Divers 1979

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Question et réponse

Question (1907). — Comment pouvons-nous vaincre la terreur de la mort ?

Réponse. — Et tout d’abord, chers amis, je répondrai que Dieu n’a jamais pensé que la mort nous serait agréable et que, plus nous serions sages moins la mort nous ferait peur. En fait nous en aurions davantage horreur. Le moyen de la vaincre réside dans une soumission complète de notre esprit au Seigneur. Il existe certaines choses que nous n’aimerons jamais dans toute notre vie. Vous pourriez avoir à prendre une potion médicale très amère et cela sans faire de grimace si, d’avance, vous vous êtes persuadé qu’il n’y a rien de mieux à faire et que cela est pour votre bien. Vous diriez alors : « Très bien, je vais prendre cette potion » et vous la prendriez. Mais si vous hésitez, si vous la regardez longtemps sans savoir vous décider et si vous y trempez les lèvres deux ou trois fois, vous en deviendrez plutôt malade. Le mieux donc est de se dire : c’est l’heure du Seigneur et cela fait partie de mon alliance à laisser ma vie à son service jusqu’à la mort. Ainsi donc, Seigneur, je remets toutes choses entre tes mains. Déjà je me reconnais comme mort et je m’en remets à tes soins pour m’ensevelir comme pour me relever. Tout est entre tes mains.

Ayant ainsi tout remis au Seigneur, tout vous paraîtra beaucoup moins amer. Et tandis qu’il n’y a pas à accepter avec le sourire la mort et la déchéance qui la précède, il convient de ne pas oublier le soin providentiel du Seigneur pour ceux qui Lui ont remis leur tout et qui ne doivent pas se désespérer comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Nous pouvons éprouver du chagrin devant la mort mais non pas comme les autres parce que nous possédons une espérance bénie. Plus forte sera notre foi, moins la mort nous paraîtra hideuse, et plus profond sera notre sens de la consécration, plus forte sera votre foi.

Un résumé du sermon de Frère Russell à Singapour

(Presqu’île de Malacca) — le 28 janvier 1912

« En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable ». — Actes 10, 34.

Je n’ai jamais vu une ville aussi cosmopolite que Singapour. Les Chinois, les Malais, les Hindous, les Javanais, les Siamois, les Singalais, les Birmans, les Afghans, les Tamouls et beaucoup d’autres nationalités se rencontrent ici en foule, à côté de représentants, pour ainsi dire, de toutes les nations du globe. La vue de ces divers peuples entremêlés, dont probablement très peu adorent ou reconnaissent en quelque sens « le seul vrai Dieu et Jésus-Christ qu’il a envoyé » (Jean 17 :3) émeut mon cœur et mon esprit. Les déclarations, ci-après, du grand apôtre et du Seigneur vous frappent alors plus spécialement

« Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu » (Héb. 11, 6). « Comment croiront-ils en celui dont ils n’ont point entendu parler ». (Rom. 10, 14). Enfin et surtout « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations ». — Matth. 24 :14.

Les dogmes et crédo font triste figure.

Un nombre respectable de braves gens vous diront, suivant leurs dogmes, leurs confessions de foi, que si Dieu avait élu les païens pour être sauvés il aurait fait en sorte que l’Evangile leur soit prêché. Puisqu’ils n’ont pas entendu 1’Evangile, cela dit assez que Dieu passa outre et les classa comme non-élus que « les élus » ne sont trouvés que parmi ceux qui sont les favorisés de Dieu, qui acceptent sa grâce et qui sont « sanctifiés ».

Une autre classe de gens vous diront, aussi d’après leur crédo (quoique devenu suranné), qu’ils croient comme les premiers ; sauf addition d’une autre condition, savoir, que les élus pour être des « élus-mêmes » doivent être amenés à la connaissance du baptême dans l’eau — de l’immersion complète — et y donner suite.

Une autre théorie qui court le monde chrétien nie qu’il y ait « élection » et qu’il faille tant et tant d’eau, quoiqu’une petite quantité soit nécessaire. Cette théorie déclare que Dieu a de l’amour pour les païens, mais qu’il fait de la foi en la mort expiatoire de Christ une condition de salut et que ce sont les chrétiens eux-mêmes qui sont responsables de l’ignorance des païens et, par suite, de leur triste sort futur d’être jetés dans les tourments éternels. Ceux qui soutiennent cette théorie vous diront que Dieu a tout fait de son côté en pourvoyant au Sauveur, que c’est aux chrétiens seuls qu’il incombe de le leur faire savoir. — On devrait croire qu’en regard de cela peu de chrétiens puissent dormir une seule nuit à leur aise.

Quelques chers partisans de cette dernière manière de voir (dans la chrétienté) ont lancé un mouvement en faveur de l’homme et de la religion. Ils disent qu’il faut des millions de francs pour commencer ce mouvement et pouvoir réunir un fond convenable. Oh, gens bien intentionnés, que je vous aime pour votre zèle ! Mais un zèle qui n’est pas selon la connaissance (Rom. 10 : 2). S’ils pouvaient nous accompagner un peu dans les rues de Singapour, les yeux de leur intelligence s’ouvriraient. Ils commenceraient par voir qu’avec la somme, qu’ils jugent nécessaire pour convertir le monde, guère plus d’un sou tomberait sur une âme, vu le nombre important de païens vivant sur ce globe.

La Bible nous montre quelque chose de meilleur.

Il y a aujourd’hui des gens qui rejettent ces crédo du passé, comme ayant eu leur temps, mais trouvent à redire à la Bible et s’en éloignent comme si la Bible soutenait les erreurs de ces crédo.

Pour nous, acceptons plutôt que la difficulté avec ces divers crédo du passé réside dans le fait qu’ils contiennent en eux la parole de Dieu partagée. Chaque crédo contient une certaine quantité de vérité avec un tas d’erreurs encore plus gros. Mais on n’en finirait point en voulant faire passer dans le creuset tous les credo pour séparer l’or d’avec les scories. Prenons un chemin plus aisé et plus simple où devraient nous suivre tous les croyants chrétiens. Jetons loin les credo et les traditions de l’homme et retournons au Livre sacré— à la Bible — aux déclarations de Jésus, des douze et seuls apôtres et des saints prophètes.

Saint Paul nous dit que les Ecritures divinement inspirées sont suffisantes pour que l’homme de Dieu soit accompli. Il déclare que nous devons « dispenser comme il faut la parole de vérité », « qui peut nous rendre sages à salut ». — 2 Tim. 3 :17 ; 2 :15 ; 3 :15.

Poursuivons cette méthode, cette course et permettons à la parole de Dieu d’être son propre interprète, laissons le soin à un passage de jeter la lumière sur un autre passage et ne rejetons aucun témoignage de l’Eternel, mais harmonisons ensemble toutes les déclarations divines ; et alors nous y trouverons la sagesse, la justice, l’amour et la puissance de Dieu en parfait accord « pour le salut de tous ceux qui croient » — maintenant pour les élus, pour ceux qui ont des oreilles pour écouter et, bientôt (pendant le Règne messianique des mille ans), pour tout le monde.

T.G. 5/1912

LES ALLIANCES.

Discussion après avis différents.

Question (1910). — En étudiant les alliances conformément aux vues émises dans la « Tour de Garde », nous avons trouvé que certains sujets apportaient une division dans le groupe, en particulier au sujet du Médiateur. Croyez-vous sage de poursuivre cette étude après avoir trouvé qu’elle soulevait des oppositions ou devrions-nous en rester là et entreprendre autre chose ?

Réponse. — Je pense que le sujet des alliances est un très bon sujet à discuter. Mais si un frère fréquentant régulièrement le groupe était d’un avis différent, il serait logique de lui donner l’occasion d’exprimer ce qu’il a à dire sans qu’il soit question de le laisser continuer et d’interrompre l’étude du groupe à chaque occasion. S’il a quelque chose à dire et se sent capable d’exposer sa manière de voir de façon intéressante, il faut lui en laisser l’occasion puisque c’est son droit. Comme membre du groupe il a le droit d’être entendu. Mais si la majorité des membres du groupe décide de ne pas le suivre dans son raisonnement et ne souhaite pas l’entendre encore, je pense qu’il serait bon d’inviter le frère à ne pas persister davantage. On pourrait lui dire Frère vous avez eu une bonne occasion d’exprimer ce que vous aviez à dire et le groupe vous a écouté. Mais on ne souhaite pas en entendre davantage. Veuillez donc, s’il vous plait, ne plus interrompre notre étude sur ce sujet. Et je continuerais la discussion dans le sens que le groupe préfère. Cependant, si le groupe décide dans sa majorité, de suspendre cette étude, je ne vois rien d’autre à faire que de suivre les instructions du groupe étant entendu que le groupe a toute liberté de décision sur tous sujets.

ACCIDENTS. — Pendant le Millénium.

Question (1912). — Y aura-t-il des accidents suivis de mort pendant le millénium en dehors des pécheurs frappés par la seconde mort ?

Réponse. — Bien que le règne de Christ doit être un règne de justice et de vie, nous ne devons pas en déduire que la mort adamique cessera aussitôt que le Messie aura commencé son règne, car il est établi qu’il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait réduit tous ses ennemis. (1 Cor. 15 : 25, 26). Ce qu’il faut comprendre c’est que les gens seront plus ou moins dans la mort adamique pendant le règne de mille ans et qu’ils sortiront graduellement de l’imperfection et de la mort adamique pour parvenir à la perfection de la nature humaine. Il faut se rappeler que le Royaume, tel qu’il sera établi au commencement de l’âge millénial, consistera dans la Nouvelle Jérusalem, l’Eglise glorifiée dont Christ est la tête (Apoc. 21 :1 à 8).

Pendant les mille ans, le monde s’accordera avec cet arrangement. Pour tous ceux qui se soumettront il existera telles dispositions qui les protègeront contre toute pénalité résultant d’imperfections. On peut raisonnablement supposer que lorsque la perfection sera atteinte, il n’y aura plus d’accidents, de même que nous avons toute raison de supposer qu’au ciel il n’est nul besoin de chirurgiens, docteurs, ambulances, etc. « Il ne se fera ni tort ni dommage dans toute la sainte montagne de Dieu » (Es. 11 : 9). La volonté de Dieu sera faite sur la terre comme au ciel. On lit qu’il n’y aura plus ni larmes, ni cris, ni mort.

ADOPTION. — A qui s’applique l’Esprit d’adoption ?

Question (1912). — « Nous avons reçu l’esprit d’adoption par lequel nous disons Abba Père », cette expression « esprit d’adoption » s’applique-t-elle à notre Seigneur Jésus ?

Réponse. — Non. Notre Seigneur a toujours été un Fils. Il n’a jamais été fils par adoption. Dieu a envoyé son fils dans le monde. Lorsqu’il était dans le monde Il était fils. Sa filiation n’a jamais cessé d’être. Il est demeuré un fils, fidèle jusqu’à la mort sur la croix. Quand Dieu l’eut ressuscité des morts, il était toujours un fils élevé à la gloire la plus haute. Pas plus que le mot adoption ne convient à l’expérience de l’Eglise. Dieu ne nous adopte pas dans la chair. Il n’a a faire avec nous qu’en tant que Nouvelles Créatures. Et nous devenons de Nouvelles Créatures, non pas par adoption mais par l’engendrement du Saint Esprit. Le Diaglott donne la traduction préférable.

Le Diaglott rend en effet ce texte de Romains 8 : 15 par « esprit de filiation ». (Not. Trad.).

A quel point en sommes-nous ?

–Considérant que nous ne sommes pas capables de savoir à quel point en sont les autres quant à leurs relations avec Dieu, de quelle classe du divin plan ils font partie, ne sommes-nous pas capables de savoir à quel point nous en sommes nous-mêmes ?

Nous pouvons savoir où nous avons notre place quant à la grâce de Dieu. Si nous connaissons les divers pas à faire, les nombreux tournants à franchir, nous devons savoir au juste combien de ces pas nous avons faits, combien de ces tournants nous avons passés ; nous devons savoir au juste où nous en sommes. Peut-être serons-nous aidés dans cette analyse par les notes suivantes des pas que nous devons faire si nous sommes justifiés, appelés par Dieu au cohéritage avec son Fils ?

1° Un désir ardent d’être juste, vrai, pur, nous conduit à nous approcher de Dieu par les côtés les moins dépravés de notre nature déchue. Etant attirés à Dieu, nous devons chercher premièrement la justice et l’humilité. L’Eternel dit à ceux-là :« Approchez-vous de moi et je m’approcherai de vous ». De nombreux pas peuvent avoir été faits après le premier, après avoir tourné le dos au péché volontaire. Chaque pas nous conduira un peu plus près du Seigneur, de la justice et nous montrera plus clairement qu’il n’y a pas de perfection dans notre chair, que nous ne pouvons pas vivre au-dessus de notre estimation, de notre interprétation de la divine loi, que nous avons besoin de la grâce et du secours d’en haut. Cette voie est celle de la justification dans le sens qu’elle tend à nous harmoniser avec Dieu, avec les exigences de sa justice.

L’âme qui a atteint le degré où elle sent le besoin d’un Dieu d’amour, voit clairement qu’elle a besoin d’un Sauveur et que Jésus est son Rédempteur. Elle entend le message : « Personne ne vient au Père que par moi ». Elle répond, Seigneur, de tout mon cœur, je vais au Père par toi.

2° La réponse de Jésus disant comment doit agir le disciple, montre le pas suivant à faire dans la voie de Dieu ; s’il est suivi, il apportera la bénédiction. Les paroles de notre Seigneur sont « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ». Le Maître ne demande pas qu’on se hâte dans cette décision. La hâte est pour le suppliant, dont l’amour pour la justice et le désir de suivre Dieu a été mesuré par son empressement à accepter les conditions de disciple. A celui-là et à tous, le Maître dit : « Assieds-toi premièrement et compte le prix ». Ne mettez pas votre main à la charrue pour retourner ensuite en arrière. Ceux qui mettent des années à compter le prix le gagneront rarement, nous pouvons en être sûrs. La chose à faire est de peser la proposition, d’abandonner soi-même, d’abandonner les espérances terrestres, les buts, les perspectives, les joies terrestres entièrement entre les mains du Père comme sacrifices vivants, avec la perspective de souffrir, d’avoir des épreuves dans la vie présente, et, si nous sommes fidèles, la perspective aussi de la gloire, de l’honneur et de l’immortalité sur le plan céleste. Il ne faut pas longtemps à une personne mûrie, au cœur loyal, pour réaliser que le service du Seigneur est désirable et que, ce qu’elle peut donner, son tout est insignifiant. Les fidèles, zélés diront bien vite Seigneur, je me donne moi-même à toi, c’est tout ce que je puis faire.

Alors le Rédempteur fera sa part. Selon le plan du Père, il se tient auprès de lui comme Avocat en faveur de tous ceux qui sont venus au Père par lui. Il tient leur cause en mains comme représentant à la cour céleste, les approuvant et approuvant leur consécration. Ayant, additionnellement, par l’imputation des mérites de son propre sacrifice, réglé leurs déficits, afin de satisfaire la justice de Dieu, nous voyons que notre Avocat nous présente au Père et couvre nos fautes ; ainsi nos sacrifices sont acceptés par le Père jusqu’au temps où le dernier membre sera reçu, le temps où la porte de ce haut appel sera fermée, le temps où la dernière des vierges sages entrera au-delà du voile.

Notre acceptation par le Père est indiquée par notre adoption, notre engendrement par l’Esprit saint et le commencement du scellement, l’impression, sur nous comme nouvelles créatures de la ressemblance divine, des dispositions divines d’esprit. Nous devons connaître positivement si nous avons fait ces deux pas. Si nous ne les avons pas faits, c’est inutile pour nous d’aller plus en avant.

Preuve de notre acceptation par le Pères

L’engendrement du Saint-Esprit dans la première église fut indiqué par certains dons miraculeux, qui eurent un but spécial, utile pour l’établissement de l’Eglise. Comme Paul le dit, ces dons devaient passer (1 Cor. 13 : 8). Ils étaient reçus par l’imposition des mains des apôtres (Act. 8 :18). Après la mort des apôtres ces dons d’imposer les mains ne furent plus donnés et, après la mort de ceux qui les avaient reçus, ces dons cessèrent ; ils avaient passé. Au lieu des dons, les fruits de l’Esprit se manifestèrent comme preuve de l’acceptation par le Seigneur comme membres ou sarments du vrai cep. Les boutons à fruits furent petits pour commencer. Ils avaient besoin des soins du divin Vigneron. Il les émonda, il coupa, enleva les choses terrestres auxquelles nous sommes portés à nous attacher. Il nous laissa sans supports terrestres, excepté ceux qui dépendent directement de la racine, du cep. Ainsi, séparés des ambitions terrestres, consacrés jusqu’à la mort, l’esprit du Seigneur vient en nous de plus en plus, produisant les fruits de l’Esprit, comme la sève de la vigne qui va dans les sarments et dans les grappes. De tels émondages sont une preuve de notre association avec le cep et de notre communion avec les souffrances de Christ. Le Vigneron céleste agit ainsi avec tout vrai sarment du vrai cep. Nous devons voir les fruits de la grâce ; notre énergie doit être manifestée de différentes manières pour le Seigneur, pour les frères et pour toute l’humanité selon que nous nous trouvons en contact avec eux.

Parmi d’autres indications de la faveur divine, nous indiquerons la communion avec le Seigneur par la prière et par sa Parole, un amour du divin plan, un plaisir à faire ce qui est juste, vrai et noble, un désir de favoriser ces choses selon nos occasions de le faire. Une autre preuve de fidélité est d’être trouvé digne de souffrir des opprobres et des persécutions pour l’amour du Seigneur et de la vérité et notre acceptation de ces épreuves comme venant de la divine providence.

Une autre indication de notre mise d’accord avec le Seigneur est une augmentation de notre appréciation de sa parole, une vue plus profonde dans ses précieux enseignements et une augmentation du plaisir de servir les autres, non par vaine gloire, non pour les faire penser que nous sommes quelque chose, mais pour la gloire du Seigneur et pour le bien de ceux qui désirent connaître sa volonté.

T.G. 3/1912

LES ALLIANCES

La fin de Sara

Question (1909). — L’alliance de Sara cessera-t-elle quand la postérité spirituelle sera née ?

Réponse. — Oui. Comme je le comprends le côté Sara de l’alliance cessera quand la postérité promise sera complète. L’alliance de Sara n’a pas pris fin quand Jésus a été élevé dans la gloire (Isaac dans la figure) mais avant que Rébecca fut mariée à Isaac. Rébecca représente l’Eglise et leur union représente l’union entre Christ et l’Eglise.

Au temps où Isaac se maria à Rébecca, Sara était morte, car nous lisons qu’Isaac introduisit Rébecca dans la tente de Sara, sa mère ; ceci représente que l’Eglise figurée par Rébecca, remplacera cette alliance de Sara et que l’Eglise sera le moyen par lequel le Seigneur répandra les bénédictions de la Nouvelle Alliance sur toutes les familles de la terre. L’alliance de Sara produit la postérité et l’Eglise opère dans ce cadre pour bénir toutes les familles de la terre.

Explication de Jean V. 25 et Apoc. 20 : 12

Question : Si au moment de la résurrection la vie éternelle est accordée à tout le monde, dans quel sens devons-nous interpréter les expressions Jean 5 : 25 et Apoc. 20 :12 ?

Réponse Nous lisons dans Jean 5 : 25 : « En vérité, je vous le dis, l’heure vient et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront ».

Ce verset s’applique au temps présent comme au siècle à venir. Nous qui étions morts dans nos fautes et dans nos péchés, qui sommes maintenant justifiés librement par la grâce de Dieu, par la foi au sang rédempteur et qui nous sommes consacrés au Seigneur, sommes regardés comme vivants à Dieu, ressuscités d’entre les morts. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. La vie qui durera éternellement a commencé en lui comme nouvelle créature et sera rendue parfaite ou complète lors du changement de gloire, d’honneur et d’immortalité à la première résurrection. Ainsi que l’apôtre l’explique, cette classe victorieuse porte maintenant le trésor de la nouvelle nature dans des vases de terre imparfaits, et corruptibles. Le corps est semé corruptible, il ressuscitera incorruptible, il est semé méprisable, il ressuscitera glorieux, il est semé infirme, il ressuscitera plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.

Nous sommes amenés à comprendre ce qui aura lieu pour le monde en général au Millénium par l’accomplissement des paroles du Seigneur et nos propres expériences. Premièrement le réveil, puis la voix du Fils de Dieu, le message des conditions auxquelles la vie peut être continuée éternellement, sera publié dans tout le monde afin que chaque créature l’entende et le comprenne clairement ; il sera pourvu abondamment à la connaissance de la grâce de l’Eternel qui remplira toute la terre. Quelques-uns peuvent refuser d’entendre, refuser d’obéir. Ces derniers seront châtiés ; la déclaration du prophète est très explicite, à ce sujet le pécheur mourra à l’âge de cent ans et cependant mourra comme qui dirait dans l’enfance, parce que dans les favorables conditions, proposées alors, chacun aurait pu en obéissant vivre au moins jusqu’à la fin de l’âge des mille ans. C’est pendant ce Règne millénaire que la voix du Seigneur, la voix du grand Maître, la voix de l’Epoux et la voix de l’Epouse disent viens à ceux qui l’entendent et obéissent ; et quiconque dira « viens » et boira de l’eau vive librement, progressera pas à pas jusqu’au recouvrement de tout ce qui était perdu et au-delà, à l’accès de ces choses que Dieu avait mises en réserve pour notre père Adam et qui. eussent été son partage s’il était resté obéissant à Dieu.

Nous lisons Apoc. 20 : 12 : « Je vis les morts, les grands et les petits qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. (Se gond).

C’est une brève description de l’œuvre du règne de mille ans. Le monde entier sera mis à l’épreuve devant le trône, le trône du Règne millénaire, le trône de Christ. La version Osterwald dit : « qui se tenaient debout devant Dieu », mais ceci ne corrobore pas avec ce qu’on lit dans les anciens M. S. grecs. Le monde sera mis en jugement devant le trône de Christ à travers l’âge du Millénium, dans le même sens que l’Eglise a été en jugement pendant l’âge de l’Evangile. Le jugement du monde nous est dépeint dans Matth. ch. 25, où les deux classes qui seront trouvées parmi les hommes seront séparées en brebis et en boucs, laquelle division est l’œuvre du Millénium; séparation des vraies brebis qui seront trouvées dignes de la faveur divine éternellement, d’avec celles de la nature des boucs qui refusent de soumettre leur volonté à celle du Seigneur et qui ne seront pas estimées dignes des faveurs du Millénium.

Le jugement ou l’épreuve de ces derniers n’aura pas lieu d’une autre manière que celle que Dieu nous a déjà fait connaître dans sa Parole. La Bible est maintenant un livre scellé au monde, compris seulement par ceux qui sont à lui, parce qu’il le leur a révélé par son Esprit. « Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent » : « qui est-ce qui a connu la pensée du Seigneur ? » Pendant le Millénium, les livres de la Bible, Genèse, Exode… Matthieu, Marc, Luc, etc., seront ouverts au monde entier, seront parfaitement connus, clairement, et les grandes leçons qu’ils enseignent seront renforcées, ainsi que notre Seigneur le déclare aux Juifs : « La parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour [qui est le Millénium] ». — Jean 12 : 48.

L’Eglise est jugée au temps présent, non selon ses œuvres, mais selon sa foi, ses œuvres sont requises simplement en témoignage de la sincérité de sa foi ; mais lorsque le jugement ou temps d’épreuve du monde sera là, il n’en sera pas ainsi. Les choses maintenant mystérieuses, sombres et cachées seront aplanies, simples et facilement comprises, et la récompense offerte maintenant à la foi ne le sera plus, car la foi sera changée en connaissance dans une large mesure : « la connaissance de l’Eternel remplira toute la terre ». De plus Satan étant lié et toutes les conditions étant favorables, il convient que Seigneur, le roi de l’Univers, exige de chaque être humain qui reçoit la connaissance, les œuvres qu’il est en état d’exécuter, ils seront jugés selon leurs œuvres. L’expérience progressant, la science et la force étant augmentées sous la bénédiction du Règne de Christ, rendront possible une augmentation de bonnes œuvres d’obéissance, et ces bonnes œuvres seront la mesure du progrès mental et moral de chaque individu. Celui qui sera fidèle dans les bonnes œuvres atteindra, sous les récompenses du jugement, la mesure complète de la perfection de vie, tandis que ceux qui n’obéiront pas de tout leur cœur ne seront pas jugés dignes de conserver la vie qui était à leur portée et seront condamnés à la seconde mort (destruction éternelle).

Dès le commencement de leur bénédiction et à l’ouïe de la voix du Fils de l’homme, la vie nouvelle sera pour ainsi dire dans leurs propres mains, soit pour la diminuer, soit pour l’augmenter, sous la bénédiction et la direction du Seigneur. L’autre livre de vie ouvert alors contraste avec celui ouvert maintenant. Le livre de vie ouvert pendant l’âge de l’Evangile est celui dans lequel les noms des membres de la vraie Eglise sont écrits et dont le Seigneur n’effacera pas nos noms si nous sommes fidèles à notre alliance. Ce livre de vie sera complet à la fin de cet âge, il n’y sera plus rien ajouté, mais un autre livre de vie sera ouvert pour le monde et quiconque prend la résolution par la grâce de Dieu d’user de la vie éternelle que le Rédempteur met à sa portée au commencement des temps de rétablissement de toutes choses peut n’en être jamais effacé; mais par obéissance à la voix et au jugement du grand Roi avoir part à toutes les bénédictions de rétablissement et de perfection.

ADAM. Pourquoi une seconde épreuve ?

Question. (1909). — Puisqu’Adam a été éprouvé et a chuté, aura-t-il une seconde épreuve, si oui, pourquoi ? Pourquoi serait-il réveillé puisqu’il a chuté lors de la première épreuve ?

Réponse. — La raison pour laquelle le premier homme sera réveillé et aura une seconde épreuve, est que Dieu le veut ainsi et cela seul est la meilleure des raisons. Maintenant si vous voulez savoir pourquoi, on pourrait peut-être se livrer à quelques suppositions qui pourraient être profitables à nous tous.

Je pense que la raison pour laquelle Dieu l’a voulu ainsi, c’est qu’à certains égards Adam n’avait pas subi l’épreuve sous les conditions les plus favorables que Dieu aurait pu arranger, quoique son épreuve ait été totalement juste. Adam était tout à fait bien équilibré, mais il eut à faire face à une forte tentation et par manque d’expérience il tomba. En quoi consistait cette épreuve ou cette tentation ? Vous vous souvenez que l’apôtre a dît qu’Adam n’avait pas été séduit ; il savait qu’il mangeait du fruit défendu. Il savait qu’il transgressait le commandement Divin et que cela voulait dire la mort. Il n’avait là dessus aucune sorte d’ignorance. Pourquoi a-t-il fait cela ? De ce qu’il nous est dit je pense qu’Adam a fait cela par amour et par sympathie pour sa femme. Adam avait été sans femme pendant que les oiseaux de toutes espèces gazouillaient et que les autres animaux gambadaient. L’homme n’avait aucune satisfaction de ce côté. Aussi Dieu lui donna une compagne os de son os, chair de sa chair, et il apprécia cette douce compagnie. Il se rendit compte qu’il demeurerait à nouveau seul s’il la perdait.

Après qu’elle eut désobéi, il se dit je mangerai avec elle et mourrai avec elle. Si elle doit aller vers une terre inculte et y mourir, j’irai également. Ainsi en réalité, cela part d’un noble trait du caractère du premier homme.

Comme vous le voyez, la condition de son épreuve en avait fait une épreuve particulièrement difficile. C’est pourquoi je pense abonder dans le sens de notre Père Céleste en disant

Adam, lorsque tu as fait cela, tu ne savais pas exactement ce que je pourrai ou voudrai faire pour toi ni ce qui aurait pu se passer si tu avais obéi. Maintenant Adam, mon dessein est de te sauver toi et toute ta race. Tu auras la preuve de mon Amour et lorsque tu auras appris la hauteur, la profondeur, la longueur et la largeur de mon Amour, je veux espérer que tu garderas parfaitement et totalement mes commandements, afin que tu vives éternellement. Mais si tu n’obéis pas, alors tu mourras de la seconde mort et tu n’auras plus jamais l’occasion d’en revenir.

A méditer

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« L’amour silencieux » Il ne lui répondit pas un mot (Mat. 15 : 23).

Il gardera le silence dans son amour (Soph.3 :17).

Il est possible que ce texte soit lu par l’enfant de Dieu ayant connu un certain et très douloureux chagrin, une amère déception, ou ressenti une pression écrasante au cœur venant de quelqu’un de qui il s’attendait le moins.

Peut-être soupires-tu ardemment après la « Voix consolatrice du Maître » : « Fortifie-toi »et… cependant tu ne rencontres que silence et mystère secret — « Il ne lui a pas répondu un seul mot ».

Certainement plus d’une fois, le cœur sensible de notre Seigneur est profondément touché par les plaintes et lamentations qui s’élèvent vers Lui en provenance de nos cœurs faibles et impatients. Bien souvent, nous ne remarquons pas, que pour notre bien personnel, Il ne nous répond pas, ou Il répond mais d’une manière différente de celle à laquelle nous nous attendons, nous n’arrivons pas à le discerner avec nos yeux remplis de larmes.

Le silence de Jésus peut être aussi expressif que peuvent l’être ses Paroles, étant en même temps la preuve non de son reproche, mais de son approbation et son intention de t’envoyer une bénédiction particulière.

« Pourquoi te troubles-tu, o, âme ? » Tu Le loueras encore, même pour son silence.

Ecoute cette vieille mais merveilleuse histoire, comment une certaine femme chrétienne a vu en songe, trois autres femmes en prière.

Elles étaient à genoux, elles priaient, notre Seigneur s’approcha d’elles et… arrivé près de la première, Il s’inclina vers elle avec un sourire rempli d’amour et de compassion, puis s’adressa avec un accent de la plus douce, gracieuse et mélodieuse musique. S’approchant ensuite de la seconde, il posa sur la tête baissée de celle-ci, sa main et lui témoigna par son regard une tendre et affectueuse approbation. Quant à la troisième, Il passa outre presque furtivement, Il ne s’arrêta pas pour lui exprimer une parole charitable et réconfortante ou l’encourager d’un doux regard.

La femme qui eut ce songe, pensa en elle-même dans son rêve : « Comme le Seigneur aime la première femme ! En ce qui concerne la seconde, il est vrai qu’Il lui a manifesté son approbation, mais Il ne lui a pas exprimé cet amour sensible comme à la première, quant à la troisième, par contre, elle a dû être profondément attristée, car elle n’a reçu ni parole d’approbation ni même ce regard consolateur. Je suis curieuse de connaître ce qu’elle a bien pu faire, pourquoi le Seigneur lui a manifesté une telle indifférence, pourquoi ces différences dans le comportement du Maître ?

Réfléchissant et méditant sur la manière de faire du Seigneur, elle s’est aperçu que le Seigneur lui-même se tenait auprès d’elle et lui dit : « O femme, comme tu t’expliques mal mon comportement, comme ton raisonnement est erroné ! » La première d’entre les trois femmes qui priaient à genoux a besoin de toute ma sollicitude, de ma douceur, d’une attention particulière, de soins spéciaux pour maintenir ses pieds sur l’étroit chemin sur lequel elle se trouve. Elle a besoin de mon amour, de mon aide, à chaque instant de la journée, sinon elle chancellerait, se découragerait et chuterait.

La seconde possède déjà une foi plus forte, un amour plus développé, plus profond. Je peux lui faire confiance, elle me croit sans savoir comment les choses se dérouleront ou encore ce que les gens diront.

La troisième par contre, à laquelle il t’a semblé que je n’ai prêté aucune attention, possède la foi et l’amour au plus haut degré, c’est pourquoi je l’éprouve par un processus rapide, efficace en vue d’une sainte mission plus importante. Elle me connaît si intimement et possède une foi si complète en moi, qu’elle ne s’attend pas à des preuves extérieures de mon approbation, soit en paroles, soit par un regard ou autre chose. Elle ne se décourage pas, ne s’attriste pas, par aucune des épreuves par lesquelles je la conduits. Elle a une confiance totale en moi, même lorsque les idées, l’esprit et les instincts délicats du cœur charnel sont prêts à se révolter. Elle sait que j’accomplis en elle une certaine œuvre pour l’éternité et que, même si elle ne comprend pas entièrement ma façon de faire, même si elle ne peut se l’expliquer actuellement, elle est certaine qu’elle comprendra plus tard au moment voulu.

Je garde le silence dans mon amour, car j’aime, mon amour est au-dessus de tout ce qui pourrait être exprimé ou expliqué par des mots ou ressenti par le cœur humain. Ceci est aussi valable pour ton bien, afin que tu puisses apprendre à m’aimer, à avoir foi en moi, en esprit, sans la nécessité d’aucune manifestation extérieure de stimulation quelle qu’elle soit.

Oui, le Seigneur accomplira en toi des miracles si tu comprends le mystère de sa pensée, si tu Lui es reconnaissant, car s’Il retient parfois ses dons, ce n’est que pour que tu puisses mieux connaître, apprécier, et aimer le Donateur.

Traduit Straz 4/1947