommes un membre du corps de Christ ?

La provenance de nos tribulations

Nous nous réjouissons donc de savoir que toutes ces brûlantes épreuves sont permises par notre Seigneur. Ce n’est pourtant pas le Seigneur qui est la cause de ces épreuves, c’est ordinairement l’adversaire, Satan. Nous nous sommes cependant remis entre les mains du Seigneur et il nous a promis de prendre soin de tout ce qui nous concerne; c’est pourquoi nous avons la certitude que tout ce qui nous arrive est conforme aux desseins du Père qui le permet pour notre bien. Si donc nous reconnaissons que ces épreuves ont été disposées pour nous selon la volonté de Dieu, nous devons les accepter entièrement même si, dans nos besoins, nous devons aller souvent auprès du trône de la grâce pour être secourus.

Dieu nous a révélé que, selon ses desseins, il veut accorder une élévation grandiose au corps de Christ dans la gloire, l’honneur et l’immortalité. C’est pourquoi nous dirigeons nos regards vers le moment où ce Corps aura été élevé à la perfection et où nous aurons part à la gloire de la Tête et Chef de ce corps. Quand cette gloire sera révélée, nous serons heureux, dans une grande joie. Nos diverses épreuves proviennent de beaucoup de causes. Dans notre contexte, elles sont considérées comme l’épreuve unique de l’Eglise, mais cette épreuve se compose de nombreuses expériences. Si toutes nos difficultés et nos épreuves venaient en une fois, ce serait beaucoup trop pour nous, c’est pourquoi le Seigneur permet de temps à autre que nous sortions de la fournaise, « car Il sait de quoi nous sommes formés, Il se souvient que nous sommes poussière ». — Ps. 103 :14.

De nos jours, les persécutions sont plus raffinées qu’autrefois

Le Père céleste a donc disposé qu’entre temps nous aurions de petits moments de relâche, de rafraîchissement, afin que l’épreuve suivante nous trouve fortifiés et mieux préparés à en retirer une bonne leçon. Nombre de ces expériences viennent de Satan lui-même ; selon toute apparence, toutes les expériences subies par l’Eglise ne pourraient venir d’une autre source. Songeons en effet, aux machinations diaboliques de Satan à l’égard de notre Seigneur et rappelons-nous tout ce qu’il eut à souffrir de ce fait. Nous ne pensons pas qu’aucun humain, dans des conditions normales, aurait jamais manifesté envers Jésus des dispositions d’esprit aussi odieuses. Le malin fut l’instigateur de toutes les terribles persécutions contre les saints on alla jusqu’à couper la langue, torturer de pauvres corps, on assassina aussi par d’abominables calomnies en se servant de la langue comme d’un poignard.

De nos jours, cette dernière forme de persécution est beaucoup plus usitée qu’autrefois, car le monde en général ne tolérerait plus les atrocités commises dans les âges de ténèbres, cependant, les mauvais sentiments subsistent toujours dans le cœur humain, l’animosité et la haine sont toujours présentes. L’apôtre Jacques nous dit que la langue est un feu, un monde d’iniquité, elle enflamme le cours de la vie (Jacq. 3 : 6) ; c’est ainsi que, de nos jours, la langue et la plume sont souvent les armes utilisées pour commettre l’iniquité.

Tous ont sans doute remarqué combien le monde est disposé à dire le mal et à ajouter foi aux calomnies, combien il a tendance d’affirmer des choses qu’il ne connaît pas. Toutes ces choses se produisent parce que les humains sont obsédés et assiégés par l’adversaire, par Satan. Nous vivons cependant à une époque plus civilisée que nos frères du passé ; les personnes qui, de nos jours, commettent des iniquités, qui calomnient et traînent dans la boue les enfants de Dieu agissent, croyons-nous, sous l’influence d’une puissance malfaisante. C’est de cette dernière que viennent les tentations qui nous induisent à rendre la pareille aux gens du monde, à dire du mal d’eux et à leur faire tout le mal que nous pouvons. Si, au milieu de nous, nous constatons que cette disposition de dire du mal prend pied, nous devons nous y opposer et laisser le feu de notre époque consumer les mauvais éléments de notre vieille nature. Ce feu exercera une influence purificatrice sur nous, si nous l’acceptons dans un bon esprit, et il nous rendra aptes à hériter le royaume céleste.

Les épreuves proviennent aussi de causes secondaires

Les épreuves proviennent, non seulement de Satan, mais aussi des faiblesses et des imperfections d’autrui. Ce sont peut-être les épreuves provenant des frères qui sont les plus difficiles à supporter. Nous savons que « le dieu de ce monde a aveuglé les pensées des incrédules » ; mais, par contre, lorsque nous avons à faire à des personnes qui affirment être des fidèles de Dieu, qui se réclament du nom de Christ (qu’elles soient des presbytériens, des anglicans, des baptistes ou même des étudiants de la Bible) et si nous trouvons chez ces personnes l’esprit de persécution, nous nous sentons découragés et moins disposés à ressentir une véritable sympathie pour elles.

Rappelons-nous cependant que rien ne nous arrive si le Père ne l’a pas permis. Si nos épreuves ne proviennent pas de méthodistes, de presbytériens ou d’étudiants de la Bible, par exemple, elles nous viendraient d’ailleurs, car ce sont elles qui doivent consumer les scories de notre caractère et fortifier tous les éléments de ce dernier qui en ont besoin. Supportons avec patience toutes ces épreuves, sachant qu’elles produiront en nous « au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire ». Nous devons regarder plus loin que ces choses et discerner les desseins grandioses de Dieu, nous devons nous persuader que ces épreuves sont l’instrument par lequel Dieu nous taille, nous polit et veut nous achever pour nous placer dans le grand temple de gloire. Lorsque nous avons bien compris ces choses, nous pouvons alors accepter ces épreuves brûlantes avec courage et patience, sachant que nous en retirerons de précieuses bénédictions. Dieu nous conduit par des chemins épineux, par des sentiers humides de larmes, mais il est agréable et consolant de savoir que notre Père, notre Guide est auprès de nous et nous marchons contents sous sa direction.

Les enfants de Dieu apprennent ainsi à se réjouir. Nous pouvons exulter de joie pour tout ce que Dieu a fait en nous et pour nous. Les choses pour lesquelles nous serions les moins portés à nous réjouir sont naturellement les tribulations et les persécutions. Nous pouvons cependant les considérer comme un sujet de joie et de bonheur; ce n’est pas que les épreuves et les persécutions elles-mêmes nous rendent heureux mais nous savons qu’elles produisent en nous des caractères qui sont agréables à Dieu. Le Seigneur veille d’ailleurs à ce que nos épreuves soient suffisantes et ne soient pas trop lourdes.

Le terme tribulation désigne des épreuves ardues, un ensemble de difficultés sérieuses à surmonter. Il ne faudrait pas s’attendre à ce que ces dures expériences soient de courte durée, souvent elles nous apportent des épreuves rudes et durables. Nous nous demandons parfois pourquoi ces épreuves nous arrivent sous forme de maladie, de la mort même, de difficultés financières, d’humiliations dans notre orgueil et notre amour-propre inconscients ; nous avons même parfois plusieurs épreuves simultanément. Il importe peu si ces épreuves sont d’une nature ou d’une autre, toutes sont des tribulations. L’essentiel pour nous est de reconnaître que toutes ces expériences sont dirigées par le Seigneur qui les fait concourir à notre bien.

Le monde subit aussi des persécutions d’une certaine nature, des hommes d’affaires persécuteront volontiers des concurrents ; des politiciens persécuteront aussi le parti adverse. Le Seigneur montre à son Eglise qu’elle peut se réjouir des persécutions surtout de celles subies par des chrétiens irréprochables à tous égards. « Si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte [qu’il n’en éprouve aucun déshonneur] » dit l’apôtre (1 Pier. 4 : 14-16). Dans ces cas-là le chrétien souffre parce que « les ténèbres haïssent la lumière » et calomnient la vérité ; cet état de choses a toujours existé depuis Jésus jusqu’à nos jours.

Les persécutions apportent des bénédictions

Dirons-nous que certaines de nos expériences dureront indéfiniment ? Evidemment pas ; nous avons tout remis entre les mains du Seigneur et nous devons tout accepter avec une entière soumission sachant, par la foi et par les promesses de la Parole divine, que toutes choses concourent à notre bien. Quelles que soient nos difficultés, elles formeront, développeront notre patience, si toutefois nous subissons ces épreuves dans un bon esprit. Certains enfants du Seigneur ont la patience bien développée et n’ont pas besoin d’autant d’épreuves dans ce domaine-là. Quels que soient nos besoins spirituels, nous devons désirer véritablement ce qui nous manque.

Nous nous souvenons des expériences d’un frère qui ayant examiné ses propres qualités, s’aperçut qu’il manquait de patience ; il pria ardemment le Seigneur de fortifier et d’augmenter sa patience. Il continua ses prières sans relâche et plus il pria, plus les difficultés semblaient s’amonceler sur sa tête, plus sa patience était mise à une rude épreuve. Après réflexion il comprit que ces épreuves étaient la réponse à ses prières, elles furent en effet pour lui la meilleure école de patience. Lorsque ce frère discerna clairement toutes ces choses, son courage fut fortifié et il accomplit de grands progrès, il comprit que le Seigneur, en réponse à ses prières, lui avait envoyé précisément les épreuves dont il avait besoin pour accroître sa patience, cette grâce de l’Esprit.

« La tribulation produit la patience, la patience, l’expérience et l’expérience l’espérance ». il ne faudrait pas croire que nous développons tout d’abord notre patience seule, puisque nous fortifions notre expérience et qu’enfin notre espérance grandit aussi ; au contraire, toutes ces vertus se développent simultanément. Nous sommes pleins de courage et désireux de faire ce qui est agréable au Seigneur, nous n’avons pas honte d’être ses enfants ; nous ne ressentons point de honte parce que, avec une telle espérance, nous comprenons l’amour de Dieu et nous pouvons nous dire que, si nous avons eu des tribulations, nous avons acquis par elles plus d’espérance et plus de patience ; par ces tribulations, nous avons obtenu comme résultats les fruits de l’Esprit. Ceux qui se dérobent à ces expériences susceptibles de former les fruits du Saint Esprit n’obtiendront jamais une place dans le Royaume.

La patience ne s’acquiert que par les épreuves, notre foi ne se développe que par les exigences de nos besoins spirituels. Nous devons nous préparer pour notre mission future ; nous n’obtiendrons ce résultat que par les épreuves qui nous rendront sensibles et nous apprendront à compatir aux faiblesses, aux épreuves et aux tribulations de la création gémissante dont nous deviendrons les ministres et les représentants, lorsque Christ nous aura fait asseoir avec lui sur son trône. Nos expériences actuelles doivent nous apprendre à résister au mal par le bien et non par le mal. « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien ». — Rom. 12 : 21.

T.G. 12/1915